J. GREGOIRE, Analyse de l'émission télévisée de la RTBF «Léon Degrelle. Face et revers» à travers la presse (mars 1988), dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 20-21, Bruxelles, avril-septembre 1989, pp. 15-108.
Ce
complément au mémoire Maurice De Wilde et L’Ordre nouveau –
Journalisme et histoire est ma
contribution au prix de la Fondation Auschwitz 1987-1988. Après 10 ans de
mise au placard, la RTBF se décide enfin en mars 1988 de diffuser l'émission
enregistrée en 1978 par Jacques Cogniaux et Pierre Desaive. La diffusion de
la version française de L’Ordre nouveau et de La Collaboration
de Maurice De Wilde, a eu une influence salvatrice en banalisant certains
thèmes de notre histoire contemporaine. Voyez l'analyse du phénomène dans
ce travail ou dans quelques mois dans ma thèse. Si, depuis deux décennies,
le téléspectateur francophone est habitué aux émissions historiques
consacrées à la seconde guerre mondiale, en 1984, le choc de L’Ordre
nouveau a suscité intérêts et passions à la taille des ambitions du
réalisateur de l'émission. La diffusion de Léon Degrelle. Face et revers
est également, toute proportion de quantité et de cible gardée, un
événement dans l'année télévisuelle 1988 où elle enterre la regrettée
Télé 2. Au-delà de cette simple constatation, on doit se demander si
l'événement se situe dans l'émission proprement dite ou dans les réactions
à celle-ci. Le travail établi d'abord un cadre chronologique reprenant la
genèse de la réalisation et analyse le «produit médiatique» fourni par la
RTBF, sa motivation et celle du réalisateur. Le style, le montage et la
présentation, ainsi que la réalisation de l'interview et l'analyse des
arguments de Léon Degrelle par les débats sont également étudiés. Ces
chapitres ouvrent une série de question qui seront, avec d'autres, résolues
dans ma thèse : quelles relations doivent avoir l'histoire et la
télévision, quel est le rôle de l'enseignement de l'histoire dans une
affaire comme Léon Degrelle. Face et revers, quels sont les enseignements que
peut retirer un historien d'une émission de télévision, un événement
historique prend-il un autre relief en devenant médiatique ? Enfin,
l'importance de Léon Degrelle dans le mémoire de nos compatriotes a pu
focaliser craintes et curiosité sur l'émission : quelle est l'image de Léon
Degrelle dans le passé et le présent, quel est le contexte historique dont
il se sert et qu'il subit, quel est le contexte politique où il s'inscrit ?
Pour conclure quelques problèmes majeurs surgissent après la diffusion d'une
telle émission. Les premiers, précisément sur Léon Degrelle : pourquoi la
récurrence du personnage, pourquoi tant de succès alors que tous affirment
ses dangers ? - A
Jacques Cogniaux (†1989)
Attention,
le contenu de ces textes représente la situation au moment de la redaction.
Table
des matières
Introduction | >> |
|
Le Cadre chronologique | >> |
|
La première tentative de diffusion de l'émission | >> |
|
Les raisons du refus et les pressions | >> |
|
La seconde tentative de diffusion (1988) et la diffusion effective | >> | |
Le succès de Léon Degrelle. Face et revers après le succès de L’Ordre nouveau |
>> |
|
Le public cible : de nouveau les jeunes ou la découverte d'une nouvelle génération ? |
>> |
|
Le produit médiatique | >> |
|
Les motivations à la réalisation | >> | |
L'histoire |
>> |
|
Le média, l'apparence formelle de Léon Degrelle. Face et revers | >> | |
L'interview de Léon Degrelle - Jacques Cogniaux à l'épreuve de Maurice De Wilde |
>> |
|
L'analyse des arguments de Léon Degrelle : l'organisation des débats |
>> |
|
L'enthousiasme et les critiques | >> | |
L'importance de Léon Degrelle dans la mémoire des belges francophones (la survivance de l'image de Léon Degrelle dans la population et la corrélation de cette image avec ce qu'il représente dans le passé) | >> |
|
L'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent : Degrelle vivant fascine | >> |
|
Degrelle LE traître, LE collaborateur | >> | |
Un pont passé-présent : les élections de 1936 et le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers | >> | |
Degrelle et le temps | >> | |
D’une presse craintive à une presse didactique | >> | |
Degrelle se dissous dans le temps : un tribun de meeting et de papier mais pas de télévision | >> | |
Degrelle reconstitue son image, Degrelle reconstitue son passé |
>> |
|
Le contexte politique : du fantôme des années 30 au fantôme de Jean-Marie |
>> |
|
Conclusions | >> |
Si,
depuis deux décennies, le téléspectateur francophone est habitué aux
émissions historiques consacrées à la seconde guerre mondiale[1],
le choc de L’Ordre nouveau en 1984 suscite intérêts et passions à
la taille des ambitions de son réalisateur[2].
La diffusion de Léon Degrelle. Face et revers est, toute proportion de
quantité et de cible gardée[3],
un évènement dans l'année télévisuelle. Au-delà de cette simple
constatation, on doit se demander si l'évènement se situe dans
l'émission proprement dite ou dans les réactions à celle-ci.
Il
faut donc d'abord établir un cadre chronologique reprenant la genèse de la
réalisation et analyser le «Produit médiatique» fourni par la RTBF, sa
motivation et celle du réalisateur. Le style, le montage et la
présentation, ainsi que la réalisation de l'interview et l'analyse des
arguments de Léon Degrelle par les débats sont essentiels à la
compréhension de l'émission. On doit également étudier dans ce chapitre
quelles relations doivent avoir l'histoire et la télévision, quel est le
rôle de l'enseignement de l'histoire dans une affaire elle que Léon
Degrelle, Face et Revers ?
Enfin,
l'importance de Léon Degrelle dans le mémoire de nos compatriotes a pu
focaliser craintes et curiosité. D'abord, ce que l'on peut appeler les pré
requis : quelle est l'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent ?
Quel est le contexte historique dont il se sert et qu'il subit. Quel est le
contexte politique où il s'inscrit ? Quels sont les aspects positifs
que l'historien peut retirer immédiatement d'une émission comme Degrelle,
Face et Revers (documents, témoignages, enquêtes, qui suscitent curiosité
du public). Un évènement historique prend-t-il un autre relief en devenant
médiatique ?
Pour
conclure quelques problèmes majeurs surgissent après la diffusion d'une
telle émission. Les premiers, précisément sur Léon Degrelle : pourquoi
récurrence du personnage, pourquoi tant de succès alors que tous affirment
ses dangers, les réponses seront en partie déjà trouvées précédemment
dans l'importance de Léon Degrelle dans la mémoire de nos compatriotes.
2.1)
La première tentative de diffusion de l’émission
Comme
L’Ordre nouveau, la réalisation et la diffusion de l'émission Léon
Degrelle. Face et revers firent l'objet de nombreuses polémiques. Il
faut remonter à l'origine de l'entreprise pour comprendre comment elles
sont nées.
La
RTBF envisageait depuis longtemps de produire une émission sur la Belgique
durant l'occupation. Dans cette perspective, le réalisateur Jacques Cogniaux
avait enregistré l'interview par Pierre Desaive, de Léon Degrelle en Espagne[4].
Selon l'aveu de Pierre Desaive : «tout
a en fait commencé en 1975, lorsque Jacques Cogniaux [lui] a proposé de
travailler avec lui à la réalisation d'émissions historiques».
Après avoir rencontré «de
nombreux collaborateurs», les deux
réalisateurs ont estimé qu'il serait «aussi
intéressant de contacter Degrelle»[5].
Si dans l'interview accordée à La Wallonie, Pierre Desaive parle
« d’un ancien
légionnaire», Jacques Cogniaux,
dans son interview accordée à Télémoustique, est plus précis et
nomme celui-ci : «des mois de
négociation menées par l'intermédiaire de Jean Vermeire [...] Qui
prospère aujourd'hui dans l'import-export et qui monopolise la défense et
l'illustration du chef». Cet article
valu à Télémoustique une lettre vengeresse publiée trois semaines
plus tard : «de toute manière
[...] Sachez que je n'ai guère besoin de monopoliser la défense du chef, car
des articles comme le vôtre ne peuvent que lui valoir des sympathies».[6]
Jean Vermeire
[7]
accompagna l'équipe de la RTBF à Madrid[8]
en décembre 1977[9].
L'interview, par Jacques Cogniaux et Pierre Desaive qui menait les
entretiens, se déroulera pendant trois jours dans différents locaux, car,
selon Jacques Cogniaux «c'était
le temps après la mort de franco et le gouvernement était assez gêné
d'avoir un citoyen de cet acabit [...]. Craignant que Degrelle
n'attire trop l'attention sur lui, la police espagnole nous a obligé à
changer plusieurs fois de lieu de tournage»[10],
toujours selon lui «le
questionnaire transmis à notre interlocuteur avait d'ailleurs été
établi en accord avec notre conseiller historique José Gotovitch. Cinq
programmes ont été réalisés».[11]
Montées
sous la forme de «cinq
émissions d'une heure [...] avec chaque fois des interventions critiques d'un
ou plusieurs historiens ainsi que la diffusion de documents filmés»[12]
et malgré l'autorisation de principe de l'administrateur général de la
RTBF, Robert Wangermée, l'émission ne pu être diffusée.
En
1978, le Conseil d’administration de la RTBF «soucieux
de respecter certaines sensibilités, a préféré surseoir à la diffusion de
cette émission qui n'était pas accompagnée d'un cadre historique qui en
aurait relativisé l'impact».[13]
Cette justification n'est pas entièrement exacte, car si le premier argument
est probablement juste, l'émission était bien accompagnée d'un cadre
historique solide. Pierre Desaive, en 1988 est plus précis sur cet
évènement : «nous sommes
donc passés avec nos émissions devant le Conseil d’administration de la
RTBF, qui lui, a refusé la diffusion estimant que l'impact de Degrelle,
malgré les critiques [des historiens] était encore trop fort»[14]
selon lui: «l'interview de Degrelle
était contrebalancée par les interventions de deux historiens, M.
Dejonghe du centre d'études et de recherches historiques de la seconde guerre
mondiale et Francis Balace, professeur à l'Université de Liège et par de
nombreux documents d'époque»[15].
2.2)
Les raisons du refus et les pressions
Alors
pourquoi a-t-on décidé de ne pas diffuser l'émission ?
Selon
William Ugeux : «le problème
se posait, en effet, en simple termes de déontologie : convenait-il
d'accorder de longs quarts d'heure d'émissions à un personnage auquel tout
accès à la presse était judiciairement interdit»?[16]
Pierre Desaive est conscient du problème : «dans
notre série, son interview durait environ 2h30. Cela posait évidemment un
problème juridique car une disposition légale prise après la condamnation
à mort de Degrelle, interdit ses écrits en Belgique. Cela l'empêche-t-il de
s'exprimer au cours d'une interview ?»[17].
Mais la RTBF avait consulté des juristes qui avaient estimé que l'émission
pouvait passer à la télévision[18].
Toujours
selon William Ugeux, «les
pressions des milieux patriotiques avaient amené la RTBF a renoncé à son
projet»[19].
Deux associations au moins ont protesté à la RTBF en 1978, (ce que
confirment à posteriori deux lettres écrites 10 ans plus tard à l'occasion
de la diffusion de Léon Degrelle. Face et revers). D'abord, la
Fraternelle des amicales des camps de concentration et prisons nazis[20]
qui dans une lettre au ministre de l'Exécutif de la Communauté
française Philippe Moureaux estime que «ces
trois émissions ne se justifient pas plus en 1988 qu'en 1978»[21].
Ensuite, la Fondation Auschwitz qui dans une lettre de protestation à
l'administration générale de la RTBF, Robert Stéphane ne laisse aucun doute
sur les pressions exercées en 1978 : «nous
vous rappelons par ailleurs que nous avons réagi avec la même fermeté il y
a quelques années lorsqu'il fut question de diffuser ces interviews et qu'à
l'époque, nos démarches avaient heureusement aboutis»[22].
L'attitude de la Fondation face aux émissions successives sur Léon Degrelle
a été inégale. Si elle a réagi énergiquement en 1978 en obtenant
satisfaction à ses revendications et comme nous allons le voir en 1988, elle
fut, excepté pour un article de Yannis Thanassekos, plutôt indifférente
lors de la diffusion de L’Ordre nouveau en 1984, à tel point que
Jacques Cogniaux écrira : «je
m'étonne que la Fondation Auschwitz ait attendu que la RTBF annonce ses
programmes pour réagir, alors qu'elle ne s'était pas manifestée lorsque
Degrelle intervenait d'abondance dans les émissions de Maurice De Wilde, L’Ordre
nouveau, ni lors du passage à la BRT, ni lors de l'adaptation
française sur nos antennes»[23].
Mais quoi qu'il en soit, selon Pierre Desaive, «ces
pressions n'ont pas pu influencer le Conseil d’administration» car «cette
émission avait reçu l'aval des organisations de résistance».[24].
En effet, le jeudi 2 août 1978, la RTBF organise une séance de projection de
trois heures, en présence notamment de Luc Somerhausen[25]
et de Paul Lévy[26]
représentant le Mémorial national du fort de Breendonk. Immédiatement
après la vision Luc Somerhausen semble apprécier le travail de Jacques
Cogniaux et de Pierre Desaive, sauf un point : «faut-il
ou peut-on livrer à des centaines de milliers de téléspectateurs de tout
âge, notamment aux jeunes, et à longueur de semaines, les délires verbaux
de Degrelle ? Je n'ai pas cessé d'y réfléchir [...] Et n'ai pas trouvé de
réponse qui me satisfasse».[27]
Paul Lévy estime quand à lui que «consulté
à titre personnel il y a trois ou quatre ans par Jacques Cogniaux sur
l'opportunité d'une telle diffusion [il s'est] prononcé en sa faveur parce
que [...] L'image qu'en donne le film de Cogniaux condamne le triste héros
[...] » que «les
critiques qu'accompagnent les déclarations de Degrelle font justice de
ses affirmations»[28].
Si il y a eu pression efficace, celle-ci vient certainement de la Fondation
Auschwitz et pas ou peu d'autres associations.
Un
article de Pan[29]
consacré aux projets d'émissions de la RTBF sur La Collaboration et
plus particulièrement sur l'intention de Jacques Cogniaux de réaliser
l'interview de Léon Degrelle a pu embarrasser l'équipe et son Conseil
d’administration : «un
journaliste et un réalisateur de la RTB [...] ont conçu un ambitieux projet
: présenter à la télévision le dossier de la collaboration pendant
la deuxième guerre mondiale sous ses différents aspects [...]. Après avoir
obtenu le nihil obstat de monsieur wang, ils ont notamment pris contact avec
l'oberstrumführer Degrelle. Cela ne date pas d'hier. C'est en effet au mois
de juin dernier que Desaive et Gotovitch ont rencontré pour la première fois
celui dont Hitler aurait tant voulu être le père [...]. Prudent,
Degrelle s'est fait confirmer cette demande par écrit et a posé comme
condition préalable, qu'il n'y aurait pas d'interpolation dans la séquence
qui lui serait consacrée [...]. La lettre de confirmation a été
effectivement envoyée à Degrelle le 20 juin dernier [...] Pierre
Desaive et Jacques Cogniaux abordent le
problème sans préjugés. [...]. Ils ne se font guère d'illusions sur les
obstacles qu'ils rencontreront immanquablement sur leur route. Il ne manque
pas d'associations patriotiques pour les accuser a priori de faire l'apologie
de l'incivisme [...]. Ils s'en moquent : nos émissions disent-ils devraient
être prêtes en 1978. Si on les interdit, tant pis ! Nos films et bandes
magnétiques seront rangés dans les boîtes métalliques, bien à
l'abri ![30] »
Jacques Cogniaux nie une grande partie de cet article en affirmant : «en
résumé, une lettre personnelle à Léon Degrelle a été communiquée sans
notre consentement à Pan qui s'en est servi comme point de départ,comme un
écho extrapolé. Elle représente d'ailleurs la seule partie authentique de
cet écho. Son auteur aurait voulu rendre notre projet plus difficile encore
à réaliser, il n'aurait pas agit autrement ».[31]
Il ajoutera : «j'ai lu les
échos que Pan consacre à nos projets [...] Ils reposent apparemment
sur une lettre datée du 20 juin que nous avions fait transmettre à Léon
Degrelle [...]. Contrairement à ce qu'affirme Pan, nous n'avions [à
ce moment là] jamais rencontré Léon Degrelle. [...] Le reste de
l'article est oeuvre d'imagination».[32]
La
peur du pouvoir de persuasion d'un Léon Degrelle charismatique, a pu
entraîner la suppression des émissions, et cela bien que Jacques Cogniaux
assure que, dans le but de tester les réactions du public : «nous
les avons soumises aux étudiants en histoire de première et seconde licence
[...]. Ils n'ont pas été choqués. Comment auraient-ils pu l'être. Léon
Degrelle lui-même détruisait son personnage».[33].
En 1979, Jean Stengers avait demandé que ses étudiants de l'ULB assistent à
une projection des émissions. Depuis, l'expérience n'a pas été renouvelée
pour des étudiants.
Enfin,
l'aspect juridique de l'affaire a certainement influencé le Conseil d’administration.
D'abord le 26 mais 1977, après lecture de l'avis du service juridique de la
RTB, André Massinger[34]
transmet une lettre à Robert Wangermée où il conclut « que
du vivant de Léon Degrelle, la RTB ne pourrait pas diffuser une interview de
ce dernier sans tomber sous le coup d'une disposition légale [...] Il me
paraît nécessaire de confirmer les dispositions envisagées à ce propos :
nous enregistrons si possible les déclarations de l'intéressé mais nous
renonçons à leur diffusion du vivant de l'intéressé »[35].
Robert Wangermée va demander un avis supplémentaire à un avocat indépendant[36],
sur la «licité de la
diffusion par la RTB d'une interview de Léon Degrelle réalisée par des
journalistes de la RTB dans le cadre d'émissions à caractère historique
portant sur la collaboration en Belgique avant, durant et après la guerre
1940-1944». L'avocat conclura que «le
problème de la diffusion de l'interview de Degrelle me paraît justifier
d'avantage d'une appréciation journalistique »
car «sa diffusion est-elle
d'un intérêt essentiel et politique? Le public doit-il recevoir de telles
informations ?» et il explique dans
sa conclusion pourquoi l'interview de Degrelle a tant de succès dans le
public : «sans doute faut-il
s'étonner de l'impact que peuvent encore revêtir en 1977, les propos d'une
homme discrédité et qui apparaît comme un véritable fossile politique.
Sans doute, faut-il penser aussi que l'apparente efficacité du langage
de Léon Degrelle repose pour une large part sur le tabou qui en entoure la
diffusion [...] C'est la sacralisation en négatif du personnage qui donne la
force à ses dires»[37].
Néanmoins, après avoir décortiqué cet avis, le service juridique de
la RTB reste sur ses positions et conseille la prudence : «je
maintiens la substance des avis déjà donnés : l'article 123 du code
pénal ne nous permet pas de diffuser une interview de Degrelle, dans la
mesure où cette participation au programme avait un caractère politique.
L'on ne peut être que très prudent sur l'appréciation d'un tel caractère
politique. Il reste que le 123 sexies cessera d'avoir effet au décès de
Degrelle, ne subsisteront, à ce moment, que des problèmes d'opportunité»[38].
Malheureusement pour la RTBF, Léon Degrelle vit toujours en 1988, et c'est la
BRT qui a saisi l'occasion en 1982 avec L’Ordre nouveau.
Face
à la probable succession d'ennuis et «à
la demande de Robert Wangermée [...] une vision a eu lieu[39]
en présence du Conseil d’administration de la RTBF. Celui-ci a rendu
un avis nettement défavorable, qui revient à interdire la diffusion de
la série»[40].
Jacques Cogniaux en colère écrira même à Paul Lévy : «je
n'ai pas à commenter cette décision prise sur base d'un seul épisode, le
deuxième que vous avez vu. Mais je me permets de la trouver intolérante et
basée plus sur le sentiment que sur la raison. J'espère malgré tout que la
chose n'est pas irréversible, mais cela risque de prendre du temps, beaucoup
de temps». Son correspondant
répondra crûment : «il ne
s'agit pas d'intolérance, il s'agit d'un sentiment qu'on peut qualifier
scientifiquement de trouille»[41].
2.3)
La seconde tentative de diffusion et la diffusion effective
Les
choses en sont là en 1979, l'interview maudite[42]
est bloquée à la RTBF, rien ne change jusqu'en 1984 où la programmation de L’Ordre
nouveau, alors que la RTBF possédait une émission sur ce thème, a
certainement créé des tensions au sein de l'institution. Si Jacques Cogniaux
affirme «qu'à l'époque j'ai
râlé, mais maintenant c'est du passé. J'ai donc travaillé avec Maurice De
Wilde pour adapter ses émissions en français»,
Pierre Desaive est plus amer : «l'émission
a été mise aux oubliettes. Je m'étonne donc qu'aujourd'hui, on programme la
série Ordre nouveau réalisée par la BRT. Alors que la RTBF possède
sa propre émission sur le sujet. De toute façon, je ne comprends toujours
pas pourquoi on n'a pas programmé notre série».[43]
Il
est évident que la diffusion de L’Ordre nouveau en 1984 a permis de
faire évoluer les choses et qu'en 1988 «le
contexte est différent»[44].
La presse, selon toute vraisemblance sans être sollicitée par le
service spécialisé de la RTBF le perçut. A tel point que Télépro
sous la plume de Viviane Bourdon peut titrer Les trois émissions sortent
enfin sur Télé 2. Maurice De Wilde n'a-t-il pas, avec sa série La
Collaboration frayé le chemin[45].
C'est exactement ce qu'explique Le Vif dans sa page télé à la
même date : «la RTBF, en
réalité, ne se lance pas avec cette opération, véritablement dans une
première. N'avait-elle pas en effet, déjà diffusé en 1984 et 1986 une
partie de la série signée Maurice De Wilde L’Ordre nouveau et
La Collaboration de la BRT, série qui reprenait déjà des
interviews de Léon Degrelle?».[46]
La RTBF, le confirme au bénéfice d'une agence de presse dont le
communiqué sera repris par La Libre Belgique et La Wallonie :
«depuis cette époque [1978],
les choses ont changé et après la diffusion d'une autre interview de
Degrelle par la BRT dans une série d'émissions réalisées par Maurice De
Wilde, aucun obstacle ne se posait plus aujourd'hui à la diffusion de
l'interview.»[47]
La RTBF va même jusqu'à affirmer dans un communiqué de presse que «la
précédente intervention du leader rexiste dans la série L’Ordre
nouveau diffusée à la RTBF et à la BRT n'ont provoqué aucune réaction
négative»[48].
Etrange oubli, la RTBF pèche là par excès d'optimisme[49].
Le
nouveau contexte rend possible la nouvelle sortie du programme moyennant
l'accord de Robert Stéphane[50]
et son remaniement en trois parties[51]
à la place des cinq parties de l’émission originale. Pour Jacques Cogniaux
en effet, l'expérience de Maurice De Wilde fut utile : «l'adaptation
en français des émissions de Maurice De Wilde m'a permis de rectifier le
tir. Deux grands volets ont ainsi disparu de l'émission : la campagne de
Degrelle contre les scandales après son échec de 1937 sur lesquels il
s'étend avec beaucoup de complaisance et les hésitations, pas toujours très
honorables, des dirigeants belges pendant l'été 40, déjà développés par
Maurice De Wilde».[52]
C'est la diffusion de cette émission remaniée qui sera approuvée à
l'unanimité par le Comité permanent du Conseil d’administration de la RTBF[53].
2.4)
Le succès de Léon Degrelle. Face et revers, après le succès de L’Ordre
nouveau
Après
ce rappel, on peut se demande pourquoi Léon Degrelle. Face et revers
eut tant d'écoute et d'impact alors que l'émission n'était plus un
évènement du fait de L’Ordre nouveau. C'est à cette question que
le chapitre suivant essayera de répondre.
On
doit pondérer ces propos lorsque l'on parle de «grande écoute» à propos
de cette émission, il faut la comparer avec le seul élément comparable :
l'interview de Léon Degrelle par Maurice De Wilde dans la première
émission de sa série.
L’Ordre
nouveau |
Léon
Degrelle. Face et revers |
Moyenne |
||
Les
petits dictateurs |
26.2 |
L'avant-guerre
|
15.94 |
13.73 |
Vers
la collaboration |
13.55 |
|||
Hitlérien
toujours |
11.40 |
Il
est certain que si le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers
reste très honorable (15.94 % d'écoute réelle soit environ 541 000
téléspectateurs), il n'atteint pas les sommets de L’Ordre nouveau
(26.20 % d'écoute réelle[54]
soit environ 890 000 téléspectateurs). Mais il faut pondérer cette
constatation (une différence de 10 %). D'abord, contrairement à Léon
Degrelle. Face et revers, lorsque l'on donne une audience de 26.20 % pour
la première émission de Maurice De Wilde, on parle d'émission sans débat.
La partie «débat» quant à elle n'atteint «que» 20.40 % d'audience
réelle. C'est à dire qu'en fusionnant les deux chiffres, on obtient une
moyenne pour les premières émissions des deux séries :
L’Ordre
nouveau |
Léon
Degrelle. Face et revers |
||
Les
petits dictateurs |
23.3 |
L'avant-guerre
|
15.94 |
Néanmoins,
on voit que le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers reste
inférieur à celui de l'interview de Léon Degrelle dans L’Ordre nouveau.
L'effet de première semble ici avoir moins d'influence que pour l'émission
de Maurice De Wilde. Mais il peut avoir subsisté un reste de curiosité chez
le téléspectateur. C'est l’effet d'usure» qui le révèle : en trois
jours le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers s'est
effondré (15.94/13.50/11.40 %), perdant ainsi près d'un tiers de ses
téléspectateurs. L'émission arrive à un taux d'écoute semblable à la
moyenne de L’Ordre nouveau (12.7 %). L'homme a la pipe écrit dans Pourquoi
pas : «il a eu la tribune
tant désirée avec, en plus, le plus redoutable des tribunaux, celui des
historiens et au niveau international [...] A partir du deuxième épisode, il
était patent que Degrelle, septuagénaire frénétique, mentait et était
installé à jamais dans l'imposture. J'avoue que le premier épisode m'a fait
peur [...] Dès le second épisode, j'avoue que la faconde m'a lassé et que
les historiens poildecutaient pour le plaisir».[55]
On sent bien là une certaine lassitude et une baisse d'intérêt du public
pour une émission qui au début bénéficiait d'un relent de scandale. Par
contre la ventilation des taux d'écoute révèle une stabilité[56]
certaine dans les catégories d'age des téléspectateurs des deux
émissions.
Ages
|
L’Ordre
nouveau |
Léon
Degrelle. Face et revers |
15/17
ans |
2.93 |
3.39 |
18/24
ans |
2.92 |
4.82 |
25/34
ans |
5.38 |
3.85 |
35/44
ans |
5.97 |
11.28 |
45/54
ans |
11.57 |
11.97 |
55/64
ans |
19.67 |
22.43 |
65
ans et + |
23.26 |
25.40 |
Seul
le groupe d'age 35/44, la génération de l'immédiat après-guerre, semble
plus intéressée par Léon Degrelle. Face et revers que par L’Ordre
nouveau. Ce changement est très significatif car il permet de
circonscrire un groupe qui, en tant que tel, intéresse peu les élites
créatrices d'opinion. Celles-ci préfèrent axer leur action sur le groupe
d'age 15/34, car elles craignent l'influence pernicieuse de Léon Degrelle sur
les jeunes. Elles oublient la génération frustrée, essentiellement par
l'école, de l'histoire de la seconde guerre mondiale.[57]
Cette génération en pleine maturité ressent toujours un manque dû à la
méconnaissance du passé de leurs parents. Deux journalistes de Pan et
de Télémoustique vont l'exprimer : «à
l'heure où Léon Degrelle atterrissait en Espagne, j'étais loin d'avoir fait
la connaissance de la cigogne qui allait me déposer sur le sol belge. C'est
dire si de ce personnage pétulant, je n'ai jamais su grand
chose. D'autant que mes professeurs d'histoire d'une totale discrétion sur le
sujet et que les avis de mes aînés sont plutôt divergents»[58]
ou bien encore : «Léon
Degrelle connaît pas. J'ai eu la chance de naître en 1945, ce qui m'a valu
le black-out sur ce nom abhorré, dont le seul prononcé provoquait le silence
autour de la table de famille. A l'école, les profs n'avaient jamais le temps
d'arriver à l'étude de cette période, de telle sorte que le cours
d'histoire de Belgique se terminait en catastrophe, au propre comme au figuré
par la mort du roi Albert»[59].
2.5)
le public cible : de nouveau les jeunes ou la découverte d’une
nouvelle génération ?
En
dehors des générations concernées hors de notre propos, c'est bien les
35/44 ans qui affectionnent le plus les émissions sur Léon Degrelle, et
non la «génération-cible»[60]
de toutes les appréhensions (15/34). En effet, dans les écoles des
années 70/80, on n'hésite plus à enseigner l'immédiat après -guerre et
ses sujets délicats. Ce sont donc certainement les 35/44 qui peuvent dire:
«Degrelle connaît pas !»
Tous
vont pourtant se préoccuper, comme pour L’Ordre nouveau, des jeunes
en age scolaire; la presse comme les associations patriotiques. Au sein de ces
associations indignées, les unions d'anciens déportés sont majoritaires.
Les
associations d'anciens prisonniers de guerre non officiers sont simplement
représentées par la FNAPG, à l'exclusion des amicales spécifiques aux
différents stalags[61].
Mais le plus étonnant, pour l'ensemble des problèmes posés par Léon
Degrelle. Face et revers, c'est l'absence totale de réaction
d'associations d'officiers telles la CAOB[62],
la SROR ou d'associations léopoldistes telles la Ligue nationale des
vétérans du roi Léopold 3[63],
alors qu'elles constituaient le fer de lance de l'opposition à L’Ordre
nouveau. Il est vrai que ces dernières sont moins concernées par Léon
Degrelle. Face et revers qui ne mettent pas directement leurs membres en
cause.
La
Fraternelle des amicales des camps de concentration et prisons nazis, pour qui
: «la majorité de nos
concitoyens est constituée aujourd'hui d'hommes, de femmes, de jeunes gens
qui n'ont rien connu de la période d'avant-guerre» craint qu' «il soit
immoral de remettre en vedette un individu [...] Que sa vanité a conduit à
se vendre au fascisme et au nazisme»[64].
L’Union nationale des anciens prisonniers politiques s'associe à sa consoeur
[65].
Plus que le principe de l'émission, Madeleine Jacquemotte, membre de
l'Amicale Ravensbrück, dénonce la trop faible contestation de l'influence
négative de Léon Degrelle et le risque qu'elle peut entraîner chez les
jeunes : «je me rends bien
compte que si vous avez raison de vouloir protéger les jeunes générations
de l'influence pernicieuse d'un Léon Degrelle, il est certain que celle-ci
perçait dans la réalisation de Jacques Cogniaux, alors qu'elle était
contrée lors des émissions de De Wilde à la BRT »[66].
Si l'Union des anciens résistants juifs de Belgique/union des déportés
juifs de Belgique ne parlent pas explicitement des jeunes, elles craignent
l'influence de Léon Degrelle sur «des
esprits peu avertis»[67]
Mais
c'est la Fondation Auschwitz, servie par son expérience pédagogique dans
l'explication des origines du génocide (expositions itinérantes,
conférences dans les écoles) qui, tout en craignant le plus l'influence des
paroles du chef de rex, exprime le mieux ses craintes: «nous
ne considérons pas que les propos ignominieux du personnage institué en
interlocuteur, sont susceptibles d'aider à l'établissement de la vérité
historique. Les documents existants sur la période et sur le rôle passé et
présent de cet incivique sont amplement suffisants pour informer les
nouvelles générations de ces pages tragiques de notre histoire»[68].
Paul Halter répondait en fait à l'un des arguments principaux avancé par la
RTBF pour défendre la diffusion de Léon Degrelle. Face et revers : «la
RTBF a choisi, à travers cette série critique de donner la possibilité à
ceux qui n'ont pas vécu cette période, de mieux la comprendre»[69].
Contrairement
à sa réaction à L’Ordre nouveau, la FNAPG[70]
(association totalement différente de SROR[71]
par son recrutement, sa philosophie et ses actions ) n'a pas d'initiative
propre dans ce domaine et se contente de publier la lettre de la fraternelle
des amicales des camps de concentration et prisons nazis à Robert Stéphane[72].Après
le passage des émissions le Comité de contact des associations patriotiques,
organe de liaison de toutes ces associations, ne pourra que constater ce qu'il
estime être les dégâts : «ce
que nous avions craint et nous avait conduit à demander l'interdiction est
arrivé. Nombreux sont les téléspectateurs de moins de 40 ans qui sont
sortis plus troublés qu'informés sur la réalité des faits et du personnage»[73]
Si
ces craintes sont sans doutes vaine pour les moins de 34 ans elles sont
peut-être réelle en ce qui concerne les 35/44 ans. Le CCAPPA a lancé parmi
ses membres, une enquête sur l'influence qu'a pu avoir Léon Degrelle sur
les jeunes. A ce jour aucun résultat tangible ne semble avoir été
récolté.
Sur
les 23 articles qui font allusion aux jeunes, 15 sont réellement
exploitables. Ils peuvent se classer en quatre catégories : d'abord ceux qui
estiment que «de l'ex-grand
homme de rex [...] nombre de «jeunes ignorent aujourd'hui jusqu'au nom»[74],
ensuite ceux pour qui «il est
plus que temps que l'outre d'un Degrelle soit vidée de son contenu, si on ne
veut pas qu'elle se remplisse de tous les désarrois que connaît aujourd'hui
notre jeunesse»[75]
ou bien ceux pour qui justement le rôle de la RTBF a été de «neutraliser
le venin qui subsisterait pour les non initiés et, singulièrement, pour la
jeunesse, dans les assertions [...] De l'ex-volksführer»[76] ;
enfin, et ils sont les plus nombreux, avec la première catégorie, ceux
pour qui «ces diffusions
relèvent de la salubrité publique dans la mesure où les jeunes
générations [...] Se demanderont quelles fascinations il pouvait exercer à
l'époque de leurs grands-parents. En démontant le mythe, il deviendra
exemplaire»[77]
Il
est évident que la création de la RTBF n'est pas un produit médiatique
ordinaire. Son originalité tient à la spécificité de l'individu central de
l'émission. Car Degrelle est bien un personnage qui peut intéresser un
réalisateur de média - télévision[78]
comme le craint Paul-Henri Gendebien : «le
fait de montrer Léon Degrelle sous un jour attrayant sur nos écrans pourrait
être considéré comme une nouvelle manifestation de la recherche du
sensationnel voire de la complaisance morbide à laquelle sacrifie souvent
certains médias».[79]
Il précise sa pensée lors de la défense de sa proposition- résolution au
conseil de la communauté française en mettant l'accent sur le danger d'un
Degrelle héros central d'une émission de télévision : «ce
qu'une partie de l'opinion pourrait regretter, ce n'est pas tant le fait de
consacrer des émissions à Léon Degrelle, mais peut-être de les centrer sur
son personnage, de le faire apparaître sur les écrans, de lui permettre en
quelque sorte de se pavaner»[80].Mais
Léon Degrelle n'intéresse pas que les médias télévisuels comme semble le
prouver la conclusion d'un article de L’Avenir du Luxembourg
consacré au livre de Jean-Marie Frérotte[81]:
« l'évocation de Léon
Degrelle s'avère aussi être un sujet en or pour conférence. Jean-Marie
Frérotte n'arrête pas d'être sollicité aux quatre coins de La Wallonie»[82].
Au-delà
de cette constatation, pour comprendre le produit médiatique analysé, il
faut d'abord étudier les motivations, qui ont poussé le réalisateur à
s'intéresser à Degrelle.
3.1)
Les motivations à la réalisation
Comme
on l'a vu plus haut, certains comme Paul-Henri Gendebien ont pu craindre que
l'émission permette à Léon Degrelle de s'avantager, cette opinion est en
fait commune aux opposants à Léon Degrelle. Face et revers, tels que
le Comité de contact des associations patriotiques qui estime qu'«il
est immoral de remettre en vedette aujourd'hui un individu que sa vanité a
conduit à se vendre au fascisme et au nazisme»[83]
ou que la Fondation Auschwitz qui par l'intermédiaire de son président parle
d'«émissions dont Degrelle
est l'incontestable vedette»[84]
ou bien encore Claude Javeau qui dans un article virulent démontre ce que
sont pour lui les motivations fondamentales de la RTBF : « obscène
[...] qui l'était davantage de la Cicciolina ou du fourex venir avec
complaisance déverser ses tombereaux de rodomontades et d'insultes
mensongères»[85].
Or,
Jacques Cogniaux en 1977 déjà s'en défend : «nous
avions et nous avons toujours [le souci] d'éviter une «interview tribune»
comme le souhaitait le chef de rex»[86],
soutenu en cela, dix ans plus tard et sans concertation, par Philippe Moureaux
rassurant la CCAP qu’en « en
aucun cas, en effet, il ne serait admissible d'offrir une «tribune au sens
classique du terme» à des individus
condamnés par la justice de leur pays».[87]
En fait, il est certain que Jacques Cogniaux et la RTBF ne peuvent être
suspects de vouloir offrir une tribune, une occasion de se mettre en avant à
Léon Degrelle. Il faut chercher ailleurs les motivations qui les ont poussés
à réaliser Léon Degrelle. Face et revers.
Pour
M. Pierret (au nom des Associations patriotiques gembloutoises), la RTBF n'a
qu'un motivation : « elle
a diffusé l'émission pour avoir un scoop»
il ajoute : «c'est comme tous
les journalistes et je constate que ça ,
maintenant, dans toute la presse on ne s'inquiète plus de rien , on interroge
les coupables [...], la justice vient après»[88].
C'est aussi l'avis de Claude Javeau, plus opposé que jamais : «chacun
à les scoops qu'il mérite! ».
Ce que nie Jacques Cogniaux comme il l’avait déjà fait pour sa
précédente diatribe : «je
sais que la chose est facile [rencontrer Léon Degrelle] que c'est un fleuron
journalistique que l'on décroche aisément, mais nous voulions faire oeuvre
sérieuse et dans ce but poser aussi nos conditions»[89].
Odon Boucq est du même avis, tout en mettant en avant l'importance de
la «pause» de dix ans imposée à l'émission : «il
s'agit d'un produit décanté de la logomachie de ce personnage
repoussant. Degrelle aurait eu droit à cinq émissions en 78. Elles sont
ramenées à trois avec la distance qui écarte le risque de sensationnalisme
qui pouvait sans doute être encore couru il y a dix ans».
S'il met en doute la volonté scandaleuse de la RTBF en 1988, il n'est pas
certain que cette motivation était totalement
absente en 1977-78.[90].
Mais l'élément le plus original est la perception par la presse du
changement de contexte.[91]
Plus avant dans son article, Odon Boucq précisait déjà : « craignaient-ils[92]
alors le retour de vieux démons ou des réactions explosives ? Le
contexte était différent»[93],
tout comme Pan : «voilà
donc dix ans que la RTBF détient sous clé de dangereux explosifs [...].
Maintenant que près de 43 ans se sont écoulés, on a fini par dire que le
maniement de ces mortels engins devenait moins périlleux»[94].
On est bien loin du: «le
travail maison semble faire la part trop belle à l'impénitent
collabo»[95]
de Guido Van Damme dans Le Soir en 1984. Néanmoins, Le Vif
a encore quelques appréhensions et tempère l'optimisme de ses confrères :
«pas de doute possible, le
sujet est brûlant. Et les années passées, n'ont en rien calmé les
blessures»[96].
Alors,
pourquoi diffuser une émission qui, du fait de l'interview de Léon
Degrelle dans L’Ordre nouveau n'est plus, par la force des
choses, un scoop?
La
possession par le RTBF de matières premières inexploitées (l'interview de
Léon Degrelle) l'a peut être poussée «pour
des raisons d'opportunité» à
risquer un nouvel essai de réalisation et de diffusion. Seul Paul Halter dans
le Bulletin de la Fondation Auschwitz met en évidence cette motivation
potentielle : «mais qui est le
coupable, lui [Léon Degrelle] ou ces responsables de nos émissions qui
voulaient à tout prix avoir raison et rentabiliser une émission
scandaleuse refoulée comme tel en 1978»[97]
Pour
la RTBF, les motivations qui l'ont poussée à réaliser l'émission sont
claires «Léon Degrelle.
Face et revers est une
série d’histoires basées sur l'interview de Léon Degrelle [...]. Son
intention n'est en aucun cas de blesser les sensibilités d'une partie de
l'opinion, ni de créer quelque polémique que ce soit, mais d'apporter un
élément important à la connaissance des évènements douloureux qui ont
marqué les années 30 et 40»[98].
Et si l'essentiel de la presse accepte cette explication[99],
Paul Javeau ne croit pas en la volonté de la RTBF de faire oeuvre
historique : « l'alibi de
la RTBF est que les propos de Degrelle étaient soumis à une rigoureuse
critique d'historiens professionnels»[100].
Un mois auparavant le Journal des procès effleurait déjà le fond
mental à l'origine de l'émission et l'auteur résumait ce qu'on pouvait
appeler la face noire[101]
de la motivation de la RTBF : « la diffusion
à la RTBF, dix ans après, de l'interview de Léon Degrelle, n'a très
probablement pas été décidée pour des raisons d'ordre philosophiques ou
politiques, mais en dépit de ces raisons, on aura surtout été sensible au
taux d'écoute»[102]
et cela malgré les affirmations de la RTBF : «pour
que cet apport historique et critique»
semble important, elle veut, entre autre, «donner
la possibilité à ceux qui n'ont pas vécu cette période de mieux la
comprendre et de bien situer les dangers qu'elle fit courir à la démocratie»[103].
Paul
Halter au nom de la Fondation Auschwitz, au delà de toutes les autres
oppositions, somme tout modérée, refusera d'accorder à l’émission de
Jacques Cogniaux un caractère historique car pour lui, d'une part :
«la tribune qui lui fut
offerte est d'autant plus inadmissible qu'il ne s'agissait pas d'interview
critique mais d'un véritable monologue de sa part»
et d'autre part « les
interviews de Léon Degrelle furent dépourvues de toute valeur historique.
Non seulement elles n'ont pas permis une meilleure connaissance de la période
mais en plus elles permirent d'accréditer comme interlocuteur le personnage
et son idéologie. Les propos mensongers et ignominieux de Léon Degrelle
furent plus que nuisibles et ils n'ont pu que blesser les victimes du nazisme»[104].
Son raisonnement travaille donc à deux niveaux : l'interview proprement dite
et l'apport de l'émission à la connaissance de notre passé. Si les attaques
de Paul Halter semblent porter sur la valeur historique générale de
l'émission, c'est plutôt simplement la valeur des propos de Léon Degrelle
qui suscite sa colère : « nous
continuons à penser que l'histoire n'a pas besoin des propos et des inepties
de Léon Degrelle pour établir ses vérités ».[105]
Au
niveau du produit médiatique, pur, sans donner de blanc seing à la RTBF et
sans non plus l'accuser de tous les maux, le seul danger n'est-il pas de «ramener
l'exhibition de Degrelle à un amusant spectacle médiatique finalement aussi
dérisoire qu'un Face à la presse ou qu'un Ecran témoin ?»[106]
3.3)
Le média, l’apparence formelle de Léon Degrelle. Face et revers
C'est
ce que pensent Claude Javeau et dans une moindre mesure la Fondation
Auschwitz.[107]
Derrière cette constatation se profile une nouvelle question : l'apparence
formelle de l'émission n'engendre-t-elle pas un résultat opposé aux
intentions du réalisateur[108]?
Le montage de l'émission et la présentation de Léon Degrelle
correspondent-ils bien à l'intention première de la RTBF : diffuser un
produit «accompagné d'un
cadre historique qui en aurait relativisé l'impact»[109]
si l'on en croit le spot publicitaire : «si
ses propos [de Léon Degrelle] sont libres, ils sont passés au crible des
historiens belges. Après chaque émission Jacques Cogniaux animera un débat
réunissant des spécialistes de la deuxième guerre mondiale et de l'histoire
des mouvements fascistes»[110].
Le premier communiqué de presse de la RTBF reprend en des termes
différents les mêmes propos : «l'interview
permet à Degrelle de dire ce qu'il veut sans autre censure que la critique à
laquelle les historiens belges soumettent chacun de ses propos»[111].
Propos malheureux car, si la critique des historiens n'est pas mise en
cause, la liberté de parole d'un Léon Degrelle suscite vague et remous[112].
A tel point que la RTBF précisera sa pensée moins d'une semaine avant la
diffusion de Degrelle face et revers : «chaque
intervention de l'interviewé y est systématiquement encadrée de
critiques qu'apportent des historiens au-dessus de tout soupçons et venant de
toutes les universités francophones»[113].
Cette situation existait déjà en 1977-78, car s'expliquant à un
journaliste de La Meuse, sur l'échec de la première diffusion de
l'émission, Pierre Desaive affirmait en 1984 : «l'interview
de Degrelle était contrebalancée par des interventions de Albert De
Jonghe du CREHSGM Et Francis Balace, professeur à l'Université de Liège
[...]. Et, croyez-moi, Degrelle n'avait pas le beau rôle»[114].
Cette
systématisation entraîne une vision particulière de l'émission par la
presse: pour Le Vif, «ce
que nous verrons sur nos petits écrans, c'est en réalité, un montage subtil
d'extraits de ces interviews [de 1977] qui reprennent chronologiquement
les activités de Degrelle»[115].
Pour Pan, la vision de l'interview est encore plus atomisée «pour
la bonne compréhension des téléspectateurs non avertis, il est
indispensable de tronçonner son discours».
Preuve en est que ce montage dénature personnage et intentions : «son
saucissonnage ne m'a pas permis de retrouver ce «magnétisme» que l'on
m'avait tant conté».[116]
On
doit donc essayer de savoir pourquoi la forme de l'émission entraîne des
publications assez favorables à Léon Degrelle. Face et revers
comme La Cité à écrire «si
la forme de l'émission était ringarde, lourde, le fond était passionnant
pour ceux qui n'ont pas vécu cette époque et que désirent comprendre un peu
mieux le personnage».[117]
Une réponse peut être trouvée par la comparaison, courante dans la presse,
entre la démarche de Maurice De Wilde et celle de j. Cogniaux.
Pour
Combat[118],
«Degrelle était déjà apparu
dans l'excellente série de De wilde. Ce qu'on a eu le 17 mars est beaucoup
moins intéressant. Le journaliste réalisant l'interview est en position
d'absence : c'était cela la condition inacceptable. Il y a bien sûr le
commentaire de l'historien en contrepoint, c'était bon. Mais c'est comme s'il
contredisait sur les détails».[119]
J. De Brun et la CCAP[120]
trouvent même dans cette contradiction l'origine de son conflit avec la
RTBF : « ce qui nous a
inquiétés, c'est la manière dont les choses étaient présentées [...]
Jacques Cogniaux et son collègue [...] ont enregistré tout ce que Degrelle
a dit et c'est la grande différence avec l'émission de De Wilde
[...], c'est que de Wilde a aussi interviewé Degrelle, mais de Wilde est
intervenu dans cette interview et il a plusieurs fois mis Degrelle en position
difficile». Il explique même par
là, la différence d'attitude des associations patriotiques vis-à-vis
des deux émissions : «c'est
donc la grande différence, c'est la raison pour laquelle au moment des
émissions de De Wilde, les avis étaient très partagés dans nos
milieux»«et qu'il n'y a pas eu de réaction du comité de contact à
l'époque»[121].
3.4)
L'interview de Léon Degrelle : Jacques Cogniaux à l’épreuve de
Maurice De Wilde
Déjà
en 1984, la presse va apprécier la méthode d'interview et l'attitude de
Maurice De Wilde face à Léon Degrelle.[122]
Elle considère que Maurice De Wilde n'a pas fait une émission sur Degrelle,
mais qu'il a interrogé Degrelle sans lui laisser complaisamment développer
ses arguments et ses mensonges. Il l'a placé devant ses erreurs, ses trous
de mémoire et ses contrevérités.[123]
Ou qu'il a interviewé Degrelle sans complaisance n'hésitant pas à couper
l'interview « de mises
au point bien venues »[124].
Certains sont plus imagés et comme le chroniqueur Hervé[125]
dans Vers l’avenir qui comparent Maurice De Wilde à un commissaire :
« c'est une enquête
policière menée de main de maître par un commissaire appelé de wilde. Le
journaliste est redoutable et il doit être terrible de tomber entre ses
mains si on n'a pas la conscience tout à fait tranquille. Certaines
séquences seraient à revoir image par image, réplique par réplique. C'est
un passionnant jeu du chat et de la souris »[126].
Ou plus fort encore, il le compare sans rire à un torero : « le
journaliste de la BRT connaît admirablement son dossier et ne laisse passer
aucun écart de langage. Mais Degrelle lui non plus ne se laisse pas
facilement démonter entre eux c'est une espèce de lutte à mort, une
corrida, une corrida pareille à celles que Degrelle doit fréquenter dans sa
retraite espagnole »[127].
Dans le même ordre d'idée, Guido Van Damme écrira : « il
est vrai qu'il ne reste rien du leader de rex passé à la moulinette de
Maurice De Wilde : à chaque mensonge, le réalisateur lui fait rendre gorge»[128].
En
fait, Maurice De Wilde qui pendant la préparation de son émission a vu Léon
Degrelle. Face et revers estime qu'au niveau strictement formel «il
faut comprendre la RTBF, elle est là avec une interview dont ils savent
qu'ils ne peuvent pas la passer ainsi [...] A la vue de cette sorte
d'interview que j'appelle un monologue, le directeur s'est dit qu'il faudrait
demander à des spécialistes, Balace pour l'avant guerre et De Jonghe pour la
guerre.[...] Quand ils ont vu cela, ils avaient beaucoup de remarques à faire
[...] Et la direction a dit que quand il [Degrelle] dit quelque chose qui
cloche, du point de vue historique, il y aura l'intervention d'un de nos
spécialistes, ils ont enregistré les déclarations de Balace et de De
Jonghe, ils ont fait le montage». Il
continue en jugeant : «ce
choix de la RTBF, c'est artificiel du commencement jusqu'à la fin, parce
qu'il y a tellement à corriger que chaque fois qu'il ouvre la bouche; le
spécialiste doit intervenir»[129].
Pour Maurice De Wilde, ce qu'il faut faire pendant une interview de
Degrelle : «ce sont des
rectifications sur place et ça s'est fait avec moi»[130].
Et effectivement en 1984, la presse l'avait déjà loué pour son attitude
face au chef de rex. Pierre Desaive n'est pas d'accord avec cette
méthode : «nous aurions
du saucissonner l'interview de Léon Degrelle et en supprimer certains
passages. Et, cela, Jacques Cogniaux et moi-même ne pouvions l'accepter»[131].
M.
Pierret qui réagit plus épidermiquement à l'émission qu'un J. De Brun
pondéré et qu'un Maurice De Wilde professionnel, relève également le
paradoxe d'un tel montage : «mais
enfin, c'était amusant cette émission, amusant c'est un mauvais terme, mais
Degrelle prenait la parole et l'historien disait «mais c'est pas juste».
Mais enfin, pourquoi lui donner la parole pour dire quelque chose qui n'est
pas juste, autant dire tout de suite tout ce que Degrelle racontait n'était
pas juste»[132].
Jacques Cogniaux est conscient du problème, car s'il dut sans cesse corriger
les propos de Léon Degrelle, c'est qu'il l'avait «trop
laissé parler de sujets qui n'étaient pas les siens»[133].
Alors, les historiens qui devaient se charger de le critique et devaient
respecter des règles préétablies[134]
n'ont pu faire que démonter coup à coup chaque mensonge de Léon Degrelle
« sans nécessairement
montrer le personnage dans son entière réalité »
et ont peut-être involontairement contribué à édulcorer ses aspects les
plus noirs.
Mais,
c'est Télémoustique, un journal de télévision et non d'opinion, qui
va émettre le seul jugement moral et politique sur le montage de l'émission
: « les historiens commis
à la destruction de Degrelle ont donné un semblant de vérité à ses
paroles. Paradoxalement, à force de l'interrompre pour nous rappeler avec des
mines gourmandes que le beau Léon mentait comme un arracheur de dents, ces
représentants de l'establishment ont attiré l'attention sur le fond et non
pas sur la forme du discours degrellien »[135].
Cette dernière phrase est essentielle car elle s'avère être exacte, la
forme d'une émission peut amener à mettre en valeur fond et forme d'un
discours d'un orateur[136].
Il continue «en quelque sorte, ils ont institutionnalisé la pensée du
chef de rex».[137]
Pour
passer au crible des historiens belges[138]
les propos de Léon Degrelle, la RTBF a choisi deux voies assez semblables.
La première qui a suscité, comme nous l'avons vu nombres controverses
essentiellement sur la forme, tronçonne l'interview de Degrelle pour
permettre aux historiens de réaliser leur travail. La seconde, d'usage à la
RTBF consiste à organiser un débat pour introduire ce qui n'a pas été dit
et sur lequel il faut attirer l'attention.
3.5)
L'analyse des arguments de Léon Degrelle : l’organisation des
débats
L'adjonction
de débats systématiquement organisés à une émission historique n'est pas
une nouveauté. En 1984 déjà, après la protestation de personnalités et
d'associations patriotiques, la RTBF ordonnera dix-huit débats suivant la
diffusion sur ses chaînes de L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde.
En
1984, la tâche de la Commission des débats «se
limitait à l'organisation des débats [...], à choisir un certain nombre de
thèmes pour ces débats et de choisir aussi quelques participants»[139]
et plus précisément, selon le souhait de Robert Wangermée, le Comité
« aura pour tâche de
présenter les aspects historiques qui n'apparaîtraient pas suffisamment dans
ses programmes. Le choix des thèmes à aborder sera fonction de cette
nécessité de compléter l'information donnée par la série, tout en tenant
compte des sujets plus susceptibles que d'autres de retenir l'attention du
public»[140].
William Ugeux, ancien du Comité insistera sur le fait que «ce
débat ne devait pas porter sur toute l'émission, mais seulement répondre à
ses propos, l'un ou l'autre. Sur lesquels des compléments, des
éclaircissements ou une information neuve apparaîtrait nécessaire».[141]
En effet, les thèmes particuliers de discussion du premier débat
seront : La question de l'interview de Léon Degrelle - le but de
l'adaptation française et La raison du passage de Léon Degrelle.
Seul ce premier débat parlera de Léon Degrelle, élément parmi d'autres de
la collaboration belge. Or, pour Léon Degrelle. Face et revers, il est
l'élément central de l'émission et le rôle des débats et du comité de
préparation devra être différent.
En
1988, le rôle des débats est plus simple. Ils doivent «venir
éclairer les propos de Degrelle d'autres éléments critiques»[142],
ils doivent encore «permettre
de prendre un recul scientifique vis-à-vis des propos de Léon Degrelle»[143].
Le choix des intervenants fut le fait d'un petit comité composé d'historiens
chargé de la mise sur pied des débats : Jean Stengers, Francis Balace et
José Gotovitch. Leur fonction est avant tout, comme on l'a vu plus haut, de
faire oeuvre de critique historique et cela se reflète dans la
spécialisation des invités [144]
:
L’avant-guerre |
Membres |
Titres
(en 1987-1988) |
Jean
Stengers |
professeur
d'histoire à l'ULB |
|
Philippe
Burrin |
professeur
d'histoire (Université Genève), spécialisé des mouvements fascistes
français |
|
Rudy
Van Doorslaer[145] |
chercheur
au CREHSGM - coauteur à la BRT De la série sur la résistance Het
verzet. |
|
Eric
Defoort |
bibliothécaire
aux facultés universitaires Sint Aloysius |
|
Jean-Marie
Frérotte |
auteur
du dernier livre paru en Belgique sur Degrelle à l'époque |
|
Willy
Szafran |
professeur
de psychiatrie à la VUB., spécialiste de l'étude du
comportement des chefs fascistes |
vers
la collaboration |
Membres |
Titres
(en 1987-1988) |
Francis
Balace |
historien,
professeur à l'Université de Liège |
|
Martin
Conway[146] |
research
fellow corpus christi à oxford, auteur d'une thèse sur le rexisme de
la période de guerre |
|
Wim
Meyers[147] |
chercheur
au CREHSGM, spécialiste des mouvements de collaboration flamand |
|
Alain
Dantoing[148] |
chercheur
au CREHSGM, spécialiste de l'église pendant la guerre |
|
Micheline
Libon |
professeur
d'histoire à l'UCL |
|
Eddy
De Brun[149] |
spécialiste
de l'histoire de la légion wallonie |
Hitlérien
toujours |
Membres |
Titres
(en 1987-1988) |
Jean
Stengers |
professeur
d'histoire à l'ULB |
|
Francis
Balace |
historien,
professeur à l'Université de Liège |
|
Frédéric
Degrives |
témoin
«jeune» |
|
Jacques
de Thier [150] |
à
l'ambassade de Belgique à Madrid pendant les tentatives d'extradition
de Degrelle |
|
François
Perrin[151] |
professeur
honoraire à l'ULG |
|
Robert
Devleeshouwer |
historien
à l'ULB |
La
présence de ce dernier est presque certainement due à son opposition aux
deux programmes L’Ordre nouveau et Degrelle. Face et revers.
Déjà
en 1984 son argumentation rejoignant celle de Yannis Thanassekos tourne
autour de l'idée que L’Ordre nouveau est une tribune pour Léon
Degrelle, car son interview «entre
dans le champ des débats de caractère politique et non historique»
et que «même si les
interventions de Degrelle peuvent se retourner contre lui, il est indécent
et inadmissible de l'exhiber dans une émission alors qu'il assume son
passé sans restriction et reste engagé dans une action politique monstrueuse».
Le 11 mai 1982, il écrit une lettre à la BRT (publiée par Le Drapeau
rouge) où il demandait que l'interview de 30 minutes qu'il avait
accordée à Maurice De Wilde ne soit pas associée à celle de Léon Degrelle
: «j'ignore si l'interview
dont je vous parle doit figurer dans cet ensemble. S'il en est ainsi et si
vous maintenez votre projet d'y intégrer les élucubrations de Degrelle, je
vous prie et au besoin, je vous somme de me retirer de cette émission [...].
Je trouverais en effet insultant pour le passé et le présent de faire un
crédit ou un écho quelconque à un homme qui a figuré comme l'un des
porte-drapeau de la plus monstrueuse machine idéologique de l'histoire».
Il ajoute à l'adresse des historiens de la Commission de la BRT : «un
mot encore, veuillez me dispenser de prendre en considération l'avis
«d'experts». Historien moi-même j'aurais tout autant de titres à
l'expertise à faire valoir que ceux dont vous invoquer l'avis».
Les remous que Robert Devleeshouwer avaient provoqués en 1984, et ces
mots très durs, ont sans doute amené le Comité scientifique pour la
préparation des débats de L’Ordre nouveau, comme le Comité de mise
sur pieds des débats après Degrelle face et revers à l'inviter comme
intervenant à charge de Léon Degrelle.
Acceptant
de participer au débat final de L’Ordre nouveau, il rééditera son
expérience pour Léon Degrelle. Face et revers. Il s'explique sur son
revirement dans un débat radiodiffusé avec René Campé et Francis Balace,
le matin de la diffusion du premier épisode de Léon Degrelle. Face et
revers: « mon rôle
pourrait paraître paradoxal, j'ai participé à l'émission qui va se
dérouler ce soir [...] Et je l'ai fait parce qu'il y a quelques années
j'avais déjà marqué mon opposition à des émissions un peu du même genre
à la BRT [...] On était passé outre et autour de moi on m'avais dit que
j'avais été bien bête de ne pas exprimer mon opinion, donc ici, certain que
cette émission passerait, j'y ai participé »,
et de nouveau il rejoint en partie l'opinion de Yannis Thanassekos: «je
garde ma conviction que c'est une erreur profonde d'avoir fait cette
émission. Je ne discute absolument pas la rigueur de la critique [...] Mais
le problème est selon moi d'un autre ordre: Degrelle est toujours vivant et
Degrelle dans cette émission continue à avoir la prétention de servir le
pays c'est à dire qu'on se trouve dans un domaine qui n'est pas uniquement
l'histoire mais aussi le domaine de la politique»[152].
36)
L’enthousiasme et les critiques
Ces
plateaux d'historiens soulèvent l'enthousiasme inattendu d'Albert Hubert[153],
président de l'Amicale des chasseurs ardennais[154]
: «j'ai regardé cinq minutes
le premier jour et face aux braillardises et aux gesticulations clownesques
de l'odieux personnage, j'ai fermé mon poste. Mais, on m'a loué l'excellence
des commentaires, qui étaient fort objectifs, sévères très justement et
résultaient de l'étude approfondie de documents par des historiens
qualifiés. J'ai donc regardé par la suite et écouté les commentaires. On
peut même conclure que l'opération a été plutôt salutaire»[155].
Inattendu[156],
car il était, lors de la diffusion de L’Ordre nouveau, l'un des plus
virulents opposants à l'émission et à la RTBF. Il écrivait à l’époque
: «nous nous associons
pleinement aux protestations indignées qu'on soulevé les émissions de la
BRT Nieuwe ordre - Ordre nouveau. On se demande ce qu'on
cherché en réalité les promoteurs et réalisateurs : hissez sur le pavois
les inciviques et comble d'indécence permettre à l'histrion au traître
méprisable qu'est Léon Degrelle de faire une exhibition écoeurante».[157]
D’autres
vont critiquer la présence de cette pléthore d'historiens.
D’abord
le Comité de contact des associations patriotiques qui va reprocher à la
RTBF «de ne pas [avoir] songé
à permettre à ceux qui furent les témoins et les victimes de cette époque
d'apporter la contradiction aux déclarations mensongères et matamoresques de
cet individu»[158].
Pour eux «ce qu'il aurait
fallu, c'est que participent à ces débats des hommes et des femmes qui ont
vécu ces événements au quotidien dans leurs propres vies. Ils se seraient
peut-être exprimés d'une manière moins polie et moins sage, mais leur
accent aurait prouvé la sincérité du vécu et aurait mieux passé à
l'écran»[159]
La
Fondation Auschwitz fait également sienne cette critique et, déçue du
contenu des débats, déboutée de ses précédentes protestations, réclame
l'appui de Philippe Moureaux pour «organiser
le plus rapidement possible un nouveau débat télévisé sur l'ensemble de
ces questions afin de pouvoir donner à d'autres acteurs et témoins de ces
pages tragiques de notre histoire, la possibilité de s'exprimer et de
rétablir ainsi les impressions qu'ont laissé au public les émissions
Degrelle»[160].
En fait, si la RTBF a voulu élever le débat et faire oeuvre scientifique en
invitant essentiellement des historiens, gage de compétence et
de sérénité, elle avait au départ d'autres aspirations comme l'expose
Jacques Déjà à l'administrateur général Robert Stéphane : «à
titre d'information et pour prouver notre souci d'élargir le champ des avis,
les personnalités suivantes ont acceptés de participer aux débats qui ont
suivi les émissions : les historiens Robert Devleeshouwer (ULB), Adriaan
Léon (RUG), H. Balthazar (RUG), Georges Wangermée (ULB), Francis Brun (ULg),
Henri Bernard (ERM) au double titre d'historien et de résistant; les
résistants: William Ugeux, Norbert Hougardy (secrétaire national du front de
l'indépendance), Maurice Goldstein (président du comité international
d'Auschwitz) »[161].On
voit donc le souci premier de la RTBF, mais la disparition de Norbert Hougardy
et Henry Bernard a pu faire échouer ce projet. Quoi qu'il en soit, dans la
version finale des débats, on ne retrouve aucun de ces résistants, et
l'opposition sentimentale et virulente à Léon Degrelle est essentiellement
représentée par F. Degives et Robert Devleeshouwer, qui fut déjà
l'un des plus farouches opposant à son passage dans L’Ordre nouveau
et de nouveau dans Léon Degrelle. Face et revers.
Ensuite,
comme pour l'analyse de l'interview de Léon Degrelle, la Fondation Auschwitz
va élever les protestations aux débats à un niveau formel. Dans son
communiqué de presse, si elle «ne
met nullement en cause le caractère scientifique des remarques faites par les
historiens et spécialistes invités à débattre de la véracité des
«arguments» et des affirmations de Léon Degrelle»,
elle regrette surtout que «leurs
interventions académiques et dénuées de toutes convictions, n'ont pu
combattre et démystifier le discours politique - et pas historique - de Léon
Degrelle»[162].
Plus polémique mais aussi plus désabusé, à la suite des revers subis par
la Fondation, Paul Halter écrit dans l'éditorial du numéro de juillet 1988
du Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz : «le
mensonge a gagné, le ténor périmé, le tribun désuet l'a dit lui-même, la
télévision, les mass médias actuels l'auraient porté au pouvoir. Ce ne
sont pas les jeunes savants érudits, technocrates lettrés mais ennuyeux qui
auront réussi à équilibrer cette émission dont Degrelle est
l'incontestable vedette : il crève littéralement l'écran, mais comment
exiger de ces interlocuteurs qui n'ont pas vécu cette époque d'en parler
avec la conviction et la passion qui font passer les messages»[163].
Claude
Javeau est encore plus virulent que d'habitude quand, isolant un incident, il
prétend : «il valait mieux en
effet en bon coupeur de cheveux positiviste, discuter de la date exacte de
documents ou de la longueur d'entrevues en heures, minutes et secondes»[164]
mais ceci est plus de la diatribe que de la critique car comment prouver sans
documents, comment faire de l'histoire scientifique seulement avec de la
passion et des sentiments[165].
C'est de manière plus pratique, et au niveau du simple téléspectateur,
l'opinion de Léon Wilmotte[166]
au nom de la FNAPG[167]
: «Pourquoi pas
a lui aussi sacrifié à la mode, mais disons objectivement qu'il démolit les
propos de Léon Degrelle, avec un résultat autrement positif que les
historiens participants aux débats de la RTBF et qui planent tellement haut
dans leur atmosphère éthérée que le téléspectateur moyen ne s'y retrouve
plus»[168].
Enfin, Claude Javeau élève de nouveau la critique au niveau éthique : «opposer
aux discours éhontés de Degrelle, les patientes arguties des historiographes
c'est honorer le premier et disqualifier plus ou moins les seconds. Il aurait
fallu à l'invective, répondre à l'invective»[169].
Heureusement
pour le moral des participants aux débats, excepté les quelques articles
cités plus haut, les rares analyses des débats publiées dans la presse sont
élogieuses [170].
Pour Télépro, «les
historiens sont venu remettre les choses à leurs justes places et lui river
son clou»[171]
et pour Le Soir, l'apport des débats quant à la connaissance du
personnage de Léon Degrelle, fut que «la
piste la plus intéressante ouverte par les intervenant [...] nous parut être
celle qui conduit à un ex-chef de rex de plus en plus fossilisé dans les
attitudes et une mentalité anachronique devenue largement inoffensive par
leur éloignement de la réalité actuelle»[172].
Mais
derrière toutes ces craintes se profile une
question. Quelle est l'importance de Léon Degrelle dans la mémoire de nos
compatriotes seul terreau à sa possible influence
?
4)
L'importance de Léon Degrelle dans la mémoire des belges francophones
Au-delà
de la forme, Léon Degrelle. Face et revers suscite comme nous l'avons
vu nombre de réactions dans le public. Mais il faut s'interroger sur le
principal problème sous-jacent : où se situe l'évènement, dans les
réactions à l'émission ou dans l'émission proprement dite ? Y a-t-il
corrélation entre motivation à la réalisation et intérêt des
téléspectateurs pour l'émission ? Posé autrement, le problème se résume
à une seule question : pourquoi Degrelle, élément central de la série, est
d'une si grande motivation à la réalisation et à l'écoute ?
Si
pour la RTBF nous avons répondu à cette question dans la première partie de
ce travail, nous allons essayer d'y répondre pour le public.[173]
Ici, nous devons d'abord étudier qu'elle est la corrélation imaginaire,
réelle, continuelle, entre l'image de Degrelle dans le public et ce qu'il
représente dans le passé et le présent. Le chapitre L'image de Léon
Degrelle dans le passé et le présent est essentiel, tous comme ce qui le
constitue : Le contexte historique et politique dans lequel il
s'inscrit en 1988.
4.1)
L'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent : Degrelle
vivant fascine
En
1968 déjà, Jean-Michel Etienne, en conclusion à l'une des premières
études scientifiques complète sur le rexisme avant-guerre écrivait :
«il n'est pas facile de faire
admettre aujourd'hui, un jugement équitable sur le mouvement rexiste
écrivait Maurice Vaussard en 1956[174],
cette constatation reste encore fondamentalement vraie. Les principaux
protagonistes de l'aventure rexiste (qui pour les rexistes est plutôt une
épopée qu'une aventure) sont encore vivants. Le simple fait que Degrelle
puisse éventuellement un jour, rentrer en Belgique suffit à donner au débat
sur le rexisme une résonance polémique et affective que d'autres
mouvements de la même époque et du même style ne trouvent plus simplement
parce que leurs chefs sont morts et oubliés»[175]
Le
fait que Léon Degrelle soit vivant peut en effet passionner un débat sur
son rôle Pendant la seconde guerre, toutes proportions gardées, comme celui
qui eut lieu en France dans les années 80-90 autour de la question des
« collaborations institutionnelles ». La vie peu discrète de
Léon Degrelle en Espagne et son éventuel pouvoir sur le public, déclenche
des réactions étonnamment anachroniques de certains journaux telle La
Libre Belgique qui sous le titre Au non de l'ordre public écrit :
«si Léon Degrelle alias José
de Ramirez Reina, alias Juan Sanchez revient parfois en Belgique comme le
rapporte la rumeur, il le fait à l'encontre de la loi»[176].
Cet article exprime l'un des fantasme qui assaillent couramment bon nombre de
belges, à tel point que Jean-Marie Frérotte écrit dans le dernier chapitre
de son livre consacré à la vie de Léon Degrelle après 1945 : «au
fronton du portique d'entrée de la carlina, la grande mosaïque, le «leo
belgicus» [...] nostalgie du pays ? Un peu [...] Que faut-il penser des
multiples occasions où - juré sur l'honneur ! - on vit Degrelle en
Belgique depuis 1945 ? Tout d'abord, chaque fois qu'on cru le voir à
Bruxelles, Anvers ou ailleurs, on le voyait en même temps à Séville, Madrid
ou Malaga, avec une certitude plus solide. D'autre part en dépit de ses
envies possibles ou certaines, il faut savoir que l'hospitalité comprenait
notamment comme condition que, s'il sortait Espagne, il ne fallait pas compter
vouloir y rentrer»[177].
Si Degrelle «se croyait
d'ailleurs visiblement encore un destin politique belge»[178],
pour Maurice De Wilde «il n'a
aucun intérêt à rentrer en Belgique, il est bien renseigné sur ce qui se
passe ici» [179]
En
plus de l'éventuel retour de Léon Degrelle, Raymond Arets, tout en ayant des
mots très durs envers les opposants à l'émission de Jacques Cogniaux,
estime que 43 ans après son départ du pays, Léon Degrelle relève des «fantasmes
politiques d'une nation». De plus,
il pense que «Degrelle
aujourd'hui est simplement devenu une attraction»
et que justement c'est l'opposition à l'analyse des arguments de Léon
Degrelle par la télévision qui lui rend la force politique qu'il croit avoir
conservé : «protester parce
que la RTBF rend la parole à celui qui l'a si souvent remangée, c'est
admettre implicitement qu'il a encore un rôle à jouer et qu'on craint encore
son influence»[180].
Pour Raymond Arets, le plus dangereux c'est «la
légende qu'il s'est inventée»[181]
et que l'éducation démocratique du citoyen[182]
peut permettre à celui-ci d'assumer son passé. C'est également
l'opinion de William Ugeux, déjà impliqué dans l'analyse de L’Ordre
nouveau de Maurice De Wilde[183],
qui ajoute que le meilleur soutien au pouvoir persuasif d'un Léon Degrelle
est la clandestinité de la diffusion de ses propos : «chaque
fois que l'ancien chef rexiste apparaît à l'écran, il se dessert [...],
alors tant mieux s'il passe le plus souvent possible à l'écran. Ainsi loin
de «banaliser» le rexisme, [...] Des émissions sur le sujet forgeraient
davantage le regard critique. Vers les années 60, du temps où Degrelle
était clandestin, y compris dans les médias, [...] Certains peut-être
auraient pu être favorablement impressionnés. Mais maintenant qu'on le voit
et qu'on l'entend ce risque ne me paraît plus réel»[184].
Déjà en 1984, le problème était présent lors de la première diffusion
sur la RTBF d'une interview de Léon Degrelle dans L’Ordre nouveau de
Maurice De Wilde.
Hors
du cadre faussé et restrictif des journaux, il est d'autant plus difficile de
savoir ce qui chez Degrelle intéresse le public, que sur les 20 lettres
parlant de Degrelle retrouvées à la BRT et au CREHSGM[185],
14 émanent de rexistes ou de sympathisant.
D'abord
certaines personnes envoient à l'équipe des témoignages sur l'enfance de
Degrelle ou la vie à Bouillon pendant la guerre[186],
mais les questions posées dans les lettres et au débat final sont
révélatrices de l'intérêt du public : « est-ce
que Degrelle est facilement approchable en Espagne ?»[187]-
«quels sont ses moyens de
subsistance ? - est-ce que Degrelle a du sang sur les mains?»[188]
- «la Belgique a t'elle
essayé de le faire extrader?». Une
téléspectatrice qui téléphone à la RTBF précisera par une question
accusation qui reflète comment est perçu la «légende Degrelle» dans le
public : « Degrelle a
voulu plusieurs fois se présenter pour comparaître à la justice belge, qui
l'en a empêché? - si officiellement il a quitté la scène politique, quelle
rôle a t’il pu jouer en sous-main ?».
Enfin, une lettre anonyme qui est plus une accusation qu'une question :
« le parti catholique à
t'il expulsé Léon Degrelle pour cause de déviation doctrinale ou pour cause
de mauvaise conduite»[189].
Bref,
le public est surtout intéressé par le personnage qui semble le fasciner
(comment vit-il aujourd'hui?), tandis que l'histoire de Léon Degrelle et du
rexisme est pour lui moins importante.
4.2)
Degrelle Le traître, LE collaborateur
En
1968, comme on l'a vu plus haut, Jean-Marie Etienne, perçoit déjà que
la personnalité même de Degrelle, son action avant-guerre, mais surtout
pendant la guerre, a marqué profondément l'esprit de nos compatriotes.
C'est exactement le sentiment de Jean-Marie Frérotte, vingt ans plus
tard dans la conclusion de son ouvrage [le dernier à l'époque de la
diffusion de Léon Degrelle -face et revers] : «la
pire de ses fautes ne fut-elle pas en effet celle que des milliers de gens,
des centaines de familles ne pourront oublier : avoir dans une période de
troubles et de fureur, de deuil et de malheur, déboussolé toute une jeunesse
conditionnée pour se lancer dans une cause qui n'était pas la sienne où
l'on trouvait l'ambiguïté et la confusion sur le chemin de la mort [...], il
ne fallait pas, il ne fallait jamais que Degrelle dise et répète comme
il le fit récemment : Hitler, el genio del ciglo, Hitler, le génie du
siècle» et surtout «c'est
en se cramponnant à la foi consciemment et aveuglément à cette idée
mortelle que Léon Degrelle comblé de possibilités et de moyens, mais
fanatique de lui-même avant toute chose que ce diable d'homme qui écrivit
une page de notre histoire, devint, fut et reste encore l'homme du diable».
En
effet, pour une grande part du public, Degrelle est le traître,
Degrelle est une sorte de représentant du mal dont la vie après-guerre
fascine.[190]
En
1982 déjà, la FNAPG exprimait comment Degrelle est toujours considéré par
beaucoup de belges ayant vécu la seconde guerre : «Degrelle,
exempté de service militaire belge, fils spirituel d'Hitler, recruteur pour
la waffen-SS, ami d'Himmler, tueur par des bandes de gangsters, opérant à
Courcelles, Bruxelles, bande, et ailleurs, sous le couvert de l'uniforme de
la police rexiste, apparaissant à la télévision, ... C'est une injure à
ceux qui ont défendu la liberté. Car il ne regrette rien. Et c'est le seul
élément positif de cette émission»[191].
En mettant l'accent sur les tueries de rex[192],
cet article montre que Degrelle est bien regardé comme le chef de ceux que
les Wallons ont appelé «les noirs»[193],
ces noirs qui furent honnis par tous à la fin de la guerre.
M.
Pierret[194]
au cours de l'interview sur les motivations qui l'on poussé à organiser une
cérémonie de réparation à Gembloux[195]
exprime ce même point de vue «pour
moi, Degrelle, c'est ça»[196]
et il me montre une série de photos du massacre de courcelles. Il est proche
de l'opinion de J. De Brun, du CCAP, pour qui l'émission consacrée à Léon
Degrelle «constitue une
atteinte à l'honneur due à la mémoire de milliers de belges, de toutes
conditions sociales et de toutes convictions philosophiques, fusillés,
exécutés à la hache, pendus, gazés, brûlés dans les fours crématoires
et disparus pendant la guerre»[197].
Ici, on est donc, vis-à-vis de Degrelle au niveau des sentiments plus qu'au
niveau de la raison.
La
presse elle-même, ici un certain reflet de l'opinion, émet des jugements
sévères sur Léon Degrelle. Près d'un quart des articles de fond[198]
spécifiquement consacrés à Léon Degrelle. Face et revers rejoignent
les hypothèses et interprétations de Martin Conway dans sa conclusion au Rexisme
de 1940 à 1944 : «l'histoire
de rex se terminait sur un échec total. Il ne pouvait en être autrement. A
la fin de l'occupation, les rexistes n'étaient plus qu'une petite minorité
coupés de la vie de la grande majorité des belges. Ces «embochés» ne
faisaient plus partie de la communauté belge et l'épuration qui suivit la
libération doit être considérée pour une part comme le rejet de ces
éléments devenus étrangers à la communauté nationale»[199].
Leur
chef lui-même cristallise toutes les oppositions. Comme si le fait de ne voir
en Degrelle que l'unique collaborateur exorcise toute la collaboration : «Degrelle
a toujours été dans notre inconscient l'anti-thèse, le repoussoir,
l'accident à occulter d'une collaboration militante avec les nazis. Comme si
nous n'étions pas capables de faire face à une horreur à laquelle un
certain nombre de nos compatriotes ont participé»[200].
Cette vision intelligente montre bien le bicéphalisme de l'image de la
collaboration parmi les témoins de ce temps.
En
effet, un premier groupe d'articles stigmatise Degrelle en tant que traître,
sans plus d'argumentation : «la
FNAPG s'oppose à l'apparition du condamné à mort par contumace, Degrelle,
l'exempté du service militaire devenu le fils spirituel d'Hitler et général
des SS»[201]
ou encore «la télévision
belge d'expression française, ayant une conception très personnelle du
civisme en 88, consacre des émissions à un traître belge toujours en vie»[202].
Mais certains, sans développer plus la trahison de Léon Degrelle mettent
l'accent, à la fois sur le risque d'une «banalisation
de la collaboration et de la trahison»[203]
ou sur la persistance des plaies ouvertes par le rexisme et ses égarements :
«l'affaire est délicate, à
prendre avec des pincettes. Elle entrera inévitablement dans le coeur et les
consciences de nos concitoyens. Passions, déchirements, douleurs. Et
relancera sans doute les cendres d'un feu difficilement éteint [...] C'est
qu'il est toujours difficile pour un pays de panser ses plaies, même près de
cinquante ans plus tard»[204].
Un second groupe d'articles, plus détaillés, explique pourquoi «c'est
un belge francophone qui incarne le collaborateur type et qui est aussi le
plus connu à l'étranger»[205].
Les auteurs perçoivent à la fois l'évolution du rexisme vers une
fascisation et une collaboration de plus en plus totale[206]
et la bipolarisation des actions de Degrelle et du rexisme au sein de cette
collaboration. C'est Raymond Arets qui de nouveau va le mieux l'expliquer : «les
hommes de Degrelle, pendant toute l'occupation ont aidé les nazis à semer la
terreur. C'était bien pire que la trahison ou l'intelligence avec l'ennemi.
Tandis que le fou rex combattait les hordes soviétiques sur le front de
l'est, ses sbires qui n'avaient pas le courage d'exposer leur vie aussi loin,
faisaient régner l'ordre chez nous. Il y a des plaies qui ne se referment
jamais»[207].
Pour
la première partie du développement, et comme l'avait fait William Ugeux
trois ans plus tôt dans son analyse critique de l'émission de Maurice De
Wilde, Pol Vandromme explique la dérive du parti rexiste[208]
: «il faut se laisser
manipuler par une sorte de totalitarisme de gauche pour considérer que tout
ce qui est de droite était en 1940 suspect de devenir nazi ou fasciste. Pour
prendre un exemple très précis, les 270.000 belges qui dans l'avant-guerre
ont voté pour les listes rexistes étaient à 99,9 % d'excellents citoyens
dont le comportement sous l'occupation fut impeccable. Pour Maurice De Wilde,
il est difficile d'admettre qu'il y eût deux sortes de rexismes. Celui de
l'immédiat après guerre, refuge des mécontentements et des écoeurements
devant un certain nombre de pourritures politiques dont Degrelle s'était fait
le dénonciateur, et celui des collaborateurs et des assassins qui finira
par le massacre de Charleroi»[209]
La
collaboration militaire de Degrelle l'a certainement isolé de la nation.
C'est l'avis de Jacques Cogniaux dans une interview accordée à Télémoustique
: «une fois qu'il porte
l'uniforme, c'est clair, il est un traître, rejeté par l'opinion surtout
wallonne»[210].
Jean Daloze, en tant que témoin[211]
le confirme dans un excellent article de La Libre Belgique : «sous
l'occupation de la Belgique, les rexistes militants étaient coupés du peuple
de chez nous. Nous nous souvenons de l'accueil que Binche réserva à un
soldat de la légion Wallonie venu parader dans une voiture découverte en
compagnie d'un officier allemand. Nos concitoyens dans la rue «musèrent»,
bouche fermée, en une puissante musique réprobatrice. Quand ensuite il voulu
pénétrer dans la maison d'un commerçant, [...]; il lui interdit de franchir
la porte, mais non à l'Allemand»[212].
Mais
c'est surtout le Degrelle «chef
de bande laissant ses sbires assassiner leurs compatriotes»[213]
qui à le plus choqué les belges occupés et qui reste encore dans les
mémoires. La Dernière heure se demande si «quarante
ans après la terreur des chemises noires sur La Wallonie et Bruxelles, le
pantin [...] Aurait-il droit au pardon voir à l'amnistie»?
Et y répond en donnant la parole à des témoins[214].
Pour marcel (la septantaine), la réaction ne se fait pas attendre : «je
l'ai bien connu quand il était soi-disant un grand monsieur. Je vivais à
Schærbeek qui était l'un des berceaux de la communauté juive et donc le
terrain d'élection des chemises noires rexistes. Deux membres de ma famille
ont été appréhendés. Je n'ai qu'une chose à dire : qu'il crève, même
aujourd'hui !»[215].
L’article de Léon Wilmotte dans Le Prisonnier de guerre procède du
même raisonnement : «nulle part dans ces émissions, on a parlé des scènes
de sauvagerie, de pillage et de tueries, telles que celles de Charleroi,
Bruxelles, Courcelles. Assassiné sur le bas côté de la route, mme
Germaine Dewandre présidente de la croix rouge, le docteur Huberlant, Jules
heureux et d'autres et la troupe de Matthys, chef de rex a.i., boute le feu au
château Dewandre, parce qu'on le voit de loin de la route. A Courcelles, ce
sera l'abbé Bougard, et d'autres personnes. Pourquoi la RTBF et nos
«historiens» omettent-ils [...] Ces massacres? Il suffirait qu'ils relisent
les témoignages au procès des tueurs qui s'est déroulé à Charleroi, avec
entre autre, comme peine, dix-huit condamnations à mort»[216].
Comme
le grand public en 1984, et au-delà des accusations passionnelles, la presse,
en 1988, pose nettement la question : «Degrelle
a-t-il du sang sur les mains ?». La
question n'est pas innocente surtout si on analyse les propos des «témoins
jeunes» à qui La Dernière heure donne la parole[217].
D'avis mesurés et sans équivoque («bien
sûr je n'ai pas connu la guerre, mais l'histoire m'intéresse. Il faut
retrouver les criminels de guerre, et les juger. J'ai suivi le procès de
Klaus barbie. A quand celui de Léon Degrelle ?»),
on peut passer chez les jeunes à une perception plus hasardeuse du problème
: «Hugo Claus parle beaucoup
des collaborateurs dans son dernier livre Le Chagrin des Belges.
En tant que collaborateur Degrelle ne mérite pas de châtiment. Mais s'il a
commis des crimes, il est grand temps qu'on le juge».
On
met là le doigt sur l'un des plus grands dangers du rexisme d'après-guerre :
«les jeunes téléspectateurs
de la RTBF ont assisté, c'est vrai, au démontage d'un mythe. Mais
candidement, sans y penser, on les a floués. Reconnaître le courage du
fantassin Degrelle n'est que trahison de la vérité si on sépare ce
fantassin du tueur de dinant. Les SS de Dachau, Mauthausen, et autres lieux
avaient aussi fait preuve, avant de venir tout à l'aise massacrer leurs
victimes, de leur qualité de soldat»[218].
Or, c'est exactement la vision du rexisme qu'ont bon nombre de nos
compatriotes qui ne retiennent de la seconde guerre que l'aventure militaire.
Ils admirent Degrelle et la légion au combat en gommant «l'aspect noir» du
rexisme : l'annihilation de toute liberté et l'élimination physique des
opposants.
Pour
d'autres, par contre, il ne fait pas de doute que «Degrelle
est un criminel parce qu'il a du sang sur les mains et beaucoup»,
et qu'«on ne donne pas une
tribune pareille [la télévision] à un assassin, surtout quand il persiste
à préconiser de nouveaux assassinats en se disant «plus que jamais
hitlérien» »[219]
ou encore, «s'il n'avait
autant de sang sur les mains, Degrelle ne serait sans doute plus aujourd'hui
qu'un vieux pantin pitoyable». Pan,
toujours bien informé quant à l'histoire du rexisme en Belgique, dans une
critique mi-figue, mi-raisin des débats met les choses au point : «c'est
le docteur Dejonghe qui dépouillant des tonnes d'archives allemandes [...]
a trouvé la preuve que Degrelle avait exigé l'exécution de cent otages
innocents après l'assassinat de son frère. Le général SS, Jungclaus lui
en a accordé trois.[220]
En octobre 1984, Albert Dejonghe a en effet publié un important ex-cursus : Degrelle
et les évènements de bouillon en juillet 1944, il y cite la lettre de
Léon Degrelle à Himmler où il demande «1 : arrestation de tout parent
de personnes dirigeantes qui se réfugièrent en son temps à Londres et dont
quelques unes excitent aux actes de terreur par la radio et par la presse
[...] 2 : exécution de cent otages, parmi lesquels vingt-cinq
environ de la région de Bouillon, septante-cinq notables appartenant à la
classe des anglophiles dans le pays. Les exécutions d'otages ne sont
toutefois efficaces que lorsqu'elles ont lieu simultanément»[221].
De
plus, lors du débat final après les émissions de Maurice De Wilde L’Ordre
nouveau en 1984, Jean Stengers conclut : «je
crois que l'on peut reprendre l'expression de M. Perrin : dans le premier cas,
[simple réclamation d'arrestations d'otages], Degrelle faisait courir un
très grand risque à ceux qui le faisaient arrêter et dans le second cas
[expliqué en détail par André Dejonghe], il demande l'exécution de
plusieurs dizaines d'otages».
Degrelle a bien du sang sur les mains.
Mais,
plus loin qu'un Degrelle, chef des «tueurs
de 1944», seul La Libre Belgique
va, par l'intermédiaire d'un déporté, élever le débat au niveau
théorique : «le rexisme,
intégré à l'hitlérisme fut incorporé au crime monumental, à la volonté
diabolique d'avilissement, d'extermination, d'anéantissement [...], il
[fallait] montrer à quoi le rexisme, comme toutes les formes de pensée
totalitaires, conduisent l'humanité, à quelle ignominie, à quelle
monstruosité»[222].
4.3)
Un pont-passé-présent : élections de 1936 et taux d’écoute de Degrelle.
Face et revers
Enfin,
d'autres signes attestent de la survivance de l'image de Léon Degrelle dans
la population et de la corrélation de cette image avec ce qu'il a
représenté dans le passé. On peut en effet comparer la ventilation par
provinces des taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers et la
ventilation par provinces des résultats des élections législatives du 24
mai 1936 :
Provinces |
Election
1936[223]
|
Taux
d'écoute[224] |
Luxembourg |
29% |
48.41%
|
Namur |
20.3%
|
32.08%
|
Liège |
19.3%
|
19.65%
|
Bruxelles
- Brabant |
14.2%
|
33.83%
|
Hainaut |
8.7%
|
16.21
% |
Il
est flagrant de constater que le taux d'écoute de l'émission atteint des
sommets là où le parti rexiste remporte d'éclatants succès en 1936,
essentiellement dans le Luxembourg et la province de Namur[225].
Il semble que des ouvrages publiés en 1988 comme celui de Marc Magain, Léon
Degrelle, un tigre de papier. Le choc du pays réel contre la presse belge -
1930-1940[226],
se soient bien vendus essentiellement dans le
luxembourg. Malheureusement, les maisons d'édition sont avares de
renseignements quant à leurs ventes.[227]
Certains libraires ont souffert dans les arrondissements de
Neufchateau-Virton et d'Arlon-Marche-Bastogne, d'une pénurie temporaire de Léon
Degrelle, tigre de papier. A tel point que l'un d'eux aura l'image : «ils
se sont vendus comme des petits pains».
Comme
nous venons de le voir, Degrelle bénéficie d'une image précise chez bon
nombre de belges. Cette image peut être différente de ce qu'a été Léon
Degrelle. De plus, on peut se demander si elle a «collé» au personnage dès
la seconde guerre ou si elle s'est construite peu à peu à travers les
quarante dernières années. Nous allons nous employer à y répondre en
étudiant d'abord le contexte historique, puis le contexte politique
dans lequel s'inscrit le chef de rex.
5.1)
D’une presse craintive à une presse didactique
Le
contexte historique dans lequel s'inscrit Léon Degrelle. Face et revers
est non négligeable. D'un côté, l'action du temps sur Degrelle a pu
modifier l'image que le belge a gardée de lui. Cette image a pu d'autre part
être transformée par ce personnage conscient de l'importance de l'opinion
publique.
Déjà
en 1984, la presse va se saisir de l'affaire Degrelle et de son effet de première[228]
: sur près de 500 articles consacrés à L’Ordre nouveau sous tous
ses aspects, environs une centaine d'entre eux parlent de lui (et, il est, le
plus souvent, le principal sujet de l'article). Mais, paradoxalement si une
vague de protestation précède l'émission avec Léon Degrelle, au lendemain
de la diffusion de son interview la presse considère qu'«il
était utile de l'entendre dans la mesure où son intervention se faisait dans
un cadre critique»[229]
ou que «Degrelle [...] a
sombré dans le ridicule»[230]
ou bien encore «était
dangereux de laisser Léon Degrelle s'exprimer sur les ondes ? La caméra n'a
montré qu'un pantin désarticulé, incapable de susciter la moindre
nostalgie»[231]
et cela a même étonné les responsables de l'émission : «à
l'expérience il semble que le public ait beaucoup plus facilement admis
Degrelle que beaucoup de gens ne Le Pensait[232]
ce qui est assez frappant, c'est qu'après que Degrelle soit passé à
l'antenne il n'y a plus aucune protestation, même, on apprécie, au
contraire, qu'il ait, en un certain sens, été ridiculisé».[233]
En effet, avant la diffusion de l'interview de Léon Degrelle, les journaux
titrent : Degrelle, la BRT Et le professeur Devleeshouwer[234],
Léon Degrelle interviewé. Controverse à propos d'une série
d'émissions à la télévision flamande[235],
Une émission fleuve qui risque de faire choc à la BRT. L’Ordre nouveau
en Belgique dans et après la seconde guerre. Degrelle interviewé[236],
Un sujet brûlant[237],
Quarante ans d'exil et une condamnation à mort n'ont pas entamé la verve
et les convictions de Léon Degrelle[238],
L'opinion des prisonniers de guerre : l'apparition de Degrelle à la
télévision est un scandale[239].
Par contre le ton des titres est tout à fait différent après la première
émission : Degrelle reconnais pas[240],
Degrelle pour rire ou pour pleurer[241],
Les jeunes jugent Degrelle[242],
Les mensonges de Degrelle[243].
On est donc passé de l'appréhension de l'impact qu'il aurait pu avoir sur
le public,[244]
à une critique plus raisonnée qui replace Léon Degrelle à sa juste
réalité : «on peut dire sans
exagération que cet interview aurait déjà fait couler des quantités
d'encre appréciables avant même que le moindre élément n'en soit connu
[...] après vision du document, il semble que les craintes nourries à juste
titre un peu partout aient été vaines. Il est évident que la série de
Maurice De Wilde ne manifeste pas la moindre complaisance à l'égard du
fascisme».[245]
En
1988, la presse n'a pas oublié la leçon. La diffusion de L’Ordre
nouveau, les polémiques et surprises qu'elle a entraînées sont encore
dans toutes les mémoires. Les articles écrits sur Léon Degrelle. Face et
revers sont d’ailleurs souvent le prolongement de ceux écrits quatre
ans plus tôt.
On
retrouve en effet, les mêmes responsables des rubriques télévision, les
mêmes journalistes autour de Léon Degrelle - face et revers
qu'autour de L’Ordre nouveau : Michel Bailly[246]
pour Le Soir, Odon Boucq, pour Nord éclair/Journal de Mons,
Pierre Stéphany[247]
et Jean Daloze[248]
pour La Libre Belgique, Raoul Dewael pour La Dernière heure, et
Herve (Victor Robert) pour Vers l’avenir.
Contrairement
à 1984, la presse à de rares exceptions, ne craint plus la diffusion des
interviews de Léon Degrelle. Par contre, elle saisira l'occasion pour, tout
au long des semaines entourant l'émission, publier de larges rappels
historiques sur la légion et la collaboration : Courage et égarement de
la légion Wallonie, intégrée à la waffen-SS,[249]
Amnistie. Le chagrin et la pitié. Faut-il accorder une amnistie aux
ex-collaborateurs de 1940[250],
de faire paraître aussi des article sur le rexisme et Degrelle avant guerre :
Degrelle, le pantin voyait des «pourris» partout[251],
Les rexismes[252],
A propos d'une émissions controversée, môa, le beau Léon[253],
Les deux périodes du rexisme[254],
sur la vie de Degrelle, après guerre : Rex à la botte de Hitler[255],
Au nom de l'ordre public,[256],
Degrelle parmi nous[257],
et sur la carrière de Léon Degrelle : Signé «furex». Léon Degrelle.
Face et revers[258],
Séries on Léon Degrelle. Evokes nazi's past[259],
Interdit de séjour, mais plus de parole, Léon Degrelle se raconte.
Histoire, bobards et légendes, soumis au crible de la critique ... A la
RTBF. Supernazi fait de la résistance[260],
Léon Degrelle. Face et revers[261],
Parlons en[262],
Léon Degrelle, le fils spirituel qu'Hitler aurait aimé avoir[263],
Léon et Léopold 3. Ce que la RTBF n'a pas dit[264],
Pauvre Léon...[265],
Belgians get look at wartime fascist leader[266],
Proud'son of Hitler's airs his part on belgian télévision[267].
C'est certainement un signe de maturité de la presse face à notre passé.
D'autre
part, quelques articles permettent de rapporter documents et témoignages tels
que ceux d'hommes de la rue[268],
de Jean Daloze[269],
d'Arthur Haulot[270]
ou d'Albert Melot[271],
tous trois témoins de l'époque.
5.2)
Degrelle se dissous dans le temps : un tribun de meeting et de papier
mais pas de télévision
De
plus, la presse va garder pour Léon Degrelle. Face et revers le nouvel
état d'esprit né après la diffusion de l'interview du chef de rex dans L’Ordre
nouveau.
Les
journaux nationaux admettent sans réserve que le temps sape l'image de
Degrelle et surtout son pouvoir charismatique. De nombreux titres le
révèlent : Léon Degrelle à la télévision [...]. Un dictateur pour
cour de récréation[272],
Degrelle, triste héros[273],
Degrelle passa du mysticisme à l'état de fossile mirobolant[274],
Môa, le beau Léon[275],
La mégalomanie inoffensive...[276],
Fini «le beau Léon» ?, les temps ont
changé[277],
Le revenant [278],
Pauvre Léon[279],
Degrelle, la grenouille fasciste[280]
et Le fossile[281].
Le
contenu des articles développe bien le message du titre. D'abord, le Degrelle
version 1988 est cocasse, c'est peut-être là son plus grand échec : «reconnaissons
que le «phénomène Degrelle», s'il est fondamentalement irritant, présente
des aspects fortement cocasses, qui tout en étant relatifs, contribuent à
atténuer çà et là, la crispation du téléspectateur.»[282]
En effet, les journalistes en rendant compte de la première émission
rivalisent de bons mots : «fossile
mirobolant, hibernatus[283],
supernazi fait de la résistance[284],
grenouille fasciste[285],
loup nazi [dont les paroles] nous parviennent de
sa tanière transpyrénéenne[286],
iguanodon conservé au soleil
Espagne dans sa mégalomanie, comme dans une énorme couche d'argile[287],
ou l'excellent : «tout à fait
comme si on venait de retrouver, à Bernissart, un iguanodon encore en vie et
de le lâcher dans une pâture de chez nous au milieu du cheptel bovin[288].
Mais Degrelle n'est pas le seul à susciter la gouaille : «les
historiens «poilsdecutaient» pour le plaisir»[289].
Notons que Degrelle, même indirectement, stimule la verve des journalistes,
tel le rédacteur de la rubrique Télépan : «à
l'heure où Léon Degrelle atterrissait en Espagne, j'étais loin d'avoir fait
la connaissance de la cigogne qui un jour allait me déposer sur le sol belge».[290]
Ensuite,
c'est surtout l'inadaptation du Léon Degrelle au média télévisuel qui
choque et qui montre l'archaïsme de sa prestation, alors, que certains ont
cru au départ que la télévision serait pour lui un tremplin : «la
RTBF a-t-elle pris un risque en offrant à Léon Degrelle la tribune qu'il
réclamait en vain depuis quarante ans ? Je ne le crois pas. Je ne suis pas
loin de croire que l'ancien chef de rex a été piégé et sûrement
démystifié».[291]
Cette crainte a été renforcée par Degrelle lui-même, qui, dans l'interview
croyait bien maîtriser la télévision : «et
maintenant, avec la télévision, si je pouvais parler chaque semaine, vous
deviendriez tous degrellien !»[292]
Or, contrairement à ses espérances, il en est autrement. On peut être un
excellent orateur dans un meeting, et être très mauvais et ridicule à la
télévision. Pour La Dernière heure : «il
est hargneux, vindicatif, insolent. Sa voix jadis persuasive est devenu
rauque, comme celle d'un roquet»[293]
et surtout pour Pan : «Degrelle
parlant dans un fauteuil qu'il ne quitte pas. Cette immobilisation ne fait
qu'amplifier l'anachronisme des incessantes gesticulations de ses mains [...],
quant aux mouvements de caméras, ils sont totalement inexistants, ajoutant au
statisme de ses interventions. Degrelle est-il à ce point déconnecté des
techniques télévisuelles pour avoir accepté de telles conditions ?»[294].
Et effectivement, c'est bien la tonitruance de Degrelle et ses gestes de
meetinguiste qui le ridiculise.[295]
Pour Jacques Cogniaux qui explique le déroulement de l'interview : «on
se trouvait dans de petites pièces où Degrelle parlait comme s'il
s'adressait à une foule de 10.000 auditeurs. Imaginez l'épreuve pour le
preneur de son !»[296]
ou encore pour Paul Masson, Degrelle n'est plus désormais qu'un «phénomène
[...] du passé et un beau cas de manipulation des foules. Avec ses rictus,
ses gesticulations, ses grimaces, cette manière de s'adresser toujours à
20.000 personnes [...], ce bouffon n'est plus dangereux»[297].
Au-delà
de l'apparence anachronique de Léon Degrelle sur les écrans, son discours
lui-même est archaïque, car «en
1988, à la radio et surtout à la télévision, le discours de Degrelle est
complètement dépassé. C'est une pièce de théâtre sortie des archives,
vieillie et mal mise au point»[298].
Pour Pan qui polémique : «son
art consommé de l'esquive et du raccourci [...] Ne fait pas oublier
l'archaïsme du ton. Impossible aujourd'hui avec pareille emphase et avec des
leitmotivs comme «grandeur, patrie, vaillance» d'encore faire un tabac
auprès de notre belle et fière jeunesse»[299].
Dès
le premier quart d'heure, les historiens invités au premier débat
reconnaîtront tous le talent d'orateur de Léon Degrelle. Mais si Jean
Stengers, tout en comprenant pourquoi il a réussi, estime toujours que «s'il
parlait à la télévision, il ferait un malheur»[300],
W. Szafran et P. Burrin ne sont pas d'accord. Pour le premier : «Degrelle
possède un éloquence d'un tribun des années 30, pas adapté aux média
actuels»[301].
Pour le second, Degrelle semble «sortir
d'outre-tombe des années 30, avec un vocabulaire, des figures de style et une
éloquence de ces années»[302].
Mais
l'échec de Léon Degrelle dans la conquête du public par le biais de la
télévision amène Pourquoi pas ? A s'interroger sur la réalité de
son succès d'avant-guerre : «face
à ce bouffon grotesque, [les jeunes] se demanderont quelle fascination il
pouvait exercer à l'époque de leurs grands-parents»[303].
C'est toujours Paul Masson qui répondra dans La Dernière heure : «pourquoi
tant de belges des années 30 furent-ils abusés par cet arriviste de génie ?
Excédés par la médiocrité et les abus de la classe politique,
désorientés par le foisonnement des idées contradictoires, du totalitarisme
au communisme [...], les auditeurs de Degrelle étaient sensibles à ses
arguments simples, à ses affirmations massives, à son vocabulaire imagé,
mais surtout à ses promesses de changement. Quand sévit la crise, quand
règne le marasme, l'opinion devient crédule».
S'il pense que Degrelle est un bouffon, qui n'est plus dangereux, il déplore
qu'«il fut un temps où il
l'était et cela c'est tragique»[304].
André Dejardin n'est pas entièrement du même avis. Il affirme que Degrelle
était déjà dévalué dans l'esprit des belges d'avant-guerre : «la
mauvaise image qu'a Degrelle en 1988 ne procède pas de l'usure du temps, du
poids de l'âge et de son inadaptation aux nouvelles techniques médiatiques.
Il fait penser à un vieux chanteur de charme qui n'est plus dans le coup.
Mais même à cette époque, en ce même temps où il jouissait d'un certain
crédit, le personnage ressemblait déjà au fantôme anachronique qui nous
est apparu en mars 1988»[305].
Malgré
ce constat, une partie minoritaire de la presse[306]
garde ses inquiétudes. Paul Halter désabusé théorise celles-ci, dans le Bulletin
trimestriel de la Fondation Auschwitz : «le
mensonge a gagné, le ténor périmé, le tribun désuet, l'a dit lui-même à
la télévision, les mass média actuels l'auraient porté au pouvoir, ce ne
sont pas ces jeunes savants [...] Qui auront réussi à équilibrer cette
émission, dont Degrelle est l'incontestable vedette : il crève
littéralement l'écran»[307].
La Cité souligne la persistance du charisme de Léon Degrelle et
explique «pourquoi des foules
énormes l'on suivi à l'époque et pourquoi à présent encore, il est
dangereux»[308].
Il
y a dans l'éditorial de Paul Halter cité plus haut, un élément sur lequel
tout le monde (sauf les rexistes) est d'accord : Degrelle ment !!. Trente
articles l'affirment sur tous les tons. D'abord certains reprendront le
communiqué de presse de la RTBF sous une forme ou une autre : «l'interview
permet à Degrelle de dire ce qu'il veut sans autre censure que la critique
des historiens [...] Et leur travail n'est pas mince de corriger les
exagérations, les inexactitudes »[309].
Ensuite, la presse relève l'influence des mensonges perpétuels de Degrelle
sur le sérieux du personnage («l'interview
abonde en traits marqués par la fantasmagorie, l'arrogance, une inconscience
presque puérile»[310])
ou sur sa crédibilité («on
découvre une masse de mensonges, d'inexactitudes, d’omissions, ... Qui
rendent l'ensemble de ses dires assez dérisoires. Il en perd une bonne part
de sa crédibilité»[311]).
Enfin on met en avant le rôle des historiens pendant les débats, car situer
dans un contexte historique et délimiter la véritable portée des propos de
Léon Degrelle est utile «mythomane,
truculent, et personnage haut en couleurs, il n'est pas à une vérité près»[312].
Sur ce point précis, les débats sont loués par tous, du très pondéré Soir
: «les commentaires et débats
auront précisément pour fonction d'empêcher un effet de propagande
mensongère de la part de l'interviewé»[313]
au plus concerné Point de vue de La Libre Belgique qui donne la
parole à un ex-déporté : «l'histrion,
le farfelu, le menteur, l'illusionniste, le cuistre, fut parfaitement mis en
valeur par une critique claire, sans passion, sans faiblesse. Les
vociférations, les mensonges, les élucubrations les plus délirantes furent
ramenées à leur exacte proportion, à leur mesure dérisoire.»
5.3)
Degrelle reconstitue son image, Degrelle reconstitue son passé
Déjà
en 1984, suite au droit de réponse accordé à Antoinette Spaak pour L’Ordre
nouveau, Jean Stengers met les choses au point quant à la valeur des
témoignages de Léon Degrelle : «un
condamné à mort peut être éventuellement un bon observateur et un témoin
véridique. De même qu'en sens inverse, un prix de vertu peut être un
témoin exécrable. Ce qui me choque, [...] Ce qu'il faut répéter avec force
: les capacités de mensonge de Degrelle sont sans limite et un de ses
procédés favoris est de faire parler les morts, il fait parler de man à
propos de PH Spaak, il fait parler Laval à propos des ministres belges, alors
qu'est-ce que ça vaut, et bien à mon avis, ça vaut zéro»[314].
Le
problème est pour lui toujours important en 1988, car en ouverture du débat
suivant la première émission de Léon Degrelle. Face et revers, il
s'interroge : «pour
l'historien [Degrelle] apparaît comme un maître de la duperie et de la
contrevérité, monsieur Balace l'a suivi à la trace à cet égard. Il est
évident que m. Balace a dû se limiter. Si monsieur Balace avait dû relever
toutes les contrevérités chez Degrelle, il faudrait une émission trois fois
plus longue que celle que nous avons vue.»[315]
Au-delà de la simple constatation des mensonges de Léon Degrelle, ce qui
est frappant «c'est non
seulement le nombre de contrevérités, mais leur taille, leur dimension [...]
Ici se pose un problème que pour ma part je n'ai jamais réussi à résoudre
: est ce que nous sommes devant un homme qui ment [...] ou bien devant un
mythomane?»[316]
La
presse, tout en constatant comme Jean Stengers que Degrelle est à la fois
menteur et mythomane avance une autre théorie : Degrelle veut reconstituer
son passé, se donner une image où «il
a l'art de faire de l'histoire «ses» histoires, où il a toujours le beau
rôle ». [317]
En effet, «si on a beau lui
mettre sous le nez les preuves de ses mensonges, de ses calomnies, il persiste
avec un «kulot kolosaal» dans le pire des délits contre l'esprit : le
détournement de la vérité»[318]
Le
mensonge conscient de Léon Degrelle, comme on l'a vu plus haut, est semblable
à la métempsychose: comme l'âme anime plusieurs corps, son mensonge anime
plusieurs causes. Pour Odon Boucq : «il
oublie, il cultive une mémoire à géométrie variable qui mélange juste ce
qu'il faut de plausible avec l'affabulation la plus niaise ».[319]
Pour Jean-Claude Broche, déjà sept ans plus tôt, il est «un
intarissable bavard dont les idées politiques actuelles ont le souci variable
des modes»[320].
Et ses mensonges procèdent de la volonté particulière et constante de se
créer, tel un «napoléon en
exil» un mythe de Sainte-Hélène[321].
Christian souris de Pourquoi pas ? qui a
rencontré Léon Degrelle l'explique parfaitement : «poser
des questions à l'ex-oberstrümbachn-führer en retraite ? Impossible :
l'homme d'entrée de jeu vous raconte une histoire qu'il semble avoir apprise
par coeur. De longue date»[322],
tout comme Pierre Stéphany qui y ajoute la préméditation : «voilà
plus de quarante ans que le grand homme en disponibilité s'occupe à fourbir
sa rhétorique de baroudeurs mythomanes où mélangeant héroïsme, chaleur
humaine et poudre aux yeux, il fabrique une légende roublarde dont on est pas
sûr que, en dépit du temps passé, elle ne soit pas de nature à produire
encore de l'effet sur les esprits faibles.»[323]
De
nouveau, comme on l'a vu pour les jeunes, on peut craindre que cette légende
qui annihile l'aspect collaboration pour privilégier l'aspect combattant,
soit crue et n'influence la vision que l'on aura de Degrelle dans le futur. La
proposition de résolution de Paul-Henry Gendebien, est pleine de cette
appréhension : «ce type
d'émission pourrait accentuer dans l'esprit d'une partie du public, et
notamment de la jeunesse, le sentiment que Léon Degrelle, somme toute, n'a
été qu'un personnage historique comme les autres, qu'il n'a été qu'un
militant courageux de l'anti-communisme et de l'anti-stalinisme et qu'il a
combattu courageusement pendant la guerre»[324].
Jacques de Brun, président de la CNPPA Est encore plus précis : «Léon
Degrelle jouant de sa faconde [...] Et de contrevérités [...] A utilisé
certains arguments dans le contexte de 1988 [qui] troublent nos concitoyens
plus jeunes que nous. Il s'est montré «européen», en établissant des
relations entre napoléon et Hitler et la CEE [...]. Il a tenté de se
présenter comme le défenseur de la nationalité wallonne face au
pangermanisme hitlérien [...]. Certains jeunes auditeurs en sont arrivés à
se demander pourquoi on a fait de cet homme un traître alors qu'il prétend
aujourd'hui n'avoir eu d'autre but que de sauver le peuple belge et la
Belgique face à la débâcle des années 40»[325].
Léon
Degrelle, en plus du traître, de l'homme qui ne regrette rien, qui s'estime
encore et toujours hitlérien qui reconstitue son passé, est perçu comme un
leader du révisionnisme par les associations d'anciens déportés juifs et
par la presse. Pour l'Union des déportés juifs en Belgique/ Union des
anciens résistants juifs de Belgique, il est inopportun de permettre le
passage de Léon Degrelle en période de révisionnisme de tout ordre[326].
La Fondation Auschwitz, dans son communiqué de presse est plus explicite :
«nous continuons à penser que
l'histoire n'a pas besoin des propos et des inepties de Léon Degrelle pour
établir ses vérités [...], dans le contexte actuel de la recrudescence de
la xénophobie, de la résurgence des activités néo-nazies et de la
négation des génocides nazis et des chambres à gaz, homicides.»[327]
Mais, contrairement à l'espoir de la fondation, la presse n'envisage le
révisionnisme de Léon Degrelle qu'à travers l'émission d'André
Dartevelle, Auschwitz ou l'introuvable sens[328]
: «après Degrelle à télé
2, voici Faurisson à télé 21. C'est le même bouton, jeudi prochain à
21h40. Titre de l'émission : Auschwitz ou l'introuvable sens. Titre
ambigu, quoi que l'argument de l'émission semble être, comme pour Degrelle,
la dénonciation des mensonges néo-fascistes.»
[329]
et encore, au moment où est diffusé Léon Degrelle. Face et revers,
si onze articles[330]
sont consacrés au révisionnisme, deux seulement[331]
font allusion à Léon Degrelle.
Derrière
ces craintes, se profilent deux questions. Degrelle a-t-il encore une
influence à l'heure actuelle; en réalité, et sur les esprits ? Où plutôt,
Degrelle a-t-il une influence politique. Pour y répondre, nous devons
examiner le contexte politique dans lequel s'inscrit Léon Degrelle. Face
et revers.
5.4)
Le contexte politique : du fantôme des années 30 au fantôme de
Jean-Marie
Si
pour les analystes et les opposants à l'émission, la manipulation du passé
par Léon Degrelle, l'influence du temps sur son discours et l'alibi du
révisionnisme, bref, le contexte historique est important, le contexte
politique dans lequel il s'inscrit l'est plus encore.
En
effet, les émissions Léon Degrelle. Face et revers sont diffusées à
un moment où dans notre pays, certains craignent de plus en plus la
résurgence des mouvements et des idées d'extrême droite. L'arrivée en
force de Jean-Marie Le Pen sur la scène politique française à partir de
septembre 1983[332]
n'est pas étrangère à ce raidissement des penseurs et groupes
anti-fascistes. Cette crainte est d'autant plus grande que Léon Degrelle
pourrait apparaître comme un leader des néo-fascistes européen. D'autre
part, sur le plan national, il pourrait être toujours perçu comme le leader
des rexistes belges, leader qui aurait l'intention de jouer un rôle politique
en Belgique. C'est là l'une des origines de la plainte de la Fondation
Auschwitz.
L'analyse
de la résurgence du fascisme en Europe[333],
cantonnée longtemps dans la presse spécialisée d'extrême gauche, inquiète
également depuis quelques années les journaux traditionnels[334].
Une émission comme Léon Degrelle. Face et revers est souvent
l'occasion de parallélismes révélateurs. A l'occasion de celle-ci, les
journaux, toutes opinions confondues, vont analyser Léon Degrelle. Face
et revers à travers le contexte d'une émergence des mouvements fascistes
et européens structurés.
Bien
évidemment, c'est la peur d'une réédition de l'histoire des années 30
qui d'abord inquiète les journaux. Herve, dans Vers l’avenir, écrit
à propos du débat final : «le
dernier débat était du plus haut intérêt avec l'intervention du professeur
Devleeshouwer sur la possibilité d'un renouvellement de l'expérience de
Degrelle en Belgique. On a beaucoup parlé ces derniers temps de la
résurgence de extrême droite»[335],
tout comme Claude Javeau, également frappé par la prestation de R.
Devleeshouwer : «il faut
permettre de le souligner, monter à l'assaut avec vigueur, dire pourquoi
[...], le fascisme ne se réduit pas à un cas clinique présenté de manière
pittoresque. Le passage d'olivier Mathieu dans l'émission de Dartevelde sur
Auschwitz prouvait à suffisance qu'il y a encore des fascistes capables de
redire les mêmes saloperies de nos jours»[336].
Cette
résurgence du fascisme sur un terreau économique, social et psychologique déterminé[337]
fait peur à certains téléspectateurs : «les
circonstances économiques et sociales actuelles sont telles, qu'une telle
menace est loin d'être utopique. La résurgence de extrême droite dans notre
pays comme dans les autres (France, Italie et Grande-Bretagne) est le fait
d'une jeunesse qui ne croit plus en rien sinon à la violence et au racisme.
Des Degrelle, il y en a des tas qui ne demandent qu'un peu d'audience pour
exprimer leur haine et surtout la mettre en pratique.»[338]
Tout comme fait peur à Paul-Henri Gendebien une émission qui pourrait «contribuer
involontairement, à la banalisation (en cours aujourd'hui dans certains
milieux) du nazisme, du fascisme, ou du rexisme, et donc à la renaissance
déjà significative de extrême droite»[339]
Or, la RTBF consciente de ce problème, justifiait par l'intermédiaire de
son administrateur général, son émission par la volonté «de
défendre la démocratie et donner la possibilité à ceux qui n'ont pas vécu
cette période de mieux la comprendre et bien situer les dangers qu'elle a
fait courir à celle-ci»[340].
C'est-à-dire, que la RTBF veut démonter et analyser le processus fasciste
dont certains contradicteurs à l'émission craignent le renouvellement.
Bérengère Lhomme, dans La Wallonie est assez d'accord avec cette
démarche : «conçues comme
elles le sont actuellement, je crois que ces trois émissions seront plutôt
nocives pour extrême droite»[341],
tout comme Eric Burgraff : «aujourd'hui,
en 1988, les mouvements extrême droite font à nouveau parler d'eux et
tentent de faire la loi. La Belgique en a d'ailleurs fait les frais. Dès
lors, quelques cinquante ans plus tard, il peut paraître normal de dénoncer
cette période tragique et troublée pendant laquelle ont culminé fascisme et
racisme ». Il va même plus
loin dans le sens de la RTBF : «n'est-ce
pas en démontant le mythe et en expliquant la fascination qu'il a exercée,
qu'on arrivera à dissuader certains de recommencer pareilles aventures, comme
d'aucuns rêvent encore de le faire ? »[342]
Mais
cette justification de la RTBF, acceptée par beaucoup, se heurte à un
problème majeur. Plus qu'un Degrelle «héros
vivant d'un fascisme épique» et
soutenant passivement par sa simple existence les mouvements extrême droite
contemporains, c'est un Degrelle, chef spirituel et actif des
néo-fascistes belges et européens qui est craint et combattu : «l'argument
est pourtant solide, selon quoi ces émissions donnaient la parole non pas
seulement à un personnage historique, mais à quelqu'un qui continue à
préconiser une politique d'actualité à savoir la résurgence d'un
fascisme. Il ne s'agit pas là de la bataille d'Azincourt ou de celle de
Poitiers, mais tout au contraire, de quelque chose qui pourrait arriver demain
et à quoi des hommes politiques s'emploient, par exemple en France, avec un
succès non négligeable».[343]
De plus, la presse dénonce ici, le caractère politique et non historique de
la prestation de Léon Degrelle dans l'émission.
Mais,
quand est-il de l'influence de Léon Degrelle sur les néo-rexistes ? Le
Drapeau rouge craint que «naisse
un nouveau mythe du chef» à la
sauce belge car selon lui, «il
en est qui, au front de la jeunesse ou ailleurs, ne rêvent que d'un nouveau
pouvoir fort, d'un avenir fabriqué au son des cuivres et des «sieg heil».[344]
La FNAPG ajoute même : «il y
a déjà assez en Belgique de mouvements néo-fascistes sans encore en
rajouter»[345].
La Wallonie, en laissant une large place à l'opinion d'un de ses
lecteurs appréhende, malgré une excellente démystification du
personnage que «l'émission a
également beaucoup plu aux néo-rexistes» qui selon une image amusante
«jubilaient en s'exclamant : «regardez comme ils sont tous contre lui. Mais
ils n'ont pas pu l'empêcher de parler. C'est une grande victoire et ce n'est
qu'un début»[346].
Il est néanmoins surprenant qu'à l'occasion de cette émission, seule la
presse de gauche relève le danger d'un néo-rexisme belge, alors que comme
nous le verrons plus tard, l'ensemble de la presse dénonce le contexte
européen d'un fascisme renaissant.
Mais
que reste-t-il réellement de l'«aura» de Léon Degrelle et de son action
sur les activités des fascistes belges.
Pour
Jean-Marie Frérotte, dans les dernières pages de Léon Degrelle, le
dernier fasciste, pas grand chose. Seulement quelques mouvements,
«d'après rex», tel le mouvement social belge de Debbaudt, contré à tout
coup par la justice nationale[347],
le Mouvement social européen et en 1977, le Front nationaliste
populaire « de vagues
résurgences sans plus»[348].
Reste
à savoir pourquoi ces mouvements ont si peu d'influence sur la vie
politique belge. C'est Jean-Marie Etienne, en 1965 déjà, qui expliquera le
mieux pourquoi le rexisme est à ce point démonétisé dans notre
pays : «le mouvement rexiste
identifié au nazisme, à la collaboration, aux camps de concentration et
aux SS a disparu à la libération, sans aucun espoir de pouvoir un jour
renaître sous ce nom et sous cette forme. [...] Aussi, le danger néo-rexiste
est-il exclu en Belgique. Seuls quelques groupuscules végètent dans l'ombre,
reprenant à plaisir, les aspects les plus collaborationnistes, les plus nazis
du rexisme et contribuant ainsi à entretenir dans l'opinion, l'image d'un
rexisme, pure et simple transposition en Belgique du nazisme allemand ».[349]
Paradoxalement,
la presse considère Léon Degrelle comme l'un des leaders fascistes
européens à travers ses prises de position révisionniste, son nouveau
cheval de bataille, et surtout à travers les similitudes de démarche, de
comportement et d'opinion entre lui et Jean-Marie Le Pen. [350]
Les allusions sont parfois voilées tel dans La Cité : «il
suffit parfois de remplacer le mot «juif» par «immigré» pour comprendre
certains processus politiques actuels»[351]
ou bien le moins discret : «et
l'on a revu le chef de bandes fascistes au talent intact d'histrion et de
démagogue. Tiens, fait fortement penser à Le Pen»[352]
ou encore : «et puis on pense
à Le Pen, tribun plus contemporain, mais de la même famille»[353].
Par contre, La Dernière heure ne permet aucun doute: à côté de deux
photos côte à côte d'un Le Pen et d'un Degrelle, elle titre en grands
caractères : Un livre sur le rexisme que rappelle l'actualité. Le
Pen et Degrelle, même stratégie : réunir les mécontents. L'article,
inspiré du livre de Marc Magain, Léon Degrelle, un tigre de papier,
relève les points communs aux deux hommes politiques : « comme
Le Pen, Degrelle a judicieusement exploité le mécontentement général. Au
lieu de proposer des solutions pour les résoudre, le chef de rex totalement
impuissant devant ces problèmes, réussit néanmoins à obtenir les voix de
centaines de milliers de belges, uniquement en révélant des scandales de
tout genre [...]. Il est l'anti-toutiste parfait. [...] Comme Le Pen, Degrelle
exploite les média de façon démoniaque : son journal, ses hebdomadaires et
ses pamphlets, les actualités cinématographiques, les meetings de masse
[...]. Son style de discours est celui qui nous vient d'un certain leader
d'outre-quiévrain», et Raoul
Dewael conclut : «nous
sommes d'accord avec Marc Magain : «aucune période historique n'est
semblable à une autre. Cependant, il y a des rapprochements à faire entre Le
Pen et Degrelle. Tous deux sont des regroupeurs de mécontents.»[354]
Mais
c'est essentiellement la Fondation Auschwitz qui va mettre l'accent sur le
caractère strictement politique des propos de Léon Degrelle. Déjà en 1984,
Yannis Thanassekos dénonçait son interview par Maurice De Wilde, car, pour
lui : «on voit parfaitement
que Degrelle n'est pas seulement l'acteur et le témoin lointain de certains
événements dramatiques du passé, il est aussi et avant tout l'homme du
présent : un militant actif et énergique du mouvement néo-fasciste
international actuel. Sa résidence espagnole est un lieu de pèlerinage pour
toutes sortes de nostalgiques de L’ordre nouveau. Les livres de Degrelle
circulent librement en Belgique et ailleurs. Ils sont amplement diffusés et
commentés par ses partisans et ses exégètes».[355]
Toujours dans ce Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, il
analyse et critique le passage de Léon Degrelle à la télévision, mais il
est plus intéressé par ses implications politiques que par sa valeur
historique : «l'histoire de
la Belgique, comme toute histoire particulière, connaît, elle aussi, ses
questions récurrentes : la plus remarquable, la plus persistante -et la plus
paradoxale aussi- se trouve être celle que l'ainsi dite «affaire Degrelle
[...] pour expliquer cette récurrence, mieux vaut, nous semble-t-
il, se retourner vers la conjoncture idéologique et politique actuelle qui
l'alimente. Sous ce rapport, les émissions de De Wilde -qui ont donné à ce
débat l'amplification que l'on sait sont extrêmement significatives».
Après avoir réfuté les arguments d'ordre juridique, politiques et moraux
avancés par M. Vandenbusse pour rassurer les «protestataires»[356],
il reprendra les idées qu'il nous dit avoir déjà développées dans sa
correspondance avec la BRT en 1981 :
Léon
Degrelle. Face et revers a
suscité évidemment des polémiques, mais elles ont été moindres par
rapport à celles suscitées par L’Ordre nouveau. Il est remarquable
de constater que l'opposition à Léon Degrelle. Face et revers loue le
travail de Maurice De Wilde, souvent après l'avoir voué aux gémonies,
quatre ans plus tôt, mais qu'en général la presse est plutôt favorable,
avec certaines réserves à la démarche de Jacques Cogniaux et de la RTBF.
Que
reste-t-il après le passage de Léon Degrelle. Face et revers ?
Certainement
la volonté pour beaucoup de jeter un regard neuf sur le passé du pays,
regard qui, s'il n'est pas dénué de passion, est moins polémique qu'il y a
quelques années. Preuve en est l'extrême modération ou l'absence de
journalistes fort virulents contre Léon Degrelle. Face et revers alors
qu'ils étaient nombreux pour L’Ordre nouveau et les articles
limités à la fois dans leur nombre et dans leur taille (environ quatre fois
moins d'articles que pour L’Ordre nouveau.
L’image
de Degrelle, déjà entamée par L’Ordre nouveau, n'est pas sortie
améliorée de Léon Degrelle. Face et revers, la plus remarquable
conséquence de ces longues interviews est la mise en évidence de
l'archaïsme à la fois de sa pensée et de ses propos.
L'étude
de l'histoire à la télévision sera certainement modifiée, car la lassitude
du public ressentie vers la fin des trois émissions montre que l'on ne peut
se servir d'une interview qu'à dose homéopathique et que la télévision
doit pour réaliser une émission attrayante, mélanger images
documentaires, interviews, interventions d'historiens et de présentateurs
qualifiés.
Enfin,
des voies nouvelles s'ouvrent à l'historiographie nationale, car il est
nécessaire d'étudier comment un pays voit son passé et le
présente à sa population. Nous essayerons dans l'avenir d'y répondre.
Notes
[1]
On peut citer les seules émissions ayant pour sujet direct la
seconde guerre mondiale réalisées par Jacques Cogniaux depuis 1969 : 25
ans après la libération, La bataille des Ardennes, Quand
s'ouvrent les grilles (libération des camps), Des Belges dans la
guerre, La capitulation du japon, Le procès de Nuremberg
projection des actualités allemandes passées en Belgique entre
1940-1944, L'histoire du faux soir, L'affaire du bois du casier
(la résistance armée), L'attaque du vingtième convoi (juifs
en Belgique occupée), Le réseau comète, L'équipage a fait
son devoir (la marine marchande durant la deuxième guerre), Un
hiver en hollande (d'après Six amis viendront ce soir), L’orchestre
rouge, De la drôle de paix à la drôle de guerre, Derrière
les barbelés et Les chemins de la liberté (les prisonniers de
guerre), Un port pour la victoire (Anvers), Neutre à tout prix,
Le temps des alertes, La fin des illusions, Il y a
cinquante ans l'Allemagne (1983).
[2]
Voir, comme pour tout ce qui concerne l'émission de Maurice De Wilde,
Jocelyn Grégoire, Maurice De Wilde et L’Ordre nouveau,
journalisme et histoire, Liège, Université de Liège (mémoire de
licence), 1987.
[3]
Trois émissions pour Léon Degrelle. Face et revers, dix-huit pour
L’Ordre nouveau. Cible différente : Degrelle et sa carrière
pour Léon Degrelle. Face et revers, les collaborateurs dont
Degrelle parmi d'autres, pour L’Ordre nouveau.
[4]
L’Ordre nouveau, n°9,
Bruxelles, 1er mars 1984, p.6
[5]
Bérengère Lhomme, Pierre Degrelle reconnais
pas, qui interviewe le leader rexiste nous explique sa démarche.
«Degrelle appartient à l'histoire» dans La Wallonie, Liège,
17 mars 1988 (interview de Pierre Degrelle reconnais pas).
[6]
A. Viollier, Interdit de
séjour mais plus de parole, Léon Degrelle se raconte. Histoire, bobards
et légende soumis aux cribles de la critique ... A la RTBF
supernazi fait de la résistance dans Télémoustique, 17 mars
1988. Réponse de Jean Vermeire dans la rubrique lecteur Furieusement
vôtre : Jean Vermeire, notes de frais dans Télémoustique, 7
avril 1988.
[7]
Jean Vermeire (1919) : selon ses dires : journaliste, il travaille
au Petit vingtième. Il ne suit pas Degrelle au Pays réel quand
celui-ci quitte le parti catholique, mobilisé, replié en France, nommé
sous-lieutenant. Il rentre en Belgique en août et entre au Pays réel
où il tient la chronique judiciaire. Au début de la campagne de Russie
il entre à la légion pour y effectuer des reportages, envoyé en
Belgique en février 1942 pour organiser le recrutement du deuxième
contingent de volontaires. Plus jeune conseiller et intime de Degrelle, il
ne s'affiliera jamais au mouvement rexiste, mais présent à une réunion
rexiste en 1943. Il fut qualifié de «représentant
du chef de rex». Il fut
interprète dans les discussions entre Degrelle et les autorités
allemandes et en 1943 fut désigné comme ambassadeur personnel de
Degrelle à berlin. En août 1944, il reprend du commandement à
l'état-major de la légion. Le 9 mai 1945, en civil, il fuit chez des
amis en rhénanie. Il y est arrêté le 29 août 1945. Jugé en juin 1946,
condamné à mort, gracié, libéré après remises de peines en 1951.
Jean Vermeire est rédacteur du Téméraire, mensuel qui s'il se
veut «apolitique
et non confessionnel» est
tout de même le périodique de l'ASBL «les bourguignons». Celle-ci
regroupe les anciens légionnaires wallons comme l'indique Roger Rosart
dans La Libre Belgique du 22 avril 1985 : «les
bourguignons» ont fait passer dans un journal bruxellois francophone une
annonce publicitaire recrutant les anciens SS wallons. Le texte «les
anciens bourguignons à la recherche de leur passé et de leurs camarades
de combat sont invités à prendre contact avec...») suivent une boîte
postale des environs de Liège et 2 numéros de téléphone».
Le secrétaire de l'association se trouve à Rocourt, tandis que l'adresse
de la rédaction de la revue est fixée au domicile de Jean Vermeire.
*
Interview de Jean Vermeire réalisée (sans enregistreur refusé par le
témoin) le lundi 26 janvier 1987 à son domicile - Martin Conway,
Le rexisme de 1940 à 1944 : Degrelle et les autres dans Cahiers
du centre de recherches et d'études historiques sur la seconde guerre
mondiale, Bruxelles, novembre 1986, p. 21 et 36. Pour le rôle de Jean
Vermeire dans la seconde guerre mondiale voir Martin Conway et
éventuellement Jean Mabire,
Eric Lefevre, Léon
Degrelle et la légion Wallonie 1941 - 1945, Paris, Art et histoire d’Europe,
1988 - où, étant pilier de l'édition, il peut vouloir exagérer ou
modifier son image.
[8]
S'il est évident que pour Léon Degrelle. Face et revers, Jean
Vermeire fut l'un des piliers de la rencontre, il ne faut pas exagérer
son importance. Son rôle n'est pas très clair; il se considère comme «le
troisième dans la hiérarchie, le plus proche collaborateur encore
vivant» de Léon Degrelle
et son «représentant
en Belgique». Maurice De
Wilde qui a eu affaire à lui, pour les mêmes raisons que Jacques
Cogniaux estime : «qu'il
est valorisé comme le Monsieur qui a arrangé l'interview avec Léon
Degrelle [...], il a voulu intéresser, parce que c'est lui qui veut tout
contrôler, il veut se faire important».
En effet dans la Lettre écrite à Télémoustique, il ne cesse de
se mettre en avant et donne toute une série de détails sur le
déroulement de l'interview. Malheureusement, cette Lettre est parsemée
d'attaques, souvent odieuses sur l'équipe de la RTBF et qui visent
certainement à la discréditer, telles que (exemples). L'aspect
polémique de la Lettre lui enlève beaucoup de sa valeur.
*
Interview de Jean Vermeire réalisée le 26 janvier 1987 à
son domicile - Jean Vermeire, note de frais dans Télémoustique,
le 7 avril 1988, Interview de Maurice De Wilde, 17 janvier
1987 (12h-18h) à son domicile et le jeudi 22 janvier 1987 (10h-17h) à la
BRT
[9]
Interview de Jacques Cogniaux, 23 février 1987 - RTBF service de
presse, Léon Degrelle. Face et revers. Les jeudis 17, vendredi 18 et
samedi 19 mars 1988 sur Télé 2, Bruxelles, sans date, p. 1 (ce
dossier comporte une genèse résumée de la réalisation de l'émission,
une analyse sommaire du contenu des débats, la liste des
participants et des éléments biographiques sur Léon Degrelle). - les
différents organes de presse ont également reçu de la RTBF deux
dossiers hebdomadaires : Télé 2 service de presse, Léon Degrelle.
Face et revers. Les jeudi 17, vendredi 18 mars sur Télé 2,
Bruxelles, RTBF, semaine du 12 au 18 mars 1988 - Télé 2 service
de presse, Léon Degrelle. Face et revers, samedi 19 mars 20 heures,
une émission de Jacques Cogniaux, Bruxelles, RTBF, semaine de 19 au
25 mars 1988. Ces deux dossiers reprennent les éléments du dossier
général, toujours envoyé avant une émission spéciale. Ces trois
documents ont certainement été à la base d'une dépêche d'agence de
presse (Belga?), qui, après les avoir remaniés, y a ajouté quelques
rares informations originales (voir note 53). Elle a été publiée par
seulement deux quotidiens politiquement opposés: Histoire et
portrait à la RTBF bientôt trois émissions sur Degrelle et l'an
prochain 52 numéros sur la deuxième guerre mondiale dans La Libre
Belgique, Bruxelles, 29 février 1988 - Histoire. Trois émissions
consacrées à Degrelle en mars à la RTBF dans La Wallonie,
Liège, le 3 mars 1988. Les éléments des dossiers du service de presse
RTBF, ont été partiellement repris dans des articles originaux par FL Tileux,
Rex à la botte de Hitler. Rex, l'époque peu reluisante de la
collaboration belge. Un homme: Degrelle, qui vocifère encore sa nostalgie
du nazisme. Trois émissions dans La Cité, Bruxelles, le 10
mars 1988 ou 16 mars 1988 - Michel Bailly,
Courage et égarement de la légion Wallonie intégrée à la waffen SS
dans Le Soir, Bruxelles, 22 février 1988- Dix ans après, les
émissions RTBF sur Degrelle dans Vers l’avenir, Namur, le 29
février 1988 - Pierre Stéfany
Léon Degrelle à la télévision : le droit de déplaire. Un dictateur
pour cour de récréation dans La Libre Belgique, Bruxelles,
le 17 mars 1988.
[10]
BC, Télévision : Léon Degrelle. Face et revers dans Bonne
soirée, le 9 mars 1988.
[11]
Interview de Jacques Cogniaux, 23 février 1987 - Lettre de
Jacques Cogniaux à Robert Wangermée, Bruxelles, 24 novembre 1977.
[12]
Bérengère Lhomme, Op. Cit. - propos de Pierre Degrelle
reconnais pas confirmés par l'Interview de Jacques Cogniaux,
Op. cit.
[13]
RTBF service de presse, Dossier L’Ordre nouveau, Bruxelles,
mars 1984, p. 2 - Un sujet brûlant dans Le Vif,
Bruxelles, 22 mars 1984, copie intégrale du texte fourni par le service
de presse en 1984.
[14]
Bérengère Lhomme, Op. cit.
[15]
L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde (produit par la BRT) à partir de
jeudi sur Télé 2. Mais pourquoi a-t-on «mis aux oubliettes»
l'émission sur Degrelle réalisée par la RTBF (en 77-78) par Jacques
Cogniaux et Pierre Degrelle reconnais pas ?
dans La Meuse, Liège, 23 mars 1984 - l'article rapporte une
interview de Pierre Degrelle reconnais pas et de Jacques Cogniaux (voir la
similitude entre cette interview à La Meuse en 1984 et celle
accordée à La Wallonie en 1988) - Bérengère Lhomme,
Op. cit.
[16]
William Ugeux, Après les
dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau dans La revue générale,
n°
2, 1985, p. 50.
[17]
L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde produit par la BRT, Op. cit.
[18]
L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde produit par la BRT, op. cit.
[19]
William Ugeux, Après les
dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, Op. cit.
[20]
65 rue de haerne, 1040 Bruxelles. Le 4 mars 1988 elle écrit deux
nouvelles Lettres, en coopération avec le comité de contact des
associations patriotiques: à l'administrateur général de la RTBF et
au ministre président de l'exécutif de la communauté française.
[21]
Lettre de Q. Walraeve (président de la fraternelle) et J. De Brun,
(président du comité de contact des associations patriotiques) à
Philippe Moureaux, Bruxelles, le 2 mars 1988, p. 2.
[22]
Lettre de Paul Halter (président de la Fondation Auschwitz) à Robert
Stéphane, Bruxelles, le 26 février 1988.
[23]
Note de service de Jacques Cogniaux à Robert Stéphane, Bruxelles,
RTBF, le 29 février 1988 - Yannis Thanassekos,
Objectivité et critiques à nouveau contre Degrelle dans Bulletin
trimestriel de la Fondation Auschwitz, n°
5, mai 1984, p. 44.
[24]
L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde produit par la BRT, Op. Cit.;
- Pierre Degrelle reconnais pas, ici encore précise ses propos en
1988 : «M.
Wangermée a donné son accord à condition que nous consultions d'abord
des juristes et des représentants de la résistance»
*
Bérengère Lhomme, Op. cit.
[25]
Représentant du GREHSGM (vice-président du comité scientifique de
septembre 1979 à sa mort en 1981).
[26]
Paul Lévy (°27
novembre 1910) : ingénieur commercial et licencié en sciences
économiques (ULB), journaliste, rédacteur, reporter, chef du service
d'information de l'INR (1933-1949), incarcéré à Breendonk puis
libéré, il rejoint Londres où il sera correspondant de guerre,
professeur à l'université de Strasbourg (1954-1972) et à l'UCL
(1968-1981), il fut attaché de cabinet au ministère de l'information et
attaché à la Commission belge pour l'étude des problèmes
d'après-guerre (Londres 1942-1944), vice-président du conseil supérieur
de statistiques (1978-1980). Il est président du mémorial national du
fort de Breendonk (1976).
*
Le dictionnaire des belges, Op. cit. p.
325 - Qui est qui en Belgique francophone, Op. Cit., p. 573-574.
[27]
Lettre de Luc Pourquoi pas à Jacques Cogniaux, Bruxelles, le 7
août 1979.
[28]
Lettre de Paul Lévy à Paul Halter (en réponse à la Lettre de
demande de soutien de la Fondation Auschwitz du 16 mars 1988), Gembloux,
17 mars 1988. Si dans cette Lettre de 1988, Paul Lévy confond
certainement les dates de diffusion de L’Ordre nouveau à la RTBF
et la séance de projection du 2 août 1979, la date de celle-ci est
confirmée par lui-même (Lettre de Paul Lévy à Jacques Cogniaux),
Gembloux, 2 août 1979, par Jacques Cogniaux (Lettre de Jacques
Cogniaux à Paul Lévy, Bruxelles, le 24 septembre 1979) et en partie
par La Meuse (L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde (produit par
la BRT), Op. cit..
[29]
Pan : hebdomadaire satyrique paraissant depuis 1945. Jean
Gol le considère comme un «hebdomadaire
commercial d'information générale consacrant la plus grande part de
ses colonnes à la politique nationale et internationale et ayant une
«ligne» qui, quoi que fluctuante permet de les situer politiquement Pan
et 't pallieterke sous le rire laissent transparaître une
idéologie assez difficile à définir mais finalement assez conservatrice».
*
Jean Gol, Le monde de la presse en Belgique, Bruxelles, CRISP
(1979), 270 p. - Une étude très ancienne sur Pan est parue dans La
presse périodique d'opinion en Belgique dans Courrier hebdomadaire,
Bruxelles, CRISP, 6 décembre 1963 - Le même type d'étude sur 't
pallieterke est paru dans La presse périodique radicale flamande
dans Courrier hebdomadaire, n°
331-332, Bruxelles, CRISP, 9 septembre 1966.
[30]
Est-il trop tôt ... Pour écrire ? dans
Pan (Pan dans l'oeil), Bruxelles, 23 novembre 1977.
[31]
Lettre de Jacques Cogniaux à Robert Wangermée, Bruxelles, 24
novembre 1977. S'il y a bien eu contact épistolaire par l'intermédiaire
de Jean Vermeire, l'équipe de la RTBF n'a rencontré Degrelle qu'en
décembre 1977.
Est-il
trop tôt ... Pour écrire
dans Pan (Pan dans l'oeil), Bruxelles, 23 novembre 1977.
[32]
Il semble que ce soit Robert Poulet (qui est collaborateur littéraire à
pan où il signe régulièrement du nom de Pangloss la rubrique Plume
de pan) qui ait mis le journal au courant des projets de la RTBF : «M.
Dumonceau, directeur de Pan, m'a confié que Robert Poulet [...]
l'avait mis au courant de nos projet».
*
Lettre de Jacques Cogniaux à Robert Wangermée, Op. Cit.
[33]
Deux
initiatives de la RTBF
dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 juillet 1983 - Guido Van
Damme, L’Ordre nouveau... Revu et traduit pour la RTBF
dans Le Soir, 31 mars 1984 est moins nuancé : «le
travail maison faisait semble-t-il la part trop belle à l'impénitent
collabo».
[34]
A. Massinger (°1917)
: docteur en philologie romane. Entre aux émissions internationales de
l'INR (1947), puis à la télévision (1951). Il est successivement
responsable de la section «documentaire et culturelle», chef du service
des spectacles, directeur artistique et directeur des programmes
(1960-1978).
*
Le dictionnaire des belges, Op. Cit., p. 348
[35]
Emission sur la collaboration - interview de Léon Degrelle dans Note
de service (RTB) d'A. Massinger à Robert Wangermée (réf.
Am/ad77l265), Bruxelles, 26 mai 1977. Auquel est joint l'avis du service
juridique Emission sur la collaboration - interview de Léon Degrelle
dans Note de service (RTB) de J. Bierlaire à A. Massinger (réf.
S126 31/78nn/ns), Bruxelles, 24 mai 1977.
[36]
Roger Lallemand (°17
janvier 1932) : docteur en droit et en philosophie et Lettres (ULB),
chargé de recherche à l'institut de sociologie de l'ULB (1960), membre
du conseil de l'ordre des avocats et du conseil de discipline du barreau
de Bruxelles (1972-1973), sénateur coopté p.s. (depuis 1979),
vice-président du groupe francophone du sénat (1979), vice-président de
la commission de la justice (1979), président du centre de sociologie de
la littérature de l'ULB.
*
Qui est qui en Belgique francophone, Op. cit.
, p.567
[37]
Lettre (avis juridique) de Rober Lallemand à Robert Wangermée,
Bruxelles; 17 novembre 1977, p. 15 -
[38]
Projet d'émission sur la collaboration - réalisation et diffusion
d'un interview de Léon Degrelle - Avis de M. Lallemand dans Note
de service (RTB) de J. Bierlaire à Robert Wangermée, (réf.
Cx/2057-jb/ns), Bruxelles, 5 décembre 1977, p. 10.
[39]
Entre le 2 et le 24 août 1979 - Lettre de Paul Lévy à Jacques
Contrairement (et réponse), Op. cit.-
Bérengère Lhomme, Op. cit..
[40]
Lettre de Jacques Contrairement à Paul Lévy, Bruxelles, 24
septembre 1979.
[41]
Lettre de Jacques Contrairement à Paul Lévy (en réponse à
une Lettre du 2 août (1979), Bruxelles, 24 septembre 1979 et Lettre
de Paul Lévy à Jacques Contrairement, Bruxelles, 10 octobre 1979.
[42]
Pour reprendre le mot de La Meuse : Degrelle: l'interview
maudite. La cour d'appel doit décider si elle pourra passer sur Télé 2
dans La Meuse, Liège, 17 mars 1988.
[43]
L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde (produit par la BRT), Op. cit..
[44]
Odon Boucq, Degrelle
: le pantin voyait des «pourris» partout. Télé 2
entame demain la diffusion d'une série de trois
émissions; il voulait purifier la démocratie, il devînt un jour un
pantin sanglant dans Le Journal de Mons, Mons, 16 mars 1988
[45]
Viviane Bourdon, Signé
furex : Léon Degrelle. Face et revers 1977, Jacques Contrairement
interviewe en Espagne Léon Degrelle [...] Fraye le chemin dans Télépro,
Verviers 10 mars 1988.
[46]
Christine Laurent, Sujet à passion dans Le Vif, 10 mars
1988. Déjà en 1981, Le Soir augurait de ce changement «l'interview
postérieure de la BRT - interview en français fera-t-elle revenir le
conseil d’administration de la RTBF sur ce veto?»
- Pour le changement dans les préjugés du public et de la presse, voir
le paragraphe sur la motivation à la réalisation». Jean-claude
broche, Une interview non diffusée de la RTBF-télévision en
décembre 1987, encart à un article consacrés à l'affaire de la
Lettre au Pape de Degrelle : Cour d'appel de Bruxelles, la Lettre au
Pape de Degrelle livre historique ou livre politique dans Le Soir,
23 juin 1981.
[47]
Histoire et portrait à la RTBF, Op. cit.
et Histoire. Trois émissions consacrées à
Léon Degrelle, Op. cit.. Cet extrait
constitue la part d'originalité de la dépêche d'agence de presse
vis-à-vis du communiqué du service de presse RTBF
[48]
Communiqué de la RTBF du 11 mars 1988 repris intégralement par RTBF.
Mise au point à propos des émissions sur Léon Degrelle dans La
Wallonie, le 13 mars 1988 et «Affaire Degrelle». La RTBF se
justifie dans Le Drapeau rouge, le 14 mars 1988. Cette mise au
point est à la base des Lettres envoyées par l'administration générale
de la RTBF aux différentes associations plaignantes comme le comité de
contact des associations patriotiques ou la Fondation Auschwitz. Lettre
de Robert Stéphane à Paul Halter,(président Fondation Auschwitz),
Bruxelles, 14 mars 1980 (réponse à des Lettres du 26 février et du 9
mars 1988) - Lettre de Robert Stéphane à J. Debruyn, (président
ccap), Bruxelles, 15 mars 1988 (réponse à sa Lettre du 4 mars
1988).
[49]
Jocelyn Grégoire, op. cit.
, Page 67 à 95
[50]
Pierre Desaive dans son interview accordée à Bérengère Lhomme, Op. cit..
[51]
1 : L'avant-guerre - 2 : La collaboration - 3 : Hitlérien
toujours!
[52]
AV, Dix ans de placard (interview de Jacques Contrairement)
encart dans Interdit de séjour, mais plus de parole. Léon Degrelle se
raconte. Histoire, bobards et légendes soumis aux cribles de la critique
... À la RTBF dans Télémoustique, le 17 mars 1988. Cet
article est l'occasion d'une bourde monumentale de la part du metteur en
page de l'hebdomadaire au-dessus de la légende : « Jacques
Contrairement, réalisateur de la série et de l'interview de Degrelle »
trône la photo de Maurice De Wilde ce qui permis à Jean Vermeire dans
son article plein de rancoeur d'écrire : «il
est certain que cette photo (de Contrairement pendant l'interview) aurait
mieux illustré votre article que celle de Maurice De Wilde que vous
présentez comme Jacques Contrairement Lequel ne portant guère son
homologue flamand, ne manquera pas de croire que cette substitution n'est
guère fortuite »,
ce qui montre le ton de la Lettre.
*
Jean Vermeire, Note de frais, (rubrique «Furieusement vôtre»)
dans Télémoustique, le 7 avril 1988.
[53]
RTBF, mise au point, Op. Cit., et Affaire Degrelle, Op. Cit.,
(voir note 50).
[54]
Audience réelle : audience sur la population totale de plus de 15 ans
(regardant ou non la télévision).
[55]
L’homme a la pipe, Le fossile dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 30 mars 1988.
[56]
Excepté pour la ventilation par zones géographiques : voir le chapitre
sur L’image de Léon Degrelle dans le passé et le présent.
[57]
N’en fut-elle pas privée par la même crainte de l'influence du
rexisme et d'un Léon Degrelle charismatique ?
[58]
Le revenant dans pan, Bruxelles, 23 mars 1988.
[59]
DK, Quand Léon parlait dans Télémoustique,
Bruxelles, 7 avril 1988.
[60]
Pour le service de sondage de la RTBF, il existe deux tranches d'age que
l'on peut classer dans la catégorie «jeune» : 15/18 et 19/24 ans. On
peut étendre sans risque majeur la catégorie aux 25/34 ans.
[61]
Telles les amicales des anciens prisonniers de guerres belges du stalag 1a
ou du stalag 13b.
[62]
La CAOB (confédération des associations des officiers belges) «groupe
tous les officiers belges d'active, de réserve et retraités»,
mais n'est pas une association de type courant. Elle est plutôt un
instrument de liaison. Sa présidence et son administration sont exercées
à tour de rôle (tous les deux ans) par chacune des sociétés qui la
compose. La confédération n'a donc ni bulletin, ni adresse propre et
trouve refuge dans les périodiques et secrétariats de ses membres. En
1987, elle groupe dix sociétés : l'Association des officiers des
campagnes 14-18 et 40-45, l'Association des ingénieurs issus de l'école
d'application, l'Association des licenciés de école d'application,
l'Association des militaires ingénieurs techniciens industriels, le
Cercle royal des anciens officiers de campagne d'Afrique, la Société
royale des officiers retraités, l'Union nationale des officiers de
réserve, l'Union royale nationale des officiers invalides de guerre, Contact
et enfin l'Association des officiers en service actif
*
La CAOB dans Mars, n°140,
Bruxelles, AOSA, 4è trimestre 1986, p. 3 - Entretien téléphonique
avec O. Conreur, le 9 juillet 1987 - Interview de A. Broekmans,12
février 1987
[63]
La Ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3 : ligue fondé le 15
novembre 1951 (constituée en ASBL le 20 avril 1953) par des anciens des
Groupements royalistes unis (GRU)) Et de l'hebdomadaire Septembre
pour «refuser
l'oubli sans compromettre l'apaisement et le ralliement autour de roi
Baudouin souhaité par le roi Léopold».
L'article 2 de ses statuts parus au Moniteur explique que «la
ligue a pour but de rendre hommage au roi Léopold 3 et de rappeler les
événements de son glorieux règne. Elle aura pour souci constant
d'exalter le souvenir du souverain qui a lutté contre l'envahisseur,
souffert sous sa domination et, en toutes circonstances, servi le pays».
Elle va absorber rapidement des associations poursuivant les mêmes
objectifs qu'elle : la Nationaal verbond oudgdienden en verbroedering
Léopold 3, (créée par d'anciens dirigeants du groupement «eldrie»
Anvers) et l'Union nationale des anciens soldats du roi Léopold 3. Elle
publie le trimestriel Le vétéran - de veteraan (à l'origine
publié par le groupement du brabant, mais organe national de la ligue
depuis 1971) dont J. Clergeons est le rédacteur en chef. L'association
compte environ 12 000 membres répartis en 86 sections locales dans
l'ensemble du pays.
*
1951-1983. La ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3 dans
Robert Meire, Le léopoldisme, Bruxelles, Legrain, 1986, p. 119-131
- trois exemplaires spéciaux 35ème anniversaire du Vétéran
: comité de rédaction Peau neuve et J. Clergeons Les 35 ans
de la ligue dans Le vétéran, Bruxelles, juillet 1986, p. 1-4;
pierre Gérits Un anniversaire significatif (rubrique Le mot du
président et L'abdication de Léopold 3 dans Le vétéran,
Bruxelles, octobre 1986, p. 1-4; AM[André Mees], Le 35 anniversaire de
la ligue dans Le vétéran, Bruxelles, décembre 1986, p.1-2 - Règlement
d'ordre intérieur de la ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3
- Bulletin d'adhésion à la ligue (groupe du brabant) - Statut
de la ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3 dans Annexe
au Moniteur belge. Recueil des actes concernant les ASBL Jouissant de la
personnalité civile, Bruxelles, Moniteur belge, [1953, n°
1663]. Pour les mouvements royalistes à l'origine de la ligue, voir
Francis Wilde, C. Dupont, Les anciens et le roi. Facteur de cohésion
et de divergence 1945-1950 dans Cahiers du centre de recherches
et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, n°9,
Bruxelles, GREHSGM, octobre 1985, p.39-54.
[64]
Lettre de G. Walraeve et J. De Brun à Philippe Moureaux,
Bruxelles, 2 mars 1988, p. 1.
[65]
Lettre de A. Dubois (président) à Robert Stéphane, Bruxelles, 8
mars 1988.
[66]
Lettre de M. Jacquemotte aux «amicales des camps qui ont demandés
l'interdiction de la série d'émission Léon Degrelle. Face et
revers, Bruxelles, 23 mars 1988.
[67]
Lettre de R. Szyffer et M. Pioro à Robert Stéphane, Bruxelles, 14
mars 1988.
[68]
Lettre de Paul Halter à Robert Stéphane, Bruxelles, 16 mars 1988.
[69]
Lettre de Robert Stéphane à Paul Halter, Bruxelles, 16 mars 1988.
[70]
FNAPG: fédération nationale des anciens prisonniers de guerre s'oppose
à toute la première émission L’Ordre nouveau, essentiellement
parce qu'elle donne la parole à Léon Degrelle et demande une réponse au
propos tenus lors des débats
[71]
SROR (société royale des officiers retraités) : créée le 22 janvier
1857 sous le nom de société des officiers pensionnés, son but était
d' «améliorer
les pensions militaires et de faire valoir leurs droits».
En 1863, elle prend le nom de société générale des officiers
pensionnés (retraités en 1880), son but était essentiellement
philanthropique. En 1870, Alexis Brialmont, avec l'approbation de la
société lance La Belgique militaire, qui lui permet de diffuser
ses idées sur l'armée : démocratisation de l'armée et surtout
renforcement de son équipement et de ses effectifs par le service
militaire général et obligatoire. Société mutualiste (27 octobre
1913), Société royale (1930), la société mutualiste «Société
générale des officiers retraités» est dissoute le 1er mars 1946, mais
prend le 30 mai le statut d'ASBL, et le nom de Société royale et
générale des officiers retraités. Pendant la Question royale, elle fait
partie avec son président F. Grégoire «des
groupes d'anciens combattants les plus «engagés» dans la défense du
roi» (avec la fraternelle
des chasseurs ardennais), le 17 décembre 1960, elle fusionne avec la
Société royale et patriotique des officiers retraités et avec la
société des officiers retraités de flandre. Le 10 juin 1978, la
société prend son nom actuel. Elle publie La Belgique militaire
et le Bulletin d'information de la SROR, elle est affiliée à la
CAOB et au comité national de défense des pensionnés de l'état.
*
Un anniversaire - le message du président général, p. 11-12 - O.
Conreur, Histoire de la
SROR (1857-1982), p. 19-20, Les statuts de la SROR, p. 37-44
dans La Belgique militaire (numéro spécial 125ème
anniversaire), Bruxelles, SROR, 270 rue royal, décembre 1983. Pour
l'implication de la SROR dans la Question royale, voir : Francis Balace,
C. Dupont, Les
«anciens» et le roi. Facteur de cohésion et de divergence 1945-1950
dans Cahier du GREHSGM, Bruxelles GREHSGM, p. 147, 149 et 152 -
Voir Jocelyn Grégoire, Op.
cit.
[72]
Le comité de contact et les amicales de concentration nazis
s'élèvent contre les émissions de Degrelle et l'administrateur
général de la RTBF répond à la protestation du comité de contact
contre les émissions Degrelle dans Le prisonnier de guerre,
Bruxelles, avril 1988, p. 3 et 5.
[73]
Lettre de J. De Brun à F. Erauw, Bruxelles, 23 mars 1988.
[74]
Table rase ? dans Le Vif (Week-end),
Bruxelles, 10 mars 1988 + Hervé,
Fini «le beau Léon» ? Les temps ont changé dans Vers l’avenir,
Namur, 22 mars 1988 - DK, Quand Léon parlait, Op. cit.
- Le revenant, Op. cit. - JCM, Les
jeunes ne regardent pas dans La Cité, Bruxelles, 10 au 16 mars
1988.
[75]
Léon Degrelle. Face et revers. La genèse d'un apprenti dictateur
dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 17 mars 1988. + T. Fauconnier,
Les nazillons dans La Wallonie, Liège, 30 mars 1988.
[76]
Michel Bailly, Léon
Degrelle. Face et revers dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars
1988 + William Ugeux,
«Tant mieux» dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars
1988.
[77]
JS, Léon et Léopold 3. Ce que la RTBF n'a pas dit dans Pourquoi
pas ?,
Bruxelles, 17 mars 1988, p. 16. + Raymont Arets,
La mégalomanie inoffensive ... dans La Dernière heure,
Bruxelles, 20 mars 1988 - Arthur Haulot,
La fausse objectivité dans La Libre Belgique, Bruxelles, 23
mars 1988 - Gabrielle lefevre,
Degrelle, la grenouille fasciste dans La Cité, Bruxelles,
24 au 30 mars 1988 - J. Van Nes, Léon Degrelle à la télévision
dans La Libre Belgique, Bruxelles, 8 avril 1988 (Lettre) - Jj. Morin,
Léon Degrelle à la télévision dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 18 avril 1988 (Lettre).
[78]
Nous verrons pourquoi dans le chapitre sur : L'importance de Léon
Degrelle dans la mémoire de nos compatriotes.
[79]
Proposition de résolution déposée le mardi 1er mars 1988 au
conseil de la communauté française de Belgique par le député PSC/ADW,
Paul-Henri Gendebien, publiée in extenso dans Degrelle à la
télé : Gendebien pas d'accord dans Le Drapeau rouge,
Bruxelles, 2 mars 1988 - amputé de l'extrait cité dans Degrelle à la
RTBF : première opposition dans Vers l’avenir, Namur, 2 mars
1988. Sommairement dans : Des avis argumentés et partagés :
Paul-Henri Gendebien «complaisance morbide», la RTBF : «un apport
historique important» dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 17 mars 1988.
[80]
Proposition de résolution (n°
7). Proposition de Paul-Henri Gendebien concernant les émissions
télévisées consacrées à Léon Degrelle) dans
Actes du conseil de la communauté française, séance du 15 mars
1988, pages 4 et 5.
[81]
Jean-marie frerotte, Léon
Degrelle, le dernier fasciste, Bruxelles, Paul Legrain, 1987, 237
pages.
[82]
DZ, Demain sur Télé 2. Jean-marie Frérotte invite avec des
historiens à un débat sur Degrelle dans L’Avenir du Luxembourg,
Arlon, 16 mars 1988.
[83]
Lettre de J. De Brun (président du comité de contact des associations
patriotiques) et de G. Walraeve (président de la fraternelle des amicales
des camps de concentration et prison nazi à Philippe Moureaux,
Bruxelles, 2 mars 1988 - publié dans Le comité de contact et les
amicales des camps de concentrations nazis s'élève contre les
émissions de Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles,
avril 1988.
[84]
Paul Halter, Degrelle a gagné sa guerre éditorial dans Bulletin
trimestriel de la Fondation Auschwitz, Bruxelles, juillet 1988, n°
18.
[85]
Claude Javau, Faut-il
cacher ce Léon ? dans Le journal des
procès, n°
187, Bruxelles, 15 avril 1988, p.13.
Dans
cet article Claude Javeau soumet l'émission à une rude critique dont le
texte est très polémique.
[86]
Lettre de Jacques Contrairement à Robert Wangermée, Bruxelles, 24
novembre 1977.
[87]
Lettre de Philippe Moureaux à J. De Brun, Bruxelles, le 21 mars
1988 (en réponse à la Lettre de J. De Brun à G. Walraeve, du 2
mars 1988 - publiée intégralement dans Les émissions Degrelle des
17-18 et 19 mars à la RTBF dans L'invalide belge, (organe de
la fédération nationale des militaires mutilés et invalides de la
guerre), Bruxelles, 76 avenue joseph 2, mai 1988, p.5.
[88]
Interview de marcel Pierret à son domicile, 12 juin 1988.
[89]
Lettre de Jacques Contrairement à Robert Wangermée, Op. Cit.
[90]
Voir ce qu'en dit le Journal des procès, n°
126, le 1er avril 1988
[91]
Voir les changements qui ont permis la diffusion de Léon Degrelle.
Face et revers, chapitre sur le cadre chronologique de
l'émission, essentiellement les notes 51-52. Et Histoire et portrait
à la RTBF, Op. cit. - Histoire : trois
émissions consacrées à Degrelle, Op. cit.
[92]
Le conseil d’administration de la RTBF
[93]
Odon Boucq, Degrelle, le
pantin voyait des pourris partout dans Le Journal de Mons,
Mons, 16 mars 1988.
[94]
Le temps qu'il fera en mars ... Chut ! Degrelle ! dans
Pan, Bruxelles, n°
2252, 24 février 1988.
[95]
En 1984, Guido Van Damme, L’Ordre
nouveau ... Revu et traduit par la RTBF dans Le Soir, 31
mars-1er avril 1984.
[96]
Christine Laurent, Sujet à passion dans Le Vif, 10 mars
1988.
[97]
Paul Halter, Editorial Degrelle a gagné sa guerre dans Bulletin
de la Fondation Auschwitz, n°18,
Bruxelles, juillet 1988 (texte bilingue). On voit ici l'un des divorces
entre l'attitude de la presse et de la Fondation Auschwitz
vis-à-vis de Léon Degrelle. Face et revers. La première
percevait un changement dans la manière d'envisager le passage de
Degrelle à la télévision, la seconde considère qu'il est toujours
scandaleux de l'interviewer.
[98]
Communiqué de presse RTBF, 11 mars 1988, repris dans RTBF mise
au point, Op. cit. - «Affaire
Degrelle». La RTBF se justifie et en partie dans les Lettres de
Robert Stéphane à Paul Halter et à J. De Brun, Op. cit.
[99]
Peu ou pas de mention de cet argument excepté dans les journaux qui
reprennent textuellement le communiqué de presse RTBF du 11 mars 1988.
[100]
Claude Javau, Op. cit.
[101]
Max gallo Histoire
du 20ème siècle, France inter, 1976
[102]
Sans titre, [diffusion de la RTBF] dans Le
journal des procès, Bruxelles, n°
126, 1er avril 1988;
[103]
Communiqué de presse RTBF, Op. cit.
[104]
Communiqué de presse concernant l'action juridique contre la diffusion
des interviews de Léon Degrelle, Bruxelles, Fondation Auschwitz, 17
mars 1988.
[105]
Communiqué de presse concernant l'action juridique contre la diffusion
des interviews de Léon Degrelle, Bruxelles, Fondation Auschwitz, 17
mars 1988.
[106]
Claude Javau, Op. cit..
[107]
Voir l'article de Yannis Thanassekos,
Objectivité et critique. A nouveau contre Degrelle dans Bulletin
trimestriel de la Fondation Auschwitz, n°
5, Bruxelles, mai 1984.
[108]
Qui, comme nous l'avons vu plus haut n'est certainement pas de louer ni de
réhabiliter Degrelle.
[109]
L’Ordre nouveau dans RTBF service de presse, n°
9, Bruxelles; 1er mars 1984, p. 8.
[110]
Direction de la coordination des programmes, Feuille. Spot Léon
Degrelle et Calendrier de diffusion des promotions, 10 mars
1988, n°
11 bis - ces spots de promotion sont passés sur RTBF1 les 12 mars 20h35,
13 mars 20h50, 14 mars 19h25, 15 mars 18h57, 16 mars 19h25, 17 mars 18h57,
et sur Télé 2, les 15 mars et 16 mars 1988 à 20h00.
[111]
RTBF - service de presse, Léon Degrelle. Face et revers, Op. cit.,
p. 6 - Le communiqué de presse de la RTBF sur l'encadrement historique
des propos de Léon Degrelle est repris par : Série Léon Degrelle.
Evokes nazi post dans One bulletin, Bruxelles, 17 mars 1988, p.
19 - Léon Degrelle. Face et revers. La genèse d'un apprenti dictateur
dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 17 mars 1988 - A. Viollier, Op. cit. -
Michel Bailly, Léon
Degrelle. Face et revers dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988,
p. 11 et 19 -Un reportage fort contesté. Ce soir sur Télé 2 dans
La Nouvelle Gazette, Charleroi, 11 mars 1988 – CC, Degrelle
parmi nous dans Letzeburger journal, Luxembourg, 18 mars 1988.
[112]
La RTBF commencera son second communiqué de presse (mise au point de
l'administration générale) par «avertie
de quelques réactions suscitées par la programmation de la série Léon
Degrelle. Face et revers».
*
Communiqué de presse RTBF, Op. cit., 11
mars 1988.
[113]
Communiqué de presse RTBF, Op. Cit., 11 mars 1988 - la mise au
point poursuit : «les
trois émissions sont suivies chacune d'un débat qui rassemble
également des historiens, un politologue et un psychiatre qui viennent
éclairer les propos de Degrelle d'autres éléments critiques».
Ces propos seront repris et adaptés par Odon Boucq,
Degrelle, le pantin voyait des «pourris» partout dans Le
Journal de Mons, Mons, 16 mars 1988.
[114]
L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde produit par la BRT, Op. cit.
[115]
Christine Laurent, Sujet
à passion dans Le Vif, Bruxelles, 10 mars 1988.
[116]
Le revenant, [rubrique Télé pan] dans Pan, 23 mars
1988.
[117]
Gabrielle lefevre, Degrelle,
la grenouille fasciste dans La Cité, Bruxelles, 24 mars 1988.
[118]
Combat : hebdomadaire du mouvement populaire wallon fondé par
André renard en janvier 1961.
[119]
Degrelle dans Combats, Liège, mouvement populaire wallon,
21 mars 1988. La Libre Belgique, sans être polémique dira : «Degrelle,
il dit ce qu'il veut, donnant sa vision des choses avec ses
exagérations, ses inexactitudes et ses contrevérités qu'auront à
débusquer et à corriger ensuite les historiens»
*
Pierre Stéphany, Degrelle à la télévision, le droit de déplaire,
un dictateur pour cour de récréation ... dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 17 mars 1988.
[120]
Comité de contact des associations patriotiques : regroupe la
Confédération nationale des prisonniers politiques et ayants droit de
Belgique, la Fédération nationale des invalides, le Comité d'action de
la résistance, l'union des mères et femmes de fusillés, le Comité
d'action des forces belges en Grande-Bretagne, l'Union des plus grands
mutilés et invalides, l'Union nationale de la presse clandestine, la
Fédération nationale des combattants, la Fédération nationale des
anciens prisonniers de guerre, l'Union des services de renseignements et
d'action et l'union des fraternelles des anciens combattants. En fait,
ces associations n'ont pas réagi à L’Ordre nouveau, sauf les
plus importantes : l'union des fraternelles armées de campagne et la
FNAPG. Le comité n'a pas d'existence légale, mais est un trait
d'union entre ces associations.
[121]
Interview de J. De Brun, Op. cit.
[122]
Sauf Paul Eygenraam, qui très opposé à M. De Wilde, écrira à contre
courant de l'opinion générale: « le
déserteur [L. Degrelle] devient en Espagne un bourgeois cossu, lui aussi
interviewé longuement par Maurice De Wilde, avec une obséquieuse
déférence».
[123]
Odon Boucq, La première
émission sur L’Ordre nouveau. La tentation d'un pouvoir musclé
dans Nord-éclair, Mouscron, 31 mars 1984.
[124]
Jacques Hislaire, Degrelle reconnais pas dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 31 mars 1984.
[125]
Hervé : pseudonyme de Victor Robert (°11avril
1927), jésuite, licencié en histoire contemporaine (fac. Notre-dame de
Namur et UCL), professeur de l'enseignement secondaire, participe aux
activités du centre de documentation et d'action pour la télévision
(fondé par l'abbé général), collaborateur extérieur de Vers l’avenir
depuis plus de dix ans où il rédige la chronique quotidienne.
*
Entretien téléphonique avec M. Lambert (rédacteur en chef adjoint de
Vers l’avenir) et avec Victor Robert,le
9 juillet 1987.
[126]
Hervé, «L’Ordre nouveau». La Flandre profonde? dans
Vers l’avenir, Namur, 9 avril 1984.
[127]
Hervé, «L’Ordre nouveau». Degrelle pour rire ou pour pleurer
dans Vers l’avenir, Namur, 2 avril 1984
[128]
Guido Van Damme, «L’Ordre
nouveau» ... Revu et traduit pour la RTBF dans Le Soir,
Bruxelles, 1e avril 1984.
[129]
Interview de Maurice De Wilde, Op. cit.
[130]
Interview de Maurice De Wilde Op. cit.
[131]
Berengère Lhomme, Op. cit.
[132]
Interview de M. Pierret, Op. cit.
[133]
A. Viollier, Interdit de
séjour, mais pas de parole, Op. cit.
[134]
Il s'agit d'une émission sur l'«homme Degrelle» et non sur l'ensemble
du rexisme. L'émission n'est pas dans son principe et dans son
organisation un état de la question ou un dossier. On laisse parler
Degrelle et ensuite, chaque fois qu'il y a un mensonge, l'historien
intervient. Il est évident que les historiens ne peuvent parler de
ce qui ne se trouve pas dans ses propos pendant l'émission.
[135]
DK, Quand Léon parlait ... dans Télémoustique, 7 avril
1988.
[136]
On peut en voir la démonstration dans l'excellente: Propaganda,
l'image et son pouvoir, émission produite par TF1, RTBF, INA, TSR,
SRTQ, Channel four, CNC. En 1988, - 6 épisodes (dont le premier et le
dernier sont utiles à notre propos): Un siècle de propagande, Mensonges
et messages, Le théâtre des hostilités, In america, De
l'icône au kino, Il n'y a plus de propagande ?
[137]
DK, Quand Léon parlait ... dans Télémoustique, 7 avril
1988.
[138]
Extrait du spot Léon Degrelle, Op. cit.
[139]
Intervention de A. Verhulst au débat final RTBF sur L’Ordre nouveau,
20 décembre 1984.
[140]
Procès-verbal des réunions du comité scientifique pour la
préparation des débats, 1ère réunion, page 127, octobre 1983.
[141]
William Ugeux dans 18 émissions sur L’Ordre nouveau dans La
revue générale, février 1985, pages 51-58.
[142]
Que ceux fournis par «les
historiens au-dessus de tout soupçon et venant de toutes les universités
francophones».
*
Communiqué de presse de l'administration générale de la RTBF
(mise au point), Bruxelles, 11 mars 1988.
[143]
Télé 2, service de presse, Léon Degrelle. Face et revers, Op. cit.,
p. 8 - Les informations sur les débats et les analyses par les
historiens des propos de Degrelle contenus dans le communiqué du
service de presse Télé 2 et le communiqué de presse de
l'administration générale de la RTBF seront repris par Le temps qu'il
fera en mars... Chut ! Degrelle ! Dans Pan, mercredi 24
février 1988 - Histoire et portrait à la RTBF dans La Libre
Belgique, Bruxelles, 29 février 1988 - Histoire. Trois émissions
consacrées à Degrelle en mars à la RTBF dans La Wallonie,
3 mars 1988 - Christine Laurent,
Sujet à passion dans Le Vif, 10 mars 1988 - RTBF. Pas
d'objection aux émissions sur Degrelle dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 11 mars 1988 - Mise au point à propos des émissions
de Léon Degrelle dans La Wallonie, Liège, 13 mars 1988 - «Affaire
Degrelle». La RTBF se justifie dans Le Drapeau rouge,
Bruxelles, 14 mars 1988 – DZ, Demain soir sur Télé 2, Jean-Marie
Frérotte invité avec des historiens à un débat sur Degrelle dans L’Avenir
du Luxembourg, Arlon, 16 mars 1988 - Odon Boucq,
Degrelle, le pantin, Op. cit., - M. By,
Degrelle à la télévision : action en référé dans Le Soir,
Bruxelles, 16 mars 1988 - FL, Rex à la botte de Hitler dans La
Cité, 10 mars 1988 - Télé 2. Léon Degrelle. Face et revers
dans Télémoustique, 10 et 17 mars 1988 - Bérengère Lhomme, Op.
cit.. - Il est notable que la presse
périodique de grande diffusion ne fait, pour ses débats et pour
l'encadrement historique de l'émission, que reprendre le communiqué de
Télé 2.
[144]
les fonctions des invités repris dans la liste sont celles mises en avant
par la RTBF, elle-même et cela a son importance pour la suite.
*
Télé 2 service de presse, Op. cit.,
repris entièrement par Télé 2 (Léon Degrelle. Face et revers)
(1,2 et 3) dans Télémoustique, Bruxelles, 10 et 17 mars 1988; les
autres périodiques reprennent le plus souvent le texte extrait du Communiqué
de l'administration générale de la RTBF « les
trois émissions sont suivies chacune d'un débat qui rassemble
également des historiens, un politologue et un psychiatre qui viennent
éclairer les propos de Degrelle d'autres éléments critiques».
[145]
Rudi Vandoorselaer (1951), licencié en histoire RUG, attaché
temporaire à la BRT pour les programmes sur la Collaboration, puis
principal collaborateur scientifique pour la série sur la Résistance,
attaché temporaire au GREHSGM de 1977 à 1980, assistant depuis 1985. Il
est responsable du secteur périodique et de l'organisation des
séminaires, a publié une quinzaine d'études relatives notamment à la
résistance, aux brigades internationales en Espagne, à la police et à
la magistrature sous l'occupation. Auteur des ouvrages De KBP En het
sovjet-duits niet aanvalspakt (1975) et De moord op. Lahaut
(avec Etienne Verhoeyen). Prépare un doctorat sur les volontaires
belges dans les brigades internationales
*
Le centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre
mondiale. Organisation, activités, organisation, Bruxelles, GREHSGM,
1987, p.17
[146]
Auteur du Rexisme de 1940 à 1944 : Degrelle et les autres dans Cahiers
du GREHSGM n°
10, Bruxelles, novembre 1986 qui complète pour la période de guerre
l'ouvrage de Jean-Michel Etienne, Le mouvement rexiste jusqu'en 1940
dans Cahier de la fondation national des sciences politiques, n°
165, Paris, A. Colin, 1968. Un compte-rendu est rédigé par Désiré
Denuit, Le rexisme de 1940 à 1944, Degrelle et les autres dans L'invalide
belge, Bruxelles, avril 1988, p.1
[147]
Wim Meyers : (°1943)
licencié en histoire de la RUG (1965), chercheur au CREHSGM (depuis
1969), responsable de la bibliothèque, il compose depuis 1970 la Bibliographie
annuelle des publications concernant la Belgique pendant la seconde guerre
mondiale, prépare un doctorat sur les organisations nationalistes
flamandes de jeunesse sous l'occupation. Il a notamment publié : La
«vlaamse landsleiding«. Un gouvernement d'émigrés en Allemagne
après septembre 1944 (1972) - De tweede wereldoorlog
dans Twintig eeuwen vlaanderen, Hasselt,
heideland-orbis, 1979. - De politieke houdinij van verschaeve tijdens
het laatste oorlogsjaar (na maart 1944). Beschou-wingen bij de uitgave
van enkele brieven dans Verschaeviana jaarboek 1984,
p.165-232 - Het verzet in belgïe dans de tweedewereldoorlog. Verraad
en verzet, p.41-54. - Wim meyers,
Frans selleslagh, De
vijand te liif. De belgen in het verzet, Anvers-Amsterdam, hélios,
1984.
*
Le centre d'études et de recherches historiques de la seconde guerre
mondiale. op.cit., p.1
[148]
Alain Dantoing : (°1950-1994)
licencié en histoire de l'UCL (1973), bibliothécaire de la faculté des
sciences économiques et sociales de l'UCL, assistant au GREHSGM depuis
1976 où il est secrétaire de rédaction du Bulletin. Auteur d’une
thèse de doctorat sur l'église catholique pendant la guerre, il a
publié La hiérarchie catholique et la Belgique sous l'occupation
allemande, (1978), réimpression dans Miscellanea historiae
ecclesiasticae, n°9,
ossolineum, 1984, p. 68-82. - La vie religieuse sous l'occupation
dans 1940-1945. La vie quotidienne en Belgique, 1984, p.
168-175 - Eglise et syndicat en 1940. Les avatars d'une
politique de présence, 1985.
*
Le centre de recherche et d'études historiques de la seconde guerre
mondiale, op.cit., p.15. - Bulletin du centre de recherches et
d'études historiques de la seconde guerre mondiale, n°15
et n°16,
Bruxelles, 1985 et 1986, p.31 et p. 34-35
[149]
Ne pas confondre avec Jacques De Brun, (1915) licencié en
philosophie et Lettres, docteur en droit (UCL),membre honoraire du comité
économique et social de la CEE, mobilisé en 1940, fait la campagne des
18 jours en qualité de sous-lieutenant, membre des réseaux de
résistance: zéro et ligne comète, prisonnier politique (arrêté à
Paris le 16 janvier 1944), condamné à mort le 26 juillet 1944, il fut
membre depuis 1946, secrétaire de 1953 à 1979 et président de 1979 à
ce jour du Conseil national de la Confédération nationale des
prisonniers politiques et ayants droit de Belgique. Il est président de
l'Amicale des condamnés à mort et depuis 1981, président du Comité de
contact des associations patriotiques.
[150]
Jacques de Thier : (°
15 septembre 1900), docteur en droit, diplomate et ambassadeur, attaché
au cabinet du premier ministre de 1929 à 1933, carrière diplomatique à
Berlin, Athènes, Téhéran et Washington de 1933 à 1965, chargé
d'affaires à Madrid, consul général à New york, ambassadeur à Mexico,
Ottawa et Londres. Il publie ses Souvenirs dans la Revue
générale d'octobre 1980 et de janvier 1981.
*
Qui est qui en Belgique francophone Op. cit.,
p. 282.
[151]
François Perrin (°
31, janvier 1921) : docteur en droit (ULg 1946), substitut de l'auditeur
général au conseil d'état (1948-1961), professeur de droit public (ULg)
depuis 1968). Il fut successivement socialiste, rassemblement wallon
puis libéral, actuellement hors parti. Fondateur avec André Renard du
mouvement populaire wallon. Il fut député (1965-1977), sénateur
(1977-1980) et ministre des réformes institutionnelles (1974-1976),
membre du bureau du PRL Spécialiste du droit constitutionnel. Il a
publié Problèmes constitutionnels : le message radiophonique du roi
le 13.1.1959, Coutumes du régime contre droit constitutionnel,
Qui fait et défait les gouvernements (1918-1956) dans Courrier
hebdomadaire, n°
3, 31 et 4, Bruxelles, CRISP, 23 janvier 1959, 11 septembre 1959 et 30
janvier 1959. Et sur les rapports entre les communautés : La Belgique
au défi : flamands et wallons à la recherche d'un état (1963) - Le
régionalisme dans l'intégration européenne (1969)- Histoire
d'une nation introuvable, Bruxelles, p. Legrain, 1988, 310 p.
*
Qui est qui en Belgique francophone, Op. cit.,
p. 696 - Le dictionnaire des belges, Op. cit.,
p. 398 - CRISP. Courrier hebdomadaire. Catalogue thématique
(1959-1985), Bruxelles, s.d. p. 6-7 - P. Vanmolle Het
belgische parlement, Op. Cit., p. 255 et 414.
[152]
Robert Devleeshouwer:
professeur à l'ULB, l'un des plus farouches opposants au passage de Léon
Degrelle à la télévision. Voir le chapitre : L'image de
Degrelle dans le passé et le présent - intervention de R.
Devleeshouwer dans le débat suivant l'émission 1 (Les petits
dictateurs) dans L'ordre nouveau, 29 mars 1984 - Procès
verbal des réunions de la commission scientifique pour la préparation
des débats, cinquième réunion, 9 février 1984. - Degrelle, la
BRT, le professeur Devleeshouwer dans Le Drapeau rouge,
Bruxelles, 21 janvier 1982 - Léon Degrelle est interviewé.
Controverse à propos d'une série d'émissions à la télévision
flamande dans Nord éclair, Mouscron, 27 février 1982. Voir
aussi son interview dans José Fontaine, L’Ordre nouveau. Entretien
avec le professeur Devleeshouwer des choses cachées
depuis la fin de la guerre dans La Cité, Bruxelles, 30 mars
1984. Intervention de R. Devleeshouwer dans la Page magazine du Journal
parlé de huit heure, radio une, 17 mars 1988, 8h 20
[153]
Albert Hubert (17 juillet 1917) : pseudonyme occasionnel jean de la
Hure. Commissaire provincial au rapatriement pour le Luxembourg,
profondément royaliste il est le président national des chasseurs
ardennais, directeur rédacteur en chef du Chasseur ardennais,
directeur du département «presse et publication» à l'office belge du
commerce extérieur.
*
Qui est qui en Belgique francophone, op.cit., p. 467 - Francis Balace,
C. Dupont, Les anciens et le roi. Facteur de cohésion et de
divergence 1945-1950 dans Centre de recherches et d'études
historiques de la seconde guerre mondiale, n°9,
Bruxelles, GREHSGM, octobre 1985, p. 39-54.
[154]
Fraternelle des chasseurs ardennais : regroupe les militaires ayant
appartenu entre le 9 et le 28 mai 1940 a la première et deuxième
division de chasseurs ardennais (membres effectifs), et les militaires
ayant appartenus à ces unités hors des dates précitées (membres
adhérents).
[155]
Albert Hubert, Toujours Degrelle (rubrique Coup de butoir)
dans Le chasseur ardennais n°
152, Bruxelles, 1er trimestre 1988, pages 1 et 19.
[156]
L'hostilité d'Albert Hubert vis-à-vis de nos instituts de radio
télévision est habituelle. Par exemple : «le
Pourquoi pas? Suggérait récemment pour faire pièce aux
autocollants, «j'écoute la RTBF» qu'on en diffuse avec le texte
«je n'écoute pas la RTBF» d'accord mais cela nous paraît un peu
timide. On pourrait par exemple écrire «je vomis la RTB»
ou «il
faut supprimer RTB» il va
plus loin : «durant
la deuxième guerre, les émissions françaises répétaient 10 fois par
jours «radio Paris ment, radio Paris ment. On pourrait en faire un
pastiche. Par exemple «la RTB ment, la RTB ment faut foutre le feu
dedans» ou encore «faut la mettre à l'encan» ou bien «la RTB c'est
du vent» un concours est ouvert:premier prix, un portrait non
dédicacé de mister wang»
ou «le
comportement de la RTB lors du décès de Léopold a évidement été de
la couleur de cette institution officielle qui pratique impunément et
misérablement le désinformation et joint l'impudence à la mauvaise
fois. Ces salopards, il n'y a pas d'autres termes pour les qualifier»
*
Albert Hubert, Odieuse RTB - delenda RTB dans Le chasseur ardennais,
n°135,
Bruxelles, 3e trimestre 1983, p. 4
[157]
Albert Hubert : Communication du président. «Nieuwe orde» dans Le
chasseur ardennais, n°130,
Bruxelles, Fraternelle des chasseurs ardennais, 2e trimestre 1982, p.
3.
[158]
Lettre de J. De Brun et Q. Walraeve à Philippe Moureaux ,
Bruxelles, 2 mars 1988 - publiée dans Le comité de contact et les
amicales de concentrations nazis s'élèvent contre les émissions de
Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, avril 1988,
p. 5.
[159]
Lettre de J. De Brun à F. Erauw et Francis Athènes, Bruxelles, 23
mars 1988 - J. De Brun me le confirme : « il
y a des historiens qui sont intervenus pour remettre les choses en
place, ça n'a été précisément qu'une simple correction, ce qu'on
aurait voulu, c'est de replacer Léon Degrelle dans son contexte [...] Or
cela n'aurait pu être fait valablement que par des gens qui ont vécu ces
événements»
*
interview de J. De Brun, Op. cit.
[160]
Lettre de Paul Halter à Philippe Moureaux, Bruxelles, 22
mars 1988, p. 2. - la Fondation Auschwitz avait notamment écrit dans une
Lettre à l'administrateur général de la RTBF le 10 mars 1988 : «nous
sommes persuadés que les historiens et les scientifiques que vous avez
regroupés pour traiter de la question feront le nécessaire pour
démystifier le personnage, la politique et les mensonges de Degrelle»
- même idée dans la Lettre de la fondation au Soir : «personne
ne représente le vécu de cette époque»
- Lettre de Paul Halter au rédacteur en chef du Soir, Bruxelles,
18 mars 1988, p. 1.
[161]
Note de service de Jacques Cogniaux à Robert Stéphane, Bruxelles,
RTBF, 29 février 1988.
[162]
Communiqué de presse concernant l'action juridique contre la diffusion
des interviews de Léon Degrelle, Bruxelles, Fondation Auschwitz, 12
mars 1988 - ce texte reparaît dans les Lettres envoyées par la fondation
le 22 mars 1988 à p. Moureaux et g. Spitaels
[163]
Paul halter, Degrelle a gagné sa guerre ? (Editorial)
dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n°
18, Bruxelles, juillet 1988
[164]
Claude Javeau, Faut-il
cacher ce Léon dans Le journal des procès, n°
127, Bruxelles, 18 avril 1988, p. 13.
[165]
D’autre part, n’étant pas historien, Claude Javeau n’est peut-être
pas habitué à la subtilité du métier.
[166]
Léon Wilmotte : avocat, prisonnier de guerre, professeur
honoraire à l'université du travail (Charleroi), président adjoint de
la FNAPG, président de l'Amicale des komandos disciplinaire «mine et
carrière» et du Fond des barbelés (Fond social de la FNAPG qui finance
en partie le centre hospitalier de Sainte ode), et surtout rédacteur en
chef du Prisonnier de guerre, vice-président du Conseil de
l'institut national des invalides de guerre.
*
Léon Wilmotte,(courte biographie) dans Le prisonnier de guerre,
Bruxelles, FNAPG, avril 1984, p. 2 - Léon Wilmotte rédacteur
en chef depuis 40 ans dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles,
FNAPG, septembre 1986, p. 1 et 5.
[167]
FNAPG : fédération nationale des anciens prisonniers de guerre,
s'oppose à L’Ordre nouveau (toute la première émission)
essentiellement parce qu'elle donne la parole à Léon Degrelle. Elle
réclame une réponse aux propos tenus lors des débats
[168]
Léon wilmotte, La RTBF
ressuscite une nouvelle fois, le fourex Degrelle dans Le prisonnier
de guerre, Bruxelles, avril 1988, p. 5 - il fait allusion à
l'article : JS, Léon et Léopold 3. Ce que la RTBF n'a pas dit
dans Pourquoi pas ?,
Bruxelles, 17 au 23 mars 1988 - Combat estime brutalement que «quant
au débat final, nous l'avons trouvé carrément endormant»
- Degrelle dans Combat, Liège, MPW, 21 mars 1988.
[169]
Claude Javeau, Op. cit.
[170]
Seul Le journal de procès, Le prisonnier de guerre, Combat
et Le bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz ont publié un
article critique sur les débats. Les articles de Télépro, du Soir,
cités plus bas sont élogieux. Les articles Le temps qui sur toutes
ombres en verse une plus noire ... Sur un sombre océan verse le sombre
oubli dans Pan, Bruxelles, 23 mars 1988 et Hervé,
Fini «le beau Léon» ? Les temps ont changés dans Vers l’avenir,
Namur, 22 mars 1988, n'analysent les débats qu'au travers des
interventions et des personnalités des participants. Le reste de la
presse périodique, n'a même pas relevé la spécificité des débats
après leur diffusion.
[171]
Léon Degrelle. Face et revers dans Télépro, Verviers, 23
mars 1988.
[172]
Michel Bailly, Degrelle
passa du mysticisme à l'état de fossile mirobolant dans Le Soir,
Bruxelles, 19/20 mars 1988. Une partie de l'article analyse le contenu du
débat.
[173]
J’entends ici par «public», les téléspectateurs isolés (voir
chapitre sur Le cadre chronologique), les associations
patriotiques, les hommes politiques, les scientifiques ou la presse.
[174]
Maurice vaussard, La
démocratie chrétienne en France en Belgique et en Italie, p. 122.
[175]
Jean-marie etienne, Le
mouvement rexiste jusqu'en 1940 dans Cahiers de la fondation
nationale des sciences politiques, n°
165, Paris, a. Colin, 1968, p. 173.
[176]
Au nom de l'ordre public dans La Libre Belgique, Bruxelles,
17 mars 1988. Le court article qui suit fait un rapide tour d'horizon de
l'arsenal législatif qui a condamné et empêché Léon Degrelle de
rentrer en Belgique. Il est accompagné d'une énorme photo de Léon
Degrelle en 1964 avec de nouveau le commentaire : «s'il
revient en Belgique il le fait à l'encontre de la loi»
[177]
Jean-marie frérotte, Léon
Degrelle, le dernier fasciste, Bruxelles, Legrain, 1987, p. 221-222.
[178]
JC Broche, Une interview non diffusée de la RTBF - télévision en
décembre 77, article encart à Cours d'appel de Bruxelles. La
Lettre au pape de Degrelle. Livre historique ou livre politique ? dans
Le Soir, Bruxelles, 23 juin 1981 - cet article est basé sur une
interview de Jacques Cogniaux.
[179]
Intervention de Maurice De Wilde au débat final de L’Ordre nouveau,
20 décembre 1984. Il est renseigné par ses partisans tel celui qui,
selon Maurice De Wilde, lui sert de courrier : «j'ai
fait la connaissance à ce moment la d'un wallon que l'in peut considérer
comme son courrier» - Interview
de Maurice De Wilde, Op. cit.
[180]
Raymond Arets, La mégalomanie inoffensive dans La Dernière
heure, Bruxelles, 20 mars 1988.
[181]
voir le contexte historique dans lequel s'inscrit Léon Degrelle
[182]
«ceux
qui jadis ont eu le cran et le courage de résister à L’Ordre nouveau
[les associations patriotiques opposées aux emissions] doivent
aujourd'hui admettre que dans un pays libre le citoyen a le droit à une
liberté sans la moindre censure politique»
[183]
IL publie en 1985 une longue analyse de L’Ordre nouveau : William
Ugeux, Après les 18
émissions sur L’Ordre nouveau dans La revue générale,
Bruxelles, 1985, pages 49-60.
[184]
William Ugeux : «tant mieux» dans La Libre Belgique, 17
mars 1988 (interview).
[185]
Les 206 Lettres sur L’Ordre nouveau conservées au centre sont
classées sous la cote w18 (en rapport avec: les prisonniers de guerre:
100 - Degrelle: 11 - h.de man - les journaux : 30 - l'eglise :13
- r.poulet : 8 - la question royale : 17 - divers : 28 ). La RTBF à
offert au centre la totalité de la correspondance reçue à l'occasion
l'émission. De plus, j'ai trouvé [75] Lettres classées dans une farde
à la BRT il s'agit de la correspondance du public francophone adressée
personnellement à Maurice De Wilde ou à la BRT, et qui n'a jamais été
transmise à la RTBF. La BRT n'a pas pu me fournir les Lettres qu'elle a
reçues après le première diffusion de la
série.
[186]
Lettre d'Emma Denis à Maurice De Wilde, Bouillon, sd -
malheureusement il s'agit de considérations générales sur la seconde
guerre et n'apportent pas de renseignements intéressants. Parfois même
la BRT/RTBF reçoit des lettres de paranoïaques ou d'associations et
d'individus demandant à Maurice De Wilde de les aider à obtenir une
pension ou d'intercéder en leur faveur jusqu'auprès du roi.
[187]
Cette question aura pour
conséquence une étrange «passe d'arme» entre Maurice De Wilde et
Pierre Devos. Ce dernier prend immédiatement la parole après la question
: «je
trouve qu'il est facilement approchable, je suis allé le voir moi aussi
il y a quatre ans, je lui ai s... , j'étais à Madrid ,je suis tombé sur
son n°
de téléphone, j'ai téléphoné »
Maurice De Wilde lui répondra «oui,
mais en somme, pierre de vos vous pourriez aussi bien que moi répondre à
cette question; mais vous ne répondez qu'à la première partie, parce
qu'il y a encore eu une deuxième question:[...] Ses moyens de
subsistance. Etant donné que vous l'avez vu».
Pierre Devos: «Moi
je n'ai pas vu ses moyens»
M. De Wilde rit. Pierre Devos: «non,
je l'ai vu installé». Et
on ne parla plus des contacts entre Pierre Devos et Léon Degrelle.
[188]
Au débat final de la RTBF, a. Dejonghe essaye de se lancer dans une
longue réponse mais il est sans cesse interrompu par Pierre Devos.
Finalement il n'ira pas au bout de son explication et c'est Jean Stengers
qui conclura «je
crois que l'on peut reprendre l'expression de M. Perrin: dans le premier
cas Degrelle faisait courir un très grand risque à ceux qu'il faisait
arrêter et dans le second cas il demande l'exécution de plusieurs
dizaines d'otages»
- Albert Dejonghe a publié sur ce sujet La lutte Himmler-Reeder pour
la nomination d'un HSSPF à Bruxelles-cinquième partie Salzbourg avant et
après-evolution policière de septembre 1943 à la fin de l'occupation,
et plus particulièrement un important excursus sur Degrelle et les
évènements de Bouillon en juillet 1944 dans Cahier d'histoire de
la seconde guerre mondiale, n°8,
Bruxelles, GREHSGM, octobre 1984, p. 153-163.
[189]
Lettre de M. Degaive à Maurice De Wilde, Bois de Lessines, 10
avril 1984 - Lettre d'Emile Deprez à M. De Wilde, Seneffe, 9
décembre 1984 - Débat final RTBF (intervention de Jacques Cogniaux)
au débat final RTBF, 20 décembre 1984. - L'accusation est beaucoup
plus perceptible dans la Lettre de ce rexiste (vraisemblablement ancien
de la légion wallonie) : «quand
on compte les gens qui sont morts parce que Degrelle est devenu le chef
d'un parti dissident, ce qui par la suite le pousse dans la collaboration,
n'aurait-il pas mieux valu, qu'au lieu de l'expulser, le parti
catholique de 1935 lui laisse l'occasion de tenter sa chance dans ses
rangs
» une autre lettre anonyme envoyée et publiée dans La Libre Belgique
est du même avis : «au
lieu d'obtenir quelques places sur les listes que le parti catholique
préparait pour les élections de 1936, Degrelle et ses amis ont été
expulsés par le parti [...] Degrelle aurait-il viré vers l'extrême
droite si la droite traditionnelle ne l'avait pas rejeté?».
Cette idée, exprimée avec rancoeur et amertume, semble être commune aux
rexistes qui ont écrit après L’Ordre nouveau.
*
Pourquoi et comment Degrelle a mal tourné dans La Libre
Belgique, 24 mai 1984.
[190]
M. Bailly a un semblable jugement et plus généralement pour le Degrelle
d'avant-guerre, se demande si «le
volksführer Léon devient un catalyseur de rancunes propres aux citoyens
d'un petit pays ballotté, traversé, pétri au gré des grandes
invasions»
*
Michel Bailly, Les dangers de l'idéalisme et du vide démocratique
dans Le courrier du littoral et de Bruges, 25 mars 1988
[191]
Illégal, inconvenant et scandaleux. La BRT donne le petit écran à
Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril
82, p. 6.
[192]
Maurice De Wilde, après L’Ordre nouveau et La collaboration
a réalisé la série De tijd der vergelding diffusée en huit
partie d'une heure trente tous les vendredis à 20h50 à partir du 8 avril
1988 sur la BRT. Deux émissions sont consacrées aux tueries de rex en
wallonie : Les représailles de Bouillon (20 mai 1988) et Les
tueries de Courcelles (27 mai 1988) et donc aux tueurs de rex. La
Libre Belgique consacre un article, (en fait une interview de Maurice
De Wilde) à l'ensemble de la série : Pierre Stéphany
Maurice De Wilde et les horreurs de la guerre dans La
Libre Belgique, Bruxelles, 8 avril 1988. - Pan s'intéresse
aux deux émissions spécifiquement wallonnes : Une série
humoristique ... Dont certains aspects ... Sont risibles dans Pan
(rubrique Pan dans l'oeil), Bruxelles, 8 juin 1983, p. 3. - Le
Soir prendra comme prétexte l'émission sur Les tueries de
Courcelles pour un rappel historique : JFEG, Courcelles, une
horrible nuit d'août 44 dans Le Soir, Bruxelles, 27 mai 1988.
[193]
Michel Bailly parlera de «Degrelle,
candidat homme fort, fut un «pigeon noir» comme il y a des moutons noirs
dont on s'écarte superstitieusement»
et mme Jacques Van Nes dans une lettre à La Libre Belgique écrira «se
mettre du côté des allemands, porter l'uniforme «noir», cela doit
suffire à le considérer comme un traître à notre patrie».
*
Michel Bailly, Grilles
sur le grill dans Le Soir, Bruxelles, 21 mars 1988 - madame
Jacques Van Nes, Léon Degrelle à la télévision. Réponse à M. JH
Lebeste dans La Libre Belgique, Bruxelles, 8 avril 1988.
[194]
Marcel Pierret (°
8 mars 1917) : Commissaire de police honoraire, commandant de réserve
honoraire, croix de guerre, officier de réserve, vice président de la
FNC., président fondateur d'un groupement nommé : les associations
patriotiques gembloutoises
[195]
Le 19 mars 1988, les associations patriotiques gembloutoises ont organisé
une «cérémonie de réparation». Il existe un vidéogramme réalisé
par la télévision communautaire canal zoom qui fut diffusé le 24 mars
1988. Réalisé par E. Schu, il contient des images de la cérémonie et
des interviews de Joseph Jeandrain (président des anciens combattants),
Marcel Pierret, Pierre Desaive, et Edmond Alomaine (ancien combattant). -
la presse relate la cérémonie : Degrelle à la télé : à Gembloux,
les anciens combattants ont lavé l'insulte dans La province - La
Nouvelle Gazette, Charleroi, 28 mars 1988 et Degrelle à la
télévision : l'indignation des anciens combattants de Gembloux dans Vers
l’avenir, Namur, 28 mars 1988.
[196]
Interview de M. Pierret, Op. cit..
[197]
Lettre de J. De Bruyn à Robert Stéphane, Bruxelles, 4 mars 1988.
[198]
Vingt-trois articles sur nonante-neuf.
[199]
Martin Conway, Le rexisme
de 1940 à 1944: Degrelle et les autres dans Cahier du centre de
recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, n°
10, Bruxelles, GREHSGM, novembre 1986, p. 53.
[200]
Odon Boucq, Degrelle le
pantin, Op. cit.
[201]
Cinq émissions d'une heure pour Degrelle à la BRT dans Le
prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, mars 82, p. 4. - Voir
également sur le même sujet: Raoul dewael,
Trois émissions en trois jours à Télé 2, 20 heures. Léon Degrelle,
le fils qu'Hitler aurait aimé avoir dans La Dernière heure,
Bruxelles, 17 mars 1988 et PL Smith,
Média. Séries on Léon Degrelle evokes nazi's past dans The
bulletin, Bruxelles, 17 mars 1988.
[202]
Degrelle à la télé: à Gembloux, les anciens combattants ont lavé
l'insulte, Op. cit. et
Degrelle à la télévision: l'indignation des anciens combattants de
Gembloux, Op. cit.. Ces deux articles
illustrés de photos s'inspirent très fortement du discours prononcé au
cours de la cérémonie par M. Pierret
[203]
M. By., Léon Degrelle à
la RTBF : le tribunal des référés
incompétent dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988.
[204]
Christine Laurent, Sujet
à passion dans Le Vif, (week-end), Bruxelles, 10 mars
1988.
[205]
CC, Degrelle parmi nous dans Letzeburger journal,
Luxembourg, 18 mars 1988.
[206]
Odon Boucq en est tellement
persuadé qu'il titre son article Degrelle, la pantin voyait des
pourris partout, Télé 2 entame demain la diffusion d'une série de trois
émissions : «il voulait purifier la démocratie, il devint un jour
un pantin sanglant» dans Le Journal de Mons, Mons, 16 mars
1988.
[207]
Raymond Arets, La
mégalomanie inoffensive ... dans La Dernière heure,
Bruxelles, 20 mars 1988. – «On
comprend facilement que raviver les mémoires en parlant du fondateur du
rexisme éveille ou réveille cris, haine et passions. Le souvenir [...]
Des atrocités qu'il a fait commettre reste encore très vivace»
- Eric burgarff, Léon
Degrelle, cris, haine et passions dans Hebdo 2000, Namur, 30
mars 1988.
[208]
Dans Pol vandromme, Les
rexismes dans Le rappel, Charleroi, 17 mars 1988.
[209]
William Ugeux, Après les
dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, Op. cit.
[210]
A. Viollier, Interdit de
séjour, mais plus de parole, Op. cit..
[211]
Jean Daloze, né en 1914, écrit au début de l'article : «le
privilège de l'âge nous donne l'occasion de tirer quelques leçons des
émissions de la RTBF»
[212]
Jean Daloze,
Les deux périodes du rexisme dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 24 mars 1988 - ces propos sont confirmés par Martin Conway :
«a
la fin de l'occupation, les rexistes n'étaient plus qu'une petite
minorité coupée de la vie de la grande majorité des belges»
- Martin Conway, Op. cit.,
p. 53.
[213]
Paul masson, A propos
d'une émission controversée. Môa, le beau Léon dans La
Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988.
[214]
«qui
eux aussi et peut-être mieux que quiconque apporteraient des éléments
précieux à verser dans le dossier Degrelle»
[215]
Corinne le brun, Degrelle
en 1988. Thierry, Laurence, Alice et les autres : «nous voulons la
vérité» dans La Dernière heure, Bruxelles, 17 mars
1988.
[216]
Pourquoi ces silences ? dans La RTBF
ressuscite une nouvelle fois, le fourex Degrelle dans Le prisonnier
de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril 1988, p. 1 et 5. - même idée dans
Illégal, inconvenant, et scandaleux, Op. cit.
[217]
Corinne lebrun, Op. cit.
[218]
Arthur Haulot, La
fausse objectivité,(rubrique Point de
vue) dans La Libre Belgique, Bruxelles, 23 mai 1988.
[219]
Sans titre [la diffusion à la RTBF] dans Le
journal des procès, n°
126, Bruxelles, 1er avril 1988.
[220]
Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire ... Sur le sombre
océan verse le sombre oubli,
(Pan dira t’on) dans Pan, Bruxelles, 23 mars
1988. - Martin Conway fait allusion aux attaques contre les notables
rexistes et aux représailles qu'elles provoquèrent dans Martin Conway,
Le rexisme de 1940 à 1944, Op. cit..
[221]
Albert Dejonghe, Excursus
sur Degrelle et les évènements de Bouillon en juillet 1944 dans La
lutte Himmler-Reeder pour la nomination d'un HSSPF À Bruxelles.
Cinquième partie. Salzbourg, avant et après -évolution policière de
septembre 1943 à la fin de l'occupation dans Cahier d'histoire de
la seconde guerre mondiale, n°
8, Bruxelles, GREHSGM, octobre 1984, p. 147-148.
[222]
Arthur Haulot, La fausse
objectivité, op. Cit.
[223]
Jean-marie Etienne, Op. cit., P.53-58 -
voir aussi Xavier Mabille, Histoire
politique de la Belgique. Facteurs et acteurs de changements,
Bruxelles, CRISP, 1986, p. 233-253 et Els witte,
Jan craeybeckx, La
Belgique politique de 1830 à nos jours. Les tensions d'une démocratie
bourgeoise, Bruxelles, Labor, 1987, p. 215-256 - Maurice De Wilde a
largement diffusé par le premier épisode de son émission (Les petits
dictateurs, Télé 2, 29 mars 1984) les résultats des différents
partis en lisse lors des élections de mai 1936. La première émission de
L’Ordre nouveau est intégralement reprise par Degrelle,
quarante ans après. Extrait de l'émission de la RTB - BRT, sur L’Ordre
nouveau, interview par Maurice De Wilde. Présentation Jacques Cogniaux
dans Revue du nord, n°
2 (spécial hors série), 1988, p. 931-948 (reprise du texte suivi d'une
discussion sur le sujet entre Albert Broder, Yves Dumont, Jacques
Cogniaux,
[224]
Audience relative de la catégorie: audience sur la population de la
catégorie en causes qui regardent la télévision.
[225]
Notez l'inversion sans beaucoup d'importance Namur Brabant. Liège est le
cas particulier.
[226]
Bruxelles, Hatier, 1988
[227]
A une lettre demandant le nombre d'exemplaires vendus, la maison
d'édition Hatier répondra de façon surréaliste : «il
ne m'est malheureusement pas possible de répondre aux questions précises
que vous me poser, ces matières relevant du secret professionnel»
- Lettre d'Omer Marchal (éditeur directeur général), Bruxelles,
5 septembre 1988.
[228]
«Effet de première» parce que c'est la première fois depuis la fin de
la guerre que Léon Degrelle parlera à la télévision en Belgique.
Jacques Hislaire dans La Libre Belgique du 31 mars 1984, exprime ce
qu'a pu ressentir un téléspectateur : «la
première, et c'en était une avec l'interview de Léon Degrelle jusqu'ici
«interdit d'antenne» à la RTBF, m'a vivement intéressé. La
preuve: il est peu fréquent que je reste vissé devant le petit écran
pendant deux heures [...] Surtout pour autre chose qu'un film de fiction».
De plus quand on regarde les sondages d'écoute réalisés par la RTBF, la
première émission de L’Ordre nouveau recueille une audience de
26,2 % tandis que les émissions suivantes plafonnent à peine à 10 %.
[229]
Odon Boucq, La première
émission sur L’Ordre nouveau. La tentation du pouvoir musclé dans Nord
éclair, Mouscron, 31 mars 1985. - Odon Boucq y écrit qu'«il
est inutile d'entendre».
Mais le deux avril 1984, Nord éclair, corrige: «une
fâcheuse erreur de composition nous a fait dire exactement le contraire
de notre point de vue à propos de L’Ordre nouveau. Nous pensons,
en effet, qu'il était utile d'entendre Léon Degrelle».
[230]
Philippe Robert, Partisan du journalisme vérité. M. Moureaux espère
que M. Wangermée donnera la parole aux anciens PG Au cours des émissions
sur «L’Ordre nouveau» dans La Dernière heure, Bruxelles,
31 mars 1984.
[231]
Luc Parret, Comprendre plutôt que juger dans Nord éclair,
Mouscron, 31 mars 1984.
[232]
Intervention de Jacques Cogniaux, op.cit.
[233]
Interview d'e. Verhoeyen, op.cit.
[234]
Dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 21 janvier 1982.
[235]
Dans Nord éclair, Mouscron,27 février
1982.
[236]
Guido Van Damme dans Le
Soir, Bruxelles, 26 février 1983. - Article entièrement consacré à
Degrelle.
[237]
Dans Le Vif magazine, Bruxelles, 22 mars 1980. Article consacré
entièrement à Léon Degrelle
[238]
Dans Télé 7 jours, Paris, 24 mars 1984
[239]
Dans Le peuple, Gosselies, 30 mars 1984.
[240]
Jacques Hislaire dans La
Libre Belgique, Bruxelles, 31 mars 1984
[241]
Hervé dans Vers l’avenir,
Namur, 2 avril 1984.
[242]
Dans Le Vif magazine, Bruxelles, 5 avril 1984.
[243]
AH dans Pourquoi pas?,
Bruxelles, 3 mai 1984.
[244]
«il
y avait un certain risque à laisser ce pitre s'ébattre encore une fois
devant le public, et nous savons très bien que le public !,
euh , est parfois naïf, qu'il est parfois crédule, ou bien laisser
parler Degrelle à la télévision est peut-être ouvrir une porte de
résonance à une certaine jeunesse nostalgique d'autorité»
- Intervention de M. Goldstein dans le débat suivant l'émission
1 à la RTBF(Les petits dictateurs)le 29 mars 1984
[245]
Odon Boucq, La première
émission, op.cit.
[246]
Michel Bailly : (°
1929) journaliste au Soir (informations générales et nouvelles
de Belgique).
[247]
Pierre Stéphany : (°
8 février 1925), journaliste depuis 1944 à La Libre Belgique
[248]
Jean Daloze : (°
le 13 janvier 1914), assistant social, rédacteur en chef de La Cité
nouvelle, éditorialiste à La métropole et La nation belge,
rédacteur en chef de La Libre Belgique, président fondateur de la
société des rédacteurs de La Libre Belgique
[249]
Michel Bailly dans Le
Soir, Bruxelles, 22 février 1988.
[250]
Philippe Rombaut dans Le
Vif - L'express, Bruxelles 27 mai 1988.
[251]
Odon Boucq dans Le
Journal de Mons, Mons, 16 mai 1988.
[252]
Pol vandromme dans Le
rappel, Charleroi, 17 mars 1988.
[253]
Paul masson dans La
Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988.
[254]
Jean Daloze dans La Libre
Belgique (Réflexion faite), Bruxelles, 24 mars 1988.
[255]
FL dans La Cité, Bruxelles, 10 au 16 mars 1988
[256]
Dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988.
[257]
CC dans Letzeburger journal, Luxembourg, 18 mars 1988.
[258]
Viviane Bourdon dans Télépro,
Verviers, 10 mars 1988.
[259]
PL Smith dans The
bulletin, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 19.
[260]
A. Viollier dans Télémoustique,
Bruxelles, 17 mars 1988.
[261]
Michel Bailly dans Le
Soir, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 11.
[262]
Pierre stéphany dans La
Libre Belgique, Bruxelles, 17 mai 1988.
[263]
Raoul dewael dans La
Dernière heure, Bruxelles, 17 mars 1988
[264]
Par Christian souris dans Pourquoi
pas ?,
Bruxelles, 17 au 23 mars 1988.
[265]
André dejardin dans Vers
l’avenir, Namur, 23 mars 1988.
[266]
Dans The New york times, New york, 27 mars 1988.
[267]
John palmer dans The
Guardian, Londres, 28 mars 1988.
[268]
Corinne le brun, Thierry, Laurence, malice et les autres, Op. cit..
[269]
Jean Daloze, Les deux périodes du rexisme, Op. cit.
[270]
Arthur Haulot, La fausse
objectivité (Point de vue) dans La Libre Belgique,
Bruxelles, 23 mars 1988.
[271]
M. Bertrand, J'ai voulu
enlever Degrelle dans Le Soir illustré, Bruxelles, 31 mars
1988 - Albert Melot : (°1918),
homme politique catholique Namurois, membre de l'armée secrète qui, en
1944,a contacté le roi Léopold 3 pour lui
proposer de le mettre à la tête de cette association royaliste - Lettre
à Pierre Devos et Maurice De Wilde, s.d. Et 2 août 1984 - R. Meire,
Le léopoldisme, Op. Cit., p. 129 - Walther de
bock, Les plus belles années d'une génération, Op. cit.,
p. 147 - L’Ordre nouveau en Belgique avant, pendant et après la
seconde guerre mondiale, Berchem, EPO, 1983, p.149 - Entretien
téléphonique avec A. Mélot, 22 août 1987.
[272]
Pierre Stéphany dans La
Libre Belgique, 17 mai 1988.
[273]
MH dans Télémoustique (Furieusement vôtre), Bruxelles, 17
mars 1988.
[274]
Michel Bailly dans Le
Soir, Bruxelles, 19-20 mars 1988.
[275]
Paul Masson, Op. cit.
[276]
Raymont Arets dans La
Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988.
[277]
Hervé dans Vers l’avenir,
Namur, 22 mars 1988.
[278]
Dans Pan (Télépan), Bruxelles, 25 mars 1988.
[279]
André dejardin dans Vers
l’avenir, Namur, 23 mars 1988.
[280]
Gabrielle lefevre dans La
Cité, Bruxelles, 24 mars 1988.
[281]
L’homme a la pipe dans Pourquoi pas ?,
Bruxelles, 30 mars 1988.
[282]
Michel Bailly, Degrelle
passa du mysticisme à l'état de fossile mirobolant, Op. cit..
[283]
Paul masson, Op. cit.
[284]
A. Viollier, Op. cit.
[285]
Gabrielle lefevre, Op. cit.
[286]
FL, Rex à la botte de Hitler, Op. cit.
[287]
L’homme a la pipe, Op. cit.
[288]
André dejardin, Op. cit.
- la comparaison entre Degrelle et un iguanodon, un fossile, vient d'un
mot de P. Burrin dans le débat suivant la première émission (14') : L'avant-guerre,
mais Robert Lallemand en 1977 avait déjà parlé de «fossile
politique» (voir page 12).
[289]
L’homme à la pipe, Le fossile, Op. cit.
[290]
Le revenant dans Pan, Bruxelles, 23 mars 1988.
[291]
L’homme à la pipe, Op. cit.
[292]
Interview de Léon Degrelle dans la première émission, L'avant-guerre,
(39') - repris par L'homme à la pipe, Op. cit.,
et Paul Halter, Degrelle
a gagné sa guerre ?, Op. cit.
[293]
Degrelle : l'interview maudite. La cour d'appel doit décider si elle
pourra passer sur Télé 2 dans La Meuse, Liège, 17 mars 1988.
[294]
Le revenant dans pan, Bruxelles, 23 mars 1988. - DK, Quand
Léon parlait ... dans Télémoustique, Bruxelles, 7 avril
1988, exprime la même constatation.
[295]
Jean Daloze, Les deux périodes du rexisme dans La Libre
Belgique (Réflexion faite), Bruxelles, 24 mars 1988.
[296]
BC, Degrelle - face et revers dans Bonne soirée, 9 mars
1988.
[297]
Paul masson, Op. cit.
[298]
Hervé, Op. cit..
[299]
Le revenant, Op. cit. - Cette phrase
ambiguë choque dans un article de Pan pourtant peu favorable à
Léon Degrelle. Mais cette ambiguïté est courante à cet hebdomadaire.
[300]
Intervention de Jean Stengers au débat suivant la première
émission : L'avant-guerre (6').
[301]
Intervention de w. Szafran au débat suivant la première émission L'avant
guerre (3').
[302]
Intervention de P. Burrin au débat suivant la première émission L'avant-guerre
(4').
[303]
JS, Léon et Léopold 3 dans Pourquoi pas ?,
Bruxelles, 17 au 23 mars 1988,
[304]
Paul masson, Op. cit.
[305]
André dejardin, Op. cit.
[306]
Cinq articles sur trente.
[307]
Paul Halter, Degrelle a
gagné sa guerre? dans Bulletin
trimestriel de la Fondation Auschwitz, n°
18, Bruxelles, juillet 1988.
[308]
Gabrielle lefevre, Degrelle,
grenouille fasciste dans La Cité, Bruxelles, 24 au 30 mars
1988 et FL, Rex à la botte de Hitler dans La Cité,
Bruxelles, 10 au 16 mars 1988.
[309]
RTBF service de presse, Op. cit. (semaine
du 12 au 18 mars 1988) – FL, Rex à la botte de Hitler, Op. cit.,
- Léon Degrelle. Face et revers dans Télémoustique, 10
mars 1988 - PL Smith, Op. cit., - Christine laurent,
Op. cit. - Raymont Arets, Op. cit., parle d'un
Degrelle «menteur,
affabulateur, et foncièrement fasciste».
Paul masson, Op. cit.,
d'un «maître
de la duperie et de la manipulation des contrevérités» - Vers l’avenir
d'un «homme resté très démonstratif qui donne sa version des
évènements» (Dix ans
après, les émissions RTBF sur Degrelle dans Vers l’avenir,
Namur, 29 février 1988).
[310]
Michel Bailly, Léon
Degrelle. Face et revers dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988.
[311]
Le revenant dans Pan, Bruxelles, 23 mars 1988.
[312]
CC, Degrelle parmi nous dans Letzeburger journal,
Luxembourg, 18 mars 1988.
[313]
M. By, Degrelle à la
télé : action en référé dans Le Soir, Bruxelles, 16 mars
1988.
[314]
Intervention de Jean Stengers dans le débat RTBF suivant l'émission 5 de
L’Ordre nouveau (Le temps des erreurs), 3 mai 1984. - Pourquoi
pas ? en 1988, commente des photos de l'interview de Léon Degrelle
par un de ses journalistes par : «tandis
que Christian souris est abasourdi par les libertés évidentes que le
fourex prend avec l'histoire ... Facile de la manipuler lorsque tous les
témoins directs sont morts»
- Christian souris, Les
rodomontades du «roi de bourgogne» dans Pourquoi pas ?
Bruxelles, 19 mars 1988, p. 70.
[315]
Intervention de Jean Stengers au débat suivant la première émission : L'avant
guerre (6'). En 1984, Francis Wilde dans le premier débat suivant L’Ordre
nouveau (Les petits dictateurs) donnera un exemple du
mensonge de Degrelle sur ses rapports avec le roi - Voir Jocelyn Grégoire,
Op. cit., p. 82.
[316]
Intervention de Jean Stengers, Op. cit..
[317]
Viviane Bourdon, Signé
«furex». Léon Degrelle. Face et revers dans Télépro,
Verviers, 10 mars 1988.
[318]
Degrelle : l'interview maudite. La cour d'appel doit décider si elle
pourra passer sur télé 2 dans La Meuse, Liège, 17 mars 1988.
[319]
Odon boucq, Degrelle
et les esprits paresseux dans Nord éclair, Mouscron, 28 mars
1988. - pour Pierre Desaive, l'«histoire
est à la fois vraie et fausse. Elle est vraie dans les grandes lignes,
mais c'est l'interprétation qu'il en donne qui est farfelue, toujours la
même, mais farfelue» -
Bérengère Lhomme, Op. cit..
[320]
Jean-claude broche, Cour
d'appel de Bruxelles. La «Lettre au pape» de Degrelle : livre historique
ou livre politique ? dans Le Soir,
Bruxelles, 23 juin 1981.
[321]
Voir Le mythe de Napoléon dans Le traité de critique
historique de léon-E. Halkin,
Initiation à la critique historique, [Paris], Serge Fleury,
1982, p. 185-196.
[322]
Christian souris, Les
rodomontades du «roi de bourgogne dans Pourquoi pas ?,
Bruxelles, 17 mars 1988, p. 20-21.
[323]
Pierre Stéphany, Parlons-en
dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988.
[324]
Proposition de résolution (n°
7). Proposition de PH. Gendebien concernant les émissions télévisées
consacrées à Léon Degrelle
dans Actes du conseil de la communauté française, séance du 15
mars 1988, p. 5.
[325]
Lettre de Jacques de Bruyn à Francis Wilde, Bruxelles, 23 mars
1988. Rappelons que l'enquête de la CNPPA chez les jeunes n'a jusqu'à ce
jour rien donné de concret.
[326]
Lettre de R. Szyffer et M. Pioro à Robert Stéphane, Bruxelles, 14
mars 1988.
[327]
Communiqué de presse de la Fondation Auschwitz, Op. cit..
[328]
Auschwitz ou l'introuvable sens, diffusé le 27 février 1988 sur
TV5 (Le club de l'Europe) et sur Télé 21, le 24 mars 1988
(21h40).
[329]
T Fauconnier, La série des menteurs dans La Wallonie,
Liège, 22 mars 1988.
[330]
T Fauconnier, Op. cit. - Auschwitz
révisé dans Télépro, Verviers, 16 mars 1988 - Sur Télé
21 à 21h40. Auschwitz ou l'introuvable sens dans Pourquoi pas?,
Bruxelles, 17 mars 1988 - s.d., Extrême droite. Les faussaires de
l'histoire dans Le Vif, Bruxelles, 18 mars 1988. - M.M. Faussaire
de l'histoire devant les caméras, jeudi dans Le Soir, 19-20
mars 1988 - b.l., Mémoire.
Auschwitz pour l'éternité dans Télémoustique, Bruxelles, 22
mars 1988 - Gabrielle Lefevre,
Société. Auschwitz devant l'histoire dans La Cité,
Bruxelles, 24 mars 1988 - Auschwitz ou l'introuvable sens. Auschwitz,
le passé ... Qui ne veut pas passer dans Le Drapeau rouge,
Bruxelles, 24 mars 1988 - Hervé,
Auschwitz ou l'introuvable sens. Les «reliseurs» d'histoire dans Vers
l’avenir, Namur, 24 mars 1988 – OLG, Pour ne pas oublier
auschwitz. «le club de l'Europe», les
révisionnistes et le sens du génocide juif dans La Libre Belgique,
24 mars 1988 - Où menaient ces rails ? dans
Le Soir, 24 mars 1988.
[331]
T. Fauconnier, Op. cit.
- MM, Faussaires de l'histoire, Op. cit.
[332]
Election de Jean-Paul Stirbois à Dreux, le 4 septembre 1983 - sur
l'ascension de Jean-Marie Le Pen et du front national jusqu'en 1985, voir
Serge Dumont, Joseph Lorien, Karl Criton, Le système Le Pen,
Anvers, EPO, 1985. Après 1985, voir Anne Tristan, Au front, Paris,
Gallimard, 1987 et Michel Winock, Aux origines de Jean-Marie Le Pen. La
vieille histoire du «national populisme» dans Le monde,
Paris, 12 juin 1987.
[333]
Voir l'analyse du Monde: Présente dans la plupart des pays
européens, extrême droite n 'approche nulle part le score du front
national, Paris, 27 avril 1988.
[334]
il est paradoxal que ce soit les progrès de extrême droite en France, en
suisse, et récemment à Berlin qui catalyse l'intérêt de la presse
traditionnelle sur extrême droite belge, bien que quelques «affaires»
aient rouvert le dossier.
[335]
Hervé, Fini le beau
Léon, Op. cit..
[336]
Claude Javeau, Faut-il
cacher ce Léon dans Le journal des procès, n°
127, Bruxelles, 18 avril 1988.
[337]
«quand
sévit la crise, quand règne la marasme, l'opinion devient crédule»
- Paul Masson, Op. cit..
[338]
MH. (Jumet), Degrelle, triste héros dans Télémoustique,
Bruxelles, 17 mars 1988.
[339]
Proposition de résolution (n°
7); Op. cit..
- Notons que cette résolution vaudra à son auteur une phrase vengeresse
de Pourquoi pas ? : «aussi
comprenons-nous mal les indignations d'un député qui vient se draper
dans des flots de tricolore afin d'empêcher la RTBF de diffuser une
émission consacrée au leader rexiste. Ce zèle est d'ailleurs d'autant
plus curieux à nos yeux que ledit député n'a jamais caché ses opinions
quasi séparatistes ou quelque rêve de rejoindre un jour la grande
france. Vraiment, la vie est faite de paradoxes»
JS, Léon et Léopold 3, ce que la RTBF n'a pas dit dans Pourquoi
pas ?, Bruxelles, 17 mars 1988.
[340]
Communiqué de presse de l'administrateur général (mise au point),
Bruxelles, 11 mars 1988.
[341]
Bérengère Lhomme, Op.
cit..
[342]
Eric burgraff, Léon
Degrelle cris, haine, et passion dans Hebdo 2000, 30 mars 1988
- sur l'analyse de la collaboration et de l'amnistie, voir aussi l'article
récapitulatif certainement incité par le contexte médiatique et
politique : Philippe Rombout, Amnistie. Le chagrin ou la pitié
dans Le Vif-l'express, Bruxelles, 27 mai 1988.
[343]
Sans titre, (la diffusion à la RTBF) dans Le journal des
procès, n°
126, Bruxelles, 1er avril 1988.
[344]
Léon Degrelle. Face et revers. La genèse d'un apprenti dictateur
dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 17 mars 1988.
[345]
Léon wilmotte, La RTBF
ressuscite une nouvelle fois le fourex : Degrelle dans Le
prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril 1988, p. 5.
[346]
La série des menteurs ... Pour les téléspectateurs néo-fascistes
dans La Wallonie, Liège, 22 mars 1988.
[347]
Comme dans l'affaire de la Lettre au pape.
[348]
Jean-marie Frérotte, Léon Degrelle, le dernier fasciste,
Bruxelles, Legrain, 1987, p. 222. - Pour la résurgence du néo-rexisme en
Belgique, voir le très vieilli Michel Georis - Reitshof, extrême
droite et le néo-fascisme en Belgique, Bruxelles, Pierre de Meyer,
1962 - Els Witte, Jan Craeybeckx, La Belgique politique de 1830 à nos
jours, Op. cit.,
p. 571-572 (Le nationalisme d'extrême droite en Flandres) et p.
576-577 (L'extrême droite en Belgique). - E. Verhoeyen, L'extrême
droite en Belgique dans Courrier hebdomadaire du CRISP,
Bruxelles, CRISP, t.1 : L'extrême droite francophone (26 avril
1974), t. 2 : L'extrême droit au sein du nationalisme flamand (7
mars 1975), t. 3 : Le mouvement solidariste (26 mars 1976) - plus
particulièrement pour Léon Degrelle et les néo-rexistes : Michel
Georis-Reitshoff, Op. cit., p. 22-26 (Les
anciens collaborateurs - le mouvement social belge) - E. Verhoeyen, Op.
cit., t.1, p. 33-34 et 42-43 (Les nostalgiques) et Le
mouvement social européen et le nouvel ordre européen) - Rex hier
et aujourd'hui dans Enquêtes et reportages, n°
2, Bruxelles, Phébus, juillet-août-septembre 1985 (nombreuses photos) -
la collection Celsius, revue prenant la succession d'Article
31, depuis octobre 1987 veut «analyser
les phénomènes de la droite nationale, de la nouvelle droite, de la
droite ultraconservatrice et de l'extrême droite en général»
- JD, Extrême droite. Celsius: le thermomètre de la démocratie
dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 7 octobre 1987.
[349]
Jean-marie Etienne, Op. cit., p.
175-176.
[350]
Sur Jean-Marie Le Pen, le front national et les extrêmes droites
européennes, voir Jean-Paul Marthoz,
Europe des «droites nationales» dans Le Soir, Bruxelles,
27 avril 1988 - Bruno Frappat, Faisceaux de peur dans Le monde,
Paris, 27 avril 1988 - Présente dans la plupart des pays européens,
l'extrême droite n'approche nulle part le score du front national
dans Le monde diplomatique, Paris, mai 1988, p. 1 et 13 - pour les
relations entre Jean-Marie Le Pen et les néo-rexistes belges, voir Exclusif
les liens de Jean-Marie le Pen et des néo-rexistes belges en 1985
dans Rex. Hier et aujourd'hui, Op. cit..
[351]
FL, Rex à la botte de Hitler, Op. cit.
[352]
Degrelle dans Combat, Liège, MPW, 21 mars 1988.
[353]
A. Viollier, Interdit de
séjour, mais plus de parole, Op. cit..
[354]
Raoul dewael, Un livre
sur le rexisme qui rappelle l’actualité: Le Pen et Degrelle, même
stratégie : réunir les mécontents dans La Dernière heure,
Bruxelles, 8 mai 1988.
[355]
Yannis Thanassekos, Objectivité
et critique, a nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de
la Fondation Auschwitz, n°5,
Bruxelles, mai 1984.
[356]
«1)
les programmes seraient d'un caractère strictement scientifique. Une
commission consultative d'historiens y veillerait (argument
d'objectivité) - 2) des juristes éminents auraient donné l'assurance
que l'émission de l'interview de Degrelle n'était pas en contradiction
avec l'article 123 sexies du code pénal (argument juridique) - 3)
Degrelle serait soumis à une interrogation très critique (argument
politique). A l'époque, ces arguments n'avaient pas convaincu tout le
monde, loin s'en faut» -
Yannis Thanassekos, Objectivité
et critique à nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de
la Fondation Auschwitz, n°5,
mai 1984, p. 44.