Les opposants à L’Ordre nouveau

Outre les réactions que nous avons déjà citées, souvent négatives mais pas toujours, d’autres groupes ou particuliers vont s’opposer à L’Ordre nouveau. Cette opposition est à la fois structurée et élaborée.


Les problèmes posés par les émissions sur les militaires : les officiers retraités

Les militaires retraités, officiers pour la plupart, mis en cause dans quelques programmes vont réagir en allant même jusqu’à porter l’affaire en justice

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En 1982, commence l'affaire proprement dite : « Passant par l'Auditorat général jeudi dernier 29 avril <...>, j'y ai parcouru l'ouvrage relatif aux émissions que la BRT consacre à l'«Ordre nouveau», «De Nieuwe Orde», le chapitre intitulé «De Belgische Krijgsgevangenen», «Les Prisonniers de guerre belges» <...> or à la page 122 de cet ouvrage, vous faites expressément appel par deux fois à un témoignage d'après guerre émané de moi dont vous indiquez la fonction de l'époque, à savoir celle de Substitut de l'Auditeur militaire. Mais le texte que j'ai sous les yeux déforme ce témoignage d'une façon si grave qu'il est de mon devoir de vous prier instamment de le relire attentive­ment avant de procéder dans quelques jours à l'émission annoncée» car d'une part, il ne désire pas cautionner les affirmations que lui prête Maurice De Wilde et d'autre part, si celui-ci ne trahit pas le «témoignage d'après-guerre» »[1], Maurice Danse «aurait aimé qu'[il] fasse apparaître plus clairement comment [il] considérait cette entreprise».[2] Maurice Danse réclame donc un complément au livre et une mise au point lors de la diffusion de l'émission le 7 mai 1982 (La grande muette (1)). N'ayant obtenu satisfaction sur aucun des points[3], il écrira trois mois plus tard une lettre où il met en évidence la manipulation de son témoignage : « Vous me faites dire ceci : 1°) au camp de Fischbeck (Hambourg), en 1943, un groupe de jeunes officiers avaient promis de rentrer en Belgique immédia­tement après l'effondrement allemand pour se mettre à la disposition du Roi dans un esprit de soumission aveugle. 2°) le groupe comptait quelque 400 officiers. J'ai pu relire ce témoignage après 36 ans[4] <...> les affirma­tions rapportées ci-dessus ne figurent pas dans cette déposi­tion. Dans celles-ci, je confirme l'existence de 2 ordres de plans que je croyais distincts <...>. Il y avait, disais-je, les plans du colonel Wanty et d'autre part, ceux d'un jeune officier qui avait songé pendant un certain temps à s'engager dans un esprit de soumission aveugle au souverain. Mais, j'avais souligné [et cela Maurice De Wilde n'en a pas tenu compte, semblant donner raison à l'accusation d'apriorisme des officiers]» parlant de ma vision des plans du colonel Wanty 1°) qu'ils n'avaient rien de fasciste, 2°) qu'ils ne tendaient pas à envoyer en Belgique une «sorte de troupe de choc en vue d'une sorte de guerre civile éventuelle», 3°) qu'il s'agissait plutôt d'officiers «prêts à se mettre avant même de rentrer chez eux au service des autorités légales belges et alliées» <...>. A propos du plan du jeune offi­cier[5] (un lieutenant d'une loyauté et d'un patriotisme remarquables, indiquais-je, j'avais précisé que je croyais l'avoir dissuadé de se mettre ainsi à la disposition person­nelle du Roi dans un esprit d'obéissance aveugle <...>. Je n'avais fourni aucune évaluation chiffrée et aurais été incapable de la faire.[6] De plus, il lui demandera, tou­jours dans cette lettre, de corriger ses erreurs, sans toute­fois le menacer et en faisant appel à son sens de la vérité : Méfi­ance invétérée à l'égard du monde militaire ? Parti pris de dénigrement ? Pendant cette période où se préparent vos nouvelles émissions et sans doute un édition remaniée de votre livre, ne vous demandez-vous jamais si de tels facteurs n'oblitèrent ou ne troublent pas votre vision ? Vous vous êtes cependant assigné pour tâche, procla­mez-vous, et je veux croire encore que tel est bien votre propos de servir la vérité.  Dans cette nouvelle lettre, je veux encore vous y aider ».­[7] De peur de déplaire à un magistrat ou reconnaissance de ses erreurs, quoi qu'il en soit, Maurice De Wilde va le 13 août 1982 lui annoncer la modification du texte de son livre[8]  : « En outre, j'espère que ces remarques seront rencon­trées dans une mesure nettement plus considérable, car je vous envoie ci-incluse un copie des compléments que j'ai adressés à l'éditeur du livre et qui dans l'intervalle ont déjà été repris, et imprimés, dans la nouvelle édition. Dans l'espoir que, de la sorte, une suite ait été donnée à vos objections ».[9] Maurice De Wilde va même plus loin, il ajoute à son livre, comme dans l'édition française de son ouvrage, un addenda qui ne lui a été demandé par personne et où, après avoir pendant trente pages dénigré officiers, il déclare : « Tout compte fait, les idées d'Ordre nouveau n'avaient fait qu'un nombre restreint d'adeptes parmi les officiers belges prisonniers, ainsi qu'en témoigne le texte qu'on vient de lire. Dans leur grande majorité, les officiers s'en étaient tenu à l'écart, tout comme d'ailleurs les autres officiers belges. Il reste à espérer qu'un jour leur histoire à eux sera écrite, elle aussi».[10] Ce qui représente vis à vis des pages précé­dentes un revirement total de ce qu’a pu laisser croire Maurice De Wilde.


Les  reproches des officiers retraités à L’Ordre nouveau


Maurice De Wilde manipule en opposant abusivement deux témoignages

Mais, moins d'un an plus tard , Maurice Danse sera amené à dénoncer de nouveau les manipula­tions de Maurice De Wilde. Ce dernier racontant, dans le complément suivant la rediffusion du 12è épisode de L’Ordre nouveau à la BRT(le 2 mars 1983)[11], l'évacuation du camp de Prenz­lau[12], oppose son témoignage[13] à celui du général Broekmans[14] : «J'avais signalé, moi, que pour permettre de nous lancer sur les routes, les Allemands avaient rouvert la distribution des colis alliés que nous ne recevions plus depuis longtemps, mettant fin à la famine et nous rendant des forces dont nous avions besoin pour entreprendre ces marches. Tandis que mon ami Broekmans avait dans une autre occasion à peu près déclaré le contraire lui, qu'il n'avait rien reçu et qu'il avait dû se lancer sur les routes sans être alimenté <...> la réalité était toute simple : Prenzlau comportait 2500 officiers répartis entre des garages et 4 grands blocs de casernes et Broekmans était dans le bloc des derniers à être partis. Et il n'a rien vu, moi bien ».[15] De nouveau, il met en évidence la manipula­tion des sources par Maurice De Wilde : « Devant le public, dans une émis­sion[16], [il] s'était amusé à opposer nos deux témoigna­ges contradictoires, disant : «J'ai un témoin de choix, voyez bien qu'il ne faut pas croire Broekmans puisque Danse dit que ..».. Cette attitude sera dénoncée aussi par Pierre Eygenraam, dans une lettre à La Dernière heure avec, l'intention manifeste d'étaler cette affaire au grand jour : Ce soir-là, ce singulier homme poussa l'audace plus loin encore en se couvrant indûment du nom d'une personnalité intègre Maurice Danse <...> avec une diabolique habileté Maurice De Wilde laissa entendre que sa version bénéficiait de la tacite approbation du magis­trat précité <...>. En avril 45, le jeune sous-lieutenant Broekmans et le substitut de l'Auditeur, au départ du même oflag ont connu des vicissi­tudes différentes. Ils en ont fait dès lors des relations distinctes. En isolant celles-ci de leur contexte, Maurice De Wilde a réussi à dissimuler la concordance de leurs témoignages sur l'essentiel à savoir l'hommage que tous deux rendent au comportement loyal de leurs compagnons, ainsi qu'à leur imperméabilité aux conceptions barbares du nazis­me».[17]

C'est une des perversions de la méthode de Maurice De Wilde, plus précisément, de son système d'ex­ploitation des interviews: d'une divergence, sur un point de détail dans les souvenirs des 2 témoins il semble dire ou insinuer que l'ensemble du témoignage de l'un sur l'ensemble des faits et sur les aspects les plus importants de ceux-ci est sujet à caution. Maurice Danse protestera contre cette méthode. Et contrairement à la première affaire où il déclarait après la demande de rectification : « Je me souviens du mot célèbre : «Ende desespereert niet» c'est pourquoi je renonce à communiquer la présente lettre à la presse ».[18]  Il enverra aux journaux un texte de protestations dont l'essentiel est consacré au rappel de sa captivité ,il s'y demande aussi : «Quel homme, quel journaliste sérieux constatant que ceux qui, tels le général Broekmans et moi ont honnêtement rapporté les expérien­ces différentes qu'ils ont connues pendant ces journées dramati­ques, viendrait-il en déduire qu'ils seraient en désaccord entre eux sur tout le reste, c'est-à-dire sur l'essentiel de ce qui a marqué les 5 années qu'ils avaient vécues auparavant?­ »[19]

Les officiers attribueront enfin cette manipulation au manque de rigueur, mais surtout aux a priori de Maurice De Wilde : «Trompé par des récits non vérifiés émanant de personnages-clé de L’Ordre nouveau pervers <...> ainsi que par un parti pris indéniable, Maurice De Wilde s'est accroché à tout indice pouvant étayer une tendance autocratique et à abuser de l'histoire pour la faire coïncider avec son optique ».[20]       


Maurice De Wilde est un journaliste et non un historien.

La SROR, reproche surtout à Maurice De Wilde d'être journaliste et par là de ne pas travailler avec la rigueur et l'impartialité qu'un historien doit, selon eux, avoir : « La première question qui se pose est sans doute de déceler le but poursuivi par l'auteur. Est-ce vraiment une recherche histori­que ? Un doute naît instantanément car il est évident que Maurice De Wilde cherche avant tout d'accrocher l'atten­tion des auditeurs. Du coup, le sensationnel passe avant le souci de précision historique <...>. Après un exemple d’erreur[21]. Un histo­rien sérieux vérifie tout <...> en bref, dans les mains d'un véritable historien, le travail gigantesque de Maurice De Wilde aurait abouti à un ouvrage monumental sur la période 1940-1945. <...> Noyé dans ses idées préconçues, Maurice De Wilde est passé à côté de l'histoire ».[22]

Les officiers mettent en lumière pour la première fois la principale faiblesse du travail de Maurice De Wilde : il ne sait choisir entre et l'histoire le journalisme, tout en préférant celui-ci: « avec tout ce qu'[il] peut véhiculer de rapide et d'imprécis »[23]

Pour Jean Gabriel[24] qui exprime le plus complètement la position des officiers à ce sujet : « Des historiens[25] reprochè­rent à Maurice De Wilde d'avoir négligé des sources importantes et d'avoir failli aux règles de la critique historique. L'intéressé rétorqua qu'il n'était pas un histo­rien, mais bien un journaliste chargé de la programmation <...>. Il s'acquitta de cet immense travail en homme de télévision soucieux, non d'écrire l'histoire, mais bien de produire des spectacles propres à séduire le public. Même s'il reconnaît la valeur de Maurice De Wilde : Un journaliste francophone[26] exprima son admiration pour Maurice De Wilde, qui, selon lui, relance le journalisme de combat, tel qu'il existait au temps de l'Affaire Dreyfus ou du scandale du Watergate.[27] D'autres félicitèrent l'auteur pour le courage dont il avait fait preuve dans ses travaux et au cours du débat final. Ils ont eu raison, me semble-t-il.  Néanmoins, pour lui, la presse écrite, parlée ou télévisée est une chose, l'histoire en est une autre. La première peut guerroyer, la seconde est la servante d'une vérité minutieusement contrô­lée ».[28] C'est aussi l'opinion d'un Paul Eygenraam plus violent et plus combatif pour qui Maurice De Wilde néglige des exemples d'attitudes courageuses d'officiers parce qu'elles : « n'apportent pas de farine à son moulin. Il préfère le «scoop» d'une soi-disant troupe de choc appelée à freiner la subversion à l'heure de la libéra­tion ».[29]  Plus précis et moins polémique, Maurice Danse se préoccupera du public « Jeune ou crédule[30] qui peut être abusé par les prétentions historiques de l'entreprise, les vérités que celle-ci a parfois dévaluées ou les impostures qu'elle a dénoncées (chez Degrelle par exemple), les patronages dont elle affecte de se prévaloir au plan scientifique et ... l'incontestable talent journalistique qui le marque - le goût du sensationnel y trouve son compte, moins que la vérité ».[31] Rejoignant ainsi l'opinion de Guido Van Damme dans Le Soir : « La télévision flamande s'est lancée avec Maurice De Wilde dans une forme de journalisme nouveau et intéressant : le journa­lisme d'investigations appliqué à l'histoire. La caution scientifique de quelques historiens de renom n'est manifeste­ment pas suffisante <...> dommage, tant pour le journalisme que pour l'histoire »[32].

Maurice De Wilde admet volontiers ces critiques donnant raison aux officiers. Il juge que la diffé­rence entre un historien et lui, réside dans l'obligation qu'il a de réaliser ses program­mes en un temps donné : « Quand un historien constate qu'il ne peut pas avoir assez de documents­, il dit : «je vais attendre,» ça, c'est la raisonnement d'un historien <...> mais à moi, on dit : «A telle date De Wilde, vous allez commencer avec des programmes». »[33] .Il se considère en 1987 comme un «journaliste historien» : « J'ai plutôt la connais­sance de l'historien mais la méthode, la façon, la tactique, c'est plutôt celle du journaliste ».[34] Mais Maurice De Wilde n'a pas toujours eu cette opinion sur lui même, elle issue d'un lent revirement: Il s'est considéré du temps de L’Ordre nouveau un peu quand même comme un historien et il en est revenu. Il est revenu plus sur sa position d'origine, de journaliste. Il se considère de plus en plus comme un journaliste. D'ailleurs, toujours selon Etienne Verhoeyen, il ne s'intéressait pas au début à l'histoire: « Au tout début <...> catapulté dans ces émissions à sa grande surprise, parce que rien ne le prédestinait à faire des émissions sur la guerre, sur le passé. Ce qui l'intéressait et ce qui l'intéresse toujours d’ailleurs, c'est l'actualité sociale et politique ».[35] Il est paradoxal de constater que cette faiblesse n'est essentiel­lement commentée que dans des contacts épistolaires et dans des articles publiés dans la presse de la corporation.[36] De plus, dans la conférence de presse de la CAOB, le 26 avril 1983[37] la brève allusion à cette impor­tante accusation, qui peut rendre caduc le travail de Maurice De Wilde, est noyée dans la dénoncia­tion d'une masse de petites erreurs pour la plupart anecdoti­ques. A tel point que seuls deux périodiques y feront allusion[38]


Maurice De Wilde est socialiste
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Les officiers vont reprocher à Maurice De Wilde, non pas d'être socialiste, mais bien de laisser ses conceptions politiques hypothéquer son travail : « Maurice De Wilde se dit homme de gauche. Cette prise de position est évidemment respectable, mais on peut considérer ceux qui ne pensent pas comme lui, motivés par des tendances autoritaires et presque fascistes ».  Cette position est modérée, mais plus haut, Roger Dewandre  avait plus violemment écrit : « L'on peut dès lors se demander à quelles motivations De Wilde a répondu. Il semble qu'il y en ait quatre principales : l'antimilitarisme, le gauchisme[40],­ le flamingantisme et l'antiléopoldisme.[41] Bien qu'il se proclame «socialiste indépendant» et qu'il affirma qu'il avait fait de grands efforts pour traiter son sujet avec objectivité ». Jean Gabriel estime tout de même que Maurice De Wilde manipule son témoin : « socialiste et antimi­litariste, procédait à de véritables lavages de cerveau pour amener ses interlocuteurs à dire ce qu'il voulait faire entendre ».[42]

Les officiers ne sont pas les seuls à croire que par son parti pris, le socia­lisme proclamé de Maurice De Wilde déprécie son travail. La presse de grand public va se joindre à leurs critiques, comme le montre Pierre Eygenraam fort satisfait de ce revirement : « Le fabulateur a été cloué au pilori et ses légèretés voulues ou naïves ont été dénoncées. Les confrères qui jadis l'encensaient et le comblaient de prix ont parlé de «Knock out» et d'«Antenne de cristal griffée». »[43] Ainsi « justice était enfin rendue à ceux sur lesquels un enquêteur trop à gauche a voulu jeter le voile de l'opprobre en les mettant trop à droite, avec tout le «péjoratisme» qui se rattache aujourd'hui à ce mot ».[44]

En effet, la presse[45] va elle aussi mettre en évidence les griefs développées par les officiers. Si Pourquoi pas ? au début des émissions est modéré : « Des lecteurs me disent que Maurice de Wilde a une attitude anticléricale et prosocialiste. Cela me paraît prématuré de porter ce jugement là. Il faut attendre la fin de la série pour conclure »[46], La Libre Belgique accuse avec plus d'ardeur Maurice De Wilde de parti pris lié à ses idées socialistes : « l'incontestable qualité du travail accompli par Maurice De Wilde est malheureusement entachée par ce qu'on doit bien appeler une obsession <...>, notamment, quand on suggère que l'anti-communisme catholique conduit au front de l'est ou que l'op­position à la franc-maçonnerie est le signe d'un état d'esprit fascisant ».[47] Jean Daloze[48] lui fera le même reproche, mais en parlant de l'émission consacrée à Henri De Man l'accusant d'avoir plus de complaisance avec ce dernier qu'avec les collaborateurs «de droite» : « Nous venons de voir et d'entendre sur Télé 2 nous conter l'oeil doux et la voix contenue, le cas Henri De Man <...> L'antenne des émissions sur L’Ordre nouveau avait abandonné sa pugnacité vindicative traditionnelle. Le ton fort la chanson, mais celle-ci n'est pas indifférente en son contenu, Maurice De Wilde a intitulé son émission sur De Man de façon  lénitive Sur  le chemin de La Collaboration, comme le Président du POB d'avant guerre, s'était arrêté à temps en évitant d'aller jusqu'au terminus de la trahison ».[49] Pour lui, par ses bontés vis à vis des socialistes[50] qui ont succombé à la tentation nazie, Maurice De Wilde a annulé un des éléments essentiels de son plaidoyer, où il reconnaissait d'une part le caractère compréhensible d'une série de réactions antiparlemen­taires d'avant guerre, et d'autre part, en actant le désarroi quasi général des esprits après une capitulation militaire inévitable car, ceux qui ont trahi vraiment, au départ de ces deux circonstances atténuantes, voilà les vrais coupables [et pas ceux qui avaient des idées antiparlementaires et qui n'ont pas collaboré], parmi lesquels figure Henri De ­Man.[51]­ ­Outre cette accusation précise, Jean Daloze dans le paragraphe La vertu seulement à gauche ? rejoindra l'opinion de René Dewandre. « L'opposition au cours de ce quatrième numéro de L’Ordre nouveau, entre la suspicion systématique entrete­nue envers tout ce qui n'était pas de gauche et la mansuétude à l'endroit de nos communistes au lendemain du pacte entre Staline et Hitler a été - n'est ce pas M. Freud ? - très révélatrice. Nous ne pouvons terminer cette chronique sans dire un mot de la réprobation manifestée sur le plateau de la RTBF envers la presse dans la mesure où elle n'était pas vertueuse, c'est-à-dire de gauche ».[52] Si dans un article consacré au livre de Maurice De Wilde, il admet « qu'une majorité de ceux qui ont pactisé avec le véritable Ordre nouveau provenaient de ce qu'on range sous le vocable de droite ». Puisque ces dictateurs en étaient issus, il estime que Maurice De Wilde abuse de l'histoire pour discréditer la droite : « C’est une malhonnêteté intellectuelle et politique d'en profiter pour dresser un réquisitoire tendancieux contre tout ce qui n'était pas de gauche avant 40 et sous l'occupation ».­[53]

Si Robert Poulet dans sa rubrique littéraire, est plein de louanges pour Maurice De Wilde et considère que son opinion politi­que a peu d'importance[54], Pan[55], comme l'avait fait, presque dans les mêmes termes, La Libre Belgique, se dem­ande «puisqu'il parlait du flirt de l'establishment avec L’Ordre nouveau au lendemain de la capitulation, pourquoi ce silence sur le comportement de la magistrature ? <...> Tout simplement parce qu'ils s'y trouvaient à parts égales des croyants et des non-croyants et beaucoup de francs-maçons et qu'autant De Wilde s'est acharné à montrer que l'Eglise était prête à se ranger du côté nazi, autant il a édulcoré toute fraternisation entre certains représentants de l'intelligentsia libérale ou socialiste, hormis De Man avec l'occu­pant ».[56]

Il est sûr que Maurice De Wilde soit socialiste, il a collaboré à Socialistische Standpunten, et il a travaillé 12 ans à l'Institut Emile Vandervelde, de plus il ne s'en cache pas, mais ayant fait partie dès le début de la rédaction de Links[57] (équivalent de La gauche). A une époque où les gens de Links étaient mal vus dans le parti, il affirme, amer, qu'il a eu beaucoup de déceptions dans le parti[58]. Mais il faut savoir si son engagement politique a pu réellement, comme le laisse penser les officiers et les journalistes cités plus haut, influencé son travail et s'il a pu l'amener à manipuler documents et témoignages pour « discrédi­ter la droite par une sorte de totalitarisme de gauche [qui] considère que tout ce qui est de droite était en 1940, suspect de vouloir devenir nazi ou fasciste ».[59] En tout cas, Maurice De Wilde ne semble pas tolérer que l'on remette en cause son objectivité sur ce sujet. Dans le débat final de la BRT, une question allait dans ce sens : « c'est une question pour laquelle De Wilde s'est vraiment fâché, eh ... question si le fait que De Wilde était connu comme socialiste, n'a pas pesé sur le contenu des émissions ? Or, lui qui est le premier à dire que l'objec­tivité «...est de rigueur chez tout journali­­ste,» il était vraiment lésé, il était fâché que cette question soit po­sée ».[60] En effet, lorsque je lui ai posé cette question[61] : « il se fâcha : Qu'est-ce qu'ils veulent dire par ça, parce que ces gens qui me reprochent ou qui m'attaquent ils ont aussi une conviction. Est-ce qu'ils veulent dire ceci : est-ce que d'être libéral ou catholique, est-ce qu'il faut être libéral et catholique pour être objectif, donc un socialiste ne peut jamais être objectif dans leur esprit, c'est une blague ! »[62].  Etienne Verhoeyen pense aussi que les convictions politiques des historiens n'ont pas d'influence sur leur objectivité, car dans les milieux historiens : «Ca n'a pas tellement lieu  mais que pour Maurice De Wilde  il est normal qu'on se demande : est -ce que l'objectivité qu'il veut un peu n'est ce pas un peu diminuée par ses opinions politiques ? » 

Si la conférence de presse de la CAOB , ne reproche pas explicitement à Maurice De Wilde ses opinions, Etienne Verhoeyen quant à lui sera directement incriminé pour les siennes : « On ne peut se défendre d'un certain malaise en apprenant que Maurice De Wilde a été «assisté», selon ses propres dires, par Etienne Verhoeyen qui avait également le verbe haut dans les émissions radiodif­fusées à la suite des programmes TV, et que c'est à ce même Etienne Verhoeyen que l'on doit la préface de l'ouvrage L'Extrême droite et l'Etat[63] un livre qui devait apporter des révélation sur les soi-disant tentatives de coup d'état en Belgique. Le rapport nous paraît assez clair, d'autant plus que là encore, dans cette préface se trouvent des insinuations analogues à l'adresse des officiers. Je cite «un coup d'état est techniquement possible» nous déclara récemment encore l'ex-colonel des paras Jean Militis à La Libre Belgique. Et il peut le savoir <...>« nous n'admettons pas l'insinuation qu'il peut le savoir». Pourquoi n'importe quel officier, para ou non, devrait-il ou pourrait-il «le savoir» mieux ou moins bien que n'importe quel arrangeur potentiel de coup d'état rouge ou noir? »[64] Mais cette accusation est tout à fait indépendante de son attitude lors des émissions L’Ordre nouveau : il exploite son opportunité pour blâmer un ouvrage qui les a malmenés, et il s'agit d'une attaque personnelle non sur la «méthode de travail faussée par l'opi­nion publique» ou sur le résultat de ce travail [comme les officiers l'ont fait pour Maurice De Wilde] mais plutôt sur ses opinions d'homme de gauche avant les émissions. Accusation mal fondée, d'autant plus qu'Etienne Verhoeyen est en contra­diction avec Maurice De Wilde sur la plate-forme de départ de son travail : « C'était prévisible [l'oppo­sition des officiers] par cette même perspective faussée de traiter un sujet, n'importe lequel du seul point de vue de L’Ordre nouveau, est-ce qu'on trouve des phénomènes d'ordre nouveau chez les fourmis par exemple ? [Rires] <...>. On peut se poser la question à plus forte raison chez les prisonniers de guerre, on en trouvera sans doute, mais je crois que du moment que l'on parle des Prisonniers de guerre, même sous l'angle de L’Ordre nouveau, il faut ... mettre en lumière d'abord la vie quotidienne dans les camps, la mentalité du milieu officier moyen avant 40. L'esprit qui régnait dans les camps et dans les milieux d'officiers restés en Belgique qui, quand même, s'ils sont à la base de mouvements à vocation de résistance, la Légion belge etc., n'étaient pas encore résistants en 1940. Il faut évoquer la pression possible des Allemands sur certains officiers et la perspective de libération qui peut entraîner des réactions répréhensibles par après, mais compréhensible dans leur ensemble au moment même. Et cela n'a pas été fait ! »[65]

Toutes ces volontés se retrouvent dans les revendications des officiers et devraient donc les satisfaire. Comme eux «  ce qui [l'] intéresse c'est ce qui est exact».[66]  


Maurice De Wilde discrédite le Roi.

Les offciers et Maurice De Wilde s'opposeront au sujet du Roi parce que Maurice De Wilde veut démontrer que certains officiers viseront à une prise de pouvoir fascisante[67] autour de la personne royale, selon eux il offense encore le roi en discré­ditant l'OTAD.

Comme nous l'avons vu plus haut, les officiers accusent Maurice De Wilde de discréditer le Roi en donnant une connotation fasciste à des cercles royalistes tel que les Cadets du Roi (la Flamme) ou en prêtant à certains officiers (Wanty) la volonté de rentrer rapidement en Belgique pour fournir une troupe de choc favorable à l'instauration d'un pouvoir fort autour du Roi. Au cours de la conférence de presse de la CAOB, ils vont réfuter l'existence de tous ces projets ; disculpant donc à la fois les géniteurs de ces cercles, l'Armée et le Roi : « En juillet 42, le Major Bédoret avait créé un cercle : il est inadmissible que Maurice De Wilde se base sur les dire d'officiers «qui n'en faisaient pas partie», pour prêter l'intention à Bédoret de créer en Belgi­que, en s'appuyant sur une victoire allemande, un gouvernement militaire sous la conduite du Roi. Plus précisément le mouvement la Flamme : Ce mouvement visait uniquement, en dehors de toute considération politique, idéologique ou autre, le perfectionnement professionnel des officiers. Voici, d'après les documents conservés, et avec les commentaires qui les entouraient, trois des directives princi­pales : 1. De par son serment, l'officier est au service absolu du Pays et du Roi. - Peut-on supposer que le Roi tenterait une prise de pouvoir ? Cela inclurait une violation flagrante de la Constitution et, dans ce cas l'Officier n'est pas tenu de la suivre - Et quid si un parti tentait une prise de pourvoir ? Le devoir de l'offi­cier serait tout indiqué : obéissance au Roi pour le maintien de l'ordre dans le pays <...>. Lorsque dans le Bulletin de mars 1943 [La Flamme], il fut question d'«obé­issance aveugle au Roi», cela découlait d'une part du serment d'officier vis à vis du Roi en tant que Commandant en chef de l'Armée, et de la conviction qu'on ne pouvait douter du serment constitutionnel prêté par le Roi lui-même ».[68]  

De plus, selon les officiers et contrairement à ce qu'affirme Maurice De Wilde, s'il y a bien eu dans les camps des cercles ou groupes, ils n'avaient rien à voir avec L’Ordre nouveau et n'avaient pas l'intention de fomenter de coup d'état : « Ils espéraient une rénovation nationale, ils y pensaient. Et qui ne le faisait pas ? Ils ne songeaient nullement à un renversement de la démocratie parlementaire, mais, comme l'écrit Francis Balace[69], à propos de groupements similaires, leur étude allait «dans le sens d'une réforme, un allégement, d'une correction plutôt que d'un bouleversement ou d'une transforma­tion profonde des institutions constitutionnelles».[70] Néan­moins, ils concèdent à Maurice De Wilde que cette rénovation devait se faire au détriment du gouvernement et du système parlementaire, au profit du pouvoir exécutif et surtout au profit de Léopold 3 : « Que l'on ait souhaité un renforcement du pouvoir exécutif et notamment de l'influence du Roi, tout cela allait presque de soi et correspondait aux conceptions de l'immense majorité des Belges parce qu'ils se rappelaient l'impéritie des derniers gouvernements ayant précédé le désastre de 1940 »[71]. Une justification semblable est émise par le Général Major Bergilez[72] lors du débat suivant la 2ème émissions sur «La grande muette» : « Qu'est-ce que représente le Roi pour ces deux mouvements ? Nous sommes dans la situation que nous connaissons, où il n'existe plus rien, tous les pouvoirs législatifs, exécutifs, judiciaires sont partis, qu'est-ce qu'il reste comme élément constitutionnel, c'est le Roi, par consé­quent, en qui voulez-vous avoir confiance, le Roi a juré fidélité à la Constitution. Il n'y en a jamais eu aucun qui s'est parjuré, alors je ne vois vraiment pas pourquoi on ne mettrait pas en avant le nom du Roi. Il y a des gens à qui ça a l'air de donner des petits boutons quand on parle du Roi, mais ça me paraît absolument élémentaire, voilà la définition pour moi de l'attachement au Roi qu'ont ces deux mouvements. Je le redis dans cette organisation qu'on au rait éventuellement prévu, il ne s'agissait pas ... on disait bien entendu le Roi nomme le chef du gouvernement, le Roi, le Roi parce qu'il est le seul représentant du pouvoir, à qui voulez-vous qu'on s'adresse ? ».[73] Il explique donc ainsi à la fois le pourquoi de la fidélité des officiers au Roi et justifie leur rupture avec le reste du pouvoir politique en 1940. L'officier en retraite (des années 80) considère toujours que le Roi était le pilier nécessaire de toute rénovation du pays et ces cercles n'avaient que ce seul désir comme le rapporte Paul Vaute : « L'assimilation qu'il [Maurice De Wilde] a faite entre le royalisme inconditionnel de certains cercles et le fascisme ou le nazisme était purement arbitraire, ainsi qu'on l'a démontré lors du débat. Le Roi était alors le seul signe visuel de notre continuité nationale, lié par un serment à la Constitution ».­[74]

Autre point de friction : Maurice De Wilde accuse l'OTAD (Office des travaux de l'Armée démobilisée), d'être « uniquement chargé de surveiller la «Grande Muette» pendant l'occupa­tion, de payer les traitements, d'être l'oeil du Palais»[75]. En effet, en parlant de cet organisme il affirme: « Les militaires de carrière démobilisés se trouvaient dans l'impossibilité d'exercer leur profession, que ferait-on le cas échéant des officiers qui rentreraient de captivité ? Ce serait la tâche    officielle <...> de l'OTAD qui fut créée le 31 août 1940, apparemment dans un but purement humanitaire. <...> Après tout ces échecs [création d'une nouvelle armée nationale et libéra­tion de ses futurs cadres], l'OTAD était le dernier espoir de la cour et des milieux militaires de rester en contact avec l'Armée. Cependant, la mission de l'OTAD avait pour but secret l'établissement de relations de confiance entre la cour et les officiers prisonniers de guerre et l'explication à ces derniers de la politique de Laeken »[76]. Ce qui fera dire à Albert Hubert que : « Maurice De Wilde avait une nouvelle cible derrière laquelle il plaçait le Roi : l'OTAD et ses chefs »[77]. Mais si, comme en convient Maurice Danse au débat, « la délégation de l'OTAD qui visitait les camps avait deux missions, une mission humanitaire qu'elle a effectivement remplie <...> et la mission occulte dont parle Maurice De Wilde, et dont je ne conteste pas une seconde l'existence »[78]. Le Général Dewandre accusera cette fois encore Maurice De Wilde de parti pris : « Finalement Maurice De Wilde est antiléopoldiste, c'est évidemment son droit le plus absolu, mais de là à vouloir faire passer l'OTAD pour un instrument conçu et voulu par le Roi Léopold et destiné à assurer son emprise sur l'Armée est une interpré­tation pour le moins abusive ».[79] Ainsi, les officiers accu­sent encore Maurice De Wilde « d'avoir par ses préjugés et par sa volonté systéma­tique de suspicion »[80] (ici à l'égard du Roi), « non plus manipulé les sources, mais bien de les avoir sélec­tionnées en ne retenant que ce qui cadre avec ses hypothè­ses de base <...> entachée d'apriorisme et notamment d'anti­royalisme[81] :sa démonstration repose sur l'existence d'un officier qui a été envoyé en mission en Allemagne[82] qui a visité autant d'oflags et de stalags <...> toutes les autres actions de l'OTAD sont ignorées ».[83] C'est d'ailleurs pourquoi dans la conférence de presse, les officiers  et plus particulièrement le Général Major Vanvreckom,[84] vont moins justifier l'attitu­de de l'OTAD à propos du Roi, que démontrer ­que « son action fut à la fois humanitaire, sociale et patriotique ».[85] En fin de compte, ils vont prouver que des personnalités, telles que les Van den Berg, Terlinden, 't Serclaes que Maurice De Wilde « fait passer pour des petits messieurs à l'échine souple, furent en réalité des personnages d'enver­gure qui forcèrent le respect de la plupart de leurs collè­gues ».[86] Autrement dit, l'OTAD  « n'était pas un organisme favorable à l’Allemagne, si son travail entraînait par la force des choses des contacts avec l'autorité militaire allemande <...> elle fut utile, ne fut-ce que pour maintenir le contact entre les membres de cette grande famille dans l'épreuve qu'était alors l'Armée belge disloquée et pantelante, mais toujours vivante­ »[87] 

Mais si lors des débats à la RTBF et à la conférence de presse, la défense du roi apparaît peu, les officiers ratant une fois de plus l'occasion de défendre une de leurs idées maîtresses (la fidélité au roi). IL reste pour ceux-ci Léopold 3 leur commandant en chef. Dans leur conférence de presse « sur les inexactitudes, insinuations et fausses accusations »[88] de Maurice De Wilde à leur égard, il se demande si on peut reprocher aux officiers, liés par leur serment de fidélité, et qui avaient gardé intacte leur estime pour le Roi, d'être restés favorables à celui-ci, «koningsge­zind» ou tout simplement royalistes ?[89] Comme nous l'avons déjà dit plus haut, ils accusent Maurice De Wilde de discréditer le corps de officiers de 40 et leurs chefs ou d'attenter à l'honneur de l'Armée belge de 1940 et de son commandant en chef Léopold[90]. Or, ces phrases ne sont pas innocentes. Il existe toujours en 1987, un amalgame, une solidarité entre les Anciens de 1940 et leur chef. Soli­darité perpétuant celle de l'après dix-huit jours : « Et maintenant la défaite était là et, paradoxa­lement, les deux institutions à émerger dans la tourmente de mai 40 avec un crédit intact, voir renforcé sont la monarchie et l'Armée, unies d'ailleurs dans une étroite symbiose. <...> Tout d'abord une véritable mystique royale. Certes, le loya­lisme est de règle à l'Armée et son attachement à nos divers souverains est de longue tradi­tion; mais, à la faveur des événements de mai-juin 1940, on assiste à un raidissement. Devant les accusations françaises d'abord, l'attitude du gouvernement Pierlot et l'épisode de Limoges ensuite, les officiers font instinctive­ment bloc autour de la personne royale ».[91]  Cette symbiose, cette fidélité au Roi se retrouve bien dans les réactions des officiers à l'égard de L’Ordre nouveau.

De plus, s'il n'existe aucune action, aucun projet, aucun lien officiel[92] entre la CAOB (plus précisément la SROR) et la Ligue nationale des vétérans du Roi Léopold 3, le prési­dent de celle-ci, le général-major Pierre Gérits[93] parti­cipe aux réunions de la Commis­sion d'étude de la CAOB[94] et aux débats à la RTBF,mais, il y déclare tout de même: « Tout d'abord, si je suis ici, c'est en ma qualité de lieutenant Gérits [en 1940] à l'oflag VII B et non pas en ma qualité de président national des vétérans de Léopold 3. C'est c­lair!­­ »[95]. Il est la preuve que tout au moins au niveau personnel et individuel, des contacts ont eu lieu entre les deux associa­tions[96]. Nous parlions expressément des officiers, car aucune lettre ni aucun article de protestation émanant des anciens prison­niers de guerre non officiers ne fait allusion à tout ce qui vient d'être dit plus haut. Peut-être parce que ces associa­tions de prisonniers de guerre où les officiers de 40 ne jouent pas un rôle impor­tant, comme la FNAPG, ou à l'Amicale de Stalag 1A sont représentatives d'un plus large éventail de population dont tout de même près de la moitié était opposée à Léopold 3 lors du référendum.

De plus, officiers et soldats ex-pri­sonniers de guerre n'ont pas les mêmes préoccupations (notam­ment matérielles) et l'éventail politique et social de leurs membres est plus large que chez les officiers.[97]


Maurice De Wilde est flamingant

Les officiers vont reprocher à Maurice De Wilde  d'être antifrancophone dans le premier épisode de La grande muette­ mais aussi d'avoir une attitude flamingante, qu'il laissera surtout paraître dans les 13e et 14e chapitres de sa série (Le camp des minorités opprimées et Le nouveau Conseil des Flandres).

Paul Eygenraam reproche à Maurice De Wilde de fausser son travail pour satisfaire ses a priori linguistiques et justifier par l'histoire la position flamande dans les actuels problèmes communautaires : « Les considérations audacieuses qui enrobent la plupart des interviews suggèrent l'idée d'une zizanie généralisée entre les officiers flamands et wallons, prélude des antagonismes communautaires d'aujourd'hui ».[1] Ou encore quant aux relations entre officiers d'origine flamande et wallonne que les interlocuteurs de Maurice De Wilde présentent sous le signe de la tension et de la rivalité, « elles ne furent en rien le reflet de nos querelles linguistiques »[2]. Jean Gabriel par contre prend le problème par l'autre bout. Pour lui, Maurice De Wilde accentue les problèmes communautaires actuels et fait donc ainsi un ouvrage de sape de l'unitarisme belge : « Person­nel­lement, je crains que, en confondant journalisme et histoire [encore], la série documentaire De Nieuwe Orde  n'ait jeté le trouble dans les esprits et n'ait contribué à creuser le fossé entre le nord et le sud du pays qui a tant besoin de compréhension et de respect mutuel »[3] ou encore : « Maurice De Wilde et «sa petite histoire» contribuent à la déstabi­lisation et à la division de notre pays »[4].

Trois sujets a mènent les officiers à réagir contre l'accu­sation implicite de favoritisme de l'armée au profit des francophones : la libération préférentielle des francophones nobles, la «lâcheté» des francophones voulant se faire passer pour flamands dans le but d'être libérés et l'affaire Inghels.


Le favoritisme au profit des francophones

Maurice De Wilde affirme « qu’en octobre 1940, un contingent de trente-huit officiers de carrière quitte le camp de Rothenburg pour rentrer en Belgique <...>. Comme chef de l'OTAD, c'est le général Keyaerts qui négocia le rapa­triement directement avec Von Falkenhausen <...> et Reeder <...>. Toutefois, les listes nominatives témoignaient d'un favoritisme révoltant au bénéfice des francophones de l'aristo­cratie ou de la haute bourgeoisie <...> Et plus loin, une phrase fort révélatrice témoignant de son nationalisme flamand exacerbé : voilà brusquement que des officiers francopho­nes, issus de l'aristo­cratie ou de la bourgeoisie prêtaient considération pour ce que jadis ils mépri­saient comme un ramassis de patois flamands. Voilà que des généraux belges se mettaient à apprendre l'allemand alors qu'ils avaient toujours refusé d'apprendre le néerlan­dais, la deuxième langue nationale. Et voilà que sur les trente-cinq officiers libérés de Rothenburg en octobre 1940, un seul était flamand. On comprend, dans ces conditions, la colère de beaucoup de Flamands »[5]. Effectivement, en disant cela, Maurice De Wilde doit déclencher la colère des Flamands qui regar­dent son émission[6]. Les officiers répondant à cette accusation une fois de plus par l'intermédiaire du général René Dewandre : « Que Maurice De Wilde se dise Flamand ou même flamingant est éminemment respectable, mais ne justifie en aucun cas ses attaques contre les francophones. A titre d'exemple, il suffit de rappeler son interview qui traite du retour des officiers ingénieurs prisonniers en Allemagne en 1940, rapatriés pour participer à la reconstruction. Selon lui, les listes furent établies par l'OTAD en vue de favoriser francophones et nobles. En réalité, ces listes furent établies par les Travaux publics et l'administration des Ponts et Chaussées qui envoyèrent une circulaire pour localiser les candidats possibles. Ceux-ci ne pouvaient être pratiquement que francophones, la section néerlandaise de promotion polytechnique n'existant que depuis 1935. Il ne pouvait donc être question de favoritisme. Quant aux nobles, sur la liste des trente-cinq rapatriés de Rothenburg, nous n'en avons retrouvé aucun ».[7] Cette explica­tion développée au débat suivant l'émission à la RTBF par le général Vanvreckom[8], lui permet de stigmatiser l'attitude de Maurice De Wilde : « Vous me donnez une excellente occasion de montrer comment en s'appuyant sur un fait apparemment réel, on peut le dénaturer complètement et lui donner une autre signifi­cation qu'il n'avait pas du tout »[9]. C'est une manière délicate d'accuser Maurice De Wilde de vouloir faire un procès d'intention à l'armée, comme d'ailleurs lui fait remarquer Pierre Devos sortant de son habituel rôle d'animateur favorable à Maurice De Wilde : « Mais Maurice De Wilde, il y a quelque chose qui me gêne un peu dans cette émission, et c'est disons l'acharnement avec lequel vous essayez de montrer que les francophones libérés des camps en se faisant passer pour flamands seront surtout des membres de la noblesse et de la haute bourgeoisie. Est-ce que ce n'est pas un peu un procès d'intention ?[10] Même si Pierre Devos confond deux choses différentes »[11], sa question nous ramène à l'attitude de Maurice De Wilde vis à vis de l'Establi­shment.


La lâcheté des francophones

Maurice De Wilde explique dans La grande muette, que des officiers supérieurs francophones, « qui n'avaient jamais voulu parler un traître mot de néerlandais, en captivité, présen­taient de soi-disant examens de néerlandais <...>. Au début du mois de juin 40, un millier d'officiers belges étaient enfermés dans le camp de Eichstätt. Des officiers francophones assié­geaient pendant des journées entières le bureau du commandant allemand du camp, dans l'espoir d'être inscrits dans le rôle linguistique flamand, toujours selon des témoins oculaires. A Rothenburg, les trois quarts des officiers présents étaient selon des témoins, convaincus de la victoire finale des Allemands et en admiration devant la Wehrmacht triomphante. Lorsqu'un délégué de Berlin arriva pour répartir les officiers en groupes linguistiques, de nombreux officiers francophones adoptèrent, selon plusieurs   de leurs codétenus flamands une attitude servile. Pour pouvoir coûte que coûte rentrer chez eux, ils se promenaient en portant  ostensiblement sous le bras le journal flamand «Volk en Staat», favorable à La Collaboration ».[12]  Ce qui lui vaudra une critique non plus directement des officiers, mais de La Libre Belgique, qui l'accuse aussi de parti pris : « Plus polémique que réellement érudit, Maurice De Wilde est à sa manière un Henri Guillemin : il peut être passionnant, mais finit toujours par sombrer dans l'histoire à thèse. Il pénètre souvent dans le monde des sources et des documents comme un mammouth dans un poulailler. Quand il ressort, il a encore sur la bouche le sang de ses victimes. Car enfin, de quoi s'agis­sait-il jeudi soir ? Les Allemands ont appliqué un traitement différent aux réser­vistes flamands (qui ont pu rentrer au pays) et francophones (qui sont restés) <...> que pourrait-on prouver dans ces conditions sinon que les Allemands ont appliqué le vieux principe ultra classique du «divide et empera» »[13]. De plus, une lettre d'anciens de 40 contredit formellement la thèse de Maurice De Wilde selon laquelle les franco­phones auraient eu une attitude servile et quéman­deuse vis à vis des Allemands : « Ce qui me parut le plus incompréhensible c'est que la réponse à votre question «Pourquoi tant d'offi­ciers n'ont pas profité de la faculté de se faire passer pour flamands», personne n'a répondu que les officiers wallons la considéraient comme un acte manquant de dignité et une sorte de trahison envers la communau »[14]. Mais c'est Albert Broekmans qui en inver­sant les rôles lui répondra, peut-être pas de manière élaborée ni sereine, mais de façon polémique et efficace : « Wanner de heer De Wilde mij er op attent maakte dat ik er blijkbaar geen graten in zag dat fransta­lige officieren zich «in alle bochten wrongen om toch maar als Vlaming aanvaard te worden», dan zou ik hem - die perfekt Frans spreekt - willen vragen wat hij zou gedaan hebben, in een eventuele Franse krijksg evengenschap, om met de Walen naar huis te kunnen keren ? » Il est paradoxal que cette réponse à Maurice De Wilde vienne d'un officier flamand, le premier qui en 1937 a présenté entièrement en flamand l'examen d'entrée à l'ERM, alors que ce sont les francophones qui sont là violemment attaqués[15]. Mais les réactions à ce sujet sont beaucoup moins importantes en quantité sur le cas des rapa­triés de l'OTAD que pour l'attitude flamingante proprement dite de Maurice De Wilde qui focalise tous les mécontentements. D'ail­leurs, aucun des auteurs écrivant habituellement pour les officiers (Pierre Eygenraam, Jean Gabriel, La Belgique militaire, Belgique d’abord ...) ne fait allusion à cette question.


L'affaire Inghels

Les protestations des officiers sur le cas de Jeroom Inghels[16] concernent à la fois le flamingantisme de Maurice De Wilde et sur sa propension à faire trop confiance aux témoins»quand il y trouve un intérêt». L'affaire Inghels montre un revirement total dans la démarche de Maurice De Wilde : « Aban­donnant soudain la casquette d'antimilitariste pour mettre celle de grand défenseur de la mère-Flandre-brimée, Maurice De Wilde a, sans s'en rendre compte, fait virer le mammouth de L’Ordre nouveau <...> à 180 degrés »[17]. Il va dans le prologue[18] du nouveau conseil des Flandres accorder une place importante à l'interview de Jeroom Inghels qui y explique sa position de «jeune officier flamand d'avant-guerre face à la caste des officiers fransquillons».[19] Cette interview déclenche l'irritation des officiers qui  répliquent dans leur conférence de presse : « Remarquable d'autosuggestion pour justifier sa trahison, Jeroom Inghels a pu invoquer le «milieu allogène» («Volk vreemd») antidémocra­tique qu'aurait constitué l'armée pour les Flamands. Pas un mot cependant, dans son plaidoyer pro domo, de ses con­tempo­rains, qui vrais Flamands cependant, ont accédé aux plus hauts sommets de la hiérarchie militaire. Pas un mot non plus de ces attitu­des antibelges et celles d'autres Lückenwalders à l'Ecole de Sous-lieutenant de Namur avant 1940 ».[20] Si le Colonel Balde­wijns[21] commente dans les débats la première partie de ce texte : « Tout d'abord, l'expression «caste fransquillonne» est-elle bien adéquate ? J'ai consulté un dictionnaire, j'ai consulté plusieurs dictionnaires, et j'ai constaté qu'un fransquillon c'est un Flamand d'un genre particulier, mais c'est un Flamand. Et dire que les officiers constituaient une «caste fransquillonne», ça veut dire que les Flamands étaient majoritaires dans l'armée ? Ce qui n'est certainement pas le cas, puisque nous déplorons tous qu'ils étaient beaucoup trop peu nombreux ».[22] Il s'en prend surtout au fait que Maurice De Wilde a cru et a diffusé sans vérifier les affirmations d'un témoin non crédible, essentiellement parce qu'il allait dans le sens de sa thèse pro flamingante[23] : « L'incident du mess est une très belle histoire. Seulement il y a une chose <...> oh ! oui, c'est une belle histoire qui fera vibrer la corde sensible flamande, seulement je constate en compulsant les ordres de bataille que Inghels n'a jamais été officier au 11è de ligne. C'est une chose qui peut être contrôlée, mais je l'affirme formellement, Inghels n'a jamais été officier au 11è de ligne »[24]. Malheureusement pour Albert Baldewijns, la presse et donc vraisemblablement les télé­spectateurs, ne comprendront pas son intervention : « Le Colonel Baldewijns a  expédié le sieur Inghels au tapis : toute une histoire à l'eau de rose sur une brimade linguistique que le témoin aurait subie au mess du 11ème  régiment de ligne s'effondrait à parti r du moment où le colonel historien établissait que cet Inghels n'avait jamais mis les pieds dans ce régiment »[25]. Or, au débat final, cela permettra à Maurice De Wilde  de se défendre de l'accusa­tion d'utili­ser des sources frelatées : « J'ai ici le Prison­nier de guerre de décembre[26] «bravo, professeur Baldewijns d'avoir pris en flagrant délit de mensonge le soi-disant officier persécuté du 11è de ligne alors qu'il n'avait jamais mis les pieds dans ce régiment <...>. Monsieur Devos a reçu une demande de rectification et je demande à monsieur Pierre Devos à qui cette lettre a été adressée par M. Inghels de la lire. Parce que quand on parle de faute et bien !... »[27]  Et Pierre Devos de lire la réponse de Jeroom Inghels, qui, tout en décochant quelques flèches aux officiers, non seulement niera, mais apportera la preuve de sa bonne foi sur ce point : « Lors de l'émission dans les débats sur l'Orde nouveau, une déclara­tion du colonel Baldewijns m'a frappé. Cet officier supérieur m'a accusé de mensonge <...>. Alors M. Inghels dit qu'il «proteste énergique­ment contre cette accusation infâme qui a été formulée sans fournir aucune preuve et sans me donner l'occasion de me défendre». Alors, il fournit les preuves qu'il était bien au 11è de ligne ... »[28] Mis devant le fait accompli, Albert Baldewijns niera l'avoir dit[29] : « Je n'ai jamais affirmé qu'Inghels n'avait jamais été au 11è de Ligne, mais quelques secondes plus tard, il reconnaît que si Inghels avait bien été au 11è de Ligne, c'est en tant que sous-officier et non en tant qu'offi­cier : J'ai dit que cette belle histoire compor­tait une erreur, c'est qu'Inghels n'avait jamais été officier au 11è de Ligne <...>, mais qu'il a été comme sous-offi­cier­ ».[30] Quoi qu'il en soit, une fois de plus, les officiers, après avoir dans leurs articles ou dans la presse, dénoncé une faiblesse de Maurice De Wilde, vont, en se noyant dans les détails, perdre leur chance de la démontrer devant un large public. Ce qui fera dire à Pierre Devos : « On ne va pas discuter pendant des heures là-dessus <...>. Excusez-moi, mais tout cela me semble de toute façon mineur ».[31] Effective­ment, à partir de la démons­tration du nationalisme flamand de Maurice De Wilde, on aboutit à tatil­lonner sur un point très précis mais anecdoti­que.


Armée, public et Belgique unitaire

Mais, le flamingantisme de Maurice De Wilde est donc pour les officiers doublement répréhensible. D'une part, il discrédite l'armée et surtout ses membres francophones et de l'autre, il est un instrument de déstabilisation de la Belgique unitaire. C'est l'avis du très unitaire Cercle Royal Mars et Mercure[32] dans une lettre à la SROR appréciant ses mises au point sur la série : « Les membres du Cercle Royal Mars et Mercure font partie du corps des officiers de l'armée belge. Ils confirment que, aujourd'hui et demain, ils se comporteront toujours conformément à leur serment de fidélité au Roi et à la Patrie et aux lois du peuple belge. Ils profitent de l'occasion pour attirer l'attention des politiciens, des medias et des groupes de pression,  comme les syndicats, le patronat, les groupes culturels et autres associations, sur le fait qu'il existe toujours une majorité silencieuse de citoyens, aussi bien dans la partie flamande que dans la partie wallonne de ce pays, qui se sentent attachés au Royaume de Belgique et à son Souverain. Si certains politiciens inspirés par des ambitions et des intérêts personnels, et sous le prétexte de la protection du peuple parlant flamand ou du peuple parlant français, mena­çaient de faire éclater les structures de base du peuple belge, qu'ils soient avertis que cette majorité silencieuse s'écriera en tant opportun : «halte là !» »[33].

Plus encore que la presse ou les réactions d'organisations structurées telle que le Cercle,la SROR ou l'UFAC,[34] ce sont les lettres de spectateurs qui nous permettent de voir que Maurice De Wilde a heurté le sentiment belgiciste d'une partie de la population qu'il n'est pas possible de chiffrer[35]. Les let­tres sont claires, leurs auteurs professent un nationalisme belge qui se heurte aux nationalisme flamand de Maurice De Wilde : « Merci enfin d'avoir creuser si besoin était, le fossé entre nos deux communautés linguistiques. Les faits relatés sur antenne sont le fruit d'imaginations fécondes mais mensongères. Dans la détresse morale qui nous unissait, nous étions Belge tout simplement ! » ou encore « je suis Belge et je n'ai rien contre les Flamands, au contraire. Et votre politique nuit beaucoup au climat belge, ce que nous sommes avant tout ». Et elle explique le pourquoi de l'attitude de Maurice De Wilde pendant ses émissions [selon elle] : « Votre De Wilde est un bien vilain collabora­teur[36], notamment connu pour défendre  la cause flamande »[37]. Si toutefois, on ne retrouve plus le terme de collaborateur, il est perçu par le spectateur comme un flamingant : « Je puis vous dire que j'ai été écoeuré par l'acharnement qu'a mis Maurice De Wilde a couvrir de boue nos compatriotes de Wallonie. Il n'est pas seulement flamand à 120% [38] comme l'avouait un des généraux participant au débat, mais à 3000%. Et ceci est un très grave défaut pour quelqu'un qui se veut historien et par là impartial <...> Pareille émission n'est pas faite pour réconcilier les deux «tribus» belges et peut-être est-ce le but inavoué de Maurice De Wilde »[39].

Maurice De Wilde loin de donner tort à ces lettres admet qu'il est  « plus compréhensif, plus indulgent [pour les collabora­teurs flamands], c'est que la mentalité catholique et anticom­muniste était plus répandue en Flandre qu'en Wallonie. C'est aussi que la Flandre avait davantage à se plaindre d'une Belgique où, pendant cent ans, les Flamands n'avaient pas été traités justement par les francophones »[40]. Pour Pierre Gérits, Maurice De Wilde est effectivement flamingant : « Totale­ment, absolument, je n'ai pas dit anti-belge, mais flamingant, Vlaams voelend, il se sent flamand <...> chaque fois qu'il a l'occa­sion d'appuyer sur ses idées, il adopte une attitude semblable, il ne rate pas le coup, il n'inspire pas confiance au point de vue unité belge, il n'est pas unitaire, loin de   là ! ».[41] Cette analyse n'est pas aussi contradictoire qu'elle n'y paraît, en effet, Maurice De Wilde peut être à la fois anti-unitaire, et ne pas être nécessairement opposé à la Belgique sous forme d'un fédéra­lisme développé.[42] « Quand on dit que je défends la thèse flamande, j'espère que tout Flamand fasse de même, vous connaissez des Wallons qui ne défendent pas la thèse wallonne ? Je suis Flamand moi, je suis Flamand moi, je ne suis pas un extrémiste loin de là ! Je veux que tout Flamand puisse disposer de tous ses droits dans l'Etat belge <...> Et plus tôt dans l'interview: Je crois actuellement si on pose la question, il y a beaucoup de Wallons qui se sont rendus compte que s'ils ont beaucoup d'avantages maintenant à rester dans le pays belge, donc l'unité, on peut accepter une certaine forme de fédéralisme, je suis certain que c'est encore la seule solution pour éviter qu'on se casse la gueule comme en Irlande. Je vois un fédéralisme valable complet, pas comme maintenant, je crois que c'est la seule solution ».[43]

Néanmoins, Maurice De Wilde a pu exaspérer aussi les Wallons par son insistance à démontrer que contrairement à la Flandre, La Collaboration en Wallonie fut vénale : « La Collaboration flamande et La Collaboration wallonne sont de nature différente. Au nord, globalement elle était plus idéologique. Mais la plus détestable, c'était La Collaboration avec la police SS, car c'était pour de l'argent <...>. Dénoncer un homme, c'était recevoir une somme égale à un mois de salaire d'ouvrier. Sur ce terrain là, il y avait moins de Flamands ». Il tente ainsi d'excuser La Collaboration flamande qu'il considère comme idéaliste[44] et combat ce qu'il appelle la thèse francophone de La Collaboration exclusivement flamande : « C'est ça que je rejette à dire, on ne va soutenir la thèse comme le général francophone qui me dit «mais monsieur De Wilde, vous savez aussi bien que moi que La Collaboration c'était l'affaire des Flamands», ça je n'oublierai jamais ! »[45]

En conclusion, il semble qu'actuellement, avec le recul, pour les officiers, le grand motif de mécontentement est que : « bien qu'ils aient proposé leur collaboration la BRT l'a refusée »[46]. Par contre, comme nous le verrons dans le chapi­tre sur la Diffusion de L’Ordre nouveau à la RTBF celle-ci leur donnera en partie satisfaction. Mais, bien que la Commission d'étude de la CAOB n'existe plus, certains officiers tiennent encore à combattre Maurice De Wilde et n'admettent pas comme Pierre Gérits de « lais­ser tomber l'affaire»[47]. D'autre part Maurice De Wilde le leur rend bien : « L'armée est un pilier de notre société et par tradi­tion, ces gens n'acceptent pas qu'on fasse la moindre critique, c'est normal, on a vu que la cour royale n'accepte pas ça, ce sont les piliers de notre société ».[48]


Les formes de l'action

Les officiers plus combatifs et surtout plus tenaces que les autres associations et individus réagissant à L’Ordre nouveau, vont très sérieusement s'opposer à Maurice De Wilde. Ils ont adapté leur action aux événements et à leurs possibilités matérielles ou légales.


Commission d’étude

Il n'y a eu, avant le premier épisode de La grande muette (le 7 mai 1982), aucune protestation des officiers contre L’Ordre nouveau. Tout commence lorsque après avoir vainement tenter de protester, au cours de l'émission radio qui prolongeait la diffusion de la 11ème émission à la BRT, le Général Albert Broekmans contacte le président de la CAOB, [49] le lieutenant général Dewandre : «Je lui ai dit «toi, tu ne regardes probablement pas les émissions en néerlandais, mais il faut qu'on entreprenne quelque chose à l'échelon national». Alors nous avons eu une réunion à Bruxelles».[50] A ce moment naît la Commission d'étude de la Confédération des associa­tions des officiers belges. Mais, en fait, si toutes les actions sont réalisées au nom de la CAOB, c'est la SROR[51]­ qui travaille réellement à l'élaboration des réponses à Maurice De Wilde[52]. C'est en septembre 1982, que Le Bulletin d'informa­tion de la SROR mentionne pour la première fois les démarches des officiers à l'égard de L’Ordre nouveau : « Conscient de la nécessité d'une action aussi large que possible, notre président qui est pour deux ans aussi président de la CAOB, a convoqué une réunion spéciale durant laquelle le principe d'une action commune fut adopté. Une commission a été créée pour visionner les émissions TV et auditionner les émissions radio litigieuses afin d'y relever d'une part les erreurs flagrantes et manipulées et d'autre part, les présenta­tions tendancieuses et les omissions volon­taire »s.[53]      


Les réunions se tiennent à l'ERM, qui, si elle fournit un appui logistique à la commission sous forme de prêt de matériel et locaux, mais ne joue aucun rôle
[54]. Elle n'a, pas plus d'ail­leurs, que les universités, organisé de cours ou séminaire sur L’Ordre nouveau.

Au début de l'action les réunions ont lieu une fois par semaine ensuite elles seront de plus en plus espacées jusqu'à la disparition de la Commission après la diffusion du dernier épisode de L’Ordre nouveau par la RTBF en décembre 1984.[55] Créée pour l'émission, elle ne lui survivra hélas pas, parce que les officiers ne se sentaient plus concernés par les autres émissions.[56] D'ailleurs la résistance valu à son auteur le nouveau Prix de la Confédé­ration des associations officiers belges, en juin 1985[57].

Aux promoteurs (Albert Broekmans et René Dewandre) viendront se joindre pour former le noyau de la Commission : Gustave Rens[58], Maurice Danse (ami de Albert Broekmans, il avait déjà affaire à Maurice De Wilde), Pierre Gérits, C. Depue[59], P. Provoost[60], Albert Crahay[61], Pierre Eygenraam, Albert Baldewijns, René Bergiliez et le secrétaire général de la SROR, Oscar Conreur[62]. De plus, la Commission va heureusement s'associer avec le Centre de recherche et d'étude historique de la seconde guerre mondiale par la personne de Jean Vanwelkenhuysen. Outre ce groupe permanent, la Commission fait appel à différentes personnalités ou collègues selon les besoins ou les compé­tences. Mais, le travail de la Commission est rendu difficile « par la disparition de tant d'acteurs et de témoins » (la génération de 14-18 et beaucoup d'autres plus jeunes) et « les défaillances parfois incroyables que [les officiers] doivent constater dans [leur] mémoire »[63] ou par Pierre Gérits, plus précis « l'étude s'est organisée avec les témoins encore vivants, mais avec deux handicaps : tous les généraux d'alors sont morts; les jeunes officiers sont septuagénaires et la moitié est mort parmi le restant certains ne se souviennent de rien. Tout doit être fait par les autres ».[64]

La Commission d'étude, après avoir dès juillet 1982, demandé des renseignements au CREHSGM va l'associer heureusement à ses travaux par la personne de Jean Vanwelkenhuysen. Car « en raison de la contribution qu'elles [les recherches] représentent pour la connaissance de certains faits survenus pendant la captivité, elles intéressent le Centre de recherches et d'étude historique de la seconde guerre mondiale, et ont trouvé une aide précieuse auprès de son directeur Jean Vanwelkenhuysen »[65].

En 1986, Maurice Danse explique plus clairement quel est le rôle du Centre et l'état d'esprit avec lequel son directeur a accueilli l'initiative de la Commission « L'appui logistique nécessaire mais procuré par l'institution scienti­fique sous le couvert de laquelle je vous écris, parce que son directeur, M. Jean Vanwelkenhuysen a pu se rendre compte de ce que je ne cherchais pas à faire oeuvre partisane mais essayant d'appli­quer à cette quête et à cette enquête, mutatis mutandis, les règles d'objectivité devant présider aux instructions judiciai­res ».[66] Il participe à cinq réunions dont celles prépara­toires à la conférence de presse où il déclare : « Nous sommes coupables de nous être mis si tard à l'étude de ces problèmes [il faut] poursuivre la recherche histori­­que »[67]. De plus, le Centre, en échange des documents et souvenirs recueil­lis au cours l'enquête lancée par la CAOB, s'est chargé de travaux administratifs (comme l'envoi de courrier et d'une partie du tri des réponses des témoins sollicités) : « Le Général Bergilez veut bien se charger de grouper les réponses et d'en faire une première synthèse avec M. Vanwelkenhuysen »[68]. Mais les documents, qui ne sont pas encore inven­toriés (en mai 1987), ne sont accessibles qu'avec l'autorisation d'Albert Broekmans ou de Maurice Danse (jusqu'à la publication d'un livre en partie tiré des réponses à cette enquête[69]), seront heureuse­ment sauvegar­dés. Comme le reconnaît ce dernier « Je ne sais pas si mes travaux, <...> pourront jamais déboucher sur l'une ou l'autre forme de publication <...>. Mais à tout le moins auront-ils pour résultat, comme ceux de mon ami flamand Broekmans, de consti­tuer un ensemble de sources auxquelles, dans un avenir plus ou moins proche, pourront venir puiser les historiens n'ayant pas connu cette époque, ni vécu ou vu vivre ces aventures »[70]. Et ensuite il continuera déjà certaines de ces sources ont pu être utilisées par Broekmans, pour la rédaction d'un chapitre de l'ouvrage collectif paru en 1984 sous le titre : Combattre pour la Belgique, avec le nom de Jo Gérard sur la couvertu­re.[71] « La Commission d'étude a été réunie «afin de faire toute la lumière sur des faits du passé présentés sous un faux jour, la confrontation des souvenirs de contemporains de la période incriminée permet de mettre au point un travail d'ensemble dénonçant la subjecti­vité de l'enquête télévisuel­le »[72]. Mais, plus que le but, c'est la méthode de l'enquête qui nous intéresse.

La Commission n'a pas provoqué des recherches proprement dites, mais « a suscité la recherche de souve­nirs dans tous les milieux d'officiers d'active ou de réserve encore vivants ».[73] Par l'intermédiaire de Maurice Danse, elle envoie une lettre à dix anciens prisonniers de guerre[74] où Maurice Danse explique les grandes lignes des recherches de la Commis­sion : « Cadets du Roi, servants du Roi, Cercle Bedoret, la Flamme, Projet d'envoi en Belgique lors de l'effondrement allemand de jeunes officiers qui se seraient mis à la disposi­tion du Roi et des autorités légales, les relations entre d'une part les groupements et les projets et d'autre part, la délégation de l'OTAD ». A cette lettre est jointe une note de travail formulant avec le maximum de précisions, le maximum de questions qui « font surgir la confrontation des rapports des lieutenants Van Doormick et de Callataÿ avec la relation des faits dans l'ouvrage et les émissions de la BRT »[75].

Cette première enquête permet à la Commission de préciser ses recherches et en février 1983, un questionnaire plus développé est diffusé auprès de 60 anciens officiers[76].

Trois autres lettres et questionnaires plus précis vont compléter cette enquête sur les «mouvements royalistes» en captivité et les consignes adressées «de Laeken» aux officiers prisonniers de guerre[77]. Mais les destinataires ne les recevront qu'en fonction de leur possibilité supposée par les responsables de l'enquête de répondre ou non aux questions posées. Le dernier en 1986 est introduit par une lettre où Maurice Danse résume tout son travail et notamment l'évolution de ses préoccupations : « A l'origine de cette téméraire entreprise se trouvent les émissions télévi­sées qui dans la série de L’Ordre nouveau <...> ont présenté une image Major monde des officiers prisonniers dans laquelle ceux-ci ne se sont pas reconnus. Aussi mes recherches initiales ont-elles été centrées sur les points mis dans une douteuse évidence par Maurice De Wilde. <...> Ainsi avons-nous pu contribuer ensemble et en parfait accord, à documenter ceux qui avec lui et moi, ont successive­ment pris part au «Slotdebat» de la BRT et à ceux qui suivirent chacune des 4 émissions de la RTBF où il fut question des camps d'officiers.  J'ai poursuivi ces recherches et elles m'occupent toujours. Je les ai progressivement étendues à tous les aspects de la vie étrange que nous avons menée à cette époque lointaine : les évasions, la radio clandestine, la vie religieuse (y compris chez les protestants et les relations entre chrétiens séparés); la vie intellectuel­le; le théâtre, les photos prises secrète­ment ».[78]

Le triage des résultats des enquêtes et questionnaires lancés par la Commis­sion, la rédaction Major texte de la confé­rence de presse de la CAOB furent essentiellement l'oeuvre de Maurice Danse, Albert Broek­mans et Gustave Rens[79].

Lorsque la BRT rediffusa la série en 1983, les offi­ciers purent réagir : « Nous n'étions pas pris de court, comme ç'avait été le cas lors de la première diffusion. La CAOB avait constitué une Commission BRT - Nieuwe Orde : La grande muette, dont les membres, tous bénévoles, s'em­ployèrent à réfuter les calomnies dont le corps des officiers avait fait l'objet ».[80]

Du travail de cette Commission résulta deux projets d'action des officiers vis à vis de la BRT : une conférence de presse et la publication d'un livre-réponse.


Conférence de presse et débats

Les officiers ont donné une conférence de presse pour « répondre aux inexactitudes, insinuations et fausses accusa­tions, dont le corps des officiers de 40-45 fut l'objet au cours des quatre séquences sur La grande muette, dans l'émission De Nieuwe Ordre à la BRT TV[81]: Nous nous sommes dit pour cette émission, comme on ne pouvait pas avoir la parole à la télévision qui refusait le débat après chaque émission, nous nous sommes dit «il faut qu'on s'adresse à la presse, nous avons pensé à une conférence de presse »[82]. Celle-ci est bien issue Major travail de la Commission l'avoue Pierre Eygenraam : « Un mémoire impressionnant, véritable «somme de réflexions judicieuses et d'évocations précises» » fut présentée à la presse[83]. De plus, le projet de conférence est né lors de la réunion Major 15 septembre 1982, Gustave Rens hésite toujours entre un livre de protestations et une ou deux conférences de presse[84]. Mais, c'est la réunion Major 17 mars 1983 qui détermine à la fois le contenu et les modalités de la confé­rence qui devra être réalisée dans quelques semaines à la lumière des émissions[85]. Bien que Gustave Rens ne croit pas que les journalistes vont attaquer un confrère[86], Albert Broekmans propose un texte qui est définitivement adopté.  La CAOB avait invité un groupe de journalistes repré­sentant pratiquement toute la presse d'opinion belge d'expres­sion néerlandaise, française et allemande[87]. Et une fois de plus, c'est Albert Broekmans, aidé par Pierre Gérits qui se chargent de la convocation de la presse : côté flamand : Het laatste nieuws, Gazet Van Antwerpen, Het Volk, De Morgen et De Standard[88]. Côté francophone La Gazette de Charleroi, La Dernière heure, Le Soir (Guido Van Damme), LLoyd Anversois, La Libre Belgique (P. Rosart),  Pourquoi pas ? ? (A. Colson), sans oublier Jean Cleeremans pour Le Vétéran et La Belgique militaire[89]. La Commis­sion avait également invité Grenz echo (K. Grunebaum) et la BRT qui n'a pas envoyé d'équipe ou de représentants[90]­. La conférence a lieu le 26 avril 1983 à 10h15 au Club Prince Albert à Bruxelles. Les journalistes sont accueillis par René Dewandre qui ouvre la conférence en les remerciant de l'intérêt qu'ils témoignaient pour la cause des officiers. Gustave Rens lit l'introduction et met l'accent « sur les raisons précises qui avaient provoqué l'orga­nisation de la confé­rence de presse et relèvera <...> quelques contradictions flagrantes dans les déclarations de la direction de la BRT d'une part et les réalisateurs de la série d'autre part »[91]. Enfin c'est Albert Broekmans[92] qui présente le dossier réuni par la Commission ce qui prend l'essentiel du temps de la confé­rence.[93] L'expo­sé proprement dit est suivi d'une série de questions, dont certaines furent, selon Pierre Gérits «méchan­tes». Mais, « nous [les officiers prisonniers de guerre] avions l'argument du vécu, que De Wilde n'avait pas ».[94]

Mais si comme le pense Pierre Eygenraam, la conférence eut en effet un retentissement considérable, c'est surtout par rapport à la précé­dente indifférence totale de la presse pour leurs problè­mes. Peu d'articles sont consacrés dans la presse flamande aux quatre épisodes sur l'armée. De plus, ils sont occultés le mois de leur diffusion à la BRT par la lettre de Léopold 3 à Wilfried Martens (le 2 mai 1982), l'article d'Esméralda dans Paris-Match (21 mai 1982) et les protestations de Robert Houben (27 mai 1982). Pire encore pas un article ne sera publié du côté wallon avant le 27 avril 1982. Par contre, les officiers mènent par l'intermédiaire d'Albert Broekmans pour le côté néerlandophone et surtout de Pierre Eygenraam pour le côté francophone, une véritable campagne de presse dans le but d'intéresser le public à leurs problèmes. Albert Broekmans a quelques difficultés à réussir à publier ses articles : « Vous devez savoir comment il a été difficile pour moi d'obtenir que les journaux publient des textes. On accepte pas des textes comme ça, on parle de la liberté d'opinion dans notre pays, ce n'est pas vrai ça !. Au début, j'avais écrit un article dans Gazet Van Antwerpen et ils ont dit «si tout le monde devait écrire des articles pareils», je dis «alors quelle est la longueur maximum du texte que vous admettez» - «trente-deux lignes», après ils ont consenti à mettre plus, mais au premier article c'était trente lignes ».[95] Finalement, il en publie quatre dans la presse flamande[96] . Pierre Eygenraam est plus prolifique, il écrit neuf articles dont quatre dans La Semaine d’Anvers, auquel il collabore[97] régulièrement. Dans ces articles les officiers exposent tous leurs griefs vis à vis de Maurice De Wilde, nous les avons déjà étudié dans Les points litigieux. On peut véritablement parler de campagne de presse, surtout du côté francophone, puisque avant la diffusion de la série RTBF (excepté les quelques articles sur la conférence de presse) les émissions sur officiers ne semblent intéresser qu'eux.

Si on peut lire dans le texte de la conférence : « Jusqu'à présent, seuls les ex-officiers collaborateurs <...> furent admis à parler sur le petit écran, non pas du Nieuwe Orde mais de l'armée belge de 1940 et du corps des officiers dans son ensemble. La direction de la BRT, pas plus que le respon­sa­ble direct de cette émission télévisée n'ont manifesté la moindre tendance à apporter quelque changement que ce soit à cette situation, ni à admettre une confrontation loyale avec l'accusateur qui entend bien s'en réserver le monopole »[98]. Il n'est plus nulle part fait mention des relations entre la BRT et la CAOB. Par contre, si on en croit R. Rosart dans La Libre Belgique : « les officiers ont pu parler dans la séance de questions suivant la conférence, de la tentative auprès de la BRT : Malgré les droits de réponse adressés dès mai 1982, la BRT n'avait pas témoigné de son souci de donner la parole à des officiers anciens prisonniers de guerre »[99] ou encore selon G. Van Damme aussi présent à la conférence : « Pourquoi la CAOB <...> a-t-elle attendu aussi longtemps pour réagir ? La raison en est simple <...> les officiers ont espéré que la BRT honorerait son engagement d'organiser un grand débat contradictoire où l'issue de cette nouvelle série sur «La grande muette». L'engagement n'a pas été tenu, les officiers ont donc réuni la presse écrite pour se défendre »[100].

En tous cas, le message est passé[101] : « moins de trois semaines plus tard, le colonel Rens reçut une invitation personnelle de la BRT à participer à un débat qui traite­rait des aspects généraux et de la technique de la série d'émissions litigieuses »[102]. Convoquée pour le 16 mai 1983, la commission va tenter de mettre au point une stratégie pour ce débat. Ces officiers voudraient sortir du cadre restreint imposé par la BRT pour s'adresser aux téléspectateurs en combattant l'image faussée qu'ils [la BRT] ont donné de l'armée.

Le débat dirigé par Jean Schodt a lieu le 7 juin 1­983.[103] Les représentants des officiers (Albert Broekmans, C. Weyns, Maurice Danse, Gustave Rens et Pierre Eygenraam) ne sont qu'une petite partie de la quarantaine d'invités. Si Jean Gabriel est satisfait du débat : « Maurice De Wilde sera, je pense, d'accord avec moi pour admettre qu'il eut beaucoup de peine à se défendre contre les interventions, puissantes et massives comme des salves d'obus de gros calibre du général er. Broekmans, issu de l'artillerie, et contre les brèves mais imparables attaques en piqué du colonel aviateur er. Rens. Le général E. R. Weyns soutint que des griefs, sans doute justifiés, mais anciens et dûment abolis, n'autorisaient pas des officiers d'expression flamande à pactiser avec l'ennemi au lendemain de la capitulation de 1940. M. Maurice Danse, premier avocat général hono­raire près la Cour militaire démontra avec finesse qui ne manquait pas de fermeté, que Maurice De Wilde n'avait pas tenu compte d'informations précises qu'il lui avait fournies à plusieurs reprises, depuis 1978, en sa double qualité de prison­nier de guerre 1940-1945, en tant que substitut de l'auditeur militaire et de magistrat ayant eu accès à des dossiers extrêmement importants. Poussé dans ses derniers retranchements, l'auteur de la série De Nieuwe Orde parut parfois accablé. Il conserva difficilement son calme; félici­tons-le d'y avoir réussi »[104] ; René Dewandre est surtout satisfait de l'attitude des officiers : « De toute façon, on ne pourra pas dire que «La grande muette» s'est tue, comme d'aucuns l'auraient peut-être souhaité. On peut même dire que ce sont les militaires qui ont apporté le plus d'animation ».­[105]  Mais quelques reproches pointent chez certains : « De nombreuses invitations ont été lancées. Il y en a telle­ment que si tout le monde devait s'y rendre, on se demande comment chacun trouverait le temps de placer son mot. La nuit entière n'y suffirait pas. Sans doute des abstentions sont-elles à prévoir. Il n'empêche que les candidats à la parole promettent de se presser en rangs serrés. Il y en aura trop pour que le débat soit fructueux. On sait que le nombre joue d'habitude au détriment de la clarté. Personne n'a le loisir d'exposer vraiment son point de vue. A fortiori, aucune discussion digne de ce nom n'est possible. C'est le coq à l'âne garanti. La chose est si connue qu'elle ne peut avoir échappé aux gens de métier de la BRT. On en arrive à s'interroger sur les véritables desseins de la grande maison du boulevard Reyers. D'autant plus que l'ordonnance du programme est conçue, elle aussi, comme pour épargner aux réalisateurs des émissions De Nieuwe Orde des critiques qui fassent mouche. Certes, il y aura un débat. Mais un débat contrôlé, canalisé, jugulé. Un débat à l'image de ceux qu'autorisent les régimes totalitaires. Les considérations sur les principes étouffent les questions de fond. Philosopher éloigne des réalités ».[106] Le débat de la BRT ne met pas fin aux actions de la Commission d'étude de la CAOB, ni aux protestations des officiers. Dès qu'ils apprennent que la RTBF diffusera L’Ordre nouveau, ils se mettent de nouveau en campagne comme nous le verrons dans le chapitre consacré à la RTBF.


Les livres

La Commission d'étude de la CAOB va aussi publier un livre pour répondre à Maurice De Wilde. Mais la forme que prendra celui-ci se modifiera selon les moyens financiers de la confédération. A l'origine : « Eu égard à l'attitude adoptée par les dirigeants de nos antennes nationales, un comité d'étude de la CAOB réunissant plusieurs généraux er. <...> a décidé de publier un livre blanc de nature à redresser les erreurs, à dissiper les mensonges et à combler les omis­sions ».[107] L'impression de cet ouvrage  de plus ou moins trente pages et à mille cinq cents à deux mille exemplaires par édition (format Belgique militaire, SROR) nécessiterait un budget d'environ cent cinquante mille francs comportant des frais d'envoi et les dépenses de lancement (trois conférences de presse à Bruxel­les, Liège et Anvers). Il serait destiné à toutes les publications de presse, aux bibliothèques, aux écoles, aux unités de l'armée, etc. en deux éditions (une francophone et une néerlandophone). Face à cette forte dépense, Pierre Eygenraam sollicitera l'aide de diverses associations, dont la Royal belge par la personne de G. Martin (PDG honoraire de la Royale Belge) qui accordera une aide de 10000 francs à la SROR[108].  Malheureusement pour la Commission, la publication d'un livre blanc ayant été repoussé à la quasi unanimité de nos associations (faisant partie de la CAOB), il est alors envisagé de publier un livre à lancer dans le commerce, sans l'intervention financière de la CAOB[109] C'est ainsi que les officiers s'adresseront aux éditions J. M. Collet[110].


Pressions

Albert Broekmans réagissant « voor aanleiding van een in de pers verschenen bericht als zou de KRO belangsteeling tonen voor de BRT-reeks over De Nieuwe Orde »[111] écrit une lettre au directeur de KRO[112] pour éviter que la télévision hollandaise ne retransmette l'émission de Maurice De Wilde. Afin d'amener la direction de la chaîne à changer d'avis, il évoque à la fois le parti pris, le manque d'objectivité et la volonté de  désinformation de Maurice De Wilde, les protestations de Léopold, d'Esméralda et de Robert Houbens, mais aussi[113] « sa funeste répercussion sur les rapports communautaires», argument étonnant pour la diffusion dans un pays unilingue néerlandais.­[114]

Il est soutenu par l'Union nationale des Croix de guerre belges[115] qui va demander à la «Nederlandse bond van oudstrij­ ders het veteranen Legioen Nederland»[116] d'intervenir égale­ment auprès de la KRO pour qu'elle refuse de diffuser L’Ordre nouveau. L'association néerlandaise écrira en effet une lettre où, s'ils admettent que « la diffusion d'un pro­gramme tel que L’Ordre nouveau soit une bonne affaire pour les organisations de radio-télévision »[117], ils demandent « aan­dacht te mogen vragen voor het ontzien van de gevoelens van hen die in de oorlog hun inzet heloen gegeven voor de bevrijding van de nazi-bezetting <...> voor onze maning hebben deze verdiend dat door en! allen al het vertoren van de film De Nieuwe Orde aanleiding kan zijn, dat er oude wonden bij onze belgische buren worden opengereter »[118]. Si le directeur des programmes documentaires de la KRO confirme bien que la chaîne a manifesté un intérêt pour L’Ordre nouveau et qu'en cas de diffusion « Het is echter voor de onlangs uitzending overgaan, dan zullen we een keuze maken uit de verschillende afleveringen en de over te nemen programma's bovendien moeten bewerken en bekorten », il n'accepte pas les critiques radi­cales (« radikale kritiek ») d'Albert Broekmans, car pour lui : « De BRT staat in Nederlandsbekend als een zorgvuldige Omroep, die een dergelijk delikaat projekt zeker niet zonder grondig historisch onderzoek op het scherm zou brengen ».[119] Finalement rien n'est diffusé.


Le Colloque de Louvain
[1].

A titre individuel (hors de la CAOB[2]), la section de Louvain de l'Amicale des officiers des campagnes 14-18 et 40-45 va organiser le 13 avril 1984 au Quartier logistique / caserne d'Heverlee sa «Journée nationale AOC-VOV-Louvain»[3]. La séance académique est consacrée cette année-là aux émissions BRT - RTBF consacrées à La grande muette, dans la série L’Ordre nouveau[4]. Trois orateurs prennent la parole : Gustave Rens, Albert Broekmans dernière Maurice Danse. Ce dernier, après avoir expliqué ses rapports avec Maurice De Wilde (questionnaire de 1978) dernière pourquoi il s'est lancé dans des recherches au sujet de la captivité, parle de la vie dans les camps dernière développe des chapitres tels que L'Accueil dernière l'adapta­tion dans les oflags, Les Cercles dernière les mouvements, Le Prix de la résistance dernière des évasions, La Délégation de l'OTAD, Le Microcosme de la Belgique en guerre dernière L'Exode (l'évacuation de Prenzlau)[5].  Les trois exposés seront suivis d'un débat avec Pierre Eygenraam comme modérateur.


L'UFAC dernière la  FUNAC

L'Union des Fraternelles de l'armée de campagne pro­teste faiblement contre la première émission de la série[6] où sont montrés des membres de la fraternelle défilant devant le Roi le 25 octobre 1936[7] : « Des séquences montrent en effet des anciens combattants défilant pendant l'entre-deux-guerres devant le Roi, le chapeau levé ou la main agitée dans un salut chaleureux ». Ils nient que le bras tendu de certains vétérans soit, comme le laisse penser Maurice De Wilde, l'expression de leurs idées fascistes : « Ce spectacle réconfortant où s'exprime l'attachement à la personne royale a été interpreté abusivement comme un témoignage du ... rexisme de nos vétérans ! L'expres­sion de leur ferveur patriotique serait traduite par autant de bras tendus pour le salut fasciste ! Une fois de plus, la manière de présenter les choses s'avère subjective dernière donc trompeuse ».[8] Mais, puisque la CAOB a réagi, l’UFAC ne s'élève plus à titre individuel contre les émissions.   

Parallèlement aux activités de la CAOB, le Front unique national des anciens combattants publie un Livre blanc des anciens combattants[9] qui, s'il est présenté par Jean Gabriel comme une réponse à L’Ordre nouveau, ne fait pas allusion à l'émission.


L'affaire Pappens

L’Ordre nouveau aura un prolongement que même son auteur ne soupçonnait pas. Si les réactions des associations patriotiques dernière de la résistance pouvaient être prévues comme nous l'avons vu pour Léon Degrelle, si l'opposition des officiers mis en cause dans quatre émissions est explicable, l'attitude des soldats dernière sous-officiers (dernière plus particulièrement des «anciens du stalag 1A») surprend d'autant plus que comme le reconnaît René Pappens lorsqu'il explique le début de l'affaire : « Figurez-vous que pendant toutes ces émissions, si on parle beaucoup des officiers, on parle aussi des sous-officiers dernière des soldats pendant vingt ou trente secondes, alors, trente secondes pour en dire du mal, c'est quand même un peu fort­! »[10]


Les origines                                                               

En effet, à la fin du deuxième épisode de La grande muette[11], après avoir parlé du rapatriement des officiers de Prenzlau, Maurice De Wilde  commence : « Met een aantal Belgische Krijgsgevangenen uit een Stalag, een kamp voor niet officieren is niet heel wat anders gebeurd. Dat verteldt u iemand van het Waals legioen », suit un dialogue entre Maurice De Wilde dernière l'of­ficier de la légion wallonie M. : « Ce sont des prison­niers de guerre sortant d'un stalag de Prusse orientale, des environs de Köningsberg. Ces gens ont traversé plus de 80 kilomètres de ligne russe dernière par hasard sont arrivés dans le secteur de la Légion Wallonie ».Maurice De Wilde : « Par hasard? » M. : « Par hasard : tout ce passait par hasard, dernière ils ont demandé d'eux-même à être intégrés dans les rangs de la Légion ». Maurice De Wilde : « En hebben ze dan de uniforme aange­trokken ? » M. : « Ils ont reçu l'uniforme, mais disons, que par coquetterie, par esprit patriotique, ils ont gardé par exemple leur bonnet de police, le fameux bonnet à floche ». Maurice De Wilde : « Met een Waffen-SS uniforme ? » M.: « Avec un uniforme de SS ». Maurice De Wilde : « Dat moet nogal een zicht geweest zijn ! » M. : « Nous n'étions pas à cela de près, c'était la fin de la guerre ». Maurice De Wilde : « Die zijn dan meegevoerd naar het Belgisch gerecht ... » M. : « Ils ont fait toute la retraite de Poméranie en notre compagnie ». Maurice De Wilde : « Hebben ze nog gevochten ? » M. : « Ils n'ont pas eu l'occasion de combattre. Les combats étaient terminés ! »[12]

C'est cette interview anecdotique rattachée hors de propos, à l'extrême fin de l'émission qui déclenche l'irrita­tion de Raymond Pappens[13] qui lui oppose des arguments de types historiques dernière psychologiques. Le premier «argument historique» vise à démontrer que les déclarations du SS sont inconciliables avec les repères de temps dernière d'espace qu'elles contiennent : « Nous pouvons à présent mieux situer dans le temps la période visée par le SS L'Armée rouge commença la conquête de la Poméranie dans les derniers jours de février 1943 dernière la termina vers la fin du mois de mars. Mais d'autre part, le SS dit que les prisonniers de guerre belges auraient été en compagnie de son unité durant les derniers jours de la guerre, c'est-à-dire, fin avril jusqu'au 8 mai. Mais à cette époque, les Soviétiques termi­naient la conquête du Brandebourg dernière pénétraient profondément dans le Mecklembourg ».[14]  Le second «argument historique» basé sur la composition des camps, tente aussi de prouver que le témoin de Maurice De Wilde n'est pas crédible : « Les prisonniers de guerre belges ont été mêlés au Français depuis 1940. Dans tous les Kommandos de travail ils ont été traités pratiquement comme les ressortis­sants d'une seule dernière même nation. <...> Les français dernière Belges ont quitté la Prusse Orientale ensemble dernière sont restés mêlés sur les routes de cette exode (sauf peut-être un seul groupe, venu du camp central, conduit par l'adjudant Smets, au sein d'une colonne de différentes nationalités). Il est donc très peu vraisemblable que les SS Wallons aient rencontré un groupe de prisonniers de guerre du stalag 1A composé de Belges exclusi­vement. Il y avait 35 OOO Français en Prusse Orientale, on peut imaginer des groupes composés de Français exclusive­ment, mais là où il y avait des Belges, proportionnellement peu nombreux, il y avait toujours des Français. »[15] Enfin, René Pappens ajoute à ces deux «raisons d'invrai­sem­blance» ce qu'on peut appeler «un argument psychologique» qui, s'il peut paraître naturel, ne sera jamais plus évoqué ni par René Pappens, ni par son avocat : « Des prisonniers de guerre Belges du stalag 1A, ayant pris la route vers leur pays lors de la pénétration soviétique en Prusse-Orientale, en janvier 1945 au plus tard, auraient couvert plusieurs centaines de kilomè­tres, de la Prusse à l'Oder. Puis, aux derniers jours de la guerre, quand tout le monde s'attendait à l'arrivée des vain-   queurs alliés (ici les Russes), quand tous se rendaient compte que l'Allemagne était «Kaput», auraient renoncé à poursuivre leur chemin, à revoir femme, enfants dernière parents dernière se seraient engagés dans la SS moribonde pour redresser une situation que les SS Walons eux-même estimaient perdue. Tout cela à la suite de cinq années de captivité, d'attente de ce moment du retour au pays, années pendant lesquelles rien n'a pu les faire vaciller dans leur détermination de «tenir» ».[16]

Si l'exposé des faits est assez simple, la plainte déposée par René Pappens entraînera une longue bataille juridique qui n'est pas encore terminée à l'heure actuelle.


Le déroulement de la procédure.

L'affaire dure depuis 5 ans, tous les jugements ou arrêts ont été rendu sur des questions de procédure. Jamais personne n'a examiné le fond de l'affaire au grand désespoir de Maurice De Wilde : « Je voulais toujours essayer qu'on parle du fond de l'affaire, on n'a pas examiné si c'était vrai ou pas, jamais, donc c'est la cinquième fois, maintenant on est devant la sixième, mais ces cinq fois on a examiné seulement : que si le tribunal en question est compétent ».[17]

A l'origine, René Pappens est contacté par des amis anciens prisonniers de guerre heurtés par une partie de L'Ordre nouveau.[18] Après un court échange de correspon­dance avec la BRT[19], il dépose plainte pour calomnies à l'Audito­rat militaire (le 20 août 1982), à la fois contre la BRT, De Wilde dernière son témoin inconnu conjointement respon­sables de ce qui s'est passé, « quitte à laisser la justice désigner lequel des trois est responsable »[20]. En fait, René Pappens dépose d'abord cette plainte contre inconnu, c'est-à-dire contre l'interlocu­teur de Maurice De Wilde (dont ce dernier refusa de donner le nom). Après la mort du témoin René Pappens se retourne contre l'auteur de L’Ordre nouveau[21]­. Mais, l'auditorat militaire se déclarant incompétent, le 9 septembre 1982, la plainte est transmise au procureur du roi près du tribunal de première instance de Bruxelles. Notons que si René Pappens attaque Maurice De Wilde, il ne le fait pas en tant qu'offi­cier mais comme ancien sous-officier prisonnier de guerre du stalag 1A. De plus, s'il a esté à titre personnel, il a eu immédiatement l'appui de l'Amicale nationale des anciens prisonniers de guerre belges du stalag 1A (Prusse-Orien­tale)[22] qui sera coplaignante. Dans une lettre au procureur du roi, où après avoir résumé l'affaire, René Pappens, lui demande « de faire préciser au témoin de Maurice De Wilde les lieux, dates dernière nombre de prisonniers belges ou d'autres nationalités qui sont visés par ses déclara­tions, lui faire préciser toute l'histoire de ses engagement dernière en particulier où, quand, les prisonniers de guerre devenus SS se sont séparés de la Légion Wallonie à la fin de la guer­re »[23]. Mais pour cela, il faut identifier le SS de la BRT[24] C'est ici que commence l'affaire pour Maurice De Wilde : «J'étais ici dernière je reçois un coup de téléphone du commissaire de la Police judiciaire auprès du Parquet de bruxelles dernière il me dit «Il y a un Monsieur Pappens qui a intenté un procès dernière je dois vous interroger». Je lui ai dit de venir chez nous [à la BRT], il est venu dernière il me disait : «je vous demande le nom dernière l'adresse de l'Ancien de la Légion Wallonie qui a déclaré ça à la TV»[25] Le témoin qui avait dans un premier temps accepté que l'on dise son nom, se ravise sur le conseil de Maurice De Wilde »[26] qui accepte sa décision. C'est là pour la première fois que le Commissaire m'a dit : «attention vous êtes fonctionnaire à la BRT, si vous refusez de donner le nom, vous entravez le cours de la justice, dernière ça pourrait devenir dangereux. Si vous êtes condamné, vous ne pourrez pas rester à la BRT <...> dernière l'affaire a continué ».

L'affaire continue en effet, mais c'est Maurice De Wilde seul qui est accusé : « Je dois comparaître devant le juge d'instruc­tion qui me demande le nom de la personne qui entre-temps était mort dernière moi je lui disais : «ça ne vaut plus la peine, parce qu'il est mort», dernière il me dit «vous pouvez me donner le nom de sa veuve». Je refuse car j'avais téléphoné à la veuve qui m'a prié de respecter la volonté de son mari <...> Alors, lui aussi a commencé à dire que c'était dangereux <...>. Si j'avais donné le nom, il n'y aurait pas eu de procès pour moi ».[27] 

Après l'instruction, l'affaire vient à l'audience de la chambre du conseil du tribunal de première instance de Bruxelles le 21 avril 1983 ou selon La Libre Belgique « Tant le représen­tant du Ministère public que le juge d'instruction avait demandé le classement sans suite de la plainte ». Toutefois, la présidente de la chambre du conseil, section néerlandai­se[28],­ met «la cause en délibéré» dernière le 10 mai 1983, demanda un complément d'instruction[29].

A ce moment seulement intervient Me Jean Botson[30] qui va devenir l'avocat de René Pappens. Il lui a été recommandé par Maurice Danse dernière se déclare prêt à intervenir au nom de la Frater­nelle des anciens prisonniers de guerre à titre gracieux pour autant que la procédure se déroule en langue française[31]. Maurice De Wilde s'est fait assister par Me Denys[32] qui est l'avo­cat qui travaille pour la BRT dernière « quand ça a continué sans la BRT, [j'] ai pris le même, il était au courant »[33]. Le 20 septembre 1983, lors d'une nouvelle séance de la chambre du conseil du tribunal de première instance de Bruxel­les, bien que de nouveau le représentant du parquet dernière le juge d'ins­truction formulèrent leur demande de classement de l'affaire, « à la surprise générale »[34], la présidente se prononça pour le renvoi de Maurice De Wilde devant le tribunal correctionnel parce « qu'il avait refusé pendant l'instruction de livrer ses sources d'information, [en] invoquant le secret profession­nel »[35].

En plus d'accuser la BRT dernière Maurice De Wilde de calom­nies, dernière diffamation. Pappens dernière son avocat tentent en agitant la menace de poursuites, de faire pression sur la RTBF dans le but d'empê­cher la diffusion de L’Ordre nouveau (ou tout au moins de l'amener à supprimer la séquence litigieuse). Dès juillet 1983, des rumeurs relatives au projet d'une diffusion de L’Ordre nouveau sur la RTBF[36] amènent Jean Botson à juger opportun que René Pappens adresse à l'administrateur général de la RTBF, une lettre l'informant officiellement de la plainte en diffamation déposée contre Maurice De Wilde[37]. Dans la lettre du 2 août 1983 souhaitant éviter qu'à l'occasion d'une diffusion sur les antennes de la RTBF, les propos diffamatoires précédemment diffusés par le BRT soient de nouveau relatés, René Pappens « demande à Robert Wangermée de prendre toutes les mesures nécessaires, notamment en recueil­lant auprès de tous les anciens prisonnier de guerre du stalag 1A <...> les informations complémentaires de nature à rectifier la grave erreur commise avec les répercussions <...> qui en ont découlé »[38]. Robert Wangermée répondra qu'il va attirer l'atten­tion des responsables sur la plainte déposée par René Pappens dernière qu'il leur a demandé de procéder à une vérification attentive du contenu du passage incriminé du reportage de la BRT avant toute diffusion[39]. Malheureusement, rien ne précise quels sont les responsables en question, ce peut être Jacques Cogniaux (responsable de l'adaptation française) ou le futur «comité scientifique pour la préparation des débats»[40] qui se réunira pour la première fois le 27 octobre 1983. Dans l'hypothèse où une suite favorable ne serait pas réservée à ses requêtes, Jean Botson avait le projet d'introduire devant le président du tribunal de première instance de Bruxelles, une action en référé « tendant à interdire la diffusion de la séquence incrimi­née »[41]. Mais ce projet ne fut suivi d'aucune réalisation. D'autant plus que l'attitude de la RTBF n'était pas claire quant à la diffusion ou non des séquences litigieuses.[42]

En décembre 1983, René Pappens écrit une lettre à Jean Botson où il s'inquiète de la décision finale de la RTBF de diffuser L’Ordre nouveau dans son intégralité, y compris la séquence à l'origine de «sa» plainte. Il attribue cette décision à l'action des «groupes de pression», sans doute désireux de poursuivre la déstabilisation du régime, qui ont fait valoir « que toute omission équivaudrait à une censure préalable ».[43] La certitude de rediffusion de la série amène Jean Botson à contacter Jean Stengers pour lui faire part des poursuites dirigées contre Maurice De Wilde[44] ce qui amènera le Comité scientifique pour la préparation des débats à délibérer sur l'«Affaire Pappens». Ils décideront que s'il paraît souhaitable d'inviter un représentant des Anciens du Stalag 1A lors du débat qui suivra l'émission la participation du Colonel Pappens à ce débat est impossible par le fait du  procès qu'il a intenté à Maurice De Wilde.[45] Peu après, comme il l'avait déjà fait pour Robert Wangermée,Jean Botson informera, Pierre Devos[46] des poursuites dirigées contre Maurice De Wilde, mais aussi, dernière c'est nouveau, de son intention de lancer de nouvel­les poursuites contre la RTBF, au cas « où aucun changement ne serait apporté à la séquence calomnieuse »[47] : « J'ai le sentiment que si l'émission à la suite de laquelle une plainte du chef de calomnie a été déposée contre Maurice De Wilde est à nouveau diffusée sur les antennes de la RTBF, ma cliente [l'Amicale des anciens prisonniers de guerre du stalag 1A] doive envisager le dépôt d'une nouvelle plainte »[48]. Pierre Devos soumet la lettre au Comité scientifique qui décide lors du débat suivant la 13è émission de L’Ordre nouveau qu'il ne sera pas fait mention de l'affaire du stalag 1A, le procès intenté à Maurice De Wilde étant en cours[49]. A partir de ce moment, René Pappens dernière son avocat cessent de dispercer leurs efforts. Ils ne se préoccupent plus d'interdire la diffusion de L’Ordre nouveau à la RTBF, mais se consacrent uniquement au procès en cours contre Maurice De Wilde[50]. Notons que Jean Botson avait tenté d'amener la SROR dernière l'Association des officiers en service actif à agir également en justice pour faire interdire la diffusion des passages litigieux de L’Ordre nouveau[51], mais aucune de ces associations n'a donné suite à sa demande.

Avant le passage devant la vingtième chambre flamande du tribunale correctionnel de Bruxelles prévue pour le 23 mars 1984[52], Maurice De Wilde  apporte un élément nouveau à l'affaire : «entretemps pendant le procès, j'ai voulu trouver évidemment d'autres témoins, puisque pour renforcer ma position je suis allé à la recherche d'autres témoins, j'en ai trouvé trois, trois qui étaient là, un des trois m'a raconté que c'était dans une école où ils allaient dormir dernière c'est là qu'il y a eu ces gens qui ont retiré l'uniforme»[53]. Et il demande au procureur du Roi de citer ces trois personnes en vue d'être entendues en qualité de témoin lors de l'audience »[54]. Malheu­reusement pour lui, le 23 mars, seuls les avocats qui s'op­posent dans cette affaire ont pris la parole pour se quereller au sujet de la procédure. De plus, le «président M. Maréchal a été obligé de remettre le procès [au 19 août] parce que les avocats des deux parties déposaient chacun des conclusions qui n'avaient même pas été transmises au Ministère public tandis que l'avocat du prévenu n'avait pas voulu transmettre ce même document à son confrère dernière adversaire ». Si M. Botson a regretté la remise du procès, son adversaire avait déclaré «r­ien n'est urgent ni vital dans cette affaire. Il s'agit d'une histoire vieille de plus de quarante ans»[55]. Quoi qu'il en soit, la défense annonce qu'elle plaidera l'incompétence du tribunal correctionnel à juger ce qu'elle estime être un délit de presse.[56] En effet toute l'affaire va se jouer autour de la question de savoir si «les faites reprochés à Maurice De Wilde sont ou non constitutif d'un délit de presse au sens donné à cette notion par la doctrine dernière la jurisprudence»[57]. Pour la défense, «le fait qui est reproché au prévenu [Maurice De Wilde] serait constitutif d'un délit de presse dont il ne pouvait devoir répondre que devant la Cours d'Assise»[58]. Par contre Jean Botson va essayer de faire reconnaître le contraire[59] en déposant pour la partie civile des conclusions qui « tendant essentiellement à démontrer que le travail Maurice De Wilde n'étant pas écrit, n'est pas couvert par la Constitution »[60] dernière ne peut donc être jugé comme délit de presse : «Attendu en effet que la doctrine dernière la jurisprudence proclament avec une constance dernière unanimité qu'une des conditions substantielles d'un délit de presse est l'existance d'un écrit, l'article 11 du décret du 20 juillet 1831»[61] «imposant en effet au jury de décider, avant de s'occuper de la question de savoir si l'écrit incriminé renferme un délit, si la personne présentée comme auteur du délit l'est réellement. <...> Que l'expression d'une opinion par la voie de la radio dernière de la télévision ne peut être jugé, - si elle est considéré comme délictueuse. Que par les cours dernière tribunaux correctionnels»[62] <...> «Attendu en outre que le décret du 28 décembre 1979 portant statut de la BRT <...> prescrit en son article 23 que l'excercice d'une fonction à caractère journalistique (situation dans laquelle le prévenu se trouve à la BRT) est notamment incompatible avec l'excercice de fonctions dans la presse écrite».[63] De plus, pour éviter que la défense n'allègue que la relation de l'événement critiqué par les plaignants ait été exprimée dans un écrit imprimé dernière diffusé à un grand nombre d'exemplaires,[64] il affirme qu'en «raison de sa diffusion de loin inférieure à celle de l'émission télévisée critiquée, cet écrit ne peut être considéré que comme un élément accessoire du délit dont le prévenu doit répondre; qu'en outre il a un caractère exclusive­ment naratif en l'absence manifeste de toute expression d'une opinion, d'une pensée ou d'un sentiment au sujet de l'événement relaté, ce qui suffit pour qu'il ne puisse être considéré comme constitutif d'un délit de presse».[65]

De nouveau, le 19 avril 1984, le président de la vingtième chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, M. Maréchal, renvera l'affaire au 24 mai où il «fera connaître  si la plainte pour calomnie dernière diffamation <...> est de la compétence de ce tribunal ou de celle  de la cour d'assises». Une fois de plus, partie civile exceptée, le ministère public (substitut du procureur du Roi De Bruyne) dernière défense se sont prononcé pour «l'incompétence du tribunal au profit de la cour d'assises du Brabant».[66]

Bien qu'elle n'apporte rien de neuf à l'évolution de l'affaire, cette séance du 19 avril révèle une fois de plus les contra­dictions de L’Ordre nouveau dernière de son auteur. Il ne sait de nouveau choisir entre le statut de l'Historien dernière celui de journaliste[67]. Même M. Bailly qui rapporte la séance dans Le Soir se laisse prendre à ce malentendu. Et cela comme l'avocat de Maurice De Wilde qui utilise certainement cette confusion. D'une part toute sa plaidoierie est basée sur la démonstration que le travail de son client est celui d'un journaliste de la presse au sens large : «A l'appui de la thèse du délit de presse, M. Denys a combattu la mise de la télévi­sion au banc des productions de presse. S'il en allait ainsi, a-t-il dit, les émissions télévisées ne seraient pas protégées par la Constitution qui interdit la censure de presse».          Mais d'autre part, l'avocat tente de démontrer qu'on ne peut juger l'historien en Maurice De Wilde : «Il serait anormal a répliqué la défense, qu'un tribunal correctionnel soit appelé à juger la démarche d'un historien». Maurice De Wilde abonde dans le sens de son avocat en confirmant qu'il se sent journaliste : «Invité à s'exprimer devant le tribunal Maurice De Wilde, après avoir assuré qu'il se tenait pour un journaliste lança quelques traits ». Néanmoins, il affirma sans frémir par rapport à ce qu'il a dit auparavant : «Qu'il s'agira au fond de déci-  der de l'étendue des droits d'un historien qui affronte le mécontentement d'acteurs de telle ou telle péripétie».[68]  «Le public ne peut-il avoir connaissance que des aveux des résignés ? Et s'il en est ainsi, une reconstitution historique valable est-elle possible ? N'y avait-il d'alternative que dans le silence».[69]

Le 24 mai 1984, la vingtième chambre du tribunal correc­tionnel de Bruxelles se déclare incompétente à connaître des poursuites engagées contre Maurice De Wilde car «si le fait qui lui est reproché était déclaré établi, il devrait, selon le tribunal, être considérée comme un délit de presse» suivant ainsi les avis du Ministère public et de la défense. Le tribunal ira même plus loin dans son refus des arguments de Jean Botson (partie civile) au sujet de la qualité d'écrit et de presse de L’Ordre nouveau : «le tribunal considère que si les faits relatés à la page 123 de l'ouvrage écrit par Maurice De Wilde ne comportait pas l'énoncé d'une pensée et d'une appré­siation, celle-ci pourrait être recherchée soit dans les passages voisins, soit dans la préface ou encore dans le titre de l'ouvrage. Concernant l'émission de télévision, le tribunal considère qu'un lien de connexité existe entre elle et entre» «l'ouvrage imprimé en manière telle que la cour d'assises avait elle aussi à connaître de la calomnie qui avait fait l'objet de l'émission télévisée»[70]. En bref, c'est normalement la cour d'assises pour Maurice De Wilde. Mais paradoxalement le Parquet qui précédemment, par l'intermé­diaire du substitut du procureur du Roi, s'est prononcé pour l'incompétence du tribunal correctionnel[71] va interjeter appel[72]. Jean Botson le rejoint un peu à contrecoeur: «J'ai estimé indispensable d'exercer le même recours au nom de la partie civile <...>. Il eut en effet été illogique que le souhait du Parquet de voir  réformer ce jugement d'une compé­tence ne soit pas appuyé par l'Amicale du stalag 1A et vous-même [René Pappens] »[73].

A ce moment apparaît une divergeance qui peut en partie avoir une influence dans le cours de l'affaire. Selon le script de l'émission flamande et selon la transcription réalisée par la partie civile, l'officier de la Légion Wallonnie aurait déclaré : «Ce sont des prisonniers de guerre sortant d'un stalag de Prusse orientale, des environs de Köningsberg. Ces gens ont traversé plus de 80 kilomètres de lignes russes et, par hasard sont arrivés dans le secteur de la Légion Wallonnie».[74] Dans l'émission diffusée à la RTBF le 1er novembre 1984, il déclare : «Ce sont des prisonniers de guerre sortant d'un stalag de Prusse orientale des environs de Köningsberg, le stalag 13A si mes souvenirs sont bons. Les gens ont traver-»  «sé plus de 80 kilomètres de lignes russes et, par hasard, sont arrivés dans le secteur de la Légion Wallon­nie».[75] C'est seulement à partir du 10 décembre 1984, après la diffusion à la RTBF que cette divergeance a été ramar­quée par la partie civile. D'autant plus que les différentes éditions de l'ouvrage extrait de L’Ordre nouveau (tant en néerlandais qu'en français) ne font pas mention de cette allusion au stalag 13A.

L'équipe de De Nieuwe Orde qui avait coupé ces quelques secondes d'interview a livré pour la diffusion à la RTBF une version intégrale de celle-ci. L'équipe BRT a pu décider de suppri­mer ce passage parce que le légionnaire se trompe complè­tement quant au nom du camp[76] ou pour des raisons techniques tout simplement. Quoi qu'il en soit, cette affaire montre que les deux parties vont se battre sur la forme sans toujours avoir une bonne connaissance du fond. Par exemple, Jean Botson dans la lettre révélant le problème croit que Maurice De Wilde avait interviewé un autre légionnaire : «Vous aurez vraisemblable­ment été informé que lors de cette diffusion sur les antennes de la RTBF, Maurice De Wilde paraît avoir interrogé un autre ancien membre de la Légion Wallonnie Waffen-SS, qui était cette fois photographié de face et qui a fait allusion à d'anciens prisonniers du stalag 13A et non point d'anciens prisonniers d'un stalag de Prusse Orientale».­­[77] Or, si déjà le fait de parler de Prusse orientale iden­tifie bien de quel témoin il s'agit, dire que le légionnaire était photographié de face suggère que du côté flamand il tournait le dos, ce qui est faux. D'autant plus qu'un seul des quatre intervenants (J. Inghels, l'officier de liaison de la Légion flamande auprès de Léon Degrelle, les officiers de la Légion Wallonnie G. et M.), l'officier G. parle dos à la caméra d'une rencontre avec des officiers et non avec des soldats. Encore actuellement, René Pappens a une vue confuse de la succession des interviews : «Le gars en question, nous ne l'avons jamais identifié, il est passé sur les écrans, j'ai sa photo, et bien ce gars déclare en substance qu'un nombre de prisonniers belges du stalag 1A et dans une autre émission du stalag 13, ce qui prouve qu'il n'est pas certain, mais il donne même des précisions par la suite, des prisonniers wallons, des environs de Köningsberg».[78] Si peut-être la BRT a coupé le témoignage, elle n'y a pas ajouté une seconde[79] .

Les erreurs des deux principaux protagonistes de l'affaire est d'autant plus étonnante que dans Ceux du 1A est paru un appel demandant l'identification du témoin, ce qui démontre une vue plus claire de la situation : «Dès septembre, la RTBF va reprendre la série L’Ordre nouveau qu'elle diffuse en français. Il y a dix-sept émissions et celles concernant l'armée de 1940 sont les numéros 11-14. C'est à la fin de la 12ème émission qu'apparaît un SS wallon qui prétend que les anciens du IA se seraient engagés à la SS Wallonnie durant les derniers jours de la guerre ! (En Poméranie). Soyons attentifs à la fin de la 12è émission. Il faudrait que ceux qui reconnai­traient ce SS, qui apparaît de face sur l'écran, donne tous les renseignements utiles au secrétariat national. Il y va de votre honneur».[80] L'important pour Jean Botson est que s'il est reconnu, et c'est le cas, le légionnaire parle bien du 13A. L'Amicale du stalag 1A ne paraît plus soutenir René Pappens : «Car l'Ami­cale des Anciens du Stalag 1A ne me paraît plus pouvoir critiquer la diffusion sur les antennes de la RTBF de la séquence qui vise des anciens prisonniers du stalag 13A. Seuls des anciens prisonniers qui ont séjourné dans ce dernier camp pourraient se plaindre cette fois comme les anciens du stalag 1A l'ont fait précédemment, en ce qui concerne l'émission de télévision».[81] Mais en fait, le témoin donne tant de précisions pour impli­quer le stalag 1A (sans être sûr du numéro du stalag) que l'Amicale peut toujours se sentir lésée (d'autant plus que l'allusion à l'épisode dans le livre de Maurice De Wilde ne reprend pas l'anecd­ote du 13A.

L'audience en recours excercée contre le jugement du 24 mai de la vingtième chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles est fixée pour le 10 décembre 1984[82] devant la neuvième chambre de la cour d'appel de Bruxelles. Mais après réquisitoire du ministère public, la suite des débats est renvoyée au 19 février 1985[83]. Le 19 février 1985, la neuvième chambre de la cour d'appel de Bruxelles confirme le jugement rendu en première instance par la vingtième chambre du tribunal correctionnel de Bruxel­les[84]. C'est-à-dire qu'elle s'est à son tour déclarée incompé­tente car, selon elle, il s'agit d'un délit de presse qui relève de la cour d'assises. Par sa décision qui déboute une fois de plus l'argumentation de la partie civile, la cour d'appel rend «un arrêt qui constitue bien une reconnais­sance implicite que ce que la radio et la télévision sont des moyens de presse au même titre que les journaux quotidiens et périodiques »[85]. Cet arrêt pouvant faire jurispru­dence clarifie la situation des médias audiovisuels face à la loi : «Désormais, on ne se pose plus la question de savoir si un journaliste de télévision peut se rendre au même titre que ses confrères de la presse écrite coupable d'un tel délit [presse]». Contraire­ment à ce que souhaite Jean Botson, le prési­dent de la neuvième chambre de la cour d'appel[86]  dit «qu'il fallait entendre la Constitution dans son esprit et non dans sa lettre».[87] C'est-à-dire que «si le  texte de notre Constitution parle en français délit de presse et en néerlandais "druk pers" - littéralement « presse imprimée » c'est uniquement parce que le constitu­ant de 1831 ne pouvait pas deviner l'essor des nouveaux moyens de communica­tion de masse».[88]

Mais personne ne s'y trompe. Le chemin de la cour d'assise est encore long : «l'affaire sera-t-elle pour autant renvoyée aux assises ? Rien n'est moins sûr <...> S'il y a un délit dans l'affaire de L’Ordre nouveau, il ne peut s'agir que d'un délit de presse, donc à juger devant un jury d'assises. Mais de là à affirmer que la plainte passera effectivement devant la cour d'assises il y a un pas que nous ne franchirons certes pas».[89] D'autant plus que, la partie civile ne désirant pas de procès de presse, n'a plus que trois possibili­tés «une renonciation à toute poursuite d'un quelconque procès, l'introduction d'un pourvoi en cassation si le ministère public prend l'initiative de se pourvoir lui-même devant la Cour de cassation, si le ministère public ne se pourvoit pas en cassation, l'introduction d'une action civile en paiement de 1 franc symbolique à titre de dommages et intérêts avec publication aux frais de Maurice De Wilde du jugement à intervenir dans plusieurs journaux, devant un tribunal de première instance de la région wallonne et de préférence devant celui de Namur dont la compétence territoriale me paraît difficilement discutable». Jean Botson choisit la dernière solution[90]  et si effectivement le ministère public s'est abstenu d'introduire un pourvoi en cassation, «le dossier est [pourtant] soumis d'office à la cour de cassation pour qu'elle procède comme le code de procédure pénale l'exige à un « réglement de juges » »[91].

Le 28 mai 1985, la dixième chambre de la Cour de cassa­tion, après avoir dans ses attendus, enuméré l'ensemble des précé­dentes décisions des cours et tribunaux (surtout l'arrêt de la cour d'appel), va annuler l'ordonnance rendue le 20 septembre 1983 par la chambre du conseil du tribunal de première instance de Bruxelles[92] et renvoit la cause à la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bruxel­les.[93]  La chambre des mises en accusation va alors devoir se prononcer sur le point de savoir si Maurice De Wilde doit être renvoyé devant la cour d'assises, si l'instruction ouverte à sa charge doit être complétée[94] ou s'il peut bénéficier d'une ordonnance de non-lieu[95]. Le 7 novembre 1985, la chambre des mises en accusation de la cours d'appel de Bruxelles rend un arrêt de non-lieu[96] «au motif que des charges suffisan­tes n'ont pas été réunies à l'égard de Maurice De Wilde»[97] rendu plus facile, si pas néces­saire par le désistement de la constitu­tion de partie civile de la part à la fois de René Pappens et de l'Amicale des anciens prisonniers de guerre du stalag 1A[98]. Ce désistement a été fait sur le conseil de Jean Botson pour «éviter le prononcé par la chambre des mises en accusation de la cour d'appel d'un arrêt ordonnant le renvoi de Monsieur Maurice De Wilde devant la cour d'assises du Brabant siégeant en langue néerlandaise en raison du choix fait par ce dernier dans la procédure pénale qui a été entamée».[99] 

Libéré sur le plan pénal, Jean Bodson pourra conseiller à ses clients d'intro­duire une action civile ce qui sera annoncé, par Nicolas Mathy aux membres de l'Amicale nationale des anciens prisonniers de guerre belges du stalag 1A en septembre 1985, donc avant l'arrêt de la chambre des mises en accusation : «Notre amicale a d'autre part décidé d'intro­duire contre Maurice de Wilde, <...> une action civile fondée sur le grief d'avoir fautivement et inexactement relaté l'incident que vous connais­sez, action tendant d'une part à sa condamna­tion au paiement à titre de dommages et intérêts d'une somme d'1 franc à titre symbolique et surtout d'autre part à la publication aux frais de Maurice De Wilde dans une dizaine de journaux édités en français et en néerlandais du texte complet du jugement qui sera prononcé».[100] La substitution  d'un procès civil à l'action intentée jusqu'à présent devant une juridiction pénale présente l'avantage pour les plaignants de «ne pas exiger la preuve de l'existence dans le chef de Monsieur De Wilde d'une intention méchante à l'égard des anciens prisonniers de guerre du stalag 1A, la preuve d'une simple faute déontologique suffisant pour réclamer réparation du préjudice qu'a causé la diffusion de son récit dans des écrits ou par la voie de la télévision».[101]  De plus, Jean Botson fixera son choix sur la juridiction civile de Gembloux[102] «J'ai essentiellement usé dans cet avant-projet du texte figurant à la page 179 de l'édition française»[103] «de l'ouvrage intitulé L’Ordre nouveau, en rai­son du lieu de son édition à Gembloux»[104], ce qui permet d'intro­duire la demande devant une juridiction où la procédure se déroule obligatoi­rement en langue française.[105]

Mais le changement le plus significatif est celui des requérants. Si jusqu'ici, la plainte venait de René Pappens, d'abord puis de l'Amicale du 1A ensuite. Pour l'action civile le principal requérant est l'ASBL « Amicale des anciens prisonniers de guerre du stalag 1A » suivi d'une série de requérants[106] individuels à titre subsidiaire destinés «à prendre la place de l'Amicale des anciens prisonniers de guerre du stalag 1A au cas où elle n'aurait pas la qualité pour demander la réparation de préjudice moral causé à ses mem­bres»[107] et René Pappens n'apparaît parmi les autres coplai­gnants qu'en huitième position alphabétique. L'affaire Pappens devient l'affaire 1A. Le 18 février 1986, Jean Botson introduit l'action contre Maurice De Wilde auprès du juge de Paix du canton de Gembloux. L'affaire est toujours en cours et devrait être jugée en octobre de cette année.[108]  

 


Notes

[1] Programme officiel de la Journée nationale VOV-AOC le vendredi 13 avril 1984 à Louvain dans Lettre de G. Vertenten [président de la section de Louvain de la VOV-AOC] à Maurice Danse, Louvain, 14 février 1984 - Pierre Eygenraam, Réminiscence sans gloire. La reddition de Gand en mai 1940. Quand la 5è colonne minait nos unités... dans Pallas (25ème anniversaire), A.O.S.A., mars 1986, p.21.

[2] Individualité toute relative, puisque Pierre Eygenraam est à la fois vice président national et président de la section d'Anvers de l'AOC-VOV 1914-1918 / 1940-1945 et principal polémiste de la CAOB grâce à ses nombreux articles. (Voir sa biographie). De plus, les invités sont tous officiers impliqués dans l'opposition à Maurice De Wilde.

[3] Chaque année, l'AOC-VOV 14-18 et 40-45 organise une journée nationale à divers endroits généralement dans les casernes pour des raisons financières. En 1984, la journée s'est déroulée à Louvain.
* Interview d'Albert Broekmans, op. cit.

[4] Programme officiel de la Journée nationale VOV- AOC,op cit.

[5] Notes manuscrites (projet de causerie) rédigées par Maurice Danse en vue du colloque de Louvain le 13 avril 1984 - aucun enregistrement du colloque n'a été réalisé et ni G. Rens, ni Albert Broekmans n'ont conservé de texte de leur causerie.

[6] Les Petits dictateurs dans L’Ordre nouveau, RTBF, 29 mars 1984.

[7] Sur l'affaire du 25 octobre 1936 voir JM ETIENNE, Le Mouvement rexiste jusqu'en 1940, Paris, Cahier        de la Fondation nationale des sciences politiques n°165, p. 119-122 - Maurice DE WILDE, L’Ordre nouveau, Paris-  Gembloux, 1984, p. 43 - FRANCIS BALACE, C. DUPONT, Les «Anciens» et le Roi. Facteur de cohésion et de divergence 1945-1950 dans Cahiers du CREHSGM, n°  9, Bruxelles, octobre 1985, p. 125 - Walter DE BOCK, extrême droite et l’Etat, Berchem-Bruxelles, 1981, p. 11-57.

[8] PIERRE EYGENRAAM, L'Armée et ses vétérans toujours vilipendés. Un dénigrement systématique et donc intolérable dans Belgique d’abord, Bruxelles, UFAC 40-45, mai-juin 1984, p. 2 - Il est étonnant que ce soit dans Belgique d’abord (organe de l'UFAC 40-45) et pas dans L'Union (organe de l'UFAC 14-18) que Pierre Eygenraam défende l'honneur des vétérans de la Grande Guerre. D'autant plus que les deux périodiques sont imprimés sur le même bimestriel inversé recto verso.

[9] Présenté le 18 mai 1983 à la salle Albert Ier du Palais des Congrès de Bruxelles à un millier d'anciens          combat­tants et de résistants, il a été rédigé principalement par le général Henri Bernard (professeur émérite de l'ERM), et par Albert Broekmans. Cet ouvrage bilingue fut aussi réalisé avec La Collaboration de Jean Gabriel (Gabriel Vernier), Adrien Claeys (président en 1983 du Cercle Royal des Anciens Officiers des campagnes d'Afrique), Victor Lammens (lieutenant colonel de réserve) et A. Van Hemelrijck (commandant de réserve honoraire).

[10] Interview de Raymond Pappens, réalisée à son domicile (37 avenue Maréchal Ney - Braine-l'Alleud) le mercredi 11 février 1987 (entre 17 et 21 h.)
[11] Le 14 mai 1982 sur la BRT et le 1er novembre 1984 sur la RTBF (Télé 2).
[12] La grande muette 2 dans Script de l'émission n°  12 de L’Ordre nouveau, op. cit., p. 52.

[13] Raymond PAPPENS (12 août 1920) : humanité à Gand, volontaire de carrière au premier régiment d'artillerie à Gand (batterie école), brigadier puis chef des logis, prisonnier de guerre cinq ans (essentiellement stalag IA), après la guerre fait l'école de sous-lieutenant à Bruxelles, examen à l'ERM, appartient à la Force publique au Congo (1949), quartier général de la deuxième division d'infanterie à Gand (1951), Ecole de guerre anglaise (1953), Ecole de guerre belge et breveté d'Etat major (1954-1956), quartier général des forces belges en Allemagne à Cologne (1956), sert au Congo à Kamina (1956-1961), affecté au Ministère de la Défense nationale (1962-1966), SHAPE (1966-1967) à Paris et (1967-1969) Casteaux, Forces belges en Allemagne (1969-1971), de nouveau au SHAPE (1971-1973), retraité en 1975. Il fait partie de l'Amicale du stalag 1A, de la SROR et a participé aux réunions  de la Commis­sion d'étude de la CAOB. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Interview de René Pappens, op. cit. - Il a écrit; outre des articles dans Ceux du 1A, La Prusse orientale en 1944-45 et après, Bruxelles, Editions Grisard, 1980 et Guide à l'usage des prisonniers de guerre en Prusse (pu­blica­tion d'intérêt rétrospectif, édité avec l'espoir que les générations futures pourront s'en passer), Braine-l'Alleud, Raymond Pappens, 1982, 152 p. suivie de Les rendez-vous de Gumbinnen.

[14] Lettre de René Pappens au Procureur du Roi à Bruxelles (à l'attention de M. le Premier Substitut Van Oudenhove), Braine-l'Alleud, 20 septembre 1982, p. 1.

[15] Lettre de René Pappens au Procureur du Roi à Bruxelles (à l'attention de M. le Premier Substitut Van Oudenhove), Braine-l'Alleud, 20 septembre 1982, p. 2.

[16] Lettre de René Pappens au Procureur du Roi à Bruxelles (à l'attention de M. le Premier Substitut Van Oudenhove), Braine-l'Alleud, 20 septembre 1982, p. 2.

[17] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Jean Bodson (avocat de René Pappens) me confirmera ce fait.

[18] «Quand est sorti L’Ordre nouveau, il y en a qui m'ont écrit, et qui m'ont dit : «c'est scandaleux,         toi qui connais bien l'histoire du stalag IA puisque tu as écrit deux livres là-dessus, tu dois quand même pouvoir réfuter ce que De Wilde raconte à la TV flamande».
* Interview de René Pappens, op. cit.

[19] «Après cette émission, j'ai téléphoné à la BRT, je ne suis pas tombé sur Maurice De Wilde en personne mais je suis tombé sur un de ses adjoints, j'ai commencé à lui expliquer <...> d'abord il essayait de contredire, ils étaient seuls détenteurs de la vérité, et ce que moi je disais, je n'avais qu'à dire oui oui vous avez raison. Alors, devant un accueil pareil, j'ai eu un petit échange de correspondance avec la BRT et puisque nous vivons dans un    Etat de droits, atta­quons les pour calomnies et diffamations».
* Interview de René Pappens, op. cit.

[20] Interview de René Pappens, op. cit.

[21] A.H. [Alain Heyrendt], Un journaliste de TV peut connaître un délit de presse dit un juge : l'auteur de       L’Ordre nouveau accusé de calomnie par un colonel en retraite serait donc passible des Assises dans La Libre Belgique, 25 mai 1984.

[22] Amicale nationale des anciens prisonniers de guerre belges du stalag IA (Prusse Orientale): amicale créée le 11 juillet 1945 (des sections locales ont été également créées entre le 17 août 1945 et le 23 novembre 1947) dans «le but d'honorer la mémoire des décédés en captivité» et «d'évoquer nos souvenirs des bons et mauvais jours, d'évoquer nos actes de résistance aux nazis, de maintenir en nos coeur le souvenir de nos infortunés compatriotes   qui dorment toujours de leur dernier sommeil en Prusse Orientale, de ranimer ce souffle de foi et d'espérance dans la destinée de la Belgique, une et indivisible qui nous animait dans les jours sombres afin de maintenir et de fortifier encore les liens qui nous unissaient là-bas». Jusqu'en 1960, l'Association va tenter d'obtenir auprès des autorités belges et russes le rapatriement des corps des membres du stalag morts en captivité. N'ayant pu l'obtenir, l'Amicale va ériger un mémorial à Chaudfontaine inauguré le 18 septembre 1960 où chaque année (3ème week-end de septem­bre) elle organise son rassemblement annuel. L'Amicale ne semble pas avoir de but revendicatif ou polémique (du moins jusqu'à l'affaire Pappens) «Il n'est pas facile de maintenir en vie un périodique d'anciens combattants sans aucun programme revendicatif». Néanmoins, chacun de ses membres est également adhérent de la FNAPG qui elle a des objectifs plus revendicatifs : «Après la libération, il y en a qui ont voulu créer des amicales. Nous, nous avons tous été opposé à ces amicales en disant «pourquoi deux associations alors qu'on est plus fort tout seul. Mais enfin, nous avons quand même eu satisfaction. C'est que ces gens malgré tout sont affiliés à la FNAPG et suivent la FNAPG et ne jouent pas bande à part. Ils jouent bande à part pour leurs réunions parce qu'ils se sont connus, etc. ... Mais en ce qui concerne l'ensemble des revendications, ils sont derrière notre fédération». Dépend de l'Amicale le «Fond Léon Florence» (créée en 1941 en captivité sous le nom «secours belge - caisse d'entraide» : Léon Florence fut son premier trésorier) qui vient en aide aux familles nécessiteuses, orphelins et assistés anciens prisonniers de guerre. L'Amicale fait partie du «Comité d'entente» (qui groupe six amicales d'anciens des stalags IA, V-ABC, V3-A, X-ABC, X3-B et XX-AB). Signalons que l'Ami-  cale entretient des relations avec l'Association polonaise «des anciens combattants» (elle célèbre d'ailleurs l'amitié belgo-franco-polonaise, ces trois nations composaient l'essentiel des contingents du IA). Ceux du IA publie essentiellement des souvenirs de captivité, des communications de l'Amicale et des nouvelles familiales. Aucune histoire de l'Amicale n'est parue, pas même dans Ceux du IA. On a néanmoins quelques renseignements som­maires dans le numéro anniversaire de l'Association dans le mensuel Ceux du IA, n°  300, Bruxelles, janvier 1971 - n°  437, août 1983 - n°  458, juin-juillet 1985 - n°  561, octobre 1985 - n°  471, septembre 1986 et n°  472, octobre 1986.

[23] Lettre de René Pappens à «M. le Procureur du Roi à Bruxelles, op. cit. - il continuera «je suis persuadé que pareil examen permettra de confondre ce faux témoin, encore mieux qu'il ne l'est déjà par ses déclarations devant les caméras de la BRT»

[24] L'identification de ce témoin anonyme fut si difficile que deux ans plus tard lors de l'émission à la            RTBF que Ceux du IA lança un appel pour le reconnaître «Soyons attentifs à la fin de la 12è émission. Il faudrait que ceux qui reconnaîtraient ce SS, qui apparaît de face à l’écran, donne tout renseignement utile au Secrétariat national [de l'Amicale des anciens du stalag IA] <...> il y va de notre honneur ».
* Emission dans Ceux du IA, édition mensuelle de l'ASBL «Amicale nationale des anciens prisonniers de guerre belges du Stalag IA (Prusse-Orientale), Bruxelles, 131 Kasteelhof, août 1984 (réédité en septembre 1984)

[25] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Maurice De Wilde me racontera à ce propos une anecdote que je n'ai pas pu vérifier mais qui vraie ou non dévoile une partie de sa personnalité : « J'ai dit : à ce commissaire « Mais, Monsieur, c'est quand même drôle, on l'a vu pendant quelques minutes de face, on a entendu sa voix, on a pu prendre des photos [comme l'a fait René Pappens], on sait que c'est un ancien de la Légion, on sait qu'il habite La Wallonie, est-ce que notre police judiciaire ne sait pas le retrouver?».  «Oui» dit-il «mais, c'est plus facile de le demander»

[26] «Je lui ai téléphoné et il a accepté qu'on dise son nom. Je lui ai dit de faire attention, parce qu'il  habite là un coin de La Wallonie, je lui ai dit d'en parler avec votre femme, avec vos amis. Dix jours après que je   lui ai télé­phoné, il m'a demandé de ne pas donner son nom».
* Interview de Maurice De Wilde, op. cit.

[27] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Ici, il explique son attitude en invoquant «son honneur de journaliste» ou si on préfère, en se référant à la déontologie du journalisme: «Je lui réponds [au juge d'instruction] que chaque année je donne des cours au R.I.T.Z. et chaque année je défend le droit au silence. J'ai dit ça pendant   vingt ans, je ne vais pas le faire maintenant». Ici, il se considère comme un journaliste et non comme un historien.

[28] Madame Godelieve Halsberghe

[29] Le Rédacteur de L’Ordre nouveau renvoyé en correctionnelle dans La Libre Belgique, Bruxelles, 29 septem­bre 1983 - Conclusions [besluiten] du tribunal de première instance de Bruxelles (chambre du conseil), 5 septembre 1983.

[30] Jean BODSON (1919) : avocat depuis 45 ans (il prête serment en 1942).  Patron de la maison d'avocat  «Bodson et associés» (35 rue de Suisse, Bruxelles) qui réunit près de vingt avocats. Il estime que les intérêts de l'Amicale doivent être défendus «par un avocat qui dans la mesure du possible aura vécu les événements qui la préoccupe». Ce qui est son cas : incorporé en 1939, il a participé à la Campagne des dix-huit jours et fut interné en qualité de maréchal des logis de réserve dès le 12 mai 1940. Il est libéré après cinq mois de captivité. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 19 juillet 1983 - Interview de Jean Bodson, op. cit.;

[31] Lettre de J. Bodson à René Pappens, Bruxelles, 19 juillet 1983 - L'Amicale et René Pappens paient les frais administratifs. Il se fera assister par un de ses associés, Jo Lambert dont la langue est le néerlandais.
* Lettre de J. Bodson à René Pappens, Bruxelles, 21 juillet 1983 - Interview de J. Bodson réalisée le lundi 23 février 1987 (17 h -17 h 30) à son cabinet (35, rue de Suisse, Bruxelles).

[32] Martin Denys (1936) : docteur en droit (Louvain), licencier en sciences politiques et administrative (Louvain), il est avocat à Bruxelles depuis 1961
* Wie is wie in Vlanderen, op cit, p.375

[33] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Raoul DEWAEL, Maurice De Wilde (L’Ordre nouveau) devant le tribunal correctionnel. Premier numéro de la série à la RTBF le 29 mai dans Le Rappel, Charleroi, 25 mars 1984.

[34] Le Réalisateur de L’Ordre nouveau renvoyé en correctionnelle dans La Libre Belgique, Bruxelles, 29 septembre 1983.

[35]
Un Réalisateur de la BRT en correctionnel. Y a-t-il un secret professionnel pour les journalistes,  dans Nord-Eclair, 1er octobre 1983.

[36]
Ces projets de diffusion seront dévoilés dans la presse flamande par: Walter DE BOCK, Vanaf maart 1984. RTBF zendt «Nieuwe Orde» uit dans De Morgen, Gand, 8 juillet 1983. (Alors qu'il avait annoncé le 29 sep­tembre 1982 : RTBF neemt «Nieuwe Orde» niet over) - H. D. J. [Huib Dejonghe], De Nieuwe Orde volgend jaar op RTBF dans De Standard, Bruxelles, 7 juillet 1983 - Groot debat na elke aflering. «De Nieuwe Orde van maart» van maart af op RTBF bis dans Het laatste Nieuws, Bruxelles. Mais cet article est beaucoup plus tardif (12 janvier 1984) et plus tôt Ook RTBF gaat «Nieuwe Orde» uitzenden dans Vooruit, Gand, 23 mai 1982 et Waalen krijgen ook Nieuwe Orde dans Het Nieuwsblad, Bruxelles, 30 mai 1983 - Pour la presse francophone : José FONTAINE, Mardi prochain à la BRT un débat pour clôturer la fameuse émission «De Nieuwe Orde», la série sera diffusée en 1984 à la RTBF dans La Cité, Bruxelles, 3 juin 1983 - Deux initiatives  de la RTBF <...> L’Ordre nouveau dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 juillet 1983, où il est question  de réduire les 17 émissions en 15 (ce qui ne sera pas réalisé), du comité scientifique pour la préparation des débats et des futurs débats proprement dit - «De Nieuwe Orde» dans Le Soir, 18 juillet 1983 qui annonce que : « La  RTBF a acheté à la BRT les 15 [!] Émissions de sa série «De Nieuwe Orde».

[37]
Lettre de J. Bodson à René Pappens, Bruxelles, 26 juillet 1983.
 
[38] Lettre de René Pappens à Robert Wangermée, Bruxelles, 2 août 1983 ( copie du modèle envoyé par J. Bodson à  René Pappens le 1er août 1983).
 
[39] Lettre de Robert Wangermée à René Pappens, Bruxelles, 7 septembre 1983 (réponse à la lettre du 2 août)
 
[40] Voir le chapitre sur La diffusion de L’Ordre nouveau à la RTBF.
 
[41] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, 28 juillet 1983.
 
[42] Deux lettres sont révélatrices de la situation où se trouvent les plaignants qui ont la presse comme principale source d'informations quant à l'attitude future de la RTBF. Le 23 janvier 1984, ils sont informés par un article du Soir (La RTBF et la contrat du siècle : casse-cou !) que la diffusion de la séquence litigieuse aurait bien lieu. Ce qui entraînera un surcroît d'activités de Jean Bodson et une semaine plus tard, un article du Nieuwsblad (G.D., RTBF zendt «De Nieuwe Orde» volledig uit dans Nieuwsblad et De Standaard, Bruxelles, 31 janvier 1984) semble dire «qu'aucune décision n'ait déjà été prise concernant les passages de l'émission «De Nieuwe Orde» qui ont fait l'objet de protestations». C'est-à-dire deux informations contradictoires  en une semaine.
* Lettre de Jean Bodson à René Pappens, 23 janvier 1984 et 31 janvier 1984.

 
[43] Lettre de René Pappens à Jean Bodson, (lettre «téléphonée » le 8 décembre 1983 à 14h45), Braine l'Alleud, 8 décembre 1983. - On reconnaît dans cette lettre l'influence qu'aurait pu avoir sur lui la terminologie identique employée par la SROR (CAOB) ou par certains officiers (voir le paragraphe Maurice De Wilde et les socia­listes, Maurice De Wilde veut discréditer l'armée et surtout le chapitre Maurice De Wilde et l'Establishment).
 
[44] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, 15 février 1984

[45] Procès verbaux des réunions du Comité scientifique pour la préparation des débats (5ème réunion). Pour René Pappens. C'est lui et son entourage et non le Comité qui a décidé de ne pas participer aux préparations aux réponses des officiers belges : « j'ai participé à cela [avec] toute la bande de la société royale des officiers retraités et il a été de l'avis général considéré plus diplomatique de ne pas me mêler de ces débats à la RTBF pour ne pas provoquer un éclat, la majorité des officiers aux réunions de l'ERM m'ont demandé de ne pas y aller, et j'ai demandé l'avis de maître Bodson qui m'a dit : «n'y allez pas». J'étais prêt à y aller, la prise de bec avec De Wilde ne m'intimide pas, je peux lui répondre en français, en flamand, en anglais ou en allemand »
* Interview de René Pappens, op. cit

[46] Chargé de la présentation des débats.

[47] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 15 février 1984.

[48] Lettre de Jean Bodson à Pierre Devos, Bruxelles, 15 février 1984.

[49] Procès verbal des réunions du Comité scientifique pour la préparation des débats, sixième réunion, Bruxelles, RTBF (local 6M2), 1er mars 1984 (14h30), p. 3.

[50] Ils réclament (mars-avril 1984) le paiement de la somme symbolique d’un franc de dommages et intérêt et la publica­tion du «texte complet du jugement à intervenir sous le titre» Réparation judiciaire dans trois journaux quotidiens d'expression française.

* Conclusions au nom de la partie civile communiquée à l'audience du 19 avril 1984, devant la vingtième chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles par Jean Bodson, p. 6.

[51] «M. Bodson insiste pour que l'AOSA et la Fédération Dewandre [SROR] agissent en justice pour  faire défendre l'émission, du moins le passage litigieux».
* Note en bas de lettre de René Pappens à Jean Bodson (vraisemblablement écrite après le coup de téléphone par lequel René Pappens a envoyé la lettre), 8 décembre 1983.

[52] Pro justicia. Ordre de citer à comparaître Maurice De Wilde, Bruxelles, Parquet du procureur du Roi, 1er février 1984.

[53]
 Interview de Maurice De Wilde - confirmée par Jean Bodson dans une lettre à René Pappens : «Vous constaterez que Monsieur De Wilde paraît avoir retrouver trois anciens membres de la légion Wallonie <...> lesquels seraient en mesure de confirmer les déclarations qui ont été faites au cours de l'émission litigieuse».

[54] Lettre de Maurice De Wilde au procureur du Roi du tribunal correctionnel de Bruxelles, Bruxelles, 3 mars 1984. Outre un rappel de l'affaire et la demande en question, Maurice De Wilde y cite le nom de ces trois témoins.

[55] RENÉ DEWANDRE Maurice De Wilde (L’Ordre nouveau) devant le tribunal correctionnel. Premier numéro de la série à la RTBF le 29 mars dans Le Rappel, Charleroi, 25 mars 1984 (même article dans La Dernière heure).

[56] Procès de presse aux assises consacré à L’Ordre nouveau ? dans Le Soir, Bruxelles, 25 mars 1984.

Le Journaliste se trompe complètement en racontant l'origine de l'affaire : «Selon le récit de Maurice De Wilde, les officiers belges affamés auraient accepté de partager des vivres que les légionnaires avaient dérobé dans un  dépôt de la Croix rouge». En fait, jamais Maurice De Wilde ou l'un de ces témoins ne fait allusion à cet épisode sorti de l'imagination du journaliste, seul passage qui pourrait s'en rapprocher est l'interview du «soldat de la légion Wallonie M». «Ils [des officiers] marchaient en même temps que nous. J'ai adressé la parole à un général. Le général en question poussait devant lui une petite charrette d'enfant qu'il avait trouvée à gauche ou à droite et dans cette charrette d'enfant, vous trouviez des boîtes de conserve, du chocolat. Maurice De Wilde : du chocolat ? Le légionnaire : du chocolat oui, des morceaux de chocolat, des tablettes de chocolat, et du pain et enfin, il avait   tout des victuailles de quoi manger pendant un mois. Et monsieur poussait sa petite charrette, le général avec bandes rouges, son beau képi ». Outre le peu de ressemblances avec l'histoire, ce n'est pas cet épisode qui est à l'origine du procès.  Degrelle avait, il y a quinze ans, déjà raconté cette histoire (devenant «histoire officielle rexiste») : «En       faisant les derniers combats de retardement, nous nous sommes trouvés en pleine volée incroyable d'officiers belges <...>. Ils étaient grotesques, ce moment là où le monde s'écroulait, ces types n'avaient qu'une idée, c'était de pousser leur boustifaille avec eux. Ces généraux <...> ils étaient tous là avec une poussette, ils avaient des voitures de bébé. C'était rempli d'une boustifaille inimaginable qu'ils amenaient avec eux. C'était pas cinq, dix kilos qu'ils avaient, c'était cinquante, cent kilos».
* La grande muette 2, script de l'émission 12 de L’Ordre nouveau, p. 51 -  Wim Dannau, Face à face avec le Rexisme, Strombeck - Bever, édition «De Schorpioen»,1971, p. 75-76.

[57] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 29 mars 1984, p. 1 - Toute l'affaire sera analysée au point de vue juridique par J. LECLERCQ, La Vie du droit. Radio et télévision et délit de presse dans Journal des tribunaux. Hebdo-judiciare, n°  5384, Bruxelles, F. Larcier, 14 juin 1986, p. 1-3 (voir annexe 9).

[58] Conclusions de l'avocat de Maurice De Wilde (traduction française) communiquée à l'audience du 23 mars 1984 à la vingtième chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles.

[59] Il faut souligner que René Pappens et son avocat vont lutter pour que Maurice De Wilde soit jugé par le tribunal correctionnel et non par la Cours d'Assise, un jury de douze citoyens pouvant lui être plus favorable qu'un juge professionnel et donc par là les débouter de leur action.

[60] L'Article 18 de la Constitution garantit la liberté de presse : «la presse est libre, la censure ne  pourra jamais être rétablie, il ne peut être exigés des cautionnements des écrivains, éditeurs et imprimeurs » (voir aussi L'Article 14 de la Constitution : «Sur la liberté de manifester ses opinions en toutes matières»  et les articles 299-300 du chapitre 6 [De la publication ou de la distribution des écrits sans indication du nom et du domicile de l'auteur ou de l'imprimeur] du titre V (Des crimes et délits contre l'ordre public commis par des particuliers du livre 2 du Code pénal). Mais c'est l'Article 98 de la Constitution qui garantit le jury pour le délit de presse : «Le jury est établi en toute matière criminelle et pour délit politique et de presse» complété par l'Article 96 : «<...> en matière de délit politique et de presse, le huis clos ne peut être prononcé qu'à l'unanimité». Deux décisions de la Cours de Cassation vont définir ce qu'est un délit de presse : «Les délits de presse sont des délits qui portent atteinte aux droits de la sociétés ou des citoyens, commis pour abus de la manifestation des opinions dans les écrits imprimés et publiés» (Arrêt de la Cours de Cassation, 11 décembre 1979. Passinomie 1980, p. 453 et notes) complément par «le délit de presse se caractérise par l'exercice abusif de la libre manifestation de la pensée. Pour qu'il y ait délit de presse, il est nécessaire que l'expression de la pensée par la voie de la presse ait un caractère délictueux». (Arrêt de la Cours de Cassation, 21 octobre 1981. Passinomie 1981, p. 259)
* Les codes Larcier (édition M. Picard), 1985, tome 2 (Droit pénal), Bruxelles, édition Larcier, 1985, p. 16-17 - Code pénal et lois particulières mises à jour au 1er janvier 1987, Alleur, Marabout, 1987, p. 106-107.

[61] « Article 11 : dans tous les procès pour délit de presse, avant de s'occuper de la question de savoir si  l'écrit incriminé renferme un délit, décidera si la personne présentée comme l'auteur du délit l'est réellement. L'imprimeur poursuivi sera toujours maintenu en cause, jusqu'à ce que l'auteur ai été judiciairement reconnu tel».
* Décret du 20 juillet 1831 sur la presse (Bulletin officiel  75) dans J. HANSENNS, Code pénal (nouvelle édition) (lois spéciales-délit de presse), Bruges, la Charte, 1984, p. 46-47 

[62] Conclusion au nom de la partie civile communiquée à l'audience du 19 avril 1984 de la vingtième chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, par Jean Bodson. - et ici Jean Bodson se réfère à la jurisprudence riche en ce domaine d'une série d'arrêts de la cour de cassation. Déjà l'article 18 est exclu pour la TV : «L'article 18 est étranger aux émissions de télévision ou de télé distribution, celles-ci n'étant pas des écrits imprimés» (Arrêt de la cour de cassation, 9 décembre 1981 - Passinomie 1981, p. 482). D'autres arrêts existent sur le fait que seul les écrits sont protégés par l'article 98 «il ne peut être question de délit de presse que s'il s'agit d'écrits impri­més et non de simples figures ou images fussent-elles imprimées» (Arrêt de la cour de cassation, 7 décembre 1971, Passinomie 1972, p. 341 - «le délit de presse requiert comme élément nécessaire qu'une opinion ait été imprimée dans un écrit imprimé» et que «ne constitue pas un écrit les simples figures ou images, fussent-elles imprimées, à moins que l'image n'acquière son caractère délictueux par l'écrit imprimé qui l'accompagne» (Arrêt cour de cassation, 2 mars 1964, Passinomie 1965, p. 691 - «Constitue un délit de presse l'injure par écrit distribuée au public et obtenue à l'aide d'un procédé qui en assurait la reproduction par voie de tirages répétés». (Arrêt de la cour de cassation, 14 juin 1912, Passinomie, p. 365.

[63] Conclusions au nom de la partie civile communiquées à l'audience du 19 avril 1984 à la vingtième chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles par Jean Bodson, p. 2.

[64] C'est-à-dire dans MAURICE DE WILDE, De Nieuwe Orde, (België in de tweede wereldoorlog), tome 3, Anvers - Amsterdam, de nederlandsche Boekhandel, 1982, p. 125 (p. 126 à partir de la troisième édition).

[65] C'est-à-dire dans MAURICE DE WILDE, De Nieuwe Orde, (België in de tweede wereldoorlog), tome 3, Anvers - Amsterdam, de nederlandsche Boekhandel, 1982, p. 125 (p. 126 à partir de la troisième édition).

[66] Michel BAILLY, L’Ordre nouveau débouchera-t-il sur un grand procès en Cours d'Assise dans Le Soir, Bruxelles, 20 avril 1984. - De plus, par le fait que l'émission ait été doublée d'un livre, «le Ministère public en invoquant la jurisprudence selon laquelle «l'écrit attire à lui le récit parlé» fait tomber l'objection de la partie civile par laquelle les produits télévisés ne relèvent pas des textes légaux sur le délit de presse».

[67] Voir paragraphe Maurice De Wilde est un journaliste et non un historien

[68] Il met ainsi subtilement le tribunal devant un grave dilemme : le condamner équivaudrait à condamner également l'histoire contemporaine et tous ceux qui l'étudient.

[69] Toutes les citations sont extraites de l'analyse très complète de la séance du 19 août 1984 du tribunal          correc­tionnel de Bruxelles par M. BAILLY, L’Ordre nouveau débouchera-t-il sur un grand procès en cours d'Assise ? dans Le Soir, Bruxelles, 20 avril 1984 - A. H. [Alain Heyrendt], Un journaliste de T.V. peut commettre un délit de presse dit le juge. L'auteur de L’Ordre nouveau accusé de  calomnie par un colonel en retraite serait donc passible des Assises dans La Libre Belgique, 25 mai 1984. - La séance s'achèvera par une déclaration de Maurice De Wilde démontrant sa «droiture», lui qui refuse de donner le nom de son témoin attaque son adversaire : «Je ne comprends pas pourquoi le colonel Pappens, après avoir déposé plainte, a remis au parquet de la capitale une liste de 68 noms d'anciens mili­taires belges détenus à Königsberg et ... devenus membres des Waffen SS» (Dernière Heure, 28 avril 1984). Cet incident est révélateur de l'âpreté du conflit entre les deux parties. Car selon La Libre Belgique qui diffère légèrement de La Dernière heure en ce sens que ce ne serait pas M. De Wilde mais son avocat qui aurait révélé la chose : «Quant au fait même de la calomnie, cet avocat avait fait remarquer que M. Pappens avait lui-même joint au dossier une liste de 68 noms d'officiers belges qui se seraient déclarés prêts à rejoindre les Waffen SS». (Libre Belgique, 29 mai 1984).
* GIL [Jacques Gillot], L'Auteur de L’Ordre nouveau devant le tribunal correctionnel : «je ne comprends pas le colonel Pappens! dans La Dernière heure, 20 avril 1984 - Liste des prisonniers de guerre belges du stalag IA engagés volontaire au Waffen SS remise par René Pappens au Parquet de Bruxelles. Cette liste contient le nom de 68 prisonniers de guerre belges du stalag IA engagés dans les Waffen SS entre le 1er juillet 1942 et le 24 janvier 1945 avec numéro de matricule, nom, date de naissance et adresse de l'époque.

[70] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 29 mai 1984 - Jean Bodson y fait part à son client du jugement du Tribunal correctionnel. René Pappens invoquera aussi et c'est seule fois que lui, son avocat ou la partie adverse le fera dans cette affaire, la valeur historique du travail de Maurice De Wilde : «Ce qui précède illustre bien la valeur du travail de Maurice De Wilde. Il suffit de confronter les déclarations du SS avec l'histoire de la deuxième guerre mondiale pour se rendre compte qu'elles ne résistent pas au premier examen critique». Cette faiblesse dans le rappel de travail montre bien qu'on considère bien ici Maurice De Wilde comme un journaliste. Quatre journaux ont aussi publié le jugement : A. H. [Alain Heyrendt], Un Journaliste peut commettre un délit de presse dit un juge. L'auteur de L’Ordre nouveau accusé de calomnie par un colonel en retraite serait donc passible des Assises dans La Libre Belgique, Bruxelles, 23 mai 1984. - St. B. [Stéphane Boudard], L’Ordre nouveau : Le tribunal de Bruxelles se déclare incompétent dans une action pour calomnie et diffamation menée contre Le Journaliste Maurice De Wilde dans La Lanterne, Bruxelles, 25 mai 1984 - Ordre nouveau : tribunal incompétent dans La Dernière heure, Bruxelles, 29 mai 1984. - L’Ordre nouveau : tribunal incompétent dans Nord-Eclair, Mouscron, 25 mai 1984. Seuls les deux premiers semblent avoir envoyé un journaliste.

[71] Voir note 212.

[72] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 8 juin 1984 - Cette décision a pour lui, été rendue parce que «le Parquet général près la cours d'appel de Bruxelles considère que le jugement du 24 mai dernier était mal motivé ou en tous cas inopportun». - Le Soir remarque lui aussi cette contradiction en relatant la séance de la Cours d'Appel du 10 décembre 1984 : «La partie civile interjeta appel. L'avocat général Dubois vient de prononcer devant la neuvième chambre de la cour d'appel de Bruxelles un réquisitoire qui prend le contre pied de l'opinion présentée en première instance par le substitut Roland Debruyne».
* Pas de cour d'assises pour L’Ordre nouveau ? dans Le Soir, 13 décembre 1984.

[73] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 8 juin 1984 - A contre coeur car dix jours plus tôt il   avait recommandé à ses clients de ne pas faire appel car «si la cour d'appel confirme le jugement d'incompétence,  il est quasi certain que le Parquet général n'organisera jamais une cession d'assise pour que Maurice De Wilde soit jugé par douze jurés flamands du chef d'un délit de calomnie à l'égard de prisonniers de guerre essentiellement wallons»
* Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 29 mai 1984, p. 2.

[74] La grande muette (2) dans Script de L’Ordre nouveau (version flamande), émission n°  12, p. 52    et transcription versée aux conclusions de la partie civile déposée à l'audience de la cour d'appel de Bruxelles le 10 décembre 1984 par Jean Bodson, p. 2 rédigée le 11 novembre 1984.

[75] La grande muette dans L’Ordre nouveau diffusée le 1er novembre 1984 sur la RTBF (Télé 2)           [77è minute].

[76] En effet, le stalag 13A se trouve au environs de Stubzach (en Bavière à 50 kilomètre à l'est de Nürnberg) et pas du tout aux environs de KÖnigsberg (l'actuel Kaliningrad en U.R.SS sur la Baltique à 850 kilomètres de là).

[77] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 10 décembre 1984.

[78] Interview de René Pappens, op. cit., p. 94.

[79] Cette faiblesse dans l'appréciation, les souvenirs de témoins pourtant impliqués au premier chef montre la faibles­se de l'interview comme unique ou principale source historique.

[80] Ceux du IA, septembre-octobre 1984.

[81] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, op. cit., Bruxelles, 1à décembre 1984, p. 3.

[82] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 8 octobre 1984 - Ordre de citer remis à René Pappens («pour être entendu comme partie civile») le 4 octobre 1984.

[83] Et non au 22 janvier comme l'indique Le Soir du 13 décembre 1984 (Pas de cour d'assises pour L’Ordre nouveau ?) seul journal à avoir rapporté la séance du 10 décembre.

[84] Une publication suivie d'une analyse de l'arrêt de la cours d'appel et des prémices de l'affaire est   parue dans Hof van beroep te Brussel. Negende kamer, 19 februari 1985 (Pers misdrijf-Televisie uitzending) dans Rechtskundig weekblad, 1985-1986 [périodique de jurisprudence, équivalent du francophone Journal des tribunaux], Anvers, MAKLU (13-15 Somerstraat, Anvers) [février 1985], colonne 806-812.

[85] J.- P.V.G. [J. P. Van Geit], L’Ordre nouveau de Maurice De wilde. La cour d'appel se déclare à son tour incompétente car la plainte concerne un délit de presse dans La Lanterne, Bruxelles,, 20 février 1985 - C'est aussi l'avis de La Libre Belgique d'ailleurs : «l'affaire reviendra <...> devant la chambre des mises en accusation de la cour d'appel pour renvoi devant la cour d'assises. La chambre des mises acceptera-t-elle de faire de De Wilde le premier journaliste depuis la fin de la guerre à se voir offrir la tribune des assises ou attendra-t-elle simplement la prescription des faits. La réponse reste ouverte jusqu'à Nouvel ordre».
* A.H., L’Ordre nouveau aux assises, Peut-être car un jounaliste de T.V. peut commettre un délit de presse dans La Libre Belgique, 20 février 1985.

 
[86] Madame Baete - Swinnen
 
[87] A. H. [Alain Heyrendt], L’Ordre nouveau aux assises ? Peut-être car un journaliste de la T.V. peut commettre un délit de presse dans La Libre Belgique, 20 février 1985 et Jean Bodson reproduit une analyse semblable dans Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 5 février 1985. Mais il insiste sur le fait que «l'émission est en espèce intimement liée à l'ouvrage écrit dont Maurice De Wilde est l'auteur»
 
[88] «Overwegende dat, ter beoordeling van de feiten van de telastlegging, het begrip «drukpers» heden ten dage interpreteren in de letterlijke betekenis, een miskenning zou zijn van de geest van de grondwetgever; <...> dat, nu wegens de Vooruitgang van de wetenschap, andere, en destijds ongekende uitingswijzen van meningen technisch moge-  lijk werden, zoals terzake de televisie, dit modern visueel medium de beoefening van de vrije meningsuiting en van de pers op een ander vlak heeft gesteld; dat terzake geen analogische toepassing van de strafwet - rekening te houden    met de evolutie van de mecha­nische middelen waarmede thans beelden en teksten - en de pers - «gedrukt» wordt, en door te beschouwen dat ten deze de grondwettelijke bepaling op de drukpers toepasselijk zijn op de geïncrimineerde T.V. uitzending; d.I. een modern, destijds ongekend technisch middel om de pers te «drukken» en te verspreiden».
 
*  Arrêt de la 9ème chambre de la cour d'appel de Bruxelles, 19 février 1985

 
[89] J. - P.V.G. [J. P. Van Geit], L’Ordre nouveau de Maurice De wilde. La cour d'appel se déclare à son tour incompétente car la plainte concerne un délit de presse dans La Lanterne, Bruxelles, 20 février 1985.
 
[90] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 25 février 1985.  

[91] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 7 mars 1985 - Article 645 «Le règlement de juge a lieu lorsqu'il existe une contrariété entre les décisions passées en force de choses jugées de deux ou de plusieurs juges  de la même demande ou sur des demandes connexes»«. Article 646 : «La demande en règlement de juge est introduite devant la Cour de cassation par requête [ici du procu­reur général]. La Cour de cassation décide si il y a lieu à règlement de juges et le cas échéant autorise le demandeur à citer en règlement; elle peut ordonner qu'il sera sursis aux effets des procédures qui avaient été engagées »- article 647 : «La Cour de cassation annule les procédures faites devant les juges qu'elle dessaisit, et si il y a lieu, renvoie les parties devant le juge qu'elle désigne. Elle peut aussi renvoyer devant un juge qui n'avait pas été saisi par les parties».
* Du règlement des juges, [articles 645 à 647 du Code judiciaire] dans Code judiciaire , complément n° 9, Bruges, La Charte, janvier 1971, p. 81.
 

[92] Qui renvoyait Maurice De Wilde devant le tribunal correctionnel de Bruxelles.  

[93] Arrêt du 28 mai 1985 de Cours de Cassation (deuxième chambre) (réglant la requête en règlement  de juge - 25 mars 1985), 28 mai 1985 - Signification d'arrêt remis à René Pappens, 7 juin 1985.

[94] Du fait de l'«ajout» (ou plutôt de la correction) de l'allusion au stalag X3A.

[95] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 11 juin 1985.

[96] Lettre de Jean Bodson à Nicolas Mathy (secrétaire national de l'Amicale des anciens prisonniers de guerre du stalag IA), Bruxelles, 15 janvier 1986.

[97] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 24 octobre 1985 - Réquisition du procureur général qui demande le prononcé de non-lieu, (réquisition qui sera suivie par la chambre des mises en accusation), donné à cette date à la connaissance de Jean Bodson.

[98] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 21 août 1985 et 3 septembre 1985 - Lettre de J.  Bodson à Nicolas Mathy, 1er août 1985 - «Notre Amicale a décidé sur le conseil que lui en a donné l'avocat Jean Bodson <...>, de se désister de sa constitution de partie civile contre Maurice De Wilde inculpé de calomnie ou de diffa­mation à la suite des émissions télévisées de la BRT».
* Lettre de Nicolas Mathy aux «Chers camarades» [du stalag IA], Ans, septembre 1985.

[99] Lettre de Nicolas Mathy aux «Chers camarades» [du stalag IA], Ans, septembre 1985.

[100] Lettre de Nicolas Mathy aux «Chers camarades» [du stalag IA], Ans, septembre 1985.

[101] Lettre de Jean Bodson à Nicolas Mathy, Bruxelles, 1er août 1985.

[102] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 22 juillet 1985 - non sans avoir pris ses renseignements « Toute­fois, avant d'arrêter définitivement le choix de la juridiction civile qui va être saisie de l'action, je tâcherai de recueillir des informations sur la personnalité du juge de paix de Gembloux pour avoir l'assurance qu'il  ne sera pas en principe hostile à l'obligation de devoir juger un tel procès de principe»

[103] « Des prisonniers wallons venant d'un stalag des environs de Königsberg tombèrent sur une section de la Légion Wallonie et étaient disposés à rentrer dans les rangs de la Waffen SS Ils revêtirent même l'uniforme allemand ... tout en gardant leur calot belge. Mais pour eux l'heure n'était plus au combat, les Russes avaient déjà pris Berlin et il ne restait plus d'Hitler qu'un petit tas d'ossements calcinés».
* MAURICE DE WILDE, L’Ordre nouveau op cit, p. 179.

[104] Editions Duculot, rue de la Posterie à Gembloux - D'origine familiale, les éditions et imprimeries J. Duculot sont actuellement constituées sous forme de société anonyme, elle créée avec les éditions De Boeck la société zaïroise Afrique édition dont elle possède 25% des actions. En 1919, Jules Duculot, imprimeur originaire de Tamines implante ses ateliers à Gembloux. D'emblée il oriente sa production vers l'édition de livres en collaboration avec la Faculté des sciences agronomiques. L'entreprise prend le statut de société anonyme au capital de 10 millions en 1950. Vingt ans plus tard, la décision est prise de quitter les locaux devenus trop étroits du centre ville pour les installer dans le parc industriel de Gembloux.
* Jean SLOOVER, Duculot. Morphologie de l'entreprise dans Le Soir, Bruxelles, 30 novembre 1984.

[105] Lettre de Jean Bodson à René Pappens, Bruxelles, 22 juillet 1985 - Jean Bodson justifiera sa décision «La loi sur l'emploi des langues en matière judiciaire ne permet pas à un défendeur assigné devant une juridiction de la région wallonne de demander le changement de la langue de la procédure si ce n'est pas avec l'accord des parties demanderesses. Au demeurant, une demande de changement de la langue de la procédure formulée par Maurice De Wilde serait certainement repoussée car elle ne pourrait être accueillie qu'en faveur d'une personne qui prétendrait et justifierait ne pas connaître suffisamment la langue française, ce qui n'est évidemment pas le cas de Maurice De Wilde, ainsi qu'en font preuve l'ouvrage qu'il a fait paraître en langue française et sa participation fondamentale à la diffusion en langue française de l'émission primitivement diffusée sur les antennes de la BRT» - Cette volonté de remettr­e l'affaire à une juridiction francophone est normale car la majorité des membres de l'Amicale des anciens prisonniers de guerre belges du stalag IA sont francophones. D'ailleurs, René Pappens me l'expliquera en justifiant pourquoi étant d'origine néerlandophone, il a porté plainte en français : «l'affaire devait passer en Assise,allez faire passer ça  en assise devant des assises de régime néerlandais alors qu'il concerne des prisonniers de guerre wallons à 95 % sur les 6000, les 5 % restant sont des officiers de carrière comme moi». [J. G.]: «Vous étiez plaignant francophone ?» [Pappens] «Oui, j'ai porté plainte en français uniquement par solidarité avec les Wallons. Je suis de régime lin­guistique néerlandais à l'armée, j'ai fait une carrière entière comme néerlandophone, mais j'ai déposé plainte en français, j'ai été élevé à Gand, j'ai fait mes études en partie en flamand, je suis rentré dans un régiment flamand,  je suis devenu officier en flamand ce qui vous donne le titre de néerlandophone à l'armée, j'ai passé toutes mes épreuves d'avancement en français aussi, je parle en français, la plainte a été posée en français parce que l'Amicale est franco­phone à 95 %
* Interview de René Pappens op. cit  - Lettre de J. Bodson à René Pappens, Bruxelles, 2 octobre 1985.

[106] Georges Smets, président de l'Amicale des anciens prisonniers de guerre du stalag IA et homme de confiance - Roger Collignon, éditeur responsable de Ceux du IA - Oscar Depret - Jules Hannecart - Joseph Marchal - Nicolas Mathy, secrétaire national de l'Amicale des anciens prisonniers de guerre du stalag IA - Marcel Meykens, rédacteur en chef de Ceux du IA - Raymond Pappens - Georges Paulus - Herman Rosewick - Clément Schippers - Roger Schreve et Charles Simon.
* Liste des Anciens prisonniers de guerre du stalag IA au nom desquels l'action sera introduite dans Lettre de Jean Bodson à N. Mathy, Bruxelles, 15 janvier 1986.

[107i] Lettre de Jean Bodson à N. Mathy, Bruxelles, 15 janvier 1986.

[108i] Interview de Jean Bodson, op. cit., voir la dernière citation en date du 30 janvier 1987 dans l'annexe 10

[1] Paul-Marie MARNEGIE, A propos d'une double série d'émissions prévues en automne : La grande muette «débâillonnée» dans La Semaine d'Anvers, Anvers, 27 août 1982.

[2] PIERRE EYGENRAAM, Un Camouflet au corps des officiers de 40 (rubrique Point de vue) dans La Libre Belgique, 26 mai 1982. Il continue par une profession de foi unitaire montrant «l'unité d'un pays se ressoudant face  à l'adversité : Sous la coupe ennemie, l'immense majorité des officiers belges furent étroitement unis».

[3] JEAN GABRIEL, Honneur et fidélité dans La Belgique militaire, n° 160, septembre 1983, p. 34.

[4] J. F., Le Retour de L’Ordre nouveau dans Vlan, 21 novembre 1984. écrit : «La petite histoire  qu'il nous livre <...> manque totalement d'objectivité, d'ampleur de vue et de sources crédibles, ce qui permet à De  Wilde d'extrapoler suivant son orientation politique, idéologique et même linguistique». Cette lettre émane d'une personne léopoldiste et militaire (ou ex-militaire : « laissant aux inciviques <...> l'occasion de ternir l'image et l'honneur du Roi, de notre pays et de son armée». De plus, il fait référence à un titre anonyme de La Belgique militaire (l'Art de noyer le poisson), de juillet 1983 (p. 15-16) qui n'est distribué qu'aux officiers retraités. Il fait aussi référence à La Libre Belgique : Pierre STEPHANY, La Petite Histoire, 6 mai 1984.

[5] MAURICE DE WILDE, L’Ordre nouveau, op. cit., p. 150 - Texte identique au Script de L’Ordre nouveau, émission n° 11 (La grande muette), mais disséminée p. 2 et 25-27.

[6] Ils doivent, comme le pense Pierre Gérits : «râler comme des boucs quand ils entendent ça et c'est certainement voulu par Maurice De Wilde».
* Entretien téléphonique avec Pierre Gérits, le 15 juillet 1987.

[7] RENÉ DEWANDRE, [Sans Titre], op. cit. dans Bulletin d'informations SROR, décembre 1984, p. 19.

[8] Répondant à la question «acide» de Maurice De Wilde : «Comment expliquer alors que par exemple au camp de Rothenburg il y a un seul Flamand qui est parti, un seul officier Flamand et que tous les autres, les trente-cinq offi­ciers étaient des francophones <...>, comment expliquer ça, si vous parlez de la politique des Allemands pour favoriser les Flamands, mais c'est le contraire qui se présente !»
* Interview de Maurice De Wilde dans Débat RTBF suivant l'émission 11 (La grande muette 1).

[9] Intervention et réponse de H. Vanvreckom à Maurice De Wilde dans Débat RTBF suivant l'émission 11 (La grande muette-1). Il continue par l'explication donnée plus haut, elle-même suivie par une explication de Francis Balace (constam­ment interrompu) par Pierre Devos sur la situation linguistique dans l'armée d'avant-guerre qui confirme les propose de H. Vanvreckom.

[10] Intervention de Pierre Devos dans Débat RTBF suivant l'émission 11 (La grande muette 1).

[11] Il confond l'attitude de certains officiers francophones qui se font passer pour flamands pour rentrer au pays, le rapatriement d'officiers-ingénieurs pour la reconstruction du pays (où il y avait selon Maurice De Wilde favoritisme pour les francophones). Maurice De Wilde a en fait répondu immédiate­ment à ce deuxième élément.

[12] La grande muette (1) dans Script de l'émission n° 11, p. 3 et 16 - Maurice De Wilde L’Ordre nouveau,  op. cit., p. 148. Dans ce dernier texte, il ne fait pas allusion à l'«admiration de trois quarts des officiers pour  la Wehrmacht» mais il termine le chapitre «il s'agissait à tout prix de rentrer à la maison».

[13] Paul VAUTE, Des Oflags communautarisés (rubrique Nous avons vu) dans La Libre Belgique, 27 octobre 1984. Mais c'est toujours le cas des officiers rapatriés qui va surtout attirer les foudres du chroniqueur : « De là à dire, comme on l'a fait au cours du film que les cadres de l'armée belge nourrissaient une hostilité farouche à l'égard de la langue Vondel, il y a un pas».

[14] Lettre d'E. Berger [sous-lieutenant d'artillerie en 1940, prisonnier à Soest Tibor, Prenzlauw et Fischbeek] à Maurice De Wilde, Liège, 26 octobre 1984 - d'autres vont écrire pour affirmer que jamais ils n'auraient, par patriotisme, accepté de passer devant la «Commission linguistique flamande» comme A. Duchesne [Docteur en Histoire, pas officier mais sergent, prisonnier au Stalag IA et V3A], Lettre à Maurice De Wilde, Bruxelles, sd.

[15] ALBERT BROEKMANS, Maurice De Wilde en het BRT - Monopolie, (rubrique Mÿnheer de hoofdredakteur) dans Gazet van Antwerpen, Anvers, 30 mars 1983.

[16] JEROOM INGHELS : membre du «noyau dur» du lieutenant De Winde-Kring (du nom de Jules De Winde, officier affecté à l'Etat-major à la fin de la première guerre mondiale qui : «avait été muté au front non seulement pour y commander des soldats flamands mais aussi pour les soutenir et les protéger», tué à la tête de ses troupes, il est enterré à la Tour de l'Yser), il entre dans la Collaboration en 1941 à son retour de captivité en Allemagne, en tant qu'officier de la garde flamande (qui devait être le noyau de la future armée flamande). [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Le nouveau Conseil des Flandres dans L’Ordre nouveau, émission 13, 8 novembre 1984 - Maurice De Wilde, L’Ordre nouveau, op. cit., p. 151, 153, 158 et 162. Sa photo est publiée p. 163. Il fut interviewé deux jours par Maurice De Wilde (les 6 et 12 mars 1981).

[17] Guido VAN DAMME, Ordre nouveau : ouf ! Enfin des patriotes dans Le Soir, Bruxelles, 11 novembre         1984.

[18] Ce prologue présenté sans commentaire et avant même le générique est unique dans la série, il est un ajout à l'émission 13 qui ne peut être justifié que par le désir de Maurice De Wilde de démontrer l'inégalité entre flamands et francophones dans l'entre deux guerre, notamment dans l'armée : «Chaque fois qu'il a l'occasion d'adopter une attitude semblable, d'appuyer sur ça, [son nationalisme flamand] il ne rate pas le coup».
* Interview de Pierre Gérits, op. cit.

[19] «Jeroom Inghels : Het is een feit, dat er voor de oorlog zeer weinige Vlamingen naar het leger toegingen als beroepsmilitair en vooral als officier door het feit, dat de Belgische offi­cierenkaste zeer franskiljons was ingesteld. Dat veranderde vooral bij de oproep van Joris Van Severen, die de jonge Vlamingen, intellectuele Vlamingen opriep om officier te worden. Er zijn er heel wat, die aan zijn oproep hebben gevolg gegeven en die gebeurtenis bete-  kende een kentering in het zeer anti-militaristische ingestelde denkpatroon van het toenmalig Vlaams nationalisme. Maurice De Wilde : Mijnheer Jeroom Inghels, haden Vlaamse officieren in het Belgisch leger voor de oorlog klachten te uiten over hun behandeling ? J.Inghels : Dat hadden ze wel. Ik durf beweren, dat onze rechten als Vlaming duidelijk miskend werden. Wanneer een Belgisch officier zich als Vlaming, als Vlaamsvoelend mens op de voorgrond trad om zich te uiten, dan werd dat door die Franskiljonse kaste, die officieren niet genomen. Dat recht kenden ze ons niet toe. We mochten ons niet als Vlaming uitgeven en uitleven. Dat werd ons belet. Ik kan misschien als voorbeeld een kleine anecdote anhalen. Toen ik als piepjong onderluitenantje bij mijn regiment toekwam, dat was de derde linie in Hasselt, waren we daar op een goede avond in de mess met een paar vrienden van dezelfde promotie, die samen in hetzelfde regiment waren gekomen, een partijtje kaart aan het spelen. Onze konversatie liep heel natuurlijk in het Nederlands. En ik druk      erop: in het Neder­lands. Geen van ons sprak zijn eigen dialect. We spraken ABN. Er komt plots een majoor op ons tafeltje toe en die zegt met een stem, die trilde van verontwaardiging : «Qu'entendent mes oreilles ... vous parlez le flamand ? Vous ne savez donc pas que la langue des officiers, c'est le français ?». We keken eerst mekaar heel verbouw­ereerd aan. En de makkers, die wel wisten dat den Inghels een stoute bek had, die keken naar mij. Ik stelde mij recht en nam de houding aan uit blij van eerbied tegenover die majoor en ik heb hem geantwoord : «Mijn majoor, ik neem zeer goed aan dat voor Franse of Waalse officieren de voertaal Frans is, maar ik neem dat niet voor ons. Wij     zijn Vlamingen en onze voertaal is Nederlands». Die brave majoor zette onmiddellijk zijn linkervoet in de stijgbeu­-   gel en besteeg zijn strijdros. Hij zag rood van verontwaardi­ging en woede en dat ging daar tamelijk hoog op. Op dat ogenblik kwam een andere majoor naar onze tafel toegewandeld en dat was toen majoor Van Coppenolle, later dus luite-  nant-kolonel Van Coppenolle. Die zei aan die majoor : «Luister hier, collega of vriend,» ik weet niet hoe hij het formuleerde, «die jongens hebben gelijk. Het zijn Vlamingen en hun taal is Nederlands en zij hebben het volste recht dat te spreken onder mekaar zowel hier bij de ontspanning als in de dienst». Waarop die Fransta­lige majoor, het was trouwens een Waal, antwoordde : «Ca ne m'empêche pas que je vais dresser un rapport au Colonel».                   
* Le nouveau Conseil des Flandres dans Sujet de l'émission n° 13 de L’Ordre nouveau, op. cit., p. 1-2. -   MAURICE DE WILDE L’Ordre nouveau, Paris-Gembloux, Duculot, 1984,  ne reprend pas l'épisode, pas plus que les éditions  successives du livre en Flandres.

[20] Texte de la conférence de presse de la CAOB, op. cit., p. 2 (Les Partisans de L’Ordre nouveau).

[21] ALBERT BALDEWIJNS (4 mai 1919) : Ecole royale Militaire (1937-1939), prisonnier de guerre 5 ans (à Tibor et Prenzlauw), Directeur des sports à l'armée (1945-1951), Ecole de Guerre (1953-1955), professeur de tactique et d'orga­nisation à l'ERM (1959-1963), chef à l'Etat-major de la dix-huitième brigade blindée (1963-1965), professeur d'his­toire militaire à l'Ecole de Guerre (1966-1971), chef de Service d'information de la défense nationale (1971-1973)  il termine sa carrière en 1975 avec le grade de colonel. Il n'est pas membre de la Ligue nationale des vétérans de Léopold 3, responsable local de l'UFAC 40-45. Il a participé aux réunions de l'ERM (s'occupai­t d'Inghels) et  aux débats RTBF suivant l'émission 13 et au débat final. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Entretien téléphonique avec Albert Baldewijn, 17 juillet 1987.

[22] Intervention d' Albert Baldewijn dans le débat n° 13 à la RTBF, op. cit., le 8 décembre 1984.

[23] Entretien téléphonique avec Albert Baldewijn, le 17 juillet 1987 - Il me répétera ce que pensent beau-        coup d'officiers : que Maurice De Wilde est socialiste et flamingant et qu'il a la volonté de discréditer le Roi et l'armée.

[24] Intervention de Albert Baldewijn au débat suivant l'émission 13 à la RTBF, op. cit.

[25] Guido VANDAMME, Ordre nouveau : ouf ! enfin des patriotes, op. cit. - Un texte semblable paraîtra dans ­L’Ordre nouveau. La grande muette dans Le vétéran, Bruxelles, Ligue Nationale des Vétérans de Léopold 3, avril 1985, p. 5 - Les émissions RTBF «Ordre nouveau» une forme larvée d'amnistie ? dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, décembre 1984, p. 5.

[26] Les émissions RTBF «Ordre nouveau», op. cit., p. 5 - Ce petit article signé Wilmotte (rédacteur en   chef du Prisonnier de guerre est inséré dans une page entière de protestations contre L’Ordre nouveau et surtout contre l'attitude de Pierre Devos (voir la FNAPG, la page est composée essentiellement de lettres d'anciens prisonniers de guerre (non officiers)

[27] Intervention de Maurice de Wilde au débat final RTBF, le 20 décembre 1984.

[28] Intervention de Pierre Devos au débat final RTBF (20 décembre 1984) - Jeroom Inghels avait écrit dans sa lettre : « Bij de uitzending van het debat over het 13e deel van het programma «L’Ordre nouveau», is mij een uitspraak van kolonel SBH Baldewijns opgevallen.  Deze hogere officier op rust betichtte mij van leugen en beweerde dat ik nooit had deel uitgemaakt van het 11e Linieregiment. Bovendien verscheen in Le Prisonnier de guerre, name lijk in het nummer van December laatsleden, op pagina 5 het volgende : «Bravo aux colonels Baldewijns et Danse pour avoir pris en flagrant délit de mensonge le soi-disant officier Inghels qui prétendait avoir été au 11è de Ligne, un régiment où il n'a jamais mis les pieds».  Ik protesteer met klem tegen deze gemene beschuldiging die een officier  onwaardig is en bovendien uitgesproken werd zonder het minste bewijs en zonder mij de gelegenheid te geven mij te verdedigen, gans dezelfde methode als ten tijde gehuldigd door de substituten van de krijksauditeur, die wraakneming met gerechtigheid verwarden.  Sinds einde Juli 1939 diende ik als pelotonschef in de 10e kompagnie van het 11e Linie, gekazerneerd in de Herckenrodekazerne te Hasselt, samen met Lieutenant Louis Reeckmans. In Augustus 39, bij de tweede Fase van de Mobilisatie werd ik overgeplaatst naar het 20e Linie, ontdubbelingsregiment van het 11e, eveneens naar de 10e Kie.  De regimentsbevelhebber was Kolonel SBH Eugène Tromme Commandant van het 3e Bataljon Majoor Wendelen. 9e Kis : Kapitein Commandant Arckens, 10e Kie : Kapitein Commandant Jennart (réserve) 11e Kie : Kapitein Commandant Williau, en 12e Kie : Luitenant Louis Lejeune. Ik werd trouwens daar ik vroeger mitrailleur geweest was, later naar   de 12e overgeplaatst.  De kolonel SBH Baldewijns heeft zich dus bezondigd aan valse beschuldiging. Het was nochtans eenvoudig geweest bij de dienst van het stamboek D'Aillijplaats te Brussel een uittreksel over mijn militaire loop-baan te vragen, dan hadden de heren Baldewijns en Danse (qui mérite une contredanse) geen lichtvaardig oordeel ­veld ».
* Lettre de Jeroom Inghels à Pierre Devos, Sint Martens-Latem, le 18 décembre 1984.

[29]
Après avoir essayer d'attaquer Maurice De Wilde sur un autre sujet : «Je constate que Inghels condamné à mort pour haute trahison a le droit de réponse, nous, nous avons été mis en cause dans quatre émissions et nous n'avons    pas eu le droit de réponse».

[30] Intervention de Albert Baldewijn dans le débat final RTBF, 20 décembre 1984. Il me confirmera cette version (Entretien téléphonique du 17 juillet 1982).

[31] Intervention de Pierre Devos au débat final RTBF, le 20 décembre 1984.

[32] Le Cercle Royal Mars et Mercure : fondé en 1926 est un «cercle industriel et commercial des anciens officiers et officiers de réserve» qui a pour but : «d'entretenir, de resserrer et de développer <...> les liens  d'amitiés et de camaraderie existant entre officiers( de réserve d'active ou en retraite) belges ou des armées des pays alliés», de «créer des relations d'affaire aussi intimes que possible entre les membres» et d'«établir entre ses membres l'entraide par l'utilisation des compétences et des relations de chacun en particulier et de tous les membres en géné­ral(art.3 des statuts)». Cet aspect à la fois commercial et militaire crée l'originalité de ce cercle dont le but explicite (exprimé dans sa devise et ses statuts) est de nouer des relations d'affaire. Une motion adoptée par l'assem­blée générale en janvier 1981 va «dans le cadre de ses statuts» donner un nouvel usage au Cercle : « rechercher en commun les moyens de développer le courage moral, le sens social et la citoyenneté responsable   des Belges, et payer d'exemple dans ce domaine. - encourager les Belges à exercer à l'intérieur et à l'extérieur de leurs frontières, les qualités d'audace, d'entreprise, d'enthousiasme pionnier dont l'économie à besoin; - promouv­oir la compréhension, la tolérance et l'entente entre les communautés du Pays; - être à l'égard de l'armée le lien qui sensibilise nos compatri­otes aux problèmes de défense et l'armée à l'évolution de la société ». La condition d'adhé­sion de base est d'avoir été officier(de réserve ou d'active) et d'exercer une profession relevant du domaine des affaires  en général ou des profes­sions libérales («dans le but de ne pas priver le Cercle du concours de personnalités éminentes») certaines personnes physiques et morales n'étant pas officiers peuvent devenir adhérents du Cercle (50% du nombre de membres effectifs : « toute personne qui occupe une situation sociale prépondérante agréée par le Conseil Général» peut devenir membre d'honneur. Le Cercle dont le siège social est établi à Bruxelles a suscité la création de clubs régionaux dans les principaux centres du pays (et en RFA pour les FBA). Depuis 1957, c'est développé dans les pays voisins des cercles sembla­bles réunis depuis 1960 dans la Commission de liaison inter-nations Mars et Mercure (CLIMM). Le Colonel Provoost est selon F. Glineur (vice-président du Cercle) : «le membre le mieux informé des émissions de Maurice De Wilde», il a en effet participé à la Commission d'étude de la CAOB.
* Plaquette de présentation du Cercle royal Mars et Mercure - (réponse de R. Glineur à une demande de rensei­gnements du 22 février 1987), Bruxelles, 17 mars 1983 - Le Cercle royal Mars et Mercure dans Cercles et clubs dans Courrier hebdomadaire, n°  432, Bruxelles, CRISP, 21 février 1969, p. 3-5 et 24-25. Le Courrier est en grande partie toujours valable à l'exception de la nouvelle orientation dans la matière de janvier 1981. Malheureusement, deux pages et demie que le Courrier consacre au Cercle ne parle que de son statut et non de son histoire [dans le même Courrier sont présentés le Cercle royal gaulois, le cercle royal africain et d'outre-mer, le Lion's club, le kiwani et les tables rondes]. Quant au recrutement sociopolitique «
le cercle se défend de toute attache politique; on compte toutefois un nombre non négligeable de parlementaires, surtout PLP » [en 1969 date du   Courrier].

[33] Lettre du Cercle royal Mars et Mercure (signée par le président général J. Purnode et par trois vice-présidents directeurs généraux H.Schroer, A. Hoebeke, R. Glineur) à la SROR, Bruxelles, 16 mai 1983 - Cette lettre se termi­nera par : «Les membres du cercle royal Mars et Mercure dispersés dans toute la Belgique confirment qu'ils resteront toujours fidèles au Roi et à la Patrie et qu'ils ne toléreront jamais la ruine et la disparition de ce pays  à cause de l'entêtement de certains politiciens qui ne recherchent que leur intérêt personnel» - sollicité par la CAOB pour «s'associer aux efforts des officiers contre Maurice De Wilde», le Cercle a refusé : «Dans une réunion J. Purnode a dit que ça ne les intéressait pas parce que le jeu n'en valait pas la chandelle».
* Interview de Pierre Gérits, op. cit.

[34] Excepté Jean Gabriel (voir note 34)

[35] Huit lettres sur 100 font allusion à ce problème, on ne peut dire si ce chiffre est représentatif (dans un sens comme dans l'autre) de la part de la population concernée.

[36] L'assimilation Maurice De Wilde / collaboration est surprenante, mais pas inexplicable. Elle est née de l'attitude ambiguë de Maurice De Wilde avec les collaborateurs flamands. Même le Général Broekmans connaissant pourtant bien le sujet a pu se laisser prendre à cette assimilation : [il parle d'une conférence de Maurice De Wilde à Anvers] «  Van Ooteghem et De Wilde ont fait un débat sur L’Ordre nouveau; on se demandait comment ces deux types étant donné que De Wilde était pour L’Ordre nouveau et que Van Ooteghem était un ancien combattant du front de l'est, alors, il n'y a   as eu de débat parce que ces deux types étaient tout à fait d'accord et à ..». JG : «De Wilde favorable à L’Ordre nouveau ? « Albert Broekmans : «De Wilde d'après ... oh oui De Wilde essayait de défendre L’Ordre nouveau d'après moi et surtout en jetant le discrédit sur tout ce qui existait avant-guerre».
* Interview d'Albert Broekmans, op. cit. - Maurice De Wilde participera aussi le 23 février 1983 à une conférence organisée par les Volksunie - jongeren avec O. Van Ooteghem à Gand.

[37] Lettre de Madame Poussart Gillians (veuve d'un capitaine BEM) à «Messieurs les responsables de la diffusion de l'émission à la RTBF (francophone donc)», Bruxelles, sd. - C'est aussi l'avis de M.G. Badon qui demande aussi à la RTBF « A quand d'ailleurs, sur les deux chaînes nationales une contre série exaltant les hauts-  faits belges ?»
* Lettre de G. Badon, Bruxelles, 4 novembre 1984.

[38] Il s'agit du Général-major Gérits parlant des lois linguistiques à l'armée avant-guerre : «La loi linguistique est telle qu'on a empêché beaucoup d'officiers flamands de se manifester comme flamands. J'ai dit empêché, c'est ainsi par exemple que moi qui suis flamand 120%, la loi, est tellement mal faite qu'elle m'a empêché de parler  ma langue maternelle la moitié de ma carrière». Il est en effet né à Anvers et a passé sa jeunesse entièrement en Flandres (excepté un an d'étude à Malonne avant l’ERM).
* Intervention de Pierre Gérits dans le débat RTBF suivant l'émission 11 (La grande muette 1).

[39] Lettre de Mathilde Blondin à Pierre Devos, Malmédy, 26 octobre 1984.- Madame Blondin est vraisemblablement épouse ou fille de prisonnier de guerre, à sa lettre était joint la page 5 du Prisonnier de guerre de décembre.(distribué aux membres ,veuves et enfants)

[40] Pierre STEPHANY, A bâtons rompus avec ... Maurice De Wilde».Pour percevoir la vérité, il faut faire en sorte de tout entendre» (Interview de Maurice De Wilde dans La Libre Belgique, 3 septembre 1984. P. Stephany lui posait la question : «Vous n'êtes pas plus indulgent pour les collaborateurs flamands que pour les wallons ... ?»

[41] Interview du Général-major Pierre Gérits, réalisée le 16 juillet 1987 à son domicile (19 avenue Abeloos,  Bruxelles) entre 10 et 13 h. Voulant interviewer le président de la Ligue Nationale des Vétérans du Roi Léopold 3, l'entre­tien n'a porté que sur l'opposition des officiers à Maurice De Wilde - Etienne Verhoeyen, comme Pierre Gérits dira qu'il [Maurice De Wilde] est connu comme flamingant sans être nationaliste flamand.
* Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit..

[42] C'est peut-être l'une des facettes les plus paradoxales du personnage, il est à la fois flamingant et socialiste. Il a d'ailleurs été contacté par la VU. La VU pour le débaucher à parié sur son sentiment flamand frustré par le parti socialiste : «ils ne sont pas bêtes, en rédigeant les listes, parce que le parti [socia­liste]  était encore unitaire, pour Bruxelles, ils avaient placé les Flamands sur les places où ils ne pouvaient pas être élus». De plus, ils ont aussi misé sur les dissensions entre la hiérarchie du parti et lui : «Ils m'ont donné des garanties, évidemment ils avaient facile à la VU, «qu'est-ce que va faire le parti socialiste avec toi». Il y avait  assez de preuves que je ne m'entendais pas avec le parti socialiste. Et ils disaient que «c'est chez nous que vous pouvez être «socialiste», ça je ne l'ai jamais cru». Si au début, ses sympathies flamingantes ont pu faciliter son contact avec les nationalistes flamands, il semble qu'actuellement, ils se méfient de lui et que les interviews soient très difficiles à obtenir. Bien qu'il reçoive encore des félicitations du sénateur VU.
* Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Interview de Etienne Verhoeyen, op. cit.;

[43] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Maurice De Wilde a une sensibilité flamande exacerbée qui lui       fait parfois perdre son calme. Je lui avais posé la question : «On vous a reproché d'être nationaliste flamand et  de coiffer la casquette de la mère-patrie-flamande-brimée» après avoir ri, il s'est énervé, puis m'a parlé fort courroucé pendant près de dix minutes des problèmes Flamands-Wallons, non seulement dans les années 30-40, mais surtout actuelle­ment, alors que nous avions déjà envisagé la question auparavant. Il avait la même attitude dans les débats où il perdait son calme sur les mêmes questions.

[44] «Beaucoup de Flamands font le lien entre le mouvement flamand et les idéalistes qui ont collaboré pendant la deuxième guerre mondiale, ils sont moins sévères pour ces gens».

[45] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.

[46] «Le grand motif, c'est qu'on a proposé une collaboration à la BRT sans résultat; s'ils avaient eu le  soucis de la vérité, ils l'auraient fait».
* Interview de Pierre Gérits, op. cit..

[47] Interview de Pierre Gérits, op. cit.

[48] Interview de Maurice De Wilde, op. cit..

[49] La CAOB (confédération des associations des officiers belges) «groupe tous les officiers belges d'active, de réserve et retraités», mais n'est pas une association de type courant. Elle est plutôt un instrument de liaison. Sa présidence et son administration sont exercées à tour de rôle (tous les deux ans) par chacune des socié­tés qui la compose. La confédération n'a donc ni bulletin, ni adresse propre et trouve refuge dans les périodiques et secrétariats de ses membres. En 1987, elle groupe dix sociétés : l'Association des officiers des campagnes 14-18 et 40-45 (AOC - Pt : P. Eygen­raam - 11 avenue de Hein, Bruxelles), l'Association des Ingénieurs issus de l'Ecole d'application (A.I.A. - Pt : Lieutant général ER : Georges Renson - ERM), l'Association des Licenciés de l'Ecole d'application (ALA - Pt : L. Peeters -ERM), l'Association des Militaires ingénieurs techniciens industriels (AMITI. - Pt : lieutenant colonel Oscar De Meyen - ERM), le Cercle royal des anciens officiers de campagne d'Afrique (CRAOCA., Pt : colonel ER L.F. Vanderstraeten, 20 rue Stassard, Bruxelles), la Société royale des officiers retraités (SROR,   Pt : lieutenant général E. De Wilder [1979-1986 : René Dewandre], 270 rue Royal, Bruxelles), l'Union nationale des officiers de réserve (URNOR Pt : lieutenant colonel J. Van Der Linden, caserne des grenadiers, avenue des Petits Carmes, Bruxelles), l'Union royale nationale des officiers invalides de guerre (URNOIG : Pt : lieutenant H.R.E. L. Vermeulen), «Contact» (nouveau membre de la CAOB, issu de l'Institut Royal supérieur de défense, ancienne Ecole de guerre, Pt : général major Kremers) et enfin l'actuel président : l'Association des officiers en service actif (AOSA, 77 avenue Milcamps, Bruxelles).
* La CAOB dans Mars n° 140, Bruxelles, AOSA, 4è trimestre 1986, p. 3 - Entretien téléphonique avec  Oscar Conreur, le 9 juillet 1987 - Interview de Albert Broekmans, op. cit.

[50] Interview de Albert Broekmans, op. cit.

[51] SROR (Société royale des officiers retraités) : créée le 22 janvier 1857 sous le nom de Société des Officiers pensionnés, son but était de «améliorer les pensions militaires et de faire valoir leurs droits». En    1863, elle prend le nom de Société générale des officiers pensionnés (retraités en 1880), son but était essentiellement philanthropique En 1870, Alexis Brialmont, avec l'approbation de la Société lance La Belgique militaire, qui lui permet de diffuser ses idées sur l'armée : démocratisation de l'armée et surtout renforcement de son équipement et de ses effectifs par le service militaire général et obligatoire. Société mutualiste (27 octobre 1913), Société royale (1930), la Société mutualiste «Société générale des officiers retraités» est dissoute le 1er mars 1946, mais prend le 30 mai le statut d'ASBL, et le nom de Société royale et générale des officiers retraités (sous le haut patronage du Roi). Pendant la question royale, elle fait partie avec son président F. Grégoire « des groupes d'anciens combattants les plus «engagés» dans la défense du Roi» (avec la Fraternelle des chasseurs arden­nais), le 17 décembre 1960, elle fusionne avec la société royale et patriotique des officiers retraités et avec la Société des officiers retraités de Flandre. Elle se charge de «l'administration collective, de la politique d'ensemble, de la défense des intérêts matériels, moraux et sociaux des officiers et d'une façon générale de tous les  problèmes d'intérêt commun militaire ou national ainsi que du recrutement». Le 10 juin 1978, la Société prend son nom actuel et se donne de nouveaux statuts : l'objet de la société est de «grouper les anciens officiers des cadres actifs des forces armées belges en vue dans une totale indépendance politique, de : défendre les intérêts moraux, matériels et sociaux de ses membres <...>; développer parmi eux, un esprit de confraternité et leur offrir des possibilités d'établir entre eux des relations agréables, voir utiles; promouvoir toute initiative de nature à protéger, ou servir l'Etat belge, le renom de l'armée ainsi que le prestige de ses officiers et de ses anciens officiers ou propre à valoriser la carrière d'officier; stimuler toute action tentant à favoriser l'attachement à la dynastie, à fortifier l'institution militaire de la Belgique dans le respect de ses traditions et le souvenir de son passé et contribuer ainsi à l'union des Belges».Elle publie La Belgique militaire et le Bulletin d'information de la SROR (voir note 78?). Elle est affiliée à la CAOB et au Comité national de défense des pensionnés de l'Etat.
* Un Anniversaire - le message du président général, p. 11-12 - OSCAR CONREUR, Histoire de la SROR (1857-      -1982), p. 19-20, Les Statuts de la SROR, p. 37-44 dans La Belgique militaire (numéro spécial 125è anniversaire), Bruxelles, SROR, 270 rue Royal, décembre 1983. Pour l'implication de la SROR! dans la question royale, voir Francis Abwehr, C. Dupont, Les «Anciens» et le Roi. Facteur de cohésion et de divergence 1945-1950 dans Cahier du CREHSGM, Bruxelles CREHSGM, p. 147, 149 et 152.

[52] Car elle était présidente momentanée de la CAOB et les autres sociétés étaient tenues par leur devoir  de réserve, par exemple l'Association des officiers belges en service actif (ex-syndicat belge des officiers  qui édite le mensuel Mars) «a laissé à la SROR le soin de publier les réactions parce qu'[ils] ne peuvent   s'ex­pliquer». Néanmoins, le vice-président de l'AOSA-UOAD (le major Marinus) participe à la réunion précédant  la conférence de presse (mais il n'intervient pas).
* Procès verbal de la réunion de la Commission d'étude de la CAOB, 17 mars 1983.

[53] R.D. [René Dewandre], De Nieuwe Orde dans Bulletin d'information de la SROR, Bruxelles, septembre 1982, p. 12.

[54] Interview de Maurice Danse et de Albert Broekmans, op. cit. - Pour Maurice Danse, il est normal que l'ERM ait des rapports privilégiés avec la SROR parce que : «parmi les officiers en question [de la Commission], il y avait plusieurs anciens commandants de l'ERM» (comme H. Vanvreckom) ou professeurs (comme Albert Baldewijn ou JL  Charles).

 

[55] Entretien téléphonique avec René Dewandre, le 7 juillet 1987.

 

[56] Entretien téléphonique avec René Dewandre, le 7 juillet 1987.

 

[57] Le «Prix de la CAOB» (d'un montant de dix mille francs) a été créé en réaction à l'attribution de  l'«Antenne de Cristal» à Maurice De Wilde par l'Union des critiques de radio-télévision. Le prix «décerné ponctuel­lement pour remer­cier quelqu'un qui s'est particulièrement distingué» n'a jamais plus été distribué, vraisemblablement pour des questions budgétaires.
* Entretien téléphonique avec Pierre Eygenraam, le 20 juillet 1987 - PIERRE EYGENRAAM, Réminiscence sans gloire : la reddition de Gand en mai 40. Quand la cinquième colonne minait nos unités dans Pallas, (revue militaire indépen­dante), numéro spécial 25è anniversaire, Bruxelles, Association des officiers en service actif (77 avenue Milcamps), mars 1986, p. 21. Deux tiers des pages sont consacrés, malgré le titre, à une récapitulation des actions et protestations des officiers vis à vis de Maurice De Wilde.

[58] Gustave RENS (1917) : officier aviateur (colonel), s'évade de Belgique et s'engage à la RAF, crée en 1946 le Service des relations publiques de la force aérienne, directeur du service de presse des forces aériennes (1960-1965), attaché de presse au cabinet du Ministre de la Défense nationale (1965-1973), il est depuis 1980 rédacteur en chef de La Belgique militaire. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Le Dictionnaire des Belges, op. cit., p. 427 - La Belgique militaire nouvelle (1960 ...) dans La Belgique militaire, Bruxelles, décembre 1983, p. 33.

[59] Charles DEPUE (1907) : candidat ingénieur (Université de Louvain), entre à l'armée en 1932, prisonnier de guerre cinq ans (Lintz, Tibor, Prenzlauw), Ecole de guerre (1945-1947), professeur de renseignement à l'Ecole de guerre, chef des renseignements à l'Etat major général (1962-1965). Termine sa carrière comme général major [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Entretien téléphonique avec Charles Depue, le 20 juillet 1987.

[60] P. PROVOOST (1909) : Ecole flamande des Pupilles, Ecole des Cadets, intendance 1931, Ecole d'officiers d'administration (1946-1947), prisonnier de guerre cinq ans, contrôle financier de l'administration militaire (1947-1958), commande l'Office central des traitements et salaires (1958-1961), chef de la division financière au Shape (1961-1964), pensionné au grade de colonel (1964). Fait une seconde carrière dans le privé. Il est membre du cercle royal Mars et Mercure et de la FNC. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Entretien téléphonique avec P. Provoost, le 20 juillet 1987.

[61] ALBERT CRAHAY (9 juin 1906) : ERM (polytechnique), breveté d'Etat major (Ecole de guerre), collège de défense de l'OTAN, commande le bataillon de volontaires belgo-luxembourgeois en Corée (septembre 1950-novembre 1951), commande la 16è division blindée (1959), commandant en chef des F.B.A. (1961-1964), commissaire royal aux problèmes de l'eau (1965-1969), président de la Commission interministérielle de l'eau (1965), retraité Lieutant général.
* Qui est qui en Belgique francophone, op. cit., p. 162-163 - Le Dictionnaire des Belges, op. cit., p. 100.

[62] Procès verbaux des séances de la Commission d'étude de la CAOB du 1er, 8, 15, 22 et 29 juillet 1982,       5 et 26 août 1982, 15 septembre et 6 octobre 1982, 26 janvier, 17 mars et 16 mai 1983. Invitation aux séances, du 17 mai 1983 et 1er janvier 1984. Les procès verbaux ont été rédigé par Oscar Conreur et sont conservés à la SROR (270, rue Royale, Bruxelles). Outre ce noyau plus vingt autres personnes participeront à la commission essentiellement pour les séances du 15 septembre 1982 et pour la très importante séance préparatoire à la conférence de presse du 26 avril 1983 (17 mars 1983) : J. Graven, Franckx, A. Haibe, G. Marinus (vice-président de l'Association des officiers en service actif), H. Vanvreckom, Jean Gabriel (G. Vernier), A. Gevens, J. Van der Becken, H. Dany, Th. Lamine, P. Dath, Monmaerts, Pappens, Jean Cleeremans, Weyns, ...

[63] Lettre de Maurice Danse à Oscar Conreur [enquête], Bruxelles, 15 février 1983.

[64] Interview de Pierre Gérits, op. cit. - De plus, il mettra aussi l'accent sur le manque de moyens financiers et matériels (sauf l’ERM et le Centre) de la SROR: «De Wilde a pendant sept ans avec la bénédiction de la BRT préparé son émission flanqué d'un collaborateur avec traitement et remboursement de frais, aux frais du  contri­buable, <...> et nous on a pas de moyens financiers».

[65] Lettre de Maurice Danse à Oscar Conreur, [enquête], Bruxelles, 15 février 1983, p. 2 - déjà en septembre 1982, on retrouve cet intérêt du Centre pour le travail de la CAOB : «Monsieur Jean Vanwelkenhuysen, directeur du centre <...> s'intéresse activement à ces recherches qui peuvent effectivement contribuer à une connaissance plus exacte de la matière».
* Lettre de Maurice Danse à Oscar Conreur [enquête], Bruxelles, 6 septembre 1982, p. 1.

[66] En 1986 car Maurice Danse et Albert Broekmans continuent toujours avec La collaboration du Centre le travail qu'ils avaient commencé avec la défunte Commission d'étude de la CAOB - Lettre accompagnant le questionnaire de 1986, Bruxelles, 1986, p. 2 [réf. du CREHSGM : 712-86/MD/MCL]

[67] Il ajoute aussi que «Maurice Danse ayant été mis en cause, doit réagir», que «la conférence de presse et la publication d'un livre blanc doit avoir lieu».
* Procès verbal de la réunion de la Commission d'étude de la CAOB, le 17 mars 1983.

[68] Lettre de Maurice Danse à Oscar Conreur [enquête], Bruxelles, 6 septembre 1982, p. 1. Cette lettre à l'en-tête du CREHSGM et de la commission d'étude de la CAOB est envoyée à une série d'anciens officiers (voir an­nexe8) et cautionnée par le centre qui semble y avoir apporté une importante contribution à la Commission : «Vous allez recevoir en même temps que la présente lettre par les soins du centre dirigé par M. Vanwelkenhuysen »  suit une série de documents.

[69] Voir la note 41 - «Actuellement, le centre répond que ces documents ne sont pas encore accessibles et ne sont d'ailleurs pas inventoriés», ce qui est exact. Il ajoute qu'après cette publication, si les sources sont accessibles, il restera néanmoins «celle que je refuserais de donner pour un problème de conscience. Certaines personnes ont refusé que leur nom soit mentionné».
* Interview de Maurice Danse, op. cit.

[70] Lettre accompagnant le questionnaire de 1986, op. cit., p. 3

[71] Jo GERARD, Hervé GERARD et G. RENS [et collaborateurs], Se battre pour la Belgique, J. M. Collet, 1984, p. 425-426  - « J'ai refusé d'écrire dans Se battre pour la Belgique pour éviter la polémique, mais j'ai autorisé le général Broekmans d'utiliser tous les documents à condition de citer l'existence de mes recherches, ce qu'il a fait : «Le désir <...> d'occuper utilement neuf heures qui s'additionnaient indéfiniment, écrit mon grand ami et compagnon de captivité, Maurice Danse,  <...> qui, suite à ses recherches minutieuses m'a longuement secondé dans   la rédaction de ces pages».
* Interview de Maurice Danse, op. cit.

[72] P. EYGENRAM, Réminiscence sans gloire : la reddition de Gang en mai 40. Quand la cinquième colonne minait nos unités, op. cit.

[73] Interview de Maurice Danse, op. cit., où selon Pierre Eygenraam : «La CAOB réunit des témoins et des  acteurs de la lutte contre l'envahisseur et les victimes de cinq années de douloureuse captivité».
* PIERRE EYGENRAAM, A propos de l'émission «De Nieuwe Orde (rubrique Signé un lecteur) dans La Dernière Heure, Bruxelles, 30 mars 1983.

[74] Voir liste dans l'annexe 8

[75] Lettre de Maurice Danse à Oscar Conreur, op. cit. [Enquête], p. 1. A cette lettre sont joints : la photocopie des pages de L’Ordre nouveau concernant les trois grands thèmes de recherche, un dossier formé d'extraits de rapports envoyés par le lieutenant général Keyaerts (chef de l'OTAD) par A. de Callataÿ, et le lieutenant médecin Van Doorminck, membre de la délégation de cet office auprès des prisonniers de guerre une «note provisoire donnant une idée des activités de la délégation de l'OTAD dans le domaine patriotique».

[76] Voir liste dans l'annexe 8!!!

[77] Nom finalement donné au travail de la Commission.
* Lettre de Maurice Danse à «Messieurs les Destinataires des lettres écrites dans le cadre de l'enquête émargée ci dessus », Bruxelles, 7 avril 1983 - lettre du 15 février 11 et 13 mars 1983.

[78] Questionnaire 1986 à en-tête du Centre (avec lettre d'introduction) envoyé par Maurice Danse à ses correspondants, 1986. Voir texte complet de la note et du questionnaire dans l'annexe 7.

[79] Entretien téléphonique avec Pierre Eygenraam, le 16 juillet 1987.

[80] JEAN GABRIEL, Honneur et fidélité dans La Belgique militaire, n° 160, Bruxelles, septembre 1983, p. 30

[81] Invitation à la conférence de presse de la CAOB (photocopie envoyée aux journaux), Bruxelles, avril   1983.

[82] Interview de Albert Broekmans, op. cit.

[83] PIERRE EYGENRAAM, Réminiscence sans gloire. La reddition de Gand en mai 1940. Quand la cinquième colonne minait nos unités, op. cit. - voir le chapitre sur les points litigieux.

[84] Procès verbal des réunions de la Commission d'étude de la CAOB, 15 septembre 1982.

[85] Procès verbal des réunions de la Commission d'étude de la CAOB, 17 mars 1983. - A. Bergilez avait déclaré : «[il faut] faire maintenant la conférence de presse et plus tard le livre blanc, il ne faut pas attendre».

[86] Procès verbal des réunions de la Commission d'étude de la CAOB, 17 mars 1983.

[87] JEAN GABRIEL, Honneur et fidélité, op. cit.

[88] Brouillon préparatoire à la conférence de presse de la CAOB [note manuscrite de la main d'Oscar Conreur vraisemblablement écrite sur les instructions téléphoniques de René Dewandre], sd. - WALTER DE BOCK, «Manipulatie en subvertie». Officieren in aanval tegen De Wilde dans De Morgen, 27 avril 1983 - G.D. [Gaston Duinez], Verkeerd beeld non situatie en «Krijgsgevangenekampen». Officieren klagen» De Nieuwe  Orde aan dans De standard, Bruxelles, 27 avril 1983 - «Doelbewiste manipulatie van de publieke opinie». Gepensione­erde officieren streng over TV-uitzending «De Nieuwe Orde» dans Gazet van Antwerpen /Gazet van Mechelen, Anvers, 27 avril 1983 - «La grande muette spreekt». Na de TV-reeks De Nieuwe Orde dans Het laatste nieuws / De Nieuwe Gazet, Bruxelles, 27 et 28 mai!! 1983 - D'autres journalistes vont publier un article, mais je ne sais si ils étaient présents à la conférence ou s'ils bénéficient d'accords rédactionnels : J.Cl., Reactie op De Nieuwe Orde «La grande muette spreekt» dans Het volk, Gand, 27 avril 1983 - Officieren tegen De Wilde dans Knack, Bruxelles, 4 mai 1983 - E. de V. [E. de Voghelaere], Maurice De Wilde door officieren onder vuur genomen dans ‘t Pallieterke, Anvers, 5 mai 1983.

[89] Brouillon préparatoire à la conférence de presse de la CAOB, op. cit - F.L. LAURENT, «La Grande  Muette parle : la BRT ne donne la parole qu'aux témoins de L’Ordre nouveau et à quelques officiers traîtres dans La Dernière heure, Bruxelles, 27 avril 1983 - R.R. [Roger Rosart], Les Officiers belges contre la Nieuwe Orde dans La Libre Belgique, Bruxelles, 27 avril 1983 - Rappel à l'ordre dans Pan, Bruxelles, 1er juin 1983 [on y fait une très brève allusion aux démêlés entre Maurice De Wilde et les officiers, et on y parle surtout du débat final RTBF - La grande muette se rebiffe, encadrée hors texte dans P.C. [Paul Colson], Lode Claes contre «De Nieuwe Orde» (BRT). A la recherche d'un passé englouti dans Pourquoi pas ?, Bruxel­les, 18 mai 1983, p. 78 - Guido VAN DAMME, Ordre nouveau réveil de La grande muette dans Le Soir, Bruxelles, 27 avril 1983 - Les militaires contents dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 4 mai 1983 - Les Officiers contre-attaquent - Officieren in de tegenaanval [texte intégral de la conférence de presse] dans La Belgique mili­taire, Bruxelles, SROR, juillet et août 1983, p. 3-14 - G.R. [Gustave Rens] La grande muette parle - «La grande muette spreekt» dans Bulletin d'information de la SROR, Bruxelles, SROR, juin 1983, p. 8.

[90] Interview de Albert Broekmans, op. cit. Maurice De Wilde devait selon le Procès verbal de la réunion du 17 mars 1983, être également invité. Je ne sais si les officiers n'ont pas persévéré ou si Maurice De Wilde a refusé d'y aller.

[91] D'un côté, réagissant à une question posée par un auditeur de la radio qui lui signalait des contres  vérités flagrantes dans son programme, Maurice De Wilde répondait : «Nous produisons des programmes TV, pas d'ouvrages historiques». Et lorsqu'il vante Hellebaut pour lequel il ne peut voiler son admiration, il ajoute aussi : «nous ne fournissons aucune contribution à l'histoire», et d'autre part, «le professeur docteur Verhulst, ex-président du: conseil d'administra­tion de la BRT, écrit pourtant dans sa préface à la première partie de Belgïe in de tweede wereld oorlog, que ce fut seulement en 1971 que pu démarrer sérieusement une grande série télévisée sur l'histoire  de la Belgique au cours de la deuxième guerre mondiale, un travail systématique, un aperçu historique, adapté spécialement à la télévision et conçu en fonction de celle-ci ... afin de faire connaître l'histoire  de notre pays à notre jeune génération d'après-guerre d'une manière moderne, claire et vivante. Non pas dans le but d'aviver l'amour de la Patrie (le contraire nous étonnerait d'ailleurs de la part de la BRT), de glorifier les héros ou encore de juger  et de condamner».

[92] Pierre Eygenraam affirme qu'outre ces personnalités, Maurice Danse était aussi présent à la conférence de presse, ce dernier le niera lors de notre entretien : «Moi, je n'y ai pas été, j'estimais que mon rôle n'était pas d'en être d'autant qu'à ce moment-là, j'avais réussi à ne rien publier si je me souviens bien <...> participer à une conférence de presse n'avait pas de sens pour moi et puis je craignais fort de briller par un esprit d'escalier, trouver après coup ce qu'on aurait dû dire et qu'on a pas dit». - Etaient également présents : H. Vanvreckom, R. Bergilez, lieutenant général Monmaert, Pierre Gérits, L. Van der Becken, C. Depue, Albert Crahay et «un représentant (prési­dent ou délégué) par association [faisant partie de la CAOB]».
* Procès verbal de la réunion de la commission d'étude de la CAOB, 17 mars 1983. - PIERRE EYGENRAAM, Réminiscence sans gloire, op. cit. - Interview de Maurice Danse, op. cit.

[93] G.R. [Gustave Rens], «La grande muette» parle, op. cit. - Les Officiers contre attaquent - Officieren in de tegenaanval, op. cit., p. 5 et 3.

[94] Interview de Pierre Gérits, op. cit - une réception clôturera la conférence.

[95] Interview d'Albert Broekmans, op. cit..

[96] Generaal majoor Broekmans levertkritiek op De Nieuwe Orde dans Het laatste nieuws / De Nieuwe  Gazet, Bruxelles, 22 juin 1982 - Open brief aan de studiedienst van de BRT. Scherpe kritiek van generaal Broekmans op De Nieuwe Orde van Maurice De Wilde dans Gazet van Antwerpen, Anvers, 18 juin 1982 (cet article fut publié grâce à un contact personnel avec le directeur de Gazet van Antwerpen). - Maurice De Wilde en het BRT monopolie dans Gazet van Antwerpen, Anvers, 30 mars 1983. - Generaal Broekmans dans ‘t Pallieterke, Anvers, 19 mai 1983.

[97] Dans La Libre Belgique : Point de vue, un camouflet au corps des officiers de 1940, 26 mai 1982 - La Mémoire ternie du Matin d’Anvers, 3 mai 1984 - Un dénigrement répréhensible dans une enquête discutée, 2 mai 1983. Dans La Dernière heure : A propos de l'émission De Nieuwe Orde, 25 mars 1983. Et surtout dans La Semaine d'Anvers : A propos d'une double série d'émissions prévues en automne. La grande muette débâillonnée,   27 août 1982 - L’Ordre nouveau à la RTBF ... on prend les mêmes et on recommence, 15 juillet 1983 - En mars prochain «La Collaboration 1940-1945 sur nos antennes. Ce que pense le général Broekmans des émissions controversées, 1er janvier 1983 - Quand la liberté de parole n'est qu'un leurre. L'inadmissible subjectivité de nos antennes nationales, 18 avril 1983.

[98] Texte de la conférence de presse de la CAOB, op. cit., p. 1 (introduction).

[99] R. R. [Roger Rosart], Les Officiers belges contre le «Nieuwe Orde» dans La Libre Belgique, Bruxelles, 27 avril 1983.

[100] Guido VAN DAMME, Ordre nouveau : réveil de La grande muette dans Le Soir, Bruxelles, 27 avril  1983.

 

[101] A tel point que trois ans plus tard, Pierre Eygenraam, moins virulent qu'au moment des faits estime encore que la conférence de presse du 26 avril 1983 est un tournant dans l'attitude de la BRT (et de la RTBF) en même temps qu'une première victoire des officiers : « Cette conférence de presse eu un retentissement considérable et deux résultats concrets : débat de clôture eut lieu à la BRT sous les auspices de M. Schodt, en présence entre autre des journalistes Maurice De Wilde et Etienne Verhoeyen et, de notre côté, d'une délégation d'officiers comprenant les généraux ER Weyns et Broekmans, le colonel E. R. Rens, le magistrat H. R. E. Danse et le soussigné; lors de la reprise de la série par la RTBF, et la diffusion ultérieure de l'enquête «La Collaboration», des panels de discussions furent réunis à l'issue de chaque émission. Ils permettaient le commentaire à chaud des propos de l'enquê­teur et de son entou­rage. Reste à souligner une preuve évidente de la mauvaise foi : dans les livres publiés à l'issue des émissions en éditions successives, les mises au point furent systématiquement ignorées ».
* PIERRE EYGENRAAM, Réminiscence sans gloire : reddition de Gand en mai 1940. Quand la cinquième colonne minait nos unités ..., op. cit.

 

[102] Lettre de Oscar Conreur [pour René Dewandre] au «présidents des associations membres de la CAOB », Bruxelles, SROR - CAOB, 16 mai 1984.

 

[103] Procès verbal de la réunion de la Commission d'étude de la CAOB, 16 mai 1983.

 

[104] JEAN GABRIEL [Gabriel Vernier], Honneur et fidélité, op. cit.

 [105] G.R. [Gustave Rens], Toujours De Nieuwe Orde dans Bulletin d'information de la SROR, Bruxelles  SROR, juillet-août 1983, p. 7.  

[106] L'Art de noyer le poisson dans La Belgique militaire n° 159, juillet 1983, p. 15. - Article anonyme      rédigé avant la diffusion du débat sur antenne, mais publié par La Belgique militaire qui estime que «les considérations qu'il contient n'ont rien perdu de leur pertinence». Les officiers ne sont pas les seuls à estimer que la BRT n'a pas réellement accordé un débat à tous ceux qui se sont senti lésés par L’Ordre nouveau, Roger Rosart est de ceux-là : «Mais tout en accordant le débat réclamé, la BRT s'est entourée d'un tel luxe de précau­tions - toute sa hiérarchie était présente - face à des dizaines d'invités que trop de discussions ont porté sur le pourquoi d'une telle émission, le rôle de la «Commission scientifique», les recherches entreprises. On aurait préféré que d'anciens prisonniers de guerre parlent plus longuement, en réponse aux questions».
* Roger ROSART, Des Officiers contre-attaquent dans La Libre Belgique, 9 juin 1983.

[107] Lettre de Pierre Eygenraam à Georges Martin, Anvers, 1er septembre 1982.

[108] Lettre de Pierre Eygenraam à Georges Martin, op. cit. - Lettre de G. Martin à Pierre Eygenraam, Bruxelles,  8 septembre 1982 - Entretien téléphonique avec Pierre Eygenraam. - Le fait que G. Martin soit membre du Cercle royal Mars et Mercure et ancien de l'ERM explique peut-être pourquoi Pierre Eygenraam s'est adressé à lui.
* Georges MARTIN : (1903) Ingénieur civil, Ecole Royale militaire, ingénieur mécanicien électricien, comman­dant du génie, breveté d'Etat-major, secrétaire général (1945), directeur général (1953), administrateur général (1958), président directeur général (1969), président administrateur délégué de la Royale Belge (1974). Il est aussi président administrateur délégué de l'Assurance liégeoise, membre du Cercle gaulois et du Cercle Royal Mars et Mercure [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
- Qui est qui en Belgique francophone, p. 612

[109] Lettre de René Dewandre aux présidents des associations membres de la CAOB, Bruxelles, 16 mai 1983.

[110] Voir chapitre sur L'exploitation postérieure de L’Ordre nouveau,

[111] Dans De Nieuwe Gazet, Anvers, 25-26 septembre 1982.

[112] Katholieke radio Omroep (2 Emmastraat - Hilversum), un des neuf organismes produisant des programmes pour la télévision hollandaise.

[113] «De auteur van bewuste reeks geeft in hoge mate blijk van vooringenomenheld, gebrek aan objektiviteit en des informatie. Hetgeen een anvaanvaardhou manipulatie van de publieke opinie inhoudt <...> Koning Leopold 3 in een schrijven aan premier Martens, Princes Esmeralda, Minister van State Robert Houben, evenals ondergetekende hebben in open brieven aan de BRT blijk gegeven van hun krietiek op de bewuste TV-uitzending».
* Lettre d'Albert Broekmans au Directeur de la KRO, Brasschaat, 18 octobre 1982.

[114] «De uitzending is bovendien niet te rechtvaardigen omwille van haar funeste weerslag op de reeds zo  moeilijke communautaire verhoudingen in België. Oude, welkiswaar destijde bestaande mistoestanden, ingevolge de historische evolutie, worden uit de sloot gehaald en schaden de huidige pogingen om tot een beter wederzijde begrip   te komen tussen Walen en Vlamingen. <...> Ondanks een poging van de Heer De Wilde om de reeks voor de Franstalige uitzending te verzorgen, heeft de RTBF-directie een negatief advies uitgebracht. Oud-krijksgevangenen die, inge-  ­volge de «Flamenpo­litik» van de Abwehr, hoofdzakelijk tot het Franstalige landsgedeelte behoorden, zouden inderdaad   een dergelijke uitzen­ding als een provocatie hebben beschouwd».
* Lettre de Albert Broekmans au directeur de la KRO, Brasschaat, 18 octobre 1982.

[115] Union nationale de croix de guerre belges - Nationaal Verbond des Belgische Oorlogskruisen : Association poursuivant­ les activités de la «Société nationale de croix de guerre belges», constituée en ASBL (14 septembre 1956) dont les origines remontent au 1er août 1919. Elle a repris la Fédération des Croix de guerre belges dissoute le 15 juillet 1973. L'Association a pour objet de «grouper les titulaires de la Croix de guerre dans une totale indépendance politique en vue de : maintenir et resserrer les liens d'amitié et de fraternité entre les titulaires de  la Croix de guerre, entretenir le souvenir de ceux qui sont morts pour la Belgique, défendre la valeur morale que représente la Croix de guerre comme emblème du courage et de la vaillance, stimuler et participer à toute action favorisant l'attachement à la dynastie, le souvenir des traditions du passé pour maintenir l'Union des Belges». G. Conreur (secrétaire national de la SROR) est aussi l'un des quatre signataires des nouveaux statuts parus au Moniteur. En sollicitant l'aide de la Nederlandse bond van oudstijden, l'association n'a fait qu'appliquer l'article 5 (Titre II) des statuts : «l'associa­tion peut offrir sa coopération à tout organisme se proposant des buts analogues aux siens, peut de même solliciter la coopération de tels organismes».
* Association sans but lucratif et Etablissement d'utilité publique, Union nationale des croix de guerre bel­ges dans Annexe au Moniteur belge, Bruxelles, 11 septembre 1986, p. 11758-11762 - Associations - fédérations guerres 14-18 / 40-45. Répertoire (bilingue), Bruxelles, Service d'étude, documentation et relation publique - Institut national des invalides de guerre, sd. [1986], p. 9.

[116] Nederlandse Bond van oudstrijders. Het Veteranen Legioen Nederland [N.B.O.S.-V.L.N.] (le nouveau nom «Bond van Waffen broeders» a été adopté le 16 mai 1987 à la réunion générale de l'association qui se tenait à la base aérienne Twente en présence du ministre de la Défense néerlandaise WF Van Eekelen) : association «pour tout qui servent ou ont servi dans les Forces armées néerlandaises». Son origine remonte à 1925 à la fondation du Nationale Verbond het Mobilisatie Kruis (qui réunissaient les soldats de la première guerre qui avaient servi mais pas non combattu du fait de la neutralité des Pays-Bas. En 1987, la majorité de ces membres ont servi pendant ou après la deuxième guerre mondiale en Europe ou en Indonésie. Mais, contrairement aux Associations d'anciens combattants belges, 25% de ses membres sont jeunes. En effet, un contingent de 8000 militaires hollandais a servi dans un bataillon de la FINUL (UNI­FIL). Ses buts sont «le maintien et le renforcement de la camaraderie  mili­taire, la commémoration des camarades tombés, la défense et la stimulation de la monarchie constitutionnelle, de la liberté, de l'ordre juridique, de la démocratie parlementaire et d'une défense adéquate».
* Réponse de M. Dick Van Goethem (vice président du Bond van Wapenbroeders) à mon questionnaire du 7 mars, Vught, 12 mars 1987, p. 1. - Ils ont été contacté par l'Union nationale des croix de guerre belge selon Albert Broekmans «
parce qu'il y a des Hollandais qui ont la croix de guerre», une fraternité peut alors exister entre les 2 associations. Interview Albert Broekmans, op. cit.

[117] «Alhoewel we, van mening zijn dat het wel of niet uitzenden van bepaalde programma's een zaak is voor de diverse omroeporganisaties»

[118] Lettre de R. Terol (secrétaire général du NBOS-ULN) à la KRO, Heiloo, 6 novembre 1982.

[119] Lettre [réponse] de F. J. G. Wijsen (directeur des programmes culturels de la KRO) à Albert Broekmans, Hilver­sum, 8 novembre 1987.

[1] «Monsieur l'Auditeur général a bien voulu me permettre de prendre connaissance des pièces que son Office nous a communiquées le 4 septembre 1978 dans le cour de vos recherches et qui concerne le sujet à propos duquel vous invoquez mon témoignage. Parmi ces pièces figure un P.V. de mon audition recueilli sous serment, le 8 avril 1946,lors  de l'ins­truction ouverte en cause du lieutenant-colonel (plus tard général major) Wanty et du major Bedoret. Cette instruction fut clôturée par une ordonnance de non-lieu. Tout me porte à croire que cette audition constitue le «na-oorlogse getuige­nis» sur lequel vous vous basez».

* Lettre de Maurice Danse à Maurice De Wilde, Bruxelles, 4 mai 1982, p. 2 (point 2).

[2] Lettre de Maurice Danse à Maurice De Wilde, Bruxelles, 4 mai 1982, p.1

[3] Maurice Danse n'est pas satisfait de l'attitude de la BRT vis à vis de ces réclamations : « A la radio, vous avez déclaré que je vous avais demandé une «petite rectification ou plutôt addition. Et vous avez signalé ainsi mes efforts pour combattre l'idée de la soumission aveugle. Mais là s'est borné le sort fait à mon projet de vérifica­tion». Lors du programme radio (suivant habituellement la diffusion de L’Ordre nouveau à la BRT) du 14 mai 1982, Etienne Verhoeyen avait déclaré : « Maurice Danse, hij verwijst naar een ander plan, niet van Wanty, maar van een groep energieke officieren, die de bedoeling hadden om zich onvoorwaardelijk, bijna in blinde onderwerping; ter bschikking van de koning te stellen. Dhr. Danse heeft dat feit bevesting. Die jongere officieren hadden dat plan maar heeft ons eigenlijk gevraagd om eraan toe te voegen, om het beeld volledig te maken, dat hijzelf geprobeerd heeft om die jonge officieren, zoniet van het plan af te brengen, althans toch geprobeerd heeft hen ervan te overtuigen, dat, als zij zich in blinde onderwerping aan de koning zouden ter beschikking stellen, dat zij dan wel eens in strijd konden geraken met de eed; die zij hadden afgelegd, niet alleen tegenover de koning, maar ook tegenover de wetten van het land. En hij zou daarin in grote mate geslaagd zijn». Maurice De Wilde estimera que Etienne Verhoeyen a donné ce texte à la radio pour «rencontrer ce qui était essentiel de  [sa lettre du 4 mai]» mais qu'il «devait en effet tenir compte du peu de temps dont on dispose dans un tel  programme radio pour répondre à chacune des nombreuses questions». Or ce type d'argument, loin de calmer les offi­ciers, est dénoncé au débat final de la BRT par La Belgique militaire : « On sait que le nombre joue d'habitude au détriment de la clarté, personne n'a le loisir d'exposer vraiment son point de vue <...> . La chose est si connue qu'elle ne peut avoir échappé aux gens du métier de la BRT. On en arrive ainsi à s'interroger sur [son] véritable dessein»

[4] Voir la note 35.

[5] Il s'agit du lieutenant (actuellement capitaine) André Haibe. Selon Maurice De Wilde «Haibe lui [de Callataÿ de l'OTAD] fit rapport».Haibe lui fit rapport sur les préparatifs de départ d'une série de jeunes officiers énergiques. Selon Haibe, d'autres contacts allaient encore être repris de manière à garantir, «lorsque le moment      sera venu», la participation au plan d'action de 400 officiers environ. Il demandait à de Callataÿ d'autres instructions, notamment sur le moment où les officiers «énergiques» devaient entrer en action. <...> Danse ajouta qu'il réussit à dissuader Haibe d'agir ainsi en lui faisant valoir qu'il risquait de trahir son serment d'officier en encourageant une violation de la Constitution et des lois belges. A. Haibe sera invité aux débats RTBF suivant l'émission 12 et 18. L'évocation de cet épisode au débat suivant l'émission 12, entraînera un incident caractéristique de la nervosité et de la susceptibilité de certains officiers: Pierre Devos veut conclure le débat en regrettant de n'avoir pu parlé de ce «complot d'officier qui se préparait à Prenzlauw « en affirmant que:» le récit l'avait fort amusé». Il s'en suit un dialogue avec A. Haibe : «Je suis à votre disposition pour parler cela, car j'ai fondé ce mouvement par conséquent je peux en parler. Pierre Devos: C’était pas un tout petit peu «Tintin dans les oflag»? Tout le monde rit. A. Haibe furieux : «Absolument pas ! Si vous voyez ce que ça pouvait être, c'était absolument remarquable!» Pierre Devos: «Dommage on n'a p..».A. Haibe: «Et il fallait un cran étonnant  pour pouvoir faire ça en pleine captivité, derrière les barbelés et je n'admet pas qu'on regarde ça avec le sourire!» Pierre Devos: «Oh! Non moi». A. Haibe: J'ai risqué ma peau dans cette affaire et je n'admet pas qu'on en parle avec le sourire!» Pierre Devos [goguenard]: « Je ne me moque pas du tout, je m'étonne simplement et vous avouez vous même que c'est étonnant».b  A. Haibe [sec]: «Ca paraît étonnant!» Et Pierre Devos conclut le débat.
* Maurice DE WILDE, L’Ordre nouveau, op. cit., p. 174 - Débat RTBF suivant l'émission n° 12, ( La       Grande Muette 2) le 1 novembre 1984.

[6] C'est bien Maurice Danse qui s'est occupé du chapitre Plan de Coup d'Etat de la conférence de presse de la CAOB. On y reprend toute l'affaire. On y fait allusion à la note de 1978, à la lettre du Roi et aux demandes de rectification de Maurice Danse à Maurice De Wilde. De plus, certaines expressions sont presque exactement reprises dans le fond si pas dans la forme même, comme : « une espèce de troupe de choc destinée à une sorte de guerre civile» (pour «une sorte de troupe de choc, pour une espèce de guerre civile» chez Maurice Danse) ou comme «les prisonniers croyaient que le différent entre le Roi et le gouvernement belge de Londres était aplani; que les dits officiers étaient prêts, avant de rentrer chez eux, à se mettre à la disposition des autorités légales» (pour d’autres «il s'agissait plutôt d'officiers prêts à se mettre, avant même de rentrer chez eux, au service des autorités légales, belges et alliées» <...> qu'à Fischbeek nous vivions dans la conviction, nous y sommes restés jusqu'au bout, que la réconciliation était chose faite entre le Roi et Londres» chez Maurice Danse).
* Plan de coup d'Etat ? dans Texte de la conférence de presse de la CAOB,op. cit., p. 6 - Lettre de Maurice Danse à Maurice De Wilde, Bruxelles, 28 juillet 1982, p. 2.

[7] Lettre de Maurice Danse à Maurice De Wilde, Bruxelles, 28 juillet 1982, p. 1-2.

[8] Le texte de la première édition et deuxième de De Nieuwe Orde (Belgie in de tweede Wereldoorlog) n°3, Anvers-Amster­dam, De Nederlandsche Boekhandel, 1982. : «Dit verhaal wordt in grote lijnen bevestigd door een naoor­logse getuigenis van Maurice Danse, toen substituut-krijksauditeur, die in «43 eveneens te Fischbeck verbleef. Volgens Danse beloofde deze groep van 400 officieren na de Duitse ineenstorting onmiddelijk naar België terug te keren om zich in «een blinde onderwerping» ter bescikking van de koning te stellen. <...> Bij het naderen van de Sovjets werden de meer dan 2.000 Belgische officieren in het kamp te Prenzlau door de aftrekkende Vlaamse en Waalse Waffen-SS-ers de vrije keuze gelaten : zij konden meegaan of ter plaatse op de Russen wachten. Volgens Hellebaut trokken verscheidene honderden hoofdzakelijk jongere officieren met de Vlaamse en Waalse Waffen-SS-ers mee, want er lagen honderden kilometers, meestal te voet, te wachten alvorens het Westen in het zicht zou zijn. Vele officieren hadden volgens de OOstfrontstrijders hele stapels mondvoorraad bij, sigaretten, boter, chocolade en echte bonenkoffie, allemaal lekkers dat deze in geen maanden meer hadden gezien». Est remplacé à partir de la 3° édition de l'ouvrage par: «Het bestaan en de doeleiden van dit plan werden in grote lijnen bevestigd door een naoorlogse getuigenis voor het gerecht (8 april '48) van Maurice Danse,

substituut-krijgseuditeur in krijgsgevangen­schap, die in '43 eveneens in het kamp te Fischbeck verbleef. Volgens Danse beloofden de betrokken officieren na de Duitse ineensorting onmiddellijk naar België terug te keren om zich in «een blinde onderwerping» ter beschikking van  de koning te stellen. Volgens Danse heeft hij zulks Haibe met sukses afgeraden, omdat deze anders gevaar liep zijn officierseed te verraden, doordat hij inbreuk op de Belgische graondwet en wetten zou plegen.<...> Bij het naderen van de Sovjets werden de meer dan 2.000 Belgische officieren in het kamp te Prenzlau door hun bewakers de vije keuze  gelaten : naar het Westen trekken of ter plaatse op de Russen wachten.Volgens de substituut-krijksaudi­teur in krijksgevangenschap te Prenzlau danse, bleven de zieken en ouderen, onder wie de generaals, in het kamp. Volgens  ­Hellebaut trokken verscheidene honderden, hoofdzakelijk jongeren officieren zonder bewaking met de Vlaamse en Waalse--SS-ers mee, want er lagen honderden kilometers, meestal te voet, te wachten alvorens het Westen in het zicht zou zijn. Volgens Jef François, SS-Oberstrumführer bij de Waffen-SS-divisie Langemarck, verklaarde één der mee aftrekkende Belgische officieren hem : «Liever naar het Westen dan in de handen van de bolsjeviki vallen». Vele officie­ren hadden volgens de Oostfrontstrijders hele stapels mondvoorraad bij zich, sigaret­ten, boter, chocolade en echte bo-   nenkoffie, allemaal lekkers dat deze in geen maanden meer hadden gezien. Volgens Danse waren «alle sedert maanden toegezonden en ingehouden persoonlijke pakjes plotseling aan de vertrekkenden in het kamp te Prenzlau uitgedeeld gewor­den, opdat meer officieren zouden kunnen vertrekken en het uithouden. Het was deze overvloed, waardoor de Bel-   ­gische legioensoldaten (van de Waffen-SS, n.V.D.R.), die de Belgische legerofficieren onderweg ontmoetten, met ver­stromming werden geslagen». Talrijke aftrekkende Belgische legerofficieren hebben volgens Danse «inderdaad medelij­den gehad met deze ontspoorde, verslagen, vernederde, uitgehongerde jonge Belgen die - zo dachten wij - zonder glorie gingen sterven. Maar bij mijn weten heeft niemand van ons hulp van hen aanvaard». Zulks is in strijd met recente verklaring van Jef François, die trouwens nog eraan heeft toegevoegd : «Die officieren, onder wie er heel wat van hogere rang, waren zeer vriendelijk. Sommigen onder hen staken hun bewondering voor onze jongens niet onder stoelen   of banken. Geen zweem van vijandigheid viel er te bespeuren». L'édition française (L’Ordre nouveau, Paris-Gembloux, Duculot, 1984) est basée sur cette troisième édition.
* MAURICE DE WILDE, Belgïe in de Tweede Wereldoolog, Anvers - Amsterdam, De Nederlandsche boekhandel, 1982, 1° éd., p. 122 et 125 -  M. DEWILDE, Belgïe in de Tweede Wereldoorlog, Anvers - Amsterdam, De Nederlansche boekhandel, 1982, 3° éd.,p.125-126.

[9] Lettre de Maurice De Wilde à Maurice Danse, Kraainem, 13 août 1982.

[10] Maurice DE WILDE, L’Ordre nouveau, op. cit., p. 179, - «Uitendelijk hadden De Nieuwe Orde-ideën bij        niet zo'n beduidend aantal Belgische Krijksgevangen officieren aanhangers gevonden, zoals uit de voorgaande tekst is gebleken. Een ruime meerderheid van de Officieren - Zoals trouwens van de andere Belgische Krijksgevangenen - had zich afzijdig gehouden. Men kan slechts hopen, dat ook hun geschiedenis ooit eens zal wordengeschreven».
* MAURICE DE WILDE, De Niewe Orde (België in de tweede wereldoorlog) n°3, Anvers - Amsterdam, De Nederlandsche Boekhan­del, 1983, 6è édition (le texte apparaît à partir de la troisième édition) - il reprendra ce texte en des termes assez semblables dans le complément à l'émission à la BRT. Par contre, pas un mot des compléments ou de ce texte dans l'émission francophone à la RTBF - La grande muette 2 dans Script de l'émission n° 12 de L’Ordre nouveau, op. cit., p. 54-63 - Emission    n° 12 (La grande muette), RTBF, 1er novembre 1984.

[11] Voir La grande muette (2) dans Script De Nieuwe Orde (version flamande), p. 57-58

[12] Prenzlauw (Oflag IIA) à 75 km au Nord de Berlin, actuellement en RDA (District de Neubrandenburg). Ici encore, Maurice Danse et Maurice De Wilde vont s'opposer. Pour ce dernier, se basant sur les témoignages du major Hel­lebaut : «Les Soviétiques approchant, les Flamands et les Wallons de la Waffen SS, bâtirent en retraite et laissèrent aux 2000 officiers du camp de Prenzlauw le choix suivant : les accompagner ou attendre les Russes sur place. Selon Hellebaut, plusieurs centaines d'officiers -  principalement des jeunes - ont suivi les Flamands et les Wallons de la Waffen SS» Or, selon Maurice Danse «Ca ne s'est pas passé du tout comme ça, qu'on était parti vers l'Est, l'immense majorité d'entre nous, que les Allemands avaient contraints et que ceux qui étaient restés, c'é­taient les malades et les plus âgés ».
* La grande muette (2) dans Script émissions de L’Ordre nouveau à la RTBF (émission 12), p. 36 (en néerlan­dais p. 40 des scripts BRT). - Interview de Maurice Danse, op. cit.. -  Maurice De Wilde a publié les rectifica­tions de Maurice Danse («
selon Maurice Danse <...> prisonnier à Prenzlauw à l'époque..».) dans Maurice DE WILDE, L'Ordre nouveau, op. cit., p. 174 (aussi De Nieuwe Orde, op. cit., p. 125).

[13] Voir note 42

[14] Albert Broekmans (°19 mai 1917) : ERM (1937-1939), sous lieutenant prisonnier de guerre 5 ans (oflag 3 C -Juliusburg, Luckenwald [18 jours] - Prenzlauw), envoyé à l'école d'infanterie (l'école d'artillerie étant à reconstruire)­,il achève sa dernière année (45-46) de l'école d'application (cour polytechnique),1° groupe d'artillerie de campagne (Aix La Chapelle), répétiteur d'histoire à l'ERM, breveté de l'Ecole de guerre (1957), bureau d'étude de l'école d'artillerie à Brasschaat (1967), professeur à l'école de guerre, lieutenant colonel à l'Etat-major, commande l'artil­lerie du 1° corps (général major 1970), commandant opérationnel des forces de l'intérieur (Tervuren -1973), retraité en 1976. Il est membre de la Ligue national des vétérans de Léopold 3. Il participe à la Commission  d'étude de la CAOB et à la rédaction de Se battre pour la Belgique. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Wie is wie in Vlanderen, op. cit., p. 138 . - Interview d'Albert Broekmans op. cit.

[15] Interview de Maurice Danse, op. cit.

[16] Rediffusion complétée de l'émission 12 (La grande muette) par la BRT le mardi 8 mars 1983 - si, pendant mon interview Maurice Danse ne se souvenait plus exactement ni de la date de l'émission, ni de quelle émission, il s'agissait, «Voilà De Wilde qui profère est-ce à la radio, est-ce à la TV, ... je crois que c'est à la TV»), il l'indiquait dans sa rectification à la presse. [MAURICE DANSE, Le premier avocat honoraire près la Cour militaire dénonce la partialité de l'émission « Nieuwe Orde» à la BRT,op. cit.]. De plus Pierre Eygenraam déclare «Au terme de l'émission du 8 mars, Maurice De Wilde en personne se charge de faire un sort à sa manière une mise au point émanant d'officiers belges et plus spécialement du général Broekmans» - PIERRE EYGENRAAM, A propos de l'émission De Nieuwe Orde (Rubrique «signé un lecteur» dans La Dernière heure, Bruxelles, 18 mars 1983 - Interview de Maurice Danse, op. cit.

[17]  Paul EYGENRAAM, A propos de l'émission De Nieuwe Orde, op. cit.

[18] Lettre de Maurice Danse à Maurice De Wilde, Bruxelles, 28 juillet 1982, p. 5.

[19] MAURICE DANSE, L’Ordre nouveau dans La Libre Belgique, 18 mars 1983. Il enverra aussi ce texte au Peuple, à La Wallonie et à Gazet van Antwerpen. De plus, une explication beaucoup plus longue est parue dans Le Prison­nier de guerre où il écrit désabusé : «De Wilde l'a rappelé en me citant textuellement une fois de  plus, partiel­lement une fois de plus et pour m'opposer une fois de plus au général Broekmans».
* MAURICE DANSE, Le Premier Avocat général honoraire près la Cour Militaire dénonce la partialité de l'émission Nieuwe Orde de la BRT dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, mars 1983, p. 2.. - Interview de Maurice Danse, op. cit.

[20] Texte de la conférence de presse de la CAOB, op. cit., p. 1.

[21] « Maurice De Wilde sélectionne, entre autre, l'interview d'un SS flamand qui en 1945 a rencontré la colonne d'officiers belges évacués à pied du camp de Prenzlauw par les Allemands, pour les soustraire à l'avance russe. Le SS décrit complai­samment un général poussant une voiture d'enfant contenant ses bagages et des vivres en quantité <...> Il  n'y a qu'un détail qui cloche : les généraux prisonniers n'ont pas quitté Prenzlauw à pied. Ils ont exigé, conformément à la Conven­tion de Genève, un moyen de transport. Faute d'en disposer, les Allemands ont abandonné au camp où ils furent libérés par les Russes qui les rapatrièrent vers l'URSS. L'anecdote est amusante certes, mais totalement fausse».
* RENÉ DEWANDRE, op. cit., p. 17

[22] RENÉ DEWANDRE, Sans titre, [résumé des griefs et actions des officiers après la fin de la diffusion de         L’Ordre nouveau à la RTBF] dans Bulletin d'information de la SROR, Bruxelles, SROR (270 rue Royale), décembre 1984, p. 17-19.

[23] Paul EYGENRAAM, La mémoire ternie du «Matin» d'Anvers, (Rubrique point de vue) dans La Libre Belgique, Bruxelles, 3 mai 1984. Il cite un extrait de l'article de Guido Van Damme, Ordre nouveau : Mercure ignore superbement Mars dans Le Soir, Bruxelles, 23 avril 1984 : «Voilà bien du journalisme historique, avec tout   ce que Le Journalisme peut véhiculer de rapide ou d'imprécis».

[24] Jean GABRIEL (27 avril 1912-1985) : pseudonyme de Gabriel Vernier. Ecrivain, officier en retraite d'infanterie (1933-1963), commandant de compagnie (1940), prisonnier de guerre (1940-1945), chargé des relations du premier corps d'armée belge avec la presse, directeur de Vici (périodique du premier corps d'armée belge (1953-1958), directeur du personnel de la cantine militaire centrale à Bruxelles, collabore à La Libre Belgique, au Soir, à Femme d'aujourd'hui et surtout à La Belgique militaire, il est membre de la SROR et de l'Association des écrivains belges de langue française. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Qui est qui en Belgique francophone,op. cit., p. 913.

[25] Il citera seulement Jo Gérard.

[26] Michel BAILLY

[27] Michel BAILLY, Les contempteurs de notables d'autrefois dans Le Courrier du Littoral et de Bruges, Ostende, 20 avril 1984.

[28] Jean GABRIEL, Honneur et fidélité dans La Belgique militaire, n° 160, septembre 1983, p. 33-34.

[29] Paul-Marie MARNEGIE, [Paul EYGENRAAM], A propos d'une double série d'émissions prévues en automne. La grande muette débâillonnée... dans La semaine d'Anvers, Anvers, 27 août 1982. - Voir aussi ce que dit sur ce sujet Roger Rosart dans le chapitre Les problèmes posés par le passage de Léon Degrelle,op. cit., (note 76)

[30] On retrouve déjà en 1978 chez lui cette préoccupation de ce que peut penser un public auquel il accorde peut-être avec raison, peu d'esprit critique et d'attention : «Ces cercles et ces mouvements n'ayant rien à voir ni avec La Collaboration, ni avec L’Ordre nouveau <...> peut être déciderez-vous dès lors de ne pas en traiter dans le cadre d'un reportage historique consacré à La Collaboration. Ce faisant, vous n'auriez certes pas tord, car vous savez mieux que moi combien faible et distraite est trop souvent l'attention des auditeurs et des téléspectateurs, combien réel est le risque de voir ceux-ci confondre bientôt dans leur mémoire, en dépit de toutes vos précautions [cette fin de phrase est remarqua­ble, elle montre qu'en 1978, Maurice Danse a encore toute confiance en Maurice De Wilde, contrairement à quatre ans plus tard.] Des faits cependant radicalement différents les uns des autres, tout simplement parce que vous en auriez parlé en même temps et sous la même rubrique ».
* MAURICE DANSE, Observations liminaires dans Réponse au questionnaire de Maurice De Wilde, journaliste à la BRT, relatif à certains faits relatifs à la captivité de guerre en 1940-1945, Bruxelles, 21 décembre 1978, p. 3. 

[31] Lettre de Maurice Danse à Oscar Conreur, [secrétaire général de la S.R.O.R] Bruxelles, 15 février 1983, p.1.

[32] Guido VAN DAMME, Ordre nouveau : réveil de La grande muette dans Le Soir, Bruxelles, 27 avril 1983.

[33] Interview de Maurice De Wilde,op. cit.,  -  Mon mémoire est la négation de cette affirmation.

[34] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.. - Il avait déjà parlé de la même manière en 1985 dans un entretien  avec Georges Van Hout dans La pensée et les hommes: «Je me sens toujours moitié journaliste et moitié historien». On retrouve dans cet Interview de Maurice De Wilde exactement les mêmes phrases, les mêmes exemples et les mêmes histoires que celles qu'il m'a racontées lors de notre entretien. De plus une grande partie de cette émission est une fois de plus consacrée à raconter sa carrière. Maurice De Wilde s'est forgé une «légende» qu'il raconte dans les communiqués de presse, aux journalistes, à C. Truyen et moi-même. 
* Perspective nouvelle en histoire par les médias (entretien de Georges Van Hout avec Maurice De Wilde auteur du livre L’Ordre nouveau) dans La Pensée et les hommes du jeudi 2 janvier 1985 (19h) sur Télé 2 [La pensée et les hommes - ASBL Emission de philosophie et de morale laïque pour la radio et la télévision - 50 avenue F. Ros­seveld, Bruxelles]. L'émission devait traiter «
non de L’Ordre nouveau mais de la situation nouvelle des médias  et du journaliste qui acquière une vocation d'historien» et de la «transformation de la science historique et des moyens de communica­tion», mais seul l'animateur en parla longtemps. Maurice De Wilde parla de lui.

 

[35] Interview d'Etienne Verhoeyen op. cit., - Pour lui le principal défaut du journalisme, et donc de Maurice De Wilde, et de trop faire confiance à certains témoins et de ne prendre le témoignage que de ceux qui veulent bien parler: « Un des grands dangers, et ça c'est un dangers du journalisme, on se fie au témoin, plutôt on s'adresse au témoin qui veut parler». Ce que lui reprochera aussi les officiers.

[36] Par deux fois dans des articles envoyés par Paul Eygenraam à La Libre Belgique et à Semaine d'Anvers.

[37] Réagissant à une question posée par un auditeur de la radio qui lui signalait des contrevérités flagrantes dans son programme, Maurice De Wilde répondait : «Nous faisons des programmes TV, pas d'ouvrages historiques». Même, ajoute-t-il : «Nous ne fournissons aucune contribution à l'histoire ».
* Texte de la conférence de presse de la CAOB, op. cit., p.1.

 

[38] Pourquoi pas ?, en fin d'une note insérée dans un article consacré à Lode Claes : PC, Lode Claes contre De Nieuwe Orde (BRT). A la recherche d'un passé englouti, (18 mai 1983), p. 78 et La Dernière heure qui ne fait que publier, sans commentaire, de larges extraits de la conférence de presse : La grande muette parle : la BRT ne donne la parole qu'aux ténors de L’Ordre nouveau et aux quelques officiers traîtres, 27 avril 1983.

 

[39] Voir le chapitre Maurice De Wilde et l'establishment, op. cit..

 

[40] Ici le terme de gauchisme, qui est parfois aussi appliqué à nos télévisions nationales par les périodiques militai­res, ne doit pas être compris au sens propre du terme («doctrine ou attitude de ceux qui préconisent des mesures révolutionnaires extrémistes» ou plus contemporain «revendications qui se situent délibérément en dehors du système institutionnalisé des relations sociales»), mais bien dans le sens gauchisant («celui dont les sympathies politiques vont aux mouvements et groupes de gauche»).

 

[41] RENÉ DEWANDRE, Sans titre [Résumé des griefs et actions des officiers après la fin de la diffusion de l'Ordre nouveau à la RTBF] dans Bulletin d'information de la SROR, Bruxelles, SROR, décembre 1984,        p.18.

[42] Jean GABRIEL, Honneur et fidélité dans La Belgique militaire n° 160, septembre 1983, p.24 et 34.

[43] La Grande bavarde de L’Ordre nouveau dans Le Soir, Bruxelles, 28 octobre 1984. («On a même frisé le «Knock out» lorsque le sourire en coin, Pierre De Vos a demandé <...> à Maurice De Wilde s'il ne montrait vraiment trop d'acharnement à souligner les passe-droits de la bourgeoisie et de la noblesse dans cette armée de 40») - Guido VAN DAMME, Ordre nouveau : une «Antenne» un peu griffée...  dans Le Soir, Bruxelles, le 4 novembre 1984.  

[44] Paul EYGENRAAM, L’Ordre nouveau et La grande muette. La réparation du préjudice infligé à l'Armée et à son chef dans, Belgique d’abord, Bruxelles, UFAC 40-45, janvier-février 1985, p. 3. - Si La Libre Belgique prend effectivement fait et cause pour les officiers, Le Soir renvoie les deux parties dos à dos :    «Beaucoup de nervosité contenue dans cette Soirée. Sans doute faudrait-il beaucoup d'années encore pour transformer toutes ces histoires en Histoire» ou est même très dur pour les officiers : «Passé l'effet de surprise (celle, mal encaissée, de la version flamande), les généraux gagnent toujours la réédition d'une bataille, en modèle réduit, sur le bac à sable»
* Guido VAN DAMME, Ordre nouveau : une «antenne» un peu griffée, op. cit. - La Grande bavarde de L’Ordre nouveau, op. cit.
 

[45] La presse conservatrice (La Libre Belgique, Pourquoi pas ? et Pan) - Le Soir et évidemment la presse        de gauche ne parlent pas de ce sujet. Seul Le Drapeau rouge ne critiquera jamais Maurice De Wilde (les communistes n'étant pas impliqués dans L’Ordre nouveau, il publiera même un texte le défendant contre ses détracteurs ! : «Bien sûr, il y a des mécontents, De Wilde ne mâche pas ses mots et parvient à faire dire à la plupart des person­nages qu'il a interrogés ce qu'ils auraient voulu faire «oublier». Cette fois, c’est«La grande muette « qui se sent concernée».* De Nieuwe Orde à la BRT. Des militaires pas content dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 4 mai 1983.

[46] L'Homme à la Pipe [René HENOUMONT] Plutôt Berlin que Moscou, (chronique de l'Homme à la pipe) dans Pourquoi pas ?, 25 avril 1984 - Il continuera de commenter le travail de Maurice De Wilde avec, pour cet hebdomadaire une pointe d'autocri­tique : «La vérité est que la parti catholique, les grands industriels, certains hommes politiques  mais le socialiste De Man en fut - auraient préféré un régime autoritaire sous la houlette de Berlin au vacillant  gouvernement d'avant 40. Plutôt  Berlin que Moscou !  La suite  allait nous apprendre que les deux dictatures étaient  à égalité dans l'horreur. Ce sera quand même l'honneur de la gauche de l'avoir proclamé avant 40,  dans une certaine solitude et avec une France à la dérive pour allié envers et contre tout».

[47] Paul VAUTE, Catholiques et chemises brunes (Chronique nous avons vu) dans La Libre Belgique , 14 avril 1984.

[48] Jean DALOZE (13 janvier 1914) : candidat en droit (Facultés Notre-Dame de la Paix Namur), assistant social son père («démocrate chrétien des temps héroïques» [l'] avait orienté vers l'école sociale d'Héverlée-Louvain, employé communal à Binche (1940-1945), rédacteur en chef à La Cité nouvelle (1945-1947), éditorialiste à La Métropole et à La Nation belge (1949-1957), entre à La Libre Belgique  (1955 – 1er janvier 1981), rédacteur politique jusqu'à la mort de Victor Segers (1967), rédacteur en chef (1967-1981), écrit encore des éditoriaux et une fois par semaine la chronique TV Nous avons vu, il est président fondateur de la Société des rédacteurs de La Libre Belgique (jusqu'en 1967). Démocrate chrétien, il «condamne les rexistes dès leur début» et quand le mouvement devient politique, il «allait se battre avec eux près de l'église où ils vendaient leurs journaux». Travaillant à La Cité nouvelle, et étant de l'UDB, il prit ses distances après la guerre avec Léopold 3, tout en pensant que «ne pas suivre ses ministres fut une erreur politique, mais pas un crime». Malgré cette position modérée, il peut après la Question royale, «l'affaire étant tassée [il] a pu entrer à La Libre Belgique qui n'était pas du même avis». [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Entretien téléphonique avec Jean Daloze, 10 juillet 1987 - Qui est qui en Belgique francophone, op. cit.,   p. 171 - Le Dictionnaire des Belges., p. 106. -  Voir sur l'UDB et sur La Cité nouvelle : J.C. WILLAME, L'Union démocratique belge (UDB). Essais de création travailliste dans Courrier hebdomadaire, n°  743-744, Bruxelles, CRISP, 26 novembre 1976.

[49] Jean DALOZE, De Wilde et De Man, (Chronique Nous avons vu) dans La Libre Belgique, Bruxelles, 8 décembre 1984.

[50] Henri DE MAN et l'UTMI, ceux dont Pan écrit : «On ne pourra plus accuser Maurice De Wilde d'avoir été unilaté­ralement partisan puisque son Ordre nouveau à lui, épargne le poteau à un homme dont l'aura entraînera des milliers d'autres dans La Collaboration... et dans les prisons»
* Pan-dira-t-on, De Wilde n'est pas toujours ... De Man ! (Chronique Télépan) dans Pan, Bruxelles, 40 square Coghen (boîte 18), 18 décembre 1984.

[51] Jean DALOZE, De Wilde et De Man, op. cit..

[52] Jean DALOZE, Plutôt Berlin que Moscou,  (chronique Nous avons vu), sous-titre La vérité seulement à gauche ?  dans La Libre Belgique, Bruxelles, 23 avril 1984.

[53] Jean DALOZE, Maurice De Wilde tel qu'en son livre... dans La Libre Belgique, Bruxelles, 27 décembre  1984 - Notons que Jean Daloze à la phrase suivante utilise la même méthode que celle qu'il vient de dénoncer chez Maurice De Wilde en faisant lui aussi un amalgame (ici socialiste/di­ctature des pays communistes) : «En conclusion, nous ferons remarquer à notre confrère que depuis 1945, il est beaucoup plus facile de sortir d'une dictature de droite que d'une dictature de gauche. Qu'on pense à la Grèce, à l'Espagne, à l'Argentine, au Brésil (incessamment), à la Bolivie, à l'Uruguay, à Panama et au Honduras. Maurice De Wilde peut-il faire un identique bilan à gauche ?» Maurice De Wilde se défend de cette accusation, quand il me parle de son reportage sur le coup d'état militaire au Chili (en 1973), il nie soutenir toute dictature, fusse-t-elle de gauche : «On m'a envoyé au Chili et à Prague parce que dans les deux cas il n'y avait pas de journalistes en concurre­nce, et deux trucs qui n'étaient pas gais à faire, parce que je t'assure que sur la grand-place de Prague, j'ai pleuré comme les autres types, c'est vrai que ça m'a fait quelque  chose de voir ces gens qui pleuraient quand Dubcek parlait à la radio <...>. Moi aussi j'ai senti ça c'est la perte   de la liberté, toujours quand je vois ça, ça me fait quelque chose de très profond, pour moi je déteste la dictature, aussi bien de droite, que de gauche, parce qu'il y a des dictateurs de gauche, et ça je n'aime pas non plus. » - On est plus près de la politique contemporaine que de l'histoire.

[54] «Puis-je dire encore que quand ce socialiste à la courtoisie dure et lucide, imperméable à toutes les influences, apparut à ma porte, après tant de visiteurs empressés, mais impuissants, toujours évoquant des difficultés ou des obstacles, je crus voir pour la première fois le visage d'un honnête homme et d'un homme courageux».
* PANGLOSS [Robert POULET], L’Ordre nouveau par Maurice De Wilde Editions Duculot (Chronique Plume de Pan) dans Pan, Bruxelles, 11 avril 1984.

[55] Voir aussi ce que dit Pan-dira-t-on dans le chapitre Les problèmes soulevés par le passage de Léon Degrelle (note 75)

[56] Zorro est arrivé ... é ... é... <...> sans s'presser ... é ... é ...  dans Pan, Bruxelles, 27 décembre 1984 - cet article très critique sur Maurice De Wilde (on y trouve des phrases comme : «Il se croit soleil et vérité; il n'est que lampe de poche et oubli, omission, approximation, mesquinerie et obsession» ou encore : «il se voulait justicier, il ne fut jamais qu'inquisiteur et partisan. Il aurait voulu être Zorro, le résultat mérite la     cote zéro») contredit ce que sous la signature de Pan-dira-t-on, l'hebdomadaire disait 2 ans et demi plus tôt : «J'ignore les opinions personnelles de De Wilde. Il paraît qu'il serait fort à gauche. Mais ce que je sais, c'est qu'il a administré une fameuse leçon de pudeur aux socialistes. Car qu'on le prenne comme on veut, il apporte   la preuve par divers témoignages irréfuta­bles, que Van Acker, Spaak, <...> furent au début de chauds partisans des thèses collaboration­nistes d'Henri De Man».
* Pan-dira-t-on, Leçon de pudeur (rubrique Télépan) dans Pan, Bruxelles, le 16 juin 1982.

[57] Voir l'ancienne étude Links : Etude d'un organe de tendance dans Courrier hebdomadaire, n°  276, Bruxelles, CRISP, 26 février 1965.

[58] Interview de Maurice De Wilde - si on en croit son interview, les relations avec le parti socialiste ont certaine­ment été tendues, y compris au sein de la BRT : «Je suis socialiste de conviction; je n'ai jamais eu d'avantages, car prenons le cas, c'est grave que je doive le dire, quand il y a eu ce programme sur les ports [Fooein  in de Haven (1965)], il y a eu un vote du conseil de gestion, si je pourrais rester ou pas, j'ai eu une voix de majori­té,donc c'était tout juste, j'ai voulu savoir qui avait voté pour et qui avait voté contre, il ne faut pas croire que les socialistes ont voté pour, ça me fait de la peine, j'ai eu beaucoup d'ennuis, pas avec Van Miert, mais j'ai toujours été soutenu par le syndicat, parce que j'ai été président du Syndicat socialiste à la BRT pendant 5 ans <...> ce qui m'a toujours soutenu, ce sont les jeunes socialistes, mais c'est cette bande de vieux, de vieux principes ».

[59] William UGEUX, Après les 18 émissions sur L’Ordre nouveau, op. cit., p. 57 «Pour prendre un exemple très précis, les 270 000 Belges qui dans l'avant-guerre, ont voté pour les listes rexistes étaient à 99%, d'excellents citoyens dont le comportement sous l'occupation fut impeccable. Mais, à Maurice De Wilde, il est difficile d'admettre qu'il y eu deux sortes de rexismes».

[60] Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit. - il continuera en affirmant que «c'est une question normale,  je crois que dans les milieux d'historiens, ça n'a pas d'importance <...> mais que la question s'impose pour Le Journa­liste». Etienne Verhoeyen semble dire aussi que Maurice De Wilde est donc plus journaliste qu'historien.

[61] «On vous accuse d'être socialiste, est-ce que cela a influencé la manière dont vous avez préparé les é missions et je pense au cas De Man. Par exemple, Pan dit que chaque antisémite a son juif et que vous avez votre bon collaborateur : De Man».
* Interview de Maurice De Wilde,op. cit.,

[62] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. 

[63] ETIENNE VERHOEYEN, préface dans ouvrage collectif de: W; DEBOCK, J. CAPELLE, A. MEESSCHALK, F. LEGROS, S. DOUMONT, M. GRAINDORGE, L'Extrême droite et l'Etat, Berchem, EPO, sd - Si les officiers font référence à cette courte préface (p. 7-9) d'Etienne Verhoeyen (d'un ouvrage dans lequel il n'écrira pas d'autre texte) ils négligent totalement les trois tomes de L'Extrême droite en Belgique, qu'il a écrit dans Les Courriers hebdomadaires du CRISP (voir note 25 du chapitre La Création d'une série d'émissions concernant l'histoire de Belgique entre 1924 et 1945 à la BRT). Peut être parce que Les Courriers ne font pas (à une exception près) allusion à d'éventuels contacts entre les officiers et l'extrême droite et qu'ils ne sont pas polémiques, contraire­ment à L'Ex­trême droite et l'Etat, où il y est notamment question: 1) des contacts entre l'Armée et des groupes d'extrême droite comme le Front de la Jeunesse ou le VMO dans le chapitre L'Ombre noire de la bourgeoisie flamande et Le Front de la Jeunesse, une milice privée d'extrême droite [p. 67-118 et p. 134-171].2) des «transactions financières illégales effectuées par Benoît de Bonvoisin et d'autres collaborateurs du Ministre de la Défense nationale Vanden Boeynants, pour amener des fournisseurs de ce Ministre à financer les campagnes électorales de V.d.B. et des CEPIC à partir de 1974» dans Dossiers 259766078(p.229-240), 3)  des tentations putchistes de l'Armée et des Fraternelles de la Grande guerre et des rexistes au cours des années trente dans L'Extrême droite et la gen­darmerie. 25 octobre 1936 : une tentative de coup d'état en Belgique.

[64] Texte de la conférence de presse de la CAOB, op. cit., p.2 - «Techniquement, sans aucun doute,  comme l'expliquait encore récemment à La Libre Belgique l'ancien colonel des para commandos Jean Militis - et il sait de quoi il parle. Est-il aussi politiquement réalisable ? Le projet de putsch de 1973 prouve en tous cas que dans bien des cercles, on répond affirmativement à cette question. Et ces cercles sont bien plus étendus que le Front de la Jeunesse, le V.M.O. ou les lecteurs du Nouvel Europe Magazine. Comme on le sait, des officiers d'active et de réserve, d'an­ciens coloniaux, des fonctionnaires et des financiers étaient impliqués dans le projet de putsch de   1973. Il ne faut pas perdre de vue qu'un tel coup d'état n'est qu'un moyen de dernier recours pour mettre fin à la «subversion de gauche». En attendant, il est bien plus élégant et moins compromettant d'organiser «démocratiquement»  la récession sociale».
* Etienne VERHOEYEN, Préface dans L'Extrême droite et l'Etat, op. cit., p. 8 et 9.

[65] Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit.

[66] «Je ne suis pas pour, je ne suis pas contre, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est ce qui est exact». Ce qui est semblable à ce que pense la CAOB «Le public n'a pas seulement droit à la vérité, mais plutôt à toute la vérité».
* Interview d’Etienne Verhoeyen , op. cit. - Texte de la conférence de la C.A.O.B, op. cit., p. 2.

[67] RENÉ DEWANDRE, Sans Titre, op. cit., p. 18. Voir le paragraphe La Manipulation des témoignages  pour tenter de prouver des projets de coups d'état royalistes dans le chapitre Maurice De Wilde manipule les témoignages

[68] Texte de la conférence de presse de la CAOB, op. cit., p. 5 - Voir le texte de l'émission au chapitre  La Manipulation pour tenter de prouver des projets de coups d'état royalistes, - une bonne partie de la conférence de presse de la CAOB sur ce sujet sera reprise (mot-à-mot) dans ALBERT BROEKMANS, Derrière les barbelés­ dans Se battre pour la Belgique, Bruxelles, Collet, 1984, p. 423-430.

[69] Dans FRANCIS BALACE, La Psychologie de l'officier belge face à la défaite (juin 1940-automne 1941), op. cit.,   p. 356.

[70] Texte de la conférence de presse de la CAOB, op. cit., p. 6.

[71] Albert HUBERT, Communication du Président : «L’Ordre nouveau» dans Le Chasseur Ardennais, n°  139, Bruxelles, Fraternelle des Chasseurs ardennais, 3è et 4è trimestre 1984, p. 3 - idée semblable à celle de William Ugeux : «Il n'est pas interdit dans la démocratie belge de penser qu'un pouvoir fort, qu'un gouvernement énergique, appuyé  sur l'autorité Royale ou sur l'énorme prestige dont jouissait le Roi Léopold 3 au lendemain de la Campagne des 18 jours, aurait pu être une solution au désordre dont on était le témoin atterré».
* WILLIAM UGEUX, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, op. cit., p. 55.

[72] René BERGILEZ, (né le 3 avril 1917) : ancien de l'Ecole royale militaire (1935-1937), de l'Ecole de guerre (1949-1951) et de l'Ecole supérieure de guerre (Paris 1951-1953); chef d'Etat major de division (1960-1961), commandant de régiment de reconnaissance (1961-1963), directeur général des troupes blindées (1964-1967), membre de l'Etat-major des forces alliées Centre-Europe (1969-1972), chef d'Etat-major adjoint du Groupe d'Armée nord (1973-1976). Il est membre du Cercle royal Mars et Mercure et de l'Association  atlantique belge. Il participa aux débats RTBF suivant les émis­sions 12 et 18. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Qui est qui en Belgique francophone, op. cit., p.56.

[73] Intervention de R. Bergilez au débat RTBF suivant l'émission L’Ordre nouveau n° 12 (La Grande Muette (2)).

[74] Paul VAUTE, De Wilde K.O (chronique Nous avons vu dans La Libre Belgique, Bruxelles, 4 novembre  1984.

[75] Guido VAN DAMME, Ordre nouveau. Une «Antenne» un peu griffée ... dans Le Soir, 4 novembre 1984.

[76] La grande muette (1), script de L’Ordre nouveau  (émission n° 11), p. 21-23 - voir aussi le texte de M. De Wilde L'OTAD : «Nous d'abord» et Un Service de liaison pour les prisonniers «Nos pensées sont pour vous» dans L’Ordre nouveau, op. cit., p. 149-150 et 169-170.

[77] ALBERT HUBERT, Communication du président, L’Ordre nouveau, op. cit.

[78] Intervention de Maurice Danse dans le débat RTBF suivant l'émission 12 (La grande muette (2))

[79] RENÉ DEWANDRE, [Sans Titre], op. cit., p. 19.

[80] Voir aussi le chapitre sur Maurice De Wilde est socialiste - Jean DALOZE, Plutôt Berlin que Moscou, op.  cit.

[81]  PIERRE EYGENRAAM, Quand les circonstances obligent La grande muette à sortir de son mutisme «rien que la  vérité, mais toute la vérité» dans Belgique d’abord, Bruxelles, UFAC 40-45, septembre 1982, p. 198.

[82] Lieutenant André de Callataÿ : membre de la «Commission 't Serclaes» (du nom de son chef, le Commandant Comte 't Serclaes de Wommersom). Après l'entrée en guerre de notre puissance protectrice (les Etat-Unis) le 7 décembre 1941 et l'échec de la nomination par le gouvernement de Londres de la Suisse pour la remplacer, le Roi va, début  1942, négocier pour créer cette commission possédant un statut diplomatique et se chargeant des intérêts des prison­niers de guerre belges. La commission visitera régulièrement les oflags et stalags de juin 1942 à fin 1943.
* Maurice DE WILDE, L’Ordre nouveau, op. cit. - Texte de la Conférence de presse de la CAOB, op. cit., p. 7-8 - Intervention de Maurice Danse au débat RTBF suivant l'émission n° 12 (La grande muette 2), 1er novembre 1984.

[83] RENÉ DEWANDRE, [Sans Titre], op. cit., p. 19.

[84] H. VANVRECKOM : (25 octobre 1903), Ecole royale militaire (1922-1927), versé comme ingénieur, instruc­teur au génie à Namur, école de guerre (1933-1935), commande la compagnie de radio TTR (1937), membre de l'Etat-major des troupes de transmission (1939), membre de l'Etat-major de la 6è division d'infanterie, il est trans­féré à la direc­tion du génie pour la construction de la ligne KW, fait prisonnier, il est envoyé à Rothenburg d'où  il est rapatrié en 1940 à la demande des Ponts et chaussées, il passe au secrétariat du général Keyaerts (à l'OTAD) et entre à l'Armée secrète. Après la guerre, il est chef de cabinet adjoint du Ministre de la Défense nationale (1950), commande les troupes de transmission des Forces de l'Intérieur (1950), chef de la section organisation à l'Etat-major général (1951), envoyé au Collège de défense de l'OTAN à Paris (1954), sous-chef de l'Etat-major général (1955), commande (colonel) l'ERM (1956), général en 1957, administrateur général du Budget (1960), président de la Commission des problèmes de défense (1961) (organisation relevant du premier ministre), pensionné en fin 1962. Il fut administrateur et président de groupe de la Société Royale Belge des Ingénieurs et des Industriels (1962-1968) et président de la SROR (1972-1978). Il ne fait pas partie de la Ligue nationale des vétérans du Roi Léopold 3. Il s'occupe plus particulièrement de l'OTAD dans les réponses à Maurice De Wilde et écrit les chapitres Suspens à l'OTAD et En captivité à Hesser et Rothenburg dans Se battre pour la Belgique, Bruxelles, Collet, 1984, p. 185-210 et 139-156 et H. VANVREKOM, L'Armée secrète (ses exploits, ses souffrances, ses opérations en Hainaut et en Namurois), Bruxelles, Collet, 1984 , 240 p. avec préface de Henri Bernard et de Jean Vanwelkenhuysen). [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* H. VANVREKOM, L'Armée secrète, op. cit., p. 4 de couverture - Entretien téléphonique avec H. Vanvreckom,le 15 juillet 1987.

[85] Humanitaire et sociale car par exemple «les allocations fournies aux familles [des officiers] ont continué, même quand le membre de la famille en question était parti en Angleterre ou au Congo, ou tout simplement se soustra­yait aux recherches de la gestapo ou dans les dernières années quand il avait pris le maquis» de plus, le Général Vanvreckom prétendra que l'oeuvre sociale de l'OTAD était aussi une oeuvre de résistance : «quelle eût été la situation de tous ces résistants s'ils avaient le lancinant souci de voir leur famille privée de leur moyen de subsistance ? L'OTAD en faisant ça posait un acte résolument de résistance et elle a favorisé ainsi l'adhé­sion d'un tas de militaires dans l'AS [armée secrète]». Toujours au sujet de la résistance à l'OTAD, bien que Maurice De Wilde affirme que le «moins que l'on puisse dire, c'est que l'OTAD n'a certes pas encouragé la résistance parmi les militaires <...> il ressort une fois de plus que la politique du moindre mal a souvent été aussi celle de la moindre résistance», le Général-major Vanvreckom s'en défend en expliquant : «Il y avait des bureaux locaux de l'OTAD qui renseignaient le Général Keyaerts sur la situation des militaires en Belgique et qui leur fournis­saient en même temps beaucoup d'autres renseignements sur les emplacements des unités allemandes <...> alors vous imaginez quelle exploitation peut faire un officier qui reçoit de l'ensemble du territoire belge des renseignements   qui n'ont pas de relation directe avec le service officiel de l'OTAD, mais peut être exploité dans d'autres buts. Et c'est ici que nous abordons un point que Maurice De Wilde vous ne semblez pas avoir été mis au courant par vos interlocuteurs...beaucoup d'officiers de l'OTAD ont appartenu à la résistance, et en grosse majorité à l'Armée secrète». Plus tard dans le débat, niant les accusations à charge de l'OTAD : d'avoir interdit à un membre de participer à des mouvements de résistance et de constituer des dossiers administratifs défavorables aux officiers actifs dans la résistance, il citera les noms des membres du secrétariat de l'OTAD morts en camps de concentration ou fusillés. Ce qui vaudrait à Maurice De Wilde de se faire tancer par Le Soir d'habitude plus modéré : « Puis il [H. Vanvreckom] cite les noms des membres de ce secrétariat de l'OTAD morts en camps de concentration : la médisance ou l'erreur soudain sont devenus calomnies».
* Intervention d'H. Vanvreckom au débat RTBF suivant l'émission (La grande muette 2), 1 novembre 1984 - Guido VAN DAMME, Ordre nouveau. Une «Antenne» un peu griffée, op. cit.

[86] PIERRE EYGENRAAM, Quand les circonstances obligent la « Grande Muette»à sortir de son mutisme, «rien que la vérité, mais toute la vérité», op. cit., p. 346.

[87] H. VANVREKOM, Suspens à l'OTAD dans Se battre pour la Belgique, op. cit. , p. 187 et 191 -   voir la même idée dans  Francis Balace, La psychologie de l'officier belge, op. cit., p. 346.

[88] Invitation à la conférence de presse de la CAOB du 26 avril 1983 (feuille photocopiée et envoyée à        la presse), Bruxelles, CAOB [SROR] 270 rue Royale, avril 1983.

[89] Plan de coup d'état dans Texte de conférence de la CAOB, op. cit., p. 6.

[90] On trouve par exemple la phrase : «Attenter à l'honneur de l'Armée et à surtout son chef, le Roi Léopold» : JEAN CLEEREMANS, De Nieuwe Orde (rubrique Nos lecteurs et ...) dans La Libre Belgique, 3 juin 1982, - Albert HUBERT, « Nieuwe Orde» (rubrique Communication du président) dans Le Chasseur Ardennais, n° 130, ,Bruxelles, Fraternelle des chasseurs arden­nais, p. 3. Avec la variante «Si l'honneur de l'Armée a été mis en cause par les réalisateurs de ces émissions, celui de son commandant en chef le fut plus encore» : Se battre pour la Belgiqu­e dans Le Vétéran, Bruxelles, Ligue nationale des vétérans du Roi Léopold, octobre 1984, p.29. Dans cette note bibliographique, la Ligue regrette de «ne pas trouver de réponse aux attaques dont le Roi Léopold fut l'objet, lui qui se battit corps et âme pour la Belgique». En effet, Se battre pour la Belgique ne fait aucune allusion à Léopold. «Tout le monde avait compris que l'émission L’Ordre nouveau n'est qu'une entreprise de démolition qui vise à discréditer le corps des officiers de 40 et leurs chef»: PIERRE EYGENRAAM, Un Camouflet au corps des officiers de 40 (rubrique Point de vue) dans La Libre Belgique, 26 mai 1982 avec l'approchant «Il [Maurice De Wilde] continue ainsi à décocher des flèches empoisonnées dans tous les sens dans l'espoir que l'une ou l'autre pourrait atteindre l'Armée et son commandant en chef» : PIERRE GERITS, L’Ordre nouveau. La grande muette (suite) : Les officiers francophones dans Le Vétéran, Bruxelles, Ligue nationale des vétérans du Roi Léopold 3, avril   1985, p. 4.
 
[91]  FRANCIS BALACE, La Psychologie de l'Officier belge face à la défaite,op. cit, p.340  ouvrage constam­ment rappelé en référence par les officiers
 
[92] Interview d'Albert Broekmans, op. cit.. -Interview de Jean Cleeremans [vice président de la Ligue], réalisée à son domicile (22 rue du Congrès, Bruxelles) le lundi 26 janvier 1987 (15-16 heures).
 
[93] Pierre GERITS (né le 19 avril 1916) : Ecole royale militaire (1934-1936), chef de peloton au 6è régiment de Ligne, puis au 3è régiment des Chasseurs ardennais (1936-1937), prisonnier de guerre jusqu'en juillet 1942, notamment  à l'oflag VII B d'où il s'évade et rejoint la Belgique, puis la France où il est repris (août 1942). Il s'évade du camp de Vernet-d'Ariège en novembre 1942 et rentre en Belgique. En 1944, il rejoint le 12è bataillon de fusillés (lieutenant puis adjudant major) comme officier, participe à la campagne d'Allemagne. Capitaine instructeur à l'Ecole d'infanterie (1945), chef de bureau au sein des services de l'adjudant général au ministère de la Défense nationale, Ecole de guerre (1949), aide de camp affecté au bureau des opérations du Quartier général des armées, breveté d'Etat major (1952), chef d'Etat major à la 1er brigade d'infanterie (1952), chef de la section «cadre» dans  la division «instruction et entraînement» à l'Etat-major des Forces terrestres (décembre 1952), suit les cours de l'Ecole de guerre allemande (1958-1959), attaché militaire, naval et de l'air adjoint près l'ambassade de Belgique à Bonn (1959), transféré à sa demande au corps des troupes blindées où il commande le 4è régiment de Lanciers (1961-1963), attaché militaire, naval et de l'air près l'ambassade de Belgique à Bonn de 1964 à 1967, affecté au service général de Renseignements où il occupe les fonctions de chef de service de renseignements (1967-1969), détaché au Parlement comme commandant militaire du Palais de la Nation en 1970, retraite en 1976, président de la fondation «la Jeunesse belge à l'étranger», et surtout président national de la «Ligue nationale des vétérans du Roi Léopold 3». [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
*Interview de Pierre Gérits, op. cit. - Curriculum vitae, établi et actualisé en 1987 par Pierre Gérits.

 
[94] Procès-verbaux de la Commission d'étude de la CAOB (voir le chapitre: Les Formes de l'action - Il est d'ailleurs étonnant que la conférence de presse de la CAOB et la participation des officiers aux débats de la RTBF, conséquences directes de la Commission d'étude, n'aient pas fait allusion à la personne du Roi et se soit «perdue» dans des réponses ponctuelles à Maurice De Wilde (le «Beutegeld», les cercles ...).

[95]
Intervention de Pierre Gérits au débat final RTBF, 20 décembre 1982 - Tout en dénonçant l'unilatéralisme de Maurice De Wilde, la Ligue et Pierre Gérits dans son éditorial-anniversaire des trente-cinq ans de la ligue (rappelant par bien des points, certains discours rénovateurs d'avant-guerre) ont une conception de l'histoire assez semblable à  celle qu'ils dénoncent : «notre trente-cinquième anniversaire coïncide avec une époque où l'histoire de Belgique s'écrit de nouveau correctement. La Ligue se flatte d'avoir contribué à cette heureuse évolution. Et ce ne sont pas les escarmouches d'arrière-gardes reprises dans le livre du malheureux Van Overstraeten ( ) dans les émissions de l'ineffable et amusant De Wilde, <...> qui sont de nature à y changer quoi que ce soit». C'est dans le même ordre d'idée que Pierre Eygenraam écrivait au sujet de La vérité rétablie de Lord KEYES : «les hommes de bonne volonté,    soucieux de vérité et de loyauté; les témoins crédibles d'un douloureux passé ont eu la satisfaction de constater que non seulement la «Grande Muette» avait été lavée de toute suspicion préjudiciable à son honneur et surtout que par    une heureuse coïncidence la mémoire du commandant chef de l'Armée <...> venait elle aussi, et pour autant que du besoin de recevoir une éclatante réparation».
* RAOUL VAN OVERSTRAETEN, Léopold 3 prisonnier, Bruxelles, Hatier, 1986 - PIERRE GERITS, Un Anniversaire significatif (Le mot du président) dans Les Vétérans, Bruxelles, Ligue na­tionale des vétérans du Roi Léopold 3, octobre 1986, p. 1. - PIERRE EYGENRAAM, L’Ordre nouveau et La grande muette. La répara­tion des préjudices infligés à l'Armée de 1940 et son chef dans Belgique d’abord, Bruxelles, UFAC 40-45, janvier-février 1985, p. 3.
 

[96] Pour Pierre Eygenraam, il n'est  pas étonnant que les officiers soient léopoldistes : «Broekmans, Rens, tous ces gens étaient combattants de 40-45 sont léopoldistes et font partie de la Ligue» (lui-même en fait partie). En effet, la plaquette d'adhésion définit les membres effectifs de la Ligue nationale comme : «Les militaires qui ont servi sous le règne de Léopold 3 et tout particulièrement les anciens combattants de la guerre de 1940-45» (il y  a aussi les prisonniers politiques, déportés et les militants de plus de six mois de la cause léopoldiste). Outre les simples affiliations des membres, des liens de fait existent : par exemple Oscar Conreur, secrétaire général de la SROR est aussi membre du conseil d'administration [délégué auprès du Comité de la flamme du soldat inconnu dont il est président] et du bureau [chargé de l'administration journalière de l'association] de la Ligue. De plus, la SROR (a exprimé, comme d'autres associations de militaires) à l'occasion du quarantième anniversaire du début de   la campagne de 40 sa fidélité au Roi: « Sire, A l'occasion du quarantième anniversaire des combats livrés par l'armée belge en 1940 et quelques jours avant leur commémoration annuelle au cours de la Journée Nationale de la Lys à Courtrai ce 18 mai 1980, nous renouvelons respectueusement à votre Majesté l'expression de l'inaltérable fidélité et la profonde reconnaissance des membres de notre association envers le commandant en chef qui les conduisit, aux heures difficiles dans la voie du courage et de l'honneur. Serrés autour de Sa Majesté le Roi Baudouin, ainsi que Votre Majesté nous en a donné la con­signe, fidèles aux grandes leçons de nos Rois et nous souvenant des sacrifices de tous ceux qui donnèrent leur sang pour la liberté de la Belgique, nous demeurons rigoureusement fidèles à l'institution monarchique et à l'unité indispensable de notre Patrie et nous mettons tout en oeuvre pour transmettre aux générations qui nous suivent le saint patriotisme, sauvegarde de notre existence nationale <...> ». Ce message était contresigné par les présidents de : la Fédération Natio­nale des Combattants (F.N.C.), l'Union Fraternelle de l'Armée de Campagne (UFAC) 40-45, Fédération Nationale «Les Croix du feu», l'Union Nationale des Croix de Guerre, la Frater­nelle des Chasseurs Ardennais, la Fédération Nationale des Volontaires de Guerre, la Fédération Royale des Chevaliers avec Glaives, l'Union Nationale des Officiers de réserve, l'Union Nationale des Sous-officiers de réserve, la Société Royale des Officiers retraités.
*Entretien téléphonique avec Pierre Eygenraam, le 11 juillet 1987 - Plaquette d'adhésion de la Ligue Nationale des Vétérans de Léopold 3. - Règlement d'ordre intérieur de la Ligue Nationale des Vétérans de Léopold 3, p.1.- Organigramme de la Ligue dans Le Vétéran, Bruxelles, Ligue Nationale des Vétérans de Léopold 3, octobre 1986, p. 8. - Organigramme [partiel] de la SROR dans La Belgique militaire, n° 160, Bruxelles, septembre   1983 - Robert MEIRE, Le Léopoldisme, Bruxelles, Legrain, 1986, p. 124-125.

[97] Interview d'A. Tassignon [secrétaire général de la FNAPG] réalisée le jeudi 18 décembre 1986 (9h30-     10h15) à la FNAPG (76 avenue de Stalingrad, Bruxelles). D'ailleurs, jusqu'en 1985, le Prisonnier de guerre, organe de la FNAPG était imprimé sur les presses du Peuple à Gosselies. Il serait d'ailleurs inté­ressant d'étudier la vie, les préoccupations des associations d'an­ciens de 1940-45 soldats ou officiers, prison­niers ou non, après la question royale (déjà en partie étudié par Francis Ba­lace et C. Dupont, Les Anciens et le Roi,facteur de cohésion et de divergence 1945-1950 dans Cahier du CREHSGM, n° 9, Bruxelles, octobre 1985,p. 123-174.