La biographie de Maurice De Wilde.


Tous les commentateurs de l'émission, même les plus opposés, reconnaissent qu'au centre de celle-ci trône la personnalité de son réalisateur, qui, loin de s'effacer derrière son travail, s'y «projette» entièrement. Pour R. Bauer, Maurice De Wilde essaye d'imposer déjà avant L’Ordre nouveau, l'image d'un «
journaliste courageux cherchant la vérité» : « Is er de figuur van de programmamaker Maurice De Wilde. Voortgaande op het rumoer dat sommige vroegere werkstuk­ken van deze journalist veroorzaakten, kon men immers nu ook weer verwachten dat het geen «brave» uitzendingen zouden worden waarin niet met het voorzichtige ontleedmes van de onderzoeker de materie zou geanalyseerd worden maar waarin wal met krach­tige mokerslagen het onderwerp zich zou moeten plooien naar het «waarheidsbeeld» van journalist De Wilde. Illustratief voor de faam die deze televisiereporter zich heeft opgebouwd, is de uitspraak van het hoofd van de BRT-studiedienst tijdens het slotdebat over dit programma. Volgens deze man die meende te kunnen spreken in naam van het merendeel van de kijkers, was De Wilde «the fighter» die opnieuw in de arena was afgedaald. Ik laat deze uitspraak graag over aan de genoemde BRT- verant­woordelijke en schuif ze ook niet in de schoenen van de pro-grammamaker De Wilde ».[1]

Cette image est associée à celle, du journaliste de recherche de type anglo-saxon, «impertinent», moins prudent vis à vis du monde officiels et de ses «vérités» Maurice De Wilde ne la démentira pas[2]. Il va donc développer une «légende De Wilde»[3] très bien résumée par La Cité : « Si certains grands reporters s'en donnent à coeur joie sur la corruption au Zaïre, la Nomenklatura des Pays de l'Est, les dictatures d'Amérique latine et les vrais maîtres de Dallas, ils montrent moins de zèle dès que les dossiers sont nationaux. Trop de risques si on veut monter en grade ou tout simplement si on veut continuer à travailler. Maurice De Wilde a enquêté sur les charbonnages, le prix de l'électricité, les ports belges, le trafic d'armes au départ de la Belgique. Il a été couvert de prix internationaux mais mis en quarantaine avec un procès à la clé. Ecarté de l'actualité, on lui confie en 1974 la réalisation d'une série d'émissions sur La Collaboration en Belgique durant la dernière guerre. Maurice de Wilde s'aperçoit bien vite que le sujet est piégé ».[4] Mais attention cette « légende De Wilde « n'est pas nécessairement fausse, ni même exagérée ». Par contre, comme l'affirme Verhoeyen[5] ou plus mordant Lode Claes [6], il est certain que Maurice De Wilde est égocentrique et que le fait de mettre toujours en avant ses heurts avec l'autorité et «son courage face au pouvoir», peut avoir modifié la vision que le public a de L’Ordre nouveau. La personnalité de l'auteur a conféré à ces émissions histori­ques,  un petit « parfum de scandale»: « De vraag is dus : hoe ziet zijn persoon­lijk­heidsstructuur eruit. Uit hetgeen voorafgaat dringt het egocentrisme zich als eerste vaststelling op. Zijn centrale plaats is geen toeval. Zelfs indien een aantal toevallig samenkomende omstandigheden zowel in de pluralistische BRT als in het pluralistisch wetenscha­ppelijk gezelschap, het innemen van deze centrale plaats door een eerder toevallige figuur, heeft mogelijk gemaakt, dan blijft het toch altijd zo dat deze plaats bezet werd door een enkele man met de eenzij­digheid en de beperkheid dir hem kenmerken, ook al kwamen de omstandigheden ter hulp en al kreeg hij hulp. Het egocentrisme van deze onthuller is overigens onverhuld, al was het maar door een duidelijke geneigdheid tot zelfbeklag. Aan dit onderzoek heeft [Tentative de prouver que La Collaboration est l'af­faire de personnalités importantes] programmamaker tijd, energie, carrière en zelfs individueel geluk geofferd. <...> Het scheelt niet veel of hij is een martelaar van de informa­tie, wat zijn egocentrisme een bijzon­dere mededeelzaamheid ver­schaft.  Indien het gevoels­geladen zelfbeklagend egocentrisme soms aan de goedhartigheid grenst <...> draagt het daarom niet bij tot zijn onpartijdig­heid. Integendeel. Wie zich veronge­lijkt voelt, komt er gemak­kelijk toe ook de methodes steeds gerecht­vaardigd te achten, waarmee hij zich doet gelden. Wel is het gevoelsgeladen egocentrisme het tegenovergestelde van de afstandelijkheid, de ontspannen benadering, de Gelassen­heit. Het leidt tot herhaalde betuigingen van de eigen intenties ».[7]  Et dans cette mesure sa biographie ou comme l'appelle Etienne Verhoeyen sa préhistoire à lui nous intéresse. Maurice De Wilde va raconter son histoire à tous : journaliste, public dans les conférences, étudiant sollicitant une inter­view. A tel point qu'elle est reprise presque textuel­lement dans quinze articles[8], de la presse wallonne , toutes opinions confondues, ce qui constitue par ailleurs, une excellente publicité pour L’Ordre nouveau,

Quoi qu'il en soit, sans entrer ni dans les détails, ni surtout dans la «petite histoire», on peut résumer sa carrière en examinant d'abord les fonctions successives qu'il a exer­cées[9] : Maurice De Wilde est régent en langue germaniques (école normale de Gand - 1945) et licencié en communication sociale (RUG - 1955). Il fut rédacteur à la rédaction flamande et au service pour l'étranger de l'Agence Belga (1 janvier 1946 - 1 février 1948) - Speaker- régisseur à la NIR (1 mars 1948-1 septembre 1949) - Traducteur quadrilingue et ensuite traducteur réviseur quadrilingue au Ministère des affaires économiques. (1 octobre 1949 - 31 mars 1956) - Journaliste-TV (1 avril 1956 - 31 mai 1961)- Secrétaire à la rédac­tion au service des nouvelles de la TV flamande (1 juin 1961 - 1 octobre 1984) - Conseiller chef de service ad intérim de Production sur la seconde guerre mondiale (1 octobre 1984 - 1 décembre 1986) - Chef de production (de 1986 à aujourd'hui). Il est professeur au Hoger Rijksinstituut voor Toneel-en Cultuurspreiding de Bruxelles où il donne des cours de Structure, aspect extérieur et problématique de la radio et télévision en Belgique et dans le monde ; Structure, aspect extérieur et problématique de la presse internationale ; Questions particulières au sujet de l'information radio et télévisée ; Principes des reportages, enquêtes et documentaires ; Présentation des nouvelles-TV ; Il fut Attaché à l'Institut Emile Vandervelde pour les études politiques, sociales et économiques, Secrétaire de rédaction de Socialistische standpunten et collaborateur au mensuel Socialisme. (1958-1968).

Il a réalisé 19 reportages, enquêtes ou séries TV : De Muur (de Berlin) (8 et 9 septembre 1961) ; Israël, de Prijs voor een Vaderland (6 juin 1963 et 23 septembre 1963) ; De Bom (le cas Berverlo) (16 mars 1964) ; Het Belgisch Dorp op de Expo te New york (ne put être diffusé) (octobre 1964) ; De Universitaire Expansie (ne put être diffusé) (mars 1965) ; Fooien in de Haven (enquête sur les ports) (12 juin 1965) ; Der Ludwig ist besser (28 septembre 1965) ; Mijnalarm (la fermeture des mines de Zwaartberg) (4 mars 1966) ; Straat zonder eind (les réfugiés palestiniens) (25 octobre 1966) ; De Moord (sur le massacre des hommes de Kragujevac en Yougoslavie pendant la seconde guerre mondiale) (27 octobre 1966) ; Benzine voor Centiemen (l'escompte de la firme SECA en Belgique) (14 décembre 1966) ; Dure Elektriciteit (la différence entre le prix de l'élec­tricité industrielle et publique) (29 mars 1967) ; Geen Mammoets voor België ? (15, 23 et 30 novembre 1967) ; Kameraden (L’invasion russe en Tchécoslovaquie) (5 septembre 1968) ; De Coup in Chili (28 novembre 1973) ; De één zijn dood, de ander zijn brood (la production et le commerce des armes en Belgique) (5 avril 1974) ; De Nieuwe Orde (18 programmes) (26 février 1982 au 11 juin 1982; reprise 14 décembre 1982 jusque et y compris le 5 avril 1983) ; De verdachten - Les suspects (4 programmes: 2 décembre 1983 jusque et y compris le 23 décembre 1983; reprise le 18 octobre 1985 jusque et y compris le 8 novembre 1985) ; De politieke en jeugdkollaboratie - La politique et La Collaboration de la jeunesse (14 programmes) (15 novembre 1985 jusque et y compris le 14 décembre 1986).

Il est titulaire de 14 prix, dont 6 pour L’Ordre nouveau : Prix de la critique TV 1963 pour Israël, de Prijs voor Een Vaderland ; Prix du Club des journalistes flamands 1965 pour De Boom et De Brug over Kwaï-rivier ; Prix Bert Leysen 1964-1965 pour Fooien in de Haven ; Prix de la critique TV 1965 pour Fooien in de Haven et Der ludwig ist besser ; Oscar 1967 pour Mijnalarmn et Benzine voor Centimen ; Prix de la critique TV 1967 pour Geen Mamoets voor België? ; Lauréat du prix Humo de téléspectateur 1968 ; Grand prix de l'Union des Critiques de Radio et de Télévision 1974 pour De één zijn dood, de ander zijn brood ; Ark-prijs van het Vrije Woord pour De Nieuwe Orde (20 mai 1982) ; Geuzenprijs pour De Nieuwe Orde ( 25 novembre 1982) ; Le Ha de Humo pour De Nieuwe Orde (22 décembre 1982) ; Prix de la critique TV 1982 pour De Nieuwe Orde ; Grand Prix de l'Union des Critiques de Radio et de Télévision pour L’Ordre nouveau (30 novembre 1984) ; Trophée du Vlaams Regering flamand (8 avril 1986)[10].

De plus, il est docteur honoris causa de la VUB (mai 1986).[11] Nous verrons au cours de ce mémoire les spécificités de la personnalité et de la carrière de Maurice De Wilde, quand elles auront une influence sur L’Ordre nouveau[12]. Pour plus de renseignement sur Maurice De Wilde, on peut consulter  sa biographie écrite (jusqu'en 1974) par Frans BOOGAART, dans Dwarsliggers Vlaanderen, S.L., 1975, p. 61-81 et le chapitre Maurice De Wilde : Een omstreden figuur (et plus particulièrement les paragraphes : Maurice De Wilde onafhan­kelijk en geëngageerd [politieke geziendheid - engagement] - Opleiding en loopbaan - Herrie omtrent De Wildes repor­tages - Jour­nalistieke Prijzen) du mémoire de Christiana Truyen, De Nieuwe Orde. Kritische analyse van de persreactie in de Belgische Nederlandstalige pers, Louvain, KUL, septembre 1986, p. 23-29 qui a aussi interviewé De Wilde.

L'homme et sa méthode


Ce chapitre analysera d'abord la «question des archives» souvent mise en avant par Maurice De Wilde, les sources utilisées et sa méthode proprement dite.


La question des archives

Lors de la diffusion du premier épisode de L’Ordre nouveau à la RTBF, les journaux toutes opinions confondues répètent les articles consacrés aux archives.

On peut distinguer à ces articles deux origines : l'Avant-propos au livre de Maurice De Wilde[13] et son interview diffusée par le service de presse de la RTBF[14]. Dans le premier il déclare : « Depuis 1955, nous sommes gratifiés dans ce pays d'une Loi, appelée «Loi archives», en vertu de laquelle la consultation des archives, ne peut être exigée par un citoyen belge, qu'après une période de cent ans. En toutes lettres : cent ans !  Cela signifie que durant tout un siècle, cette consultation est laissée au bon  ... ou au mauvais vouloir des instances supérieures jugées seules aptes à autoriser ou non l'accès à «leurs» archives. Même la génération qui a connu la guerre et qui, aujourd'hui, disparaît peu à peu, ne peut donc connaître la réalité de son passé[15] ». La seconde est assez semblable « Contrairement à ce qui se fait ailleurs, la réglementation belge est handicapée par une Loi qui soumet la consultation des archives à un délai de cent ans. En conséquence, je me suis trouvé confronté avec la plus ou moins bonne volonté des institutions responsables qui veillent jalousement sur leurs archives ».[16]

Maurice De Wilde rend donc la Loi relative aux archives responsable de la difficulté de son travail. Cette loi, adoptée le 24 juin 1955 et contresignée par le ministre de la justice Léo Collard, réglemente les archives de notre pays. « Art.1 : al.1 : Les documents datant de plus de cent ans conservés par les tribunaux de l'ordre judiciaire, le Conseil d'Etat, les administrations de l'Etat et les provinces sont déposés -sauf dispense régulièrement accordée- aux Archives de l'Etat. Al.2 : Les documents de plus de cent ans conservés par les communes et par les établissements publics peuvent être déposés aux Archives de l'Etat. <...> Les archives appartenant à des particuliers ou à des associations privées peuvent également être transférées aux Archives de l'Etat, à la demande des intéressés. <...> Al.4 : Il pourra être procédé au dépôt aux Archives de l'Etat des documents ayant moins de cent ans et ne présentant plus d'utilité administrative, à la demande des autorités publiques auxquelles elles appartiennent. <...> Art.3 : Les documents déposés aux Archives de l'Etat en vertu de l'article 1er, alinéa 1er sont publics. Un règlement d'ordre intérieur, arrêté par le ministre de l'instruction publique détermine les modalités selon lesquelles ils sont communiqués. Art.4 : Le règlement d'ordre intérieur arrêté par le Ministre de l'instruction publique détermine également les conditions dans lesquelles les documents déposés aux archives <...> peuvent être consultés ».[17]

En fait, cette Loi n'est qu'une «loi de protection» des documents et non une loi concernant leur consultation. Seul les articles 3 et 4 déterminent les conditions d'accès aux Archives de l'Etat. Le fait que le règlement d'Ordre intérieur, devant être fixé par le ministre de l'Instruction publique, n'a jamais été pris[18] n'a aucune importance. Car cette Loi ne concerne qu'en grande partie des archives vieille de cent ans; donc n'ayant donc pas de rapport avec L’Ordre nouveau. En fait qu'est ce qu'il y a dans la Loi des archives : « il n'y a que la règle que les Institutions d'Etat sont obligées de déposer leurs archives après cent ans aux Archives de l'Etat et qu'a partir de ce moment là les documents sont accessibles. <...> C'est la seule chose en fait qui se trouve dans la Loi des archives. <...> Chaque institution qui détient des archives détermine de façon autonome si elle consent ou non d'accueillir des chercheurs.  Il ajoutera La recherche n'est pas excessivement difficile. <...> et à ma connaissance, il n'y a aucune institution qui a invoqué la Loi des archives  pour nous refuser leur accès ».[19]

Enfin, dans une interview à La Libre Belgique, Jean Vanwelkenhuysen résume la situation des archives en Belgique où « En matière judiciaire le secret court pendant 100 ans. Pour le reste la coutume, non entérinée par la Loi, veut qu'on attende 50 ans. En Grande-Bretagne et en France seulement trente ans. Quant aux archives nazies, elle ont été publiées beaucoup plus tôt ».[20]

Dire que : « les responsables de cet obscurantisme, ce sont nos législateurs qui a une unanimité étonnante, ont jugé que cette histoire <...> devait durant cent ans nous être cachée, dire que la loi de 1955 ne se justifie que parce que l'on veut cacher les choses, ou que, les archives officielles ne pourront être consultées avant cent ans »[21] est certainement une exagération de Maurice De Wilde. C'est sa version de la Loi relative aux archives. Dire que la recherche est extrêmement difficile et que malgré cela on a trouvé beaucoup de documents valorise la recherche. Il continuera ce raisonnement en affirmant à demi-mot qu'il est le premier à avoir fait un travail important sur L’Ordre nouveau ou sur La Collaboration en Belgique : « Il est frappant de constater, par contraste avec ce qui se passe ailleurs, le peu d'ouvrages publiés chez nous à propos de certains aspects de la seconde guerre mondiale, surtout La Collaboration. Nos historiens auraient-ils moins le goût du travail qu'ailleurs ? »[22] ou encore « les historiens belges doivent le plus souvent déclarer forfait quand il s'agit de la deuxième guerre mondiale dans notre pays et, à fortiori, pour ce qui concerne La Collaboration ».[23] En fait il omet les nombreuses publications et recherches effectuées par les historiens, par les Universités et par le CREHSGM[24]


Les sources utilisées

Si les interviews  prennent une grande place dans L’Ordre nouveau, elles ne seront pas les seules sources utilisées par Maurice De Wilde. Il va, n'ayant pas les textes de bases promis par Jérôme Verhaege[25] devoir presque par improvisation[26] consulter et exploiter des archives. Successivement au Centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, puis « Comme il n'y avait pas de textes de bases et de livres, le seul moyen était d'aller trouver les collaborateurs.[27]J'entamai donc, pour commencer mon étude, une série de conversations avec des collaborateurs <...> mais je ne disposais que de témoignages. Il était nécessaire aussi de consulter des documents ».[28]  Il va donc les chercher de nouveau au Centre, puis à l'Auditorat général, à la Sûreté de l'Etat, au Service des victimes de guerre (Ministère de la Santé publique), au musée de l'armée, chez quelques particuliers et en Allemagne.


Le Centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale
[29]

C'est d'abord au CREHSGM que De Wilde s'est adressé. Dés lors  <il expliquait la question des archives> « où sommes nous allé chercher nos informations ? Le Centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale nous a aidé dans la mesure de ses moyens car là aussi on attend que s'ouvrent tous les dossiers de l'Auditorat général. Au centre, nos premiers remerciements »[30]. Mais la version destinée à la presse, donc à un public plus large, est moins diplomatique : « Lorsque je me suis renseigné sur la question auprès du Centre d'études et de recherches pour la deuxième guerre mondiale, je ne reçus en réponse à ma requête, qu'un sourire compatissant ».[31]   Cette phrase sera à l'origine d'une polémique entre Maurice De Wilde et Jean Vanwelkenhuysen. Selon Maurice De Wilde, ce dernier « a écrit une lettre à notre administr­ateur général se plaignant du fait que j'avais déclaré dans  une interv­iew que quand je m'étais adressé au Centre et quand j'ai posé à l'un de ses collaborateurs  la question «avez vous quelques livres sur La Collaboration en Belgique, le type a éclaté en disant c'est pas vrai », il ajoutera « On ne s'est jamais bien entendu, on ne se comprend pas très bien Vanwelkenhuysen et moi. »[32]  Effectivement, dans l'interview[33] qu'il a accordé à Roger Rosart, Jean Vanwelkenhuysen va longuement épiloguer sur le travail de Maurice De Wilde[34].

Mais si Maurice De Wilde estime « qu'il n'a pas reçu tellement au centre <...> et que ce n'est pas là qu'il a eu la grande masse des documents, c'est plutôt à l'Auditorat général »[35], Etienne Verhoeyen renverse la hiérarchie entre les deux institutions « Si les émissions ont pu être réalisées du point de vue documents et archives, c'est grâce à l'Auditorat général sans aucun doute, mais surtout je crois grâce au Centre de la seconde guerre mondiale ».[36] Quoi qu'il en soit, Maurice De Wilde et Etienne Verhoeyen ont reçu du centre « tout ce qui est disponible »[37].

La participation du Centre sera encore plus active lors de l'édition française de L’Ordre nouveau et lors des séries suivantes (Collaboration et Résistance). De  simple fournisseur de documents il devient créateur à part entière. Outre Francis Balace et Jean Stengers déjà cité, José Gotovitch est membre de la Commission scientifique pour la préparation des débats à la RTBF (pour L’Ordre nouveau et La Collaboration[38]). Alain Dantoing[39] participera au débat consacré à Robert Poulet (La république couronnée) le jeudi 4 octobre 1984 et à celui de clôture de la RTBF le 20 décembre 1984.  Wim Meyers[40] participera au débat de la RTBF consacrés au Cercle Lieutenant De Winde (Le camp des minorités opprimées) le 15 novembre 1984.[41]

Mais je crois que la conclusion échoit à Guido Van Damme[42] : « Le Centre n'est absolument pas assez connu du public et <...> je crois qu'il faudrait <...> transformer ce centre en un vérita­ble institut d'histoire contemporaine ou on amènerait pour en faire dépôt pour ne pas perdre des choses importantes il prendra l'exemple de la guerre de Corée ou de l'Indépendance du Congo où il y a quantité de Belges qui disposent aujourd'­hui de documents et qui les retiennent chez eux comme «beaux souvenirs» ».[43]  


Les interviews
[44]

Après l'échec de son premier passage au Centre, Maurice De Wilde cherche d'autres sources : « Je me suis dis qu'il y avait un seul moyen, c'était les collaborateurs, il va donc les approcher avec plus ou moins de difficultés. Il ne faut pas croire que ces gens se présentent comme cela, alors au début j'ai fait le métier de détective <...> j'ai téléphoné à des gens qui disaient «vous vous trompez, c'est peut-être le même nom mais c'est quelqu'un d'autre, je n'ai rien à voir avec La Collaboration».  La recherche et le contact préliminaires à l'interview sont nécessaires « parce que Les gens n'aiment pas être connu comme collaborateurs. J'ai fait plus de cent visites car quand vous rencontrez quelqu'un il vous met en rapport avec quelqu'un d'autre, c'est l'effet «boule de neige». Il s'agit de visites  et non d'interviews filmées qui ne seront réalisées beaucoup plus tard car Il ne faut pas croire que vous pouvez  arriver avec une caméra de télévision chez quelqu'un. Un étudiant, un historien, un journaliste de la presse écrite qui s'adresse à quelqu'un de La Collaboration est souvent reçu, mais du moment qu'on dit qu'on est de la télévision, alors non ! ». Maurice De Wilde va réaliser plus de 250 interviews[45] selon une méthode bien définie[46] : D'abord il entre en contact avec la personne à interviewer et laisse le moins de temps possible entre ce contact et l'interview car s'ils ont beaucoup de temps, ils ont beaucoup de temps pour se désister. Ensuite il prépare l'entretien en consultant des documents et il rédige des questions. Il se rend chez le témoin avec questions et documents pour élaborer l'interview. Auparavant il lui soumet les questions car il refuse de faire une interview sans que l'interviewé soit au courant des questions.[47]  Il en donne les raisons : « 1) Le témoin est souvent mieux informé que Maurice De Wilde qui, en discutant avec lui, constate que les documents ne parlent pas de tel ou tel détail.  Alors en général, il rédige avec lui d'autres questions à coté de celles qu'il avait déjà préparées. 2) Maurice De Wilde et son témoin doivent avoir le temps de se préparer. Le premier doit parfois tout faire sortir comme un tire-bouchon, et ce résultat, vous ne pouvez pas l'avoir quand vous posez des questions comme ça, sur Le Vif.  Le second doit parfois parler de choses difficiles à raconter, gênantes et si j'étais à leur place j'aimerais aussi savoir les questions que je vais avoir. 3) Le témoin généralement impressionné par la caméra est mis à l'aise au cours d'un entretien préliminaire. 4) Enfin, Maurice De Wilde pense à d'éventuels procès. Beaucoup de ces collabora­teurs ont été rétablis dans leurs droits et réhabilités. Ils sont donc à même d'ester. Si vous devez passer devant un tribunal, si vous n'avez pas fait de préparat­ions, si vous n'avez pas soumis les questions, Eh bien! Le juge va dire que «le type a été surpris». <...> mais si moi je peux dire <...> «J'ai préparé l'interview pendant toute une journée, j'ai soumis les questions, on en a discuté, il a eu tout le temps  de dire non, il n'a pas dit non <...> alors je suis sûr que si je peux dire ça au tribunal, je suis dans une autre situati­on». 

Cette préparation est parfois réalisée longtemps avant le jour de l'enregistrement ou souvent le jour même. Si c'est le cas, Maurice De Wilde arrive chez le témoin vers 9 heures, toujours seul (car « On dit plus à une personne seule qu'a deux ou trois »). Les techniciens[48] n'arrivent qu'après-midi et l'interview filmée n'a lieu qu'en fin de soirée quand le témoins répond aux questions en connaissance de cause.


L'Auditorat général près la Cour militaire

Maurice De Wilde résume son passage à l'Auditorat général : « Pendant des années, il nous a accueilli entre ses murs solennels et nous a appris ce qu'est la patience. <...> Il nous fut présenté là un choix bien étudié de documents livrés au compte-gouttes ».[49] Dans l'interview qu'il m'a accordée il va plus loin « on étaient pas très chaud mais j'ai poussé, poussé, c'est-à-dire, j'ai fait preuve d'une ténacité très prononcée et c'est encore un euphémisme. »[50] Mais qu'a-t-il trouvé dans les dossiers de l'Auditorat « J'ai demandé sur le politique, sur les militaires, les gens qui ont aidés la police, ça a marché. J'ai demandé (il fallait tout demander par écrit) <...> sur La Collaboration économique et jamais je n'ai reçu une seule lettre de document sur La Collaboration économique.  Il ajoute qu'il devait remettre chaque fois le résumé de son travail à l'Auditeur[51] et c'était chaque fois la même chose, si j'avais repris des noms il n'aimait pas du tout, il fallait barrer les noms <...> il était très prudent en ce qui concerne les noms ».

En fait la juridiction militaire ne détient que les dossiers judiciaires constitués après la libération de notre territoire à charge de personnes poursuivies de chef de collaboration avec l'ennemi. « Comment consulter ces dossiers ? En principe, ces dossiers ne sont pas communicables, mais une dérogation à la règle ci-dessus peut être accordée moyennant mon [l'avocat général pour l'auditeur militaire] autorisation  expresse. Les dossiers ne sont cependant jamais communiqués lorsque leurs titulaires ont demandé et obtenu leur réhabilita­tion. »[52]

Selon Maurice De Wilde, il a du se retirer de l'Auditorat suite aux protestations de certains historiens : « on avait un bureau, on recevait des paquets de documents, ils étaient furieux <...> parce que j'ai vu un type qui préparait un doctorat et qui avait reçu quatre feuilles de papier et moi je passais avec un tas de documents ».


La Sûreté de l'Etat
[53]

Pendant un mois Maurice De Wilde à travaillé à la Sûreté de l'Etat « où nous avons respecté scrupuleusement toutes les règles du jeu subtil qui nous fut imposé ». Ce qui ne nous a pas empêché d'être mis <...> à la porte ». D'après lui, les sources conservées à la Sûreté étaient prometteuses (VNV, Degrelle). Selon C. Truyen[54], F. Van Laeken[55] attribue la cause de son éviction à une modification gouvernementale[56]. Herman Vanderpoorten[57] le Ministre de la Justice, dont dépend la Sûreté, a été remplacé par Renaert Van Elslande[58].  De Wilde me le répétera : « Je ne sais toujours pas pourquoi on m'a foutu à la porte, c'est pas tellement le fait qu'on m'a proposé le dossier Degrelle, que je n'ai jamais eu. Je crois qu'il y a autre chose, pendant ce mois là les ministres ont changés et Vanderpoorten est parti, et il y a un CVP qui est venu et qui n'était pas du tout de la même mentalité <...> Van Elsland­ ». Qu'il s'agisse de cela ou de la simple volonté de discrétion de la Sûreté, les archives conservées par cet organisme sont fermés pour la recherche historique[59].


Le service des victimes de guerre au ministère de la Santé publique

Le Service des victimes de guerre conserve des documents n'ayant pas de rapport avec son travail proprement dit, mais très utiles à l'historien[60] comme des documents du Ministère des affaires étrangè­res allemand (utile pour l'après septem­bre 1944) ou des documents sur le procès von Falkenhausen. Mais Maurice De Wilde n'a pas utilisé les dossiers de victimes de guerre car on ne considère pas les collaborateurs comme victimes de guerre[61]


Les archives allemandes

Les archives allemandes ont aussi été exploitées : « Ce que nous n'avons pu obtenir en Belgique, nous l'avons reçu de notre ancien occupant, même par la poste <...>. Ils nous ont aussi fait parvenir des colis entiers de photocopies ou de documents originaux. »[62] En effet, suite à un accord entre les Alliés restituant aux Allemands des documents qui étaient microfilmés aux Etats-Unis à condition qu'ils soient facilement accessibles au public.[63]  Maurice De Wilde a reçu ces documents des Bunde­sar­chiv (Coblence), de l'Institut für Zeitgeschichte (Munich) et au Politisches Archiv (Bonn).


Les autres sources

Enfin l'équipe utilisera d'autres sources venant des Archives générales du Royaume (Bruxelles), des Archief en museum voor het vlaams cultuurleven (Anvers), du Centre de documentation historique de l'armée (Bruxelles), des archives personnelles de Luc Delafortrie, Michel Tommelein, Frantz Van Dorpe et Herman Verreydt.        


L'Iconographie
[64]

Sources des archives photographiques :

Archevêché de Malines          
Archief en Museum voor het Vlaamse Cultuurleven­  (Anvers)
Archives Het laatste nieuws
Archives De Dag
Archives La Meuse
Alexis (Bruxelles)
Archives Kessels
Archives Michel Tommelein
Michel Brelaz (Genève)
Auditorat Général (Bruxelles)
F. Balace (Liège)
Léon Degrelle (Madrid)
Famille 't Serclaes de Wommersom
Belga
Agence Van Parijs
Nestor Gérard
Service historique de l'Armée (Bruxelles)
Marcel-Henri Jaspar (Bruxelles)
Inbel (Bruxellles)
Musée Royal de l'Armée (Bruxelles)
Musée royal de l'Afrique centrale (Tervuren)
Famille Mayence  (Mont-sur-marchienne) 
Musée de la Dynastie (Bruxelles) 
CREHSGM (Bruxelles) 
Photo News
Famille Pierlot (Bruxelles) 
Famille Richard (Bruxelles)
Frantz Van Dorpe (Saint-Nicolas)                                 

Sources des archives cinématographiques :

Filmothèque BRT
Archives De Landsheer                                          
Archives Deckmyn                                                
Archives De Ridder                                                        
Standard-Film Bruxelles                    
Ciné Vog Bruxelles                                   
Henri Storck                                               
CIC             
Archief en Museum van de socialistische arbeidersbeweging (Gand)
Belgavox                                                              
Service cinématographique de l'armée        
Ministère de l'Education nationale                           
Transit film (qui dispose des droits des films entreposés à Coblence)
Amitiés Belgo-soviétiques          
Visnews-Londres                                
Imperial War Museum                                  
ECPA-Ivry (service cinématographique de l'armée française)                                     
RTBF                                                                   


La «Méthode De Wilde»

Les journalistes et historiens ont accordé plus que le simple téléspectateur une attention particulière à la Méthode de travail de Maurice De Wilde, c'est-à-dire essentiellement le caractère spécifique de l'interview en tant que source histori­que[65].

Ils critiqueront   plusieurs points :

La manière dont Maurice De Wilde a réalisé ses interviews, ce que l'on a appelé la «méthode De Wilde» (au sens strict du terme). William Ugeux estime que son système, « dont au reste il ne fait pas mystère, est néanmoins assez souvent énervant, mais non moins souvent efficace. Et il s'explique Il consiste à pourchasser l'interviewé jusque dans les zones où celui-ci est bien décidé à ne pas se découvrir, ou bien n'accepter que le terrain de débat choisi par l'intervie­wer <...> Maurice De Wilde veut obtenir des aveux. Il entend acculer sa victime à confesser ce qui fut le point noir de ses motivations <...> Les téléspectateurs eux-mêmes ont pu mesurer le malaise de certains interviewés. Dans plusieurs cas ce malaise correspondait au refus de reconnaître des erreurs de jugement ou des faiblesses dans le comportement ». Plus précisément le point le plus contreversé serait l'apparente manipulation : « Au long des émissions, on a plus d'une fois entendu un interviewé, auquel Maurice De Wilde répétait sa question sous cette forme plus astucieuse : «vous pensez donc que je puis dire ceci ..». (suivi d'une sorte de piège lourd), répondre «si vous y tenez» ». »[66] Avec son sens de la formule, Pierre Stéphany confirme l'opinion de William Ugeux : « soupçonneux, tatillon, l'air mystérieux, cuisinant ses victimes <...> il est moins informateur que procureur »[67]. La seconde critique est très analogue. Elle concerne plus la manière de réaliser l'interview en général, mais l'attitude de De Wilde vis-à-vis des interviewés. Pierre Stéphany toujours, mais dans un autre article, développe plus précisément ce dernier point : « J'ai retrouvé jeudi le personnage tel que je l'avais laissé avec ses airs fins et ses gros sabots, tourmentant avec une insistance pachydermi­que les vieillards auxquels il finit toujours, la fatigue aidant par faire dire non ce qui serait réellement utile à notre information mais ce qu'il veut qu'ils disent­ ».[68]­  Maurice De Wilde se défend de cette accusation : « C'est vrai, ils ont dit dans les journaux d'extrême-droite ('t pallieterke), ils ont dit «la méthode De Wilde» <...> c'est  de fatiguer tellement le type en question, ces vieux messieurs qui n'en peuvent plus. Je veux la fin de l'histoire. Je dois avoir le réel, la réalité : je dirais la réelle réalité­. »[69]­ Mark Grammens évoque un programme diffusé par la télévision française après la mort d'Aragon[70] pour caractériser l'attitude de De Wilde vis-à-vis de ces témoins : « Men vraagt zich af, of dit niet zeer exact de reaktie. Weergeeft die bij vele mensen werd gewekt toen De Wilde een verwarde Maurits Naessens in zijn nadagen liet zien; een beeld dus dat, qua effekt, verraad (Duby) pleegt tegen ver het historisch person­age van Naessens, want toen deze nog wel een rol speelde in het gebeuren <...> was hij een biezonder dynamisch en fris man; hem nu tonen zoals hij geworden was in zijn laatste le vensdagen. »[71] Le troisième point concerne la représentativité des interviews et leur caractère unilatéral. Paul Eygenraam critique la Consultation unilatérale des sources « <il parle ici des interviews> d'autant plus douteuses qu'elles reflètent l'opinion d'une infime minorité, d'un quarteron d'officiers parjures passés à l'ennemi ».[72]  Mais il ne fait qu'exprimer l'avis des militaires. C'est aussi l'avis de R. Bauer : « De Wilde zich ook nooit de vraag naar de representativiteit van de besproken personna­ges heeft gesteld. Kan men van enkele priesters of van enkel militairen zo maar de stap zetten naar de houding van de Kerk of van het leger ? <...> Dit probleem werd bijv. wel gezien door Etienne Verhoeyen <...> met betrekking tot het beeld dat was opgehangen van de Belgische officieren in krijgsgevangenschap, gaf hij op het slotdebat ruiterlijk toe dat men hir de indruk kon krijgen dat zowat alle officieren «fout» waren geweest. Tot mijn grote ontgoocheling vonden noch De Wilde noch de op dit debat aanwezige leden van de wetenschappelijke commissie het de moeite waard orn dieper op dit probleem in te gaan. »[73] En fait on reproche à Maurice De Wilde de n'accorder la parole qu'aux anciens collaborateurs, ce qui fausserait sa méthode de travail. Mais je crois que Robert Devleeshouwer est plus proche de la vérité en affirmant : « Paradoxalement, De Wilde, qui ne veut nullement approuver La Collaboration en donnant la parole aux collaborateurs, leur permet de minimiser la portée de leurs actes, dès lors qu'il ne pouvait pas systématiquement leur opposer leur contre-image tirée d'archi­ves qui restent précisément non consultables ».[74] La dernière critique concerne la valeur de la méthode qui consiste à utiliser l'interview comme source unique du travail historique. Marc Reynebeau[75] présente bien le problème : « een bijkomende complicatie hierbij betreft het bronnenmateriaal. De traditionele hoofdbron van de historicus, het geschreven document, is vaak niet beschikbaar. Niet alleen omdat vooral: in de recentste periode veel feiten geen schriftelijke neer-sla­gkennen (veel onderhandelingen die per telefoon) ».  Cela semble accréditer la thèse selon laquelle l'interview peut permettre, au moins de sauver des témoignages, ou mieux de recueillir d'importants renseignements. Mais il continue en exposant leurs inconvénients : «  Een aanvulling hierbij is dan meestal het interview, met alle problemen vandien : de geïnter­viewde verzwijgt feiten, is er al vergeten, geeft er een gekleurde versie van, enzovoorts. Bovendien lijkt het interview, een bij uitstek journalistieke techniek, veel historici niet te liggen. Slechts de laatste jaren maakt de zogenaamde «Oral history»[76], als specifieke discipline opgang, maar dan bijna uitsluitend voor de sociale geschiedenis. Eén en onder heeft als gevolg dat de goeroes van de historiografie, wie het hoofdzakelijk om bronnenkrietiek en eruditie te doen is, de eigentijdse (en zelfs de nieuwste) geschiedenis niet zonder minachting als een soort veredelde journalistiek beschouwen. »[77] Herman Balthazar[78], dans son article sur la Belgique sous l'occupation Allemande dans l'Algemeine geschiedenis den Nederland, semble considérer que Maurice De Wilde ne s'est servi que de sources orales « De maker van de reeks, de journalist Maurice De Wilde,  bouwde zijn programma op met nagenoeg uitsluitend interviews van prominente betrokkenen. Het komt voor alsof nu pas, en dan nog met wisselend succes, de onthullende woorden willen vallen en men geen andere bronnen of studies heeft om het probleem voor te stellen. »[79]  Maurice De Wilde se défend formellement d'accorder de la valeur à cette seule source : « Je suis un défenseur de l'histoire orale mais à certaines conditions. Je ne suis pas un défenseur sans garanties <...> je défend l'histoire orale à condition que je prenne mes précautions <...> mais il y a encore des défenseurs actuellement qui disent : nous ne travaillons que sur des documents», ça je n'accepte pas <...> il vous faut des documents et des témoignages. »[80]

Bien sûr, mais il reste le cas où il n'existe que des témoignages oraux et non des documents écrits[81]. Quelle valeur peut-on accorder à ceux-ci ? Très peu selon Etienne Verhoeyen : « J'ai tendance à n'attribuer qu'une très faible importance à la valeur historique du témoignage surtout quand il s'agit de faits inconnus des documents <...> car si  De Wilde refaisait le même interview avec la même personne, avec un décalage de trois mois, tout serait différent <...> j'en ai eu l'expérience : quand on soumet la même question aux mêmes personnes deux ou trois fois comme on l'a fait pour l'Affaire Lahaut, on obtient des réponses différentes <...> parfois vraiment contradictoire. Quand on dit ça au témoin, il dit «Oui mais je m'étais peut-être trompé la première fois». Oui mais quelle est à ce moment là, la valeur historique de l'interview unique qui est faite par Maurice De Wilde».[82]

L'utilisation d'une méthode de travail se basant en grande partie sur l'interview (même étayée par des documents écrits) est à la fois la force et la faiblesse du travail de Maurice De Wilde. La force parce qu'il sauvegarde des témoignages inédits et qu'il offre à la recherche sur cette période des possibilités nouvelles. La faiblesse, car quelle confiance peut-on accorder à des témoignages contradictoires qu'aucun document écrit ne peut contrôler


Maurice De Wilde et l'Establishment

Outre l'opposition spécifique des Léopoldistes, des militaires et de l'Eglise, L’Ordre nouveau a suscité dans ces milieux une critique plus générale et diffuse : ils reprochent à Maurice De Wilde de vouloir discréditer l'Establishment. Mais qu'est l'Establishment ?

Paul Eygenraam[83] affirme que la « BRT et ses professeurs ont préféré un éclairage unilatéral et tendancieux, une volonté évidente de dénigrement. Quelle cause a-t-on voulue servir? Qui a-t-on voulu atteindre en étouffant volontairement l'autre son de cloche »[84].  En fait, il avait déjà répondu à cette question près d'un an plus tôt dans le même journal : « Tout le monde aura compris que l'émission L’Ordre nouveau n'est qu'une entreprise de démolition qui vise à discréditer le corps des officiers de 1940 et leur chef ».[85]  Quand à la question de savoir à quelles motivation a répondu Maurice De Wilde, le général er. René Dewandre[86] est moins nuancé : « Il semble qu'il y en ait quatre principales : l'antimilitari­sme, le gauchisme, le flamingantisme et l'antiléopoldisme ».[87]      

L'image de l'Establishment se précise avec l'article de Pierre Stéphany[88] dans La Libre Belgique qui affirme que Maurice De Wilde « poursuit la petite idée <...> qu'il existait chez nous, dès avant 40 des sous-marins antidémocratiques manoeuvrés dans l'ombre par les calotins et les capitalistes et qu'il est convaincu que le ciel l'a envoyé <...> pour dénoncer les tares de la droite réactionnaire ».[89]  William Ugeux apporte l'élément supplémentaire qui me permet de mieux définir l'Establishment : « Maurice De Wilde entend démontrer qu'a l'époque des faits décrits, une corruption intellectuelle généralisée poussait la plupart des gens a rêver d'un fascisme ».[90]

L'Establishment en question serait : « les milieux et les lieux du pouvoir »[91]. C'est à dire l'armée et plus particuliè­re­ment le corps des officiers de 40, leur chef Léopold 3 et son entourage (la cour), l'église, le capitalisme (ou plus particu­lièrement les milieux économiques commerçant avec l'Allemagne), la droite (et surtout les intellectuels de la droite catholique attirés par les idées de Charles Mauras et l'Italie de Mussoli­ni). Tous réunis par la peur du communisme.

Jean Van Welkenhuysen[92] estime que l'émission de Maurice De Wilde donne parfois l'impression d'être un procès d'intention[93]. Pour M. Bailly « L'establishment est la cible favori­te. Les notables qui ont commis des fautes sont mis au pilori » ­.[94] Le professeur Raoul Bauer définit plus complètement le principe et l'hypothèse d'où est parti Maurice De Wilde : « Indien ik De Wilde goed heb kunnen volgen uitwerkt vanuit een soort populistisch moraliserend standpunt. Aan de ene kantis er de involoed en de enorme verant-woordelijheid terzake van de Belgische machtebbers <...> Aan de andere kant staat dan het zwakke en dikwijls misleide en misbruikte volk met onder andere de jongeren die, bedrogen door bepoolde kerkelijke en politieke personnaliteiten «Berlin boven Moscou» verkozen en dit met alle tragische gevolgen van dien voor de betrokkenen ».[95] L'Avant-propos à L’Ordre nouveau[96] ne nous apporte aucun élément neuf sur les motivations de Maurice De Wilde. Par contre, l'interview qu'il m'a accordée semble donner raison à Raoul Bauer : « L'Establishment fait partie de la société. Ce que je n'accepte pas c'est qu'on s'attaque à des ouvriers qui font des heures pour s'acheter une auto <...> on s'acharne sur eux, mais les types qui fraudent des centaines de millions ça c'est beaucoup plus grave. Pourquoi est-ce que je devrais prendre une autre position quand il s'agit de l'Establishment ? » Plus particulièrement pour L’Ordre nouveau il précisera « Les types qui ont les moyens de réfléchir comme beaucoup des gens de l'Establishment, et bien quand ils prennent la décision de se foutre dans La Collaboration et de rester avec un pied dans l'un et un pied dans l'autre ».

Mais, dans cet interview, Maurice De Wilde explique la raison de la réaction brutale de certains : « <ce que> beaucoup de gens de l'Establishment ne veulent pas accepter, c'est qu'en 1940 ils étaient en train d'être convaincus <...> ils se sont retirés quand ils ont vu que les Allemands n'arrivaient pas en Angleterre ».[97]

 


Notes

[1] R. BAUER, De Nieuwe Orde, of de geschiedenis gezien door Maurice De Wilde, in Onze Alma mater, Drimaandekijks tijdschrift voor Vlaamse leergangente Leuwen, Louvain, 1983, tome 3, p. 229-230.

[2] Jean FONTAINE, Les Audaces de la BRT (rubrique Télé prolongement) dans Télépro, Verviers, 9 juin 1983 - Le service de presse de la RTBF n'est pas étranger à cette image : « Maurice De Wilde qui aime sans conteste la difficulté trouve ce métier (speaker à la NIR) trop sans problème à son goût et le quitte pour le service étranger du Ministère des affaires économiques. Cependant, là aussi, la vie lui paraît vite trop facile <...> commence une longue carrière d'enquêtes difficiles, délicates souvent contestées »
* RTBF-Service de presse, Dossier L’Ordre nouveau, Bruxelles, mars 1984, p. 27 (courte biographie de Maurice De Wilde).

[3] Lode CLAES, Het verdrongen verleden - de Collaboratie, hoor rechters en geschiedschrijvers, Beveren,  Orbis et Orion, 1983, p. 11.

[4]  Fernand DENIS, Télé 2 : De Nieuwe Orde devenu L’Ordre nouveau. Le premier numéro de la série fleuve de Maurice De Wilde pour la RTBF, si controversée sera diffusé demain Soir. dans La Cité, Bruxelles, 28 mars  1984.

[5] Interview d’Etienne Verhoeyen op cit.

[6] Lode CLAES, Het verdrongen verleden - de Collaboratie, hoor rechters en geschiedschrijvers, Beveren,  Orbis et Orion, 1983, p. 11.

[7] Lode CLAES, Het Verdrongen Verleden - de Collaboratie, haar rechters en geschiedsschrijvers, Beveren,   Orbis et Orion, 1983, p. 11.

[8] La légende De Wilde est reprise dans les journaux suivants : en Wallonie : R. L. [Rosine LEURY],   L’Ordre nouveau par Maurice De Wilde dans Les Cahiers marxistes  135 (revue mensuelle), Bruxelles, 20 avenue de Stalin­grad, mai 1985, p. 46-47 - Fernand DENIS, Télé 2 : De Nieuwe Orde devenu L’Ordre nouveau dans La Cité, Bruxel­les, 28 mars 1984 - A. M. TREKKER, L'Orde nouveau. Les pourquoi et l'arrière-plan dans La Gazette de Bruxelles, n°  7, Bruxelles, 14 avril 1984 - Pierre STEPHANY, A Bâtons rompus avec ... Maurice De Wilde «Pour percevoir la vérité, il faut faire en sorte de tout entendre». dans La Libre Belgique, Bruxelles, 13 septembre 1984 - Anne DE WAUTERS, Le Droit à l'information. L’Ordre nouveau. RTBF, 29 mars dans Le Li­gueur, Bruxelles, La Ligue des famil­les - 127 rue du Trône, 23 mars 1984 - Jacques GUYAUX, L’Ordre nouveau  par Maurice De Wilde (rubrique Société) dans Le Peuple, Gosselies, 20 mars 1984 - L’Ordre nouveau dans Pro medico semper, n°  84, mai 1984 - Guido VANDAMME, L’Ordre nouveau, une série d'émissions de la BRT que les historiens ne pourront pas ignorer dans Le Soir, Bruxelles, 23 avril 1982 - Maurice De Wilde, Le Jour­naliste des opérations difficiles dans Le Soir illustré, n°  2645, Bruxelles, 3 mars 1983 - José FONTAINE, Les Audaces de la BRT dans Télépro, 7 juin 1983.  En Flandre : Guido VAN MEIR, Maurice De Wilde boven water. Na de zeven stille jaren : zeven jaren van lawaai ? dans Humo, Bruxelles, 18 mars 1982 - Walter DE BOCK, Maurice de Wilde : «uitzenden Nieuwe Orde belangrijk voor onaf­hankelijkkheid BRT» dans De Morgen, Gand, 4 mai 1982 - Frank VAN LAEKEN, Censuur versus, recht op informa­tie dans De Standaart - De nieuwe, Bru­xelles, 23 mars 1984 - De Nieuwe Orde aan de orde. Maurice De Wilde opent zijn dossier dans Gazet van Antwerpen - Gazet van Mechelen, Anvers/Malines, 1 mars 1982 - Bob CANTRE, Bewogen geschiedenis van de kleine man. «De Nieuwe Orde» vandaag op de scherm dans Het volk, 26 février 1982 - Louis STERKEN, Maurice De Wilde : (De Nieuwe Orde) : De jongeren moeten gewaarschuwd worden, dat ze er niet opnieuwd zouden intrappen als het nog eens voorvalt dans Het Belang van Limburg (interview), Hasselt, 2 mai 1982 - Huib DEJONGHE; Na de Kollaboratie komt de repressie. De Wilde : «voor mij telle allen feiten dans 1 mars 1982 - Maurice De Ongewilde [!] dans De Zwijger, 24 novembre 1982 - Bob CANTRE, Zou Maurice De Wilde na og!! de orkprijs van het vrije noord krijgen dans De spectator, Gand, 19 juin 1982 - Kort gesprek met Maurice De Wilde (interview) dans Links, 14 mai 1983 - Een Interview met Maurice De Wilde dans Komma 'n progressief maandblad [édité par OXFAM   - Belgique], Anvers, septembre-octobre 1982. De Nieuwe Orde. Maurice De Wilde «De feiten liegen niet» (interview) dans Weekend, 21 mars 1982 - Walter DE BOCK, «De Nieuwe Orde» begint met Léon Degrelle (interview) dans De Morgen, Gand, 26 février 1982 - Interview met Maurice De Wilde : De Nieuwe Orde en Kollaboratie. Indien de over-  heid de ekonomische kollaborateurs verderr had vervolgd, was er geen industrie meer dans De Nieuwe, 25 novembre 1982. Pour la conférence au Centre Culturel de Hasselt le 10 juin 1983 (voir le paragraphe sur Les conférences dans le chapitre L'exploitation postérieure de L’Ordre nouveau), les organisateurs (SP, JS, CSC et Vermeylen fonds  Hasselt) vont réaliser une brochure reprenant une partie de ces interviews avec d'autres articles sur des points spécifi­ques comme Lode claes, Léon Degrelle ou le débat final BRT : Informap Maurice De Wilde en De Nieuwe Orde  in de pers, Hasselt, Centre culturel, 10 juin 1983. Sept articles francophones, en plus de reproduire l'un ou l'autre point de la «légende De Wilde», décriront la carrière de Maurice De Wilde : [F. BASTIA], Cet obstiné de Maurice de Wilde! dans Le Soir, Bruxelles, 25 mars 1984 - L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde dans L'Usine, n°  2829, Bruxelles, septembre 1984 - De la BRT à la RTBF. L’Ordre nouveau, une série de 17 épisodes - La carrière de Maurice De Wilde en quelques mots  18 mars 1984 - Maurice De Wilde : Une indomptable passion dans Intermédiaire, 19 juillet 1985 - L’Ordre nouveau. Maurice De Wilde dans L'Echo de la Bourse, Bruxelles, 26 novembre 1984 - Maurice de Wilde et L’Ordre nouveau dans Le Courrier du Littoral et de Bruges, Ostende, 16 mars 1984.

[9] Curriculum Vitae de Maurice De Wilde (texte sans commentaire) - L'Audatio van de Heer Maurice De Wilde door Prof. Dr. I. N.O. Steenhout, Rector [VUB], lu en mai 1986 lors de la remise du titre de docteur honoris causa à Maurice de Wilde, reprend une bonne partie du Curriculum - Wie is wie in Vlanderen, op. cit., p. 445.

[10] Voir le chapitre L'Influence et les conséquences de L’Ordre nouveau.

[11] Voir les implications de ce doctorat dans ma conclusion

[12] Car ce mémoire étudie L’Ordre nouveau et son influence, et non son auteur qui n'est qu'un des éléments

[13] Maurice DE WILDE, L’Ordre nouveau, Paris-Gembloux, Duculot,1984, p. 4-7. - Cet avant-propos reprend intégralement l'introduction de Maurice De Wilde à la première émission de L’Ordre nouveau (Les petits dictateurs).

[14] Maurice De Wilde, « Et si c'était notre devoir ?» dans  RTBF- service de presse. Dossier l'Ordre nouv­eau­, Bruxelles, mars 1984.

[15] Maurice DE WILDE, Avant propos dans L’Ordre nouveau. op. cit., p. 5  -  Jean COUCHARD, L’Ordre nouveau ou l'avant guerre dans Le Soir, 25 mars 1984 et Jacques HISLAIRE, A la télévision ce Soir «L’Ordre nouveau»: 17 émissions courageu­ses et discutables dans La Libre Belgique, 29 mars 1984  reprennent intégralement cet extrait.  Philippe LAMENSCH, L’Ordre nouveau. «Qui ne sait d'où il vient ne sait où il va» dans Télémoustique­  22 février 1984 - G. JACQUEMIN,  Maurice De Wilde. L’Ordre nouveau dans Le Réveil du Luxembourg (organe bimensuel de la fédération socialiste de la province), n° 10, 10 mai 1984, Odon BOUCQ, Les démons endormis-Le temps  de Léon Degrelle dans Nord-Eclair, 3 mars 1984 et Jacques DUJARDIN, Le passé volé dans Le Vif-magazne29 mars 1984 s'en inspirent pour rédiger leurs articles.

[16] Maurice De Wilde, «Et si c'était notre devoir». op. cit., p.22   -  Cet interview a été intégralement repris dans De la BRT à la RTBF L’Ordre nouveau, une série de 17 épisodes dans Le point d'interrogation (mensuel d'information conçu et réalisé par le personnel de la RTBF), mars 1984 et par PS, L’Ordre nouveau. L'auteur explique ... dans TV-jour, 27 mars 1984, p.10.

[17] Moniteur belge. Belgisch Staatsblad, Bruxelles, n° 224, 12 août 1955, p. 4900-4901. -  Deux propositions de loi vont tenter de modifier la Loi de 1955. Le 11 octobre 1983, M. Hancké veut «abroger la loi et organiser les archives belges» [Doc. n° 752 (83-84) n° 1].  Le 26 novembre 1985, G. Van In et O. Van Ooteghem vont aussi déposer un projet de loi, mais ils ne se préoccupent que de son délai et «veulent permettre aux historiens de rendre compte objectivement de tous les aspects de la dernière guerre mondiale, de ses prodromes et de ses séquelles», le texte de l'article unique de la proposition est donc très court : «A l'article 1 , alinéas 1 , 2 et 4, de la loi du 24 juin 1955 relative aux archives, le mot «cent» est remplacé par le mot «trente».
*José DOOMS [Chef de cabinet au Ministère de la santé et de l'enseignement, Communication aux membres socialistes de la Commission de l'éducation nationale de la Chambre et du Sénat], Bruxelles, 3 janvier 1984

[18] Christiana TRUYEN, op. cit.,p.9.

[19] Interview d’Etienne Verhoeyen. op. cit.  -  Je lui ai demandé quels motifs étaient invoqués pour leur interdire l'accès aux archives : «En général on n'invoque pas de raison. Mais par exemple : un dossier d'un ancien condamné pour incivisme réhabilité est inaccessible, c'est une règle. Des dossiers d'instruction qui n'ont pas abouti  à une condamnation sont en principe inaccessible, ce qui fait beaucoup surtout dans le domaine économique <...>  et beaucoup d'archives sont en possession privée, donc ça n'a rien à voir avec la loi des archives».

[20] Roger RASART, La guerre 40-45 à la BRT ou l'histoire en raccourci dans La Libre Belgique, Bruxelles, 19 avril 1982.

[21] MAURICE DE WILDE, L’Ordre nouveau, op. cit.,p.5 - Odon BOUCQ, Les démons endormis. Le temps de Léon Degrelle dans Nord-Eclair, 2 mars 1984.

[22] DE WILDE, L’Ordre nouveau,op. cit.,p.5.

[23] Maurice De Wilde et si c'était notre devoir ? dans RTBF- service de presse, op. cit., p.22.

[24] Pour s'en rendre compte de la production historique sur «la Belgique pendant la seconde guerre» et sur les sujets annexes, on peut consulter Belgïe in de tweede wereldoorlog. Bibliografie (1970-1980) - La Belgique pendant la seconde guerre. Bibliographie (1970-1980), Bruxelles, C.R.E.S.G.M., 1983, 241p. Complété par Bibliographie van de in 1981 verschenen publikaties betreffende Belgïe tijdens de tweede wereldoorlog - Bibliographie des publications parues en 1981 sur la Belgique pendant la seconde guerre mondiale dans Bulletin du CREHSGM, n° 12, Bruxelles, 1982 et par Bibliographie van de in 1982, 1983 en 1984 verschenen publikaties betreffende. Belgïe tijdens de tweede wereldoorlog dans Cahier d'histoire de la seconde guerre mondiale, n° 9, Bruxelles, CREHSGM, octobre 1985, p.375-466.

[25] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.

[26] Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit.

[27] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.

[28] Maurice De Wilde. Et si c'était notre devoir?, op. cit., p.21.

[29] Le Centre de recherches et d'Etudes historiques de la seconde guerre mondiale, organisation, activités, réali­sations, Bruxelles, CREHSGM, 1987 - Ce fascicule résume en 20 pages l'origine, l'histoire les buts et perspectives du centre. Il donne aussi un aperçu de ses collections et de ses publications. Enfin, il publie une biographie de  certains membres de son équipe et reproduit la composition du Comité scientifique (en 1987).

[30] MAURICE DE WILDE, L’Ordre nouveau, op. cit., p.6.

[31] Maurice De Wilde. Et si c'était notre devoir?, op. cit., p.21.

[32] Interview de Maurice De Wilde, op. cit..

[33] Roger ROSART, La guerre 1940-1945 à la BRT. Ou l'histoire en raccourci (interview de J Vanwelkenhuysen) dans La Libre Belgique, Bruxelles, 19 avril 1982.

[34] Ses principales critiques porteront sur le personnage De Wilde, sur «son souci de faire mouche qui l'emporte sur la préoccupation d'être juste», sur son «sens des raccourcis, ses procès d'intention».  De plus, le fait que l'émission est «uniquement une machine de télévision envahie par la personnalité de son réalisateur  <...> font beaucoup pour donner une formule réquisitoire à ce qui aurait pu être une franche évocation d'un passé encore mal connu»

[35] 23 Interview de Maurice De Wilde, op. cit..

[36] Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit. - Si les visites de Maurice De Wilde au centre sont rare et si ses relations avec lui sont assez tendues, Etienne Verhoeyen a de meilleurs contacts avec cette institution : «De Wilde n'y  va pas souvent, moi j'y vais souvent, je connais tout les chercheurs, je suis en très bon rapport avec eux, j'aide    dans mes possibilités <...> ou même j'apporte des archives  si c'est possible, donc vraiment je suis en très bonne relation et je dois dire que ça n'a pas été assez dit par De Wilde notamment, ni dans les émissions, ni dans les conférences».

[37] Interview de Maurice De Wilde et Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit. -  C'est aussi l'avis de José Gotovitch.

[38] Il participera à quatre débats de cette première série

[39] Alain DANTOING : (1950) Licencié en histoire de l'UCL (1973), Bibliothécaire de la faculté des sciences économiques et sociales de l'UCL, il est assistant au CREHSGM depuis 1976 où il est secrétaire de rédaction du Bulletin. Il prépare une thèse de doctorat sur l'Eglise catholique pendant la guerre et a publié  La Hiérarchie catholique et la Belgique sous l'occupation allemande (1978) <réimpression dans Miscellanea historiae ecclesiasticae, n° 9, Ossolineum, 1984, p. 68-82.> - La vie religieuse sous l'occupation dans 1940-1945. La vie quotidienne en Belgique, 1984, p. 168-175  -  Eglise et syndicat en 1940. Les avatars d'une politique de présence, 1985. - Le Centre de recherche et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, op. Cit, p.15. - Bulletin du Centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, n° 15 et n° 16, Bruxelles, 1985 et 1986, p.31 et p. 34-35 ? [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]

[40] Wim MEYERS (1943) : licencié en histoire de la RUG (1965), chercheur au CREHSGM (depuis 1969), respo­nsable de la bibliothèque, il compose depuis 1970 la Bibliographie annuelle des publications concernant la Belgi­que pendant la seconde guerre mondiale, prépare un doctorat sur les organisations nationalistes flama­ndes de jeunesse sous l'occupation. Il a notamment publié : La «vlaamse Landsleiding». Un gouvernement d'émigrés en Allemagne après septembre 1944 (1972) - De Tweede wereldoorlog dans Twintig Eeuwen vlaanderen, Hasselt, Heideland-Orbis, 1979. - De politieke houdinij van Verschaeve tijdens het laatste oorlogsjaar (na maart 1944). Beschou-wingen bij de uitgave van enkele brieven dans Verschaeviana jaarboek 1984, p.165-232. - Het Verzet in Belgïe dans De Tweedewereldoorlog. Verraad en verzet, p.41-54. - Wim MEYERS, Frans SELLESLAGH, De vijand te liif. De Belgen in Het Verzet, Anvers-Amsterdam, Helios, 1984. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Le centre d'études et de recherches historiques de la seconde guerre mondiale., op. cit.

[41] Bulletin du CREHSGM, n° 15 et n° 16, Bruxelles, 1985 et 1986, p.34 et 35.

[42] Guido VAN DAMME : (14 juillet 1930) Ecrit sous le pseudonyme de Guido ou sous les initiales de GVD. Docteur en sciences sociales des Facultés libres de Lille, diplômé de l'école supérieure de journalisme de Lille, il fut secrét­aire général de La Métropole (Anvers) et secrétaire de rédaction à La Libre Belgique. Il est responsable des informations générales et des nouvelles de Belgique au Soir

[43] Intervention de Guido Van Damme dans le débat final (RTBF) du 20 décembre 1984. Il rend compte du courrier des lecteurs du Soir - Jean Vanwelkenhuyzen, qui ne participait pas au débat final, écrira dans une note envoyée  le lendemain à Guido Van Damme : « La vraie conclusion d'émissions controversées et suivies avec passion <...> c'est vous qui l'avez tirée hier Soir. <...> Il faut rassembler sans plus attendre les documents dont les chercheurs auront besoin pour faire connaître l'histoire de notre temps». [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Guido VAN DAMME, Ordre nouveau : pas la fin mais une trêve seulement en attendant les collabos dans Le Soir, 25 décembre 1984.

[44] Les citations sans référence sont extraites de Interview de Maurice De Wilde, op. cit..

[45] Voir la liste dans l'annexe n° 1

[46] A la question allez vous voir des archives avant d'interviewer un témoin? Il a répondu : «oui, parce        que j'ai besoin de documents <...> je ne crois pas aux interviews à l'improviste surtout dans ce genre d'affaire»

[47] Etienne Verhoeyen n'est pas tout à fait du même avis : «certains exigent que les questions leur soient envoyées à l'avance, ce qui pour moi est parfaitement compréhensible, il y a quand même 40, 45 ans, on a le droit soit de se préparer, soit de savoir d'avance ce qu'on va vous demander, mais De Wilde  n'aime pas tellement que ... <...> bon ce n'est jamais refusé mais De Wilde préfère l'interview plus ou moins spontané, enfin l'élan du moment quoi».  Ce qui est totalement différent de ce que m'a raconté Maurice De Wilde.

[48] Le caméraman et le preneur de son composent cette équipe, ils ne peuvent pas se mêler de l'interview, « leur métier c'est de soigner l'image ».

[49] Maurice DE WILDE, Avant-propos dans L’Ordre nouveau,p.6.

[50] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.. - C'est l'histoire qu'il raconte chaque fois qu'on l'interroge        sur le sujet. Par exemple C. TRUYEN, op. cit., p.10 - MAURICE DE WILDE, «Et si c'était notre devoir» dans RTBF- service de presse, op. cit.,p.21.

[51] Interview de Maurice De Wilde - «si on donnait des documents, c'était l'Avocat général qui donnait à un fonc­ti­onnaire l'instruction ou retirait lui même des documents et c'est un peu son choix.  Etant donné que c'était un monsieur qui avait fait beaucoup de procès de collaborateurs, il avait beaucoup d'expérience». Maurice De Wilde ne cessera de louer le rôle de l'auditeur général, le professeur John Gillisen. Il estime que c'est grâce à lui et au fait que l'Auditeur était un historien qu'il a pu avoir tant de documents.

[52] Réponse (21 mai 1987) de M. Piret-Gérard (avocat-général à l'Auditorat général) à mon questionnaire du 11 mai 1987). Ce questionnaire contenait les questions suivantes : « Quels sont les dossiers conservés à l'Auditorat général? - Quelles sont les conditions et les démarches à remplir pour consulter ces dossiers? - Existe t'il des restrictions? - Y a t'il des historiens ou des étudiants en histoire qui consultent les dossiers de l'auditorat général ?» - Actuellement s'il n'y a pas d'étudiant en histoire qui consulte ces dossiers, des historiens travaillent encore à l'Auditorat général. Par exemple : Martin Conway qui utilise abondamment des dossiers de l'auditorat général dans Le rexisme de 1940 à 1944 : Degrelle et les autres dans Cahiers du CREHSGM, n° 10, Bruxelles, novembre 1986, p.5.

[53] Je n'ai trouvé aucun ouvrage à propos de l'organisation de la Sûreté de l'Etat (une des trois branches de l'administration de la Sûreté publique avec l'Office des étrangers  et la Sûreté nucléaire). Mais Le Vif-L'Express a publié une enquête très peu polémique mais qui semble complète. Outre des renseignements sur le fonction­nement et le rôle de la Sûreté, l'hebdomadaire publie également son organigramme.[p.49]
* Serge DUMONT, Voyage à l'intérieur de la Sûreté dans Le Vif-L'Express, Bruxelles, 12 juin 1987, p.46 à 58 (avec les articles annexes L'homme qui valait 20000 $, La quête du renseignement, Les mystères d'Albert et Serge DUMONT, La Sûreté et ses soeurs dans Le Vif-L'Express, Bruxelles, 19 juin 1987, p.28-29.

[54] Christiana TRUYEN, op. cit., p.10.

[55] F. VAN LAEKEN, Indien de overheid de ekonomische kollaborateurs verder had gevolgd, was er geen Industrie meer dans De Nieuwe, Bruxelles, 25 novembre 1982, p.10-12.

[56] De Tindemans 1 à Tindemans 2 - Tindemans 1 : (nommé le 25 avril 1974, démissionnaire le 18 avril 1977) coalition CVP-PSC-PLP-PVV (+ RW du 11 janvier 1974 au 4 mars 1977). Tindemans 2 : (nommé le 3 juin 1977, démissionnaire le 13 novembre 1978) coalition CVP-PSC-PSB-FDF-VU
* Le gouvernement de 1961 à 1985 dans Xavier MABILLE, Histoire politique de la Belgique. Facteurs et acteurs de changement, Bruxelles, CRISP, 1986

[57] Herman VANDERPOORTEN : ( 22 août 1922) Docteur en Droit, homme politique libéral, conseiller communal de Liers (depuis 1958), sénateur provincial d'Anvers (depuis 1971), représentant de l'arrondissement de Malines(1961-1965) et  sénateur de l'arrondissement de Malines-Turnhout (1965-1971), ministre de l'intérieur (1966-1968), ministre de la justice (1973-1977 et 1980). Vice premier ministre, ministre de la Justice et des réformes institutionnelles (1980),  membre du parlement européen (1979-1980), ministre d'Etat (depuis 1983), il fut président du Liberaal Vlaams Verbond (1958-1960 et 1969-1974) et président du Willemsfonds (Liers). [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
 
*Dictionnaire des Belges, op. cit. p.513  -  Het belgish parlement , op. cit.,p.343-344 et p. 425. - Wie is wie in Vlaanderen, op. cit., p.1189. Selon Maurice De Wilde, H. Vanderpoorten lui a permis de travailler dans les archives de la Sûreté car «son père, Arthur Vanderpoor­ten (qui était ministre dans le gouvernement Pierlot, est resté en France) <...> et quand les Allemands ont occupés la région méridionale de la France, il y en a deux, Janson et lui qui ont été embarqués par les Allemands  <...> et envoyé dans un camps de concentration, il était âgé il y est resté comme  Janson. Alors quand on s'adresse à un ministre dont le père est mort dans un camps de concentration, c'est sûrement quelqu'un qui n'aime pas les collabo­rateu­rs».

[58] Renaert VAN ELSLANDE : (21 janvier 1916) homme politique catholique. Docteur en droit  (Louvain 1941), licencié en Sciences politiques et sociales (1942), il fut rédacteur parlementaire à De Nieuwe Standaard, rédacteur en chef de Het Westen (1945-1947), membre du Centre d'étude du CVP (1946-1949), professeur à la KUL(1947-1978).Il est conseiller communal (1946) et bourgmestre de Lot (depuis 1947), représentant de Bruxelles (depuis 1949), sous-secrétaire d'Etat aux affaires culturelles (1960-1961), ministre adjoint à l'éducation nationale (1961-1962), ministre de la culture (1962-1965), des affaires européennes et de la culture néerlandaise (1966-1968); de l'intérieur (1972), des affaires étrangère (1973-1977), président de la commission de l'éducation nationale et de la culture (1965-1966), président du groupe CVP de la Chambre, ministre de la Justice (1977), vice premier ministre et ministre de la Justice (1978-1979). [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Dictionnaire des Belges, op. cit., p.521  -  Het belgisch parlement, op. cit., p.351 et p.425. - Wie is    wie in Vlaanderen, op. cit., p. 1221.

[59] Bien que Maurice De Wilde ait en vain essayé de lever cette interdiction - Entretien téléphonique avec E. Verhoeyen (27 mai 1987).

[60] On néglige les archives fort riches du Service des victimes de guerre (Ministère de la Santé publique). Je joint la liste dans l'annexe 2. 

[61] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.

[62] MAURICE DE WILDE, Avant-propos dans L’Ordre nouveau, op. cit., p.6

[63] Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit.,

[64] Voyez dans l'équipe de production : Recherche des archives photographiques (R. Panis) et recherche archives cinématographiques (Philippe Van Meerbeek).

[65] C. Truyen analysera aussi ce sujet, mais elle s'expliquera, moins sur la critique que sur que sur la méthode proprement dite, vue simplement par la presse flamande.
* C. TRUYEN,op. cit., §2 : Werkmethode (b: Interviewmethode - c:Doelstellingen), p. 13-16.

[66] William UGEUX, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau dans La Revue générale, n° 2, Bruxelles, 1985, p.54.

[67] Pierre STEPHANY, L’Ordre nouveau est arrivé dans La Libre Belgique, 7-8 avril 1984. -  ou encore José Gotovitch : « De Wilde fait parler, pousse à l'aveu, débusque l'espion de Abwehr, empêtre le politicien dans ses écrits et actes du passé, piège quelque peu le curé de choc naïf et vieilli, montre l'immontrable» 
* José GOTOVITCH, «De Nieuwe Orde». Quand la BRT crée l'événement dans Le Drapeau rouge, 7 décembre 1982,  p.7.

[68] Pierre STEPHANY, La petite histoire dans La Libre Belgique, 6 mai 1985.

[69] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.

[70] Il programme fut réalisé grâce à l'enregistrement, peu avant sa mort, d'un Aragon déjà sur son déclin. M.Grammens affirme «dit programma bood de waarheid, niets dan de waarheid maar het lakte het volgende kommentaar uit van Françoise Giroud in Le Nouvel observateur (18 janvier 1983) : si peu respectable qu'ait été l'homme Aragon,on rougissait de ce que nous sommes, avec la télévision devenu. Des voyeurs obscènes, fascinés ici par le spectacle d'une certaine déchéance».

[71] Mark GRAMMENS, De Nieuwe Orde, Aktueel n° 3, Bruxelles, Grammens, 1983, p.15-16

[72] Paul EYGENRAAM, Quand les circonstances obligent La grande muette à sortir de son mutisme. «Rien que la vérité  mais toute la vérité» dans Belgique d’abord, Bruxelles, UFAC 40-45, septembre-octobre 1982, p.198.

[73] Raoul BAUER, De Nieuwe Orde, of de geschiedenis gezien door Maurice De Wilde dans Onze Alma Mater,Dri m­aandelijks tijdschrift van vlaamse leergongente Leuven, Louvain, 1983, n° 3, p.244.  -  Dans B. VERSCHAFFEL, De functie vann geschiedthéorie. Over Raoul Bauer en «De Nieuwe Orde» dans Onze Alma Mater, op. cit., Louvain, 1984, n° 1, p.45-60. Verschaffel analyse la critique de R. Bauer. Il présentera son travail de la manière suivante : «Dr Raoul Bauer heeft in dit tijdschrift een kritiek geschreven over het TV-programma «De Nieuwe Orde», op basis van geschie­dtheoretische opvattingen. In dit artikel wil ik mij niet uitspreken over de waarde van het program-  ma zelf, maar zal ik de wijze waarop Bauer aan kritiek doek, analyseren. Ik zal verdedingen dat de geschiedtheorie van Bauer niet erg sterk staat, wat dus geenszins impliceert dat «De Nieuwe Orde» een goed TV-programma is».

[74] Interview de Robert Devleeshouwer parue dans J. FONTAINE : L’Ordre nouveau. Entretien avec R. Devleeshouwer des choses cachées depuis la fin de la guerre dans La Cité, 30 mars 1984.

[75] Marc REYNEBEAU : (6 mai 1956) journaliste, licencié en Histoire de la RUG (1977), rédacteur à Knack magazine (1979) et au Nieuwe vlaams tijdschrift (1983), collaborateur scientifique à l'Erasmus Universiteit Rotterdam (1982-1984). Collabore à NCR-Handelsblad et à Nieuwe wereldtijdschrift.
* Wie is wie in Vlanderen, op. cit.,p.940. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]

[76] La Belgique n'est pas hermétique à l'histoire orale : Le CREHSGM a entamé en 1975, une enquête auprès des déportés et réfractaires. «L'objectif était de rassembler documents et témoignages sur leur séjour forcé dans les usines allemandes». En mai 1976, il commence une Enquête sur l'église catholique sous l'occupation. «L'intention était d'atteindre tout les prêtres en fonction sous l'occupation que ce soit dans les paroisses ou dans l'enseignement, ou bien  encore ceux qui recevaient leur formation au séminaire». En 1979-1980, l'enquête est étendue au clergé régulier. Les ouvrages de Mark VAN DEN WIJNGAERT, Een koning geloofd, gelaakt, verloochend. De evolutie van de stemming onder de Katholieke bevolding ten aanzien van Leopold 3. Deel 1 : De evolutie van de katholieke opinie wereld. Deel 2 : tabellen, Louvain-Amersfoo­rt, ACCO, 1984, sont basés sur les résultats de cette enquête. Jean Stengers a réalisé du 30 janvier au 18 février 1973 (avec l'aide de ses étudiants de licence des sections de journalisme, d'histoire et de sciences politiques suivant le cours d'Histoire parlementaire de la Belgique) une enquête d'histoire orale sur la question royale.
* Centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale organisation, op. cit., p.13.  - Jean STENGERS, Une enquête d'histoire orale sur la question royale dans Acta historica Bruxellensia (histoire   et méthode), Bruxelles, 1981, p. 445-471. (Il y explique et critique ses buts et méthodes aux pages 449-451).

[77] Marc REYNEBEAU, De Nieuwe Ordening van een zwarte vlek dans Nieuw vlaams tijdschrift, n° 35, Anvers, 1982, p.698-699.

[78] Herman BALTHAZAR : (  4 mars 1938) Docteur en histoire de la RUG, assistant de la RUG (1966-1968), pro­fes­seur au RITCS (1968-1969), attaché au CREHSGM (1969-1970), professeur à la VUB (depuis 1970) et titul­aire de la chaire d'Histoire contemporaine à la RUG. Administrateur de la S.A. «De Roos» (publiant le Morgen­)  (1978-1980), président du Conseil d'administration de la BRT (1980-1984), membre de la Commission permanente (1984)  et président de l'Archief en museum van de socialistische arbeidersbeweging. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Wie is wie in Vlanderen, op. cit., p.250.

[79] Herman BALTHAZAR, Belgïe onder Duitse bezetting 10 mei 1940-8 september 1944 -Een weg vol fixaties dans Algemeine geschiedenis der Nederlanden, Harlem, Fibula-Van Dishoeck, t.15, p. 29.

[80] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.

[81] Par exemple les témoignages sur la mort de Julien Lahaut (envisagés dans le chapitre sur les «Publications dérivées») où «les éléments les plus importants qu'on a recueillis proviennent effectivement de témoignages oraux puisqu'il n'y a pas de documents écrits qui nous disent pourquoi, par qui et comment Lahaut a été assassiné».
* Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit. - Dans R. VAN DOORSELAER-ETIENNE VERHOEYEN, L'Assassinat de Julien Lahaut. Une histoire de l'anti-communisme en Belgique, Anvers, EPO, 1987, p.173-174 et p. 206.  Etienne Verhoeyen raconte comment par un coup de téléphone à l'un des membres de l'équipe de L’Ordre nouveau, il est parvenu à retrouver la trace des meurtriers supposés de Lahaut.

[82] Interview d’Etienne Verhoeyen

[83] Paul EYGENRAAM (Ecrit aussi sous le pseudonyme de Paul-Marie MARNEGIE) : (6 juin 1911) Rédacteur au Matin d’Anvers, secrétaire de rédaction à Midi journal, mobilisé il fit la campagne comme officier. Entre 1940 et  1943, il travaille au ministère. Directeur général au Trade Brooke Bond Liebig Benelux (1943-1976), membre du ministère des affaires économiques, ancien directeur de l'hebdomadaire Anvers-Echo, président (jusqu'en 1969) de la Société royale Amicale des officiers de campagne 1914-1918 et 1940-1945 (AOC-VOV)/Anvers, administrateur de l'Union Atlantique belge/Anvers, membre du Cercle royal Mars et Mercure. Il écrit pour défendre les officiers, de nombreux articles dans La Libre Belgique (4), La semaine d'Anver­s (4) et La Dernière heure. Il collabore  à La Belgique militaire et à Belgique d’abord qui publient ses articles. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Wie is wie in Vlanderen, op. cit., p.503

[84]
Paul EYGENRAAM, Un dénigrement répréhensible dans une enquête discutée dans La Libre Belgique,         Bruxelles, 2 mai 1983

[85] Paul EYGENRAAM, Point de vue. Un camouflet au corps des officiers de 1940 dans La Libre Belgique, 26 mai 1982.­ La conférence de presse de la CAOB, où le général ER Broeckmans prend la parole, va confirmer cette vision : «Pourquoi a-t-on publié des histoires qui n'ont rien à voir avec L’Ordre nouveau, et qui ont «tout bonnemen­t» été divulgu­ées pour jeter le discrédit sur le corps des officiers, sur l'armée et sur le Roi».
* Texte dactylographié de la Conférence de Presse de la CAOB remis aux journalistes. Ce texte sera reproduit sous le titre Les officiers contre-attaquent - Officieren in de tegenaanval dans La Belgique militaire (texte mixte français-néerlandais), Bruxelles, n° 160-n 161, septembre 1983-octobre 1983
 

[86] Roger DEWANDRE : (3 août 1918) Formé à l'Ecole royale militaire, à l'Ecole d'application et à l'Ecole de guerre, servit dans les Forces belges en Grande-Bretagne. En 1944, il est à la tête de la première unité belge entrée à Bruxelles. Après guerre il fut Chef d'Etat-major adjoint logistique au SHAPE et chef d'Etat-major Centre-Europe. Il est membre du Cercle royal Mars et Mercure et président de la Société royale des Officiers retraités­ en 1982 (donc aussi président de la CAOB). Il a collaboré à Se battre pour la Belgique, Bruxelles, JM Collet, 1984, p. 77-106 (chapitre Londres Aller-retour). [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]

* Qui est qui en Belgique francophone, op. cit., p.291. - La Belgique militaire, n° 160, Bruxelles, SROR,     septembre 1983.

[87] RENÉ DEWANDRE, Sans titre dans Bulletin d'information de la Société royale des Officiers retraités, ­Bruxelles, SROR, décembre 1984, p. 18.

[88] Pierre STEPHANY (Ecrit parfois sous le pseudonyme de Pierre MICHEL) : (8 février 1925) Journaliste (depuis 1944), spécialisé dans la critique de télévision à La Libre Belgique, collabore au Jour, Télépro et Belgique n° 1.  Il est l'un des critiques de télévision le plus virulent à l'égard de Maurice De Wilde. Il participera au débat final de la RTBF Il a publié le Guide des musées insolites de Belgique et 150 ans de vie quotidienne en Belgique. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Dictionnaire des Belges, Bruxelles, P. Legrain, 1981,p.469. - Qui est qui en Belgique francophone 1981-1985, Bruxelles, Cegos, 1981, p. 568.

[89] Pierre STEPHANY, La petite histoire dans La Libre Belgique, 6 mai 1984. C'est l'article le plus  violemment opposé à L’Ordre nouveau dans la grande presse francophone.

[90] William UGEUX, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau dans La Revue générale, Bruxelles, 1985,  II,  p. 56.

[91] José GOTOVITCH, « De Nieuwe Orde». Quand la BRT crée l'événement dans Le Drapeau rouge, 7 décembre 1982, p.7­.

[92] Jean VANWELKENHUYZEN : (1927) Docteur en Sciences politiques et diplomatiques, licencié en Sciences économiques et financières (ULB) il est directeur du Centre de recherches et d'études historiques de la Seconde guerre mondiale (depuis le 1e février 1969) et secrétaire général du Comité internatio­nal d'histoire de la deuxième guerre mondiale (1975-1985). Vice président du Comité national belge des sciences historiques, il a publié notamment Neutralité armée. La politique militaire de la Belgique pendant la «drôle de guerre», Bruxelles, La renaissance du livre, 1979. - Les avertissements qui venaient de Berlin (9 octobre 1939-10 mai 1940), Paris-Gembloux, Duculot, 1983. - J. DUMONT, Jean VANWELKENHUYZEN, 1940. Le Grand Exode, Paris-Gembloux, Duculot, 1983. - Il collabore à Se battre pour la Belgique. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Dictionnaire des Belges, op. cit., p.538. - Centre de recherches et d'Etudes historiques de la seconde guerre mondiale. Organisation, activités, réalisations, Bruxelles, 1987. 

[93] Citation d'un interview de Jean Vanwelkenhuyzen accordé à La Libre Belgique en avril 1982 dans Jacques HISLAIRE, A la télévision ce Soir «L’Ordre nouveau» : 17 émissions courageuses et discutables dans La Libre Belgique, Bruxelles, 29 mars 1984.

[94] C Michel Bailly, Des contempteurs de notables d'autre­fois dans Le Courrier du littoral et de Bruges,      20 avril 1984. - Michel BAILLY : (1929) journaliste au Soir (informations générales et nouvelles de Belgique). Toujours dans cet article, il rend «La mode nourrie du triomphalisme gauchiste de l'après-guerre» responsable de cette situation. Il accuse aussi bien les journalistes enquêteurs que les historiens comme Maxime Steinberg de «confor­ter ce raisonnement». Selon lui, M. Steinberg «accumule à son tour des faits qui accablent les notables de l'Associat­ion des juifs de Belgique, que l'espoir de protéger les leurs, conduisit à une collaboration avec l'occupant». Pour M. Bailly, il ne faut pas confondre la recherche de la vérité avec «l'utilisation de celle-ci à des fins polémistes». [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]

[95] Raoul BAUER, De Nieuwe Orde, of de geschiedenis gezien door Maurice De Wilde dans Onze Alma Mater. Mandelijks tijdschrift van vlaamse leergangente Leuven, Louvain,1983, t.3, p. 244.

[96] Maurice DE WILDE, L’Ordre nouveau, Paris-Gembloux, Duculot, 1984, p. 5-7.

[97] Interview de Maurice De Wilde, op.cit, -  Voyez aussi la version moins édulcorée dans Maurice De Wilde dans la Préface à WALTER DE BOCK, Les Plus belles années d’une génération. L’Ordre nouveau en Belgique avant, pendant et après la Seconde guerre mondiale, Berchem, EPO, 1983, p. 5-12.