Analyse de l'émission télévisée de la RTBF «Léon Degrelle. Face et revers» à travers la presse

 

J. GREGOIRE, Analyse de l'émission télévisée de la RTBF «Léon Degrelle. Face et revers» à travers la presse (mars 1988), dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 20-21, Bruxelles,  avril-septembre 1989, pp. 15-108.

Ce complément au mémoire Maurice De Wilde et L’Ordre nouveau – Journalisme et histoire  est ma contribution au prix de la Fondation Auschwitz 1987-1988. Après 10 ans de mise au placard, la RTBF se décide enfin en mars 1988 de diffuser l'émission enregistrée en 1978 par Jacques Cogniaux et Pierre Desaive. La diffusion de la version française de L’Ordre nouveau et de La Collaboration de Maurice De Wilde, a eu une influence salvatrice en banalisant certains thèmes de notre histoire contemporaine. Voyez l'analyse du phénomène dans ce travail ou dans quelques mois dans ma thèse. Si, depuis deux décennies, le téléspectateur francophone est habitué aux émissions historiques consacrées à la seconde guerre mondiale, en 1984, le choc de L’Ordre nouveau a suscité intérêts et passions à la taille des ambitions du réalisateur de l'émission. La diffusion de Léon Degrelle. Face et revers est également, toute proportion de quantité et de cible gardée, un événement dans l'année télévisuelle 1988 où elle enterre la regrettée Télé 2. Au-delà de cette simple constatation, on doit se demander si l'événement se situe dans l'émission proprement dite ou dans les réactions à celle-ci. Le travail établi d'abord un cadre chronologique reprenant la genèse de la réalisation et analyse le «produit médiatique» fourni par la RTBF, sa motivation et celle du réalisateur. Le style, le montage et la présentation, ainsi que la réalisation de l'interview et l'analyse des arguments de Léon Degrelle par les débats sont également étudiés. Ces chapitres ouvrent une série de question qui seront, avec d'autres, résolues dans ma thèse : quelles relations doivent avoir l'histoire et la télévision, quel est le rôle de l'enseignement de l'histoire dans une affaire comme Léon Degrelle. Face et revers, quels sont les enseignements que peut retirer un historien d'une émission de télévision, un événement historique prend-il un autre relief en devenant médiatique ? Enfin, l'importance de Léon Degrelle dans le mémoire de nos compatriotes a pu focaliser craintes et curiosité sur l'émission : quelle est l'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent, quel est le contexte historique dont il se sert et qu'il subit, quel est le contexte politique où il s'inscrit ? Pour conclure quelques problèmes majeurs surgissent après la diffusion d'une telle émission. Les premiers, précisément sur Léon Degrelle : pourquoi la récurrence du personnage, pourquoi tant de succès alors que tous affirment ses dangers ?  -  A Jacques Cogniaux (†1989)

Attention, le contenu de ces textes représente la situation au moment de la redaction. 


Table des matières  

Introduction >>
Le Cadre chronologique >>
  La première tentative de diffusion de l'émission >>
  Les raisons du refus et les pressions  >>
  La seconde tentative de diffusion (1988) et la diffusion effective >>
  Le succès de Léon Degrelle. Face et revers après le succès de L’Ordre nouveau >>
  Le public cible : de nouveau les jeunes ou la découverte d'une nouvelle génération ? >>  
Le produit médiatique >>  
  Les motivations à la réalisation >>
  L'histoire >>
  Le média, l'apparence formelle de Léon Degrelle. Face et revers >>
  L'interview de Léon Degrelle - Jacques Cogniaux à l'épreuve de Maurice De Wilde >>
  L'analyse des arguments de Léon Degrelle : l'organisation des débats >>
  L'enthousiasme et les critiques >>
L'importance de Léon Degrelle dans la mémoire des belges francophones (la survivance de l'image de Léon Degrelle dans la population et la corrélation de cette image avec ce qu'il représente dans le passé) >>  
  L'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent : Degrelle vivant fascine >>
  Degrelle LE traître, LE collaborateur >>
  Un pont passé-présent : les élections de 1936 et le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers >>
Degrelle et le temps >>
  D’une presse craintive à une presse didactique >>
  Degrelle se dissous dans le temps : un tribun de meeting et de papier mais pas de télévision >>
  Degrelle reconstitue son image, Degrelle reconstitue son passé >>
  Le contexte politique : du fantôme des années 30 au fantôme de Jean-Marie >>  
Conclusions >>

 


 

1)      Introduction

 

Si, depuis deux décennies, le téléspectateur francophone est habitué aux émissions historiques consacrées à la seconde guerre mondiale[1], le choc de L’Ordre nouveau en 1984 suscite intérêts et passions à la taille des ambitions de son réalisateur[2]. La diffusion de Léon Degrelle. Face et revers est, toute proportion de quantité et de cible gardée[3], un évènement dans l'année télévisuelle. Au-delà de cette simple constata­tion, on doit se demander si l'évènement se situe dans l'émis­sion proprement dite ou dans les réactions à celle-ci.

Il faut donc d'abord établir un cadre chronologique reprenant la genèse de la réalisation et analyser le «Produit média­tique» fourni par la RTBF, sa motivation et celle du réalisa­teur. Le style, le montage et la présentation, ainsi que la réalisation de l'interview et l'analyse des arguments de Léon Degrelle par les débats sont essentiels à la compréhension de l'émission. On doit également étudier dans ce chapitre quelles relations doivent avoir l'histoire et la télévision, quel est le rôle de l'enseignement de l'histoire dans une affaire elle que Léon Degrelle, Face et Revers ?

Enfin, l'importance de Léon Degrelle dans le mémoire de nos compatriotes a pu focaliser craintes et curiosité. D'abord, ce que l'on peut appeler les pré requis : quelle est l'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent ? Quel est le contexte historique dont il se sert et qu'il subit. Quel est le contexte politique où il s'inscrit ?  Quels sont les aspects positifs que l'historien peut retirer immédiatement d'une émission comme Degrelle, Face et Revers (documents, témoignages, enquêtes, qui suscitent curio­sité du public). Un évènement histori­que prend-t-il un autre relief en devenant médiati­que ?

Pour conclure quelques problèmes majeurs surgissent après la diffusion d'une telle émission. Les premiers, précisément sur Léon Degrelle : pourquoi récurrence du personnage, pourquoi tant de succès alors que tous affirment ses dangers, les réponses seront en partie déjà trouvées précédemment dans l'importance de Léon Degrelle dans la mémoire de nos compatrio­tes.

2)      Le cadre chronologique

2.1) La première tentative de diffusion de l’émission

Comme L’Ordre nouveau, la réalisation et la diffusion de l'émission Léon Degrelle. Face et revers firent l'objet de nombreu­ses polémiques. Il faut remonter à l'origine de l'entre­prise pour comprendre comment elles sont nées.

La RTBF envisageait depuis longtemps de produire une émission sur la Belgique durant l'occupation. Dans cette perspective, le réalisateur Jacques Cogniaux avait enregistré l'interview par Pierre Desaive, de Léon Degrelle en Espagne[4]. Selon l'aveu de Pierre Desaive : «tout a en fait commencé en 1975, lorsque Jacques Cogniaux [lui] a proposé de travailler avec lui à la réalisation d'émissions historiques». Après avoir rencontré «de nombreux collaborateurs», les deux réalisateurs ont estimé qu'il serait «aussi intéressant de contacter Degrelle»[5]. Si dans l'interview accordée à La Wallonie, Pierre Desaive parle « d’un ancien légionnaire», Jacques Cogniaux, dans son interview accordée à Télémoustique, est plus précis et nomme celui-ci : «des mois de négociation menées par l'inter­médiaire de Jean Vermeire [...] Qui prospère aujour­d'hui dans l'import-export et qui monopolise la défense et l'illustration du chef». Cet article valu à Télémoustique une lettre vengeres­se publiée trois semaines plus tard : «de toute manière [...] Sachez que je n'ai guère besoin de monopoliser la défense du chef, car des articles comme le vôtre ne peuvent que lui valoir des sympathies».[6] Jean Vermeire [7] accompagna l'équipe de la RTBF à Madrid[8] en décembre 1977[9]. L'inter­­view, par Jacques Cogniaux et Pierre Desaive qui menait les entretiens, se déroulera pendant trois jours dans différents locaux, car, selon Jacques Cogniaux «c'était le temps après la mort de franco et le gouvernement était assez gêné d'avoir un citoyen de cet acabit [...]. Craignant que Degrelle n'attire trop l'atten­tion sur lui, la police espagnole nous a obligé à changer plusieurs fois de lieu de tournage»[10], toujours selon lui «le ques­tionnaire transmis à notre interlo­cuteur avait d'ailleurs été établi en accord avec notre conseiller histori­que José Gotovitch. Cinq programmes ont été réalisés».[11]

Montées sous la forme de «cinq émissions d'une heure [...] avec chaque fois des interventions critiques d'un ou plusieurs historiens ainsi que la diffusion de documents filmés»[12] et malgré l'autorisation de principe de l'administrateur général de la RTBF, Robert Wangermée, l'émission ne pu être diffusée.

En 1978, le Conseil d’administration de la RTBF «soucieux de respecter certaines sensibilités, a préféré surseoir à la diffusion de cette émission qui n'était pas accompagnée d'un cadre historique qui en aurait relativisé l'impact».[13]  Cette justification n'est pas entièrement exacte, car si le premier argument est probablement juste, l'émission était bien accompa­gnée d'un cadre historique solide. Pierre Desaive, en 1988 est plus précis sur cet évènement : «nous sommes donc passés avec nos émissions devant le Conseil d’administration de la RTBF, qui lui, a refusé la diffusion estimant que l'impact de Degrelle, malgré les critiques [des historiens] était encore trop fort»[14]  selon lui: «l'interview de Degrelle était contre­balancée par les interven­tions de deux historiens, M. Dejonghe du centre d'études et de recherches historiques de la seconde guerre mondiale et Francis Balace, professeur à l'Université de Liège et par de nombreux documents d'époque»[15].

2.2) Les raisons du refus et les pressions

Alors pourquoi a-t-on décidé de ne pas diffuser l'émission ?

Selon William Ugeux : «le problème se posait, en effet, en simple termes de déontologie : convenait-il d'accorder de longs quarts d'heure d'émissions à un personnage auquel tout accès à la presse était judiciairement interdit»?[16] Pierre Desaive est conscient du problème : «dans notre série, son interview durait environ 2h30. Cela posait évidemment un problème juridique car une disposition légale prise après la condamnation à mort de Degrelle, interdit ses écrits en Belgique. Cela l'empêche-t-il de s'exprimer au cours d'une interview ?»[17]. Mais la RTBF avait consulté des juristes qui avaient estimé que l'émission pouvait passer à la télévision[18].

Toujours selon William Ugeux, «les pressions des milieux patrio­tiques avaient amené la RTBF a renoncé à son projet»[19].  Deux associations au moins ont protesté à la RTBF en 1978, (ce que confirment à posteriori deux lettres écrites 10 ans plus tard à l'occasion de la diffusion de Léon Degrelle. Face et revers). D'abord, la Fraternelle des amicales des camps de concen­tra­tion et prisons nazis[20] qui dans une lettre au ministre de l'Exé­cu­tif de la Communauté française Philippe Moureaux estime que «ces trois émissions ne se justifient pas plus en 1988 qu'en 1978»[21]. Ensuite, la Fondation Auschwitz qui dans une lettre de protesta­tion à l'administration générale de la RTBF, Robert Stéphane ne laisse aucun doute sur les pressions exercées en 1978 : «nous vous rappelons par ailleurs que nous avons réagi avec la même fermeté il y a quelques années lorsqu'il fut question de diffuser ces interviews et qu'à l'époque, nos démarches avaient heureusement aboutis»[22].  L'attitude de la Fondation face aux émissions successives sur Léon Degrelle a été inégale. Si elle a réagi énergiquement en 1978 en obtenant satisfaction à ses revendications et comme nous allons le voir en 1988, elle fut, excepté pour un article de Yannis Thanassekos, plutôt indifférente lors de la diffusion de L’Ordre nouveau en 1984, à tel point que Jacques Cogniaux écrira : «je m'étonne que la Fondation Auschwitz ait attendu que la RTBF annonce ses program­mes pour réagir, alors qu'elle ne s'était pas manifestée lorsque Degrelle interve­nait d'abondance dans les émissions de Maurice De Wilde, L’Ordre nouveau, ni lors du passage à la BRT, ni lors de l'adapta­tion française sur nos antennes»[23]. Mais quoi qu'il en soit, selon Pierre Desaive, «ces pressions n'ont pas pu influencer le Conseil d’administration» car «cette émission avait reçu l'aval des organisations de résistance».[24]. En effet, le jeudi 2 août 1978, la RTBF organise une séance de projection de trois heures, en présence notamment de Luc Somerhausen[25] et de Paul Lévy[26] représentant le Mémorial national du fort de Breendonk. Immédiatement après la vision Luc Somerhausen semble apprécier le travail de Jacques Cogniaux et de Pierre Desaive, sauf un point : «faut-il ou peut-on livrer à des centaines de milliers de téléspectateurs de tout âge, notamment aux jeunes, et à longueur de semaines, les délires verbaux de Degrelle ? Je n'ai pas cessé d'y réfléchir [...] Et n'ai pas trouvé de réponse qui me satisfasse».[27] Paul Lévy estime quand à lui que «consul­té à titre personnel il y a trois ou quatre ans par Jacques Cogniaux sur l'opportunité d'une telle diffusion [il s'est] prononcé en sa faveur parce que [...] L'image qu'en donne le film de Cogniaux condamne le triste héros [...] » que «les critiques qu'accom­pagnent les déclara­tions de Degrelle font justice de ses affirmations»[28]. Si il y a eu pression efficace, celle-ci vient certainement de la Fondation Auschwitz et pas ou peu d'autres associations.

Un article de Pan[29] consacré aux projets d'émissions de la RTBF sur La Collaboration et plus particulièrement sur l'intention de Jacques Cogniaux de réaliser l'interview de Léon Degrelle  a pu embarrasser l'équipe et son Conseil d’administration : «un journaliste et un réalisateur de la RTB [...] ont conçu un ambitieux projet : présenter  à la télévision le dossier de la collaboration pendant la deuxième guerre mondiale sous ses différents aspects [...]. Après avoir obtenu le nihil obstat de monsieur wang, ils ont notamment pris contact avec l'oberstrumführer Degrelle. Cela ne date pas d'hier. C'est en effet au mois de juin dernier que Desaive et Gotovitch ont rencontré pour la première fois celui dont Hitler  aurait tant voulu être le père [...]. Prudent, Degrelle s'est fait confir­mer cette demande par écrit et a posé comme condition préala­ble, qu'il n'y aurait pas d'interpolation dans la séquence qui lui serait consacrée [...]. La lettre de confirmation a été effectivement envoyée à Degrelle le 20 juin dernier [...] Pierre Desaive  et Jacques Cogniaux abordent le problème sans préjugés. [...]. Ils ne se font guère d'illusions sur les obstacles qu'ils rencontreront immanquablement sur leur route. Il ne manque pas d'associations patriotiques pour les accuser a priori de faire l'apologie de l'incivisme [...]. Ils s'en moquent : nos émissions disent-ils devraient être prêtes en 1978. Si on les interdit, tant pis ! Nos films et bandes magnétiques seront rangés dans les boîtes métalliques, bien à l'abri ![30] » Jacques Cogniaux nie une grande partie de cet article en affirmant : «en résumé, une lettre personnelle à Léon Degrelle a été communiquée sans notre consentement à Pan qui s'en est servi comme point de départ,comme un écho extra­polé. Elle représente d'ailleurs la seule partie authentique de cet écho. Son auteur aurait voulu rendre notre projet plus diffi­cile encore à réaliser, il n'aurait pas agit autrement ».[31] Il ajoutera : «j'ai lu les échos que Pan consacre à nos projets [...] Ils reposent apparemment sur une lettre datée du 20 juin que nous avions fait transmettre à Léon Degrelle [...]. Contraire­ment à ce qu'affirme Pan, nous n'avions [à ce moment là] jamais rencontré Léon Degrelle. [...]  Le reste de l'article est oeuvre d'imagi­nation».[32]

La peur du pouvoir de persuasion d'un Léon Degrelle charis­matique, a pu entraîner la suppression des émissions, et cela bien que Jacques Cogniaux assure que, dans le but de tester les réac­tions du public : «nous les avons soumises aux étudiants en histoire de première et seconde licence [...]. Ils n'ont pas été choqués. Comment auraient-ils pu l'être. Léon Degrelle lui-même détruisait son personnage».[33]. En 1979, Jean Stengers avait demandé que ses étudiants de l'ULB assistent à une projection des émissions. Depuis, l'expérience n'a pas été renouvelée pour des étudiants.

Enfin, l'aspect juridique de l'affaire a certainement influencé le Conseil d’administration. D'abord le 26 mais 1977, après lecture de l'avis du service juridique de la RTB, André Massinger[34] transmet  une lettre à Robert Wangermée où il conclut « que du vivant de Léon Degrelle, la RTB ne pourrait pas diffuser une interview de ce dernier sans tomber sous le coup d'une disposition légale [...] Il me paraît nécessaire de confirmer les dispositions envisagées à ce propos : nous enregistrons si possible les déclarations de l'intéressé mais nous renonçons à leur diffusion du vivant de l'intéressé »[35]. Robert Wangermée va demander un avis supplémentaire à un avocat indépendant[36], sur la «licité de la diffusion par la RTB d'une interview de Léon Degrelle réalisée par des journalistes de la RTB dans le cadre d'émissions à caractère historique portant sur la collaboration en Belgique avant, durant et après la guerre 1940-1944». L'avocat conclura que «le problème de la diffusion de l'interview de Degrelle me paraît justifier d'avantage d'une appréciation journalistique » car «sa diffusion est-elle d'un intérêt essentiel et politique? Le public doit-il recevoir de telles informations ?» et il explique dans sa conclusion pourquoi l'interview de Degrelle a tant de succès dans le public : «sans doute faut-il s'étonner de l'impact que peuvent encore revêtir en 1977, les propos d'une homme discré­dité et qui apparaît comme un véritable fossile politique. Sans doute, faut-il  penser aussi que l'apparente efficacité du langage de Léon Degrelle repose pour une large part sur le tabou qui en entoure la diffusion [...] C'est la sacralisation en négatif du personnage qui donne la force à ses dires»[37]. Néanmoins,  après avoir décortiqué cet avis, le service juridique de la RTB reste sur ses positions et conseille la prudence : «je maintiens la substance des avis déjà donnés : l'arti­cle 123 du code pénal ne nous permet pas de diffuser une interview de Degrelle, dans la mesure où cette participa­tion au programme avait un caractère politique. L'on ne peut être que très prudent sur l'appréciation d'un tel caractère politique. Il reste que le 123 sexies cessera d'avoir effet au décès de Degrelle, ne subsisteront, à ce moment, que des problèmes d'opportunité»[38]. Malheureusement pour la RTBF, Léon Degrelle vit toujours en 1988, et c'est la BRT qui a saisi l'occa­sion en 1982 avec L’Ordre nouveau.

Face à la probable succession d'ennuis et «à la demande de Robert Wangermée [...] une vision a eu lieu[39] en présence du Conseil d’administration de la RTBF. Celui-ci a rendu  un avis nettement défavorable, qui revient à interdire  la diffusion de la série»[40]. Jacques Cogniaux en colère écrira même à Paul Lévy : «je n'ai pas à commenter cette décision prise sur base d'un seul épisode, le deuxième que vous avez vu. Mais je me permets de la trouver intolérante et basée plus sur le sentiment que sur la raison. J'espère malgré tout que la chose n'est pas irréversible, mais cela risque de prendre du temps, beaucoup de temps». Son correspondant répondra crûment : «il ne s'agit pas d'intolé­rance, il s'agit d'un sentiment qu'on peut qualifier scientifi­quement de trouille»[41].

2.3) La seconde tentative de diffusion et la diffusion effective

Les choses en sont là en 1979, l'interview maudite[42] est bloquée à la RTBF, rien ne change jusqu'en 1984 où la programmation de L’Ordre nouveau, alors que la RTBF possé­dait une émission sur ce thème, a certainement créé des tensions au sein de l'institution. Si Jacques Cogniaux affirme «qu'à l'époque j'ai râlé, mais maintenant c'est du passé. J'ai donc travaillé avec Maurice De Wilde pour adapter ses émissions en français», Pierre Desaive est plus amer : «l'émission a été mise aux oubliettes. Je m'étonne donc qu'aujourd'hui, on programme la série Ordre nouveau réalisée par la BRT. Alors que la RTBF possède sa propre émission sur le sujet. De toute façon, je ne comprends toujours pas pourquoi on n'a pas programmé notre série».[43]

Il est évident que la diffusion de L’Ordre nouveau en 1984 a permis de faire évoluer les choses et qu'en 1988 «le contexte est différent»[44]. La presse, selon toute vraisemblance sans être sollicitée  par le service spécialisé de la RTBF le perçut. A tel point que Télépro  sous la plume de Viviane Bourdon peut titrer Les trois émissions sortent enfin sur Télé 2. Maurice De Wilde n'a-t-il pas, avec sa série La Collabora­tion frayé le chemin[45]. C'est exactement  ce qu'explique Le Vif dans sa page télé à la même date : «la RTBF, en réalité, ne se lance pas avec cette opération, véritablement dans une première. N'avait-elle pas en effet, déjà diffusé en 1984 et 1986 une partie de la série  signée Maurice De Wilde L’Ordre nouveau et La Collaboration de la BRT, série qui repre­nait déjà des interviews de Léon Degrelle?».[46] La RTBF, le confirme au bénéfice d'une agence de presse dont le communi­qué sera repris par La Libre Belgique et La Wallonie : «depuis cette époque [1978], les choses ont changé et après la diffusion d'une autre interview de Degrelle par la BRT dans une série d'émissions réalisées par Maurice De Wilde, aucun obstacle ne se posait plus aujourd'hui à la diffusion de l'interview[47] La RTBF va même jusqu'à affirmer dans un communiqué de presse que «la précédente intervention du leader rexiste dans la série L’Ordre nouveau diffusée à la RTBF et à la BRT n'ont provoqué aucune réaction négative»[48]. Etrange oubli, la RTBF pèche là par excès d'optimisme[49].

Le nouveau contexte rend possible la nouvelle sortie du programme moyennant l'accord de Robert Stéphane[50] et son remaniement en trois parties[51] à la place des cinq parties de l’émission originale. Pour Jacques Cogniaux en effet, l'expérience de Maurice De Wilde fut utile : «l'adaptation en français des émissions de Maurice De Wilde m'a permis de rectifier le tir. Deux grands volets ont ainsi disparu de l'émission : la campagne de Degrelle contre les scandales après son échec de 1937 sur lesquels il s'étend avec beaucoup de complaisance et les hésitations, pas toujours très honorables, des dirigeants belges pendant l'été 40, déjà développés par Maurice De Wilde».[52] C'est la diffusion de cette émission remaniée qui sera approuvée à l'unanimité par le Comité permanent du Conseil d’administration de la RTBF[53].

2.4) Le succès de Léon Degrelle. Face et revers, après le succès de L’Ordre nouveau

Après ce rappel, on peut se demande pourquoi Léon Degrelle. Face et revers eut tant d'écoute et d'impact alors que l'émis­sion n'était plus un évènement du fait de L’Ordre nouveau. C'est à cette question que le chapitre suivant essayera de répondre.

On doit pondérer ces propos lorsque l'on parle de «grande écoute» à propos de cette émission, il faut la comparer avec le seul élément comparable : l'inter­view de Léon Degrelle par Maurice De Wilde dans la première émission de sa série.

L’Ordre nouveau

Léon Degrelle. Face et revers

Moyenne

Les petits dictateurs

26.2

L'avant-guerre           

15.94

13.73

Vers la collaboration    

13.55

Hitlérien toujours        

11.40

 

Il est certain que si le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers reste très honorable (15.94 % d'écoute réelle soit environ 541 000 téléspectateurs), il n'atteint pas les sommets de L’Ordre nouveau (26.20 % d'écoute réelle[54] soit environ 890 000 téléspectateurs). Mais il faut pondérer cette constatation (une différence de 10 %). D'abord, contrairement à Léon Degrelle. Face et revers, lorsque l'on donne une audience de 26.20 % pour la première émission de Maurice De Wilde, on parle d'émission sans débat. La partie «débat» quant à elle n'atteint «que» 20.40 % d'audience réelle. C'est à dire qu'en fusionnant les deux chiffres, on obtient une moyenne pour les premières émissions des deux séries :

L’Ordre nouveau

Léon Degrelle. Face et revers

Les petits dictateurs

23.3

L'avant-guerre               

15.94

Néanmoins, on voit que le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers reste inférieur à celui de l'interview de Léon Degrelle dans L’Ordre nouveau. L'effet de première semble ici avoir moins d'influ­ence que pour l'émission de Maurice De Wilde. Mais il peut avoir subsisté un reste de curiosité chez le téléspectateur. C'est l’effet d'usure» qui le révèle : en trois jours le taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers s'est effondré (15.94/13.50/11.40 %), perdant ainsi près d'un tiers de ses téléspectateurs. L'émission arrive à un taux d'écoute semblable à la moyenne de L’Ordre nouveau (12.7 %). L'homme a la pipe écrit dans Pourquoi pas : «il a eu la tribune tant désirée avec, en plus, le plus redoutable des tribunaux, celui des historiens et au niveau international [...] A partir du deuxième épisode, il était patent que Degrelle, septuagé­naire frénétique, mentait et était installé à jamais dans l'imposture. J'avoue que le premier épisode m'a fait peur [...] Dès le second épisode, j'avoue que la faconde m'a lassé et que les historiens poildecutaient pour le plaisir».[55] On sent bien là une certaine lassitude et une baisse d'inté­rêt du public pour une émission qui au début bénéficiait d'un relent de scandale. Par contre la ventilation des taux d'écoute révèle une stabilité[56] certaine dans les catégories d'age des téléspecta­teurs des deux émissions.

 

Ages

L’Ordre nouveau

Léon Degrelle. Face et revers

15/17 ans

2.93

3.39

18/24 ans  

2.92

4.82

25/34 ans  

5.38

3.85

35/44 ans  

5.97

11.28

45/54 ans  

11.57

11.97

55/64 ans  

19.67

22.43

65 ans et +

23.26

25.40

 

Seul le groupe d'age 35/44, la génération de l'immédiat après-guerre, semble plus intéressée par Léon Degrelle. Face et revers que par L’Ordre nouveau. Ce changement est très significatif car il permet de circonscrire un groupe qui, en tant que tel, intéresse peu les élites créatrices d'opinion. Celles-ci préfèrent axer leur action sur le groupe d'age 15/34, car elles craignent l'influence pernicieuse de Léon Degrelle sur les jeunes. Elles oublient la génération frustrée, essen­tiellement par l'éco­le, de l'histoi­re de la seconde guerre mondiale.[57] Cette génération en pleine maturité ressent toujours un manque dû à la méconnaissance du passé de leurs parents. Deux journalistes de Pan et de Télémoustique vont l'exprimer : «à l'heure où Léon Degrelle atterrissait en Espagne, j'étais loin d'avoir fait la connaissance de la cigogne qui allait me déposer sur le sol belge. C'est dire si de ce personnage pétulant, je n'ai jamais su grand chose. D'autant que mes professeurs d'histoire d'une totale discrétion sur le sujet et que les avis de mes aînés sont plutôt divergents»[58] ou bien encore : «Léon Degrelle connaît pas. J'ai eu la chance de naître en 1945, ce qui m'a valu le black-out sur ce nom abhorré, dont le seul prononcé provoquait le silence autour de la table de famille. A l'école, les profs n'avaient jamais le temps d'arriver à l'étude de cette période, de telle sorte que le cours d'histoire de Belgique se terminait en catastrophe, au propre comme au figuré par la mort du roi Albert»[59].

2.5) le public cible : de nouveau les jeunes ou la découverte d’une nouvelle génération ?

En dehors des générations concernées hors de notre propos, c'est bien les 35/44 ans qui affectionnent le plus les émis­sions sur Léon Degrelle, et non la «génération-cible»[60] de toutes les appréhensions (15/34).  En effet, dans les écoles des années 70/80, on n'hésite plus à enseigner l'immédiat après -guerre et ses sujets délicats. Ce sont donc certainement les 35/44 qui peuvent dire: «Degrelle connaît pas !»

Tous vont pourtant se préoccuper, comme pour L’Ordre nouveau, des jeunes en age scolaire; la presse comme les associations patriotiques. Au sein de ces associations indignées, les unions d'an­ciens déportés sont majoritaires.

Les associations d'anciens prisonniers de guerre non officiers sont simplement représen­tées par la FNAPG, à l'exclusion des amicales spécifiques aux différents stalags[61]. Mais le plus étonnant, pour l'ensem­ble des problèmes posés par Léon Degrelle. Face et revers, c'est l'absence totale de réaction d'associations d'officiers telles la CAOB[62], la SROR ou d'associations léopol­distes telles la Ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3[63], alors qu'elles constituaient le fer de lance de l'oppo­sition à L’Ordre nouveau. Il est vrai que ces dernières sont moins concernées par Léon Degrelle. Face et revers qui ne mettent pas directement leurs membres en cause.

La Fraternelle des amicales des camps de concentration et prisons nazis, pour qui : «la majorité de nos concitoyens est constituée aujourd'hui d'hommes, de femmes, de jeunes gens qui n'ont rien connu de la période d'avant-guerre» craint qu' «il soit immoral de remettre en vedette un individu [...] Que sa vanité a conduit à se vendre au fascisme et au nazisme»[64]. L’Union nationale des anciens prisonniers politiques s'associe à sa consoeur [65]. Plus que le principe de l'émission, Madeleine Jacquemotte, membre de l'Amicale Ravens­brück, dénonce la trop faible contestation de l'influence négative de Léon Degrelle et le risque qu'elle peut entraîner chez les jeunes : «je me rends bien compte que si vous avez raison de vouloir protéger les jeunes générations de l'influence pernicieuse d'un Léon Degrelle­, il est certain que celle-ci perçait dans la réalisa­tion de Jacques Cogniaux, alors qu'elle était contrée lors des émissions de De Wilde à la BRT »[66]. Si l'Union des anciens résistants juifs de Belgique/union des déportés juifs de Belgique ne parlent pas expli­ci­tement des jeunes, elles craignent l'influence de Léon Degrelle sur «des esprits peu avertis»[67]

Mais c'est la Fondation Auschwitz, servie par son expé­rience pédagogique dans l'explication des origines du génocide (expositions itinérantes, conférences dans les écoles) qui, tout en craignant le plus l'influence des paroles du chef de rex, exprime le mieux ses craintes: «nous ne considérons pas que les propos ignominieux du personnage institué en interlocu­teur, sont susceptibles d'aider à l'établissement de la vérité historique. Les documents existants sur la période et sur le rôle passé et présent de cet incivique sont amplement suffi­sants pour informer les nouvelles générations de ces pages tragiques de notre histoire»[68]. Paul Halter répondait en fait à l'un des arguments principaux avancé par la RTBF pour défendre la diffusion de Léon Degrelle. Face et revers : «la RTBF a choisi, à travers cette série critique de donner la possibilité à ceux qui n'ont pas vécu cette période, de mieux la comprendre»[69].

Contrairement à sa réaction à L’Ordre nouveau, la FNAPG[70] (association totalement différente de SROR[71] par son recrutement, sa philosophie et ses actions ) n'a pas d'initia­tive propre dans ce domaine et se contente de publier la lettre de la fraternelle des amicales des camps de concentration et prisons nazis à Robert Stéphane[72].Après le passage des émissions le Comité de contact des associations patriotiques, organe de liaison de toutes ces associations, ne pourra que constater ce qu'il estime être les dégâts : «ce que nous avions craint et nous avait conduit à demander l'interdiction est arrivé. Nombreux sont les téléspec­tateurs de moins de 40 ans qui sont sortis plus troublés qu'informés sur la réalité des faits et du personnage»[73]

Si ces craintes sont sans doutes vaine pour les moins de 34 ans elles sont peut-être réelle en ce qui concerne les 35/44 ans. Le CCAPPA a lancé parmi ses membres, une enquête sur l'influ­ence qu'a pu avoir Léon Degrelle sur les jeunes. A ce jour aucun résultat tangible ne semble avoir été récolté.

Sur les 23 articles qui font allusion aux jeunes, 15 sont réellement exploitables. Ils peuvent se classer en quatre catégories : d'abord ceux qui estiment que «de l'ex-grand homme de rex [...] nombre de «jeunes ignorent aujourd'hui jusqu'au nom»[74], ensuite ceux pour qui «il est plus que temps que l'outre d'un Degrelle soit vidée de son contenu, si on ne veut pas qu'elle se remplisse de tous les désarrois que connaît aujourd'hui notre jeunesse»[75] ou bien ceux pour qui justement le rôle de la RTBF a été de «neutraliser le venin qui subsisterait pour les non initiés et, singulièrement, pour la jeunesse, dans les  assertions [...] De l'ex-volksführer»[76] ; enfin, et ils sont les plus nombreux, avec la première catégo­rie, ceux pour qui «ces diffusions relèvent de la salubrité publique dans la mesure où les jeunes générations [...] Se demanderont quelles fascinations il pouvait exercer à l'époque de leurs grands-parents. En démontant le mythe, il deviendra exemplaire»[77] 

3) Le produit médiatique

Il est évident que la création de la RTBF n'est pas un produit médiatique ordinaire. Son originalité tient à la spécificité de l'individu central de l'émission. Car Degrelle est bien un personnage qui peut intéresser un réalisateur de média - télévision[78] comme le craint Paul-Henri Gendebien : «le fait de montrer Léon Degrelle sous un jour attrayant sur nos écrans pourrait être considéré comme une nouvelle manifestation de la recherche du sensationnel voire de la complaisance morbide à laquelle sacrifie souvent certains médias».[79] Il précise sa pensée lors de la défense de sa proposition- résolution au conseil de la communauté française en mettant l'accent sur le danger d'un Degrelle héros central d'une émission de télévision : «ce qu'une partie de l'opinion pourrait regretter, ce n'est pas tant le fait de consacrer des émissions à Léon Degrelle, mais peut-être de les centrer sur son personnage, de le faire apparaître sur les écrans, de lui permettre en quelque sorte de se pavaner»[80].Mais Léon Degrelle n'intéresse pas que les médias télévisuels comme semble le prouver la conclusion d'un article de L’Avenir du Luxembourg consacré au livre de Jean-Marie Frérotte[81]: « l'évocation de Léon Degrelle s'avère aussi être un sujet en or pour conférence. Jean-Marie Frérotte n'arrête pas d'être sollicité aux quatre coins de La Wallonie»[82].

Au-delà de cette constatation, pour comprendre le produit médiatique analysé, il faut d'abord étudier les motivations, qui ont poussé le réalisateur à s'intéresser à Degrelle.

3.1) Les motivations à la réalisation

Comme on l'a vu plus haut, certains comme Paul-Henri Gendebien ont pu craindre que l'émission permette à Léon Degrelle de s'avantager, cette opinion est en fait commune aux opposants à Léon Degrelle. Face et revers, tels que le Comité de contact des associations patriotiques qui estime qu'«il est immoral de remettre en vedette aujourd'hui un individu que sa vanité a conduit à se vendre au fascisme et au nazisme»[83] ou que la Fondation Auschwitz qui par l'intermédiaire de son président parle d'«émissions dont Degrelle est l'incontestable vedet­te»[84] ou bien encore Claude Javeau qui dans un article virulent démontre ce que sont pour lui les motivations fondamentales de la RTBF : « obscène [...] qui l'était davantage de la Cicciolina ou du fourex venir avec complaisance déverser ses tombereaux de rodomontades et d'insultes mensongères»[85].

Or, Jacques Cogniaux en 1977 déjà s'en défend : «nous avions et nous avons toujours [le souci] d'éviter une «inter­view tribune» comme le souhaitait le chef de rex»[86], soutenu en cela, dix ans plus tard et sans concertation, par Philippe Moureaux rassurant la CCAP qu’en « en aucun cas, en effet, il ne serait admissible d'offrir une «tribune au sens classique du terme» à des individus condamnés par la justice de leur pays».[87] En fait, il est certain que Jacques Cogniaux et la RTBF ne peuvent être suspects de vouloir offrir une tribune, une occasion de se mettre en avant à Léon Degrelle. Il faut chercher ailleurs les motivations qui les ont poussés à réaliser Léon Degrelle. Face et revers.

Pour M. Pierret (au nom des Associations patriotiques gemblou­toises), la RTBF n'a qu'un motivation : « elle a diffusé l'émission pour avoir un scoop» il ajoute : «c'est comme tous les journalistes et je constate que ça , maintenant, dans toute la presse on ne s'inquiète plus de rien , on interroge les coupables [...], la justice vient après»[88]. C'est aussi l'avis de Claude Javeau, plus opposé que jamais : «chacun à les scoops qu'il mérite! ». Ce que nie Jacques Cogniaux comme il l’avait déjà fait pour sa précédente diatribe : «je sais que la chose est facile [rencontrer Léon Degrelle] que c'est un fleuron journa­listique que l'on décroche aisément, mais nous voulions faire oeuvre sérieuse et dans ce but poser aussi nos condi­tions»[89]. Odon Boucq est du même avis, tout en mettant en avant  l'impor­tance de la «pause» de dix ans imposée à l'émission : «il s'agit d'un produit décanté  de la logomachie de ce personnage repoussant. Degrelle aurait eu droit à cinq émis­sions en 78. Elles sont ramenées à trois avec la distance qui écarte le risque de sensationnalisme qui pouvait sans doute être encore  couru il y a dix ans». S'il met en doute la volonté scandaleuse de la RTBF en 1988, il n'est pas certain que cette motiva­tion était totalement absente en 1977-78.[90]. Mais l'élément le plus original est la perception par la presse du changement de contexte.[91] Plus avant dans son article, Odon Boucq  précisait déjà : « craignaient-ils[92] alors le retour de vieux démons ou des réactions explosives ?  Le contexte était différent»[93], tout comme Pan : «voilà donc dix ans que la RTBF détient sous clé de dangereux explosifs [...]. Maintenant que près de 43 ans se sont écoulés, on a fini par dire que le maniement de ces mortels engins devenait moins périlleux»[94]. On est bien loin du: «le travail maison semble  faire la part trop belle à l'impéni­tent collabo»[95] de Guido Van Damme  dans Le Soir en 1984. Néanmoins, Le Vif a encore quelques appréhensions et tempère l'optimisme de ses confrères : «pas de doute possible, le sujet est brûlant. Et les années passées, n'ont en rien calmé les blessures»[96].

3.2) L’histoire

Alors, pourquoi diffuser une émission qui, du fait de l'inter­view de Léon Degrelle  dans L’Ordre nouveau n'est plus, par la force des choses, un scoop?

La possession par le RTBF de matières premières inexploitées (l'interview de Léon Degrelle) l'a peut être poussée «pour des raisons d'opportunité» à risquer un nouvel essai de réalisation et de diffusion. Seul Paul Halter dans le Bulletin de la Fondation Auschwitz met en évidence cette motivation potentielle : «mais qui est le coupable, lui [Léon Degrelle] ou ces responsables de nos émis­sions qui vou­laient à tout prix avoir raison et rentabiliser une émission scandaleuse refoulée comme tel en 1978»[97]

Pour la RTBF, les motivations qui l'ont poussée à réaliser l'émission sont claires «Léon Degrelle. Face et revers est une série d’histoires basées sur l'interview de Léon Degrelle [...]. Son intention n'est en aucun cas de blesser les sensibi­lités d'une partie de l'opinion, ni de créer quelque polémique que ce soit, mais d'apporter un élément important à la connaissance des évènements douloureux qui ont marqué les années 30 et 40»[98]. Et si l'essentiel de la presse accepte cette explica­tion[99],  Paul Javeau ne croit pas  en la volonté de la RTBF de faire oeuvre historique : « l'alibi de la RTBF est que les propos de Degrelle étaient soumis à une rigoureuse  critique d'histo­riens professionnels»[100]. Un mois auparavant le Journal des procès effleurait déjà le fond mental à l'origine de l'émission et l'auteur résumait ce qu'on pouvait appeler la face noire[101] de la motivation de la RTBF : « la diffusion à la RTBF, dix ans après, de l'interview de Léon Degrelle, n'a très proba­blement pas été décidée pour des raisons d'ordre philosophiques ou politiques, mais en dépit de ces raisons, on aura surtout été sensible au taux d'écoute»[102] et cela malgré les affirma­tions de la RTBF : «pour que cet apport histori­que et critique» semble important, elle veut, entre autre, «donner la possibilité à ceux qui n'ont pas vécu cette période de mieux la comprendre et de bien situer les dangers qu'elle fit courir à la démocratie»[103].

Paul Halter  au nom de la Fondation Auschwitz, au delà de toutes les autres oppositions, somme tout modérée, refusera d'accorder à l’émission de Jacques Cogniaux un caractère  histo­rique car pour lui, d'une part : «la tribune qui lui fut offerte est d'autant plus inadmissible qu'il ne s'agissait pas d'interview critique mais d'un véritable monologue de sa part» et d'autre part « les interviews de Léon Degrelle furent dépour­vues de toute valeur historique. Non seulement elles n'ont pas permis une meilleure connaissance de la période mais en plus elles permirent d'accréditer comme interlocuteur le personnage et son idéologie. Les propos mensongers et ignominieux de Léon Degrelle furent plus que nuisibles et ils n'ont pu que blesser les victimes du nazisme»[104]. Son raisonnement travaille donc à deux niveaux : l'interview proprement dite et l'apport de l'émission à la connaissance de notre passé. Si les attaques de Paul Halter semblent porter sur la valeur historique générale de l'émission, c'est plutôt simplement la valeur des propos de Léon Degrelle qui suscite sa colère : « nous continuons à penser que l'histoire n'a pas besoin des propos et des inepties de Léon Degrelle pour établir ses vérités ».[105]

Au niveau du produit médiatique, pur, sans donner de blanc seing à la RTBF et sans non plus l'accuser de tous les maux, le seul danger n'est-il pas de «ramener l'exhibition de Degrelle à un amusant spectacle médiatique finalement aussi dérisoire qu'un Face à la presse ou qu'un Ecran témoin ?»[106]

3.3) Le média, l’apparence formelle de Léon Degrelle. Face et revers

C'est ce que pensent Claude Javeau et dans une moindre mesure la Fondation Auschwitz.[107] Derrière cette constatation se profile une nouvelle question : l'apparence formelle de l'émission n'engendre-t-elle pas un résultat opposé aux intentions du réalisateur[108]?  Le montage de l'émission et la présentation de Léon Degrelle  correspondent-ils bien à l'intention première de la RTBF : diffuser un produit «accompagné d'un cadre historique qui en aurait relati­visé l'impact»[109] si l'on en croit le spot publicitaire : «si ses propos [de Léon Degrelle] sont libres, ils sont passés au crible des historiens belges. Après chaque émission Jacques Cogniaux animera un débat réunissant des spécialistes de la deuxième guerre mondiale et de l'histoire des mouvements fascistes»[110]. Le premier communi­qué de presse de la RTBF reprend en des termes différents les mêmes propos : «l'interview permet à Degrelle de dire ce qu'il veut sans autre censure que la critique à laquelle les histo­riens belges soumettent chacun de ses propos»[111]. Propos malheu­reux car, si la critique des historiens n'est pas mise en cause, la liberté de parole d'un Léon Degrelle suscite vague et remous[112]. A tel point que la RTBF préci­sera sa pensée moins d'une semaine avant la diffusion de Degrelle face et revers : «chaque intervention de l'inter­viewé y est systémati­quement encadrée de critiques qu'apportent des historiens au-dessus de tout soupçons et venant de toutes les universités francopho­nes»[113]. Cette situation  existait déjà en 1977-78, car  s'expliquant à un journaliste de La Meuse, sur l'échec de la première diffusion de l'émission, Pierre Desaive affirmait en 1984 : «l'interview de Degrelle était contrebalan­cée par des interven­tions de Albert De Jonghe du CREHSGM Et Francis Balace, professeur à l'Université de Liège [...]. Et, croyez-moi, Degrelle n'avait pas le beau rôle»[114].

Cette systématisation entraîne une vision particulière de l'émission par la presse: pour Le Vif, «ce que nous verrons sur nos petits écrans, c'est en réalité, un montage subtil d'ex­traits de ces interviews [de 1977] qui reprennent chronologi­quement les activités de Degrelle»[115]. Pour Pan, la vision de l'interview est encore plus atomisée «pour la bonne compréhen­sion des téléspectateurs non avertis, il est indispensable de tronçonner son discours». Preuve en est que ce montage dénature personnage et intentions : «son saucissonnage ne m'a pas permis de retrouver ce «magnétisme» que l'on m'avait tant conté».[116]

On doit donc essayer de savoir pourquoi la forme de l'émission entraîne des publications assez favorables à Léon Degrelle. Face et revers comme La Cité  à écrire «si la forme de l'émission était ringarde, lourde, le fond était passionnant pour ceux qui n'ont pas vécu cette époque et que désirent comprendre un peu mieux le personnage».[117] Une réponse peut être trouvée par la comparaison, courante dans la presse, entre la démarche de Maurice De Wilde et celle de j.  Cogniaux.

Pour Combat[118], «Degrelle était déjà apparu dans l'excel­lente série de De wilde. Ce qu'on a eu le 17 mars est beaucoup moins intéressant. Le journaliste réali­sant l'interview est en position d'absence : c'était cela la condition inacceptable. Il y a bien sûr le commentaire de l'historien en contrepoint, c'était bon. Mais c'est comme s'il contredisait sur les détails».[119] J. De Brun et la CCAP[120] trouvent même dans cette contra­dic­tion l'origine de son conflit avec la RTBF : « ce qui nous a inquiétés, c'est la manière dont les choses étaient présentées [...] Jacques Cogniaux et son collègue [...] ont enregi­stré tout ce que Degrelle a dit et c'est la grande différence avec l'émis­sion  de De Wilde [...], c'est que de Wilde a aussi interviewé Degrelle, mais de Wilde est intervenu dans cette interview et il a plusieurs fois mis Degrelle en position difficile». Il explique même par là, la différence d'attitude des associations patriotiques vis-à-vis des  deux émissions : «c'est donc la grande différence, c'est la raison pour laquelle au moment des émissions de De Wilde, les avis étaient très partagés dans nos milieux»«et  qu'il n'y a pas eu de réaction du comité de contact à l'époque»[121].

3.4) L'interview de Léon Degrelle : Jacques Cogniaux à l’épreuve de Maurice De Wilde

Déjà en 1984, la presse va apprécier la méthode d'inter­view et l'atti­tude de Maurice De Wilde face à Léon Degrelle.[122] Elle considère que Maurice De Wilde n'a pas fait une émission sur Degrelle, mais qu'il a interrogé Degrelle sans lui laisser complaisamment développer ses arguments et ses menson­ges. Il l'a placé devant ses erreurs, ses trous de mémoire et ses contrevérités.[123] Ou qu'il a interviewé Degrelle sans complai­sance n'hésitant pas à couper l'inter­view « de mises au point bien venues »[124]. Certains sont plus imagés et comme le chroni­queur Hervé[125] dans Vers l’avenir qui comparent Maurice De Wilde à un commissaire : « c'est une enquête policière menée de main de maître par un commis­saire appelé de wilde. Le journali­ste est redoutable et il doit être terrible de tomber entre ses mains si on n'a pas la conscience tout à fait tranquille. Certaines séquences seraient à revoir image par image, réplique par réplique. C'est un passionnant jeu du chat et de la souris »[126]. Ou plus fort encore, il le compare sans rire à un torero : « le journaliste de la BRT connaît admirablement son dossier et ne laisse passer aucun écart de langage. Mais Degrelle lui non plus ne se laisse pas facile­ment démonter en­tre eux c'est une espèce de lutte à mort, une corrida, une corrida pareille à celles que Degrelle doit fréquenter dans sa retraite espagnole »[127]. Dans le même ordre d'idée, Guido Van Damme écrira : « il est vrai qu'il ne reste rien du leader de rex passé à la mou­line­tte de Maurice De Wilde : à chaque mensonge, le réalisateur lui fait rendre gorge»[128].

En fait, Maurice De Wilde qui pendant la préparation de son émission a vu Léon Degrelle. Face et revers estime qu'au niveau strictement formel «il faut comprendre la RTBF, elle est là avec une interview dont ils savent qu'ils ne peuvent pas la passer ainsi [...] A la vue de cette sorte d'interview que j'appelle un monologue, le directeur s'est dit qu'il faudrait demander à des spécialistes, Balace pour l'avant guerre et De Jonghe pour la guerre.[...] Quand ils ont vu cela, ils avaient beaucoup de remarques à faire [...] Et la direction a dit que quand il [Degrelle] dit quelque chose qui cloche, du point de vue historique, il y aura l'intervention d'un de nos spéciali­stes, ils ont enregistré les déclarations de Balace et de De Jonghe, ils ont fait le montage». Il continue en jugeant : «ce choix de la RTBF, c'est artificiel du commencement jusqu'à la fin, parce qu'il y a tellement à corriger que chaque fois qu'il ouvre la bouche; le spécialiste doit intervenir»[129].  Pour Maurice De Wilde, ce qu'il faut faire pendant une inter­view de Degrelle : «ce sont des rectifi­cations sur place et ça s'est fait avec moi»[130]. Et effective­ment en 1984, la presse l'avait déjà loué pour son attitude face au chef de rex. Pierre Desaive n'est pas d'accord avec cette méthode : «nous aurions du saucisson­ner l'interview de Léon Degrelle et en supprimer certains passages. Et, cela, Jacques Cogniaux et moi-même ne pouvions l'accep­ter»[131].

M. Pierret qui réagit plus épidermiquement à l'émission qu'un J. De Brun pondéré et qu'un Maurice De Wilde professionnel, relève également le paradoxe d'un tel montage : «mais enfin, c'était amusant cette émission, amusant c'est un mauvais terme, mais Degrelle prenait la parole et l'historien disait «mais c'est pas juste». Mais enfin, pourquoi lui donner la parole pour dire quelque chose qui n'est pas juste, autant dire tout de suite tout ce que Degrelle racontait n'était pas juste»[132]. Jacques Cogniaux est conscient du problème, car s'il dut sans cesse corriger les propos de Léon Degrelle, c'est qu'il l'avait «trop laissé parler de sujets qui n'étaient pas les siens»[133]. A­lors, les historiens qui devaient se charger de le critique et devaient respecter des règles préétablies[134] n'ont pu faire que démonter coup à coup chaque mensonge de Léon Degrelle « sans nécessairement montrer le personnage dans son entière réalité » et ont peut-être involontairement contribué à édulcorer ses aspects les plus noirs.

Mais, c'est Télémoustique, un journal de télévision et non d'opinion, qui va émettre le seul jugement moral et politique sur le montage de l'émission : « les historiens commis à la destruction de Degrelle ont donné un semblant de vérité à ses paroles. Paradoxalement, à force de l'interrompre pour nous rappeler avec des mines gourmandes que le beau Léon mentait comme un arracheur de dents, ces représentants de l'establish­ment ont attiré l'attention sur le fond et non pas sur la forme du discours degrellien »[135]. Cette dernière phrase est essen­tielle car elle s'avère être exacte, la forme d'une émission peut amener à mettre en valeur fond et forme d'un discours d'un orateur[136]. Il continue «en quelque sorte, ils ont institution­nalisé la pensée du chef de rex».[137]

Pour passer au crible des historiens belges[138] les propos de Léon Degrelle, la RTBF a choisi deux voies assez sembla­bles. La première qui a suscité, comme nous l'avons vu nombres controverses essentiellement sur la forme, tronçonne l'inter­view de Degrelle pour permettre aux historiens de réaliser leur travail. La seconde, d'usage à la RTBF consiste à organiser un débat pour introduire ce qui n'a pas été dit et sur lequel il faut attirer l'attention.

3.5) L'analyse des arguments de Léon Degrelle : l’organisation des débats

L'adjonction de débats systématiquement organisés à une émission historique n'est pas une nouveauté. En 1984 déjà, après la protestation de personnalités et d'associations patriotiques, la RTBF ordonnera dix-huit débats suivant la diffusion sur ses chaînes de L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde.

En 1984, la tâche de la Commission des débats «se limitait à l'organisation des débats [...], à choisir un certain nombre de thèmes pour ces débats et de choisir aussi quelques partici­pants»[139] et plus précisément, selon le souhait de Robert Wangermée, le Comité « aura pour tâche de présenter les aspects historiques qui n'apparaîtraient pas suffisamment dans ses programmes. Le choix des thèmes à aborder sera fonction de cette nécessité de compléter l'information donnée par la série, tout en tenant compte des sujets plus susceptibles que d'autres de retenir l'attention du public»[140]. William Ugeux, ancien du Comité insistera sur le fait que «ce débat ne devait pas porter sur toute l'émission, mais seulement répondre à ses propos, l'un ou l'autre. Sur lesquels des compléments, des éclaircisse­ments ou une information neuve apparaîtrait nécessaire».[141] En effet, les thèmes particuliers de discussion du premier débat seront : La question de l'interview de Léon Degrelle - le but de l'adaptation française et La raison du passage de Léon Degrelle. Seul ce premier débat parlera de Léon Degrelle, élément parmi d'autres de la collaboration belge. Or, pour Léon Degrelle. Face et revers, il est l'élément central de l'émis­sion et le rôle des débats et du comité de préparation devra être différent.

En 1988, le rôle des débats est plus simple. Ils doivent «venir éclairer les propos de Degrelle d'autres éléments criti­ques»[142], ils doivent encore «permettre de prendre un recul scien­tifique vis-à-vis des propos de Léon Degrelle»[143]. Le choix des intervenants fut le fait d'un petit comité composé d'historiens chargé de la mise sur pied des débats : Jean Stengers, Francis Balace et José Gotovitch. Leur fonction est avant tout, comme on l'a vu plus haut, de faire oeuvre de critique historique et cela se reflète dans la spécialisation des invités [144] :

L’avant-guerre

Membres

Titres (en 1987-1988)

Jean Stengers

professeur d'histoire à l'ULB

Philippe Burrin

professeur d'histoire (Université Genève), spécialisé des mouvements fascistes français

Rudy Van Doorslaer[145]

chercheur  au CREHSGM - coauteur à la BRT De la série sur la résistance Het verzet.

Eric Defoort

bibliothécaire aux facultés universitaires Sint Aloysius

Jean-Marie Frérotte

auteur du dernier livre paru en Belgique sur Degrelle à l'époque

Willy Szafran

professeur de psychiatrie  à la VUB., spécialiste de l'étude du comportement des chefs fascistes

vers la collaboration

Membres

Titres (en 1987-1988)

Francis Balace

historien, professeur à l'Université de Liège

Martin Conway[146]

research fellow corpus christi à oxford, auteur d'une thèse sur le rexisme de la période de guerre

Wim Meyers[147]

chercheur au CREHSGM, spécialiste des mouvements de collaboration flamand

Alain Dantoing[148]

chercheur au CREHSGM, spécia­liste de l'église pendant la guerre

Micheline Libon

professeur d'histoire à l'UCL

Eddy De Brun[149]

spécialiste de l'histoire de la légion wallonie

 

 Hitlérien toujours

Membres

Titres (en 1987-1988)

Jean Stengers

professeur d'histoire à l'ULB

Francis Balace

historien, professeur à l'Université de Liège

Frédéric Degrives

témoin «jeune»

Jacques de Thier [150]

à l'ambassade de Belgique à Madrid pendant les tentatives d'extradition de Degrelle

François Perrin[151]

professeur honoraire à l'ULG

Robert Devleeshouwer

historien à l'ULB

 

La présence de ce dernier est presque certainement due à son opposition aux deux programmes L’Ordre nouveau et Degrelle. Face et revers.

Déjà en 1984 son argumen­tation rejoignant celle de Yannis Thanassekos tourne autour de l'idée que L’Ordre nouveau est une tribune pour Léon Degrelle, car son interview «entre dans le champ des débats de caractère politi­que et non histori­que» et que «même si les interven­tions de Degrelle peuvent se retourner contre lui, il est indécent et inadmis­sible de l'exhiber dans une émission alors qu'il assume son passé sans restriction et reste engagé dans une action politique monstrueuse». Le 11 mai 1982, il écrit une lettre à la BRT (publiée par Le Drapeau rouge) où il deman­dait que l'interv­iew de 30 minutes qu'il avait accordée à Maurice De Wilde ne soit pas associée à celle de Léon Degrelle : «j'ignore si l'interview dont je vous parle doit figurer dans cet ensemble­. S'il en est ainsi et si vous maintenez votre projet d'y intégrer les élucubrations de Degrelle, je vous prie et au besoin, je vous somme de me retirer de cette émission [...]. Je trouverais en effet insultant pour le passé et le présent de faire un crédit ou un écho quelconque à un homme qui a figuré comme l'un des porte-drapeau de la plus monstrueuse machine idéologique de l'his­toire». Il ajoute à l'adresse des histo­riens de la Commission de la BRT : «un mot encore, veuillez me dispenser de prendre en considération l'avis «d'experts». Historien moi-même j'aurais tout autant de titres à l'expertise à faire valoir que ceux dont vous invoquer ­l'avis». Les remous que Robert Devleeshouwer avaient  provoqués en 1984, et ces mots très durs, ont sans doute amené le Comité scientifique pour la préparation des débats de L’Ordre nouveau, comme le Comité de mise sur pieds des débats après Degrelle face et revers à l'inviter comme intervenant à charge de Léon Degrelle.

Acceptant de participer au débat final de L’Ordre nouveau, il rééditera son expérience pour Léon Degrelle. Face et revers. Il s'explique sur son revirement dans un débat radio­diffusé avec René Campé et Francis Balace, le matin de la diffusion du premier épisode de Léon Degrelle. Face et revers: « mon rôle pourrait paraître paradoxal, j'ai participé à l'émission qui va se dérouler ce soir [...] Et  je l'ai fait parce qu'il y a quelques années j'avais déjà marqué mon opposition à des émissions un peu du même genre à la BRT [...] On était passé outre et autour de moi on m'avais dit que j'avais été bien bête de ne pas exprimer mon opinion, donc ici, certain que cette émission passerait, j'y ai participé », et de nouveau il rejoint en partie l'opinion de Yannis Thanassekos: «je garde ma conviction que c'est une erreur profonde d'avoir fait cette émission. Je ne discute absolument pas la rigueur de la critique [...] Mais le problème est selon moi d'un autre ordre: Degrelle est toujours vivant et Degrelle dans cette émission continue à avoir la prétention de servir le pays c'est à dire qu'on se trouve dans un domaine qui n'est pas uniquement l'histoire mais aussi le domaine de la politi­que»[152].

36) L’enthousiasme et les critiques

Ces plateaux d'historiens soulèvent l'enthousiasme inat­tendu d'Albert Hubert[153], président de l'Amicale des chasseurs ardennais[154] : «j'ai regardé cinq minutes le premier jour et face aux braillardises et aux gesticulations clownes­ques de l'odieux personnage, j'ai fermé mon poste. Mais, on m'a loué l'excellence des commentaires, qui étaient fort objectifs, sévères très justement et résultaient de l'étude approfondie de documents par des historiens qualifiés. J'ai donc regardé par la suite et écouté les commentaires. On peut même conclure que l'opération a été plutôt salutaire»[155]. Inattendu[156], car il était, lors de la diffusion de L’Ordre nouveau, l'un des plus virulents opposants à l'émission et à la RTBF. Il écrivait à l’époque : «nous nous associons pleinement aux protestations indignées qu'on soulevé les émissions de la BRT Nieuwe ordre - Ordre nouveau. On se demande ce qu'on cherché en réalité les promoteurs et réalisateurs : hissez sur le pavois les incivi­ques et comble d'indécence permettre à l'histrion au traître méprisable qu'est Léon Degrelle de faire une exhibition écoeurante».[157]

D’autres vont critiquer la présence de cette pléthore d'historiens.

D’abord le Comité de contact des associations patrioti­ques qui va reprocher à la RTBF «de ne pas [avoir] songé à permettre à ceux qui furent les témoins et les victimes de cette époque d'apporter la contradiction aux déclarations mensongères et matamoresques de cet individu»[158]. Pour eux «ce qu'il aurait fallu, c'est que participent à ces débats des hommes et des femmes qui ont vécu ces événements au quotidien dans leurs propres vies. Ils se seraient peut-être exprimés d'une manière moins polie et moins sage, mais leur accent aurait prouvé la sincérité du vécu et aurait mieux passé à l'écran»[159]

La Fondation Auschwitz fait également sienne cette critique et, déçue du contenu des débats, déboutée de ses précédentes protestations, réclame l'appui de Philippe Moureaux pour «organiser le plus rapidement possible un nouveau débat télévisé sur l'ensemble de ces questions afin de pouvoir donner à d'autres acteurs et témoins de ces pages tragiques de notre histoire, la possibilité de s'exprimer et de rétablir ainsi les impressions qu'ont laissé au public les émissions Degrelle»[160]. En fait, si la RTBF a voulu élever le débat et faire oeuvre scientifique en invitant essentiellement des  histo­riens, gage de compétence  et de sérénité, elle avait au départ d'autres aspirations comme l'expose Jacques Déjà à l'administra­teur général Robert Stéphane : «à titre d'information et pour prouver notre souci d'élargir le champ des avis, les person­nalités suivantes ont acceptés de participer aux débats qui ont suivi les émissions : les historiens Robert Devleeshouwer ­(ULB), Adriaan Léon (RUG), H. Balthazar (RUG), Georges Wangermée (ULB), Francis Brun (ULg), Henri Bernard (ERM) au double titre d'historien et de résistant; les résistants: William Ugeux, Norbert Hougardy (secrétaire national du front de l'indépendance), Maurice Goldstein (prési­dent du comité international d'Auschwitz) »[161].On voit donc le souci premier de la RTBF, mais la disparition de Norbert Hougardy et Henry Bernard a pu faire échouer ce projet. Quoi qu'il en soit, dans la version finale des débats, on ne retrouve aucun de ces résistants, et l'opposition sentimentale et virulente à Léon Degrelle est essentiellement représentée par F. Degives et  Robert Devleeshouwer, qui fut déjà l'un des plus farouches opposant à son passage dans L’Ordre nouveau et de nouveau dans Léon Degrelle. Face et revers.

Ensuite, comme pour l'analyse de l'interview de Léon Degrelle, la Fondation Auschwitz va élever les protestations aux débats à un niveau formel. Dans son communiqué de presse, si elle «ne met nullement en cause le caractère scientifique des remarques faites par les historiens et spécialistes invités à débattre de la véracité des «arguments» et des affirmations de Léon Degrelle», elle regrette surtout que «leurs interven­tions académiques et dénuées de toutes convictions, n'ont pu combattre et démystifier le discours politique - et pas historique - de Léon Degrelle»[162]. Plus polémique mais aussi plus désabusé, à la suite des revers subis par la Fondation, Paul Halter écrit dans l'éditorial du numéro de juillet 1988 du Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz : «le mensonge a gagné, le ténor périmé, le tribun désuet l'a dit lui-même, la télévision, les mass médias actuels l'auraient porté au pouvoir. Ce ne sont pas les jeunes savants érudits, technocrates lettrés mais ennuyeux qui auront réussi à équilibrer cette émission dont Degrelle est l'inconte­stable vedette : il crève littéralement l'écran, mais comment exiger de ces interlocuteurs qui n'ont pas vécu cette époque d'en parler avec la conviction et la passion qui font passer les messages»[163].

Claude Javeau est encore plus virulent que d'habitude quand, isolant un incident, il prétend : «il valait mieux en effet en bon coupeur de cheveux positiviste, discuter de la date exacte de documents ou de la longueur d'entrevues en heures, minutes et secondes»[164]  mais ceci est plus de la diatribe que de la critique car comment prouver sans documents, comment faire de l'histoire scientifique seulement avec de la passion et des sentiments[165]. C'est de manière plus pratique, et au niveau du simple téléspectateur, l'opinion de Léon Wilmotte[166] au nom de la FNAPG[167] : «Pourquoi pas a lui aussi sacrifié à la mode, mais disons objectivement qu'il démolit les propos de Léon Degrelle, avec un résultat autrement positif que les historiens participants aux débats de la RTBF et qui planent tellement haut dans leur atmosphère éthérée que le téléspectateur moyen ne s'y retrouve plus»[168]. Enfin, Claude Javeau élève de nouveau la critique au niveau éthique : «opposer aux discours éhontés de Degrelle, les patientes arguties des historiographes c'est honorer le premier et disqualifier plus ou moins les seconds. Il aurait fallu à l'invective, répondre à l'invective»[169].

Heureusement pour le moral des participants aux débats, excepté les quelques articles cités plus haut, les rares analyses des débats publiées dans la presse sont élogieuses [170]. Pour Télépro, «les historiens sont venu remettre les choses à leurs justes places et lui river son clou»[171] et pour Le Soir, l'apport des débats quant à la connaissance du personnage de Léon Degrelle, fut que «la piste la plus intéressante ouverte par les intervenant [...] nous parut être celle qui conduit à un ex-chef de rex de plus en plus fossilisé dans les attitudes et une mentalité anachronique devenue largement inoffensive par leur éloignement de la réalité actuelle»[172].

Mais derrière toutes ces craintes se profile une question. Quelle est l'importance de Léon Degrelle dans la mémoire de nos compatriotes seul terreau à sa possible influence ?

4) L'importance de Léon Degrelle dans la mémoire des belges francophones

Au-delà de la forme, Léon Degrelle. Face et revers suscite comme nous l'avons vu nombre de réactions dans le public. Mais il faut s'interroger sur le principal problème sous-jacent : où se situe l'évènement, dans les réactions à l'émission ou dans l'émission proprement dite ? Y a-t-il corrélation entre motivation à la réalisation et intérêt des téléspectateurs pour l'émission ? Posé autrement, le problème se résume à une seule question : pourquoi Degrelle, élément central de la série, est d'une si grande motivation à la réalisation et à l'écoute ? 

Si pour la RTBF nous avons répondu à cette question dans la première partie de ce travail, nous allons essayer d'y répondre pour le public.[173] Ici, nous devons d'abord étudier qu'elle est la corréla­tion imaginaire, réelle, continuelle, entre l'image de Degrelle dans le public et ce qu'il représente dans le passé et le présent. Le chapitre L'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent est essentiel, tous comme ce qui le constitue : Le contexte historique et politique dans lequel il s'inscrit en 1988.

4.1) L'image de Léon Degrelle dans le passé et le présent : Degrelle vivant fascine

En 1968 déjà, Jean-Michel Etienne, en conclusion à l'une des premières études scientifiques complète sur le rexisme  avant-guerre écrivait : «il n'est pas facile de faire admettre aujourd'hui, un jugement équitable sur le mouvement rexiste écrivait Maurice Vaussard en 1956[174], cette constatation reste encore fondamentalement vraie. Les principaux protagonistes de l'aventure rexiste (qui pour les rexistes est plutôt une épopée qu'une aventure) sont encore vivants. Le simple fait que Degrelle puisse éventuellement un jour, rentrer en Belgique suffit à donner au débat sur le rexisme une résonance polémi­que et affective que d'autres mouvements de la même époque et du même style ne trouvent plus simplement parce que leurs chefs sont morts et oubliés»[175]

Le fait que Léon Degrelle soit vivant peut en effet passion­ner un débat sur son rôle Pendant la seconde guerre, toutes proportions gardées, comme celui qui eut lieu en France dans les années 80-90 autour de la question des « collaborations institutionnelles ». La vie peu discrète de Léon Degrelle en Espagne et son éventuel pouvoir sur le public, déclenche des réactions étonnam­ment anachroniques de certains journaux telle La Libre Belgique qui sous le titre Au non de l'ordre public écrit : «si Léon Degrelle alias José de Ramirez Reina, alias Juan Sanchez revient parfois en Belgique comme le rapporte la rumeur, il le fait à l'encontre de la loi»[176].  Cet article exprime l'un des fantasme qui assaillent couramment bon nombre de belges, à tel point que Jean-Marie Frérotte écrit dans le dernier chapitre de son livre consacré à la vie de Léon Degrelle après 1945 : «au fronton du portique d'entrée de la carlina, la grande mosaïque, le «leo belgicus» [...] nostalgie du pays ? Un peu [...] Que faut-il penser des multiples occasions où - juré sur l'hon­neur ! - on vit Degrelle en Belgique depuis 1945 ?  Tout d'abord, chaque fois qu'on cru le voir à Bruxelles, Anvers ou ailleurs, on le voyait en même temps à Séville, Madrid ou Malaga, avec une certitude plus solide. D'autre part en dépit de ses envies possibles ou certaines, il faut savoir que l'hospitalité comprenait notamment comme condition que, s'il sortait Espagne, il ne fallait pas compter vouloir y rentrer»[177]. Si Degrelle «se croyait d'ailleurs visiblement encore un destin politique belge»[178], pour Maurice De Wilde «il n'a aucun intérêt à rentrer en Belgique, il est bien renseigné sur ce qui se passe ici» [179]

En plus de l'éventuel retour de Léon Degrelle, Raymond Arets, tout en ayant des mots très durs envers les opposants à l'émission de Jacques Cogniaux, estime que 43 ans après son départ du pays, Léon Degrelle relève des «fantasmes politi­ques d'une nation». De plus, il pense que «Degrelle aujourd'hui est simplement devenu une attraction» et que justement c'est l'opposition à l'analyse des arguments de Léon Degrelle par la télévision qui lui rend la force politique qu'il croit avoir conservé : «protester parce que la RTBF rend la parole à celui qui l'a si souvent remangée, c'est admettre implicitement qu'il a encore un rôle à jouer et qu'on craint encore son influence»[180]. Pour Raymond Arets, le plus dangereux c'est «la légende qu'il s'est inventée»[181] et que l'éducation démocrati­que du citoyen[182] peut permettre à  celui-ci d'assumer son passé. C'est également l'opinion de William Ugeux, déjà impliqué dans l'analyse de L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde[183], qui ajoute que le meilleur soutien au pouvoir persuasif d'un Léon Degrelle est la clandestinité de la diffusion de ses propos : «chaque fois que l'ancien chef rexiste apparaît à l'écran, il se dessert [...], alors tant mieux s'il passe le plus souvent possible à l'écran. Ainsi loin de «banaliser» le rexisme, [...] Des émissions sur le sujet forgeraient davantage le regard critique. Vers les années 60, du temps où Degrelle était clandestin, y compris dans les médias, [...] Certains peut-être auraient pu être favorablement impressionnés. Mais maintenant qu'on le voit et qu'on l'entend ce risque ne me paraît plus réel»[184]. Déjà en 1984, le problème était présent lors de la première diffusion sur la RTBF d'une interview de Léon Degrelle dans L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde.

Hors du cadre faussé et restrictif des journaux, il est d'autant plus difficile de savoir ce qui chez Degrelle intéres­se le public, que sur les 20 lettres parlant de Degrelle retrouvées à la BRT et au CREHSGM[185], 14 émanent de rexistes ou de sympathisant.

D'abord certaines personnes envoient à l'équipe des témoignages sur l'enfance de Degrelle ou la vie à  Bouillon pendant la guerre[186], mais les questions posées dans les lettres et au débat final sont révélatrices de l'intérêt du public : « est-ce que Degrelle est facilement approch­able en   Espagne ?»[187]- «quels sont ses moyens de subsistan­ce ? - est-ce que Degrelle a du sang sur les mains?»[188]­ - «la Belgique a t'elle essayé de le faire extrader?». Une téléspec­tatrice qui téléphone à la RTBF précisera par une question accusation qui reflète comment est perçu la «légende Degrelle» dans le public : « Degrelle a voulu plusieurs fois se présenter pour comparaître à la justice belge, qui l'en a empêché? - si officiellement il a quitté la scène politique, quelle rôle a t’il pu jouer en sous-main ?». Enfin, une lettre anonyme qui est plus une accusation qu'une question : « le parti catholique à t'il expulsé Léon Degrelle pour cause de déviation doctrinale ou pour cause de mauvaise conduite»[189].

Bref, le public est surtout intéressé par le personnage qui semble le fasciner (comment vit-il aujourd'hui?), tandis que l'histoire de Léon Degrelle et du rexisme est pour lui moins importante.

4.2) Degrelle Le traître, LE collaborateur

En 1968, comme on l'a vu plus haut, Jean-Marie Etienne,  perçoit déjà que la personnalité même de Degrelle, son action avant-guerre, mais surtout pendant la guerre, a marqué profondément l'esprit de nos compatriotes.  C'est exactement le sentiment de Jean-Marie Frérotte, vingt  ans plus tard dans la conclusion de son ouvrage [le dernier à l'époque de la diffusion de Léon Degrelle -face et revers] : «la pire de ses fautes ne fut-elle pas en effet celle que des milliers de gens, des centaines de familles ne pourront oublier : avoir dans une période de troubles et de fureur, de deuil et de malheur, déboussolé toute une jeunesse conditionnée pour se lancer dans une cause qui n'était pas la sienne où l'on trouvait l'ambiguïté et la confusion sur le chemin de la mort [...], il ne fallait pas, il ne fallait jamais que Degrelle  dise et répète comme il le fit récemment : Hitler, el genio del ciglo, Hitler, le génie du siècle» et surtout «c'est en se cramponnant à la foi consciemment et aveuglément à cette idée mortelle que Léon Degrelle comblé de possibilités et de moyens, mais fanatique de lui-même avant toute chose que ce diable d'homme qui écrivit une page de notre histoire, devint, fut et reste encore l'homme du diable».

En effet, pour une grande part du public, Degrelle est le traître, Degrelle est une sorte de représentant du mal dont la vie après-guerre fascine.[190]

En 1982 déjà, la FNAPG exprimait comment Degrelle est toujours considéré par beaucoup de belges ayant vécu la seconde guerre : «Degrelle, exempté de service militaire belge, fils spirituel d'Hitler, recruteur pour la waffen-SS, ami d'Himmler, tueur par des bandes de gangsters, opérant à Courcelles, Bruxelles, bande, et ailleurs, sous le couvert de l'uni­forme de la police rexiste, apparaissant à la télévision, ... C'est une injure à ceux qui ont défendu la liberté. Car il ne regrette rien. Et c'est le seul élément positif de cette émission»[191]. En mettant l'accent sur les tueries de rex[192], cet article montre que Degrelle est bien regardé comme le chef de ceux que les Wallons ont appelé «les noirs»[193], ces noirs qui furent honnis par tous à la fin de la guerre.

M. Pierret[194] au cours de l'interview sur les motivations qui l'on poussé à organiser une cérémonie de réparation à Gembloux[195] exprime ce même point de vue «pour moi, Degrelle, c'est ça»[196] et il me montre une série de photos du massacre de courcelles. Il est proche de l'opinion de J. De Brun, du CCAP, pour qui l'émission consacrée à Léon Degrelle «constitue une atteinte à l'honneur due à la mémoire de milliers de belges, de toutes conditions sociales et de toutes convictions philosophi­ques, fusillés, exécutés à la hache, pendus, gazés, brûlés dans les fours crématoires et disparus pendant la guerre»[197]. Ici, on est donc, vis-à-vis de Degrelle au niveau des sentiments plus qu'au niveau de la raison.

La presse elle-même, ici un certain reflet de l'opinion, émet des jugements sévères sur Léon Degrelle. Près d'un quart des articles de fond[198] spécifiquement consacrés à Léon Degrelle. Face et revers rejoignent les hypothèses et interprétations de Martin Conway dans sa conclusion au Rexisme de 1940 à 1944 : «l'histoire de rex se terminait sur un échec total. Il ne pouvait en être autrement. A la fin de l'occupation, les rexistes n'étaient plus qu'une petite minorité coupés de la vie de la grande majorité des belges. Ces «embochés» ne faisaient plus partie de la communauté belge et l'épuration qui suivit la libération doit être considérée pour une part comme le rejet de ces éléments devenus étrangers à la communauté nationale»[199].

Leur chef lui-même cristallise toutes les oppositions. Comme si le fait de ne voir en Degrelle que l'unique collabora­teur exorcise toute la collaboration : «Degrelle a toujours été dans notre inconscient l'anti-thèse, le repoussoir, l'accident à occulter d'une collaboration militante avec les nazis. Comme si nous n'étions pas capables de faire face à une horreur à laquelle un certain nombre de nos compatriotes ont parti­cipé»[200].  Cette vision intelligente montre bien le bicépha­lisme de l'image de la collaboration parmi les témoins de ce temps.

En effet, un premier groupe d'articles stigmatise Degrelle en tant que traître, sans plus d'argumentation : «la FNAPG s'oppose à l'apparition du condamné à mort par contumace, Degrelle, l'exempté du service militaire devenu le fils spirituel d'Hitler et général des SS»[201] ou encore «la télévi­sion belge d'expression française, ayant une conception très personnelle du civisme en 88, consacre des émissions à un traître belge toujours en vie»[202].  Mais certains, sans dévelop­per plus la trahison de Léon Degrelle mettent l'accent, à la fois sur le risque d'une «banalisation de la collaboration et de la trahison»[203] ou sur la persistance des plaies ouvertes par le rexisme et ses égarements : «l'affaire est délicate, à prendre avec des pincettes. Elle entrera inévitablement dans le coeur et les consciences de nos concitoyens. Passions, déchire­ments, douleurs. Et relancera sans doute les cendres d'un feu diffici­lement éteint [...] C'est qu'il est toujours difficile pour un pays de panser ses plaies, même près de cinquante ans plus tard»[204]. Un second groupe d'articles, plus détaillés, explique pourquoi «c'est un belge francophone qui incarne le collabora­teur type et qui est aussi le plus connu à l'étranger»[205]. Les auteurs perçoivent à la fois l'évolution du rexisme vers une fascisation et une collaboration de plus en plus totale[206] et la bipolarisation des actions de Degrelle et du rexisme au sein de cette collaboration. C'est Raymond Arets qui de nouveau va le mieux l'expliquer : «les hommes de Degrelle, pendant toute l'occupation ont aidé les nazis à semer la terreur. C'était bien pire que la trahison ou l'intelligence avec l'ennemi. Tandis que le fou rex combattait les hordes soviéti­ques sur le front de l'est, ses sbires qui n'avaient pas le courage d'exposer leur vie aussi loin, faisaient régner l'ordre chez nous. Il y a des plaies qui ne se referment jamais»[207].

Pour la première partie du développement, et comme l'avait fait William Ugeux trois ans plus tôt dans son analyse critique de l'émis­sion de Maurice De Wilde, Pol Vandromme explique la dérive du parti rexiste[208] : «il faut se laisser manipuler par une sorte de totalitarisme de gauche pour considérer que tout ce qui est de droite était en 1940 suspect de devenir nazi ou fasciste. Pour prendre un exemple très précis, les 270.000 belges qui dans l'avant-guerre ont voté pour les listes rexistes étaient à 99,9 % d'excellents citoyens dont le comportement sous l'occupation fut impeccable. Pour Maurice De Wilde, il est difficile d'admettre qu'il y eût deux sortes de rexismes. Celui de l'immédiat après guerre, refuge des mécon­tentements et des écoeurements devant un certain nombre de pourritures politiques dont Degrelle s'était fait le dénoncia­teur, et celui des collaborateurs et des assassins qui finira par le massacre de Charleroi»[209]

La collaboration militaire de Degrelle l'a certainement isolé de la nation. C'est l'avis de Jacques Cogniaux dans une interview accordée à Télémoustique : «une fois qu'il porte l'uniforme, c'est clair, il est un traître, rejeté par l'opi­nion surtout wallonne»[210]. Jean Daloze, en tant que témoin[211] le confirme dans un excellent article de La Libre Belgique : «sous l'occupation de la Belgique, les rexistes militants étaient coupés du peuple de chez nous. Nous nous souvenons de l'accueil que Binche réserva à un soldat de la légion Wallonie venu parader dans une voiture découverte en compagnie d'un officier allemand. Nos concitoyens dans la rue «musèrent», bouche fermée, en une puissante musique réprobatrice. Quand ensuite il voulu pénétrer dans la maison d'un commerçant, [...]; il lui interdit de franchir la porte, mais non à l'Allemand»[212]. Mais c'est surtout le Degrelle «chef de bande laissant ses sbires assassiner leurs compatriotes»[213] qui à le plus choqué les belges occupés et qui reste encore dans les mémoires. La Dernière heure se demande si «quarante ans après la terreur des chemises noires sur La Wallonie et Bruxelles, le pantin [...] Aurait-il droit au pardon voir à l'amnistie»? Et y répond en donnant la parole à des témoins[214]. Pour marcel (la septantaine), la réaction ne se fait pas attendre : «je l'ai bien connu quand il était soi-disant un grand monsieur. Je vivais à Schærbeek qui était l'un des berceaux de la commu­nauté juive et donc le terrain d'élection des chemises noires rexistes. Deux membres de ma famille ont été appréhendés. Je n'ai qu'une chose à dire : qu'il crève, même aujourd'hui !»[215]. L’article de Léon Wilmotte dans Le Prisonnier de guerre procède du même raisonnement : «nulle part dans ces émissions, on a parlé des scènes de sauvagerie, de pillage et de tueries, telles que celles de Charleroi, Bruxelles, Courcel­les. Assassiné sur le bas côté de la route, mme Germaine Dewandre présidente de la croix rouge, le docteur Huber­lant, Jules heureux et d'autres et la troupe de Matthys, chef de rex a.i., boute le feu au château Dewandre, parce qu'on le voit de loin de la route. A Courcelles, ce sera l'abbé Bou­gard, et d'autres personnes. Pourquoi la RTBF et nos «historiens» omettent-ils [...] Ces massacres? Il suffirait qu'ils relisent les témoignages au procès des tueurs qui s'est déroulé à Charleroi, avec entre autre, comme peine, dix-huit condamna­tions à mort»[216].

Comme le grand public en 1984, et au-delà des accusations passionnelles, la presse, en 1988, pose nettement la question : «Degrelle a-t-il du sang sur les mains ?». La question n'est pas innocente surtout si on analyse les propos des «témoins jeunes» à qui La Dernière heure donne la parole[217]. D'avis mesurés et sans équivoque («bien sûr je n'ai pas connu la guerre, mais l'his­toire m'intéresse. Il faut retrouver les criminels de guerre, et les juger. J'ai suivi le procès de Klaus barbie. A quand celui de Léon Degrelle ?»), on peut passer chez les jeunes à une perception plus hasardeuse du problème : «Hugo Claus parle beaucoup des collaborateurs dans  son dernier livre Le Chagrin des Belges. En tant que collaborateur Degrelle ne mérite pas de châtiment. Mais s'il a commis des crimes, il est grand temps qu'on le juge».

On met là le doigt sur l'un des plus grands dangers du rexisme d'après-guerre : «les jeunes téléspectateurs de la RTBF ont assisté, c'est vrai, au démontage d'un mythe. Mais candidement, sans y penser, on les a floués. Reconnaître le courage du fantassin Degrelle n'est que trahison de la vérité si on sépare ce fantassin du tueur de dinant. Les SS de Dachau, Mauthausen, et autres lieux avaient aussi fait preuve, avant de venir tout à l'aise massacrer leurs victimes, de leur qualité de soldat»[218]. Or, c'est exactement la vision du rexisme qu'ont bon nombre de nos compatriotes qui ne retiennent de la seconde guerre que l'aventure militaire. Ils admirent Degrelle et la légion au combat en gommant «l'aspect noir» du rexisme : l'annihilation de toute liberté et l'élimination physique des opposants.

Pour d'autres, par contre, il ne fait pas de doute que «Degrelle est un criminel parce qu'il a du sang sur les mains et beaucoup», et qu'«on ne donne pas une tribune pareille [la télévision] à un assassin, surtout quand il persiste à préco­niser de nouveaux assassinats en se disant «plus que jamais hitlérien» »[219] ou encore, «s'il n'avait autant de sang sur les mains, Degrelle ne serait sans doute plus aujourd'hui qu'un vieux pantin pitoyable». Pan, toujours bien informé quant à l'histoire du rexisme en Belgique, dans une critique mi-figue, mi-raisin des débats met les choses au point : «c'est le docteur Dejonghe qui dépouillant des tonnes d'archives alleman­des [...] a trouvé la preuve que Degrelle avait exigé l'exécu­tion de cent otages innocents après l'assas­sinat de son frère. Le général SS, Jungclaus lui en a accordé trois.[220] En octobre 1984, Albert Dejonghe a en effet publié un important ex-cursus : Degrelle et les évènements de bouillon en juillet 1944, il y cite la lettre de Léon Degrelle à Himmler où il demande «1 : arrestation de tout parent de personnes dirigeantes qui se réfugièrent en son temps à Londres et dont quelques unes excitent aux actes de terreur par la radio et par la presse [...]  2 : exécution de cent otages, parmi lesquels vingt-cinq environ de la région de Bouillon, septante-cinq notables appartenant à la classe des anglophiles dans le pays. Les exécutions d'otages ne sont toutefois efficaces que lorsqu'el­les ont lieu simultanément»[221].

De plus, lors du débat final après les émissions de Maurice De Wilde L’Ordre nouveau en 1984, Jean Stengers conclut : «je crois que l'on peut reprendre l'expression de M. Perrin : dans le premier cas, [simple réclamation d'arrestations d'otages], Degrelle faisait courir un très grand risque à ceux qui le faisaient arrêter et dans le second cas [expliqué en détail par André Dejonghe], il demande l'exécution de plusieurs dizaines d'otages». Degrelle a bien du sang sur les mains.

Mais, plus loin qu'un Degrelle, chef des «tueurs de 1944», seul La Libre Belgique va, par l'intermédiaire d'un dépor­té, élever le débat au niveau théorique : «le rexisme, intégré à l'hitlérisme fut incorporé au crime monumental, à la volonté diabolique d'avilissement, d'extermination, d'anéantissement [...], il [fallait] montrer à quoi le rexisme, comme toutes les formes de pensée totalitaires, conduisent l'humanité, à quelle ignominie, à quelle monstruosité»[222].

4.3) Un pont-passé-présent : élections de 1936 et taux d’écoute de Degrelle. Face et revers

Enfin, d'autres signes attestent de la survivance de l'image de Léon Degrelle dans la population et de la corrélation de cette image avec ce qu'il a représenté dans le passé. On peut en effet comparer la ventilation par provinces des taux d'écoute de Léon Degrelle. Face et revers et la ventila­tion par provinces des résultats des élections législatives du 24 mai 1936 :

 

Provinces

Election 1936[223] 

Taux d'écoute[224]

Luxembourg

29%

48.41%     

Namur

20.3%        

32.08%     

Liège

19.3%        

19.65%     

Bruxelles - Brabant

14.2%        

33.83%     

Hainaut

8.7%         

16.21 %

 

Il est flagrant de constater que le taux d'écoute de l'émission atteint des sommets là où le parti rexiste remporte d'éclatants succès en 1936, essentiellement dans le Luxembourg et la province de Namur[225]. Il semble que des ouvrages publiés en 1988 comme celui de Marc Magain, Léon Degrelle, un tigre de papier. Le choc du pays réel contre la presse belge - 1930-1940[226], se soient bien vendus essen­tiellement dans le luxembourg. Malheureusement, les maisons d'édition sont avares de renseignements quant à leurs ven­tes.[227] Certains libraires ont souffert dans les arrondisse­ments de Neufchateau-Virton et d'Arlon-Marche-Bastogne, d'une pénurie temporaire de Léon Degrelle, tigre de papier. A tel point que l'un d'eux aura l'image : «ils se sont vendus comme des petits pains».

5) Degrelle et le temps

Comme nous venons de le voir, Degrelle bénéficie d'une image précise chez bon nombre de belges. Cette image peut être différente de ce qu'a été Léon Degrelle. De plus, on peut se demander si elle a «collé» au personnage dès la seconde guerre ou si elle s'est construite peu à peu à travers les quarante dernières années.  Nous allons nous employer à y répondre en étudiant d'abord le contexte historique, puis le contexte politique dans lequel s'inscrit le chef de rex.

5.1) D’une presse craintive à une presse didactique

Le contexte historique dans lequel s'inscrit Léon Degrelle. Face et revers est non négligeable. D'un côté, l'action du temps sur Degrelle a pu modifier l'image que le belge a gardée de lui. Cette image a pu d'autre part être transformée par ce personnage conscient de l'importance de l'opinion publique.

Déjà en 1984, la presse va se saisir de l'affaire Degrelle et de son effet de première[228] : sur près de 500 articles consa­crés à L’Ordre nouveau sous tous ses aspects, environs une centaine d'entre eux parlent de lui (et, il est, le plus souvent, le principal sujet de l'article). Mais, paradoxalement si une vague de protestation précède l'émission avec Léon Degrelle, au lendemain de la diffusion de son interview la presse considère qu'«il était utile de l'entendre dans la mesure où son intervention se faisait dans un cadre criti­que»[229] ou que «Degrelle [...] a sombré dans le ridicule»Présence d'un code Jeu/Echappement 1,10 - Dés.Présence d'un code Jeu/Echappement 1,10 - Act.[230] ou bien encore «était dangereux de laisser Léon Degrelle s'exprimer sur les ondes ? La caméra n'a montré qu'un pantin désarticulé, incapa­ble de susciter la moindre nostalgie»[231] et cela a même étonné les responsables de l'émission : «à l'expé­rience il semble que le public ait beaucoup plus facile­ment admis Degrelle que beaucoup de gens ne Le Pensait[232] ce qui est assez frappant, c'est qu'après que Degrelle soit passé à l'antenne il n'y a plus aucune protesta­tion, même, on apprécie, au contrai­re, qu'il ait, en un certain sens, été ridiculi­sé».[233] En effet, avant la diffusion de l'interview de Léon Degrelle, les journaux titrent : Degrelle, la BRT Et le professeur Devleeshouwer[234], Léon Degrelle interviewé. Controv­er­se à propos d'une série d'émissions à la télévision flamande[235], Une émission fleuve qui risque de faire choc à la BRT. L’Ordre nouveau en Belgique dans et après la seconde guerre. Degrelle interviewé[236], Un sujet brûlant[237], Quarante ans d'exil et une condamnation à mort n'ont pas entamé la verve et les convic­tions de Léon Degrelle[238], L'opinion des prisonniers de guerre : l'apparition de Degrelle à la télévision est un scandale[239]. Par contre le ton des titres est tout à fait différent après la première émission : Degrelle reconnais pas[240], Degrelle pour rire ou pour pleurer[241], Les jeunes jugent Degrelle[242], Les mensonges de Degrelle[243].  On est donc passé de l'appréhen­sion de l'impact qu'il aurait pu avoir sur le public,[244] à une critique plus raisonnée qui replace Léon Degrelle à sa juste réalité : «on peut dire sans exagération que cet interview aurait déjà fait couler des quantités d'encre appréciables avant même que le moindre élément n'en soit connu [...] après vision du document, il semble que les craintes nourries à juste titre un peu partout aient été vaines. Il est évident que la série de Maurice De Wilde ne manifeste pas la moindre complaisance à l'égard du fascisme».[245]

En 1988, la presse n'a pas oublié la leçon. La diffusion de L’Ordre nouveau, les polémiques et surprises qu'elle a entraînées sont encore dans toutes les mémoires. Les articles écrits sur Léon Degrelle. Face et revers sont d’ailleurs souvent le prolongement de ceux écrits quatre ans plus tôt.

On retrouve en effet, les mêmes responsables des rubriques télévision, les mêmes journalistes autour de Léon Degrelle - face  et revers qu'autour de L’Ordre nouveau : Michel Bailly[246] pour Le Soir, Odon Boucq, pour Nord éclair/Journal de Mons, Pierre Stéphany[247] et Jean Daloze[248] pour La Libre Belgique, Raoul Dewael pour La Dernière heure, et Herve (Victor Robert) pour Vers l’avenir.

Contrairement à 1984, la presse à de rares exceptions, ne craint plus la diffusion des interviews de Léon Degrelle. Par contre, elle saisira l'occasion pour, tout au long des semaines entourant l'émission, publier de larges rappels historiques sur la légion et la collaboration : Courage et égarement de la légion Wallonie, intégrée à la waffen-SS,[249] Amnistie. Le chagrin et la pitié. Faut-il accorder une amnistie aux ex-collaborateurs de 1940[250], de faire paraître aussi des article sur le rexisme et Degrelle avant guerre : Degrelle, le pantin voyait des «pourris» partout[251], Les rexismes[252], A propos d'une émissions controver­sée, môa, le beau Léon[253], Les deux périodes du rexisme[254], sur la vie de Degrelle, après guerre : Rex à la botte de Hitler[255], Au nom de l'ordre public,[256], Degrelle parmi nous[257], et sur la carrière de Léon Degrelle : Signé «furex». Léon Degrelle. Face et revers[258], Séries on Léon Degrelle. Evokes nazi's past[259], Interdit de séjour, mais plus de parole, Léon Degrelle se raconte. Histoi­re, bobards et légendes, soumis au crible de la critique ... A la RTBF. Supernazi fait de la résistance[260], Léon Degrelle. Face et revers[261], Parlons en[262], Léon Degrelle, le fils spirituel qu'Hitler aurait aimé avoir[263], Léon et Léopold 3. Ce que la RTBF n'a pas dit[264], Pauvre Léon...[265], Belgians get look at wartime fascist leader[266], Proud'son of Hitler's airs his part on belgian télévision[267]. C'est certainement un signe de maturité de la presse face à notre passé.

D'autre part, quelques articles permettent de rapporter documents et témoignages tels que ceux d'hommes de la rue[268], de Jean Daloze[269], d'Arthur Haulot[270] ou d'Albert Melot[271], tous trois témoins de l'époque.

5.2) Degrelle se dissous dans le temps : un tribun de meeting et de papier mais pas de télévision

De plus, la presse va garder pour Léon Degrelle. Face et revers le nouvel état d'esprit né après la diffusion de l'interview du chef de rex dans L’Ordre nouveau.

Les journaux nationaux admettent sans réserve que le temps sape l'image de Degrelle et surtout son pouvoir charismatique. De nombreux titres le révèlent : Léon Degrelle à la télévision [...]. Un dictateur pour cour de récréation[272], Degrelle, triste héros[273], Degrelle passa du mysticisme à l'état de fossile mirobolant[274], Môa, le beau Léon[275], La mégalomanie inoffen­sive...[276], Fini «le beau Léon» ?, les temps ont changé[277], Le revenant [278], Pauvre Léon[279], Degrelle, la grenouille fasci­ste[280] et Le fossile[281].

Le contenu des articles développe bien le message du titre. D'abord, le Degrelle version 1988 est cocasse, c'est peut-être là son plus grand échec : «reconnaissons que le «phénomène Degrelle», s'il est fondamentalement irritant, présente des aspects fortement cocasses, qui tout en étant relatifs, contribuent à atténuer çà et là, la crispation du téléspecta­teur[282] En effet, les journalistes en rendant compte de la première émission rivalisent de bons mots : «fossile mirobo­lant, hibernatus[283], supernazi fait de la résistance[284], gre­nouille fasciste[285], loup nazi [dont les paroles] nous parvien­nent de sa tanière transpyrénéenne[286], iguanodon conservé au soleil Espagne dans sa mégalomanie, comme dans une énorme couche d'argi­le[287], ou l'excellent : «tout à fait comme si on venait de retrouver, à Bernissart, un iguanodon encore en vie et de le lâcher dans une pâture de chez nous au milieu du cheptel bovin[288].  Mais Degrelle n'est pas le seul à susciter la gouaille : «les historiens «poilsdecutaient» pour le plai­sir»[289]. Notons que Degrelle, même indirectement, stimule la verve des journal­istes, tel le rédacteur de la rubrique Télépan : «à l'heure où Léon Degrelle atterrissait en Espagne, j'étais loin d'avoir fait la connaissance de la cigogne qui un jour allait me déposer sur le sol belge».[290]

Ensuite, c'est surtout l'inadaptation du Léon Degrelle au média télévisuel qui choque et qui montre l'archaïsme de sa prestation, alors, que certains ont cru au départ que la télévision serait pour lui un tremplin : «la RTBF a-t-elle pris un risque en offrant à Léon Degrelle la tribune qu'il réclamait en vain depuis quarante ans ? Je ne le crois pas. Je ne suis pas loin de croire que l'ancien chef de rex a été piégé et sûrement démystifié».[291]  Cette crainte a été renforcée par Degrelle lui-même, qui, dans l'interview croyait bien maîtri­ser la télévision : «et maintenant, avec la télévision, si je pouvais parler chaque semaine, vous deviendriez tous degrellien !»[292] Or, contraire­ment à ses espérances, il en est autrement. On peut être un excellent orateur dans un meeting, et être très mauvais et ridicule à la télévision. Pour La Dernière heure : «il est hargneux, vindicatif, insolent. Sa voix jadis persuasive est devenu rauque, comme celle d'un roquet»[293] et surtout pour Pan : «Degrelle parlant dans un fauteuil qu'il ne quitte pas. Cette immobilisation ne fait qu'amplifier l'anachronisme des incessantes gesticulations de ses mains [...], quant aux mouvements de caméras, ils sont totalement inexistants, ajoutant au statisme de ses interven­tions. Degrelle est-il à ce point déconnecté des techniques télévisuelles pour avoir accepté de telles conditions ?»[294]. Et effectivement, c'est bien la tonitruance de Degrelle et ses gestes de meetinguiste qui le ridiculise.[295]  Pour Jacques Cogniaux qui explique le déroulement de l'interview : «on se trouvait dans de petites pièces où Degrelle parlait comme s'il s'adressait à une foule de 10.000 auditeurs. Imaginez l'épreuve pour le preneur de son !»[296] ou encore pour Paul Masson, Degrelle n'est plus désormais qu'un «phénomène [...] du passé et un beau cas de manipulation des foules. Avec ses rictus, ses gesticulations, ses grimaces, cette manière de s'adresser toujours à 20.000 personnes [...], ce bouffon n'est plus dangereux»[297].

Au-delà de l'apparence anachronique de Léon Degrelle sur les écrans, son discours lui-même est archaïque, car «en 1988, à la radio et surtout à la télévision, le discours de Degrelle est complètement dépassé. C'est une pièce de théâtre sortie des archives, vieillie et mal mise au point»[298].  Pour Pan qui polémique : «son art consommé de l'esquive et du raccourci [...] Ne fait pas oublier l'archaïsme du ton. Impossible aujourd'hui avec pareille emphase et avec des leitmotivs comme «grandeur, patrie, vaillance» d'encore faire un tabac auprès de notre belle et fière jeunesse»[299]

Dès le premier quart d'heure, les historiens invités au premier débat reconnaîtront tous le talent d'orateur de Léon Degrelle. Mais si Jean Stengers, tout en comprenant pourquoi il a réussi, estime toujours que «s'il parlait à la télévision, il ferait un malheur»[300], W. Szafran et P. Burrin ne sont pas d'accord. Pour le premier : «Degrelle possède un éloquence d'un tribun des années 30, pas adapté aux média actuels»[301]. Pour le second, Degrelle semble «sortir d'outre-tombe des années 30, avec un vocabulaire, des figures de style et une éloquence de ces années»[302].

Mais l'échec de Léon Degrelle dans la conquête du public par le biais de la télévision amène Pourquoi pas ? A s'interro­ger sur la réalité de son succès d'avant-guerre : «face à ce bouffon grotesque, [les jeunes] se demanderont quelle fascina­tion il pouvait exercer à l'époque de leurs grands-parents»[303]. C'est toujours Paul Masson qui répondra dans La Dernière heure : «pourquoi tant de belges des années 30 furent-ils abusés par cet arriviste de génie ? Excédés par la médiocrité et les abus de la classe politique, désorientés par le foisonnement des idées contradictoires, du totalitarisme au communisme [...], les auditeurs de Degrelle étaient sensibles à ses arguments simples, à ses affirmations massives, à son vocabulaire imagé, mais surtout à ses promesses de changement. Quand sévit la crise, quand règne le marasme, l'opinion devient crédule». S'il pense que Degrelle est un bouffon, qui n'est plus dangereux, il déplore qu'«il fut un temps où il l'était et cela c'est tragique»[304]. André Dejardin n'est pas entièrement du même avis. Il affirme que Degrelle était déjà dévalué dans l'esprit des belges d'avant-guerre : «la mauvaise image qu'a Degrelle en 1988 ne procède pas de l'usure du temps, du poids de l'âge et de son inadaptation aux nouvelles techniques médiatiques. Il fait penser à un vieux chanteur de charme qui n'est plus dans le coup. Mais même à cette époque, en ce même temps où il jouissait d'un certain crédit, le personnage ressemblait déjà au fantôme anachronique qui nous est apparu en mars 1988»[305].

Malgré ce constat, une partie minoritaire de la presse[306] garde ses inquiétudes. Paul Halter désabusé théorise celles-ci, dans le Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz : «le mensonge a gagné, le ténor périmé, le tribun désuet, l'a dit lui-même à la télévision, les mass média actuels l'auraient porté au pouvoir, ce ne sont pas ces jeunes savants [...] Qui auront réussi à équilibrer cette émission, dont Degrelle est l'incontestable vedette : il crève littéralement l'écran»[307]. La Cité souligne la persistance du charisme de Léon Degrelle et explique «pourquoi des foules énormes l'on suivi à l'époque et pourquoi à présent encore, il est dangereux»[308].

Il y a dans l'éditorial de Paul Halter cité plus haut, un élément sur lequel tout le monde (sauf les rexistes) est d'accord : Degrelle ment !!. Trente articles l'affirment sur tous les tons. D'abord certains reprendront le communiqué de presse de la RTBF sous une forme ou une autre : «l'interview permet à Degrelle de dire ce qu'il veut sans autre censure que la critique des historiens [...] Et leur travail n'est pas mince de corriger les exagérations, les inexactitudes »[309]. Ensuite, la presse relève l'influence des mensonges perpétuels de Degrelle sur le sérieux du personnage («l'interview abonde en traits marqués par la fantasmagorie, l'arrogance, une inconscience presque puérile»[310]) ou sur sa crédibilité («on découvre une masse de mensonges, d'inexactitudes, d’omissions, ... Qui rendent l'ensemble de ses dires assez dérisoires. Il en perd une bonne part de sa crédibilité»[311]). Enfin on met en avant le rôle des historiens pendant les débats, car situer dans un contexte historique et délimiter la véritable portée des propos de Léon Degrelle est utile «mythomane, truculent, et personnage haut en couleurs, il n'est pas à une vérité près»[312].  Sur ce point précis, les débats sont loués par tous, du très pondéré Soir : «les commentaires et débats auront précisément pour fonction d'empêcher un effet de propagande mensongère de la part de l'interviewé»[313] au plus concerné Point de vue de La Libre Belgique qui donne la parole à un ex-déporté : «l'his­trion, le farfelu, le menteur, l'illusionniste, le cuistre, fut parfaite­ment mis en valeur par une critique claire, sans passion, sans faiblesse. Les vociférations, les mensonges, les élucubrations les plus délirantes furent ramenées à leur exacte proportion, à leur mesure dérisoire

5.3) Degrelle reconstitue son image, Degrelle reconstitue son passé

Déjà en 1984, suite au droit de réponse accordé à Antoinette Spaak pour L’Ordre nouveau, Jean Stengers met les choses au point quant à la valeur des témoignages de Léon Degrelle : «un condamné à mort peut être éventuellement un bon observateur et un témoin véridique. De même qu'en sens inverse, un prix de vertu peut être un témoin exécrable. Ce qui me choque, [...] Ce qu'il faut répéter avec force : les capacités de mensonge de Degrelle sont sans limite et un de ses procédés favoris est de faire parler les morts, il fait parler de man à propos de PH Spaak, il fait parler Laval à propos des ministres belges, alors qu'est-ce que ça vaut, et bien à mon avis, ça vaut zéro»[314].

Le problème est pour lui toujours important en 1988, car en ouverture du débat suivant la première émission de Léon Degrelle. Face et revers, il s'interroge : «pour l'historien [Degrelle] apparaît comme un maître de la duperie et de la contrevérité, monsieur Balace l'a suivi à la trace à cet égard. Il est évident que m. Balace a dû se limiter. Si monsieur Balace avait dû relever toutes les contrevérités chez Degrelle, il faudrait une émission trois fois plus longue que celle que nous avons vue[315]  Au-delà de la simple constatation des menson­ges de Léon Degrelle, ce qui est frappant  «c'est non seulement le nombre de contrevérités, mais leur taille, leur dimension [...] Ici se pose un problème que pour ma part je n'ai jamais réussi à résoudre : est ce que nous sommes devant un homme qui ment [...] ou bien devant un mythomane?»[316]

La presse, tout en constatant comme Jean Stengers que Degrelle est à la fois menteur et mythomane avance une autre théorie : Degrelle veut reconstituer son passé, se donner une image où «il a l'art de faire de l'histoire «ses» histoires, où il a toujours le beau rôle ». [317]  En effet, «si on a beau lui mettre sous le nez les preuves de ses mensonges, de ses calomnies, il persiste avec un «kulot kolosaal» dans le pire des délits contre l'esprit : le détournement de la vérité»[318]

Le mensonge conscient de Léon Degrelle, comme on l'a vu plus haut, est semblable à la métempsychose: comme l'âme anime plusieurs corps, son mensonge anime plusieurs causes. Pour Odon Boucq : «il oublie, il cultive une mémoire à géométrie variable qui mélange juste ce qu'il faut de plausible avec l'affabula­tion la plus niaise ».[319] Pour Jean-Claude Broche, déjà sept ans plus tôt, il est «un intarissable bavard dont les idées politiques actuelles ont le souci variable des modes»[320]. Et ses mensonges procèdent de la volonté particulière et constante de se créer, tel un «napoléon en exil» un mythe de Sainte-Hélène[321]. Christian souris de Pourquoi pas ? qui a rencontré Léon Degrelle l'explique parfaitement : «poser des questions à l'ex-oberstrümbachn-führer en retraite ? Impossible : l'homme d'entrée de jeu vous raconte une histoire qu'il semble avoir apprise par coeur. De longue date»[322], tout comme Pierre Stéphany qui y ajoute la préméditation : «voilà plus de quarante ans que le grand homme en disponibilité s'occupe à fourbir sa rhétorique de baroudeurs mythomanes où mélangeant héroïsme, chaleur humaine et poudre aux yeux, il fabrique une légende roublarde dont on est pas sûr que, en dépit du temps passé, elle ne soit pas de nature à produire encore de l'effet sur les esprits faibles[323]

De nouveau, comme on l'a vu pour les jeunes, on peut craindre que cette légende qui annihile l'aspect collaboration pour privilégier l'aspect combattant, soit crue et n'influence la vision que l'on aura de Degrelle dans le futur. La proposi­tion de résolution de Paul-Henry Gendebien, est pleine de cette appréhension : «ce type d'émission pourrait accentuer dans l'esprit d'une partie du public, et notamment de la jeunesse, le sentiment que Léon Degrelle, somme toute, n'a été qu'un personnage historique comme les autres, qu'il n'a été qu'un militant courageux de l'anti-communisme et de l'anti-stalinisme et qu'il a combattu courageusement pendant la guerre»[324]. Jacques de Brun, président de la CNPPA Est encore plus précis : «Léon Degrelle jouant de sa faconde [...] Et de contrevérités [...] A utilisé certains arguments dans le contexte de 1988 [qui] troublent nos concitoyens plus jeunes que nous. Il s'est montré «européen», en établissant des relations entre napoléon et Hitler et la CEE [...]. Il a tenté de se présenter comme le défenseur de la nationalité wallonne face au pangermanisme hitlérien [...]. Certains jeunes auditeurs en sont arrivés à se demander pourquoi on a fait de cet homme un traître alors qu'il prétend aujourd'hui n'avoir eu d'autre but que de sauver le peuple belge et la Belgique face à la débâcle des années 40»[325]

Léon Degrelle, en plus du traître, de l'homme qui ne regrette rien, qui s'estime encore et toujours hitlérien qui reconstitue son passé, est perçu comme un leader du révisionnisme par les associations d'anciens déportés juifs et par la presse. Pour l'Union des déportés juifs en Belgique/ Union des anciens  résistants juifs de Belgique, il est inopportun de permettre le passage de Léon Degrelle en période de révision­nisme de tout ordre[326]. La Fondation Auschwitz, dans son com­muniqué de presse est plus explicite : «nous continuons à penser que l'histoire n'a pas besoin des propos et des inepties de Léon Degrelle pour établir ses vérités [...], dans le contexte actuel de la recrudescence de la xénophobie, de la résurgence des activités néo-nazies et de la négation des génocides nazis et des chambres à gaz, homicides.»[327]  Mais, contrairement à l'espoir de la fondation, la presse  n'envisage le révisionnisme de Léon Degrelle qu'à travers l'émission d'André Dartevelle, Auschwitz ou l'introuvable sens[328] : «après Degrelle à télé 2, voici Faurisson à télé 21. C'est le même bouton, jeudi prochain à 21h40. Titre de l'émission : Auschwitz ou l'introuvable sens. Titre ambigu, quoi que l'argument de l'émission semble être, comme pour Degrelle, la dénonciation des mensonges néo-fascistes[329] et encore, au moment où est diffusé Léon Degrelle. Face et revers, si onze articles[330] sont consacrés au révisionnisme, deux seulement[331] font allusion à Léon Degrelle.

Derrière ces craintes, se profilent deux questions. Degrelle a-t-il encore une influence à l'heure actuelle; en réalité, et sur les esprits ? Où plutôt, Degrelle a-t-il une influence politique. Pour y répondre, nous devons examiner le contexte politique dans lequel s'inscrit Léon Degrelle. Face et revers.

5.4) Le contexte politique : du fantôme des années 30 au fantôme de Jean-Marie

Si pour les analystes et les opposants à l'émission, la manipulation du passé par Léon Degrelle, l'influence du temps sur son discours et l'alibi du révisionnisme, bref, le contexte historique est  important, le contexte politique dans lequel il s'inscrit l'est plus encore.

En effet, les émissions Léon Degrelle. Face et revers sont diffusées à un moment où dans notre pays, certains craignent de plus en plus la résurgence des mouvements et des idées d'extrême droite. L'arrivée en force de Jean-Marie Le Pen sur la scène politique française à partir de septembre 1983[332] n'est pas étrangère à ce raidissement des penseurs et groupes anti-fascistes. Cette crainte est d'autant plus grande que Léon Degrelle pourrait apparaître comme un leader des néo-fascistes européen. D'autre part, sur le plan national, il pourrait être toujours perçu comme le leader des rexistes belges, leader qui aurait l'intention de jouer un rôle politique en Belgique. C'est là l'une des origines de la plainte de la Fondation Auschwitz.

L'analyse de la résurgence du fascisme en Europe[333], cantonnée longtemps dans la presse spécialisée d'extrême gauche, inquiète également depuis quelques années les journaux traditionnels[334]. Une émission comme Léon Degrelle. Face et revers est souvent l'occasion de parallélismes révélateurs. A l'occasion de celle-ci, les journaux, toutes opinions confon­dues, vont analyser Léon Degrelle. Face et revers à travers le contexte d'une émergence des mouvements fascistes et européens structurés.

Bien évidemment, c'est la peur d'une réédition de l'his­toire des années 30 qui d'abord inquiète les journaux. Herve, dans Vers l’avenir, écrit à propos du débat final : «le dernier débat était du plus haut intérêt avec l'intervention du professeur Devleeshouwer sur la possibilité d'un renouvellement de l'expérience de Degrelle en Belgique. On a beaucoup parlé ces derniers temps de la résurgence de extrême droite»[335], tout comme Claude Javeau, également frappé par la prestation de R. Devleeshouwer : «il faut permettre de le souligner, monter à l'assaut avec vigueur, dire pourquoi [...], le fascisme ne se réduit pas à un cas clinique présenté de manière pittoresque. Le passage d'olivier Mathieu dans l'émission de Dartevelde sur Auschwitz prouvait à suffisance qu'il y a encore des fascistes capables de redire les mêmes saloperies de nos jours»[336].

Cette résurgence du fascisme sur un terreau économique, social et psychologique déterminé[337] fait peur à certains télé­spectateurs : «les circonstances économiques et sociales actuelles sont telles, qu'une telle menace est loin d'être utopique. La résurgence de extrême droite dans notre pays comme dans les autres (France, Italie et Grande-Bretagne) est le fait d'une jeunesse qui ne croit plus en rien sinon à la violence et au racisme. Des Degrelle, il y en a des tas qui ne demandent qu'un peu d'audience pour exprimer leur haine et surtout la mettre en pratique[338]  Tout comme fait peur à Paul-Henri Gendebien une émission qui pourrait «contribuer involontaire­ment, à la banalisation (en cours aujourd'hui dans certains milieux) du nazisme, du fascisme, ou du rexisme, et donc à la renaissance déjà significative de extrême droite»[339] Or, la RTBF consciente de ce problème, justifiait par l'intermé­diaire de son administrateur général, son émission par la volonté «de défendre la démocratie et donner la possibilité à ceux qui n'ont pas vécu cette période de mieux la comprendre et bien situer les dangers qu'elle a fait courir à celle-ci»[340]. C'est-à-dire, que la RTBF veut démonter et analyser le proces­sus fasciste dont certains contradicteurs à l'émission crai­gnent le renouvellement. Bérengère Lhomme, dans La Wallonie est assez d'accord avec cette démarche : «conçues comme elles le sont actuellement, je crois que ces trois émissions seront plutôt nocives pour extrême droite»[341], tout comme Eric Burgraff : «aujourd'hui, en 1988, les mouvements extrême droite font à nouveau parler d'eux et tentent de faire la loi. La Belgique en a d'ailleurs fait les frais. Dès lors, quelques cinquante ans plus tard, il peut paraître normal de dénoncer cette période tragique et troublée pendant laquelle ont culminé fascisme et racisme ». Il va même plus loin dans le sens de la RTBF : «n'est-ce pas en démontant le mythe et en expliquant la fascination qu'il a exercée, qu'on arrivera à dissuader certains de recommencer pareilles aventures, comme d'aucuns rêvent encore de le faire ? »[342]

Mais cette justification de la RTBF, acceptée par beaucoup, se heurte à un problème majeur. Plus qu'un Degrelle «héros vivant d'un fascisme épique» et soutenant passivement par sa simple existence les mouvements extrême droite contempo­rains, c'est un Degrelle, chef spirituel et actif des néo-fas­cistes belges et européens qui est craint et combattu : «l'argument  est pourtant solide, selon quoi ces émissions donnaient la parole non pas seulement à un personnage histo­rique, mais à quelqu'un qui continue à préconiser une poli­tique d'actualité à savoir la résurgence d'un fascisme. Il ne s'agit pas là de la bataille d'Azincourt ou de celle de Poitiers, mais tout au contraire, de quelque chose qui pourrait arriver demain et à quoi des hommes politiques s'emploient, par exemple en France, avec un succès non négligeable».[343] De plus, la presse dénonce ici, le caractère politique et non historique de la prestation de Léon Degrelle dans l'émis­sion.

Mais, quand est-il de l'influence de Léon Degrelle sur les néo-rexistes ? Le Drapeau rouge craint que «naisse un nouveau mythe du chef» à la sauce belge car selon lui, «il en est qui, au front de la jeunesse ou ailleurs, ne rêvent que d'un nouveau pouvoir fort, d'un avenir fabriqué au son des cuivres et des «sieg heil».[344]  La FNAPG ajoute même : «il y a déjà assez en Belgique de mouvements néo-fascistes sans encore en rajou­ter»[345]La Wallonie, en laissant une large place à l'opinion d'un de ses lecteurs appréhende, malgré une excel­lente démysti­fication du personnage que «l'émission a également beaucoup plu aux néo-rexistes» qui selon une image amusante «jubilaient en s'exclamant : «regardez comme ils sont tous contre lui. Mais ils n'ont pas pu l'empêcher de parler. C'est une grande victoire et ce n'est qu'un début»[346]. Il est néanmoins surprenant qu'à l'occasion de cette émission, seule la presse de gauche relève le danger d'un néo-rexisme belge, alors que comme nous le verrons plus tard, l'ensemble de la presse dénonce le contexte européen d'un fascisme renaissant.

Mais que reste-t-il réellement de l'«aura» de Léon Degrelle et de son action sur les activités des fascistes belges.

Pour Jean-Marie Frérotte, dans les dernières pages de Léon Degrelle, le dernier fasciste, pas grand chose. Seulement quelques mouvements, «d'après rex», tel le mouvement social belge de Debbaudt, contré à tout coup par la justice natio­nale[347], le Mouvement social européen  et en 1977, le Front nationaliste populaire « de vagues résurgences sans plus»[348].

Reste à savoir pourquoi ces mouvements ont si peu d'influ­ence sur la vie politique belge. C'est Jean-Marie Etienne, en 1965 déjà, qui expliquera le mieux  pourquoi le rexisme est à ce point démoné­tisé dans notre pays : «le mouvement rexiste identifié au nazisme, à la collaboration, aux camps de concen­tra­tion et aux SS a disparu à la libération, sans aucun espoir de pouvoir un jour renaître sous ce nom et sous cette forme. [...] Aussi, le danger néo-rexiste est-il exclu en Belgique. Seuls quelques groupuscules végètent dans l'ombre, reprenant à plaisir, les aspects les plus collaborationnistes, les plus nazis du rexisme et contribuant ainsi à entretenir dans l'opinion, l'image d'un rexisme, pure et simple transposition en Belgique du nazisme allemand ».[349]

Paradoxalement, la presse considère Léon Degrelle comme l'un des leaders fascistes européens à travers ses prises de position révisionniste, son nouveau cheval de bataille, et surtout à travers les similitudes de démarche, de comportement et d'opinion entre lui et Jean-Marie Le Pen. [350] Les allusions sont parfois voilées tel dans La Cité : «il suffit parfois de remplacer le mot «juif» par «immigré» pour comprendre certains processus politiques actuels»[351] ou bien le moins discret : «et l'on a revu le chef de bandes fascistes au talent intact d'histrion et de démagogue. Tiens, fait fortement penser à Le Pen»[352] ou encore : «et puis on pense à Le Pen, tribun plus contemporain, mais de la même famille»[353].  Par contre, La Dernière heure ne permet aucun doute: à côté de deux photos côte à côte d'un Le Pen et d'un Degrelle, elle titre en grands caractères : Un livre sur le rexisme que rappelle l'actualité. Le Pen et Degrelle, même stratégie : réunir les mécontents. L'article, inspiré du livre de Marc Magain, Léon Degrelle, un tigre de papier, relève les points communs aux deux hommes politiques : « comme Le Pen, Degrelle a judicieusement exploité le mécontentement général. Au lieu de proposer des solutions pour les résoudre, le chef de rex totalement impuissant devant ces problèmes, réussit néanmoins à obtenir les voix de centai­nes de milliers de belges, uniquement en révélant des scandales de tout genre [...]. Il est l'anti-toutiste parfait. [...] Comme Le Pen, Degrelle exploite les média de façon démoniaque : son journal, ses hebdomadaires et ses pamphlets, les actualités cinématographiques, les meetings de masse [...]. Son style de discours est celui qui nous vient d'un certain leader d'outre-quiévrain», et Raoul Dewael  conclut : «nous sommes d'accord avec Marc Magain : «aucune période historique n'est semblable à une autre. Cependant, il y a des rapprochements à faire entre Le Pen et Degrelle. Tous deux sont des regroupeurs de mécon­tents[354]

Mais c'est essentiellement la Fondation Auschwitz qui va mettre l'accent sur le caractère strictement politique des propos de Léon Degrelle. Déjà en 1984, Yannis Thanassekos dénonçait son interview par Maurice De Wilde, car, pour lui : «on voit parfaitement que Degrelle n'est pas seulement l'acteur et le témoin lointain de certains événements dramatiques du passé, il est aussi et avant tout l'homme du présent : un militant actif et énergique du mouvement néo-fasciste international actuel. Sa résidence espagnole est un lieu de pèlerinage pour toutes sortes de nostalgiques de L’ordre nouveau. Les livres de Degrelle circulent librement en Belgique et ailleurs. Ils sont amplement diffusés et commentés par ses partisans et ses exégètes».[355]  Toujours dans ce Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, il analyse et critique le passage de Léon Degrelle à la télévision, mais il est plus intéressé par ses implications politiques que par sa valeur historique : «l'his­toire de la Belgique, comme toute histoire particulière, connaît, elle aussi, ses questions récurrentes : la plus remarquable, la plus persistante -et la plus paradoxale aussi- se trouve être celle que l'ainsi dite «affaire Degrelle [...] pour expliquer cette récurrence, mieux vaut, nous semble-t-   il, se retourner vers la conjoncture idéologique et politique actuelle qui l'alimente. Sous ce rapport, les émissions de De Wilde -qui ont donné à ce débat l'amplification que l'on sait sont extrêmement significatives». Après avoir réfuté les arguments d'ordre juridique, politiques et moraux avancés par M. Vandenbusse pour rassurer les «protestataires»[356], il repre­n­dra les idées qu'il nous dit avoir déjà développées dans sa correspondance avec la BRT en 1981 :

6) Conclusions

Léon Degrelle. Face et revers a suscité évidemment des polémiques, mais elles ont été moindres par rapport à celles suscitées par L’Ordre nouveau. Il est remarquable de constater que l'opposition à Léon Degrelle. Face et revers loue le travail de Maurice De Wilde, souvent après l'avoir voué aux gémonies, quatre ans plus tôt, mais qu'en général la presse est plutôt favorable, avec certaines réserves à la démarche de Jacques Cogniaux et de la RTBF.

Que reste-t-il après le passage de Léon Degrelle. Face et revers ?

Certainement la volonté pour beaucoup de jeter un regard neuf sur le passé du pays, regard qui, s'il n'est pas dénué de passion, est moins polémique qu'il y a quelques années. Preuve en est l'extrême modération ou l'absence de journalistes fort virulents contre Léon Degrelle. Face et revers alors qu'ils étaient nombreux pour L’Ordre nouveau et les articles limités à la fois dans leur nombre et dans leur taille (environ quatre fois moins d'articles que pour L’Ordre nouveau.

L’image de Degrelle, déjà entamée par L’Ordre nouveau, n'est pas sortie améliorée de Léon Degrelle. Face et revers, la plus remarquable conséquence de ces longues interviews est la mise en évidence de l'archaïsme à la fois de sa pensée et de ses propos.

L'étude de l'histoire à la télévision sera certainement modifiée, car la lassitude du public ressentie vers la fin des trois émissions montre que l'on ne peut se servir d'une interview qu'à dose homéopathique et que la télévision doit pour réaliser une émission attrayante, mélanger images documen­taires, interviews, interventions d'historiens et de présenta­teurs qualifiés. 

Enfin, des voies nouvelles s'ouvrent à l'historiographie nationale, car il est nécessaire d'étudier comment un pays voit son passé et le présente à sa population. Nous essayerons dans l'avenir d'y répondre.  

 


Notes 

   

[1]  On peut citer les seules émissions ayant pour sujet direct la  seconde guerre mondiale réalisées par Jacques Cogniaux depuis 1969 : 25 ans après la libération, La bataille des Ardennes, Quand s'ouvrent les grilles (libération des camps), Des Belges dans la guerre, La capitulation du japon, Le procès de Nuremberg projection des actualités allemandes passées en Belgique entre 1940-1944, L'histoire du faux soir, L'affaire du bois du casier (la résistance armée), L'attaque du vingtième convoi (juifs en Belgique occupée), Le réseau comète, L'équipage a fait son devoir (la marine marchande durant la deuxième guerre), Un hiver en hollande (d'après Six amis viendront ce soir), L’orchestre rouge, De la drôle de paix à la drôle de guerre, Derrière les barbelés et Les chemins de la liberté (les prisonniers de guerre), Un port pour la victoire (Anvers), Neutre à tout prix, Le temps des alertes, La fin des illusions, Il y a cinquante ans l'Allemagne (1983).

[2]  Voir, comme pour tout ce qui concerne l'émission de Maurice De Wilde, Jocelyn Grégoire, Maurice De Wilde  et L’Ordre nouveau, journalisme et histoire, Liège, Université de Liège (mémoire de licence), 1987.

[3]  Trois émissions pour Léon Degrelle. Face et revers, dix-huit pour L’Ordre nouveau. Cible différente : Degrelle et sa carrière pour Léon Degrelle. Face et revers, les collaborateurs dont Degrelle parmi d'autres, pour L’Ordre nouveau.

[4]  L’Ordre nouveau, n°9, Bruxelles, 1er mars 1984, p.6

[5]  Bérengère Lhomme, Pierre Degrelle reconnais pas, qui interviewe le leader rexiste  nous explique sa démarche. «Degrelle appartient à l'histoire» dans La Wallonie, Liège, 17 mars 1988 (interview de Pierre Degrelle reconnais pas).

[6]  A. Viollier, Interdit de séjour mais plus de parole, Léon Degrelle se raconte. Histoire, bobards et légende soumis aux cribles de la critique ... A la RTBF  supernazi fait de la résistance dans Télémoustique, 17 mars 1988. Réponse de Jean Vermeire dans la rubrique lecteur Furieusement vôtre : Jean Vermeire, notes de frais dans Télémoustique, 7 avril 1988.  

[7]  Jean Vermeire (1919) : selon ses dires : journaliste, il travaille au Petit vingtième. Il ne suit pas Degrelle au Pays réel quand celui-ci quitte le parti catholique, mobilisé, replié en France, nommé sous-lieutenant. Il rentre en Belgique en août et entre au Pays réel où il tient la chronique judi­ciaire. Au début de la campagne de Russie il entre à la légion pour y effectuer des reportages, envoyé en Belgique en février 1942 pour organiser le recrutement du deuxième contingent de volontaires. Plus jeune conseiller et intime de Degrelle, il ne s'affiliera jamais au mouvement rexiste, mais présent à une réunion rexiste en 1943. Il fut qualifié de «représentant du chef de rex». Il fut interprète dans les discussions entre Degrelle  et les autorités alleman­des et en 1943 fut désigné comme ambassadeur personnel de Degrelle à berlin. En août 1944, il reprend du commandement à l'état-major de la légion. Le 9 mai 1945, en civil, il fuit chez des amis en rhénanie. Il y est arrêté le 29 août 1945. Jugé en juin 1946, condamné à mort, gracié, libéré après remises de peines en 1951. Jean Vermeire est rédacteur du Téméraire, mensuel qui s'il se veut «apolitique et non confessionnel» est tout de même le périodique de l'ASBL «les bourguignons». Celle-ci regroupe les anciens légionnaires wallons comme l'indique Roger Rosart dans La Libre Belgique du 22 avril 1985 : «les bourguignons» ont fait passer dans un journal bruxellois francophone une annonce publicitaire recrutant les anciens SS wallons. Le texte «les anciens bourguignons à la recherche de leur passé et de leurs camarades de combat sont invités à prendre contact avec...») suivent une boîte postale des environs de Liège et 2 numéros de téléphone». Le secrétaire de l'association se trouve à Rocourt, tandis que l'adresse de la rédaction de la revue est fixée au domicile de Jean Vermeire.

* Interview de Jean Vermeire réalisée (sans enregistreur refusé par le témoin) le lundi 26 janvier 1987 à son domicile - Martin Conway, Le rexisme de 1940 à 1944 : Degrelle et les autres dans Cahiers du centre de recherches et d'études historiques sur la seconde guerre mondiale, Bruxelles, novembre 1986, p. 21 et 36. Pour le rôle de Jean Vermeire dans la seconde guerre mondiale voir Martin Conway et éventuellement Jean Mabire, Eric Lefevre, Léon Degrelle et la légion Wallonie 1941 - 1945, Paris, Art et histoire d’Europe, 1988 - où, étant pilier de l'édition, il peut vouloir exagérer ou modifier son image.

[8]  S'il est évident que pour Léon Degrelle. Face et revers, Jean Vermeire fut l'un des piliers de la rencontre, il ne faut pas exagérer son importance. Son rôle n'est pas très clair; il se considère comme «le troisième dans la hiérarchie, le plus proche collaborateur encore vivant» de Léon Degrelle et son «représentant en Belgique». Maurice De Wilde qui a eu affaire à lui, pour les mêmes raisons que  Jacques Cogniaux estime : «qu'il est valorisé comme le Monsieur qui a arrangé l'interview avec Léon Degrelle [...], il a voulu intéresser, parce que c'est lui qui veut tout contrôler, il veut se faire important». En effet dans la Lettre écrite à Télémoustique, il ne cesse de se mettre en avant et donne toute une série de détails sur le déroulement de l'interview. Malheureusement, cette Lettre est parsemée d'attaques, souvent odieuses sur l'équipe de la RTBF et qui visent certainement à la discréditer, telles que (exemples). L'aspect polémique de la Lettre lui enlève beaucoup de sa valeur.

* Interview de Jean Vermeire réalisée  le 26 janvier 1987 à son domicile - Jean Vermeire, note de frais dans Télémoustique, le 7 avril 1988, Interview de Maurice De Wilde, 17 janvier 1987 (12h-18h) à son domicile et le jeudi 22 janvier 1987 (10h-17h) à la BRT

[9]  Interview de Jacques Cogniaux, 23 février 1987 - RTBF service de presse, Léon Degrelle. Face et revers. Les jeudis 17, vendredi 18 et samedi 19 mars 1988 sur Télé 2, Bruxelles, sans date, p. 1 (ce dossier comporte une genèse résumée de la réalisation de l'émission, une analyse  sommaire du contenu des débats, la liste des participants et des éléments biographiques sur Léon Degrelle). - les différents organes de presse ont également reçu de la RTBF deux dossiers hebdomadaires : Télé 2 service de presse, Léon Degrelle. Face et revers. Les jeudi 17, vendredi 18 mars sur Télé 2, Bruxelles, RTBF, semaine du 12 au 18 mars 1988 - Télé 2 service de presse, Léon Degrelle. Face et revers, samedi 19 mars 20 heures, une émission de Jacques Cogniaux, Bruxelles, RTBF, semaine de 19 au 25 mars 1988. Ces deux dossiers reprennent les éléments du dossier général, toujours envoyé avant une émission spéciale. Ces trois documents ont certainement été à la base d'une dépêche d'agence de presse (Belga?), qui, après les avoir remaniés, y a ajouté quelques rares informations originales (voir note 53). Elle a été publiée par seulement deux quoti­diens politiquement opposés: Histoire et portrait à la RTBF bientôt trois émissions sur Degrelle et l'an prochain 52 numéros sur la deuxième guerre mondiale dans La Libre Belgique, Bruxelles, 29 février 1988 - Histoire. Trois émissions consacrées à Degrelle en mars à la RTBF dans La Wallonie, Liège, le 3 mars 1988. Les éléments des dossiers du service de presse RTBF, ont été partiellement repris dans des articles originaux par FL Tileux, Rex à la botte de Hitler. Rex, l'époque peu reluisante de la collaboration belge. Un homme: Degrelle, qui vocifère encore sa nostalgie du nazisme. Trois émissions dans La Cité, Bruxelles, le 10 mars 1988 ou 16 mars 1988 - Michel Bailly, Courage et égarement de la légion Wallonie intégrée à la waffen SS dans Le Soir, Bruxelles, 22 février 1988- Dix ans après, les émissions RTBF sur Degrelle dans Vers l’avenir, Namur, le 29 février 1988 - Pierre Stéfany Léon Degrelle à la télévision : le droit de déplaire. Un dictateur pour cour de récréa­tion dans La Libre Belgique, Bruxelles, le 17 mars 1988.

[10]   BC, Télévision : Léon Degrelle. Face et revers dans Bonne soirée, le 9 mars 1988.

[11]  Interview de Jacques Cogniaux, 23 février 1987 - Lettre de Jacques Cogniaux à Robert Wangermée, Bruxelles, 24 novembre 1977.

[12]  Bérengère Lhomme, Op. Cit. - propos de Pierre Degrelle reconnais pas confirmés par l'Interview de Jacques Cogniaux, Op. cit.

[13]  RTBF service de presse, Dossier L’Ordre nouveau, Bruxelles, mars  1984, p. 2 - Un sujet brûlant dans Le Vif, Bruxelles, 22 mars 1984, copie intégrale du texte fourni par le service de presse en 1984.

[14]  Bérengère Lhomme, Op. cit.

[15]  L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde (produit par la BRT) à partir de jeudi sur Télé 2. Mais pourquoi a-t-on  «mis aux oubliettes» l'émission sur Degrelle réalisée par la RTBF (en 77-78) par Jacques Cogniaux et Pierre Degrelle reconnais pas ? dans La Meuse, Liège, 23 mars 1984 - l'article rapporte une interview de Pierre Degrelle reconnais pas et de Jacques Cogniaux (voir la similitude entre cette interview à La Meuse en 1984 et celle accordée à La Wallonie en 1988) - Bérengère Lhomme, Op. cit.

[16] William Ugeux, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau dans La revue générale, n° 2, 1985, p. 50.

[17]  L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde produit par la BRT, Op. cit.

[18]  L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde  produit par la BRT, op. cit.

[19]  William Ugeux, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, Op. cit.

[20]  65 rue de haerne, 1040 Bruxelles. Le 4 mars 1988 elle écrit deux nouvelles Lettres, en coopération avec le comité de contact des associations patrio­tiques: à l'adminis­trateur général de la RTBF et au ministre président de l'exécutif de la communauté française.

[21]  Lettre de Q. Walraeve (président de la fraternelle) et J. De Brun, (président du comité de contact des associations patriotiques) à Philippe Moureaux, Bruxelles, le 2 mars 1988, p. 2.

[22]  Lettre de Paul Halter (président de la Fondation Auschwitz) à Robert Stéphane, Bruxelles, le 26 février 1988.

[23]  Note de service de Jacques Cogniaux à Robert Stéphane, Bruxelles, RTBF, le 29 février 1988 - Yannis Thanassekos, Objectivité et critiques à nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 5, mai 1984, p. 44.

[24]  L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde produit par la BRT, Op. Cit.; -  Pierre Degrelle reconnais pas, ici encore précise ses propos en 1988 : «M. Wangermée a donné son accord à condition que nous consul­tions d'abord des juristes et des représentants de la résistan­ce»

* Bérengère Lhomme, Op. cit.

[25]  Représentant du GREHSGM (vice-président du comité scientifique de septembre 1979 à sa mort en 1981).

[26]  Paul Lévy (°27 novembre 1910) : ingénieur commercial et licencié en sciences économiques (ULB), journaliste, rédacteur, reporter, chef du service d'information de l'INR (1933-1949), incarcéré à Breendonk puis libéré, il rejoint Londres où il sera correspondant de guerre, professeur à l'université de Strasbourg (1954-1972) et à l'UCL (1968-1981), il fut attaché de cabinet au ministère de l'information et attaché à la Commission belge pour l'étude des problèmes d'après-guerre (Londres 1942-1944), vice-président du conseil supérieur de statistiques (1978-1980). Il est président du mémorial national du fort de Breendonk (1976).

* Le dictionnaire des belges, Op. cit. p. 325 - Qui est qui en Belgique francophone, Op. Cit., p. 573-574.

[27]  Lettre de Luc Pourquoi pas à Jacques Cogniaux, Bruxelles, le 7 août 1979.

[28]  Lettre de Paul Lévy à Paul Halter (en réponse à la Lettre de demande de soutien de la Fondation Auschwitz du 16 mars 1988), Gembloux, 17 mars 1988. Si dans cette Lettre de 1988, Paul Lévy confond certainement les dates de diffusion de L’Ordre nouveau à la RTBF et la séance de projection du 2 août 1979, la date de celle-ci est confirmée par lui-même (Lettre de Paul Lévy à Jacques Cogniaux), Gembloux­, 2 août 1979, par Jacques Cogniaux (Lettre de Jacques Cogniaux à Paul Lévy, Bruxelles, le 24 septembre 1979) et en partie par La Meuse (L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde (produit par la BRT), Op. cit..

[29] Pan : hebdomadaire satyrique paraissant depuis 1945. Jean Gol le considère comme un «hebdomadaire commercial d'informa­tion générale consacrant la plus grande part de ses colonnes à la politique nationale et internationale et ayant une «ligne» qui, quoi que fluctuante permet de les situer politiquement Pan et 't pallieterke sous le rire laissent transparaître une idéologie assez difficile à définir mais finalement assez conservatrice».

* Jean Gol, Le monde de la presse en Belgique, Bruxelles, CRISP (1979), 270 p. - Une étude très ancienne sur Pan est parue dans La presse périodique d'opinion en Belgique dans Courrier hebdomadaire, Bruxelles, CRISP, 6 décembre 1963 - Le même type d'étude sur 't pallieterke est paru dans La presse périodique radicale flamande dans Courrier hebdomadaire, n° 331-332, Bruxelles, CRISP, 9 septembre 1966.

[30]   Est-il trop tôt ... Pour écrire ? dans Pan (Pan dans l'oeil), Bruxelles, 23 novembre 1977.

[31]  Lettre de Jacques Cogniaux à Robert Wangermée, Bruxelles, 24 novembre 1977. S'il y a bien eu contact épistolaire par l'intermédiaire de Jean Vermeire, l'équipe de la RTBF n'a rencontré Degrelle qu'en décembre 1977.

Est-il trop tôt ... Pour écrire dans Pan (Pan dans l'oeil), Bruxelles, 23 novembre 1977.

[32]  Il semble que ce soit Robert Poulet (qui est collaborateur littéraire à pan où il signe régulièrement du nom de Pangloss la rubrique Plume de pan) qui ait mis le journal au courant des projets de la RTBF : «M. Dumonceau, directeur de Pan, m'a confié que Robert Poulet [...] l'avait mis au courant de nos projet».

* Lettre de Jacques Cogniaux à Robert Wangermée, Op. Cit.

[33] Deux initiatives de la RTBF dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 juillet 1983 - Guido Van Damme, L’Ordre nouveau... Revu et traduit pour la RTBF dans Le Soir, 31 mars 1984 est moins nuancé : «le travail maison faisait semble-t-il la part trop belle à l'impénitent collabo».

[34]  A. Massinger (°1917) : docteur en philologie romane. Entre aux émissions internationales de l'INR (1947), puis à la télévision (1951). Il est successivement responsable de la section «documentaire et culturelle», chef du service des spectacles, directeur artistique et directeur des programmes (1960-1978).

* Le dictionnaire des belges, Op. Cit., p. 348

[35]  Emission sur la collaboration - interview de Léon Degrelle dans Note de service (RTB) d'A. Massinger à Robert Wangermée (réf. Am/ad77l265), Bruxelles, 26 mai 1977. Auquel est joint l'avis du service juridique Emission sur la collaboration - interview de Léon Degrelle dans Note de service (RTB) de J. Bierlaire à A. Massinger (réf. S126 31/78nn/ns), Bruxelles, 24 mai 1977.

[36]  Roger Lallemand (°17 janvier 1932) : docteur en droit et en philosophie et Lettres (ULB), chargé de recherche à l'insti­tut de sociologie de l'ULB (1960), membre du conseil de l'ordre des avocats et du conseil de discipline du barreau de Bruxelles (1972-1973), sénateur coopté p.s. (depuis 1979), vice-président du groupe francophone du sénat (1979), vice-président de la commission de la justice (1979), président du centre de sociologie de la littérature de l'ULB.

* Qui est qui en Belgique francophone, Op. cit. , p.567

[37]  Lettre (avis juridique) de Rober Lallemand à Robert Wangermée, Bruxelles; 17 novembre 1977, p. 15 -

[38] Projet d'émission sur la collaboration - réalisation et diffusion d'un interview de Léon Degrelle - Avis de M. Lalle­mand­ dans Note de service (RTB) de J. Bierlaire à Robert Wangermée, (réf. Cx/2057-jb/ns), Bruxelles, 5 décembre 1977, p. 10.

[39]  Entre le 2 et le 24 août 1979 - Lettre de Paul Lévy à Jacques Contrairement (et réponse), Op. cit.- Bérengère Lhomme, Op. cit..

[40]  Lettre de Jacques Contrairement à Paul Lévy, Bruxelles, 24 septembre 1979.

[41]  Lettre de Jacques Contrairement à Paul Lévy (en réponse à une Lettre du 2 août (1979), Bruxelles, 24 septembre 1979 et Lettre de Paul Lévy à Jacques Contrairement, Bruxelles, 10 octobre 1979.

[42]   Pour reprendre le mot de La Meuse : Degrelle: l'interview maudite. La cour d'appel doit décider si elle pourra passer sur Télé 2 dans La Meuse, Liège, 17 mars 1988.

[43]  L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde (produit par la BRT), Op. cit..

[44]  Odon Boucq, Degrelle : le pantin voyait des «pourris» partout. Télé 2  entame demain la diffusion d'une série de trois émissions; il voulait purifier la démocratie, il devînt un jour un pantin sanglant dans Le Journal de Mons, Mons, 16 mars 1988

[45]  Viviane Bourdon, Signé furex : Léon Degrelle. Face et revers 1977, Jacques Contrairement interviewe en Espagne Léon Degrelle [...] Fraye le chemin dans Télépro, Verviers 10 mars 1988.

[46]  Christine Laurent, Sujet à passion dans Le Vif, 10 mars 1988. Déjà en 1981, Le Soir augurait de ce changement «l'interview postérieure de la BRT - interview en français fera-t-elle revenir le conseil d’administration de la RTBF sur ce veto?» - Pour le changement dans les préjugés du public et de la presse, voir le paragraphe sur la motivation à la réalisa­tion». Jean-claude broche, Une interview non  diffusée de la RTBF-télévision en décembre 1987, encart à un article consacrés à l'af­faire de la Lettre au Pape de Degrelle : Cour d'appel de Bruxelles, la Lettre au Pape de Degrelle livre historique ou livre politique dans Le Soir, 23 juin 1981.

[47]  Histoire et portrait à la RTBF, Op. cit. et Histoire. Trois émissions consacrées à Léon Degrelle, Op. cit.. Cet extrait constitue la part d'originalité de la dépêche d'agence de presse vis-à-vis du communiqué du service de presse RTBF

[48] Communiqué de la RTBF du 11 mars 1988 repris intégra­lement par RTBF. Mise au point à propos des émissions sur Léon Degrelle dans La Wallonie, le 13 mars 1988 et «Affaire Degrelle». La RTBF se justifie dans Le Drapeau rouge, le 14 mars 1988. Cette mise au point est à la base des Lettres envoyées par l'administration générale de la RTBF aux différentes associations plaignantes comme le comité de contact des associations patriotiques ou la Fondation Auschwitz. Lettre de Robert Stéphane à Paul Halter,(président Fondation Auschwitz), Bruxelles, 14 mars 1980 (réponse à des Lettres du 26 février et du 9 mars 1988) - Lettre de Robert Stéphane à J. Debruyn, (président ccap), Bruxelles, 15 mars 1988 (réponse à sa Lettre du 4 mars 1988).

[49] Jocelyn Grégoire, op. cit. , Page 67 à 95

[50]  Pierre Desaive dans son interview accordée à Bérengère Lhomme, Op. cit..

[51]  1 : L'avant-guerre - 2 : La collaboration - 3 : Hitlérien toujours!

[52]  AV, Dix ans  de placard (interview de Jacques Contrairement) encart dans Interdit de séjour, mais plus de parole. Léon Degrelle se raconte. Histoire, bobards et légendes soumis aux cribles de la critique ... À la RTBF dans Télémoustique, le 17 mars 1988. Cet article est l'occasion d'une bourde monumentale de la part du metteur en page de l'hebdomadaire au-dessus de la légende : « Jacques Contrairement, réalisateur de la série et de l'inter­view de Degrelle » trône la photo de Maurice De Wilde ce qui permis à Jean Vermeire dans son article plein de rancoeur d'écrire : «il est certain que cette photo (de Contrairement pendant l'interview) aurait mieux illustré votre article que celle de Maurice De Wilde que vous présentez comme Jacques Contrairement Lequel ne portant guère son homologue flamand, ne manquera pas de croire que cette substitution n'est guère fortuite », ce qui montre le ton  de la Lettre.

* Jean Vermeire, Note de frais, (rubrique «Furieusement vôtre») dans Télémoustique, le 7 avril 1988.

[53]  RTBF, mise au point, Op. Cit., et Affaire Degrelle, Op. Cit., (voir note 50).

[54]  Audience réelle : audience sur la population totale de plus de 15 ans (regardant ou non la télévision).

[55]  L’homme a la pipe, Le fossile dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 30 mars 1988.

[56]  Excepté pour la ventilation par zones géographiques : voir le chapitre sur L’image de Léon Degrelle dans le passé et le présent.

[57]  N’en fut-elle pas privée par la même crainte de l'influ­ence du rexisme et d'un Léon Degrelle charis­matique ?

[58]  Le revenant dans pan, Bruxelles, 23 mars 1988.

[59]  DK, Quand Léon parlait dans Télémoustique, Bruxelles, 7 avril 1988.

[60]  Pour le service de sondage de la RTBF, il existe deux tranches d'age que l'on peut classer dans la catégorie «jeune» : 15/18 et 19/24 ans. On peut étendre sans risque majeur la catégorie aux 25/34 ans.

[61]  Telles les amicales des anciens prisonniers de guerres belges du stalag 1a ou du stalag 13b.

[62]  La CAOB (confédération des associations des offi­ciers belges) «groupe tous les officiers belges d'active, de réserve et retraités», mais n'est pas une associa­tion de type courant. Elle est plutôt un instrument de liaison. Sa présidence et son administration sont exercées à tour de rôle (tous les deux ans) par chacune des sociétés qui la compose. La confédération n'a donc ni bulletin, ni adresse propre et trouve refuge dans les périodiques et secréta­riats de ses membres. En 1987, elle groupe dix sociétés : l'Association des officiers des campagnes 14-18 et 40-45, l'Association des ingénieurs issus de l'école d'application, l'Associat­ion des licenciés de école d'application, l'Association des militaires ingénieurs techniciens industriels, le Cercle royal des anciens officiers de campagne d'Afrique, la Société royale des officiers retrai­tés, l'Union nationale des officiers de réserve, l'Union royale nationale des officiers invalides de guerre, Contact  et enfin l'Association des officiers en service actif

­* La CAOB dans Mars, n°140, Bruxelles, AOSA, 4è trimestre 1986, p. 3 - Entretien téléphonique avec O. Con­reur, le 9 juillet 1987 - Interview de A. Broekmans,12 février 1987

[63]  La Ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3 : ligue fondé le 15 novembre 1951 (constituée en ASBL le 20 avril 1953) par des anciens des Groupements royalistes unis (GRU)) Et de l'hebdomadaire Septembre pour «re­fuser l'oubli sans compro­mettre l'apaisement et le ralliement autour de roi Baudouin souhaité par le roi Léopold». L'article 2 de ses statuts parus au Moniteur explique que «la ligue a pour but de rendre hommage au roi Léopold 3 et de rappeler les événements de son glorieux règne. Elle aura pour souci constant d'exalter le souvenir du souverain qui a lutté contre l'envahisseur, souffert sous sa domination et, en toutes circonstances, servi le pays». Elle va absorber rapidement des associations pour­suivant les mêmes objectifs qu'elle : la Nationaal verbond oudgdienden en verbroedering Léopold 3, (créée par d'anciens dirigeants du groupement «eldrie» Anvers) et l'Union natio­nale des anciens soldats du roi Léopold 3. Elle publie le trimestriel Le vétéran - de vete­raan (à l'origine publié par le groupement du brabant, mais organe national de la ligue depuis 1971) dont J. Clergeons est le rédacteur en chef. L'associa­tion compte environ 12 000 membres répartis en 86 sections locales dans l'ensemble du pays.

* 1951-1983. La ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3 dans Robert Meire, Le léopoldisme, Bruxelles, Legrain, 1986, p. 119-131 - trois exemplaires spéciaux 35ème anniversaire du Vétéran : comité de rédact­ion Peau neuve et J. Clergeons Les 35 ans de la ligue dans Le vétéran, Bruxelles, juillet 1986, p. 1-4; pierre Gérits Un anniversaire significatif (rubrique Le mot du président et L'abdication de Léopold 3 dans Le vétéran, Bruxelles, octobre 1986, p. 1-4; AM[André Mees], Le 35 anniversaire de la ligue dans Le vétéran, Bruxelles, décembre 1986, p.1-2 - Règlement d'ordre intérieur de la ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3 - Bulletin d'adhé­sion à la ligue (groupe du brabant) - Statut de la ligue nationale des vétérans du roi Léopold 3 dans Annexe au Moniteur belge. Recueil des actes concernant les ASBL Jouissant de la personnalité civile, Bruxelles, Moniteur belge, [1953, n° 1663]. Pour les mouvements royalistes à l'origine de la ligue, voir Francis Wilde, C. Dupont, Les anciens et le roi. Facteur de cohésion et de divergence 1945-1950 dans Cahiers du centre de recher­ches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, n°9, Bruxelles, GREHSGM, octobre 1985, p.39-54.

[64]  Lettre de G. Walraeve et J. De Brun à Philippe Moureaux, Bruxelles, 2 mars 1988, p. 1.

[65]  Lettre de A. Dubois (président) à Robert Stéphane, Bruxelles, 8 mars 1988.

[66]  Lettre de M. Jacquemotte aux «amicales des camps qui ont demandés l'interdiction de la série d'émission  Léon Degrelle. Face et revers, Bruxelles, 23 mars 1988.

[67]  Lettre de R. Szyffer et M. Pioro à Robert Stéphane, Bruxelles, 14 mars 1988.

[68]  Lettre de Paul Halter à Robert Stéphane, Bruxelles, 16 mars 1988.

[69]  Lettre de Robert Stéphane à Paul Halter, Bruxelles, 16 mars 1988.

[70]  FNAPG: fédération nationale des anciens prisonniers de guerre s'oppose à toute la première émission L’Ordre nouveau, essentiellement parce qu'elle donne la parole à Léon Degrelle et demande une réponse au propos tenus lors des débats

[71]  SROR (société royale des officiers retraités) : créée le 22 janvier 1857 sous le nom de société des offi­ciers pensionnés, son but était d' «améliorer les pensions militaires et de faire valoir leurs droits». En 1863, elle prend le nom de société générale des officiers pensionnés (retraités en 1880), son but était essentiellement philanthropique. En 1870, Alexis Brial­mont, avec l'approbation de la société lance La Belgique militaire, qui lui permet de diffuser ses idées sur l'armée : démocra­tisation de l'armée et surtout renforcement de son équipement et de ses effectifs par le service militaire général et obligatoi­re. Société mutualiste (27 octobre 1913), Société royale (1930), la société mutualiste «Société générale des officiers retraités» est dissoute le 1er mars 1946, mais prend le 30 mai le statut d'ASBL, et le nom de Société royale et générale des officiers retraités. Pendant la Question royale, elle fait partie avec son président F. Grégoire «des groupes d'anciens combattants les plus «engagés» dans la défense du roi» (avec la fraternelle des chasseurs arden­nais), le 17 décembre 1960, elle fusionne avec la Société royale et patrio­tique des officiers retraités et avec la société des officiers retraités de flandre. Le 10 juin 1978, la société prend son nom actuel. Elle publie La Belgique militaire et le Bulletin d'information de la SROR, elle est affiliée à la CAOB et au comité national de défense des pensionnés de l'état.

* Un anniversaire - le message du président général, p. 11-12 - O. Conreur, Histoire de la SROR (1857-1982), p. 19-20, Les statuts de la SROR, p. 37-44 dans La Belgique militaire (numéro spécial 125ème annive­rsaire), Bruxelles, SROR, 270 rue royal, décembre 1983. Pour l'implication de la SROR dans la Question royale, voir : Francis Balace, C. Dupont, Les «anciens» et le roi. Facteur de cohésion et de divergence 1945-1950 dans Cahier du GREHSGM, Bruxelles GREHSGM, p. 147, 149 et 152 - Voir Jocelyn Grégoire, Op. cit.

[72]  Le comité de contact et les amicales de concentration nazis s'élèvent contre les émissions de Degrelle et l'adminis­trateur général de la RTBF répond à la protestation du comité de contact contre les émissions Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, avril 1988, p. 3 et 5.

[73]  Lettre de J. De Brun à F. Erauw, Bruxelles, 23 mars 1988.

[74]  Table rase ? dans Le Vif (Week-end), Bruxelles, 10 mars 1988 + Hervé, Fini «le beau Léon» ? Les temps ont changé dans Vers l’avenir, Namur, 22 mars 1988 - DK, Quand Léon parlait, Op. cit. - Le revenant, Op. cit. - JCM, Les jeunes ne regardent pas dans La Cité, Bruxelles, 10 au 16 mars 1988.

[75]  Léon Degrelle. Face et revers. La genèse d'un apprenti dictateur dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 17 mars 1988.  + T. Fauconnier, Les nazillons dans La Wallonie, Liège, 30 mars 1988.

[76]  Michel Bailly, Léon Degrelle. Face et revers dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988  +  William Ugeux, «Tant mieux» dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988.

[77]  JS, Léon et Léopold 3. Ce que la RTBF n'a pas dit dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 16.  +  Raymont Arets, La mégalomanie inoffensive ... dans La Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988 - Arthur Haulot, La fausse objectivité dans La Libre Belgique, Bruxelles, 23 mars 1988 - Gabrielle lefevre, Degrelle, la grenouille fasciste dans La Cité, Bruxelles, 24 au 30 mars 1988 - J. Van Nes, Léon Degrelle à la télévision dans La Libre Belgique, Bruxelles, 8 avril 1988 (Lettre) - Jj. Morin, Léon Degrelle à la télévision dans La Libre Belgique, Bruxelles, 18 avril 1988 (Lettre).

[78] Nous verrons pourquoi dans le chapitre sur : L'importance de Léon Degrelle dans la mémoire de nos compatriotes.

[79]  Proposition de résolution  déposée le mardi 1er mars 1988 au conseil de la communauté française de Belgique par le député PSC/ADW, Paul-Henri Gendebien, publiée in extenso dans Degrelle à la télé : Gendebien  pas d'accord dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 2 mars 1988 - amputé de l'extrait cité dans Degrelle à la RTBF : première opposition dans Vers l’avenir, Namur, 2 mars 1988. Sommairement dans : Des avis argumen­tés et partagés : Paul-Henri Gendebien «complaisance morbide», la RTBF : «un apport historique important» dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988.

[80] Proposition de résolution (n° 7). Proposition de Paul-Henri Gendebien concernant les émissions télévisées consacrées à Léon Degrelle) dans Actes du conseil de la communauté française, séance du 15 mars 1988, pages 4 et 5.

[81]  Jean-marie frerotte, Léon Degrelle, le dernier fasciste, Bruxelles, Paul Legrain, 1987, 237 pages.

[82]  DZ, Demain sur Télé 2. Jean-marie Frérotte invite avec des historiens à un débat sur Degrelle dans L’Avenir du Luxembourg, Arlon, 16 mars 1988.

[83]  Lettre de J. De Brun (président du comité de contact des associations patriotiques) et de G. Walraeve (président de la fraternelle des amicales des camps de concentration et prison nazi à Philippe Moureaux, Bruxelles, 2 mars 1988 - publié dans Le comité de contact et les amicales des camps de concentra­tions nazis s'élève contre les émissions de Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, avril 1988.

[84]  Paul Halter, Degrelle a gagné sa guerre éditorial dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, Bruxelles, juillet 1988, n° 18.

[85]  Claude Javau, Faut-il cacher ce Léon ? dans Le journal des procès, n° 187, Bruxelles, 15 avril 1988, p.13.

Dans cet article Claude Javeau soumet l'émission à une rude critique dont le texte est très polémique.

[86]  Lettre de Jacques Contrairement à Robert Wangermée, Bruxelles, 24 novembre 1977.

[87]  Lettre de Philippe Moureaux à J. De Brun, Bruxelles, le 21 mars 1988 (en réponse à la Lettre de J. De Brun à G. Walraeve­, du 2 mars 1988 - publiée intégralement dans Les émis­sions Degrelle des 17-18 et 19 mars à la RTBF dans L'invalide belge, (organe de la fédération nationale des militaires mutilés et invalides de la guerre), Bruxelles, 76 avenue joseph 2, mai 1988, p.5.

[88]  Interview de marcel Pierret à son domicile, 12 juin 1988.

[89]  Lettre de Jacques Contrairement à Robert Wangermée, Op. Cit.

[90]  Voir ce qu'en dit le Journal des procès, n° 126, le 1er avril 1988

[91]  Voir les changements qui ont permis la diffusion de Léon Degrelle. Face et revers, chapitre sur le cadre chronolo­gique de l'émission, essentiellement les notes 51-52. Et Histoire et portrait à la RTBF, Op. cit. - Histoire : trois émissions consacrées à Degrelle, Op. cit.

[92]  Le conseil d’administration de la RTBF

[93]  Odon Boucq, Degrelle, le pantin voyait des pourris partout dans Le Journal de Mons, Mons, 16 mars 1988.

[94]  Le temps qu'il fera en mars ... Chut ! Degrelle ! dans Pan, Bruxelles, n° 2252, 24 février 1988.

[95]  En 1984, Guido Van Damme, L’Ordre nouveau ... Revu et traduit par la RTBF dans Le Soir, 31 mars-1er avril 1984.

[96]  Christine Laurent, Sujet à passion dans Le Vif, 10 mars 1988.

[97]  Paul Halter, Editorial Degrelle a gagné sa guerre dans Bulletin de la Fondation Auschwitz, n°18, Bruxelles, juillet 1988 (texte bilingue). On voit ici l'un des divorces entre l'attitude  de la presse et de la Fondation Auschwitz vis-à-vis de Léon Degrelle. Face et revers. La première percevait un changement dans la manière d'envisager le passage de Degrelle à la télévision, la seconde considère qu'il est toujours scandaleux de l'interviewer.

[98]  Communiqué de presse RTBF, 11 mars 1988, repris dans RTBF mise au point, Op. cit. - «Affaire Degrelle». La RTBF se justifie et en partie dans les Lettres de Robert Stéphane à Paul Halter et à J. De Brun, Op. cit.

[99] Peu ou pas de mention de cet argument excepté dans les journaux qui reprennent textuellement le communiqué de presse RTBF du 11 mars 1988.

[100]  Claude Javau, Op. cit.

[101]  Max gallo  Histoire du 20ème siècle, France inter, 1976

[102]  Sans titre, [diffusion de la RTBF] dans Le journal des procès, Bruxelles, n° 126, 1er avril 1988;

[103]  Communiqué de presse RTBF, Op. cit.

[104]  Communiqué de presse concernant l'action juridique contre la diffusion des interviews de Léon Degrelle, Bruxelles, Fondation Auschwitz, 17 mars 1988.

 [105] Communiqué de presse concernant l'action juridique contre la diffusion des interviews de Léon Degrelle, Bruxelles, Fondation Auschwitz, 17 mars 1988.

[106]  Claude Javau, Op. cit..

[107]  Voir l'article de Yannis Thanassekos, Objectivité et critique. A nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 5, Bruxelles, mai 1984.

[108]  Qui, comme nous l'avons vu plus haut n'est certainement pas de louer ni de réhabiliter Degrelle.

[109]  L’Ordre nouveau dans RTBF service de presse, n° 9, Bruxelles; 1er mars 1984, p. 8.

[110]  Direction de la coordination des programmes, Feuille. Spot Léon Degrelle et Calendrier de diffusion des promotions, 10 mars 1988, n° 11 bis - ces spots de promotion sont passés sur RTBF1 les 12 mars 20h35, 13 mars 20h50, 14 mars 19h25, 15 mars 18h57, 16 mars 19h25, 17 mars 18h57, et sur Télé 2, les 15 mars et 16 mars 1988 à 20h00.

[111]  RTBF - service de presse, Léon Degrelle. Face et revers, Op. cit., p. 6 - Le communiqué de presse de la RTBF sur l'encadrement historique des propos de Léon Degrelle est repris par : Série Léon Degrelle. Evokes nazi post dans One bulletin, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 19 - Léon Degrelle. Face et revers. La genèse d'un apprenti dictateur dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 17 mars 1988 - A. Viollier, Op. cit. - Michel Bailly, Léon Degrelle. Face et revers dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 11 et 19 -Un reportage fort contesté. Ce soir sur Télé 2 dans La Nouvelle Gazette, Charleroi, 11 mars 1988 – CC, Degrelle parmi nous dans Letzeburger journal, Luxembourg, 18 mars 1988.

[112]  La RTBF commencera son second communiqué de presse (mise au point de l'administration générale) par «avertie de quelques réactions suscitées par la programmation de la série Léon Degrelle. Face et revers».

* Communiqué de presse RTBF, Op. cit., 11 mars 1988.

[113] Communiqué de presse RTBF, Op. Cit., 11 mars 1988 - la mise au point poursuit : «les trois émissions sont suivies chacune d'un débat  qui rassemble également des historiens, un politologue et un psychiatre qui viennent éclairer les propos de Degrelle d'autres éléments critiques». Ces propos seront repris et adaptés par Odon Boucq, Degrelle, le pantin voyait des «pourris» partout dans Le Journal de Mons, Mons, 16 mars 1988.

[114]  L’Ordre nouveau de Maurice De Wilde produit par la BRT, Op. cit.

[115]  Christine Laurent, Sujet à passion dans Le Vif, Bruxelles, 10 mars 1988.

[116]  Le revenant, [rubrique Télé pan] dans Pan, 23 mars 1988.

[117]  Gabrielle lefevre, Degrelle, la grenouille fasciste dans La Cité, Bruxelles, 24 mars 1988.

[118]  Combat : hebdomadaire du mouvement populaire wallon fondé par André renard  en janvier 1961.

[119]  Degrelle dans Combats, Liège, mouvement populaire wallon, 21 mars 1988. La Libre Belgique, sans être polémique dira : «Degrelle, il dit ce qu'il veut, donnant sa  vision des choses avec ses exagérations, ses inexactitudes et ses contre­vérités qu'auront à débusquer et à corriger ensuite les historiens»

* Pierre Stéphany, Degrelle à la télévision, le droit de déplaire, un dictateur pour cour de récréation ... dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988.

[120]  Comité de contact des associations patriotiques : regroupe la Confédération nationale des prisonniers politiques et ayants droit de Belgique, la Fédération nationale des invalides, le Comité d'action de la résistance, l'union des mères et femmes de fusillés, le Comité d'action des forces belges en Grande-Bretagne, l'Union des plus grands mutilés et invalides, l'Union nationale de la presse clandestine, la Fédération nationale des combattants, la Fédération nationale des anciens prisonniers de guerre, l'Union des services de renseignements et d'action et l'union des fraternelles des anciens combat­tants. En fait, ces associations n'ont pas réagi à L’Ordre nouveau, sauf les plus importantes : l'union des frater­nelles armées de campagne et la FNAPG. Le comité n'a pas d'existence légale, mais est un trait d'union  entre ces associations.

[121]  Interview de J. De Brun, Op. cit.

[122]  Sauf Paul Eygenraam, qui très opposé à M. De Wilde, écrira à contre courant de l'opinion générale: « le déserteur [L. Degrelle] devient en Espagne un bourgeois cossu, lui aussi interviewé longuement par Maurice De Wilde, avec une obséquieuse déférence».

[123] Odon Boucq, La première émission sur L’Ordre nouveau. La tentation d'un pouvoir musclé dans Nord-éclair, Mouscron, 31 mars 1984.

[124] Jacques Hislaire, Degrelle reconnais pas dans La Libre Belgique, Bruxelles, 31 mars 1984.

[125]  Hervé : pseudonyme de Victor Robert (°11avril 1927), jésuite, licencié en histoire contemporaine (fac. Notre-dame de Namur et UCL), professeur de l'enseignement secondaire, participe aux activités du centre de documentation et d'action pour la télévision (fondé par l'abbé général), collaborateur extérieur de Vers l’avenir depuis plus de dix ans où il rédige la chronique quotidienne.

* Entretien téléphonique avec M. Lambert (rédacteur en chef adjoint de Vers l’avenir) et avec Victor Robert,le 9 juillet 1987.

[126] Hervé, «L’Ordre nouveau». La Flandre profonde? dans Vers l’avenir, Namur, 9 avril 1984.

[127]  Hervé, «L’Ordre nouveau». Degrelle pour rire ou pour pleurer dans Vers l’avenir, Namur, 2 avril 1984

[128]  Guido Van Damme, «L’Ordre nouveau» ... Revu et traduit pour la RTBF dans Le Soir, Bruxelles, 1e avril 1984.

[129]  Interview de Maurice De Wilde, Op. cit.

[130]  Interview de Maurice De Wilde Op. cit.

[131]  Berengère Lhomme, Op. cit.

[132] Interview de M. Pierret, Op. cit.

[133]  A. Viollier, Interdit de séjour, mais pas de parole, Op. cit.

[134]  Il s'agit d'une émission sur l'«homme Degrelle» et non sur l'ensemble du rexisme. L'émission n'est pas dans son principe et dans son organisation un état de la question ou un dossier. On laisse parler Degrelle et ensuite, chaque fois qu'il y a un mensonge, l'historien intervient. Il est évident que les historiens ne peuvent  parler de ce qui ne se trouve pas dans ses propos pendant l'émission.

[135]  DK, Quand Léon parlait ... dans Télémoustique, 7 avril 1988.

[136]  On peut en voir la démonstration dans l'excellente: Propaganda, l'image et son pouvoir, émission produite par TF1, RTBF, INA, TSR, SRTQ, Channel four, CNC. En 1988, - 6 épisodes (dont le premier et le dernier sont utiles à notre propos): Un siècle de propagande, Mensonges et messages, Le théâtre des hostilités, In america, De l'icône au kino, Il n'y a plus de propagande ?

[137]  DK, Quand Léon parlait ... dans Télémoustique, 7 avril 1988.

[138]  Extrait du spot Léon Degrelle, Op. cit.

[139]  Intervention de A. Verhulst au débat final RTBF sur L’Ordre nouveau, 20 décembre 1984.

[140]  Procès-verbal des réunions du comité scientifique pour la préparation des débats, 1ère réunion, page 127, octobre 1983.

[141]  William Ugeux dans 18 émissions sur L’Ordre nouveau dans La revue générale, février 1985, pages 51-58.

[142] Que ceux fournis par «les historiens au-dessus de tout soupçon et venant de toutes les universités francophones».

* Communiqué de presse de l'administration générale de la RTBF (mise au point), Bruxelles, 11 mars 1988.

[143]  Télé 2, service de presse, Léon Degrelle. Face et revers, Op. cit., p. 8 - Les informations sur les débats et les analyses par les historiens  des propos de Degrelle contenus dans le communiqué du service de presse Télé 2 et le commu­niqué de presse de l'administration générale de la RTBF seront repris par Le temps qu'il fera en mars... Chut ! Degrelle !  Dans Pan, mercredi 24 février 1988 - Histoire et portrait à la RTBF dans La Libre Belgique, Bruxelles, 29 février 1988 - Histoire. Trois émissions consa­crées à Degrelle en mars à la RTBF dans La Wallonie, 3 mars 1988 - Christine Laurent, Sujet à passion dans Le Vif, 10 mars 1988 - RTBF. Pas d'objec­tion aux émissions sur Degrelle dans La Libre Belgique, Bruxelles,  11 mars 1988 - Mise au point à propos des émissions de Léon Degrelle dans La Wallonie, Liège, 13 mars 1988 - «Affaire Degrelle». La RTBF se justifie dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 14 mars 1988 – DZ, Demain soir sur Télé 2, Jean-Marie Frérotte invité avec des historiens à un débat sur Degrelle dans L’Avenir du Luxembourg, Arlon, 16 mars 1988 - Odon Boucq, Degrelle, le pantin, Op. cit., - M. By, Degrelle à la télévision : action en référé dans Le Soir, Bruxelles, 16 mars 1988 - FL, Rex à la botte de Hitler dans La Cité, 10 mars 1988 - Télé 2. Léon Degrelle. Face et revers dans Télémoustique, 10 et 17 mars 1988 - Bérengère Lhomme, Op. cit.. - Il est notable que la presse périodique de grande diffusion ne fait, pour ses débats et pour l'encadrement historique de l'émission, que reprendre le communiqué de Télé 2.

[144]  les fonctions des invités repris dans la liste sont celles mises en avant par la RTBF, elle-même et cela a son importance pour la suite.

* Télé 2 service de presse, Op. cit., repris entièrement par Télé 2 (Léon Degrelle. Face et revers) (1,2 et 3) dans Télémoustique, Bruxelles, 10 et 17 mars 1988; les autres périodiques repren­nent le plus souvent le texte extrait du Communiqué de l'ad­ministration générale de la RTBF « les trois émissions sont suivies chacune d'un débat  qui rassemble également des historiens, un politologue et un psychiatre qui viennent éclairer les propos de Degrelle d'autres éléments critiques».

[145]  Rudi Vandoorselaer (1951), licencié en histoire RUG, attaché temporaire à la BRT pour les programmes sur la Collaboration, puis principal collaborateur scientifique pour la série sur la Résistance, attaché temporaire au GREHSGM de 1977 à 1980, assistant depuis 1985. Il est responsable du secteur périodique et de l'organisation des séminaires, a publié une quinzaine d'études relatives notamment à la résistance, aux brigades internationales en Espagne, à la police et à la magistrature sous l'occupation. Auteur des ouvrages De KBP En het sovjet-duits niet aanvalspakt (1975) et De moord op. Lahaut (avec Etienne Verhoeyen). Prépare un doctorat sur les volontaires belges dans les brigades interna­tionales

* Le centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale. Organisation, activités, organisation, Bruxelles, GREHSGM, 1987, p.17

[146] Auteur du Rexisme de 1940 à 1944 : Degrelle et les autres dans Cahiers du GREHSGM n° 10, Bruxelles, novembre 1986 qui complète pour la période de guerre l'ouvrage de Jean-Michel Etienne, Le mouvement rexiste jusqu'en 1940 dans Cahier de la fondation national des sciences politiques, n° 165, Paris, A. Colin, 1968. Un compte-rendu est rédigé par Désiré Denuit, Le rexisme de 1940 à 1944, Degrelle et les autres dans L'invalide belge, Bruxelles, avril 1988, p.1

[147]  Wim Meyers : (°1943) licencié en histoire de la RUG (1965), chercheur au CREHSGM (depuis 1969), responsable de la bibliothèque, il compose depuis 1970 la Bibliographie annuelle des publications concernant la Belgique pendant la seconde guerre mondiale, prépare un doctorat sur les organisa­tions nationalistes flama­ndes de jeunesse sous l'occupation. Il a notamment publié : La «vlaamse landsleiding­«. Un gouvernement d'émigrés en Allemagne après septemb­re 1944 (1972) -  De tweede wereldoorlog dans Twintig eeuwen vlaande­ren, ­Hasselt, heideland-orbis, 1979. - De politieke houdinij van verschaeve tijdens het laatste oorlogs­jaar (na maart 1944). Beschou-wingen bij de uitgave van enkele brieven dans Vers­chaevi­ana jaarboek 1984, p.165-232 - Het verzet in belgïe dans de tweedewereldoor­log. Verraad en verzet, p.41-54. - Wim meyers, Frans selles­lagh, De vijand te liif. De belgen in het verzet, Anvers-Amsterdam, hélios, 1984.

* Le centre d'études et de recherches historiques de la seconde guerre mondiale. op.cit., p.1

[148] Alain Dantoing : (°1950-1994) licencié en histoire de l'UCL (1973), bibliothécaire de la faculté des sciences économi­ques et sociales de l'UCL, assistant au GREHSGM depuis 1976 où il est secrétaire de rédaction du Bulletin. Auteur d’une thèse de doctorat sur l'église catholique pendant la guerre, il a publié La hiérarchie catholique et la Belgique sous l'occupation allemande, (1978), réimpression dans Miscell­anea historiae ecclesiasticae, n°9, ossolineum, 1984, p. 68-82. - La vie religieuse sous l'occupation dans 1940-1945. La vie quotidienne en Belgique, 1984, p. 168-175  -  Eglise et syndicat en 1940. Les avatars d'une politique de présence, 1985.

* Le centre de recherche et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, op.cit., p.15. - Bulletin du centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale, n°15 et n°16, Bruxelles, 1985 et 1986, p.31 et p. 34-35

[149] Ne pas confondre avec Jacques De Brun, (1915) licencié en philosophie et Lettres, docteur en droit (UCL),membre honoraire du comité économique et social de la CEE, mobilisé en 1940, fait la campagne des 18 jours en qualité de sous-lieutenant, membre des réseaux de résistance: zéro et ligne comète, prisonnier politique (arrêté à Paris le 16 janvier 1944), condamné à mort le 26 juillet 1944, il fut membre depuis 1946, secrétaire de 1953 à 1979 et président de 1979 à ce jour du Conseil national de la Confédération nationale des prison­niers politiques et ayants droit de Belgique. Il est président de l'Amicale des condamnés à mort et depuis 1981, président du Comité de contact des associations patriotiques.

[150]  Jacques de Thier : (° 15 septembre 1900), docteur en droit, diplomate et ambassadeur, attaché au cabinet du premier ministre de 1929 à 1933, carrière diplomatique à Berlin, Athènes, Téhéran et Washington de 1933 à 1965, chargé d'affaires à Madrid, consul général à New york, ambassadeur à Mexico, Ottawa et Londres. Il publie ses Souvenirs dans la Revue générale d'octobre 1980 et de janvier 1981.

* Qui est qui en Belgique francophone Op. cit., p. 282.

[151] François Perrin (° 31, janvier 1921) : docteur en droit (ULg 1946), substitut de l'auditeur général au conseil d'état (1948-1961), professeur de droit public (ULg) depuis 1968). Il fut successivement socialiste, rassem­blement wallon puis libéral, actuellement hors parti. Fondateur avec André Renard du mouvement populaire wallon. Il fut député (1965-1977), sénateur (1977-1980) et ministre des réformes institutionnel­les (1974-1976), membre du bureau du PRL Spécialiste du droit constitu­tionnel. Il a publié Problèmes constitu­tionnels : le message radiophonique du roi le 13.1.1959, Coutumes du régime contre droit constitution­nel, Qui fait et défait les gouverne­ments (1918-1956) dans Courrier hebdoma­daire, n° 3, 31 et 4, Bruxelles, CRISP, 23 janvier 1959, 11 septembre 1959 et 30 janvier 1959. Et sur les rapports entre les communautés : La Belgique au défi : flamands et wallons à la recherche d'un état (1963) - Le régionalisme dans l'intégration européenne (1969)- Histoire d'une nation introuvable, Bruxelles, p. Legrain, 1988, 310 p.

* Qui est qui en Belgique francophone, Op. cit., p. 696 - Le dictionnaire des belges, Op. cit., p. 398 - CRISP. Courrier hebdomadai­re. Catalogue thématique (1959-1985), Bruxelles, s.d. p. 6-7 - P. Vanmolle Het belgische parlement, Op. Cit., p. 255 et 414.

[152] Robert Devleeshouwer: professeur à l'ULB, l'un des plus farouches opposants au passage de Léon Degrelle à la télévi­sion.  Voir le chapitre : L'image de Degrelle dans le passé et le présent - intervention de R. Devleeshouwer dans le débat suivant l'émis­sion 1 (Les petits dictateurs) dans L'ordre  nouveau, 29 mars 1984 - Procès verbal des réunions de la commission scientifique pour la préparation des débats, cinquième réunion, 9 février 1984. - Degrelle, la BRT, le professeur Devleeshouwer dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 21 janvier 1982 - Léon Degrelle est interviewé. Controverse à propos d'une série d'émissions à la télévision flamande dans Nord éclair, Mouscron, 27 février 1982. Voir aussi son interview dans José Fontaine, L’Ordre nouveau. Entretien avec le profes­seur Devleeshouwer des choses cachées depuis la fin de la guerre dans La Cité, Bruxelles, 30 mars 1984. Intervention de R. Devleeshouwer dans la Page magazine du Journal parlé de huit heure, radio une, 17 mars 1988, 8h 20

[153]  Albert Hubert (17 juillet 1917) : pseudonyme occasionnel jean de la Hure. Commissaire provincial au rapatriement pour le Luxembourg, profondément royaliste il est le président national des chasseurs ardennais, directeur rédacteur en chef du Chasseur ardennais, directeur du département «presse et publication» à l'office belge du commerce extérieur.

* Qui est qui en Belgique francophone, op.cit., p. 467 - Francis Balace, C. Dupont, Les anciens et le roi. Facteur de cohésion et de divergence 1945-1950 dans Centre de recherches et d'études historiques de la seconde guerre mondiale­, n°9, Bruxelles, GREHSGM, octobre 1985, p. 39-54.

[154]  Fraternelle des chasseurs ardennais : regroupe les militaires ayant appartenu entre le 9 et le 28 mai 1940 a la première et deuxième division de chasseurs ardennais (membres effectifs), et les militaires ayant appartenus à ces unités hors des dates précitées (membres adhérents).

[155]  Albert Hubert, Toujours Degrelle (rubrique Coup de butoir) dans Le chasseur ardennais n° 152, Bruxelles, 1er trimestre 1988, pages 1 et 19.

[156] L'hostilité d'Albert Hubert vis-à-vis de nos instituts de radio télévision est habituelle. Par exemple : «le Pourquoi pas? Suggérait récemment pour faire pièce aux autocol­lants, «j'écou­te la RTBF» qu'on en diffuse avec le texte «je n'écoute pas la RTBF» d'accord mais cela nous paraît un peu timide. On pourrait par exemple écrire «je vomis la RTB» ou «il faut supprimer RTB» il va plus loin : «durant la deuxième guerre, les émissions françaises répétaient 10 fois par jours «radio Paris ment, radio Paris ment. On pourrait en faire un pastiche. Par exemple «la RTB ment, la RTB ment faut foutre le feu dedans» ou encore «faut la mettre à l'en­can» ou bien «la RTB c'est du vent» un concours est ou­vert:premier prix, un portrait non dédicacé de mister wang» ou «le comporte­ment de la RTB lors du décès de Léopold a évidement été de la couleur de cette institution officielle qui pratique impunément et misérablement le désinformation et joint l'impudence à la mauvaise fois. Ces salopards, il n'y a pas d'autres termes pour les qualifier»

* Albert Hubert, Odieuse RTB - delenda RTB dans Le chasseur ardennais, n°135, Bruxelles, 3e trimestre 1983, p. 4

[157]  Albert Hubert : Communication du président. «Nieuwe orde» dans Le chasseur ardennais, n°130, Bruxelles, ­Frater­nelle des chasseurs ardennais, 2e trimestre 1982, p. 3.

 [158] Lettre de J. De Brun et Q. Walraeve à Philippe Moureaux , Bruxelles, 2 mars 1988 - publiée dans Le comité de contact et les amicales de concentrations nazis s'élèvent contre les émissions de Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, avril 1988, p. 5.

[159] Lettre de J. De Brun à F. Erauw et Francis Athènes, Bruxelles, 23 mars 1988 - J. De Brun me le confirme : « il y a des histo­riens qui sont intervenus pour remettre les choses en place, ça n'a été précisément qu'une simple correction, ce qu'on aurait voulu, c'est de replacer Léon Degrelle dans son contexte [...] Or cela n'aurait pu être fait valablement que par des gens qui ont vécu ces événements»

* interview de J. De Brun, Op. cit.

[160]  Lettre de Paul Halter à  Philippe Moureaux, Bruxelles, 22 mars 1988, p. 2. - la Fondation Auschwitz avait notamment écrit dans une Lettre à l'administrateur général de la RTBF le 10 mars 1988 : «nous sommes persuadés que les historiens et les scientifiques que vous avez regroupés pour traiter de la question feront le nécessaire pour démystifier le personnage, la politique et les mensonges de Degrelle» - même idée dans la Lettre de la fondation au Soir : «personne ne représente le vécu de cette époque» - Lettre de Paul Halter au rédacteur en chef du Soir, Bruxelles, 18 mars 1988, p. 1.

[161]  Note de service de Jacques Cogniaux à Robert Stéphane, Bruxelles, RTBF, 29 février 1988.

[162]  Communiqué de presse concernant l'action juridique contre la diffusion des interviews de Léon Degrelle, Bruxelles, Fondation Auschwitz, 12 mars 1988 - ce texte reparaît dans les Lettres envoyées par la fondation le 22 mars 1988 à p. Moureaux et g. Spitaels

[163] Paul  halter, Degrelle a gagné sa guerre ? (Editorial) dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 18, Bruxelles, juillet 1988

[164]  Claude Javeau, Faut-il cacher ce Léon dans Le journal des procès, n° 127, Bruxelles, 18 avril 1988, p. 13.

[165] D’autre part, n’étant pas historien, Claude Javeau n’est peut-être pas habitué à la subtilité du métier.

[166]  Léon Wilmotte : avocat, prisonnier de guerre, profes­seur honoraire à l'université du travail (Charleroi), président adjoint de la FNAPG, président de l'Amicale des komandos disciplinaire «mine et carrière» et du Fond des barbelés (Fond social de la FNAPG qui finance en partie le centre hospitalier de Sainte ode), et surtout rédacteur en chef du Prisonnier de guerre, vice-président du Conseil de l'institut national des invalides de guerre.

* Léon Wilmotte,(courte biographie) dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril 1984, p. 2 - Léon Wilmotte rédacteur en chef depuis 40 ans dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, septembre 1986, p. 1 et 5.

[167] FNAPG : fédération nationale des anciens prisonniers de guerre, s'oppose à L’Ordre nouveau (toute la première émission) essentiellement parce qu'elle donne la parole à Léon Degrelle. Elle réclame une réponse aux propos tenus lors des débats

[168]  Léon wilmotte, La RTBF ressuscite une nouvelle fois, le fourex Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, avril 1988, p. 5  - il fait allusion à l'article : JS, Léon et Léopold 3. Ce que la RTBF n'a pas dit dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 17 au 23 mars 1988 - Combat estime brutalement que «quant au débat final, nous l'avons trouvé carrément endormant» - Degrelle dans Combat, Liège, MPW, 21 mars 1988.

[169]  Claude Javeau, Op. cit.

[170]  Seul Le journal de procès, Le prisonnier de guerre, Combat et Le bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz ont publié un article critique sur les débats. Les articles de Télépro, du Soir, cités plus bas sont élogieux. Les articles Le temps qui sur toutes ombres en verse une plus noire ... Sur un sombre océan verse le sombre oubli dans Pan, Bruxelles, 23 mars 1988 et Hervé, Fini «le beau Léon» ? Les temps ont changés dans Vers l’avenir, Namur, 22 mars 1988, n'analysent les débats qu'au travers des interventions et des personnalités des participants. Le reste de la presse périodique, n'a même pas relevé la spécificité des débats après leur diffusion.

[171]  Léon Degrelle. Face et revers dans Télépro, Verviers, 23 mars 1988.

[172]  Michel Bailly, Degrelle passa du mysticisme à l'état de fossile mirobolant dans Le Soir, Bruxelles, 19/20 mars 1988. Une partie de l'article analyse le contenu du débat.

[173]  J’entends ici par «public», les téléspectateurs isolés (voir chapitre sur Le cadre chronologique), les associations patrio­tiques, les hommes politiques, les scientifiques ou la presse.

[174]  Maurice vaussard, La démocratie chrétienne en France en Belgique et en Italie, p. 122.

[175]  Jean-marie etienne, Le mouvement rexiste jusqu'en 1940 dans Cahiers de la fondation nationale des sciences politiques, n° 165, Paris, a. Colin, 1968, p. 173.

[176]  Au nom de l'ordre public dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988. Le court article qui suit fait un rapide tour d'horizon de l'arsenal législatif qui a condamné et empêché Léon Degrelle de rentrer en Belgique. Il est accompagné d'une énorme photo de Léon Degrelle en 1964 avec de nouveau le commentaire : «s'il revient en Belgique il le fait à l'encontre de la loi»

[177]  Jean-marie frérotte, Léon Degrelle, le dernier fasciste, Bruxelles, Legrain, 1987, p. 221-222.

[178]  JC Broche, Une interview non diffusée de la RTBF - télévision en décembre 77, article encart à Cours d'appel de Bruxelles. La Lettre au pape de Degrelle. Livre historique ou livre politique ? dans Le Soir, Bruxelles, 23 juin 1981 - cet article est basé sur une interview de Jacques Cogniaux.

[179]  Intervention de Maurice De Wilde au débat final de L’Ordre nouveau, 20 décembre 1984. Il est renseigné par ses partisans tel celui qui, selon Maurice De Wilde, lui sert de courrier : «j'ai fait la connaissance à ce moment la d'un wallon que l'in peut considérer comme son courrier» - Interview de Maurice De Wilde, Op. cit.

[180]  Raymond Arets, La mégalomanie inoffensive dans La Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988.

[181]  voir le contexte historique dans lequel s'inscrit Léon Degrelle

[182]  «ceux qui jadis ont eu le cran et le courage de résister à L’Ordre nouveau [les associations patriotiques opposées aux emissions] doivent aujourd'hui admettre que dans un pays libre le citoyen a le droit à une liberté sans la moindre censure politique»

[183]  IL publie en 1985 une longue analyse de L’Ordre nouveau : William Ugeux, Après les 18 émissions sur L’Ordre nouveau dans La revue générale, Bruxelles, 1985, pages 49-60.

[184]  William Ugeux : «tant mieux» dans La Libre Belgique, 17 mars 1988 (interview).

[185] Les 206 Lettres sur L’Ordre nouveau conservées au centre sont classées sous la cote w18 (en rapport avec: les prison­niers de guerre: 100 - Degrelle: 11 - h.de man - les journaux : 30 - l'eglise :13 - r.poulet : 8 - la question royale : 17 - divers : 28 ). La RTBF à offert au centre la totalité de la correspondance reçue à l'occasion l'émission. De plus, j'ai trouvé [75] Lettres classées dans une farde à la BRT il s'agit de la correspondance du public francophone adressée personnellement à Maurice De Wilde ou à la BRT, et qui n'a jamais été transmise à la RTBF. La BRT n'a pas pu me fournir les Lettres qu'elle a reçues après le première diffu­sion de la série.

[186]  Lettre d'Emma Denis à Maurice De Wilde, Bouillon, sd - malheu­reusement il s'agit de considérations générales sur la seconde guerre et n'apportent pas de renseignements intéres­sants. Parfois même la BRT/RTBF reçoit des lettres de paranoïa­ques ou d'associations et d'individus demandant à Maurice De Wilde de les aider à obtenir une pension ou d'inter­céder en leur faveur jusqu'auprès du roi.

[187] Cette question aura pour conséquence une étrange «passe d'arme» entre Maurice De Wilde et Pierre Devos. Ce dernier prend immédiatement la parole après la question : «je trouve qu'il est facilement approchable, je suis allé le voir moi aussi il y a quatre ans, je lui ai s... , j'étais à Madrid ,je suis tombé sur son n° de téléphone, j'ai téléphoné » Maurice De Wilde lui répondra «oui, mais en somme, pierre de vos vous pourriez aussi bien que moi répondre à cette question; mais vous ne répondez qu'à la première partie, parce qu'il y a encore eu une deuxième question:[...] Ses moyens de subsistance. Etant donné que vous l'avez vu». Pierre Devos: «Moi je n'ai pas vu ses moyens»  M. De Wilde rit. Pierre Devos: «non, je l'ai vu instal­lé». Et on ne parla plus des contacts entre Pierre Devos et Léon Degrelle.

[188] Au débat final de la RTBF, a. Dejonghe essaye de se lancer dans une longue réponse mais il est sans cesse inter­rompu par Pierre Devos. Finalement il n'ira pas au bout de son explication et c'est Jean Stengers qui conclura «je crois que l'on peut reprendre l'expression de M. Perrin: dans le premier cas Degrelle faisait courir un très grand risque à ceux qu'il faisait arrêter et dans le second cas il demande l'exécu­tion de plusieurs dizaines d'otages» - Albert Dejonghe a publié sur ce sujet La lutte Himmler-Reeder pour la nomination d'un HSSPF à Bruxelles-cinquième partie Salzbourg avant et après-evolution policière de septembre 1943 à la fin de l'occupation, et plus particulièrement un important excursus sur Degrelle et les évènements de Bouillon en juillet 1944 dans Cahier d'histoire de la seconde guerre mondiale, n°8, Bruxelles, GREHSGM, octobre 1984, p. 153-163.

[189] Lettre de M. Degaive à Maurice De Wilde, Bois de Lessines, 10 avril 1984 - Lettre d'Emile Deprez à M. De Wilde, Seneffe, 9 décembre 1984 - Débat final RTBF (intervention de Jacques Cogniaux) au débat final RTBF, 20 décembre 1984. - L'accu­sation est beaucoup plus percepti­ble dans la Lettre de ce rexiste (vraisemblablement ancien de la légion wal­lonie) : «quand on compte les gens qui sont morts parce que Degrelle est devenu le chef d'un parti dissident, ce qui par la suite le pousse dans la collaboration, n'aurait-il pas mieux valu, qu'au lieu de l'expulser, le parti catho­lique de 1935 lui laisse l'occasion de tenter sa chance dans ses rangs » une autre lettre anonyme envoyée et publiée dans La Libre Belgique est  du même avis : «au lieu d'obtenir quelques places sur les listes que le parti catholique préparait pour les élections de 1936, Degrelle et ses amis ont été expulsés par le parti [...] Degrelle aurait-il viré vers l'extrême droite si la droite traditionnel­le ne l'avait pas rejeté?». Cette idée, exprimée avec rancoeur et amertume, semble être commune aux rexistes qui ont écrit après L’Ordre nouveau­.

* Pourquoi et comment Degrelle a mal tourné dans La Libre Belgique, 24 mai 1984.

[190]  M. Bailly a un semblable jugement et plus généralement pour le Degrelle d'avant-guerre, se demande si «le volksführer Léon devient un catalyseur de rancunes propres aux citoyens d'un petit pays ballotté, traversé, pétri au gré des grandes invas­ions»

* Michel Bailly, Les dangers de l'idéalisme et du vide démocra­tique dans Le courrier du littoral et de Bruges, 25 mars 1988

[191]  Illégal, inconvenant et scandaleux. La BRT donne le petit écran à Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril 82, p. 6.

[192]  Maurice De Wilde, après L’Ordre nouveau et La collaboration a réalisé la série De tijd der vergelding diffusée en huit partie d'une heure trente tous les vendredis à 20h50 à partir du 8 avril 1988 sur la BRT. Deux émissions sont consacrées aux tueries de rex en wallonie : Les représailles de Bouillon (20 mai 1988) et Les tueries de Courcelles (27 mai 1988) et donc aux tueurs de rex. La Libre Belgique consacre un article, (en fait une interview de Maurice De Wilde) à l'ensemble de la série : Pierre Stéphany Maurice De Wilde  et les horreurs de la guerre dans La Libre Belgique, Bruxelles, 8 avril 1988. - Pan s'inté­resse aux deux émissions spécifiquement wallonnes : Une série humoristique ... Dont certains aspects ... Sont risibles dans Pan (rubrique Pan dans l'oeil), Bruxelles, 8 juin 1983, p. 3. - Le Soir prendra comme prétexte l'émission sur Les tueries de Courcelles pour un rappel historique : JFEG, Courcelles, une horrible nuit d'août 44 dans Le Soir, Bruxelles, 27 mai 1988.

[193]  Michel Bailly parlera de «Degrelle, candidat homme fort, fut un «pigeon noir» comme il y a des moutons noirs dont on s'écarte superstitieusement» et mme Jacques Van Nes dans une lettre à La Libre Belgique écrira «se mettre du côté des allemands, porter l'uniforme «noir», cela doit suffire à le considérer comme un traître à notre patrie».

* Michel Bailly, Grilles sur le grill dans Le Soir, Bruxelles, 21 mars 1988 - madame Jacques Van Nes, Léon Degrelle à la télévision. Réponse à M. JH Lebeste dans La Libre Belgique, Bruxelles, 8 avril 1988.

[194]  Marcel Pierret (° 8 mars 1917) : Commissaire de police honoraire, commandant de réserve honoraire, croix de guerre, officier de réserve, vice président de la FNC., président fondateur d'un groupement nommé : les associations patriotiques gembloutoises

[195] Le 19 mars 1988, les associations patriotiques gembloutoises ont organisé une «cérémonie de réparation». Il existe un vidéogramme réalisé par la télévision communautaire canal zoom qui fut diffusé le 24 mars 1988. Réalisé par E. Schu, il contient des images de la cérémonie et des interviews de Joseph Jeandrain (président des anciens combattants), Marcel Pierret, Pierre Desaive, et Edmond Alomaine (ancien combattant). - la presse relate la cérémonie : Degrelle à la télé : à Gembloux, les anciens combattants ont lavé l'insulte dans La province - La Nouvelle Gazette, Charleroi, 28 mars 1988 et Degrelle à la télévision : l'indignation des anciens combattants de Gembloux dans Vers l’avenir, Namur, 28 mars 1988.

[196]  Interview de M. Pierret, Op. cit..

[197]  Lettre de J. De Bruyn à Robert Stéphane, Bruxelles, 4 mars 1988.

[198]  Vingt-trois articles sur nonante-neuf.

[199]  Martin Conway, Le rexisme de 1940 à 1944: Degrelle et les autres dans Cahier du centre de recherches et d'études histori­ques de la seconde guerre mondiale, n° 10, Bruxelles, GREHSGM, novembre 1986, p. 53.

[200]  Odon Boucq, Degrelle le pantin, Op. cit.

[201]  Cinq émissions d'une heure pour Degrelle à la BRT dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, mars 82, p. 4. - Voir également sur le même sujet: Raoul dewael, Trois émissions en trois jours à Télé 2, 20 heures. Léon Degrelle, le fils qu'Hitler aurait aimé avoir dans La Dernière heure, Bruxelles, 17 mars 1988 et PL Smith, Média. Séries on Léon Degrelle evokes nazi's past dans The bulletin, Bruxelles, 17 mars 1988.

[202]  Degrelle à la télé: à Gembloux, les anciens combattants ont lavé l'insulte, Op. cit. et Degrelle à la télévision: l'indigna­tion des anciens combattants de Gembloux, Op. cit.. Ces deux articles illustrés de photos s'inspirent très fortement du discours prononcé au cours de la cérémonie par M. Pierret

[203]  M. By., Léon Degrelle à la RTBF :  le tribunal des référés incompétent dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988.

[204]  Christine Laurent, Sujet à passion dans Le Vif, (week-end), Bruxelles, 10 mars 1988.

[205]  CC, Degrelle parmi nous dans Letzeburger journal, Luxembourg, 18 mars 1988.

[206]  Odon Boucq en est tellement persuadé qu'il titre son article Degrelle, la pantin voyait des pourris partout, Télé 2 entame demain la diffusion d'une série de trois émissions : «il voulait  purifier la démocratie, il devint un jour un pantin sanglant» dans Le Journal de Mons, Mons, 16 mars 1988.

[207]  Raymond Arets, La mégalomanie inoffensive ... dans La Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988. – «On comprend facile­ment que raviver les mémoires en parlant du fondateur du rexisme éveille ou réveille cris, haine et passions. Le souvenir [...] Des atrocités qu'il a fait commettre reste encore très vivace» - Eric burgarff, Léon Degrelle, cris, haine et passions dans Hebdo 2000, Namur, 30 mars 1988.

[208]  Dans Pol vandromme, Les rexismes dans Le rappel, Charleroi, 17 mars 1988.

[209]  William Ugeux, Après les dix-huit émissions sur L’Ordre nouveau, Op. cit.

[210]  A. Viollier, Interdit de séjour, mais plus de parole, Op. cit..

[211]  Jean Daloze, né en 1914, écrit au début de l'article : «le privilège de l'âge nous donne l'occasion de tirer quelques leçons des émissions de la RTBF»

[212] Jean Daloze, Les deux périodes du rexisme dans La Libre Belgique, Bruxelles, 24 mars 1988 - ces propos sont confirmés par Martin Conway : «a la fin de l'occupation, les rexistes n'étaient plus qu'une petite minorité coupée de la vie de la grande majorité des belges» - Martin Conway, Op. cit., p. 53.

[213]  Paul masson, A propos d'une émission controversée. Môa, le beau Léon dans La Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988.

[214]  «qui eux aussi et peut-être mieux que quiconque apporte­raient des éléments précieux à verser dans le dossier Degrelle»

[215]  Corinne le brun, Degrelle en 1988. Thierry, Laurence, Alice et les autres : «nous voulons la vérité» dans La Dernière heure, Bruxelles,  17 mars 1988.

[216]  Pourquoi ces silences ? dans La RTBF ressuscite une nouvelle fois, le fourex Degrelle dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril 1988, p. 1 et 5. - même idée dans Illégal, inconvenant, et scandaleux, Op. cit.

[217]  Corinne lebrun, Op. cit.

[218]  Arthur Haulot, La fausse objectivité,(rubrique Point de vue) dans La Libre Belgique, Bruxelles, 23 mai 1988.

[219]  Sans titre  [la diffusion à la RTBF] dans Le journal des procès, n° 126, Bruxelles, 1er avril 1988.

[220]  Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire ... Sur le sombre océan verse le sombre oubli, (Pan dira t’on) dans Pan, Bruxelles, 23 mars 1988. - Martin Conway fait allusion aux attaques contre les notables rexistes et aux représailles qu'elles provoquèrent dans Martin Conway, Le rexisme de 1940 à 1944, Op. cit..

[221]  Albert Dejonghe, Excursus sur Degrelle et les évènements de Bouillon en juillet 1944 dans La lutte Himmler-Reeder pour la nomination d'un HSSPF À Bruxelles. Cinquième partie. Salzbourg, avant et après -évolution policière de septembre 1943 à la fin de l'occupation dans Cahier d'histoire de la seconde guerre mondiale, n° 8, Bruxelles, GREHSGM, octobre 1984, p. 147-148.

[222]  Arthur Haulot, La fausse objectivité, op.  Cit.

[223]  Jean-marie Etienne, Op. cit., P.53-58 - voir aussi Xavier Mabille, Histoire politique de la Belgique. Facteurs et acteurs de changements, Bruxelles, CRISP, 1986, p. 233-253 et Els witte, Jan craeybeckx, La Belgique politique de 1830 à nos jours. Les tensions d'une démocratie bourgeoise, Bruxelles, Labor, 1987, p. 215-256 - Maurice De Wilde a largement diffusé par le premier épisode de son émission (Les petits dictateurs, Télé 2, 29 mars 1984) les résultats des différents partis en lisse lors des élections de mai 1936. La première émission de L’Ordre nouveau est intégralement reprise par Degrelle, quarante ans après. Extrait de l'émission de la RTB - BRT, sur L’Ordre nouveau, interview par Maurice De Wilde. Présentation Jacques Cogniaux dans Revue du nord, n° 2 (spécial hors série), 1988, p. 931-948 (reprise du texte suivi d'une discussion sur le sujet entre Albert Broder, Yves Dumont, Jacques Cogniaux, Jean-Pierre Rioux, Etienne Verhoeyen, Francis Balace, Firmin Lentacker et Pierre Laborie. Compte-rendu dans La revue du nord publie... dans Bulletin de l'association belge pour l'histoire contemporaine, Gand, séminaire d'histoire contemporaine de la RUG, octobre 1987, p. 16-19

[224]   Audience relative de la catégorie: audience sur la population de la catégorie en causes qui regardent la télévision.

[225]  Notez l'inversion sans beaucoup d'importance Namur Brabant. Liège est le cas particulier.

[226] Bruxelles, Hatier, 1988

[227]  A une lettre demandant le nombre d'exemplaires vendus, la maison d'édition Hatier répondra de façon surréaliste : «il ne m'est malheureusement pas possible de répondre aux questions précises que vous me poser, ces matières relevant du secret professionnel» - Lettre d'Omer Marchal (éditeur directeur général), Bruxelles, 5 septembre 1988.

[228] «Effet de première» parce que c'est la première fois depuis la fin de la guerre que Léon Degrelle parlera à la télévis­ion en Belgique. Jacques Hislaire dans La Libre Belgique du 31 mars 1984, exprime ce qu'a pu ressentir un téléspectat­eur : «la première, et c'en était une avec l'interview de Léon Degrelle jusqu'ici «interdit d'antenne» à la RTBF, m'a vivement intéressé.  La preuve: il est peu fréquent que je reste vissé devant le petit écran pendan­t deux heures [...] Surtout pour autre chose qu'un film de fiction». De plus quand on regarde les sondages d'écoute réalisés par la RTBF, la première émission de L’Ordre nouveau recueille une audience de 26,2 % tandis que les émissions suivantes plafon­nent à peine à 10 %.

[229] Odon Boucq, La première émission sur L’Ordre nouveau. La tentation du pouvoir musclé dans Nord éclair, Mouscron, 31 mars 1985. - Odon Boucq y écrit qu'«il est inutile d'entendre». Mais le deux avril 1984, Nord éclair, corrige: «une fâcheuse erreur de composition nous a fait dire exactement le contraire de notre point de vue à propos de L’Ordre nouveau. Nous pensons, en effet, qu'il était utile d'entendre Léon Degrelle».

[230] Philippe Robert, Partisan du journalisme vérité. M. Moureaux espère que M. Wangermée donnera la parole aux anciens PG Au cours des émissions sur «L’Ordre nouveau» dans La Dernière heure, Bruxelles, 31 mars 1984.

[231] Luc Parret, Comprendre plutôt que juger dans Nord éclair, Mouscron, 31 mars 1984.

[232]  Intervention de Jacques Cogniaux, op.cit.

[233]  Interview d'e. Verhoeyen, op.cit.

[234]  Dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 21 janvier 1982.

[235] Dans Nord éclair, Mouscron,27 février 1982.

[236]  Guido Van Damme dans Le Soir, Bruxelles, 26 février 1983. - Article entièrement consacré à Degrelle.

[237]  Dans Le Vif magazine, Bruxelles, 22 mars 1980. Article consacré entièrement à Léon Degrelle

[238]  Dans Télé 7 jours, Paris, 24 mars 1984

[239]  Dans Le peuple, Gosselies, 30 mars 1984.

[240]  Jacques Hislaire dans La Libre Belgique, Bruxelles, 31 mars 1984

[241]  Hervé dans Vers l’avenir, Namur, 2 avril 1984.

[242]  Dans Le Vif magazine, Bruxelles, 5 avril 1984.

[243] AH dans Pourquoi pas?, Bruxelles, 3 mai 1984.

[244]  «il y avait un certain risque à laisser ce pitre s'ébattre encore une fois devant le public, et nous savons très bien que le public !, euh , est parfois naïf, qu'il est parfois crédule, ou bien laisser parler Degrelle à la télévision est peut-être ouvrir une porte de résonance à une certaine jeunesse nostalgi­que d'autorité» - Intervention de M. Goldstein dans le débat suivant l'émis­sion 1 à la RTBF(Les petits dictateurs)le 29 mars 1984

[245]  Odon Boucq, La première émission, op.cit.

[246]  Michel Bailly : (° 1929) journaliste au Soir (informa­tions générales et nouvelles de Belgique).

[247]  Pierre Stéphany : (° 8 février 1925), journaliste depuis 1944 à La Libre Belgique

[248]  Jean Daloze : (° le 13 janvier 1914), assistant social, rédacteur en chef de La Cité nouvelle, éditorialiste à La métropole et La nation belge, rédacteur en chef de La Libre Belgique, président fondateur de la société des rédacteurs de La Libre Belgique

[249]  Michel Bailly dans Le Soir, Bruxelles, 22 février 1988.

[250]  Philippe Rombaut dans Le Vif - L'express, Bruxelles 27 mai 1988.

[251]  Odon Boucq dans Le Journal de Mons, Mons, 16 mai 1988.

[252]  Pol vandromme dans Le rappel, Charleroi, 17 mars 1988.

[253]  Paul masson dans La Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988.

[254]  Jean Daloze dans La Libre Belgique (Réflexion faite), Bruxelles, 24 mars 1988.

[255]  FL dans La Cité, Bruxelles, 10 au 16 mars 1988

[256]  Dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988.

[257]  CC dans Letzeburger journal, Luxembourg, 18 mars 1988.

[258]  Viviane Bourdon dans Télépro, Verviers, 10 mars 1988.

[259]  PL Smith dans The bulletin, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 19.

[260]  A. Viollier dans Télémoustique, Bruxelles, 17 mars 1988.

[261]  Michel Bailly dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 11.

[262]  Pierre stéphany dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mai 1988.

[263]  Raoul dewael dans La Dernière heure, Bruxelles, 17 mars 1988

[264]  Par Christian souris dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 17 au 23 mars 1988.

[265]  André dejardin dans Vers l’avenir, Namur, 23 mars 1988.

[266]  Dans The New york times, New york, 27 mars 1988.

[267]  John palmer dans The Guardian, Londres, 28 mars 1988.

[268]  Corinne le brun, Thierry, Laurence, malice et les autres, Op. cit..

[269]  Jean Daloze, Les deux périodes du rexisme, Op. cit.

[270]  Arthur Haulot, La fausse objectivité (Point de vue) dans La Libre Belgique, Bruxelles, 23 mars 1988.

[271]  M. Bertrand, J'ai voulu enlever Degrelle dans Le Soir illustré, Bruxelles, 31 mars 1988 - Albert Melot : (°1918), homme politique catholique Namurois, membre de l'armée secrète qui, en 1944,a contacté le roi Léopold 3 pour lui proposer de le mettre à la tête de cette association royaliste - Lettre à Pierre Devos et Maurice De Wilde, s.d. Et 2 août 1984 - R. Meire, Le léopoldisme, Op. Cit., p. 129 - Walther de bock, Les plus belles années d'une génération, Op. cit., p. 147 - L’Ordre nouveau en Belgique avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, Berchem, EPO, 1983, p.149  - Entretien téléphonique avec A. Mélot, 22 août 1987.

[272]  Pierre Stéphany dans La Libre Belgique, 17 mai 1988.

[273]  MH dans Télémoustique (Furieusement vôtre), Bruxelles, 17 mars 1988.

[274]  Michel Bailly dans Le Soir, Bruxelles, 19-20 mars 1988.

[275]  Paul Masson, Op. cit.

[276]  Raymont Arets dans La Dernière heure, Bruxelles, 20 mars 1988.

[277]  Hervé dans Vers l’avenir, Namur, 22 mars 1988.

[278]  Dans Pan (Télépan), Bruxelles, 25 mars 1988.

[279]  André dejardin dans Vers l’avenir, Namur, 23 mars 1988.

[280]  Gabrielle lefevre dans La Cité, Bruxelles, 24 mars 1988.

[281]  L’homme a la pipe dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 30 mars 1988.

[282]  Michel Bailly, Degrelle passa du mysticisme à l'état de fossile mirobolant, Op. cit..

[283]  Paul masson, Op. cit.

[284]  A. Viollier, Op. cit.

[285]  Gabrielle lefevre, Op. cit.

[286]  FL, Rex à la botte de Hitler, Op. cit.

[287]  L’homme a la pipe, Op. cit.

[288]  André dejardin, Op. cit. - la comparaison entre Degrelle et un iguanodon, un fossile, vient d'un mot de P. Burrin dans le débat suivant la première émission (14') : L'avant-guerre, mais Robert Lallemand en 1977 avait déjà parlé de «fossile politique» (voir page 12).

[289]  L’homme à la pipe, Le fossile, Op. cit.

[290]  Le revenant dans Pan, Bruxelles, 23 mars 1988.

[291]  L’homme à la pipe, Op. cit.

[292]  Interview de Léon Degrelle dans la première émission, L'avant-guerre, (39') - repris par L'homme à la pipe, Op. cit., et Paul Halter, Degrelle a gagné sa guerre ?, Op. cit.

[293]  Degrelle : l'interview maudite. La cour d'appel doit décider si elle pourra passer sur Télé 2 dans La Meuse, Liège, 17 mars 1988.

[294]  Le revenant dans pan, Bruxelles, 23 mars 1988. - DK, Quand Léon parlait ... dans Télémoustique, Bruxelles, 7 avril 1988, exprime la même constatation.

[295]  Jean Daloze, Les deux périodes du rexisme dans La Libre Belgique (Réflexion faite), Bruxelles, 24 mars 1988.

[296]  BC, Degrelle - face et revers dans Bonne soirée, 9 mars 1988.

[297] Paul masson, Op. cit.

[298]  Hervé, Op. cit..

    [299]  Le revenant, Op. cit. - Cette phrase ambiguë choque dans un article de Pan pourtant peu favorable à Léon Degrelle. Mais cette ambiguïté est courante à cet hebdomadaire.

[300]  Intervention de Jean Stengers au débat suivant la première émission : L'avant-guerre (6').

[301]  Intervention de w. Szafran au débat suivant la première émission L'avant guerre (3').

[302]  Intervention de P. Burrin au débat suivant la première émission L'avant-guerre (4').

[303]  JS, Léon et Léopold 3 dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 17 au 23 mars 1988,

[304]  Paul masson, Op. cit.

[305] André dejardin, Op. cit.

[306]  Cinq articles sur trente.

[307] Paul Halter, Degrelle a gagné sa guerre? dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° 18, Bruxelles, juillet 1988.

[308]  Gabrielle lefevre, Degrelle, grenouille fasciste dans La Cité, Bruxelles, 24 au 30 mars 1988 et FL, Rex à la botte de Hitler dans La Cité, Bruxelles, 10 au 16 mars 1988.

[309]  RTBF service de presse, Op. cit. (semaine du 12 au 18 mars 1988) – FL, Rex à la botte de Hitler, Op. cit., - Léon Degrelle. Face et revers dans Télémoustique, 10 mars 1988 - PL Smith, Op. cit., - Christine laurent, Op. cit. - Raymont Arets, Op. cit., parle d'un Degrelle «menteur, affabulateur, et foncièrement fasciste». Paul masson, Op. cit., d'un «maître de la duperie et de la manipulation des contrevérités» - Vers l’avenir d'un «homme resté très démonstratif qui donne sa version des évènements» (Dix ans après, les émissions RTBF sur Degrelle dans Vers l’avenir, Namur, 29 février 1988).

[310]  Michel Bailly, Léon Degrelle. Face et revers dans Le Soir, Bruxelles, 17 mars 1988.

[311]  Le revenant dans Pan, Bruxelles, 23 mars 1988.

[312]  CC, Degrelle parmi nous dans Letzeburger journal, Luxembourg, 18 mars 1988.

[313] M. By, Degrelle à la télé : action en référé dans Le Soir, Bruxelles, 16 mars 1988.

[314]  Intervention de Jean Stengers dans le débat RTBF suivant l'émission 5 de L’Ordre nouveau (Le temps des erreurs), 3 mai 1984. - Pourquoi pas ? en 1988, commente des photos de l'interview de Léon Degrelle par un de ses journalistes par : «tandis que Christian souris est abasourdi par les libertés évidentes que le fourex prend avec l'histoire ... Facile de la manipuler lorsque tous les témoins directs sont morts» - Christian souris, Les rodomontades du «roi de bourgogne» dans Pourquoi pas ? Bruxelles, 19 mars 1988, p. 70.

[315]  Intervention de Jean Stengers au débat suivant la première émission : L'avant guerre (6'). En 1984, Francis Wilde dans le premier débat suivant L’Ordre nouveau (Les petits dictateurs) donnera un exemple du mensonge de Degrelle sur ses rapports avec le roi - Voir Jocelyn Grégoire, Op. cit., p. 82.

[316]  Intervention de Jean Stengers, Op. cit..

[317]  Viviane Bourdon, Signé «furex». Léon Degrelle. Face et revers dans Télépro, Verviers, 10 mars 1988.

[318]  Degrelle : l'interview maudite. La cour d'appel doit décider si elle pourra passer sur télé 2 dans La Meuse, Liège, 17 mars 1988.

[319]  Odon  boucq, Degrelle et les esprits paresseux dans Nord éclair, Mouscron, 28 mars 1988. - pour Pierre Desaive, l'«his­toire est à la fois vraie et fausse. Elle est vraie dans les grandes lignes, mais c'est l'interprétation qu'il en donne qui est farfelue, toujours la même, mais farfelue» - Bérengère Lhomme, Op. cit..

[320]  Jean-claude broche, Cour d'appel de Bruxelles. La «Lettre au pape» de Degrelle : livre historique ou livre politique ? dans Le Soir, Bruxelles, 23 juin 1981.

[321]  Voir Le mythe de Napoléon dans Le traité de critique historique de léon-E. Halkin, Initiation à la critique histori­que, [Paris], Serge Fleury, 1982, p. 185-196.

[322]  Christian souris, Les rodomontades du «roi de bourgogne dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 17 mars 1988, p. 20-21.

[323]  Pierre Stéphany, Parlons-en dans La Libre Belgique, Bruxelles, 17 mars 1988.

[324] Proposition de résolution (n° 7). Proposition de PH. Gendebien concernant les émissions télévisées consacrées à Léon Degrelle dans Actes du conseil de la communauté française, séance du 15 mars 1988, p. 5.

[325]  Lettre de Jacques de Bruyn à Francis Wilde, Bruxelles, 23 mars 1988. Rappelons que l'enquête de la CNPPA chez les jeunes n'a jusqu'à ce jour rien donné de concret.

[326] Lettre de R. Szyffer et M. Pioro à Robert Stéphane, Bruxelles, 14 mars 1988.

[327]  Communiqué de presse de la Fondation Auschwitz, Op. cit..

[328]  Auschwitz ou l'introuvable sens, diffusé le 27 février 1988 sur TV5 (Le club de l'Europe) et sur Télé 21, le 24 mars 1988 (21h40).

[329]  T Fauconnier, La série des menteurs dans La Wallonie, Liège, 22 mars 1988.

[330]  T Fauconnier, Op. cit. - Auschwitz révisé dans Télépro, Verviers, 16 mars 1988 - Sur Télé 21 à 21h40. Auschwitz ou l'introuvable sens dans Pourquoi pas?, Bruxelles, 17 mars 1988 - s.d., Extrême droite. Les faussaires de l'histoire dans Le Vif, Bruxelles, 18 mars 1988. - M.M. Faussaire de l'histoire devant les caméras, jeudi dans Le Soir, 19-20 mars 1988 - b.l., Mémoire. Auschwitz pour l'éternité dans Télémoustique, Bruxelles, 22 mars 1988 - Gabrielle Lefevre, Société. Auschwitz devant l'histoire dans La Cité, Bruxelles, 24 mars 1988 - Auschwitz ou l'introuvable sens. Auschwitz, le passé ... Qui ne veut pas passer dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 24 mars 1988 - Hervé, Auschwitz ou l'introuvable sens. Les «reliseurs» d'histoire dans Vers l’avenir, Namur, 24 mars 1988 – OLG, Pour ne pas oublier auschwitz. «le club de l'Europe», les révisionnistes et le sens du génocide juif dans La Libre Belgique, 24 mars 1988 - Où menaient ces rails ? dans Le Soir, 24 mars 1988.

[331]  T. Fauconnier, Op. cit. - MM, Faussaires de l'histoire, Op. cit.

[332]  Election de Jean-Paul Stirbois à Dreux, le 4 septembre 1983 - sur l'ascension de Jean-Marie Le Pen et du front national jusqu'en 1985, voir Serge Dumont, Joseph Lorien, Karl Criton, Le système Le Pen, Anvers, EPO, 1985. Après 1985, voir Anne Tristan, Au front, Paris, Gallimard, 1987 et Michel Winock, Aux origines de Jean-Marie Le Pen. La vieille histoire du «national populisme» dans Le monde, Paris, 12 juin 1987.

[333]  Voir l'analyse du Monde: Présente dans la plupart des pays européens, extrême droite n 'approche nulle part le score du front national, Paris, 27 avril 1988.

[334]  il est paradoxal que ce soit les progrès de extrême droite en France, en suisse, et récemment à Berlin qui catalyse l'intérêt de la presse traditionnelle sur extrême droite belge, bien que quelques «affaires» aient rouvert le dossier.

[335]  Hervé, Fini le beau Léon, Op. cit..

[336]  Claude Javeau, Faut-il cacher ce Léon dans Le journal des procès, n° 127, Bruxelles, 18 avril 1988.

[337]  «quand sévit la crise, quand règne la marasme, l'opinion devient crédule» - Paul Masson, Op. cit..

[338]  MH. (Jumet), Degrelle, triste héros dans Télémoustique, Bruxelles, 17 mars 1988.

[339]  Proposition de résolution (n° 7); Op. cit.. - Notons que cette résolution vaudra à son auteur une phrase vengeresse de Pourquoi pas ? : «aussi comprenons-nous mal les indignations d'un député qui vient se draper dans des flots de tricolore afin d'empêcher la RTBF de diffuser une émission consacrée au leader rexiste. Ce zèle est d'ailleurs d'autant plus curieux à nos yeux que ledit député n'a jamais caché ses opinions quasi séparatistes ou quelque rêve de rejoindre un jour la grande france. Vraiment, la vie est faite de paradoxes» JS, Léon et Léopold 3, ce que la RTBF n'a pas dit dans Pourquoi pas ?, Bruxelles, 17 mars 1988.

[340]  Communiqué de presse de l'administrateur général (mise au point), Bruxelles, 11 mars 1988.

[341]  Bérengère Lhomme, Op. cit..

[342]  Eric burgraff, Léon Degrelle cris, haine, et passion dans Hebdo 2000, 30 mars 1988 - sur l'analyse de la collaboration et de l'amnistie, voir aussi l'article récapitulatif certainement incité par le contexte médiatique et politique : Philippe Rombout, Amnistie. Le chagrin ou la pitié dans Le Vif-l'ex­press, Bruxelles, 27 mai 1988.

[343]  Sans titre, (la diffusion à la RTBF) dans Le journal des procès, n° 126, Bruxelles, 1er avril 1988.

[344]  Léon Degrelle. Face et revers. La genèse d'un apprenti dictateur dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 17 mars 1988.

[345]  Léon wilmotte, La RTBF ressuscite une nouvelle fois le fourex : Degrelle  dans Le prisonnier de guerre, Bruxelles, FNAPG, avril 1988, p. 5.

[346]  La série des menteurs ... Pour les téléspectateurs néo-fascistes dans La Wallonie, Liège, 22 mars 1988.

[347]  Comme dans l'affaire de la Lettre au pape.

[348]  Jean-marie Frérotte, Léon Degrelle, le dernier fasciste, Bruxelles, Legrain, 1987, p. 222. - Pour la résurgence du néo-rexisme en Belgique, voir le très vieilli Michel Georis - Reitshof, extrême droite et le néo-fascisme en Belgique, Bruxelles, Pierre de Meyer, 1962 - Els Witte, Jan Craeybeckx, La Belgique politique de 1830 à nos jours, Op. cit., p. 571-572 (Le nationalisme d'extrême droite en Flandres) et p. 576-577 (L'extrême droite en Belgique). - E. Verhoeyen, L'extrême droite en Belgique dans Courrier hebdomadaire du CRISP, Bruxelles, CRISP, t.1 : L'extrême droite francophone (26 avril 1974), t. 2 : L'extrême droit au sein du nationalisme flamand (7 mars 1975), t. 3 : Le mouvement solidariste (26 mars 1976) - plus particulièrement pour Léon Degrelle et les néo-rexistes : Michel Georis-Reitshoff, Op. cit., p. 22-26 (Les anciens collaborateurs - le mouvement social belge) - E. Verhoeyen, Op. cit., t.1, p. 33-34 et 42-43 (Les nostalgiques) et Le mouvement social européen et le nouvel ordre européen) - Rex hier et aujourd'hui dans Enquêtes et reportages, n° 2, Bruxelles, Phébus, juillet-août-septembre 1985 (nombreuses photos) - la collection Celsius, revue prenant la succession d'Article 31, depuis octobre 1987 veut «analyser les phénomènes de la droite nationale, de la nouvelle droite, de la droite ultraconservatrice et de l'extrême droite en général» - JD, Extrême droite. Celsius: le thermomètre de la démocra­tie dans Le Drapeau rouge, Bruxelles, 7 octobre 1987.

[349] Jean-marie Etienne, Op. cit., p. 175-176.

[350]  Sur Jean-Marie Le Pen, le front national et les extrêmes droites européennes, voir Jean-Paul Marthoz, Europe des «droites nationales» dans Le Soir, Bruxelles, 27 avril 1988 - Bruno Frappat, Faisceaux de peur dans Le monde, Paris, 27 avril 1988 - Présente dans la plupart des pays européens, l'extrême droite n'approche nulle part le score du front national dans Le monde diplomatique, Paris, mai 1988, p. 1 et 13 - pour les relations entre Jean-Marie Le Pen et les néo-rexistes belges, voir Exclusif les liens de Jean-Marie le Pen et des néo-rexistes belges en 1985 dans Rex. Hier et aujourd'hui, Op. cit..

[351]  FL, Rex à la botte de Hitler, Op. cit.

[352]  Degrelle dans Combat, Liège, MPW, 21 mars 1988.

[353]  A. Viollier, Interdit de séjour, mais plus de parole, Op. cit..

[354]  Raoul dewael, Un livre sur le rexisme qui rappelle l’actualité: Le Pen et Degrelle, même stratégie : réunir les mécontents dans La Dernière heure, Bruxelles, 8 mai 1988.

[355]  Yannis Thanassekos, Objectivité et critique, a nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n°5, Bruxelles, mai 1984.

[356] «1) les programmes seraient d'un caractère strictement scientifique. Une commission consultative d'historiens y veillerait (argument d'objectivité) - 2) des juristes éminents auraient donné l'assurance que l'émission de l'inter­view de Degrelle n'était pas en contradiction avec l'article 123 sexies du code pénal (argument juridique) - 3) Degrelle serait soumis à une interrogation très critique (argument politique). A l'époque, ces arguments n'avaient pas convaincu tout le monde, loin s'en faut» - Yannis Thanassekos, Objectivité et critique à nouveau contre Degrelle dans Bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n°5, mai 1984, p. 44.