Les jeunes : enjeu de la polémique autour de L’Ordre nouveau
La
presse et l'ensemble des associations qui ont réagi à L’Ordre
nouveau vont s'intéresser aux jeunes[1] et
plus particulièrement à l'image qu'ils peuvent avoir du passé de leurs aïeux.
Ils se préoccupent également d'un hypothétique courant de sympathie des
jeunes envers l'idéologie d'Ordre nouveau ou les anciens collaborateurs comme Léon
Degrelle.
Déjà
dans l'avant-propos de L’Ordre nouveau,
Maurice De Wilde écrit «Pourquoi notre population et surtout notre
jeunesse doivent-elles être maintenues dans une telle ignorance de ce qui s'est
tramé dans les coulisses de La
Collaboration ? On en a fait le reproche aux enseignants et aux écoles.
C'est détourner la responsabilité des vrais coupables ! Les responsables de
cet obscurantisme ce sont nos législateurs qui à une unanimité étonnante,
ont jugé que cette histoire souvent peu reluisante, il est vrai, devait durant
cent ans nous être cachée».[2] Il
réalise donc ces reportages en partie pour les jeunes, car « [il] voudrait qu'un maximum de
jeunes regardent ces émissions et qu'il comprennent toute l'horreur d'une idéologie
basée sur la force <...> C'est la raison pour laquelle [il] voudrait
associer les jeunes à ses émissions. Ils apprendront comment une idée
pernicieuse fait son chemin lorsque des hommes complices lui donnent l'occasion
de se développer».[3] Dans
une belle unanimité[4],
la presse va elle aussi se préoccuper des jeunes. D'une part elle reconnaît,
avec une appréhension, certainement due à la présence de Léon Degrelle que :
«pour
beaucoup de téléspectateurs et notamment les jeunes, une télévision a le
droit de tenir compte de l'histoire et de révéler tout ce qui s'est passé
avant, pendant et après la guerre quitte à interviewer des acteurs de ce drame
même s'ils ont trahi»[5].
D'autre part, même «s'il fait mal à ceux qui ont vécu la
guerre de voir pérorer à la télévision, Léon Degrelle, l'ex-führer du
rexisme, condamné à mort pour intelligence avec l'ennemi» Après examen, elle est rassurée du peu
d'influence qu'il peut encore avoir sur les jeunes : «On
se dit, après coup que l'histoire a ses droits et qu'en définitive, les
jeunes téléspectateurs que nous avons observés ne paraissent pas succomber -
au contraire - aux affirmations tonitruantes de ce scélérat. Mieux vaut, pour
la jeunesse un Degrelle tel qu'il est plutôt qu'un mythe»[6]
Les
prisonniers de guerre (officiers et non officiers) comme les léopoldistes vont
aussi s'intéresser aux jeunes. Pour les officiers, Pierre Eygenraam s'inquiète
que la jeunesse d'une part, les profanes de l'autre « puissent
s'imaginer à l'écoute de cette émission que de larges couches de prisonniers
de guerre <...> étaient des collaborateurs avérés ou en puissance»[7].
Il est pour lui dès lors «indispensable de s'insurger
contre les généralisations abusives et les jugements sommaires qui conduisent
à des conclusions hâtives. Celles-ci travestissent, aux yeux des jeunes désireux
de savoir d'où ils viennent et où ils vont, les réalités du passé»[8]
De
plus, lors de sa conférence de presse, la CAOB, soucieuse de l'influence que
peut avoir la télévision sur les jeunes, reproche à la BRT son attitude peu
patriote. Ils citent un extrait de l'introduction
à la série d'ouvrages België in
de tweede wereldoorlog où le président de la commission scientifique
Adriaan Verhulst explique les projets didactiques de la chaîne flamande : «En
1971 démarre sérieusement une grande série télévisée sur l'histoire de
la Belgique au cours de la deuxième guerre mondiale, «[réalisée]»
<...> afin de faire connaître l'histoire de notre pays à notre jeune génération
d'après-guerre d'une manière moderne, claire et vivante. Non pas dans le but
d'aviver l'amour de la patrie (le contraire nous étonnerait d'ailleurs
grandement de la part de la BRT), d'honorer les héros ou encore de prononcer
des jugements ou des condamnations, etc..».[9]
Les
officiers retraités pensent spécialement aux jeunes quand ils «relèvent
une nouvelle fois le gant pour la défense de l'Honneur, du Droit et de la Vérité».
Pour eux, l'opinion de ces derniers à leurs égards est très importante
car : «afin que
l'histoire reste la grande éducatrice de la vie, les jeunes et les générations
futures ont droit à la vérité complète et non déformée. Alors seulement,
ils auront du respect pour ceux qui, en quelque lieu qu'ils se fussent trouvés,
ont payé de leur personne, pour qu'ils puissent grandir dans une libre démocratie»[10].
Ce souci de corriger la « version dewildienne »
de l'histoire se retrouve chez les léopoldistes. Par exemple, Pierre Gérits
écrit un violent article où il demande que l'on protège les jeunes étudiants
de l'influence des émissions de Maurice De Wilde : «Certains
s'étonnent de toute cette agitation autour de cette série télévisée et
pensent que, tout compte fait, l'émoi perçu par certains téléspectateurs sérieux
est quelque peu excessif. Un tel étonnement n'est pas justifié et relève de
la plus grande naïveté. En effet : si l'on ne parvient pas à contenir et à
neutraliser l'impact de ces nombreuses émissions de Maurice De Wilde, les
professeurs du futur en utiliseront la matière pour écrire et enseigner
l'histoire - fausse - de la Belgique aux générations à venir».[11]
Quant
à la FNAPG, c'est le fait de donner à la jeunesse une vision fausse de
l'incivisme et de la captivité qui la choque[12]:
«Je
proteste énergiquement contre les insinuations de Maurice De Wilde ainsi que
du dénommé Dumont, qui voudrait faire croire à notre jeunesse que les
prisonniers de guerre 40-45 étaient au paradis en Allemagne».[13]
La FNAPG se préoccupe également de l'enseignement de l'histoire. Mais
plus qu'une correction de L’Ordre
nouveau[14],
qu'elle considère toujours comme « loin de la
vérité historique », elle demande qu'on donne dans les écoles des cours d'éducation
civique et qu'on parle des prisonniers de guerre, de la valeur de la liberté et
du courage de ceux qui la défendent : «L'enseignement
de l'histoire est édulcoré de telle manière que les sacrifices des victimes
de la guerre sont ignorées par les nouvelles générations. Trop de jeunes (pas
tous, heureusement) ne connaissent pas le prix de la liberté dont ils jouissent
parce qu'ils n'ont pas reçu la moindre notion de ce prix payé par ceux qui ont
défendu cette liberté. Le mot "démocratie" par l'organisation d'une
désinformation, n'est pas clairement défini par opposition à toute dictature.
Tout simplement parce que - sauf à l'université - son mécanisme civique n'est
pas expliqué dès le plus jeune âge».[15]
De plus, elle rejoint l'opinion de Pierre Gérits[16] sur
l'influence néfaste que peut avoir selon elle L’Ordre
nouveau sur l'enseignement donc sur les jeunes élèves : «Comme ces émissions
servent très souvent de support aux professeurs d'histoire et de morale pour
leurs cours et que dès lors, elles influencent défavorablement les étudiants
et ce dans une perspective peu civique, nous nous devons de réagir».[17]
L'ignorance
par les jeunes de leur passé étonne le rédacteur du Vif, qui a saisi
l'occasion de la diffusion de L’Ordre
nouveau pour inviter à un débat Maurice De Wilde, Jacques Cogniaux et sept
jeunes de 17 à 20 ans.[18] Comme
la FNAPG il s'inquiète d'une possible renaissance d'un mouvement tel que le
rexisme ou de l'influence d'un nouveau Léon Degrelle : «Lorsque nos interlocuteurs nous ont confié
qu'on ne leur avait pour ainsi dire jamais parlé de Degrelle et du rexisme à
l'école, nous nous sommes étonnés Quand la fille (17 ans) d'un membre de
notre équipe a contemplé notre dernière couverture en se demandant qui était
donc ce Léon, toutes nos craintes se confirmèrent. Et quand un bon élève de
rétho estimait que les Allemands possédaient tous une Volkswagen en 1940, mais
qu'il ne tenait pas compte des internements d'opposants commencés en 1933. Je
me suis mis à frissonner. Qu'est-ce qu'ils foutent à l'école, se demanderont
peut-être les lecteurs qui connurent la sombre période de l'occupation ... Réponse
: ce qu'ils peuvent. Car, en fait, cette méconnaissance doit-elle réellement
nous étonner ? A qui la faute ? A ces élèves qu'on dépeint trop vite comme
des ilotes, aux profs "démobilisés" ou "incultes" ?»
Et
de nouveau, le rédacteur rend l'enseignement responsable de cette situation
«Et
comment adresser des reproches à des jeunes qui n'en peuvent pas ? Des jeunes
abreuvés de crise de chômage, de "no future" et qui comprennent mal,
parce qu'ils n'ont pas reçu le moindre élément d'explication, pourquoi le
rexisme devrait aujourd'hui les effrayer, eux qui reconnaissent tellement de
signes comparables à ce qu'ils vivent en 1984 dans cette mystérieuse période
d'avant-guerre. Certains seraient prêts, ne l'ignorons pas, à suivre l'un ou
l'autre aventurier qui leur promettrait un grand nettoyage, du travail et de
l'ordre. Mais, la majorité d'entre eux, qui voudraient savoir, se heurtent à
des cours d'histoire mal faits, abscons, barbants dans leur abstraction; reflet
d'un réel qu'ils jugent révolu : ils attendent qu'on leur explique d'abord ce
qu'ils sont en train de vivre et ils ne voient pas quel lien existe entre leur
situation et ce passé qui les a engendrés mais qu'ils jugent à tout jamais révolu».[19] Pourtant,
si l'on en croit Jacques Hislaire dans La
Libre Belgique, «Le
contexte international [des années 30] est connu, même par la jeune génération
qui s'intéresse à cette époque troublée et fascinante
et qui a déjà vu ces images à la T.V. et les films de Fassbinder, et
qui a lu Le Troisième Reich de Shirer
en livre de poche. "Hitler - connais pas", ce n'est pas vrai».[20] Hervé,
dans Vers l’avenir va même plus loin : «Les
dix-sept émissions sur L’Ordre nouveau
ont connu un énorme succès <...>. Pas seulement chez un public
contemporain des événements, mais aussi chez les jeunes désireux de
comprendre l'époque actuelle».[21]
La
réalité de l'intérêt pour L’Ordre
nouveau et les émissions historiques chez les jeunes
Comme
nous l'avons vu, tous[22] se
préoccupent des jeunes et de l'enseignement de l'histoire. Les uns (officiers,
léopoldistes) affirmant que le travail de Maurice De Wilde peut les
corrompre, les autres (Maurice De Wilde lorsque enfin Norbert Hougardy) que les
jeunes sont intéressés par la période étudiée par L’Ordre
nouveau, ce qui leur permet de comprendre lorsque enfin combattre la
possible résurgence du rexisme ou du fascisme en Belgique ou tout simplement de
comprendre leur passé (Adriaan Verhulst). Or, les taux d'écoute[23] relevés
après les émissions par le service de sondages du bureau d'étude de la RTBF[24]démentent
toutes ces spéculations pour donner raison à l'article de J.P. Stroobants
dans Le Vif[25]
D'abord
quand on analyse l'audience réelle[26] par
catégories d'âge de L’Ordre nouveau, on est frappé par le faible taux de jeunes téléspectateurs[27] (à
peine 3 %) contre le taux élevé de personnes plus âgées (vers 25 %) qui
regardent l'émission.
C'est
essentiellement la catégorie des 55 ans et plus qui fut fortement intéressée
par le travail de Maurice De Wilde. Car, nés au plus tard en 1926[28],
ils ont vécu sinon participé aux événements décrits par L’Ordre
nouveau. Par contre, les jeunes nés entre 1960 et 1969 sont fort peu
concernés (à peine par les récits de leurs grands-parents).
Entre
les deux extrêmes la catégorie des 25-54 ans voit son taux d'audience
augmenter proportionnellement avec l'âge. S'ils ne sont pas, surtout pour les
plus jeunes, personnellement impliqués dans les événements relatés, ils
les ont vécu dans les souvenirs de leurs parents. Ils ont pu vouloir les
comprendre en regardant une émission sur cette période.
En
fait en examinant ce que proposent les chaînes concurrentes au moment de la
diffusion, on découvre que les jeunes téléspectateurs sont plus intéressés
par les films (ou les feuilletons) que par une émission historique, fut-elle
spectaculaire en ses débuts. [29]
Notons
que les jeunes n'ont pas le monopole de cette situation. L'audience du film du
jeudi soir sur la RTBF dépasse toujours de loin, toutes catégories confondues,
L’Ordre nouveau. C'est également
vrai, excepté pour les catégories plus âgées, pour le film ou le feuilleton
de R.T.L. Mais, l'audience relative par catégories d'âge de L’Ordre nouveau est très faible, même en comparaison avec
d'autres émissions historiques, diffusées à la RTBF durant le second
semestre 1984.
On
retrouve dans cette comparaison entre l'audience relative des émissions
historiques de la RTBF, le même phénomène que pour la comparaison entre les
films et L’Ordre nouveau : l'émission de Maurice De Wilde est toujours en
dernière position, tout spécialement chez les jeunes. L’Ordre nouveau est relégué derrière La bataille des Ardennes, et La
Libération qui plaisent beaucoup au public, peut-être parce que ces émissions
relatent des événements plus ou moins heureux qui ont marqué la mémoire des
Belges, qu'elles sont plus télévisuelles, présentent moins d'interviews et
plus de documents filmés. Ces émissions montrent une vue moins "élitiste"
de la Seconde guerre mondiale (Elle montre la vie des gens et non des spéculations
des grands collaborateurs).D'ailleurs La
Libération 1944-1984 s'apparente plus à la série Inédit[30] de
la RTBF Charleroi qui présentait les documents filmés par des amateurs, ce que
le public apprécie. De plus, les téléspectateurs espèrent voir à l'écran
des images de leurs régions et des gens qu'ils ont connus[31]
Reste
maintenant à voir l'influence de l'émission sur la catégorie particulière
des étudiants, jeunes en majorité.[32]
En
fait, la situation des étudiants est comparable à celle des jeunes en général.
Pas plus qu'eux, ils ne s'intéressent à L’Ordre
nouveau et préfèrent le film. De plus, quand on étudie l'audience
relative dans les catégories socioprofessionnelles, ce sont les étudiants qui
regardent le moins L’Ordre nouveau.
Si
ce faible taux d'écoute peut être expliqué, comme pour les pensionnés par la
corrélation âge/catégorie socioprofessionnelle, de nouveau le public de
jeunes étudiants (autour duquel se déroule une partie du conflit de L’Ordre
nouveau) s'en désintéressent complètement. Notons enfin que ce sont,
excepté pour les pensionnés, les cadres, les professions libérales et les ménagères
qui regardent le plus la série, suivis des enseignants. Les ouvriers
n'arrivent qu'en avant-dernière place.
Les
jeunes étudiants en histoire et L’Ordre
nouveau
Adriaan
Verhulst dans un article consacré aux jeunes universitaires et à L’Ordre nouveau, constate également que : «de
invloed op de studerende jeugd van TV-uitzendingen zoals die van Maurice De
Wilde niet moet overschat worden en dat zeker om die reden ze niet van het
scherm moeten worden geweerd, zoals sommige "invloedrijke personen"
hebben geschreven en effektief hebben gepoogd»[33].
Néanmoins, en Flandre, L’Ordre nouveau
intéressa certainement les étudiants en histoire. En effet, après avoir
regretté que les réactions du "grand public" aient été
essentiellement celles des 50-60 ans et plus, et que «de reacties van
de jeugd echter zijn in dit debat nauwelijks gehoord of genoteerd».
Adriaan Verhulst écrit qu'il peut combler cette lacune grâce à une
cinquantaine de travaux écrits qu'ont réalisés durant l'année académique
1985-1986, les étudiants de 1ère et 2ème candidature en
histoire de l'Université de Gand sur L'Ordre
nouveau de Maurice De Wilde. Il explique que d'une part «al
drukken verschillende jongeren er hun spijt over uit dat zij de TV-reeks
onvoldoende regelmatig hebben kunnen wegens hun levensomstandigheden als student». et surtout d'autre part, «Kenschetsend
is in de eerste plaats dat meer dan één vierde (± 50) van het totaal aantal
studenten (± 200) spontaan en zonder enige druk van onzentwege het boek van De
Wilde kozen, dat we in de lektuurlijst van de cursus "Geschiedenis van de
Nederlanden" naast vele andere, nog in de boekhandel verkrijgbare werken
hadden vermeld en waaruit iedere student in de geschiedenis één titel moest
kiezen om er een schriftelijke en kritische bespreking over te maken».[34]
Maurice
De Wilde a donc fortement influencé les étudiants en histoire, influence qui
ne se retrouve contrairement à ses espoirs, aux craintes des officiers ou des léopoldistes,
ni chez les autres étudiants, ni chez les jeunes en général. Le problème des
jeunes et de L’Ordre nouveau, n'est
qu'un problème factice comme l'était celui du passage de Léon Degrelle, il
entraîne des réactions sans rapport avec son importance réelle.
Les
réactions à L’Ordre nouveau furent
de deux types : sentimentales et épidermiques pour les émissions sur Léon
Degrelle, le Roi Léopold et les prisonniers de guerre non officiers. Méthodiques
chez les officiers. Si ces derniers ont apportés par leur présence aux débats
une incontestable animation à la diffusion de la série à la RTBF, ils y ont
également amené la polémique dont n'est pas toujours sortie la vérité, ni
l'apaisement. Signalons la quasi inexistence du côté francophone, des réactions
aux émissions sur l'Eglise et sur Henri De Man et de désintérêt progressif
pour une émission fort axée sur la partie flamande du pays.
Si
pour le public âgé L’Ordre nouveau
fut passionnant, le reste des téléspectateurs s'en désintéressent, excepté
pour l'interview de Léon Degrelle. L’Ordre
nouveau fut un succès de curiosité qui ne s'est pas confirmé par la
suite, où c'est seulement un public concerné qui regarde l'émission. Le
graphique des taux d'écoute est pour cela fort révélateur
Nuançons
cette affirmation en remarquant que le résultat est quand même honorable pour
une émission culturelle.
Notons
le faible intérêt de la presse de
gauche en Wallonie et à Bruxelles
pour L’Ordre nouveau. La
Wallonie, Le Peuple et Le Drapeau rouge ne publient que le résumé des émissions et l'un
ou l'autre article sans grand relief, contrairement au journal socialiste
flamand De Morgen qui a consacré une
cinquantaine d'articles à De Nieuwe Ordre, dont près de la moitié sont polémiques.
On peut se demander si J.M. Nobre-Correia et Jean Puissant n'ont pas en partie
raison quand ils affirment, ayant analysé l'attitude de la presse, notamment de
gauche, après la mort du roi : « La
Wallonie n'aurait-elle plus de mémoire, plus d'histoire ou plus de culture ».[35] D'autant
plus que les ouvrages ou articles de revues importants écrits sur L’Ordre
nouveau sont essentiellement le fait de flamands (Mark Grammens, Lode
Claes, R. Bauer, ...) ou de Bruxellois (Jean Cleeremans, Yannis Thanassekos,...).
Néanmoins
du côté francophone, se reconstitue très rapidement suite à la série, les
clivages et les réflexes apparus lors de la Question royale. Avec en tête des
opposants à Maurice De Wilde La Libre
Belgique qui par ses articles recherchés, mène une campagne contre L'Orde nouveau où reviennent sans cesse la stigmatisation des préjugés
socialistes de Maurice De Wilde (qui l'amènerait à s'attaquer à l'Establishment,
au roi, ...), de fréquents rappels des conduites controversées
des socialistes dans les années 30-50 (Paul-Henri Spaak, Henri De Man,
Achille Van Acker, ...) et la justification de l'attitude de la droite dans les
mêmes années.
Reste
le problème de la frontière entre journalisme et histoire chez Maurice De
Wilde, c'est-à-dire la réponse à la question : Maurice De Wilde est-il
journaliste ou historien ? Comme nous l'avons vu même ce dernier est ambigu sur
ce point et nous retrouvons cette ambiguïté tout au long du mémoire. La réponse
à cette question est d'autant plus difficile à trouver que, plus qu’à
Maurice De Wilde c'est à l'ensemble des émissions « Histoire
de la Belgique entre 1929 et 1945 » qu'il faut l'appliquer. Néanmoins Maurice
De Wilde reçu l'aval scientifique des milieux universitaires, notamment par la
présence de professeurs d'histoire des universités flamandes à la
Commission scientifique de la BRT. Son travail a également été cautionné
par la VUB qui lui remet le 28 mai 1986 le titre de docteur honoris causa parce
qu'il a «essayé
de populariser la recherche scientifique sans faire de concession aux solution
de facilité » et « que son travail
a aboutit aux programmes produit dans un esprit d'ouverture, d'honnêteté déontologique,
scientifique et historique».[36]
Notons tout de même que malgré cette dernière phrase la VUB se méprend
également sur l'aspect pluridisciplinaire de Maurice De Wilde. En effet le
doctorat fut décerné pour «l'entièreté
de son travail» et non pour le seul Ordre nouveau. D'ailleurs la Laudatio prononcée
en son honneur par O. Steenhaut met surtout l'accent sur sa
carrière de journaliste et se conclu par «Maurice
De Wilde, ook onze Universiteit gelooft, samen met U dat het recht op
belangloze, onpartijdige, objective, journalistiek verantwoorde informatie in
een democratische samenleving tot dezelfde klasse van onvervreemdbare rechten
behoort als recht op gezondheidszorg, recht op onderwijs, recht op cultuur,,
recht op een zinnige bezigheid. Het behoort
tot de essentiële taken van de overheid dit mogelijk te maken. De
Universiteit is verheugt in hoofde uw bijdrage aan haar basisfilosofie aan u het
doctoraat honoris Causa te mogen toekennen».[37]
Ce
mémoire permet également de rappeler l'existence d'un grand nombre
d'associations patriotiques et d'anciens de la dernière guerre militaires et
civils (prisonnier de guerres, déportés, amicales de stalag, de résistant,
...) dont l'influence est importante non seulement sur la vie de ses membres
(je pense notamment à la FNAPG) mais aussi sur la société en général. Il
est grand temps de s'intéresser à ces associations (qui ne comptent parfois
que quelques dizaines de membres) avant qu'elles ne se dissolvent et dispersent
leurs archives.
[1] Ces jeunes sont étudiants (cycle secondaire ou début de l'enseignement supérieur), car aucun article n'évoque les jeunes travailleurs et à peine les jeunes chômeurs. La tranche d'âge du jeune «type» se situe, si on en croit Le Vif, (Les jeunes jugent Degrelle), entre 17 et 22 ans.
[2] Maurice De Wilde, L’Ordre nouveau, Paris-Gembloux, Duculot, 1984, p. 5 (traduction du texte néerlandais paru en 1982).
[3] Philippe GENAERT, L’Ordre nouveau. Une leçon d'histoire dans Le Soir Illustré, Bruxelles, 22 mars 1984 (Interview de Maurice De Wilde).
[4] Toutes tendances politiques confondues : Léon Degrelle interviewé. Controverse à propos d'une série d'émissions à la TV flamande dans Nord-Eclair, Mouscron, 27 février 1982 - Roger ROSART, La Guerre 1940-1945 à la BRT ou L'histoire en raccourci dans La Libre Belgique, Bruxelles, 19 avril 1982 (encadré de R. Rosart dans une interview de Jean Vanwelkenhuysen) - Anne WOUTERS, Du droit de l'information. L’Ordre nouveau (RTBF - 29 mars) dans Le Ligueur, Bruxelles, 23 mars 1984 - Jean COUCHARD, L’Ordre nouveau ou l'avant-guerre dans Le Soir, Bruxelles, 25 mars 1984. En fait ces deux derniers articles reprennent pour les jeunes (et la Loi sur les archives) l'Introduction de Maurice De Wilde à L’Ordre nouveau, op. cit., p. 5. - Jacques GUYAUX, Comprendre Degrelle ! dans Le Peuple, Gosselies, 29 mai 1984.
[5] Léon Degrelle interviewé. Controverse à propos d'une série d'émissions à la TV flamande dans Nord-Eclair, Mouscron, 27 février 1982.
[6] R. ROSART, La Guerre 1940-1945 à la BRT ou L'histoire en raccourci dans La Libre Belgique, Bruxelles, 19 avril 1982.
[7] Paul EYGENRAAM, Quand les circonstances obligent La grande muette à sortir de son mutisme. «Rien que la vérité, mais toute la vérité» dans Belgique d’abord, Bruxelles, UFAC 40-45, septembre-octobre 1982, p. 198.
[8] PIERRE EYGENRAAM, La Mémoire ternie du Matin d’Anvers dans La Libre Belgique, (rubrique Point de vue), 2 mai 1984.
[9] Texte de la conférence de presse de la CAOB, 26 avril 1983, p. 2 -
Adriaan Verhulst avait écrit : «Hoe
geringschattend sommige onderwijshervormer tegenwoordig ook over
het nut en de plaats van de geschiedenis in onze onderwijsprogramma's
mogen denken, niemand zal ontkennen dat het zin heeft de geschiedenis van de
land tijdens de Tweede Wereldoorlog op de moderne aanschouwelijke wijze aan
onze jong naoorlosge generatie bekend te maken. Niet na het doel de
vaderlandsliefde, bron van zoveel oorlogen
en ellende, aan te wakkeren, aan hun lenverering te doen of oordelen
en veroordingen uit te spreken, niet met de reeds zo va ijdel gebleken
illusie «nuttige lessen» uit het vleden te trekken, maar eenvoudig met de
bedoeling de jeugd»
* ADRIAAN
VERHULST, Tengeleide dans Paul
LOUYET, De Verloren Vrede (1918-1939) dans
la série België in de tweede
wereldoorlog, tome 1, cinquième édition, Anvers-Utrecht, De
Nederlandsche Boekhandel, p. 5 - A Verhulst, professeur d'université, est
sensible aux problèmes des rapports entre les jeunes et L’Ordre
nouveau, à tel point que la moitié de l'introduction générale aux
livres accompagnant les émissions de la BRT y est consacrée. Il ajoutera
tout en concédant que la série présente des imperfections que «onvermijdelijk zullen kenmerken was het belangrijk dat
niet langer met dergelijke programma's werd gewacht. Belangrijk voor de
opvoeding en de informatie van onze hedendaagse jeugd, die thans een
volledig naoorlogse generatie is die van de Tweede Wereldoorlog niets zelf
heeft beleefd. De aflossing van een generatie door een andere speelt in de
geschiedenis reeds vanzelf zulk een ingrijpende, vaak beslissende en meestal
zal conflictscheppende rol, dat het onverantwoord zou zijn, zowel vanwege de
wetenschapsmen als vanwege de verantwoordelijken van de televisie, de
eigentijdse informatie- en instruct die dit medium ter beschikking stelt,
te gebruiken om de jeuds een zo objectief gelijk en historisch zo
juist mogelijk beeld van het recente oorlogsverleden van ons land ons ogen
te brengen».
[10] Texte de la conférence de presse de la CAOB, 26 avril 1983, p. 2 - Le souci d'être apprécié par les jeunes est primordial chez les officiers retraités à tel point que c'est par cette phrase qu'ils terminent leur conférence de presse.
[11] Pierre GERITS, Quelle histoire à la TV dans Le Vétéran (rubrique Le Mot du Président), Bruxelles, Ligue nationale des vétérans du Roi Léopold 3, juillet 1984, p. 5.
[12]«Non,
Monsieur De Wilde, je n'ai pas aimé L’Ordre
nouveau, <...> parce qu'il fait la part trop belle aux inciviques
( ), parce qu'il en arrive à minimiser les souffrances des camps, la loyauté
de toute la masse des ex-prisonniers de guerre, des résistants, des déportés,
du peuple belge. Je n'aime pas votre émissions parce qu'elle fait croire à
ceux qui n'ont pas connu la guerre, surtout aux jeunes, que notre aventure a
été fraîche et joyeuse»
* EC [E.
COLLARD - éditeur responsable de A bâtons
rompus], Ordre nouveau dans A
bâtons rompus, bulletin mensuel de la FNAPG - section Auderghem -
Watermæl-boitsfort, n° 10,
Bruxelles, novembre 1984, p. 1 - LÉON WILMOTTE (président de la FNAPG) écrira
en 1986 : «Donner
une fausse image de la trahison est grave, pour la jeunesse, c'est
pernicieux» - LÉON
WILMOTTE, L'influence pernicieuse de
la TV. Degrelle de nouveau à la RTBF dans Le
Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, février 1986, p. 2.
[13] Lettre de Marius Wargnies [président de la section FNAPG Estinnes Au Val-Bray] à Robert Stéphane, Bray, 11 décembre 1984, p. 1.
[14] L'enseignement de l'histoire dans Le Prisonnier de guerre (rubrique Kaléidoscope), Bruxelles, juin 1984, p. 8.
[15] Formation civique de la jeunesse - André Bertouille, Ministre de l'Education nationale sort un quatrième dossier dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, décembre 1985, p. 1-2
[16] Voir page précédente.
[17] Texte d'une «question parlementaire écrite» envoyée par C. Petitjean et P. Moureaux [Ministres de tutelle de la RTBF] après sa rencontre avec des membres de la FNAPG, publiée dans Les Emissions L’Ordre nouveau dans Le Prisonnier de guerre, décembre 1984, p. 7.
[18] «Que
pensent les jeunes d'aujourd'hui de Léon Degrelle ? Comment expliquent-ils
la montée des mouvements d'extrême droite avant-guerre ? Quel enseignement
en retirent-ils ? Six étudiants, universitaires ou non, venus des
principales villes de la région francophone, ont assisté
dans les locaux du Vif, à la vision du premier épisode de
la série de Maurice De Wilde «L’Ordre
nouveau». En présence du réalisateur. A eux la parole..»..
Etaient présents : deux lycéennes 17 et 19 ans, un étudiant de
sixième scientifique de l'Athénée Charles Janssens de Bruxelles (18 ans),
deux étudiants des collèges Saint-Rochteux et de Basse Wavre (20 et 18
ans) et deux étudiants de l'ULB et de l'UCL(dont l'hebdomadaire ne précise
pas la section).
* Les
Jeunes jugent Degrelle dans Le Vif,
Bruxelles, 5 avril 1984, p. 124-125
[19] J.PS
[
[20] Jacques
HISLAIRE, Degrelle - reconnais pas - dans
La Libre Belgique, Bruxelles, 31
mars 1984 - Pour Norbert Hougardy il est également certain que la jeunesse s'intéresse
à la période de l'avant-guerre et à la Seconde guerre mondiale : «J'ai
<...> des contacts à peu près permanents <...> avec la
jeunesse de 20-22 ans que je vois continuellement plusieurs fois par
semaine. Et bien, je peux vous assurer qu'ils sont intéressés par cette période
de l'histoire et posent des questions pour savoir pourquoi on n'a pas réagi
plus tôt». C'est également l'avis d'Adriaan
Verhulst : «La
jeunesse veut savoir autant que possible la vérité»
et de Maurice De Wilde qui, en bon journaliste, met l'accent sur les
prolongements actuels de son émission, écrivent dans la préface du livre
de Walter De Bock : « [W.de
Bock] a ainsi répondu avant tout à la demande des jeunes, qui veulent voir
l'histoire essentiellement à la lumière d'aujourd'hui. Les contacts avec
eux ont en effet montré combien ils sont préoccupés - et on
peut aisément les comprendre - par la survivance obstinée d'une
idéologie, dont les aînés, ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale,
avaient espéré qu'elle appartiendrait définitivement au passé».
* Intervention
de Norbert Hougardy au débat RTBF, suivant la première émission de L’Ordre
nouveau (Les Petits dictateurs),
26 mars 1984 - Intervention de Adriaan
Verhulst au débat final RTBF, 20 décembre 1984 - M. de Wilde, Préface
dans Walter DE BOCK Les Plus
belles années d’une génération. L’Ordre
nouveau en Belgique avant, pendant et après la seconde guerre mondiale,
Berchem, EPO, 1983, p. 11.
[21] Hervé, A partir du 29 mars. «L’Ordre nouveau» sur Télé 2 : un énorme succès à la RTBF, un prix pour la RTBF dans Vers l’avenir, Namur, 2 mars 1984.
[22] Officiers, prisonniers de guerre non officiers, léopoldistes et journalistes.
[23] Tous
les chiffres m'ont été fournis par le Service de sondage du bureau d'étude
de la RTBF - L'auditoire («nombre de
personnes qui ont pris contact avec une chaîne TV et qui y sont restées un
temps déterminé») potentiel de
la RTBF - Télé 2 est de 95 % de la population d'au moins 15 ans, de
Bruxelles et de Wallonie. Le sondage est effectué sur un ensemble représentatif
de la population par l'envoi de six cent formulaires (avec environ 450 réponses).
Cinq ensembles de téléspectateurs sont sondés alternativement. La RTBF N'étudie
la concurrence qu'avec les chaînes francophones (RTL, TF1, Antenne 2,
France 3, [TV5]). L'étude est réalisée sur un panel type (chiffre fournis
par l'INS) comportant pour les catégories socioprofessionnelles : 17 %
d'ouvriers, 13 % d'employés, 3,3 % de
cadres, 3,5 % de commerçants, 1 % d'agriculteurs, 1 % de professions
libérales, 19 % de pensionnés, 21 % de ménagères et 9 % d'étudiants.
Pour les catégories d'âge : 6 % de 15-17 ans, 14 % de 18-24 ans, 18,5 % de
25-34 ans, 14 % de 35-46 ans, 16
% de 45-54 ans, 13 % de 55-64 ans et 20 % de 65 ans et plus.
* Entretien
avec R. Temerzom (chef du service de sondages de la RTBF), Bruxelles,
RTBF, local S.M.14, 5 décembre 1986 - RTBF
Rapport annuel 1985, Bruxelles, RTBF, 1986, p. 61-62 - Voir les chiffres
dans l'annexe 14.
[24] Le service de sondages de la RTBF existe depuis 1952. Il est le deuxième d'Europe après celui de la BBC (1936), mais la télévision n'était qu'au stade expérimental, c'est vers la radio que sont dirigées les premières enquêtes. A l'heure actuelle, vu son succès, c'est la télévision qui occupe la majorité du temps du service. Sur le service de sondages de la RTBF, voir CLAUDE GEERTS, Le Service de sondages à la RTBF dans Cahier d'études de Radio-Télévision, n° 29 (Les sondages d'opinion), Bruxelles, 1981. RTBF- Claude GEERTS, Enquête permanente sur les programmes, Bruxelles, 1976 - Ce fascicule explique les débuts de l'enquête permanente, les informations fournies par l'enquête et l'estimation de l'audience. Malheureusement il a fort vieilli.
[25] J.PS [Jean-Paul Stoobants], L'Histoire en lambeaux, op. cit..
[26] Ici
nous étudions l'audience réelle de la catégorie
(% cat) c'est-à-dire : «l'audience
sur l'ensemble
de la population de la catégorie en cause, ayant allumé ou non son
poste de télévision».l'audience relative de la
catégorie (cont. cat.), c'est-à-dire : «l'audience
sur la population de la catégorie en cause ayant allumé son poste télévision».
Elle sera utile plus tard pour étudier les préférences des téléspectateurs.
* Entretien
avec R. Temerzom, op. cit. -
RTBF, Rapport annuel 1985, op.
cit., p. 61.
[27] Pour le service des sondages de la RTBF il existe deux tranches d'âge que l'on peut classer dans la catégorie «jeunes» : les 15-18 et les 18-24 ans. La situation est identique lorsque l'on examine le taux d'écoute relatif: minorité de jeunes regardant L’Ordre nouveau parmi les jeunes regardant la télévision.
[28] Pour les 55 ans en 1984
[29] Comme l'ont remarqué les journalistes (voir le chapitre Les conditions de diffusion imposées par la BRT) la RTBF comme l'avait fait la BRT s'est stupidement autoconcurrencée par la diffusion de films prestigieux : successivement L'Hôtel des Amériques, L'Etoile du Nord, Trois Hommes à abattre, Jésus de Nazareth, Le Lauréat, Un Espion de trop, Monsieur Papa, Les Noces de cendres, Paradis pour tous, Le Coup de torchon, Pile ou face, Le Cardinal, Un Assassin qui passe, Le Parrain (1ère et deuxième partie), Julia et Les Filles de Grenoble. RTL divise sa soirée en deux parties, d'abord un feuilleton (20h - 21 h) La Croisière s'amuse (saison 83-84) ou Dallas, puis diffuse, sauf pour la saison 83-84 un film à 21 heures à partir du 4/10/84 : Bobby Derfield, Les Années lumière, Nijinski, En Route pour la gloire, La Cité des dangers, Harlow, La blonde platine, Le Jour du Fléau, La Vie de Sherlock Holmes, Chronique des années 30 et Un Violon sur le toit.
[30] Depuis janvier 1980, la RTBF programme la série Inédit constituée sur base de documents filmés ou photographiques. Le fond récolté peut être très utile, mais si en octobre 1982 un membre de l'équipe (M. Preyat) déclarait : «Une perspective autre que le passage sur antennes serait l'archivage de tous ces documents. L'équipe d'Inédit qui n'a déjà pas les moyens de suivre toutes les pistes qui lui sont signalées n'a pas le temps d'effectuer un tel travail. Il y a pourtant là un capital précieux, un patrimoine historique très important qui n'est pas ou très peu exploité». Voir l'analyse plus complète qu'il en fait dans Marc PREYAT, Inédit. Histoire d'une émission TV dans Mémoires collectives : acte du colloque des 15 et 16 octobre 1982 à l'ULB, Bruxelles, 1984, Rapport n° 7, p. 1-4.
[31] En
1984, la RTBF a programmé la série Libération
1944-1984 réalisée en grande partie par la RTBF Charleroi sur bases de
documents d'amateurs. Elle fut diffusée en deux parties suivant la commémoration
des événements qu'elle relate. D'abord la série des Libérations : de Luc Rivet (RTBF Charleroi et Yvon Gérits RTBF
Namur) : 1) La Libération de La
Wallonie, 2) De Bevrijding réalisée
par Jan Neckers de la BRT sur la libération de la Flandre et de Bruxelles,
3) Elles (les femmes et la
guerre), 4) Les Belges et la victoire
(les belges dans les armées alliées), 5) Déposez
armes! (le désarmement de la résistance - surtout des interviews). En
suite, en novembre-décembre 1984 sera diffusée la série La Bataille des Ardennes de Luc Rivet, Yvon Sevenans et Peter Thomas
(BRF) qui vaudra à ses auteurs l'antenne de cristal 1985 : 1) Le
Brouillard d'automne, 2) La Percée,
3) L'enlisement, 4) Coup d'arrêt
sur La Meuse, 5) Nuts. La série
est accompagnée de deux ouvrages Le
Choix des armes et Les Civils dans
la guerre, et d'émissions radio (du 17 décembre 1984 au 11 janvier
1985 de 15 à 16 heures) : La
Bataille des Ardennes au jour Le Jour avec un journal parlé reprenant
les faits marqués du jour, les bulletins météo et les témoignages inédits
* Voir
aussi : RTBF. Rapport annuel 1984,
Bruxelles, 1985, p. 13, 17, 37 et 41.
[32] Nous utilisons ici l'audience relative car l'émission était diffusée un jeudi, bon nombre d'étudiants ne la regardent pas pour des raisons scolaires, sans compter les étudiants vivant en «kot» et ne possédant pas de télévision.
[33] ADRIAAN VERHULST, Universitaire jongeren over «De Nieuwe Orde» van Maurice De Wilde, partie d'un Liber amicorum offert à Etienne Scholliers (membre de la Commission scientifique de la BRT) à la rentrée 1987 (non encore publié). L'ensemble des citations et renseignements de ce paragraphe en sont extraits.
[34] ADRIAAN VERHULST, Op. cit., p. 2 - Il analysera d'après ces travaux, les réactions (± favorables) des jeunes vis-à-vis de L’Ordre nouveau. : Celles-ci sont assez semblables à celles de leurs aînés (M. De Wilde est-il journalistes ou historiens ?, Maurice De Wilde ergote trop sur les détails, le «moralisme» de Maurice De Wilde, ...).
[35] José-Manuel NOBRE-COREIA, Jean PUISSANT, La mort d'un roi controversé : les médias et l'événement dans Les Cahiers de Clio,n 85, Liège, printemps 1986, p. 48.
[36] Communiqué de presse de la VUB annonçant la remise des doctorat 1986 (traduction)
[37] Laudatio prononcée par le professeur O. Stenhaut à l'occasion de
la remise du titre de docteur honoris causa à Maurice De Wilde, VUB, 28 mai
1986.