Les problèmes soulevés par le passage de Léon
Degrelle
Ce
mémoire étudie plus particulièrement L’Ordre
nouveau dans sa diffusion francophone. Il est obligatoire d'examiner le
passif l'émission dès avant son passage à la RTBF.
Avant
le 29 mars 1984, conditionné par la presse, le public francophone n'est pas
ignorant des problèmes consécutifs à l'émission déjà programmée par la
BRT. Ils sont essentiellement liés au «cas Degrelle», aux émissions sur
les militaires et sur le Roi Léopold, aux droits de réponses et aux prises
de positions du monde politique.
Nous
étudierons d'abord l'échec des précédentes tentatives d'interview de Léon
Degrelle et les problèmes juridiques que peut soulever leur passage. Ensuite
nous envisagerons ensuite la méthode d'interview de Maurice De Wilde et plus
précisément son attitude face au personnage. Enfin j'analyserai les
diverses réactions du grand public, des associations patriotiques (résistance,
prisonniers et déportés), de Madame Spaak et des anciens rexistes (anonymes
ou non).
Les
précédentes tentatives
Jean-Michel
Charlier[1]
en 1976 et Jacques Cogniaux et Pierre Desaive en 1977-1978, ont tenté de
diffuser (avant L’Ordre nouveau)
une émission sur et avec Léon Degrelle.
Jean-Michel
Charlier explique, dans la Préface
de son livre[2],
comment il est arrivé à réaliser une émission sur Léon Degrelle :
« En
1975 au cours d'une conférence de presse, quelqu'un me demande soudain, à brûle-pourpoint
: «n'avez-vous jamais pensé consacrer un dossier à Léon Degrelle, ma réponse
fusa spontanément : «un dossier sur Degrelle ? Autant se brancher sur de la
dynamite !» <...> une semaine plus tard je lisais avec stupeur sous la
signature de ce reporter et dans l'hebdomadaire où il travaillait[3]
que «je préparais un dossier noir sur Degrelle et que je détenais à son
sujet des documents inédits qui étaient
de la dynamite» <...> Quinze jours plus tard une lettre
m'arrivait d'Espagne. Elle était de Léon Degrelle <...> Je transmis la
lettre de Léon Degrelle à la direction de FR3 et proposai d'explorer le
sujet <...> à ma vive surprise, je reçus l'accord total, non seulement
de la chaîne, mais des coproducteurs qui participaient au financement de la
série. <...> Le 14 juin 1976 je débarquai à Madrid <...> huit
jours durant, je l'écoutai et le questionnai sans relâche attentif à ne
jamais céder à son prodigieux magnétisme personnel <...> Rentré à
Paris, je fis part aux responsables de la chaîne de ma visite à Madrid.
L'intérêt documentaire et historique de l'émission leur paru tel qu'ils me
confirmèrent leur intention de la réaliser. Il fut même décidé que le
programme consacré à Léon Degrelle comporterait deux volets. L'un couvrant
ses activités politiques en Belgique avant-guerre comme chef de Rex. Le
second, son aventure politique et militaire de 1940 à aujourd'hui <...>
En octobre 1976, J'entamai le tournage de mes deux émissions <...>
J'enregistrai ainsi 72 boîtes de 120 mètres de pellicule, douze heures de
film et près de 20 heures de bandes-son <...> Le montage me prit cinq
mois. De tout ce matériel je gardai deux heures et demie d'émission ».[4]
Mais
sa diffusion sera ajournée[5].
Cela n'a pas empêché Jean-Michel Charlier d'exploiter son émission par les
innombrables projections privées
qu'il [lui] fallut organiser pour satisfaire tout ceux qu'intéressait [son]
«autoportrait
d'un fasciste»[6],
par les ventes de ses émissions en Hollande et au Québec où elles furent
projetées à la télévision[7]
et par la publication d'un livre qui serait, selon Alain Dantoing plus
correctement intitulé «mémoire du Baron de Crac».[8]
En
fait, Jean Michel Charlier devient l'apologiste de Léon Degrelle. Il le défend
en l'encensant[9]
et en discréditant ses adversaires[10].
Bien sûr, il considère son émission « comme étant
impartiale et d'une totale objectivité».[11]
Par contre il critique, sans le nommer, Maurice De Wilde et sa méthode :
« de
nombreuses télévisions - la BRT notamment- se précipitèrent sur mes traces
chez Léon Degrelle pour lui arracher des interviews. Contrairement à mes
films où seuls avaient voix au chapitre, à égalité, le principal
protagoniste et ses adversaires, ces autres émissions, malgré les
promesses faites à Degrelle, furent assorties de commentaires venimeux qui
les transformèrent en véritables actes d'accusation totalement dépourvus
d'impartialité ».[12]
Si
l'on excepte l'originalité des débats, L’Ordre
nouveau à la RTBF, n'est qu'une rediffusion de la série de la BRT. Mais
la chaîne envisageait depuis longtemps de produire une émission sur la
Belgique durant l'occupation. Dans cette
perspective, le réalisateur Jacques Cogniaux avait enregistré l'interview,
par Pierre Desaive, de Léon Degrelle en Espagne[13].
Mais en 1979 le Conseil d'administration de la RTBF, soucieux de respecter
certaines sensibilités, a préféré « surseoir à la
diffusion de cette émission qui n'était pas accompagnée d'un cadre
historique qui en aurait relativisé l'impact »[14].
Cette justification n'est pas entièrement exacte, si le premier argument est
probablement juste, l'émission était bien accompagnée d'un cadre
historique solide. Selon Pierre Desaive l'interview de Degrelle était
contrebalancée par des interventions de deux historiens, Albert Dejonghe du
Centre d'étude de la Seconde guerre mondiale et Francis Balace, professeur à
l'Université de Liège et par de nombreux documents d'époque.[15]
Alors
pourquoi a-t-on décidé de ne pas diffuser l'émission ?[16]
1)
Selon William Ugeux « Le problème se posait, en effet, en terme
de simple déontologie : convenait-il d'accorder de longs quarts d'heure d'émission
à un personnage auquel tout accès à la presse était judiciairement
interdit ».[17]
Mais la RTBF avait consulté des juristes qui « avaient
estimé que [l'] émission pouvait passer à la télévision »[18].
2)
Toujours selon William Ugeux, les pressions des milieux patriotiques avaient
amenés la RTBF à renoncer à son projet.[19]
Mais selon Pierre Desaive elles n'ont pas pu influencer le conseil
d'administration car « cette émission avait reçu l'aval des
organisations de résistance ».[20]
En effet, le jeudi 2 août 1979, la RTBF organise
une séance de projection de trois heures, en présence notamment de
Luc Somerhausen[21]
et de Paul
M.G. Lévy[22]
représentant le Mémorial National du Fort de Breendonk.
3)
Un article paru dans Pan[23]
consacré aux projets d'émissions de la RTBF sur La
Collaboration, et plus particulièrement sur l'intention de Jacques
Cogniaux de réaliser l'interview de Léon Degrelle, a pu embarrasser l'équipe
et son conseil d'administration : « Un journaliste
et un réalisateur de la RTB <...>
ont conçu un ambitieux projet : présenter à la TV le dossier de La
Collaboration pendant la deuxième guerre mondiale sous ses différents
aspects<..>. Après avoir obtenu le nihil obstat de Monsieur Wang[24],
ils ont notamment pris contact avec l'Obersturmführer Degrelle. Cela ne
date pas d'hier. C'est en effet au mois de juin dernier que Desaive et
Cogniaux ont rencontré pour la première fois celui dont Hitler aurait tant
voulu être le père <...> prudent, Degrelle s'est fait confirmer cette
demande par écrit et a posé comme condition préalable, qu'il n'y aurait pas
d'interpolation dans la séquence qui lui serait consacrée <...> La
lettre de confirmation a été effectivement envoyée à Degrelle le 20 juin
dernier <...> Pierre Desaive et Jacques Cogniaux abordent le problème
sans préjugés.<...> Ils ne se font guère d'illusions sur les
obstacles qu'ils rencontreront immanquablement sur leur route. Il ne manque
pas d'associations patriotiques pour les accuser à priori de faire
l'apologie de l'incivisme <...>.Ils
s'en moquent : nos émissions disent-il, devraient être prêtes le en 1978.
Si on les interdit tant pis! Nos films et bandes magnétiques seront rangés
dans les boîtes métalliques, bien à l'abri »[25].
Jacques Cogniaux nie une grande partie de cet article en affirmant : « En
résumé une lettre personnelle à Léon Degrelle a été communiquée sans
notre consentement à Pan qui s'en
est servi comme point de départ pour un écho «extrapolé». Elle représente
d'ailleurs la seule partie authentique de cet écho. Son auteur aurait voulu
rendre notre projet plus difficile encore à réaliser, il n'aurait pas agi
autrement ».[26]
4)
La peur du pouvoir de persuasion d'un Léon Degrelle charismatique a pu entraîner
la suppression des émissions, bien que Jacques Cogniaux assure que, dans le
but de tester les réactions du public : « nous les avons soumises aux étudiants
en histoire de première et de seconde licence <...> Ils n'ont pas été
choqués. Comment auraient ils pu l'être. Léon Degrelle lui-même détruisait
son personnage»[27].
Par contre le sentiment de certains de ceux qui l'ont vue est que «malgré
la qualité des arguments développés par ses adversaires, le chef de Rex y
tient une place excessive»[28].
Maurice De Wilde par exemple qui a pu regarder l'émission est du même
avis : « C'est
pas une interview ça, c'est un monologue! »[29].
5)
Enfin l'aspect juridique de l'affaire à certainement influencé le Conseil
d'administration. D'abord le 26 mai 1977, après lecture de l'avis du service
juridique de la RTB , A. Massinger [30]
transmet une lettre à Robert
Wangermée où il conclut, que « du vivant
de Léon Degrelle, la RTB « ne
pourrait pas diffuser une interview de ce dernier sans tomber sous le coup
d'une disposition légale <...> il me paraît nécessaire de confirmer
les disposition envisagées à ce propos : nous enregistrons
si possible les déclarations de l'intéressé mais nous renonçons à
leur diffusion du vivant de l'intéressé »[31].
Robert Wangermée va demander un avis supplémentaire à un avocat indépendant[32],
sur la « licéité
de la diffusion par la RTB d'un
interview de Léon Degrelle réalisé par des journalistes de la RTB
dans le cadre d'émission à caractère historique portant sur La
Collaboration en Belgique en Belgique «avant, durant et après la guerre
1940-1944» ».
L'avocat conclura que le problème de la diffusion de l'interview de Degrelle
paraît justifier d'avantage d'une appréciation journalistique : «sa
diffusion est-elle d'un intérêt essentiel ?»
et politique «le
public doit il recevoir de telles informations»
plutôt que d'une appréciation juridique.[33]
Néanmoins, après avoir décortiqué cet avis, le service juridique de la
RTB, restera sur ces positions et
conseillera la prudence.[34]
Face à la probable succession d'ennuis, à la demande de Robert Wangermée
« une
vision a eu lieu[35]
en présence du conseil d'administration de la RTBF ».
Celui-ci a rendu un avis nettement défavorable, qui revient à interdire la
diffusion de la série.[36]
Mais la programmation de L’Ordre
nouveau alors que la RTBF possédait une émission sur ce thème à
certainement créé des tensions au sein de l'institution. Si Jacques Cogniaux
affirme qu'à l'époque « j'ai
râlé[37]
mais maintenant c'est du passé. J'ai donc travaillé avec Maurice De Wilde
pour adapter ses émissions en français »,
Pierre Desaive est plus amers : « L'émission a été mise aux
oubliettes. Je m'étonne donc qu'aujourd'hui, on programme la série «Ordre
nouveau», réalisée par la BRT alors que la RTBF possède sa propre émission
sur le sujet. De toute façon je ne comprends
toujours pas pourquoi on n'a pas programmé notre série ».
Les
problèmes juridiques soulevés par le passage de Léon Degrelle à la télévision
En
droit, « peut-on
<...> faire paraître à l'antenne des personnages frappés de déchéance
totale (article 125 sexies[38]
pour être précis) parce qu'ils ont été condamnés à mort pour incivisme ? »[39].
C'est la question posée par Nord-Eclair
quelques jours avant la diffusion de L’Ordre
nouveau à la RTBF. Cette
question est pertinente puisque selon Adriaan Verhulst les autorités
judiciaires « ont
attiré notre attention sur les suites éventuelles au point de vue pénal. Là
nous avions pris nos précautions, nous avons eu l'avis d'éminents juristes »[40].
Alors comme la RTBF en 1977, « tijdens haar
vergaderingen dd. 26 januari 1981 en 9 februari 1981 besloot de vaste
commissie het advies van de professoren Rimanque[41]
en Butzler[42]
in te winnen omtrent de vraag of het interview dat Maurice De Wilde met Léon
Degrelle gemaakt heeft al dan niet kon worden uitgezonden zonder daarbij
inbreuk te plegen op artikel 123 sexies § 1 8
van het strafwetboek »[43].
Léon
Degrelle a été condamné par défaut par le Conseil de guerre de Bruxelles,
le 27 décembre 1944, à la peine de mort pour infraction contre la sûreté
extérieure de l'Etat. Il est déchu de la nationalité belge depuis le 31
juillet 1945. En vertu de l'article 91 du Code
pénal[44].
Cette peine criminelle serait normalement prescrite après 20 ans. Mais la Loi
du 3 décembre 1964[45]
prolonge de 10 ans la durée de la prescription
des peines de mort prononcées en vertu de cet article. Donc, la peine
à laquelle Degrelle a été condamné est prescrite depuis le 27 décembre
1974. S'il demeure déchu de la nationalité belge[46],
il pouvait donc rentrer en Belgique dès le 28 décembre 1974. Pour éviter
cet hypothétique retour, le ministre A. Vanderpoorten à pris, le 10 juillet
1974, un arrêté ministériel entré en vigueur le 27 décembre 1974 à zéro
heure, en vertu duquel l'entrée du territoire est interdite à Degrelle.[47]
Nous
allons examiner les avis rendus par les deux professeurs sur l'éventuelle légalité
de la diffusion d’une interview de Léon Degrelle. Seul l'article 123 sexies
(§ 18) du Code pénal semble
incriminé « het
uitzenden van een interview met
Degrelle niet zonder meer verbied »[48].
Selon cet article : « Par dérogation aux articles 31 et
32, les jugements ou arrêts de condamnation à la peine de mort [comme pour
Degrelle] aux travaux forcés ou à la détention perpétuelle ou
extraordinaire pour infraction<...> prévue au chapitre II du titre Ier
du livre II[49]
du Code pénal, commise en temps de
guerre, ne prononceront pas à charge du condamné l'interdiction des droits
qui y sont visés[50]
mais entraînent de plein droit la déchéance à perpétuité <...>
du droit de participer à l'exploitation, ou à l'administration ou d'une
manière quelconque à l'activité de toute entreprise ayant pour objet les
spectacles de théâtre, la cinématographie ou la radiodiffusion dans les
cas ou cette participation a un caractère politique ».[51]
Pour les deux professeurs et pour Roger Lallemand, la déchéance fixée par
cette article est une mesure de sûreté publique prise par le gouvernement
belge en exil à Londres pour « assainir la vie publique,
sauvegarder le patrimoine spirituel de la nation dans toutes les activités de
la vie nationale dans laquelle l'action ou l'influence des individus pourrait
renouveler le danger »[52]
et non pas pour jeter un tabou à la face de Léon Degrelle ou du
rexisme.[53]
Pour le problème de la diffusion de l'interview de Léon Degrelle à la télévision,
les deux professeurs sont d'avis que « er
slechts sprake kan zijn van een overtreding van de strafwetten op voorwaarde :
- dat het uitzenden van neb interview met Degrelle moet worden beschouwd als
een deelnemen van Degrelle op enigerlei wijze aan de werkzaamheden van een
radio-omroep. - dat, indien de eerste voorwaarde vervuld zou zijn,die deelname
een politiek karakter zou hebben ».[54]
Degrelle participe-t-il aux activités de la BRT ?
En
1977 déjà, Roger Lallemand définit ce qu'est la participation à l'activité
de la radio-télévision, en donnant ce que les juristes de la BRT appelleront
quelques années plus tard «l’interprétation restrictive de
la Loi : Les paragraphes 6 et 8 d
L'interview est-elle une tribune politique offerte à
Degrelle?
Les
deux professeurs auront la même conclusion très claire: «in casu het
interview kadert in een historisch-wetenschappelijke benadering van het
historisch feit van de collaboratie
Il
n'est pas, selon Maurice De Wilde, très difficile d'approcher Léon
Léon
Degrelle était préoccupé pour la diffusion de son interview en Belgique, il
va par exemple minimiser les incidents troublant le cours de l'interview :
« Il
y a eu trois incidents pendant l’interview, assez, assez graves. Mais étant
donné qu'il avait accepté ...eh, ce que je lui avait dit dès le début : ce
seront des questions très critiques .C'est le seul moyen de vous faire passer
en Belgique .Eh! bien il a accepté, et quand il y a eu des incidents : c’était
des incidents qui n'étaient pas provoqués par lui mais par son entourage.
Et lui, il est intervenu pour que ces gens se taisent, pour que l'interview
puisse se faire ». [65]
Il ne « fallait
surtout pas que l'interview soit interrompue, il voulait que l'interview se
fasse, il était conscient du fait qu'étant donné que les émissions de la
RTBF n'avaient jamais vu l'antenne, il a senti que c'était sa dernière
chance d'encore passer en Belgique ».[66]
Evidement Léon Degrelle à suivi les émiss
La
méthode et l'attitude de Maurice De Wilde face à Léon Degrelle
La
presse va apprécier la méthode d'interview et l'attitude
de Maurice De Wilde face à Léon Degrelle.[69]
Elle
considère que Maurice De Wilde « n'a
pas fait une émission sur Degrelle, mais qu'il a interrogé Degrelle sans lui
laisser complaisamment développer ses arguments et ses mensonges. Il l'a
placé devant ses erreurs, ses trous de mémoire et ses contrevérités »[70]
ou « qu'il
a interviewé Degrelle sans complaisance n'hésitant pas à couper l'interview
de mises au point bien venue ».[71]
Certains sont plus imagés et comme l
Mais
toute la presse ne le loue pas sans critique. On lui reproche de ne contredire
Degrelle que lorsque cela lui convient : « Guido Van Damme
affirme qu'à chaque mensonge de Léon Degrelle, De Wilde «lui fait rendre
gorge». Ce ne fut en tout cas pas lorsque Degrelle parlait de la cagnotte de
la Banque nationale <...> Maurice De Wilde n'a pas cru devoir s'informer
ou en tout cas devoir rectifier. L'honneur de banquiers ça ne se défend pas »[74]
ou même d'avoir plus de complaisance avec l'un ou l'autre collaborateur
qu'avec Degrelle : « le comportement de l'intervieweur à l'égard
des deux ou trois personnes ici mentionnées est très différent .
L'interview de Léon Degrelle est dure, sévère, impitoyable, avec des rectifications
immédiates ou même avec des rectifications dans le dialogue avec l'ancien
chef rexiste, tandis que les entretiens avec Robert Poulet et le major
Hellebaut sont marqués d'infiniment plus de complaisance. On leur offre en
fait l'occasion de s'expliquer ».[75]
On
peut aussi reprocher à Maurice De Wilde de ne pas utiliser ses interviews à
bon escient et cela tient sans doute à la volonté du journaliste de créer
l'événement[76].
Il prend comme témoins de gens qui par leur situation sociale, géographique
et politique, ne sont pas bien
placés pour parler de tel ou tel sujet. Comme l'affirme Jea
Antoinette
Spaak défend la même idée mais a réussi à imposer un droit de réponse :
« La
BRT a pris la responsabilité de diffuser les propos de Léon Degrelle,
individu condamné à mort <...> [elle] proteste avec indignation contre
le témoignage d'un individu coupable de tant de forfaits et animé d'une
haine méprisable ».[79]
Or, ce n'est pas parce que Degrelle est condamné à mort qu'il est mauvais témoin
comme l'explique, après ce droit de réponse, le professeur Jean Stengers :
« Je
ne puis pas en tant qu'historien partager son [Mme Spaak] avis, en effet un
condamné à mort peut-être éventuellement un bon observateur et un témoin
véridique. De même qu'en sens inverse un prix de vertu peut-être un témoin
exécrable. Ce qui me choque <...> ce qu'il faut répéter avec force :
les capacités de mensonge de Degrelle sont sans limites et un de ses procédés
favoris c'est de faire parler les morts, il fait parler De Man à propos de
Paul-Henri Spaak, il fait parler Laval à propos des ministres belges, alors
qu'est-ce que ça vaut, et bien à mon avis ça vaut zéro» ».[80]
Mais les lettres des téléspectateurs, malgré les explications de
Jean Stengers, sont en fait d'accord avec William Ugeux et Antoinette Spaak.
Par exemple « Il est
heurtant de voir apparaître à chaque émission Léon Degrelle, c'est un hâbleur
et un traître. Il se prend pour le centre du monde et n'hésite pas à
affirmer les plus brillantes contrevérités. La seule chose qu'on ne dit pas
à son sujet c'est qu'il a pactisé avec l'ennemi et qu'il était honni
par la grande majorité du peuple Belge. Il a échappé à la justice et n'a
droit qu'au silence ».[81]
Le
public francophone et Léon Degrelle
Plus
que l'interview par Maurice De Wilde, c'est le personnage lui-même qui choque
et qui fait l'unanimité contre lui : « Le beau Léon à
fait sur antenne une rentré tonitruante, ce qui ne veut pas dire triomphale.
Il aura certes fait rire les uns et fait grincer les dents aux autres,
le phénomène n'est pas nouveau chez lui, et il faut reconnaître que
malgré les années, le bonhomme n'a rien perdu de sa verdeur et de son éloquence,
ni non plus de son sens du verbe qui frise la mythomanie ».[82]
D'autres
sont encore plus sévères, Le Soir
reprend le qualificatif de pitre qui lui fut donné au cours du premier débat
par le docteur Goldstein[83].
La Libre Belgique le présente comme
« vieilli, le visage bouffi, des cernes sous
les yeux, haineux, grotesque, pontifiant, vociférant, ressassant des
obsessions, pataugeant dans de vieux souvenirs, qui pourrait-il séduire
encore ? Avec lui ce serait plutôt Degrelle reconnais pas ».[84]
Mais, seul Nord-Eclair, ne s'arrête
pas aux aspects extérieurs et commente le fond de cet interview : « La
caméra n'a montré qu'un pauvre pantin désarticulé, incapable de susciter
la moindre nostalgie <...> nous pensons que les germes du nazisme ne
sont pas forcément détruits . Mais, pour se développer, ils ont besoin d'un
terreau plus riche que l'image, définitivement brisée des grands chefs
fascistes ».[85]
Yannis
Thanassekos d'un avis complètement opposé
est sans doute plus près de la vérité : « On voit
parfaitement que Degrelle n'est pas seulement l'acteur et le témoin lointain
de certains événements dramatiques du passé, il est aussi et avant tout
l'homme du présent : un militant actif et énergique du mouvement néo-fasciste
international actuel. Sa résidence espagnole est un lieu de pèlerinage pour
toutes sortes de nostalgiques de L’Ordre
nouveau. Les livres de Degrelle circulent librement en Belgique et
ailleurs. Ils sont amplement diffusés et commentés par ses partisans et ses
exégètes ».[86]
Si,
comme nous le verrons plus tard, les émissions sur le Roi Léopold et sur
l'armée ont suscité un abondant courrier et une vaste polémique dans la
presse. Je peux aller jusqu'à dire que, si ces émissions sont l'affaire de
gens concernés, Degrelle est l'affaire de tous. C'est l'intervention de Léon
Degrelle par l'«effet de première»[87],
qui a sans doute passionné le plus le public francophone. La RTBF n'est
pas étrangère à ce phénomène même si la presse l'a amplifié : « il
faudrait peut-être mettre la façon dont nous avons lancé les émissions
dans le coup parce que au fond, nous avons parlé de la série qui allait
passer sur nos antennes, la presse, nous-même, mais aussi la presse a fort
insisté sur la participation de Degrelle mais c'est le seul qui ait rencontré
une telle levée de bouclier ».[88]
La
presse
La
presse va se saisir de l'affaire Degrelle : sur près de 500 articles consacrés
à L’Ordre nouveau sous tous ses aspects, environs une centaine
d'entre eux parlent de lui (et, il est, le plus souvent, le principal sujet de
l'article). Mais, paradoxalement si une vague de protestation précède l'émission
avec Léon Degrelle, au lendemain de la diffusion de son interview la presse
considère qu'il était utile de l'entendre dans la mesure « où
son intervention se faisait dans un cadre critique »[89]
ou que « Degrelle
<...> a sombré dans le ridicule »[90]
ou bien encore « Etait-il dangereux de laisser Léon
Degrelle s'exprimer sur les ondes ? La caméra n'a montré qu'un pantin désarticulé,
incapable de susciter la moindre nostalgie ».[91]
Et cela a même étonné les responsables de l'émission : « A
l'expérience il semble que le public ait beaucoup plus facilement admis
Degrelle que beaucoup de gens ne le pensait ».[92]
Ce qui est assez frappant, c'est qu'après que Degrelle soit passé à
l'antenne il n'y a plus aucune protestation, même, on apprécie, au
contraire, « qu'il
ait, en un certain sens, été ridiculisé ».[93]
En
effet, avant la diffusion de l'interview de Léon Degrelle, les journaux
titrent : « Degrelle,
la BRT et le professeur Devleeshouwer »[94],
« Léon
Degrelle interviewé. Controverse à propos d'une série d'émissions à la TV
flamande »[95],
« Un
émission fleuve qui risque de faire choc à la BRT. L’Ordre nouveau en Belgique dans et après la Seconde guerre.
Degrelle interviewé»[96],
« Un
sujet brûlant »[97],
« Quarante
ans d'exil et une condamnation à mort n'ont pas entamé la verve et les
convictions de Léon Degrelle »[98],
« L'opinion
des Prisonniers de guerre : «L'apparition de Degrelle à la télévision est
un scandale» »[99].
Par contre le ton des titres est tout à fait différent après la première
émission : « Degrelle-reconnais-pas »[100],
« Degrelle
pour rire ou pour pleurer »[101i],
« Les
jeunes jugent Degrelle »[102],
« Les
mensonges de Degrelle »[103].
On est donc passé de l'appréhension de l'impact qu'il aurait pu
avoir sur le public[104]
à une critique plus raisonnée qui replace Léon Degrelle à sa juste réalité
: « On
peut dire sans exagération que cet interview aurait déjà fait couler des
quantités d'encre appréciables avant même que le moindre élément n'en
soit connu <...> après vision du document, il semble que les craintes
nourries à juste titre un peu partout aient été vaines. Il est évident que
la série de Maurice De Wilde ne manifeste pas la moindre complaisance à l'égard
du fascisme ».[105]
Le
grand public
Hors
du cadre faussé et restrictif des journaux, il est d'autant plus difficile de
savoir ce qui intéresse le public chez Degrelle, que sur les 20 lettres
parlant de Degrelle retrouvées à la BRT et au CREHSGM[106],
14 émanent de rexistes ou de sympathisant.
D'abord
certaines personnes envoient à l'équipe des témoignages sur l'enfance de
Degrelle ou la vie à Bouillon
pendant la guerre[107].
Mais les questions posées dans les lettres et au débat final sont révélatrices
de l'intérêt du public : « est-ce que
Degrelle est facilement approchable en Espagne ?[108]
Quels sont ses moyens de subsistance ?, est-ce que Degrelle a du sang sur les
mains?[109]109]109]109],
la Belgique a t'elle essayé de le faire extrader? »
Une téléspectatrice qui téléphone à la RTBF précisera par une
question-accusation qui reflète comment est perçue la «légende Degrelle»
dans le public : « Degrelle
a voulu plusieurs fois se présenter pour comparaître à la justice Belge,
qui l'en a empêché ? , Si officiellement il a quitté la scène politique,
quelle rôle a t’il pu jouer en sous-main ?, Enfin, une lettre
anonyme qui est plus une accusation qu'une question : Le parti catholique à
t'il expulsé Léon Degrelle pour cause de déviation doctrinale ou pour cause
de mauvaise conduite ».[110]
Bref, le public est surtout intéressé par le personnage qui semble le
fasciner (comment vit-il aujourd'hui?), tandis que l'histoire (de Léon
Degrelle et du rexisme) est pour lui moins importante.
Les
protestations
Il
s'agit ici de la protestation contre la diffusion de l'interview de Léon
Degrelle de la part d'associations, ou d'individus parlant au nom de ces
associations.
Maurice
Goldstein[111]
pour le Comité international d'Auschwitz estime « qu'il
ne fallait pas laisser notre «bien aimé führer» belge continue ses
pantalonnades qu'il reproduit dans la presse parce que nous savons très bien
que le public est parfois naïf, qu'il est parfois crédule alors notre
premier réflexe a été non, nous n'aimons pas, nous ne souhaitons pas voir
Degrelle ».
Mais son opinion a changé après les émissions : « Je
pense déjà aux émissions qui sont passées à la BRT <...> [elles]
contenaient des informations qui permettaient au public actuel de voir dégonfler
la baudruche politique que monsieur Degrelle croit être encore ».[112i]
Yannis
Thanassekos[113]
dans le Bulletin trimestriel de la
Fondation Auschwitz[114]
va lui aussi analyser et critiquer le passage de Léon Degrelle. Il est plus
intéressé par les implications politiques que par sa valeur historique :
« L'histoire
de la Belgique, comme toute histoire particulière, connaît, elle aussi, ses
questions récurrentes : la plus remarquable, la plus persistante -et la plus
paradoxale aussi- se trouve être celle que l'ainsi dite «affaire Degrelle
<...> Pour expliquer cette récurrence, mieux vaut, nous semble-t-il, se
retourner vers la conjoncture idéologique et politique actuelle qui
l'alimente. Sous ce rapport, les émissions de De Wilde -qui ont donné à ce
débat l'amplification que l'on sait sont extrêmement significatives. Après
avoir réfuté les arguments d'ordre juridiques, politiques et moraux avancés
par M. Vandenbusse pour rassurer les «protestataires» »[115]
Il reprendra les idées qu'il nous dit avoir déjà développées dans sa
correspondance avec la BRT en 1981 Témoignage
historique et fascisme actif : « Sous ce rapport, on sait
parfaitement que Degrelle n'est pas seulement l'acteur et le témoin lointain
de certains événements dramatiques du passé. Il est aussi et avant tout
l'homme du présent : un militant actif et énergique du mouvement néo-fasciste
international actue Léon Degrelle en tant que «témoin historique» : qui
pourrait prétendre, sérieusement, que les «réflexions» et les «témoignages»
de Léon Degrelle, faits pour la télévision et diffusé par elle, étaient
vraiment indispensables pour expliquer et
faire comprendre des phénomènes tels que le mouvement rexiste, L’Ordre
nouveau, la Seconde guerre mondiale, l'occupation et La Collaboration. <...> on a cru pouvoir séparer le domaine
de l'histoire dite objective et scientifique de celui de la politique, Léon
Degrelle s'est empressé d'en démontrer l'impossibilité radicale : son
discours fut entièrement politique. On a vite oublié que Degrelle n'est ni
un historien ni un simple témoin oculaire des événements incriminés, mais
précisément l'artisan actif de L’Ordre
nouveau, le chef du mouvement rexiste et un des leaders de La Collaboration active ». Ici encore Yannis Thanassekos met
l'accent sur l'aspect politique de Léon Degrelle sans relever ce pourquoi il
est le plus critiquable : Degrelle ment. Enfin il conclu brutalement :
« Le
fascisme [donc aussi Degrelle] a perdu, historiquement, irrévocablement,
tout droit à la parole. Cette condamnation sans recours ne contredit
nullement ni l'objectivité historique, ni le libre examen, ni la liberté
d'expression. Au contraire, elle en procède. C'est dans la tragique
objectivité des atrocités fascistes que l'humanité a pu instruire le procès
définitif du fascisme. Ce dernier n'a rien à ajouter depuis la démonstration
dramatique de son inanité. Aussi bien en tant que doctrine qu'en tant que
projet social et régime politique ».[116]
Ces objections, passionnées sont sans doute légitimes mais on est loin
de préoccupations historiques.
L'opposition
de la communauté juive de Belgique n'est donc pas monolithique. Si, même après
avoir vu l'émission, Yannis Thanassekos est réticent, Maurice Goldstein
l'est moins. Regard[117]
par contre est tout à fait rassuré, rejoignant ainsi l'opinion de la presse
: « Après
vision du document il semble que les craintes nourries à juste titre un peu
partout aient été vaines. <...> l'interview de Degrelle ne constitue
en aucune façon une tribune commode pour ce nazi impénitent ».[118]
La
Fédération nationale des anciens prisonniers de guerre[119]
considère qu'alors que « les associations patriotiques sont
écartées du petit écran, il est proprement scandaleux de laisser parler un
traître tel que Degrelle qui n'hésite pas à mentir et mettre même la
royauté en cause. Pour elle Degrelle ne peut pas avoir accès à l'écran, même
dans le cadre d'une interview très critique dans une émission historique »[120].
Ils stigmatisent l'attitude des chaînes nationales en des termes très
violents : « Décidément plus une émission est
scandaleusement choquante, plus certains irresponsables -ou plutôt déstabilisateurs
de notre régime démocratique-
deviennent provoquant. Dans cet ordre d'idée, nous apprenons de source
digne de foi, que la RTB reprenait
l'émission de la BRT dans laquelle le Fourex Degrelle peut parler sans être
censuré, assortis de menaces : Nous promettons bien du plaisir à tout les
studios de la RTB si elle ose
provoquer l'opinion publique francophone et les victimes de la guerre. Toutes
les associations patriotiques se ligueront pour empêcher un tel scandale, un
tel gaspillage des deniers publics ».[121]
Il
reçoivent dès 1982 le soutien d'Albert Hubert[122]
et de la Fraternelle des chasseurs ardennais[123]
: « Nous
nous associons pleinement aux protestations indignées qu'ont soulevées les
émissions de la BRT «Nieuwe Orde-Ordre nouveau». On se demande ce qu'ont
cherché en réalité les promoteurs et réalisateurs : hisser sur le pavois
les inciviques et comble d'indécence permettre à l'histrion au traître méprisable
qu'est Léon Degrelle de faire une exhibition écoeurante ».[124]
Fort
de l'appui de leurs membres (et des sections locales) ils tenteront des
pressions sur la presse et la RTBF[125]
: le 30 mars 1984, 51 sections du groupement de Charleroi, Thuin, Chimay font
parvenir à la presse un communiqué ou elles font savoir « combien
l'apparition de Degrelle <...> constitue un scandale sans précédent,
contre lequel tout les PG, toute les veuves de PG s'insurgent avec la plus
grande véhémence ».[126]
Actuellement
la FNAPG est beaucoup plus nuancée : « la venue,
l'interview de Degrelle ça nous a paru un peu fort de café, bien qu'en
finale je crois que Maurice De Wilde <...> a fait son possible et je
crois qu'il a voulu en faisant paraître les interviews, c'était plutôt dans
le but de ... de lui montrer qu'il [Degrelle] était un imbécile quoi! ».[127]
Les
groupements de résistance n'auront pas une réaction aussi cohérente et
unitaire que la FNAPG L'attitude de leurs membres est contradictoire. Pour le Front de
l'indépendance : si Marcel Sonneville[128]
a d'abord douté de l'opportunité de faire paraître Léon Degrelle au petit
écran [Aujourd'hui - 7 avril
1984] [il] estime que « Maurice De Wilde a bien fait car Degrelle
s'est montré tel qu'il était »
[129].
Par contre six semaines plus tard [23 mai 1984] le Comité régional du Front
de l'indépendance publie un communiqué de presse totalement contradictoire où
il déclare maintenir son opposition à l'interview du traître Degrelle dans
l'émission L’Ordre nouveau,
« les
pitreries du chef de Rex lui donnant une publicité exceptionnelle pour la
vente de ses livres «interdits» ».[130]
Pour l'Union des services de renseignements et d'actions (USRA), un rapport du
comité exécutif de septembre 1981 rassure l'Union sur les projets de la BRT
: « Le
secrétaire général rappelle les problèmes moraux [à propos de]
l'interview de Degrelle que la BRT envisage d'émettre à la télévision »
et apporte des éclaircissement : « cette interview
n'a certainement pas comme but de permettre à Degrelle de se justifier ou de
se blanchir mais de montrer quel est réellement ce personnage <...> la
BRT prépare deux séries d'émissions, une sur la résistance et une sur La
Collaboration, <...> c'est dans cette série que seront incorporées
des interviews de Degrelle et d'autres collaborateurs. Elles seront précédées
ou suivies de commentaires et de révélations sur les méfaits du personnage.
La BRT a dont rassuré l'USRA ce qui explique pourquoi elle n'a pas réagi à
la diffusion de l'interview de Degrelle. D'autant plus que son président déclare
qu'il a également eu des contacts avec les reporters de la BRT et qu'il est
d'avis qu'ils travaillent dans un bon esprit. Ils sont d'ailleurs en contact
avec le Centre d'étude de l'histoire de la Seconde guerre ». Mais William Ugeux se fait en 1982 le porte
parole d'un groupe dans l'USRA qui n'a pas apprécié les explications du
comité exécutif : « Beaucoup parmi nous ont protesté
avec énergie contre l'idée que Léon Degrelle <...> pourrait
s'expliquer longuement sur l'écran néerlandophone. Nous n'avons pas été
entendu mais comme tous il est rassuré après la diffusion de l'interview
Degrelle s'est chargé de se ridiculiser ».
Le
Mouvement chrétien pour la paix « regrettera vivement l'intervention
filmée en Espagne de Léon Degrelle, homme qui a toujours déclaré haut et
fort sa profonde admiration pour le nazisme et Adolphe Hitler. Nous pensons
que laisser s'exprimer cet homme est extrêmement dangereux, surtout en cette
période de crise et de résurgence du racisme et de fascisme ».[135]
L’Ordre nouveau
et les rexistes
Parmi
les lettres francophones reçues par la RTBF et la BRT, certaines sont à des
degrés divers favorable à Léon Degrelle ou plus souvent aux idées qu'il
incarnait. Quatre principaux thèmes préoccupent les auteurs de ces lettres :
D'abord
certains téléspectateurs expliquent pourquoi ils ont pu se laisser tenter
par Rex sans être fasciste pour cela : « Les adeptes de
Rex de la première heure étaient de parfaits patriotes qui ne rêvaient
nullement de fomenter un coup d'état, mais simplement affirmaient et
affichaient leur loyalisme envers le Roi symbole de la Belgique légale. Car
pour eux, à qui se fier, se confier, alors qu'ils étaient dégoûtés des
partis, des hommes politiques qui récoltaient ce qu'ils avaient semés »[136]
ou que « Ceux
qui ont voté Rex en 1936 n'étaient pas tous des fascistes, loin de là, ils
désiraient que les choses changent parce que le régime des partis ne leur
plaisait pas mais Lorsqu'ils ont mieux connu Degrelle; ils ont vite compris
que la démocratie parlementaire était le moins mauvais des systèmes ».[137]
Cette attitude est semblable à celle de William Ugeux : « Il
est permis d'être de droite, on peut même être d'extrême-droite. Il
n'est pas interdit dans la démocratie belge de penser qu'un pouvoir fort,
qu'un gouvernement énergique, appuyé sur l'autorité royale ou sur l'énorme
prestige dont jouissait le Roi Léopold 3 au lendemain de la campagne des
dix-huit jours, auraient pu être une solution au désordre dont on était le
témoin atterré ».[138]
D'autres
vont expliquer que Degrelle « n'est pas sorti du parti catholique
pour créer un nouveau parti. Il a créé un nouveau parti parce que le parti
catholique l'avait expulsé »[139]
et donc « rendre
ainsi responsable le parti catholique de la naissance du rexisme tout en
excusant Léon Degrelle ».[140]
Des
anciens combattants du front de l'Est mettent en évidence l'attitude différente
des Wallons et des Flamands face à eux. « Si Je prends
l'initiative de vous adresser la présente parce qu'on ne saurait trop
insister sur la différence fondamentale qui existe dans la manière d'appréhender
les événements de la Seconde guerre mondiale dans les deux grandes communautés
de notre pays. En Wallonie nous [les anciens volontaires wallons pour le front
de l'Est] continuons à vivre, en 1983 sous la terreur anti-fasciste[141]
par contre la Flandre accepte de passer l'éponge ».[142]
Enfin
ils établissent une comparaison entre l'avant guerre et notre époque pour
tenter de prouver que Degrelle, ou sa doctrine, avait raison : « Qui
oserait parler franchement, sans être taxé de fascisme et nous vivons une démocratie
hypocrite. En fait qui a gagné la guerre économique si ce n'est que
l'Allemagne et le Japon. Et depuis 1945, combien de millions de gens de tous
âges sont mort dans des guerres qui sévissent sur tous les continents.
L'Europe et l'Amérique arment à
outrance pour tenir tête à la Russie dont le potentiel est immense. Et
pourtant les jeunes qui ont combattu sur le front de Russie et qui avaient prévu
ces affrontements, ont été condamnés à vie. Ils n'ont pas le droit de
voter. Alors que toujours la même presse revendique le droit de vote des émigrés.
Voyez déjà un prochain conflit avec à l'arrière une colonne d'immigrés
qui ferait la loi et le marché. Ici également les vainqueurs de la guerre de
1940 seront touchés et succomberont. Les Belges auront encore tout le
temps de gémir... hélas, mais ça sera trop tard »[143]
ou bien « Mais
parlons un peu de ceux d'en face qui eux, n'ont cessé de tricher, inclus sur
le dos des malchanceux «noir». Nos politiciens «vainqueurs» allaient tout
sauver. Mais en 1984, c'est la grande pagaille. Voila la petite Belgique secouée,
sinon dépecée en grande tranche. Hitler, le Tyran, avait donné du travail
à tous. Ici, chaque jour, on dénombre de plus en plus de chômeurs et de
mécontent ».[144]
D'autres affirment toujours leur foi en Degrelle : « Quarante ans après, De Wilde n'a
rien compris. Le 10 mai 1940, la Belgique se vit offrir sa chance, les
dirigeants de l'époque ne le comprirent pas. Nous en payons aujourd'hui les
conséquences. Les faits actuels me donnent raison. Un vif hommage à monsieur
Degrelle pour sa clairvoyance de tous les instants »[145]
Notes
[1] Jean Michel CHARLIER
(1928) : Journaliste français d'origine belge qui a notamment réalisé Les
Dossiers noirs (FR3), Les grandes
enquêtes de TF1, L'Histoire secrète
du pétrole. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma
thèse]
[2] Léon Degrelle : persiste et signe. Interviews recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier, Paris, Ed. Jean Picollec, 1984, 444 p.
[3] dans Le Journal français Extrême droite Minute. J-M Charlier publiera
dans son introduction une lettre de Léon Degrelle
avec cette phrase: «J'ai
lu dans Minute que l'un de vos
futurs Dossier noir serait consacré à Léon Degrelle [...]».
* JEAN-MICHEL CHARLIER, op.
cit., p. 10
[5] A cause, selon l'auteur, d'un «invraisemblable concours de circonstances» : une interpellation au parlement français au sujet d'une émission de la télévision française sur Eva Braun et une interview de Darquier de Pellepoix dans Paris-Match.
[6] JEAN-MICHEL CHARLIER, op.
cit., p. 17 - Il ajoutera plus loin (p. 20) qu'il réalisait «de
nombreuses projections semi-publiques (et notamment dans un cinéma de
Bruxelles, devant cinq cent personnes de tous bords)». De tous bord est certainement
exagéré. Jacques Cogniaux qui a assisté à l'une de ces projections fut
frappé par le nombre d'anciens rexistes présents et par leur «attitude
extatique face au chef».
[7] Il continue en affirmant que «des vidéocassettes piratées au Canada firent bientôt leur apparition en Belgique où l'on se les disputait au prix de 7 à 8000 francs belges». C'est un peu exagéré, il suffit pour se procurer la vidéocassette de l'émission de la commander aux éditions «Arts et histoire d'Europe» (Madame Peifer, boite 6008 - 75362, Paris). Cette maison d'édition diffuse aussi les textes et livres de Degrelle.
[8] ALAIN DANTOING, Léon Degrelle : persiste et signe. Interview recueillies pour la télévision française par Jean-Michel Charlier [notice bibliographique] dans Bulletin. Centre de recherches et d'études historiques de la Seconde guerre mondiale, n° 16, Bruxelles, 1986, p. - Notons, qu'excepté cette notice, deux articles sont partiellement consacrés au livre de Jean-Michel Charlier : L'influence pernicieuse de la TV, Degrelle à nouveau à la RTBF dans Le Prisonnier de guerre. Organe de la Fédération nationale des anciens prisonniers de guerre, Bruxelles, FNAPG-76 avenue de Stalingrad, février 1986, p. 1 et 2.- Fou Rex fait encore parler de lui dans Le Courrier. De Koerier SRA. Organe officiel de l'Union des services de renseignement et d'action, Bruxelles, USRA - 21 rue du commerce, juin-décembre 1985, p. 9.
[9]
Par exemple : «L'ancien
chef de Rex guettait mon arrivée sur le trottoir, devant l'immeuble qu'il
habite sous un nom d'emprunt. Mince, nerveux, enjoué, parfaitement à
l'aise, l'air d'avoir 50 ans alors qu'il en comptait large ment 20 de plus,
il me pilota vers un appartement en terrasse qui domine tout Madrid. Partout
des meubles magnifiques, des tableaux, des objets d'art, de précieuses
antiquités et les souvenirs de l'épopée personnelle de l'homme politique
et du soldat qu'il fut». Ou encore «Une semaine durant, à raison de huit
heures par jour <...> Léon Degrelle revécut littéralement sa vie et
sa carrière devant les caméras, mena à nouveau ses meetings, ses combats,
ses discours avec une intensité, une passion, une conviction telle
que l'épuisement laissait parfois à bout de for
ce grand blessé de guerre. Mais le matin suivant, les fatigues de la
veille effacées, je le retrouvais plus gaillard et plus piaffant que jamais »
* JEAN-MICHEL CHARLIER, op.
cit., p. 11 et 14.
[10]
Par exemple : «L'intervention
sur les ondes d'un survivant de l'aventure hitlérienne <...> eût
immanquable ment suscité
l'obstruction systématique et la fureur des professionnels de
l'anti-germanisme et du pacifisme» ou bien «au
risque de m'attirer les foudres des
manichéens primaires pour qui un allemand ne sera jamais qu'un «sale boche»
et pour qui un collaborateur ne sera jamais que totalement ignoble et haïssable
qu'elles qu'aient pu être ses motivations, bref, pour les consciences
impavides qui condamnent en bloc, sommairement et sans appel tous ceux qui
ont commis le crime inexpiable de ne pas penser comme elles »
* JEAN-MICHEL CHARLIER, op.
cit., p.8, 9 et 12 .
[12] JEAN-MICHEL CHARLIER, op. cit., p. 17
[13] L’Ordre nouveau dans RTBF-Service
de presse, n° 9, Bruxelles, 1e mars 1984, p. 8 - L'interview fut réalisé
pendant deux jours en décembre 1977 par Jacques Cogniaux et Pierre Desaive
(qui menait les entretiens).Le questionnaire transmis à notre interlocuteur
avait d'ailleurs été établi en accord avec notre conseiller historique
José Gotovitch. Cinq programmes ont été réalisés.
* Interview de Jacques Cogniaux, op.
cit. - Lettre de Jacques Cogniaux
à Robert Wangermée, Bruxelles, 24 novembre 1977.
[14] L’Ordre nouveau dans RTBF-Service de presse, op. cit. - Un sujet brûlant dans Le Vif, Bruxelles, 22 mars 1984 copie intégralement pour cet article le texte fourni par le service de presse.
[15] «L’Ordre nouveau» de Maurice De Wilde (produit par la BRT) à partir de jeudi sur télé 2. Mais pourquoi a-t- on «mis aux oubliettes» l'émission sur Degrelle réalisée par la RTBF (en '77-'78) par Jacques Cogniaux et Pierre Desaive ? dans La Meuse/La lanterne , 23 mars 1984 l'article rapporte une interview de Pierre Desaive et de Jacques Cogniaux - 5 émissions d'une heure pour Degrelle à la BRT dans Le Prisonnier de guerre, mars 1984, p. 4. qui mentionne un article paru dans Le Soir : Degrelle célèbre Hitler à Barcelone !, 1er février 1982.
[16] Il est utile d'énumérer les problèmes rencontrés par la RTBF avec sa propre émission sur Léon Degrelle car l'appréhension de nouveaux ennuis à peut-être retardé la diffusion sur ses antennes de L’Ordre nouveau
[17] WILLIAM UGEUX, Après
les 18 émissions sur L’Ordre
nouveau dans La Revue générale,
n° 2, 1985, p. 50 - Pierre Desaive est conscient du problème : «Dans
notre série, son interview durait environ 2h 30. Cela posait évidement un
problème juridique car une disposition légale prise après la condamnation
à mort de Degrelle, interdit ses écrits en Belgique. Cela l’empêche
t’il de s'exprimer au cours d'une interview ?»
* «L’Ordre nouveau» de Maurice De Wilde (produit par la BRT), op.
cit.,
[18] «L’Ordre nouveau» de Maurice De Wilde (produit par la BRT), op. cit. - l'aspect juridique du passage de Degrelle à la télévision sera étudié au chapitre suivant.
[19] WILLIAM UGEUX, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, op. cit.
[20] «L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde (produit par la BRT), op. cit. - La vision des émissions avait été demandée par Jean Stengers en 1979 pour ses étudiants de l'ULB. Depuis l'expérience n'a pas été renouvelée. Mais il semble que la RTBF veuille diffuser l'émission après quelques remaniements.
[21] Représentant du CREHSGM
(Vice-président du comité scientifique de septembre 1979 à sa mort en
(1981). Il semble apprécier le travail de Jacques Cogniaux et de Pierre
Desaive, sauf sur un point : «Faut-il ou peut-on livrer à des
centaines de milliers de téléspectateurs de tous âges, notamment aux
jeunes, et à longueur de semaines, les délires verbaux de Degrelle. Je
n'ai pas cessé d'y réfléchir <...> et n'ai pas trouvé de réponse
qui me satisfasse».
* Lettre de Luc Somerhausen à Jacques Cogniaux, Bruxelles, 7 août
1979.
[22]
Paul M.G. LEVY (27 novembre 1910) : ingénieur commercial, et licencié
en sciences économiques (ULB), journaliste, rédacteur, reporter, chef du
service d'information de l'INR (1933-1949), incarcéré à Breendonk puis
libéré, il rejoint Londres ou il sera correspondant de guerre, professeur
à l'Université de Strasbourg (1954-1972), et à l'UCL (1968-1981), il fut
attaché de cabinet au ministère de l'information et attaché à la
commission belge pour l'étude des problèmes d'après-guerre (Londres
1942-1944), vice président du conseil supérieur de statistique
(1978-1980). Il est président du Mémorial national du Fort de Breendonk
(1976). [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Le
Dictionnaire des Belges, op. cit.,
p. 325 (avec photographie) - Qui est
qui en Belgique francophone,
op. cit., p. 573-574.
[23]
Pan : hebdomadaire satyrique paraissant
depuis 1945. Jean Gol le considère comme un «hebdomadaire
commercial d'information générale consacrant la plus grande part de ses
colonnes à la politique nationale ou international ayant une «ligne» qui,
quoique fluctuante permet de les situer politiquement. Pan (et ‘t Pallieterke)
sous le rire laissent transparaître une idéologie assez difficile à définir
mais finalement assez conservatrice».
* Jean
GOL, Le monde de la presse en Belgique,
Bruxelles, CRISP, 1970, 240 p. - Une étude très ancienne sur
Pan est parue dans La presse périodique d'opinion en Belgique dans Courrier
hebdomadaire, Bruxelles, CRISP, 6 décembre 1963. - Le même type d'étude
sur ‘t Pallieterke est paru dans
La presse périodique radicale
flamande dans Courrier
hebdomadaire, n° 331-332,
Bruxelles, CRISP, 9 septembre 1966.
[24]
Robert WANGERMEE (surnommé «monsieur Wang» par ses détracteurs) (
21 septembre 1920) : musicologue, docteur en Philosophie et lettres
(Histoire), professeur d'Histoire de la musique à l'ULB, attaché à la
radio belge depuis 1946, directeur adjoint des émissions musicales
(1953-1960), administrateur général de la RTBF (1979-1986) [Biographie au
31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Le
Dictionnaire des Belges, op.cit, p. 557 - Qui
est qui en Belgique francophone, op.
cit., p. 927. - Le fait qu'Adriaan Verhulst et que Robert Wangermée
soient historiens n'est pas étranger à la réalisation et à la diffusion
de L’Ordre nouveau sur les deux chaînes nationales.
[25] Pan dans l'oeil. Est-il trop tôt ... pour écrire? dans Pan, Bruxelles, 23 novembre 1977.
[26] Lettre de Jacques Cogniaux à Robert Wangermée, Bruxelles, 24 novembre 1977. Il ajoutera : «J'ai lu les échos que Pan consacre à nos projets <...> ils reposent apparemment sur une lettre datée du 20 juin que nous avons fait transmettre à Léon Degrelle <...> Contrairement à ce qu'affirme Pan nous n'avons [à ce moment là] jamais rencontré Léon Degrelle. Je sais que la chose est facile, que c'est un fleuron journalistique que l'on décroche aisément, mais nous voulions faire oeuvre sérieuse et dans ce but poser aussi nos conditions. Le reste de l'article est oeuvre d'imagination». Il semble que ce soit Robert Poulet (qui est collaborateur littéraire à Pan) qui aie mis Le Journal au courant des projets de la RTB F:»Mr Dumonceau [directeur de Pan] m'a confié que Robert Poulet <...>l'avait mis au courant de nos projets».
[27] L’Ordre nouveau» de Maurice De Wilde(produit par la BRT),op. cit.,
[28] Deux initiatives de la RTBF dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 juillet 1983 - Guido VAN DAMME, « L’Ordre nouveau» ... revu et traduit pour la RTBF dans Le Soir, 31 mars-1e avril 1984 est moins nuancé: « Le travail maison faisait semble-t-il la part trop belle à l'impénitent collabo».
[29] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Il ajoutera «et chaque fois qu'il [Degrelle] dit quelque chose au point de vue historique, il y avait intervention de nos deux spécialistes, ils ont fait ça, ils ont enregistré les déclaration de Balace et de Dejonghe, et ils ont fait le montage, c'est artificiel du commencement jusqu'a la fin, parce qu'il y a tellement à corriger que chaque fois qu'il ouvre la bouche, le spécialiste doit intervenir. C'est totalement impossible. Qu'est ce que j'ai fait ; j'ai donné un bout de Degrelle là dans un autre programme un autre bout». Pierre Desaive n'est pas d'accord avec cette méthode : «nous aurions du «saucissonner» l'interview de Léon Degrelle et en supprimer certains passages. Et, cela, Jacques Cogniaux et moi même ne pouvions l'accepter».
[30]
A. MASSINGER (1917) : docteur en Philologie romane. Entre aux émissions
internationales de l'INR (1947), puis à la télévision (1951). Il est
successivement responsable de la section «documentaire et culturelle»,
chef du service des spectacles, directeur artistique et directeur des
programmes (1960-1978).
* Le
Dictionnaire des Belges, op. cit.,
P. 348. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
[31] Emission sur La Collaboration - Interview de Léon Degrelle dans Note de service (RTB) d'A. Massinger. à R. Wangermée (réf AM/AD77L265), Bruxelles, 26 mai 1977. Auquel est joint l'avis du service juridique Emission sur La Collaboration - Interview de M. Léon Degrelle dans Note de service (RTB) de J. Bierlaire à A. Massinger (réf S126 31/780NM/NS), Bruxelles, 24 mai 1977.
[32]
Roger LALLEMAND ( 17 janvier 1932) : Docteur en droit et en
philosophie et lettres (ULB), chargé de recherche à l'Institut de
sociologie de l'ULB (1960), membre du Conseil de l'Ordre des avocats et du
Conseil de discipline du barreau de Bruxelles (1972-1973), sénateur coopté
PS (depuis 1979), vice-président du groupe francophone du Sénat (1979),
vice président de la commission de la justice (1979), président du Centre
de sociologie de la littérature de l'ULB [Biographie au 31/8/1987 –
Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Qui
est qui en Belgique francophone, op.
cit.,
[33] Lettre [avis juridique] de Roger Lallemand à Robert Wangermée, Bruxelles, 17 novembre 1977, p.15 - Il explique dans sa conclusion pourquoi l'interview de Degrelle a tant de succès dans le public : «Sans doute faut-il s'étonner de l'impact que peuvent encore revêtir en 1977, les propos d'un homme discrédité et qui apparaît comme un véritable fossile politique. Sans doute faut-il penser aussi que l'apparente efficacité du langage de Léon Degrelle repose pour une large part sur le tabou qui en entoure la diffusion <...> c'est la sacralisation en négatif du personnage qui donne la force à ces dires».
[34]
«Je
maintiens la substance des avis déjà donnés : l'article 123 du Code
pénal ne nous permet pas de diffuser une interview de Degrelle
dans la mesure ou cette participation au programme avait un
caractère politique. L'on ne peut être que très prudent sur l'appréciation
d'un tel caractère politique. Il reste que le 123 sexies cessera d'avoir
effet au décès de Degrelle, ne subsisteront, à ce moment, que des problèmes
d'opportunité», malheureusement pour la RTB
Léon Degrelle vit toujours en 1987, et c'est la BRT qui a saisi
l'occasion.
* Projet
d'émission sur La Collaboration -
Réalisation et diffusion d'un
interview de Léon Degrelle - avis de M. Lallemand dans Note de service (RTB) de J. Bierlaire à Robert Wangermée (réf
CX/2057-JB/NS), Bruxelles, 5 décembre 1977, p.10
[35] Entre le 2 et le 24 août 1979
[36] Lettre de Jacques Cogniaux à Paul M.G. Lévy, Bruxelles, 24 septembre 1979.
[37]
Après la projection de l'émission devant le Conseil
d'administration de la RTBF qui a rendu un «avis
nettement défavorable», il écrit à Paul M.G.
Levy : «Je
n'ai pas à commenter cette décision prise sur base d'un seul épisode, le
deuxième que vous avez vu. Mais je me permets de la trouver intolérante et
basée plus sur le sentiment que sur la raison. J'espère malgré tout que
la chose n'est pas irréversible, mais cela risque de prendre du temps,
beaucoup de temps». Son correspondant répondra
crûment : «Il
ne s'agit pas d'intolérance, Il s'agit d'un sentiment qu'on peut qualifier
scientifiquement de «trouille».
* Lettre
de Jacques Cogniaux à Paul M.G. Lévy (en réponse à une lettre du 2
août 1979), Bruxelles, 24 septembre 1979 et Lettre
de Paul M.G. Lévy à Jacques Cogniaux, Bruxelles, 10 octobre 1979.
[38] Le Journaliste précis se trompe, il s'agit de l'article 123 sexies et pas du 125 sexies qui n'existe pas
[39] Odon BOUCQ, Les risques calculés de la RTBF. Beaucoup de précautions ont été prises avant la diffusion de la série «L’Ordre nouveau». Mais il faut s'attendre à de vives réactions dans Nord-Eclair, Mouscron, 3 mars 1984.
[40]
Intervention d'Adriaan Verhulst dans le débat suivant l'émission n° 1 : Les
petits dictateurs (RTBF-29 mars 1984). Il y résume le sujet qui nous
occupe. - Selon Le Prisonnier de guerre : «La
RTBF est passée outre près avoir, paraît-il, demandé l'avis du ministre
de la justice». En fait le rédacteur de
l'article confond deux affaires. En 1973, Adriaan Verhulst avait bien
consulté le ministre de la justice (A. Vanderpoorten) sur la légalité
d'une interview de Degrelle faite par la télévision hollandaise, donc
transmise en Belgique par la télédistribution, et non au sujet de L’Ordre
nouveau
* Illégal,
inconvenant et scandaleux la BRT donne le petit écran à Degrelle dans Le
prisonnier de guerre, Bruxelles, avril 1982, p. 6 - Projet d'émission sur La Collaboration-réalisation et diffusion d'un
interview de Léon Degrelle - Avis de M. Lallemand dans Note de service de J. Bierlaire [conseiller juridique de la RTBF] à
Robert Wangermée, Bruxelles, 5 décembre 1977, p. 10.
[41]
Karel RIMANQUE (13 juillet 1942) : Docteur en droit et bachelier en
philosophie (KUL), professeur associé (1969-1972), professeur (depuis 1972)
à l'UFSIA et à la KUL; membre du Conseil d'administration du Centre
interuniversitaire de droit constitutionnel. [Biographie au 31/8/1987 –
Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Wie
is wie in Vlanderen, op. cit, p. 768.
[42]
René Butzler (31 octobre 1935) : Docteur en droit de la VUB (1959),
avocat, assistant (1961) et professeur à
la VUB, avocat à la Cour de Cassation (depuis 1973), membre du
conseil d'administration de la VUB [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles
biographies dans ma thèse]
* Wie
is wie in Vlanderen, op. cit.,
p. 114.
[43] Procès verbal n° 30 de la Commission permanente du Conseil d'administration de la BRT, Bruxelles, 1e avril 1981, p.1.
[44]
«Les
peines criminelles se prescriront par 20 années révolues à compter de la
date des arrêts ou jugements qui les prononcent».
* Code
pénal et lois particulières mis à jours au premier janvier 1987,
p.30.
[45]
«Art.
1 : Par dérogation à l'article 91 du Code
pénal et pour autant que la prescription ne soit pas acquise à la date
de l'entrée en vigueur de la présente loi, les peines de mort prononcées
pour infractions ou tentatives d'infractions prévues au chapitre II du
titre Ier du livre II du Code pénal,
commises entre le 9 mai 1940 et le
8 mai 1945, se prescrivent par trente années révolues à compter de la
date des arrêts ou jugement qui les auront prononcées».
- Léon Degrelle en garde
d'ailleurs un certain dépit : «En
toute hâte, ils improvisèrent une loi qui prolongerait de 10 ans ma
prescription <...> cette loi était tellement fabriquée à mon seul
usage qu'on lui donna un nom latin : Lex Degreliana».
*
JEAN-MICHEL CHARLIER op. cit.,p.404
[46]
par la Loi du 30 décembre 1953 (art.
1) relative à la déchéance de la nationalité belge du chef de
condamnation par défaut pour infraction contre la sûreté extérieure de
l'Etat, commise entre le 26 août 1939 et le 15 juin
1949 (modifiée par la Loi
du 3 décembre 1964 (art.3)) : «Est
déchu de plein droit de la nationalité belge à l'expiration du délai
d'opposition, celui qui a été condamné par arrêt ou jugement prononcé
par défaut non frappé d'opposition et demeuré inexécuté sur sa
personne, à une peine criminelle pour infraction où tentative
d'infraction, commise entre le 26 août 1939 et le 15 juin 1949 et prévue
au chapitre II, livre II titre Ier du Code
pénal ou par les articles 17 et 18 du Code
pénal militaire». La Loi
est contresignée par le ministre de la justice Du Bus de Warnaffe et publiée
dans Le Moniteur belge, n° 17
du 17 janvier 1957
* Recueil
des lois et arrêtés royaux de Belgique (1954), Bruxelles, Imprimerie
du Moniteur Belge, p. 252-258.
[47] Lettre de Pierre Desaive à Robert Wangermée, Bruxelles, 13 avril 1977 - Elle est confirmée par le service juridique de la RTBF (Note de service de J. Bierlaire, op. cit.)
[48] Procès verbal n° 30, op. cit., p.1 - Mais ils n'y sont pas arrivés de la même façon : «Professor Butzler <...> komt daarbij tot de vastelling dat het metuitzenden van het Leon Degrelle gemaakte interview geoorloofd in en bevestigt het door hem ingenomen standpunt na dat hij vier van de geplande programma's had bekeken », mais pour le professeur Rimanque : « bekeek de programma's niet maar duidt in een lijvig document aan waaraan de uitzending van et interview met Degrelle moet voldoen om niet in strijd te zijn met artickel 123 sexies §1 8 van het Strafwetboek»
[49] Livre II : Des infractions et de leur répression en particulier. Titre premier : Des crimes et délits contre la sûreté de l'Etat. Chapitre II : Des crimes et délits contre la sûreté extérieure de l'Etat. (article 113 à 123 decles du Code pénal)
[50] Selon l'article 31 : droit de remplir des fonctions, emplois ou offices publics, droit d'éligibilité, de porter des décorations et des titres de noblesse, d'être juré, expert, témoin instrumentaire, de déposer en justice autrement que pour donner un simple renseignement, de faire partie d'un conseil de famille, d'être tuteur, subrogé tuteur ou curateur, de porter une arme, de faire partie de la garde civique ou de l'armée.
[51]
L'article 123 sexies § 1 du Code pénal
[modifié par la Loi relative à l'épuration
civique du 30 juin
1961, contresignée par le ministre de la Justice P. Vermeylen et
publiée dans Le moniteur belge, n° 156, Bruxelles, 1e juillet 1961]
entraîne aussi pour ces condamnés la déchéance à perpétuité : des
droits énumérés à l'article 31,
du droit de vote, d'élection, d'éligibilité, d'être inscrit sur l'un des
tableaux de l'Ordre des avocats, du droit de participer à quelque titre que
ce soit à un enseignement donné dans un établissement public ou privé,
du droit d'être rémunéré par l'Etat en qualité de ministre du culte, du
droit d'être dirigeant d'une association politique, du droit de participer
à l'administration, la gérance ou la direction d'une association
professionnelle ou d'une ASBL,
du droit de participer à l'exploitation, à l'administration de toute
manifestation culturelle, philanthropique et sportive ou de tout divertissement
public dans les cas ou cette participation a un caractère politique et
en rapport avec l'article 8, ce qui nous intéresse plus particulièrement
: «du droit de participer à quelque titre que ce soit
à l'exploitation, à l'administration, à la rédaction, à l'impression
ou à la diffusion d'un journal de toute publication dans les cas ou cette
participation à un caractère politique».
* Code
Bruxelles (ed. 85), t.2, Droit pénal, Bruxelles, 1985, p. 49 - Code
pénal et lois particulières mis à jours au premier janvier 1987,
Alleur, Marabout, 1987, p. 49-50.
[52] Ils font référence à l'Arrêté-loi du 6 mai 1944
[53] Lettre [avis juridique] de Roger Lallemand à Robert Wangermée, Bruxelles, 14 novembre 1977, p. 2 - Procès verbal n° 30, op. cit., p.2.
[54] Procès verbal n° 30,op. cit.,p.2
[55] Lettre de Roger Lallemand, op.cit, p. 2
[56] Procès verbal n° 30, op. cit., p.1
[57] Procès verbal n° 30, op. cit., p. 2
[58] Interview de Maurice De Wilde op. cit.
[59] Procès verbal n° 30, op. cit., p. 2.
[60] Intervention de Maurice De Wilde au débat final de la RTBF (20 décembre 1987.
[61] Van Leeuw : factotum de Léon Degrelle vivant lui aussi en Espagne. Bruxellois qui avant de devenir rexiste et de s'engager à la Légion Wallonie, avait fait partie de la Légion Nationale (il fut même arrêté par les Allemands comme résistant à deux reprises en mai et septembre 1941). Passa au rexisme via les «Jeunesses Romanes» dissidence pro collaboratrice de la Légion Nationale. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
[62]
Jean VERMEIRE (1919) : selon ses dire : journaliste, il travaille au Petit
vingtième. Il ne suit pas
Degrelle au Pays réel
quand celui-ci quitte le parti catholique, mobilisé, replié en France,
nommé sous-lieutenant. Il rentre en Belgique en août et entre au Pays
réel où il tient la chronique judiciaire. Au début de la campagne de
Russie il entre à la Légion pour y effectuer des reportages, envoyé en
Belgique en février 1942 pour organiser le recrutement du deuxième
contingent de volontaires pour la Légion Wallonie, le plus jeune conseiller
et intime de Degrelle. Il ne s'affiliera jamais au mouvement rexiste, mais
présent à une réunion rexiste en 1943, il fut qualifié de «représentant
du chef de Rex». Il fut interprète dans les
discussions entre Degrelle et les autorités Allemandes et en 1943 fut désigné
comme ambassadeur personnel de Degrelle à Berlin. En août 1944, il reprend
du commandement à l'Etat-major de la légion. Le 9 mai 1945, en civil il
fuit chez des amis en Rhénanie. Il y est arrêté
le 29 août 1945. Jugé en juin 1946, condamné à mort, gracié, libéré
après remises de peines en 1951. J. Vermeire est rédacteur du Téméraire, mensuel qui, s'il se veut «apolitique
et non confessionnel» est tout
de même le périodique de l'ASBL «Les
Bourguignons». Celle-ci regroupe les anciens légionnaires
Wallons comme l'indique
Roger ROSART dans La Libre Belgique du
22 avril 1985 : « «Les
Bourguignons» ont fait passer dans un journal
bruxellois francophone une annonce publicitaire recrutant les anciens SS
wallons. Le texte «Les
anciens bourguignons à la recherche de leur passé et de leurs camarades de
combat sont invités à prendre contact avec..».
Suivent une boite postale des environs de Liège et 2 numéros de téléphone.
Le secrétariat de l'association se trouve à Rocourt, tandis que l'adresse
de la rédaction de la revue est fixée au domicile de J. Vermeire.
[Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Interview
de J. Vermeire réalisée (sans enregistreur refusé par le témoin) le
lundi 26 janvier 1987 à son domicile - MARTIN CONWAY, Le
rexisme de 1940 à 1944 : Degrelle et les autres dans Cahiers
du Centre de recherches et d'études
historiques sur la Seconde guerre mondiale, Bruxelles, novembre 1986, p.
21 et 36. Son rôle n'est pas très clair. Il se considère comme «le
troisième dans la hiérarchie, le plus proche collaborateur encore vivant»
et comme le représentant de Degrelle en Belgique. Maurice De Wilde quand à
lui estime «qu'il
s'est valorisé comme le monsieur qui a arrangé l'interview avec Léon
Degrelle, il va vous dire cela je suis certain, c'est pas tout à fait cela,
il est intervenu aussi, mais il a voulu intervenir, parce que c'est lui qui
veut tout contrôler, il veut se faire important».
[Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
[63] Interview de Maurice De Wilde, op. cit. - Il le répétera dans le Débat final (20 décembre 1987) : « On fait d'abord une petite enquête sur votre personne»
[64] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.
[65] Intervention de Maurice De Wilde au cours du débat final RTBF
[66] Interview de Maurice De Wilde, op. cit.
[67]
«Il
va de soi que vos émissions seront sérieusement suivies par M. Degrelle et
par moi-même, et enregistrées»
* Lettre
de Jean Vermeire à Maurice De Wilde, Everberg, 26 mars 1984.
[68]
Lettre de Léon Degrelle au «directeur
général» de la RTBF, sl, 6 juin 1984. - Elle a été partiellement
reproduite dans Le Rex ... pect fou le
camp dans Pan, Bruxelles, 11
juillet 1984. - Contrairement à
ce qu'affirme J. Vermeire : «Léon
Degrelle regrette de ne pas participer aux débats. Degrelle aurait voulu un
Duplex et Devos était d'accord. Parce que Degrelle avait accepté
l'interview parce qu'il y a eu un consensus avec Devos que
Degrelle aurait pu se défendre»
* Lettre
de J. Vermeire à Maurice De Wilde, Everberg, 26 mars 1984 - «il
n'a jamais été question d'un débat ou d'un Duplex avec Léon Degrelle
(mais bien avec Robert Poulet)» - * Lettre
de Jacques Cogniaux, Bruxelles, 24 avril 1987.
[69] Sauf Paul Eygenraam, qui très opposé à Maurice De Wilde (voir chapitre sur les officiers), écrira à contre courant de l'opinion générale: « le déserteur [ Léon Degrelle ] devient en Espagne un bourgeois cossu, lui aussi interviewé longuement par Maurice De Wilde, avec une obséquieuse déférence»
[70] Odon BOUCQ, La première émission sur L’Ordre nouveau. La tentation d'un pouvoir musclé dans Nord-Eclair, Mouscron, 31 mars 1984.
[71] Jacques HISLAIRE, Degrelle-reconnais-pas dans La Libre Belgique, Bruxelles, 31 mars 1984.
[72] HERVE, «L’Ordre nouveau». La Flandre profonde? dans Vers l’avenir, Namur, 9 avril 1984.
HERVE :
Pseudonyme de Victor Robert (11 avril 1927) jésuite, licencié en histoire
contemporaine (Faculté Notre-Dame
de Namur) UCL, professeur de l'enseignement secondaire, participe aux
activités du centre de documentation et d'action pour la Télévision (fondé
par l'abbé Pirard), collaborateur extérieur de Vers
l’avenir depuis plus de dix ans où il rédige la chronique
quotidienne. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
*
Entretien téléphonique avec
M. Lambert (rédacteur en chef-adjoint de Vers
l’avenir), et avec Victor Robert, le 9 juillet 1987.
[73]
HERVE, «L’Ordre nouveau». Degrelle
pour rire ou pour pleurer dans Vers
l’avenir, Namur, 2 avril 1984 - Dans le même ordre d'idée, Guido Van
Damme écrira : « Il
est vrai qu'il ne reste rien du leader de Rex passé à la moulinette de
Maurice De Wilde : à chaque mensonge, le réalisateur lui fait rendre gorge».
* Guido
VAN DAMME, «L’Ordre nouveau» ...
revu et traduit pour la RTBF dans Le
Soir, Bruxelles, 1e avril 1984.
[74]
L’Ordre nouveau dans Pan,
4 avril 1984 - Pierre Stéphany lui fait le même reproche : «il
laisse
Degrelle donner de
l'histoire de la cagnotte qui coûta si cher à Paul Van Zeeland, une
version fantaisiste».
* Pierre
STEPHANY, «L’Ordre nouveau» est
arrivé dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 7-8 avril 1984.
[75]
William UGEUX, Après les dix-huit émissions
sur L’Ordre nouveau, op. cit.,
p.57 - Pan lui fait un
reproche semblable mais avec plus
d'Humour (sans toutefois parler des même personnages étant donné que l'un
d'entre eux collabore à l'hebdomadaire) : «on
savait depuis longtemps que chaque antisémite avait son bon juif. On sait
maintenant que Maurice De Wilde <...> à son bon collabo. Car c'est
avec une indulgence incroyable chez lui, qu'il a présenté le «cas» De
Man. Voilà qui me rassure, De Wilde, le Vlaamse Savonarole peut parfois
comprendre au lieu de juger <...>. Des amis plus retors que moi
insinue c'est bien leur genre! que si De Wilde s'est montré aussi bon papa
gâteaux avec de Man, ce vilain garnement, c'est peut-être parce qu'il était
socialiste ...les gens sont méchants ! »
*
PAN-DIRA-TON, De Wilde n'est pas
toujours ... De Man dans Pan,
12 décembre 1984.
[76]
«lui
ce qu'il veut c'est que, c'est qu'il y a un public qui suit les émissions ,
c'est compréhensif et à
la limite <...> parfois il est prêt de sortir des histoires
qui sont dubieuses <?>, qui sont scabreuses même parfois où dont il
sait presque avec certitude qu'elles sont inexactes. Peut-être aussi dans
l'espoir d'obtenir des réactions, eh! , dont il sortirait la vérité,
c'est un truc connu».
* Interview
d’Etienne Verhoeyen, op. cit.
[77]
Roger ROSART, La guerre de 1940-1945
à la BRT ou l'histoire en raccourci [interview de Jean Vanwelkenhuysen]
dans La Libre Belgique, 19
avril 1982. - Il continuera,
rejoignant ce qu'a dit E. Verhoeyen (à la note précédente) : «que ce soient de bons numéros de télévision, car «
le beau Léon « est un acteur prodigieux, ne justifie rien. Le seul fait
d'avoir cédé au plaisir d'offrir du spectacle montre au contraire la
concession, à n'importe quel prix, au désir d'impact».
[78] William Ugeux, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, op. cit., p.57
[l79] Droit de réponse de Mme Antoinette Spaak apparu en «surimpression» à la BRT et lu avant le débat de l'émission n° 6 : Le Temps des erreurs (3 mai 1984) - voir le paragraphe : Les protestations
[80] Intervention de Jean Stengers dans le débat RTBF suivant l'émission 5 : Le Temps des erreurs 3 mai 1984) - Francis Balace dans le premier débat (Les petits dictateurs) donnera un exemple des mensonges de Degrelle : « Vous savez que Degrelle a consacré des kilomètres de pages au Roi et la seule phrase qui est peut-être exacte dans l'interview de Degrelle c'est : «nous n'avons pas les mémoires du Roi». Mais nous avons les mémoires de Degrelle et je ne connais pas contre Degrelle de plus féroce témoin que Degrelle. Voici notamment sur cet épisode de «Daye le preux dont personne n'a jamais mis la parole en doute»[rappel ironique d'une phrase de Léon Degrelle dans l'émission ]. Les variations ...... de Léon Degrelle à très courts intervalles et depuis la fin de la deuxième guerre ou plus exactement depuis la mort de Pierre Daye. Parce que nous n'avons aucune version mettant Daye et le Roi en cause antérieure à la mort de celui-ci. 1961 : «on apprit plus tard par les confidences que fit à M. Daye un des collaborateurs les plus intimes et le plus immédiat de Léopold 3» ... bon quelques années se passent. 1969 : Hitler pour 1000 ans : «Le Roi, son écrivain l'expliqua plus tard à l'écrivain Pierre Daye eut ordonné qu'on ne riposta pas». Quelques années se passent. 1973, interview par Jacques de Launay : «Nul ne savait que le Roi Léopold 3 me l'a confié en 1938 avait donné l'ordre à la gendarmerie de ne pas tirer si les rexistes passaient à l'assaut du Parlement. 1977 : 2e édition de Degrelle m'a dit, enrichie d'une introduction et d'une postface de Léon Degrelle, version intégrale de 1961 reprises. Alors évidement qu'est-ce qu'il faut croire!».
[81] Lettre de Melle CROMBE à l'émission L’Ordre nouveau
[82] HERVE, «L’Ordre nouveau». Degrelle pour rire ou pour pleurer? dans Vers l’avenir, Namur, 2 avril 1984.
[83]
«Il
y avait un certain risque à laisser, comme nous l'avons fait, ce pitre s'ébattre
encore une fois devant le public»
* Intervention
de Maurice Goldstein au débat RTBF suivant l'émission 1 (Les
petits dictateurs), 19 mars 1984.
[84] Jacques HISLAIRE, Degrelle-reconnais-pas dans La Libre Belgique, 31 mars 1984.
[85] Luc PARRET, Comprendre plutôt que juger dans Nord-Eclair, Mouscron, 31 mars 1984.
[86] Yannis THANASSEKOS, Objectivité et critique, A nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de la fondation Auschwitz, n° 5, Bruxelles, mai 1984.
[89] Odon BOUCQ, La première émission sur L’Ordre nouveau. La tentation du pouvoir musclé dans Nord Eclair, Mouscron, 31 mars 1985. - Odon Boucq y écrit qu'«il est inutile d'entendre » Mais le deux avril 1984, Nord-Eclair, corrige : « une fâcheuse erreur de composition nous a fait dire exactement le contraire de notre point de vue à propos de L’Ordre nouveau. Nous pensons, en effet, qu'il était utile d'entendre Léon Degrelle»?
[90] Philippe ROBERT, Partisan du journalisme vérité. M. Moureau espère que Robert Wangermée donnera la parole aux anciens PG au cours des émissions sur «L’Ordre nouveau» dans La Dernière heure, Bruxelles, 31 mars 1984.
[91] Luc PARRET, Comprendre plutôt que juger dans Nord-Eclair, Mouscron, 31 mars 1984.
[92] Intervention de Jacques Cogniaux, op. cit.
[93] Interview d’Etienne Verhoeyen, op. cit.
[94]
Dans Le Drapeau rouge, Bruxelles,
21 janvier 1982.
[95]
Dans Nord-Eclair, Mouscron,27 février
1982.
[96]
Guido VAN DAMME dans Le
Soir, Bruxelles, 26 février 1983. - Article entièrement consacré à
Degrelle.
[97]
Dans Le Vif magazine, Bruxelles,
22 mars 1980. Article consacré entièrement à Léon Degrelle
[98]
Dans Télé 7 jours, Paris, 24 mars 1984
[99]
Dans Le Peuple, Gosselies, 30 mars
1984.
[100]
Jacques HISLAIRE dans La
Libre Belgique, Bruxelles, 31 mars 1984
[101]
HERVE dans Vers
l’avenir, Namur, 2 avril 1984.
[102] Dans Le Vif magazine, Bruxelles, 5 avril 1984.
[103] A.H. dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 3 mai 1984.
[104]
«Il
y avait un certain risque à laisser ce pitre s'ébattre encore une fois
devant le public, et nous savons
très bien que le public ! Euh, est parfois naïf, qu'il est parfois
crédule, ou bien laisser parler Degrelle à la télévision est peut-être
ouvrir une porte de résonance à une certaine jeunesse nostalgique
d'autorité».
*
Intervention de Maurice Goldstein dans
le débat suivant l'émission 1 à la RTBF (Les
petits dictateurs) le 29 mars 1984
[105] Odon BOUCQ, La première émission, op. cit.
[106] Les [206] lettres sur L’Ordre nouveau conservées au Centre sont classées sous la cote W18. (En rapport avec: les prisonniers de guerre: 100 - Degrelle: 11 - Henri De Man - les journaux : 30 - l'Eglise : 13 - Robert Poulet : 8 - La question royale : 17 - divers : 28). La RTBF à offert au Centre la totalité de la correspondance reçue à l'occasion l'émission. De plus, j'ai trouvé [75] lettres classées dans une farde à la BRT. Il s'agit de la correspondance du public francophone adressée personnellement à Maurice De Wilde ou à la BRT, et qui n'a jamais été transmise à la RTBF. La BRT n'a pas pu me fournir les lettres qu'elle a reçues après la première diffusion de la série.
[107] Lettre d'Emma Denis à Maurice De Wilde, Bouillon, sd - Malheureusement il s'agit de considérations générales sur la Seconde guerre et n'apportent pas de renseignements intéressants. Parfois même la BRT/RTBF reçoit des lettres de paranoïaques ou d'associations et d'individus demandant à Maurice De Wilde de les aider à obtenir une pension ou d'intercéder en leur faveur jusqu'auprès du Roi.
[108] Cette question aura pour conséquence une étrange «passe d'arme» entre Maurice De Wilde et Pierre Devos. Ce dernier prend immédiatement la parole après la question : « Je trouve qu'il est facilement approchable, je suis allé le voir moi aussi il y a quatre ans, je lui ai s... , j'étais à Madrid ,je suis tombé sur son n° de téléphone, j'ai téléphoné ». Maurice De Wilde lui répondra «Oui, mais en somme, Pierre De Vos vous pourriez aussi bien que moi répondre à cette question; mais vous ne répondez qu'à la première partie, parce qu'il y a encore eu une deuxième question:<...> Ses moyens de subsistance. Etant donné que vous l'avez vu ». Pierre Devos: « moi je n'ai pas vu ses moyens » Maurice De Wilde rit. Pierre Devos: «Non, je l'ai vu installé ». Et on ne parla plus des contacts entre Pierre Devos et Léon Degrelle
[109] Au débat final de la RTBF, Albert Dejonghe essaye de se lancer dans une longue réponse mais il est sans cesse interrompu par Pierre Devos. Finalement il n'ira pas au bout de son explication et c'est Jean Stengers qui conclura « Je crois que l'on peut reprendre l'expression de M. Perrin: dans le premier cas Degrelle faisait courir un très grand risque à ceux qu'il faisait arrêter et dans le second cas il demande l'exécution de plusieurs dizaines d'otages» - Albert DEJONGHE a publié sur ce sujet La lutte Himmler-Reeder pour la nomination d'un H.SSP.F à Bruxelles-Cinquième partie Salzbourg avant et après-Evolution policière de septembre 1943 à la fin de l'occupation, et plus particulièrement un important Excursus sur Degrelle et les événements de Bouillon en Juillet 1944 dans Cahier d'histoire de la seconde guerre mondiale, n° 8, Bruxelles, CREHSGM, octobre 1984, p. 153-163.
[110]
Lettre de M. Degaive à Maurice De
Wilde, Bois de Lessines, 10 avril 1984 - Lettre d'Emile Deprez à Maurice De Wilde, Seneffe, 9 décembre 1984
- Débat final RTBF (intervention de
Jacques Cogniaux au débat final RTBF), 20 décembre 1984. -
L'accusation est beaucoup plus perceptible dans la lettre de ce rexiste
(vraisemblablement ancien de la Légion Wallonie) : «Quand on compte les gens qui sont morts parce que
Degrelle est devenu le chef d'un parti dissident, ce qui par la suite le
pousse dans La Collaboration,
n'aurait-il pas mieux valu, qu'au lieu de l'expulser, le parti catholique de
1935 lui laisse l'occasion de tenter sa chance dans ses rangs ? Le parti
catholique l'a t’il expulsé pour cause de déviation doctrinale ou pour
cause de mauvaise conduite ? » Une autre
lettre anonyme envoyée et publiée dans La
Libre Belgique est du même
avis : «Au
lieu d'obtenir quelques places sur les listes que le parti catholique préparait
pour les élections de 1936, Degrelle et ses amis ont été expulsés par le
parti <...> Degrelle aurait-il viré vers extrême droite si la droite
traditionnelle ne l'avait pas rejeté? »
Cette idée, exprimée avec rancoeur et amertume, semble être commune aux
rexistes qui ont écrit après L’Ordre
nouveau.
* Pourquoi
et comment Degrelle a mal tourné dans La
Libre Belgique, 24 mai 1984.
[111] Maurice GOLDSTEIN : Président du Comité international d'Auschwitz [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
[112] Intervention de M. Golstein au débat RTBF qui suivait l'émission 1 : Les petits dictateurs (29 mars 1984) et dans le Débat final-RTBF, (20 décembre 1984). - Il ajoutera : «notre première idée était : c'était lui faire trop d'honneur <...> Oui une interview ça nous gênait, un procès non;» et il considère que l'interview de Léon Degrelle par Maurice De Wilde en est un.
[113]
Yannis THANASSEKOS ( 17juin 1945): docteur en sociologie
politique (Nancy, diplômé d'études supérieures européennes, directeur
de la Fondation Auschwitz (depuis 1985), collaborateur de l'institut de
sociologie de l'ULB (depuis 1983 ), chargé de cours à l'Institut
d'urbanisme et de rénovation urbaine de Bruxelles (depuis 1983), collaborateur
(sciences politiques et sociales) au Monde diplomatique, à Contradiction,
membre de la rédaction de la
revue Critique Politique, il collabore avec Hubert Galle et Christian
Mesnil, auteur du documentaire La
Question Royale en 1975, du film Du
Zaïre au Congo en 1982. Il a publié : H. GALLE, Y. THANESSEKOS, Le
Congo de la Découverte à l'indépendance, Bruxelles, Collet, 1983. -
H. GALLE, YANNIS THANASSEKOS, La Résistance
en Belgique (1940-1945),
Bruxelles, Collet, 1979. - H.GALLE, YANNIS THANASSEKOS, L’Architecture
de la raison ou les déraisons de l'architecture neo-rationelle,
Bruxelles, Collet, 1984. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies
dans ma thèse]
*
Entretien téléphonique avec
Yannis Thanassekos, 8 juillet 1987.
[114] FONDATION AUSCHWITZ : créée en 1980 par l'Amicale des anciens prisonniers politiques d’Auschwitz-Birkenau (créée en 1945), dispose d'une bibliothèque de plusieurs milliers d'ouvrages et d'un centre d'étude et de documentation créé en 1985, actuellement abritée par les Archives de la ville de Bruxelles (65 rue des tanneurs). Elle étudie l'univers concentrationnaire et les sujets annexes (résistance, collaboration). Elle s'intéresse donc «à la période 1914-1945 en essayant de déterminer quels sont les éléments sociaux et politiques qui ont abouti au paroxysme du génocide». Chaque année elle décerne le «Prix Fondation Auschwitz» (d'une valeur de 50000 francs) pour une oeuvre originale (mémoire de licence ou doctorat) en relation avec l'univers concentrationnaire ou un sujet annexe. Elle est membre du Comité international d'Auschwitz. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
[115]
«1)
Les programmes seraient d'un caractère strictement scientifique. Un
Commission consultative d'historiens y veillerait (argument d'objectivité)
- 2) Des juristes éminents auraient donné l'assurance que l'émission de
l'interview de Degrelle n'était pas en contradiction avec l'article 123
sexies du Code pénal (argument
juridique) - 3) Degrelle serait soumis à une interrogation très critique
(argument politique). A l'époque, ces arguments n'avaient
pas convaincu tout le monde, loin s'en faut».
* YANNIS
THANASSEKOS, Objectivité et critique
à nouveau contre Degrelle dans Bulletin
trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 5, mai 1984, p. 44.
[116]
YANNIS THANASSEKOS, Objectivité et
critique. A nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 5, Bruxelles,
mai 1984, p.45-47.
[117] Hebdomadaire du Centre communautaire laïc juif, Bruxelles, 52 rue Hôtel des Monnaies - Il est sensé représenter l'opinion d'une grande part de la communauté juive de Belgique.
[118] MAURICE EINHOR, «De Nieuwe Orde» à la BRT dans Regard, 12 mars 1982.
[119x] Voir chapitre consacré à la FNAPG
[120] Illégal, inconvenant et scandaleux, le BRT donne le petit écran à Degrelle dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril 1982, p. 6 - Ignoble et scandaleux. Comment Degrelle essayait de recruter des SS parmi les PG dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, mai 1982, p. 1 et 5.
[121] Degrelle à la RTB ? dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, juillet-août 1982, p. 1
[122]
Albert HUBERT (17 juillet 1917) : pseudonyme occasionnel Jean de la
Hure. Commissaire provincial au rapatriement pour le Luxembourg, profondément
royaliste il est le chef de la Fraternelle des chasseurs ardennais qui a
remis au Roi Léopold un béret vert d'honneur (en décembre 1947). Président
national des Chasseurs ardennais, directeur-rédacteur en chef du Chasseur
ardennais, directeur du département «presse et publication» à l'office
Belge du commerce extérieur. [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles
biographies dans ma thèse]
* Qui
est qui en Belgique francophone, op.
cit., p. 467 - FRANCIS BALACE, C. DUPONT, Les
anciens et le Roi. Facteur de
cohésion et de divergence 1945-1950 dans Centre
de recherches et d'études historiques de la Seconde guerre mondiale,
n° 9, Bruxelles, CREHSGM, octobre 1985, p. 39-54.
[123] Fraternelle des chasseurs ardennais : regroupe les militaires ayant appartenu entre le 9 et le 28 mai 1940 à la première et deuxième division de Chasseurs ardennais (membres effectifs), et les militaires ayant appartenus à ces unités hors des dates précitées (membres adhérents). [Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
[124]
Albert HUBERT, Communication du président.
«Nieuwe Orde» dans Le Chasseur
ardennais, n° 130, Bruxelles, Fraternelle des Chasseurs ardennais (59
rue Gabrielle), 2e trimestre 1982, p. 3. - L'hostilité d'Albert Hubert vis
à vis de nos instituts de radio télévision est habituelle. Par
exemple : «Le
Pourquoi pas ? Suggérait récemment
pour faire pièce aux autocollants, «J'écoute la RTBF» qu'on en diffuse
avec le texte «Je n'écoute pas la RTBF». D'accord mais cela nous paraît
un peu timide. On pourrait par exemple écrire «je vomis la RTB « ou «Il
faut supprimer RTB « il va plus loin : «durant la deuxième guerre, les émissions
françaises répétaient 10 fois par jours «radio-Paris ment, radio Paris
ment. On pourrait en faire un pastiche. Par exemple «La RTB
ment, la RTB ment faut
foutre le feu dedans» ou encore «faut la mettre à l'encrant» ou bien «la
RTB c'est du vent» un concours
est ouvert:premier prix, un portrait non dédicacé de mister Wang» ou «Le
comportement de la RTB lors du décès
de Léopold a évidement été de la couleur de cette institution officielle
qui pratique impunément et misérablement le désinformation et joint
l'impudence à la mauvaise fois. Ces salopards, il n'y a pas d'autres termes
pour les qualifier <...> »
* ALBERT
HUBERT, Odieuse RTB - Delenda RTB dans
Le Chasseur Ardennais, n° 135,
Bruxelles, 3e trimestre 1983, p. 4
[125]
La section de Couillet fait parvenir à Robert Wangermée une lettre ouverte
où elle reproche que l'on «donne la parole surtout sans critique, ni contrepartie
à des personnages condamnés par la justice de notre pays et réfugiés à
l'étranger».
* Lettre
ouverte rédigée en la Fête nationale à monsieur Wangermée,
administrateur général de la RTBF dans Le
Prisonnier de guerre, Bruxelles, septembre 1982.
[126] L'opinion des prisonniers de guerre. «L'apparition de Degrelle et de traîtres à la télévision est un scandale» dans Le Peuple, Gosselies, 30 mars 1984.
[127] Interview de Georges Tassignon réalisée le jeudi 18 décembre 1986 (9h30-10h45) au siège de la FNAPG (76 avenue de Stalingrad)
[128] Marcel SONNEVILLE (1913) : Membre du bureau du parti socialiste clandestin ancien du bureau du Front de l'indépendance, il sera Administrateur général de l'Office national de sécurité sociale.
[129] Odon BOUCQ, Pourquoi ne pas parler de la résistance ? Le mouscronnois Marcel Sonneville, ancien du bureau du Front de l'Indépendance, après la secondé émission dur L’Ordre nouveau : oui à Maurice De Wilde, mais ... [interview de M. Sonneville] dans Nord-Eclair, Mouscron, 7 avril 1984.
[130] Le FI de Huy-Waremme et la RTBF dans Vers l’avenir, Namur, 23 mai 1984.
[131]
Antoinette SPAAK (27 juin 1928) : candidate en philosophie et lettres
(ULB), entrée au FDF en 1973, elle est présidente du parti (de 1978 à 1983), député au
Parlement européen depuis 1979, elle est conseiller communal d'Ixelles.
[Biographie au 31/8/1987 – Nouvelles biographies dans ma thèse]
* Interview
d'Antoinette Spaak réalisée le 17 janvier 1987 de 14 à 14h30 au
Centre d'étude Jacques Georgin 127 chaussée de Charleroi,1060 Bruxelles. -
Qui est qui en Belgique francophone,
op. cit., p. 803 - Le Dictionnaire des Belges, op.
cit.,.
[132] Script de l'émission n° 5 (Le Gouvernement de l'errance) diffusée par la RTBF le 26 avril 1984, p.28
[133]
Après la diffusion de l'épisode à la BRT Madame Spaak a «contacté
des magistrats qui m'ont dit qu'on ne pouvait pas laisser dire n'importe
quoi par Degrelle, d'autant plus que les gens qui écoutent sont près à le
croire puisqu'il n'y a pas de démenti, et alors j'ai téléphoné à
Maurice De Wilde pour lui demander immédiatement de venir chez moi, ce
qu'il a fait. <...> J'ai eu le sentiment dans un premier temps,
qu’il croyait que je voulais faire un coup politique par un témoignage à
la télévision, et quand je lui ai dit «pas du tout, je ne veux pas paraître
à la télévision mais que je voulais un texte très sec en rappelant ce
qu'était Degrelle, combien son témoignage était sujet à caution parce
qu'il est vraiment la haine faite homme». Que je ne pourrais pas supporter
sur un plan de piété filiale, de supporter que l'on parle de ma mère
comme cela. Maurice De Wilde à lui-même renforcé mon projet de texte et
ça c'est passé de façon tout à fait correcte au plan de la protestation,
même si elle estime que du côté RTBF : «qu'on n'avait plu ma lettre mais
qu'il y avait eu des commentaires de m. Devos qui étaient un petit peu ...
comment dirais je ... en disant que j'avais écrit en flamand, vous savez
qui n'avait rien avoir avec le fond».
*
Interview d' Antoinette Spaak, op.
cit.
[134]
Lecture du droit de réponse
d'Antoinette Spaak par Pierre Devos, au débat RTBF suivant l'émission
n° 6
(Le Temps des erreurs) - Mais le droit de réponse mis au point par
Maurice De Wilde et Antoinette Spaak est légèrement différent : «La
BRT a pris la responsabilité de diffuser les propos de Léon Degrelle,
individu condamné à mort. Il
n'est pas tolérable que celui-ci puisse, par des propos calomnieux, mettre
en cause la probité et l'honneur de personnes disparues, comme le dit
madame Spaak. C'est ce qui a été fait vendredi Soir
à propos de M. P.E. Janson mort en
camps de concentration, et de mon père et de ma mère. Or à propos des séquences
consacrées à ces personnes, Madame Spaak
regrette que la BRT ne soit intervenue à ce moment, pour rappeler une fois
encore la valeur tout à fait contestable du témoignage d'un individu
coupable de tant de forfaits et animé d'une haine méprisable». ou bien
une seconde version était possible :»Hors à propos des séquences consacrées
à ces personnes, madame Spaak proteste avec indignation contre le témoignage
d'un individu coupable de tant de forfaits et animé d'une haine méprisable».
* Brouillon
et mise au propre du droit de réponse d'Antoinette Spaak, trouvé chez
Maurice De Wilde, mis au point en Français par Maurice De Wilde et
Antoinette Spaak, contrairement à ce qu'affirme de façon nébuleuse et
contradictoire Pierre Devos après la lecture du droit de réponse : «Voila
pour cette mise au point, mais j'en profite pour présenter nos excuses à
madame Spaak, le texte de la lettre que nous venons de lire est en effet une
traduction du texte néerlandais diffusé par la BRT, une lettre de
madame Spaak traduite en flamand ça a quelque chose d'assez piquant,
mais nous n'avons pas pu procéder autrement».
[135] Bernadette Schmitz et Christian Ubango-Libro, Lettre de la régionale de Liège du MCP à Maurice De Wilde, Liège, 22 mars 1984. Comme Yannis Thanassekos, le MCP conclu : «La démocratie doit quelque fois avoir le courage de ne pas donner la parole à ceux qui ne la respectent pas et la méprisent».
[136] Lettre de M. Denis à Maurice De Wilde, Bruxelles, 31 mars 1984, p. 1
[137] Lettre de Madame LAURENT à l'équipe de L’Ordre nouveau, Marcinelle, le 15 avril 1984, p. 2
[138] WILLIAM UGEUX, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, op. cit., p.55
[139] Lettre anonyme envoyée à Maurice De Wilde [réflexions à propos, autour et alentour et à côté des émissions télévisées sur L’Ordre nouveau], sl, sd
[140] On retrouve exactement la même idée dans la question posée sur Degrelle et le Parti catholique au débat final RTBF (voir la note n° 106)
[141]
Lettre d' H. Philippet à Maurice De
Wilde, Liers, 2 août 1983. Il déclinera l'invitation de Maurice De
Wilde à participer à un débat car «vous
[Maurice De Wilde] n'obtiendrez jamais la présence devant vos caméras
d'anciens volontaires wallons qui ont quelque chose à défendre et à préserver
dans la société wallonne de 1983, qu'il s'agisse de
leurs biens, de leur situation, de leur famille ou de leurs amis»
Il insiste «notre
abstention ne provient pas d'un quelconque replis sur nous-même, ni d'une
accumulation de complexes de culpabilité. Au contraire, nous crevons littéralement
de n'avoir jamais pu nous expliquer». Il ne
regrette rien mais il a peur comme Jules Mathieux : «Il
est hors de question pour moi de paraître à la télévision. Si j'étais né
flamand (ce que je regrette souvent quand je constate l'attitude toujours
haineuse des Wallons à notre égard) ou si comme mon grand ami le major
Franz Hellebaut j'habitais en terre flamande, Il n'y aurait pas de problèmes.
Après 30 ans de séjour à Bruxelles, je suis venu vivre à Pessoux, qui
vous le savez probablement a beaucoup souffert lors de l'offensive Von
Rundstedt. Si j’acceptais votre proposition, je n'aurais plus qu’à
quitter le village, on m'y ferait la vie impossible. J'ai 73 ans, je
ne peux pas risquer cela. D'un autre côté, mon fils et ma belle
fille enseignent à Ciney, je leur ferais un tort considérable »
* Lettre
de Jules Mathieu à Maurice De Wilde, Pessoux, 3 août 1983.
[142] Lettre de Georges GILSOUl à Maurice De Wilde, 8 octobre 1984.
[143] Lettre anonyme envoyée à Maurice De Wilde, signée «un Belge déjà âgé qui plaint les jeunes et je serai dans la salle», sl, sd
[144] George GILSOUL, Je suis devenu apolitique (courrier des lecteurs dans Le Vif magazine, 31 mai 1984.
[145] J.P. SERVAIS, Quarante ans après (courrier des lecteurs) dans Le Vif Magazine, 31 mai 1984.