Attitude des jeunes téléspectateurs face à l'ordre nouveau dans sa diffusion à la RTBF


L'Attitude des jeunes téléspectateurs face à l'ordre nouveau
dans sa diffusion à la RTBF, dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, Bruxelles, décembre 1987-février 1988, pp. 33-46, n° 16.

La presse et l'ensemble des associations qui ont réagi à l'ordre nouveau vont s'intéresser aux jeunes et plus particulièrement à l'image qu'ils peuvent avoir du passé de leurs aïeux. Ils se préoccupent également d'un hypothétique courant de sympathie des jeunes envers l'idéologie d'Ordre nouveau ou les collaborateurs comme Léon Degrelle. Tous se préoccupent des jeunes et de l'enseignement de l'histoire et plus spécialement de l'histoire de la seconde guerre. Les uns affirmant que le travail de M. de Wilde peut les corrompre, les autres que les jeunes sont intéressés par la période étudiée par l'ordre nouveau, ce qui leur permet de comprendre et combattre la possible résurgence du rexisme ou du fascisme en Belgique ou tout simplement de comprendre leur passé. Or, les taux d'écoute relevés après les émissions démentent toutes ces spéculations.  

Attention, le contenu de ces textes représente la situation au moment de la redaction.


Les jeunes : enjeu de la polémique autour de l'ordre nouveau

La presse et l'ensemble des associations qui ont réagi à l'ordre nouveau vont s'intéresser aux jeunes[i] et plus particulièrement à l'image qu'ils peuvent avoir du passé de leurs aïeux. Ils se préoccupent également d'un hypothétique courant de sympathie des jeunes envers l'idéologie d'Ordre nouveau ou les collaborateurs comme Léon Degrelle.

Déjà dans l'avant-propos de L'Ordre nouveau, Maurice De Wilde[ii] écrit «Pourquoi notre population et surtout notre jeunesse doivent-elles être maintenues dans une telle ignorance de ce qui s'est tramé dans les coulisses de la collaboration ? On en a fait le reproche aux enseignants et aux écoles. C'est détourner la responsabilité des vrais coupables ! Les responsa­bles de cet obscurantisme ce sont nos législateurs qui à une unanimité étonnante, ont jugé que cette histoire souvent peu reluisante, il est vrai, devait durant cent ans nous être cachée».[iii] Il réalise donc ces reportages en partie pour les jeunes, car [il] «voudrait qu'un maximum de jeunes regardent ces émissions et qu'il comprenne toute l'horreur d'une idéologie basée sur la force <...> C'est la raison pour laquelle [il] voudrait associer les jeunes à ses émissions. Ils apprendront comment une idée pernicieuse fait son chemin lorsque des hommes complices lui donnent l'occasion de se développer».[iv] Dans une belle unanimité[v], la presse va elle aussi se préoccuper des jeunes. D'une part elle reconnaît, avec une appréhension certainement due à la présence de Léon Degrelle que : «pour beaucoup de téléspectateurs et notamment les jeunes, une télévision a le droit de tenir compte de l'histoire et de révéler tout ce qui s'est passé avant, pendant et après la guerre quitte à interviewer des acteurs de ce drame même s'ils ont trahi»[vi]. D'autre part, même «s'il fait mal à ceux qui ont vécu la guerre de voir pérorer à la télévision, Léon Degrelle, l'ex-führer du rexisme, condamné à mort pour intelli­gence avec l'ennemi». Après examen, elle est rassurée du peu d'influence qu'il peut encore avoir sur les jeunes : « On se dit, après coup que l'histoire a ses droits et qu'en définiti­ve, les jeunes téléspectateurs que nous avons observés ne paraissent pas succomber - au contraire - aux affirmations tonitruantes de ce scélérat. Mieux vaut, pour la jeunesse un Degrelle tel qu'il est plutôt qu'un mythe»[vii] .

Les prisonniers de guerre (officiers et non-officiers) comme les léopoldistes vont aussi s'intéresser aux jeunes. Pour les officiers et plus particulièrement pour la SROR[viii]­, Pierre Eygenraam[ix] s'inquiète que la jeunesse d'une part, les profanes de l'autre «puissent s'imaginer à l'écoute de cette émission que de larges couches de prisonniers de guerre <...> étaient des collaborateurs avérés ou en puis­sance»[x]. Il est pour lui dès lors «indispensable de s'insur­ger contre les généralisations abusives et les jugements sommaires qui conduisent à des conclusions hâtives. Celles-ci travestissent, aux yeux des jeunes désireux de savoir d'où ils viennent et où ils vont, les réalités du passé»[xi]. De plus, lors de sa conférence de presse[xii], la CAOB[xiii], soucieuse de l'influence que peut avoir la télévision sur les jeunes, reproche à la BRT son attitude peu patriote. Ils citent un extrait de l'introduction  à la série d'ouvrages België in de tweede wereldoorlog où le président de la commission scientifique Adriaan Verhulst explique les projets didactiques de la chaîne flamande : «En 1971 démarre sé­rieuse­ment une grande série télévisée sur l'histoire de la Belgique au cours de la deuxième guerre mondiale, [réalisée] <...> afin de faire connaître l'histoire de notre pays à notre jeune génération d'après-guerre d'une manière moderne, claire et vivante. Non pas dans le but d'aviver l'amour de la patrie (le contraire nous étonnerait d'ailleurs grandement de la part de la BRT), d'honorer les héros ou encore de prononcer des jugements ou des condamnations, etc.».[xiv]

Les officiers retraités (SROR- CAOB) pensent spécialement aux jeunes quand ils «relèvent une nouvelle fois le gant pour la défense de l'Honneur, du Droit et de la Vérité».  Pour eux, l'opinion de ces derniers à leurs égards est très importante car : «afin que l'histoire reste la grande éducatrice de la vie, les jeunes et les générations futures ont droit à la vérité complète et non déformée. Alors seulement, ils auront du respect pour ceux qui, en quelque lieu qu'ils se fussent trouvés, ont payé de leur personne, pour qu'ils puissent grandir dans une libre démocratie»[xv].

Ce souci de corriger la «version  dewildienne» de l'his­toire se retrouve chez les léopoldistes. Par exemple, P. Gérits[xvi] écrit un violent article où il demande que l'on protège les jeunes étudiants de l'influence des émissions de Maurice De Wilde : «Certains s'étonnent de toute cette agitation autour de cette série télévisée et pensent que, tout compte fait, l'émoi perçu par certains téléspectateurs sérieux est quelque peu excessif. Un tel étonnement n'est pas justifié et relève de la plus grande naïveté. En effet : si l'on ne parvient pas à contenir et à neutraliser l'impact de ces nombreuses émissions de Maurice De Wilde, les professeurs du futur en utiliseront la matière pour écrire et enseigner l'histoire - fausse - de la Belgique aux générations à venir»[xvii]. C'est sans doute, comme pour les officiers, l'une des principales causes de leur opposition à l'ordre nouveau. Ils ne peuvent laisser passer des accusations qui les déméri­tent aux yeux des jeunes.

Quant à la FNAPG[xviii], c'est le fait de donner à la jeunesse une vision fausse de l'incivisme et de la captivité qui la choque[xix]  : «Je proteste énergiquement contre les insinua­tions de Maurice De Wilde ainsi que du dénommé Dumont, qui voudrait faire croire à notre jeunesse que les prisonniers    de guerre 40-45 étaient au paradis en Allemagne»[xx].  La FNAPG se préoccupe également de l'enseignement de l'his­toire. Mais plus qu'une correction de l'ordre nouveau[xxi], qu'elle considère toujours comme «loin de la vérité histori­que», elle demande qu'on donne dans les écoles des cours d'éducation civique et qu'on parle des prisonniers de guerre, de la valeur de la liberté et du courage de ceux qui la défendent : «L'en­seigne­ment de l'histoire est édulcorée de telle manière que les sacrifices des victimes de la guerre sont ignorés par les nouvelles générations. Trop de jeunes (pas tous, heureusement) ne connaissent pas le prix de la liberté dont ils jouissent parce qu'ils n'ont reçu la moindre notion de ce prix payé par ceux qui ont défendu cette liberté. Le mot «démocratie» par l'organisation d'une désinformation, n'est pas clairement défini par opposition à toute dictature. Tout simplement parce que - sauf à l'université - son mécanisme civique n'est pas expliqué dès le plus jeune âge[xxii] De plus, elle rejoint l'opinion de Pierre Gérits[xxiii] sur l'influence néfaste que peut avoir selon elle l'ordre nouveau sur l'enseigne­ment donc sur les jeunes élèves : « Comme ces émissions servent très souvent de support aux professeurs d'histoire et de morale pour leurs cours et que dès lors, elles influencent défavora­blement les étudiants et ce dans une perspective peu civique, nous nous devons de réagir ».[xxiv]

L'ignorance par les jeunes de leur passé étonne les rédacteurs du Vif, qui ont saisi l'occasion de la diffusion de l'ordre nouveau pour inviter à un débat Maurice De Wilde, Jacques Cogniaux et sept jeunes de 17 à 20 ans.[xxv] Comme la FNAPG ils s'inquiètent d'une possible renais­sance d'un mouvement tel que le rexisme ou de l'influence possible d'un nouveau Léon Degrelle : «Lorsque nos interlocu­teurs nous ont confié qu'on ne leur avait pour ainsi dire jamais parlé de Degrelle et du rexisme à l'école, nous nous sommes étonnés Quand la fille (17 ans) d'un membre de notre équipe a contemplé notre dernière couverture en se demandant qui était donc ce Léon, toutes nos craintes se confirmèrent. Et quand un bon élève de rhéto estimait que les Allemands possé­daient tous une Volkswagen en 1940, mais qu'il ne tenait pas compte des internements d'opposants commencés en 1933. Je me suis mis à frissonner. Qu'est-ce qu'ils foutent à l'école, se demanderont peut-être les lecteurs qui connurent la sombre période de l'occupation ... Réponse : ce qu'ils peuvent. Car, en fait, cette méconnaissance doit-elle réellement nous étonner? A qui la faute ? A ces élèves qu'on dépeint trop vite comme des ilotes, aux profs démobilisés ou incultes» ? Et de nouveau, les rédacteurs rendent l'enseignement responsa­ble de cette situation «Comment adresser des repro­ches à des jeunes qui n'en peuvent pas ? Des jeunes abreuvés de crise de chômage, de «no future» et qui comprennent mal, parce qu'ils n'ont pas reçu le moindre élément d'explication, pourquoi le rexisme devrait aujourd'hui les effrayer, eux qui reconnaissent tellement de signes comparables à ce qu'ils vivent en 1984 dans cette mystérieuse période d'avant-guerre. Certains seraient prêts, ne l'ignorons pas, à suivre l'un ou l'autre aventurier qui leur promettrait un grand nettoyage, du travail et de l'ordre. Mais, la majorité d'entre eux, qui voudraient savoir, se heurtent à des cours d'histoire mal faits, abscons, barbants dans leur abstraction; Reflet d'un réel qu'ils jugent révolu : ils attendent qu'on leur explique d'abord ce qu'ils sont en train de vivre et ils ne voient pas quel lien existe entre leur situation et ce passé qui les a engendrés mais qu'ils jugent à tout jamais révolu[xxvi] Pour­tant, si l'on en croit Jacques Hislaire dans La Libre Belgique : «Le contexte interna­tional [des années 30] est connu, même par la jeune génération qui s'intéresse à cette époque troublée et fascinante  et qui a déjà vu ces images à la T.V. et les films de Fassbinder, et qui a lu Le Troisième Reich de Shirer  en livre de poche. «Hitler - connais pas», ce n'est pas vrai[xxvii] Hervé, dans Vers l'avenir va même plus loin : «Les dix-sept émissions sur l'ordre nouveau ont connu un énorme succès <...>. Pas seulement chez un public contemporain des événements, mais aussi chez les jeunes désireux de comprendre l'époque actuelle[xxviii]

La réalité de l'intérêt pour L’Ordre nouveau et les émissions historiques chez les jeunes.

Comme nous l'avons vu, tous[xxix] se préoccupent des jeunes et de l'enseignement de l'histoire et plus spécialement de l'histoire de la seconde guerre. Les uns (officiers, léopol­distes) affirmant que le travail de Maurice De Wilde peut les corrompre, les autres (Maurice De Wilde et Norbert Hougardy[xxx]) que les jeunes sont intéressés par la période étudiée par L'Ordre nouveau, ce qui leur permet de comprendre et combattre la possible résurgence du rexisme ou du fascisme en Belgique ou tout simplement de comprendre leur passé (Adriaan Verhulst)[xxxi]. Or, les taux d'écoute[xxxii] relevés après les émissions par le service de sondages du bureau d'étude de la RTBF[xxxiii]démen­tent toutes ces spéculations pour donner raison à l'ar­ticle de J.P. Stroobants dans Le Vif[xxxiv]

D'abord quand on analyse l'audience réelle[xxxv] par catégo­ries d'âge de l'ordre nouveau, on est frappé par le faible taux de jeunes téléspectateurs[xxxvi] (à peine 3 %) contre le taux élevé de personnes plus âgées (vers 25 %) qui regardent l'émission.

 


C'est essentiellement la catégorie des 55 ans et plus qui fut fortement intéressée par le travail de Maurice De Wilde. Car, nés au plus tard en 1926
[xxxvii], ils ont vécu sinon participé aux événements décrits par l'ordre nouveau. Par contre, les jeunes nés entre 1960 et 1969 sont fort peu concernés (à peine par les récits de leurs grands-parents).

Entre les deux extrêmes la catégorie des 25-54 ans voit son taux d'audience augmenter proportionnellement avec l'âge. S'ils ne sont pas, surtout pour les plus jeunes, personnelle­ment impliqués dans les événements relatés, ils les ont vécu dans les souvenirs de leurs parents. Ils ont pu vouloir les comprendre en regardant une émission sur cette période.

En fait en examinant ce que proposent les chaînes concur­rentes au moment de la diffusion, on découvre que les jeunes téléspectateurs sont plus intéressés par les films (ou les feuilletons) que par une émission historique, fut-elle specta­culaire en ses débuts. [xxxviii]

Notons que les jeunes n'ont pas le monopole de cette situation.L'audience du film du jeudi soir sur la RTBF dépasse toujours de loin, toutes catégories confondues, l'ordre nouveau. C'est également vrai, excepté pour les catégories plus âgées, pour le film ou le feuilleton de RTL. Mais, l'audience relative par catégories d'âge de l'ordre nouveau est très faible, même en comparaison avec d'autres émissions histo­riques, diffusées à la RTBF durant le second semestre 1984.

On retrouve dans cette comparaison entre l'audience relative des émissions historiques de la RTBF, le même phénomène que pour la comparaison entre les films et l'ordre nouveau : l'émission de Maurice De Wilde est toujours en dernière position, tout spécialement chez les jeunes. l'ordre nou­veau est relégué derrière La bataille des Ardennes, et La Libération qui plaisent beaucoup au public, peut-être parce que ces émissions relatent des événements plus ou moins heureux qui ont marqué la mémoire des Belges, qu'elles sont plus télévisuelles, présentent moins d'interviews et plus de documents filmés.Ces émissions montrent une vue moins «éli­tiste» de la Seconde guerre mondiale (Elle montre la vie des gens et non des spéculations des grands collaborateurs). D'ail­leurs, La Libération 1944-1984 s'apparente plus à la série Inédit[xxxix] de la RTBF Charleroi qui présentait les documents filmés par des amateurs, ce que le public apprécie. De plus, les téléspectateurs espèrent voir à l'écran des images de leurs régions et des gens qu'ils ont connus.  

[xl]

Reste maintenant à voir l'influence de l'émission sur la catégorie particulière des étudiants, jeunes en majorité.[xli]

En fait, la situation des étudiants est comparable à celle des jeunes en général. Pas plus qu'eux, ils ne s'intéressent à l'ordre nouveau et préfèrent le film. De plus, quand on étudie l'audience relative dans les catégories socioprofessionnelles, ce sont les étudiants qui regardent le moins L’Ordre nou­veau.

Si ce faible taux d'écoute peut être expliqué, comme pour les pensionnés par la corrélation âge/catégorie socioprofessionnelle, de nouveau le public de jeunes étudiants (autour duquel se déroule une partie du conflit de L’Ordre nouveau) s'en désintéressent complètement.

Notons enfin que ce sont, excepté pour les pensionnés, les cadres, les professions libérales et les ménagères qui regar­dent le plus la série, suivis des ensei­gnants. Les ouvriers n'arrivent qu'en avant-dernière place.

Les jeunes étudiants en histoire et L’Ordre nouveau

Adriaan Verhulst dans un article consacré aux jeunes universi­taires et à L'ordre nouveau, constate également que : « de invloed op de studerende jeugd van TV-uitzendingen zoals die van Maurice De Wilde niet moet overschat worden en dat zeker om die reden ze niet van het scherm moeten worden geweerd, zoals sommige «invloedrijke personen» hebben geschreven en effektief hebben gepoogd »[xlii]. Néanmoins, en Flandre, L’Ordre nou­veau intéressa certainement les étudiants en histoire. En effet, après avoir regretté que les réactions du «grand public» aient été essentiellement celles des 50-60 ans et plus, et que « de reacties van de jeugd echter zijn in dit debat nauwelijks gehoord of genoteerd ». Adriaan Verhulst écrit qu'il peut combler cette lacune grâce à une cinquantaine de travaux écrits qu'ont réalisés durant l'année académique 1985-1986, les étudiants de 1ère et 2ème candidature en histoire de l'Université de Gand sur L’Ordre  nouveau de Maurice De Wilde. Il explique que d'une part « al drukken verschillende jongeren er hun spijt over uit dat zij de TV-reeks onvoldoende regelmatig hebben kunnen wegens hun levensomstandigheden als student. et surtout d'autre part, Kenschetsend is in de eerste plaats dat meer dan één vierde (± 50) van het totaal aantal studenten (± 200) spontaan en zonder enige druk van onzentwege het boek van De Wilde kozen, dat we in de lektuurlijst van de cursus «Geschiedenis van de Nederlanden» naast vele andere, nog in de boekhandel verkrijgbare werken hadden vermeld en waaruit iedere student in de geschiedenis één titel moest kiezen om er een schriftelijke en kritische bespreking over te maken ».[xliii]

Maurice De Wilde a donc fortement influencé les étudiants en histoire, influence qui ne se retrouve contrairement à ses espoirs, aux craintes des officiers ou des léopoldistes, ni chez les autres étudiants, ni chez les jeunes en général. Le problème des jeunes et de L’Ordre nouveau, n'est qu'un problème factice comme l'était celui du passage de Léon Degrelle, il entraîne des réactions sans rapport avec son importance réelle.

 


Notes

[i] Ces jeunes sont étudiants (cycle secondaire ou début de l'enseignement supérieur), car aucun article  n'évoque les jeunes travailleurs et à peine les jeunes chômeurs. La tranche d'âge du  jeune «type» se situe, si on en croit Le Vif, (Les jeunes jugent Degrelle), entre 17 et 22 ans.

[ii] Réalisateur de la série.

[iii] Maurice De Wilde, L'Ordre nouveau, Paris-Gembloux, Duculot, 1984, p. 5 (traduction du texte néerlandais paru en 1982).

[iv] Philippe GENAERT, L'Ordre nouveau. Une leçon d'histoire dans Le Soir Illlustré, Bruxelles, 22 mars 1984 (interview de Maurice De Wilde).

[v] Toutes tendances politiques confondues : Léon Degrelle interviewé. Controverse à propos d'une série   d'émissions à la T.V. flamande dans Nord Eclair, Mouscron, 27 février 1982 - Roger ROSART, La Guerre 1940-1945 à la BRT ou L'histoire en raccourci dans La Libre Belgique, Bruxelles, 19 avril 1982 (encadré de R. Rosart dans une interview de J. Vanwelkenhuysen) - Anne WOUTERS, Du droit de l'information. L'Ordre nouveau (RTBF - 29 mars) dans Le Ligueur, Bruxelles, 23 mars 1984 - Jean COUCHARD, L'Ordre nouveau ou l'avant-guerre dans Le Soir, Bruxel­les, 25 mars 1984. En fait ces deux derniers articles reprennent pour les jeunes (et la Loi sur les archives) l'Introduction de Maurice De Wilde à L'Ordre nouveau, op. cit., p. 5. - Jacques GUYAUX, Comprendre Degrelle ! dans Le Peuple, Gosselies, 29 mai 1984.

[vi] Léon Degrelle interviewé. Controverse à propos d'une série d'émissions à la T.V. flamande dans Nord Eclair, Mouscron , 27 février 1982.

[vii] R. ROSART, La Guerre 1940-1945 à la BRT ou L'histoire en raccourci dans La Libre Belgique, Bruxelles, 19 avril 1982.

[viii] SROR (Société royale des officiers retraités) : créée le 22 janvier 1857 sous le nom de Société des      Officiers pensionnés, son but était de «améliorer les pensions militaires et de faire valoir leurs droits». En 1863, elle prend le nom de Société générale des officiers pensionnés (retraités en 1880), son but était essentiellement philantropique. En 1870, Alexis Brialmont, avec l'approbation de la Société lance La Belgique militaire,   qui lui permet de diffuser ses idées sur l'armée : démocratisation de l'armée et surtout renforcement de son équipement et de ses effectifs par le service militaire général et obligatoire. Société mutualiste (27 octobre 1913), Société royale (1930), la Société mutualiste «Société générale des officiers retraités» est dissoute le 1er mars 1946, mais prend le 30 mai le statut d'ASBL, et le nom de Société royale et générale des officiers retraités (sous le haut patronage du Roi). Pendant la question royale, elle fait partie avec son président F. Grégoire «des groupes d'anciens combattants les plus «engagés» dans la défense du Roi» (avec la Fraternelle des chasseurs arden­nais),le 17 décembre 1960, elle fusionne avec la société royale et patriotique des officiers retraités et avec la Société des officiers retraités de Flandre. Elle se charge de «l'administration collective, de la politique d'ensemble, de la défense des intérêts matériels, moraux et sociaux des officiers et d'une façon générale de tous les problèmes d'intérêt commun militaire ou national ainsi que du recrutement». Le 10 juin 1978, la Société prend son nom actuel et se donne de nouveaux statuts : l'objet de la société est de «grouper les anciens officiers des cadres actifs des forces armées belges en vue dans une totale indépendance politique, de 1°) défendre les intérêts moraux, matériels et sociaux de ses membres <...>;développer parmi eux, un esprit de confraternité et leur offrir des possibilités d'établir entre eux des relations agréables, voir utiles; promouvoir toute initiative de nature à protéger, ou servir l'Etat belge, le renom de l'armée ainsi que le prestige de ses officiers et de ses anciens officiers ou propre à valoriser la carrière d'officier; stimuler toute action tentant à favoriser l'attachement à la dynastie, à fortifier l'institution militaire de la Belgique dans le respect de ses traditions et le souvenir de son passé et contribuer ainsi à l'union des Belges». Elle publie La Belgique militaire et le Bulletin d'information de la SROR). Elle est affiliée à la CAOB et au Comité national de défense des pensionnés de l'Etat.
* Un Anniversaire - le message du président général, p. 11-12 - O. CONREUR, Histoire de la SROR (1857-1982), p. 19-20, Les Statuts de la SROR, p. 37-44 dans La Belgique militaire (numéro spécial 125ème anniversaire), Bruxelles, SROR, 270 rue Royal, décembre 1983. Pour l'implication de la SROR! dans la question royale, voir : F. Balace, C. Dupont, Les «Anciens» et le Roi. Facteur de cohésion et de divergence 1945-1950 dans Cahier du CREHSGM, Bruxelles CREHSGM, p. 147, 149 et 152.

[ix] Paul EYGENRAAM - Ecrit aussi sous le pseudonyme de Paul-Marie MARNEGIE : (° 6 juin 1911) Rédacteur au Matin d'Anvers, secrétaire de rédaction à Midi journal, mobilisé il fit la campagne comme officiers. Entre 1940 et 1943, il travaile au ministère. Directeur général au Trade Brooke Bond Liebig Benelux (1943-1976), membre du ministère des affaires économiques, ancien directeur de l'hebdomadaire Anvers-Echo, président (jusqu'en 1969) de la Société royale, Amicale des officiers de campagne 1914-1918 et 1940-1945 (AOC-VOV)/Anvers, administrateur de l'Union Atlantique belge/Anvers, membre du Cercle royal Mars et Mercure. Il écrit pour défendre les officiers, de nombreux articles dans La Libre Belgique (4), La Semaine d'Anvers (4) et La Dernière heure. Il collabore à la Belgique militaire et à Belgique d'abord qui publient ses articles.
* Wie is wie in Vlanderen 1985-1989, Bruxelles, Cegos, p. 503.

[x] Paul EYGENRAAM, Quand les circonstances obligent la Grande Muette à sortir de son mutisme. «Rien que la vérité, mais toute la vérité» dans Belgique d'abord, Bruxelles, U.F.A.C. 40-45, septembre-octobre 1982, p. 198.

[xi] P. EYGENRAAM, La Mémoire ternie du matin d'Anvers dans La Libre Belgique, (rubrique Point de  vue), 2 mai 1984.

[xii] Conférence de presse de la CAOB tenue au Club Prince Albert (Bruxelles) le mardi 26 avril 1983. Cette conférence de presse fut intégralement  publiée dans La Belgique militaire : Les Officiers contre-attaquent- -Officieren in de tegenoonval dans La Belgique militaire, Bruxelles, SROR, juillet-septembre 1983, p. 3-14 (texte bilingue dont le début fut publié en Français et la fin en néerlandais en juillet et inversement en août).

[xiii] La CAOB (confédération des associations des officiers belges) «groupe tous les officiers belges d'active, de réserve et retraités», mais n'est pas une association de type courant. Elle est plutôt un instrument de liaison. Sa présidence et son administration sont exercées à tour de rôle (tous les deux ans) par chacune des socié­tés qui la compose. La confédération n'a donc ni bulletin, ni adresse propre et trouve refuge dans les périodiques et secrétariats de ses membres. En 1987, elle groupe dix sociétés : l'Association des officiers des campagnes 14-18 et 40-45 (AOC - Pt : P. Eygenraam), l'Association des Ingénieurs issus de l'Ecole d'application (AIA - Pt : Lieutant général E.R. : Georges Renson - ERM), l'Association des Licenciés de l'Ecole d'application (ALA - Pt : L. Peeters - ERM), l'Association des Militaires ingénieurs techniciens industriels (AMITI - Pt :lieutenant colonel Oscar De Meyen - ERM), le Cercle royal des anciens officiers de campagne d'Afrique (CRAOCA, Pt : colonel ER LF Vanderstraeten), la Société royale des officiers retraités (SROR, Pt : lieutenant général E. De Wilder [1979-1986 : R. Dewandre]), l'Union nationale des officiers de réserve (URNOR Pt : lieutenant colonel J. Van Der Linden), l'Union royale nationale des officiers invalides de guerre (URNOIG : Pt : lieutenant HRE L. Vermeulen), «contact» (nouveau membre de la CAOB, issu de l'Institut Royal supérieur de défense, ancienne Ecole de guerre, Pt : général major Kremers) et enfin l'actuel président : l'Association des officiers en service actif (AOSA).
* La CAOB dans Mars n°140, Bruxelles, AOSA, 4è trimestre 1986, p. 3 - Entretien téléphonique avec  O. Conreur, le 9 juillet 1987 - Interview de A. Broekmans, op. cit.

[xiv] Texte de la conférence de presse de la CAOB, 26 avril 1983, p. 2 - Adriaan Verhulst avait écrit : «Hoe        gering­schattend sommige onderwijshervormer tegenwoordig ook over het nut en de plaats van de geschiedenis in onze onderwijspro­gramma's mogen denken, niemand zal ontkennen dat het zin heeft de geschiedenis van de land tijdens de Tweede Wereldoorlog op de moderne aanschouwelijke wijze aan onze jong naoorlosge generatie bekend te maken. Niet na het doel de vaderlands­liefde, bron van zoveel oorlogen  en ellende, aan te wakkeren, aan hun lenverering te doen of oordelen en veroordingen uit te spreken, niet met de reeds zo va ijdel gebleken illusie «nuttige lessen» uit het vleden te trekken, maar eenvoudig met de bedoeling de jeugd»
* ADRIAAN VERHULST, Tengeleide dans Paul LOUYET, De Verloren Vrede (1918-1939) dans la série België in de tweede wereldoorlog, tome 1, cinquième édition, Anvers-Utrecht, De Nederlandsche Boekhandel, p. 5.- A Verhulst, professeur d'université, est sensible aux problèmes des rapports entre les jeunes et L’Ordre nouveau, à tel point que la moitié de l'introduction générale aux livres accompagnant les émissions de la BRT y est consacrée. Il ajoutera tout en concédant que la série présente des imperfections que «
onvermijdelijk zullen kenmerken was het belangrijk dat niet langer met dergelijke programma's werd gewacht. Belangrijk voor de opvoeding en de informatie van onze hedendaagse jeugd, die thans een volledig naoorlogse generatie is die van de Tweede Wereldoorlog niets zelf heeft beleefd. De aflossing van een generatie door een andere speelt in de geschiedenis reeds vanzelf zulk een ingrijpende, vaak beslissende en meestal zal conflictscheppende rol, dat het onverantwoord zou zijn, zowel vanwege de wetenschapsmen als vanwege de verantwoordelijken van de televisie, de eigentijdse informatie- en instruct die dit medium ter beschikking stelt,  te gebruiken om de jeuds een zo objectief gelijk en historisch zo juist mogelijk beeld van het recente oorlogsverleden van ons land ons ogen te brengen

[xv] Texte de la conférence de presse de la CAOB, 26 avril 1983, p. 2 - Le souci d'être apprécié par les    jeunes est primordial chez les officiers retraités à tel point que c'est par cette phrase qu'ils terminent leur conférence de presse.

[xvi] Pierre GERITS (né le 19 avril 1916) : Ecole royale militaire (1934-1936), chef de peloton au 6è régiment de Ligne, puis au 3è régiment des Chasseurs ardennais (1936-1937), prisonnier de guerre jusqu'en juillet 1942, notamment  à l'oflag 7 B d'où il s'évade et rejoint la Belgique, puis la France où il est repris (août 1942). Il s'évade du camp de Vernet-d'Ariège en novembre 1942 et rentre en Belgique. En 1944, il rejoint le 12è bataillon de fusillés (lieutenant puis adjudant-major) comme officier, participe à la campagne d'Allemagne. Capitaine instructeur à l'Ecole d'infanterie (1945), chef de bureau au sein des services de l'adjudant général au ministère de la Défense nationale, Ecole de guerre (1949), aide de camp affecté au bureau des opérations du Quartier général des armées, breveté d'Etat major (1952), chef d'Etat major à la 1er brigade d'infanterie (1952), chef de la section «cadre» dans  la division «instruction et entraînement» à l'Etat-major des Forces terrestres (décembre 1952), suit les cours de l'Ecole de guerre allemande (1958-1959), attaché militaire, naval et de l'air adjoint près l'ambassade de Belgique à Bonn (1959), transféré à sa demande au corps des troupes blindées où il commande le 4è régiment de Lanciers (1961-1963), attaché militaire, naval et de l'air près l'ambassade de Belgique à Bonn de 1964 à 1967, affecté au service général de Renseignements où il occupe les fonctions de chef de service de renseignements (1967 à 1969), détaché au Parlement comme commandant militaire du Palais de la Nation en 1970, retraite en 1976, président de la fondation «la Jeunesse belge à l'étranger», et surtout président national de la «Ligue nationale des vétérans du Roi Léopold III».
*Interview de P. Gerits, op. cit., - Curriculum vitae, établi et actualisé en 1987 par P. Gerits.

[xvii] Pierre GERITS, Quelle histoire à la TV  dans Le Vétéran (rubrique : Le Mot du Président), Bruxel­les, Ligue nationale des vétérants du Roi Léopold III, juillet 1984, p. 5.

[xviii] Fédération nationale ds anciens prisonniers de guerre

[xix] «Non, Monsieur De Wilde, je n'ai pas aimé L'Ordre nouveau, <...> parce qu'il fait la part trop belle aux inciviques, parce qu'il en arrive à minimiser les souffrances des camps, la loyauté de toute la masse des ex-prison­niers de guerre, des résistants, des déportés, du peuple belge. Je n'aime pas votre émissions parce qu'elle fait croire à ceux qui n'ont pas connu la guerre, surtout aux jeunes, que notre aventure a été fraîche et joyeuse»
* EC [E. COLLARD] - éditeur responsable de A bâtons rompus], Ordre nouveau dans A bâtons rompus, bulletin mensuel de la FNAPG - section Auderghem - Watermael-Boifort, n
° 10, Bruxelles, novembre 1984, p. 1 -L. WILMOTTE (président de la FNAPG) écrira en 1986 : «Donner une fausse image de la trahison est grave,    pour la jeunesse, c'est pernicieux» - L. WILMOTTE, L'influence pernicieuse de la TV. Degrelle de nouveau à la RTBF dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, février 1986, p. 2.

[xx]  Lettre de Marius Wargnies [président de la section FNAPG Estinnes Au Val-Bray] à R. Stéphane, Bray,  11 décembre 1984, p. 1.

[xxi] L'enseignement de l'histoire dans Le Prisonnier de guerre (rubrique Kaléidoscope), Bruxelles, juin 1984, p. 8.

[xxii] Formation civique de la jeunesse - André Bertouille, Ministre de l'Education nationale sort un quatrième dossier dans Le Prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, décembre 1985, p. 1-2

[xxiii] Voir page précédente.

[xxiv] Texte d'une «question parlementaire écrite» envoyée par C. Petitjean et P. Moureaux [Ministres de tu- telle de la RTBF] après sa rencontre avec des membres de la FNAPG, publiée dans Les Emissions l'Ordre nouveau dans Le Prisonnier de guerre, décembre 1984, p. 7.

[xxv] «Que pensent les jeunes d'aujourd'hui de Léon Degrelle ? Comment expliquent-ils la montée des mouvements d'extrême droite avant-guerre ? Quel enseignement en retirent-ils ? Six étudiants, universitaires ou non, venus des principales villes de la région francophone, ont assisté dans les locaux du Vif, à la vision du premier épisode de la série de Maurice De Wilde «L'Ordre nouveau». En présence du réalisateur. A eux la parole...».  Etaient présents : deux lycéennes 17 et 19 ans, un étudiant de sixième scientifique de l'Athénée Charles Janssens de Bruxelles (18 ans), deux étudiants des collèges Saint-Rochteux et de Basse Wavre (20 et 18 ans) et deux étudiants de l'U.L.B. et de l'U.C.L.(dont l'hebdomadaire ne précise pas la section).
* Les Jeunes jugent Degrelle dans Le Vif, Bruxelles, 5 avril 1984, p. 124-125
                        

[xxvi] J.P.S. [Jean-Pierre STROOBANTS], L'Histoire en lambeaux dans Le Vif, Bruxelles, 5 avril 1984 - Cet   encadré dans l'article Les Jeunes jugent Degrelle, op. cit., est en fait le commentaire du journaliste après la discussion entre Maurice De Wilde et les jeunes (J. Cogniaux n'était pas intervenu).

[xxvii] Jacques HISLAIRE, Degrelle - reconnais pas dans La Libre Belgique, Bruxelles, 31 mars 1984 -  Pour Norbert Hougardy il est également certain que la jeunesse s'intéresse à la période de l'avant-guerre et à la Seconde guerre mondiale : «J'ai <...> des contacts à peu près permanents <...> avec la jeunesse de 20-22 ans que je vois continuellement plusieurs fois par semaine. Et bien , je peux vous assurer qu'ils sont intéressés par cette période de l'histoire et posent des questions pour savoir pourquoi on n'a pas réagi plus tôt». C'est également l'avis d'Adriaan Verhulst : «La jeunesse veut savoir autant que possible la vérité» et de Maurice De Wilde qui, en bon journaliste, met l'accent sur les prolongements actuels de son émission, écrivent dans la préface du livre de W. De Bock : «[W.de Bock] a ainsi répondu avant tout à la demande des jeunes, qui veulent voir l'histoire essentiel-lement à la lu­mière d'aujourd'hui. Les contacts avec eux ont en effet montré combien ils sont préoccupés - et on peut aisément les comprendre - par la survi­vance obstinée d'une idéologie, dont les ainés, ceux qui ont vécu la se-   conde guerre mondiale, avaient espéré qu'elle appartiendrait définitivement au passé
* Intervention de N. Hougardy au débat RTBF, suivant la première émission de L'Ordre nouveau (Les       Petits dictateurs), 26 mars 1984 - Intervention de Adriaan Verhulst au débat final RTBF, 20 décembre 1984 - M. de Wilde, Préface dans Walter DE BOCK, Les Plus belles années d'une génération. L'Ordre nouveau en Belgique avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, Berchem, E.P.O., 1983, p. 11.

[xxviii] Hervé, A partir du 29 mars. «L'Ordre nouveau» sur Télé 2 : un énorme succès à la RTBF, un prix pour la RTBF dans Vers l'Avenir, Namur, 2 mars 1984.

[xxix] Officiers, prisonniers de guerre non officiers, léopoldistes et journalistes.

[xxx] Norbert HOUGARDY (191O-1984) : président avant-guerre des jeunes gardes du parti libéral, membre du Comité national des représentants des partis au sein du Front de l'indépendance avec J. Terfve (communiste), De Cooman (socialiste) et Marcel Grégoire (démocrate chrétien). Conseiller communal de Rode-St-Genese (1964-1967), sénateur PLP de l'arrondissement de Bruxelles (depuis 1966), il est invité au débat en tant qu'antirexiste de l'époque.
* P. VAN MOLLE, Het Belgische Parlement - Le Parlement belge, op. cit., p. 181-182 - Désiré DENUIT, Mort de Norbert Hougardy, résistant, ancien sénateur honoraire dans L'Invalide belge, Bruxelles, Fédération nationale des militaires mutilés et invalides de guerre, février 1985, p. 6.

[xxxi] Adriaan VERHULST : (9 novembre 1929) candidat en droit (1949) et docteur en Histoire (1956) de l'université de Gand. assistant (1958-1962), chargé de cours (1958-1965) puis professeur ordinaire (depuis 1966) à la RUG.secrétaire général puis président (1965-1984) du Willems-fonds, vice-président de la Commission royale d'histoire(1974-1984), il est membre du Centre de documentation du libéralisme et de l'Académie royale des sciences de Belgique,  président du Conseil d'administration de la BRT (1969-1980 et depuis 1984). Entre 1980 et 1984, il est toujours membre de ce Conseil. Il a publié De Sint Boofsabdij en hoor grond bezit (1958),­ Les institutions financières du Comté de Flandre au 12e siècle (1962), Histoire du paysage rural en Flandre (1966), il écrit la préface Ten geleide dans Paul LOUYET, ­De verloren vrede (1918-1939), Belgie in de tweede wereldoorlog, t.1, Anvers-Utrecht, De Nederlands­che Boekhandel, 1985. Il participe aux débats suivant les émissions 1,9 et 18.
*Wie is wie in vlanderen 1985-1989, Bruxelles, Cegos, 1985, p.1366-1367.

[xxxii] Tous les chiffres m'ont été fournis par le Service de sondage du bureau d'étude de la RTBF - L'auditoire («nombre de personnes qui ont pris contact avec une chaîne T.V. et qui y sont restées un temps déterminé») potentiel  de la RTBF - Télé 2 est de 95 % de la population d'au moins 15 ans, de Bruxelles et de Walonnie. Le sondage est effectué sur un ensemble représentatif de la population par l'envoi de six cent formulaires (avec environ 450 réponses). Cinq ensembles de téléspectateurs sont sondés alternativement. La RTBF N'étudie la concurrence qu'avec les chaînes francophones (R.T.L., T.F.1., Antenne 2, France 3, [TV5]). L'étude est réalisée sur un panel type (chiffre fournis par l'INS) comportant pour les catégories socio-professionnelles : 17 % d'ouvriers, 13 % d'employés, 3,3 %  de cadres, 3,5 % de com­merçants, 1 % d'agri­culteurs, 1 % de professions libérales, 19 % de pensionnés, 21 % de ména-­gères et 9 % d'étudiants. Pour les catégories d'âge : 6 % de 15-17 ans, 14 % de 18-24 ans, 18,5 % de 25-34 ans, 14 %  de 35-46 ans, 16 % de 45-54 ans, 13 % de 55-64 ans et 20 % de 65 ans et plus.
* Entretien avec R. Temerzom (chef du service de sondages de la RTBF), Bruxelles, RTBF, local S.M.14, 5 décembre 1986 - RTBF Rapport annuel 1985, Bruxelles, RTBF, 1986, p. 61-62 - Voir les chiffres dans l'annexe 14.

[xxxiii] Le service de sondages de la RTBF existe depuis 1952. Il est le deuxième d'Europe après celui de la    BBC ­(1936), mais la télévision n'était qu'au stade expérimental, c'est vers la radio que sont dirigées les premières enquêtes. A l'heure actuelle, vu son succès, c'est la télévision qui occupe la majorité du temps du service. Sur le service de sondages de la RTBF, voir CLAUDE GEERTS, Le Service de sondages à la RTBF dans Cahier d'études de Radio-Télévision, n° 29 (les sondages d'opinion), Bruxelles, 1981. RTBF- Claude GEERTS, Enquête permanente sur les programmes, Bruxelles, 1976 - Ce fascicule explique les débuts de l'enquête permanente, les informations fournies par l'enquête et l'estimation de l'audience. Malheureusement il a fort vieilli.

[xxxiv] J.P.S. [Jean-Paul Stoobants], L'Histoire en lambeaux, op. cit..

[xxxv] Ici nous étudions l'audience réelle de la catégorie  (% cat) c'est-à-dire : «l'audience sur l'ensemble    de la population de la catégorie en cause, ayant allumé ou non son poste de télévision.»l'audience relative de la catégorie (cont. cat.), c'est-à-dire : «l'audience sur la population de la catégorie en cause ayant allumé son poste télévision.» Elle sera utile plus tard pour étudier les préférences des téléspectateurs.
* Entretien avec R. Temerzom, op. cit. - RTBF, rapport annuel 1985, op. cit., p. 61.

[xxxvi] Pour le service des sondages de la RTBF il existe deux tranches d'âge que l'on peut classer dans la catégorie «jeunes» : les 15-18 et les 18-24 ans. La situation est identique lorsque l'on examine letaux d'écoute relatif: minorité de jeunes regardant L'Ordre nouveau parmi les jeunes regardant la télévision.

[xxxvii] Pour les 55 ans en 1984

[xxxviii] Comme l'ont remarqué les journalistes (voir le chapitre Les conditions de diffusion imposées par   la BRT) la RTBF comme l'avait fait la BRT s'est stupidement autoconcurrencée par la diffusion de films  presti­gieux : successivement L'Hôtel des Amériques, L'Etoile du Nord, Trois Hommes à abattre, Jésus de Nazareth, Le Lauréat, Un Espion de trop, Monsieur Papa, Les Noces de cendres, Paradis pour tous, Le Coup de torchon, Pile ou face, Le Cardina­l, Un Assassin qui passe, Le Parrain (1ère et deuxième partie), Julia et Les Filles de Gre­nobles.  RTL divise sa soirée en deux parties, d'abord un feuilleton (20h - 21 h) La Croisière s'amuse (saison 83-84)   ou Dallas, puis  diffuse, sauf pour la saison 83-84 un film à 21 heures à partir du 4/10/84 : Bobby Derfield,  Les Années lumière, Nijinski, En Route pour la gloire, La Cité des dangers, Harlow, la blonde platine, Le Jour du Fléau, La Vie de Sherlock Holmes, Chronique des années 30 et Un Violon sur le toit.

[xxxix] Depuis janvier 1980, la RTBF programme la série Inédit constituée sur base de documents filmés ou photogra­phiques. Le fond récolté peut être très utile, mais si en octobre 1982 un membre de l'équipe (M. Préyat) déclarait : «Une pers­pective autre que le passage sur antennes serait l'archivage de tous ces documents. L'équipe d'Inédit qui n'a déjà pas les moyens de suivre toutes les pistes qui lui sont signalées n'a pas le temps d'effec­tuer un tel travail. Il y a pourtant là un capital précieux, un patrimoine historique très important qui n'est pas ou très peu exploité.» Voir l'analyse plus complète qu'il en fait dans Marc PREYAT, Inédit. Histoire d'une émission TV dans Mémoires collectives : acte du colloque des 15 et 16 octobre 1982 à l'ULB, Bruxelles, 1984,  rapport n° 7, p. 1-4.

[xl] En 1984, la RTBF a programmé la série Libération 1944-1984 réalisée en grande partie par la RTBF Charleroi sur bases de documents d'amateurs. Elle fut diffusée en deux parties suivant la commémoration des événements qu'elle relate. D'abord la série des Libérations : de Luc Rivet (RTBF Charleroi et Yvon Sevenans RTBF Namur) : un La Libération de la Wallonie, deux De Bevrijding réalisée par Jan Neckers de la BRT sur la libération de la Flandre et de Bruxelles, 3) Elles (les femmes et la guerre), 4) Les Belges et la victoire (les belges dans les armées alliées), 5) Déposez armes! (le désarmement de la résistance - surtout des interviews). En suite, en novembre-décembre 1984 sera diffusée la série La Bataille des Ardennes de Luc Rivet, Yvon Sevenans et Peter Thomas (BRF) qui vaudra à ses auteurs l'antenne de cristal 1985 : 1) Le Brouillard d'au­tomne, 2) La Percée, 3) L'enlise­ment, 4) Coup d'arrêt sur la Meuse, 5) Nuts. La série est accompagnée de deux ouvrages Le Choix des armes et Les Civils dans la guerre, et d'émissions radio (du 17 décembre 1984 au 11 janvier 1985 de 15 à 16 heures) La Bataille des Ardennes au jour le jour avec un journal parlé repre­nant les faits marqués du jour, les bulletins météo et les témoignages inédits. - Ces émissions sont conservées au CREHSGM.
* Voir aussi : RTBF. Rapport annuel 1984, Bruxelles, 1985, p. 13, 17, 37 et 41.

[xli] Nous utilisons ici l'audience relative car l'émission était diffusée un jeudi, bon nombre d'étudiants ne la regardent pas pour des raisons scolaires, sans compter les étudiants vivant en «kot» et ne possédant pas de télévision.

[xlii] ADRIAAN VERHULST, Universitaire jongeren over «De Nieuwe Orde» van Maurice De Wilde, partie d'un Liber amicorum offert à Etienne Scholliers (membre de la Commission scientifique de la BRT) à la rentrée 1987 (non encore publié). L'ensemble des citations et renseignements de ce paragraphe en sont extraits.

[xliii] ADRIAAN VERHULST, Op. cit., p. 2 - Il analysera d'après ces travaux, les réactions (± favorables) des jeunes vis-à-vis de L'Ordre nouveau. : celles-ci sont assez semblables à celles de leurs aînés (M. Dewilde est-il jour-  nalistes ou historiens ?, Maurice De Wilde ergote trop sur les détails, le «moralisme» de Maurice De Wilde, ...).