Mater Dei. Un regard sur les 40 premières années

Mater Dei. Un regard sur les 40 premières années. Essai historique sur l'histoire des Ecoles Mater Dei. Implantation de Woluwé-Saint-Pierre (1957-1998), Woluwé-Saint-Pierre, Lycée Mater Dei, mai 1998, 145p.

Cette monographie historique sur les 40 premières années d'existence du Lycée Mater Dei a été réalisée en coopération avec les élèves de 5e et rhétoriques pendant les séminaires d'histoire de l'année scolaire 1997-1998. Seul le travail remarquable des étudiants, d'un niveau supérieur, a permis la réussite de ce projet. De nombreuses recherches dans et hors l'école et une analyse critique des sources ont permis la rédaction de ce travail. Le livre fut accompagné de la publication d'archives sur cd-rom, d’une exposition de matériel pédagogique ancien et d'un spectacle historique retraçant les 40 dernières années du lycée, de la Belgique et du monde. 

Attention, le contenu de ces textes représente la situation au moment de la redaction.


Prologue

Ce travail de recherche historique sur les 40 premières années d’existence de Mater Dei a été réalisé par M. Jocelyn Grégoire et ses élèves de rhétoriques et de 5e. Le Lycée Mater Dei ayant perpétuellement été tourné vers l’avenir, personne n’a prêté attention à la conservation des traces de son histoire en construction. M. Van Lerberge, directeur, regrettant cette situation, s’est empressé d’encourager cette initiative. De nombreuses recherches dans et hors l’école, menées tambour battant, ont permis la rédaction de ce document, œuvre collective d’élèves et de quelques professeurs. Le style utilisé par les élèves illustre bien leur spontanéité et sincérité.

Nos remerciements vont d’abord à la Congrégation des Sœurs Annonciades qui nous ont permis d’accéder en toute liberté à leurs archives et particulièrement à Sœur Leen Welkenhuyzen pour son accueil chaleureux. Sœur Madeleine, Sœur Monique et les directions des Écoles Mater Dei nous ont aidés de leurs conseils et nous ont permis d’éviter beaucoup d’erreurs. Bien évidemment notre gratitude va aussi aux nombreux témoins, anciens et professeurs, qui ont accepté de consacrer une part de leur temps à répondre à nos questions. La Commune de Woluwé-Saint-Pierre et son personnel nous ont été d’une aide précieuse. Merci enfin à Chantal, Bernadette, Catherine et Yann nos correcteurs pour leur travail effectué sous pression permanente.

Introduction

C’est en septembre 1997 que nous apprenons avec surprise que Mater Dei est sur le point de fêter ses 40 ans. Quarante ans, c’est un sacré bout de chemin. Et en cet espace de temps, il s’en passe des choses ; il s’en passe même tellement qu’on a tendance à les oublier. C’est pourquoi, cette année, notre professeur nous demande, dans le cadre du cours d’histoire, de retracer tout le parcours de Mater Dei dans un livre.

Ce projet nous paraissant intéressant, c’est avec joie, mais aussi avec une certaine appréhension que nous nous investissons dans ce travail qui nous apparaît déjà comme une très grande aventure.

Une semaine sur deux, notre cours d’histoire est consacré à la réalisation du livre, et c’est ainsi que lors du premier séminaire, nous apprenons déjà que des interviews et des recherches dans les archives de Mater Dei nous attendent. Ce travail n’étant pas une mince affaire, il faut absolument s’organiser afin de déterminer le rôle de chacun, classer les informations et surtout ne pas les perdre. C’est là qu’interviennent nos secrétaires. Après avoir établi la répartition des tâches, individuelles pour certains, par petits groupes pour les projets plus importants, nous sommes parés pour collecter en quelques mois un maximum d’informations. Ceci est la première phase de notre travail et peut-être la plus chouette… Enfin, pour certains. En effet, alors que quelques groupes ont un travail facile, tel que faire paraître une annonce dans Vlan, d’autres, se retrouvent dans la poussière pour retrouver des archives contenant des informations intéressantes. Les quelques bilingues que possède l’école sont chargés de traduire les documents trouvés dans les archives des Sœurs Annonciades d’Heverlee, qui sont souvent en néerlandais.

Dans le domaine des interviews, alors que certains d’entre nous interrogent des professeurs lors de rapides intercours ou lors du temps de midi, d’autres, par contre, ont la chance de pouvoir interroger des anciens professeurs et élèves de Mater Dei et d’aller ainsi chez eux, discuter d’anecdotes, de petits souvenirs et d’émotions autour d’une tasse de café, de tartes et de petits gâteaux sans oublier la musique de fond pour couronner le tout. Mais on n’a rien sans rien, et nous remarquons vite que les petits gâteaux et le café nous coûtent bien cher !! En effet, cela fait plus de 6 heures que nous sommes assis là en train d’écouter ces souvenirs et en se demandant si nous avons assez avec nos deux mains pour retranscrire ce monceau d’informations et d’anecdotes qui s’emmêlent et qui ne s’arrêtent jamais.

De plus, comment essayer de classer l’histoire de Mater Dei dans un ordre chronologique lorsqu’on passe d’un album à l’autre, et que ces photos sont sources de souvenirs qui en révèlent d’autres et ainsi de suite. Rentrés chez nous, notre travail n’est pas encore terminé. En effet, au prochain séminaire, chacun d’entre nous doit remettre un rapport sur ses interviews ou ses informations à la secrétaire de classe afin de pouvoir commencer la deuxième phase, c’est-à-dire le classement des informations par ordre chronologique ou par thèmes.

La phase du classement finie, nous pouvons enfin commencer la troisième et dernière phase : la rédaction du livre qui, on peut le souligner, nous a permis de mettre en pratique l’interdisciplinarité histoire - français.

C’est ainsi qu’à partir du travail des élèves, de quelques professeurs et des nombreux témoins, nous allons vous raconter cette histoire qui n’est pas comme les autres. C’est l’histoire de notre école, peut-être aussi la vôtre. Vous n’allez pas seulement avoir l’occasion de découvrir son évolution de manière historique, mais vous allez également pouvoir découvrir les petites anecdotes de certains professeurs. Ce livre retrace également l’histoire de Mater Dei, à travers de nombreux témoignages d’anciens professeurs, mais aussi d’anciens élèves, qui nous parlent des années vécues à Mater Dei pendant 40 ans.

Que diriez-vous de passer un an à Mater Dei dans les années 60 et de retracer son évolution ?  Eh bien, durant ces quelques pages, vous aurez l’occasion de retrouver avec nostalgie votre enfance ou bien de découvrir votre école comme vous ne l’avez jamais imaginée. Ci et là, nous sou poudrerons quelques faits ou réalités d’aujourd’hui.

Pour cela, reprenons tout depuis le début. … Depuis le début des années 60.

Nous sommes en septembre et comme chaque année depuis quarante ans c’est la rentrée. Enfin il faudrait peut-être dire août pour certains. En effet pendant que nous sommes encore en vacances, des professeurs se retrouvent déjà entre eux pour préparer la fameuse "journée de l’amitié" entre autres mais aussi et surtout pour préparer les horaires. Ce qui n’est vraiment pas une mince affaire. Cette grille peut d’ailleurs marquer son nom dans les annales car en 40 ans, on peut dire qu’elle a eu son histoire. Mais nous découvrirons cela un peu plus tard.

Lorsque nous rentrons à l’école après deux mois de vacances, nous attendons en rang et en uniforme nos nouvelles titulaires qui sont uniquement constituées de Sœurs et d’enseignantes qui viennent tout juste de sortir de l’école normale et qui habitent généralement à proximité de l’école.

Nous ne connaissons pas encore les parascolaires, ni les activités payantes, mais nos professeurs restent volontairement après les cours et rien que pour le plaisir, on organise un match de volley entre professeurs et élèves.

En ce début d’année, nous ne recevons pas non plus de feuilles photocopiées par l’école, et nos professeurs se retrouvent les doigts pleins d’encre bleue, à tourner la manivelle de la bonne vielle stencileuse , pour éviter de nous laisser trop copier.

Vient le mois d’octobre, mois des photos de classe. Nous nous amusons à poser de manière loufoque non devant un photographe professionnel mais devant notre professeur.

Lors des intercours, il n’est pas question de quitter sa place et de flâner dans les couloirs car, à cause des fermetures des portes, les professeurs doivent se relayer pour pouvoir aller donner cours dans une autre classe. Ainsi il n’est pas question non plus pour les professeurs de s’éterniser à la fin des cours et d’engager des conversations dans les couloirs car il faut vite rejoindre un autre local afin de pouvoir libérer son collègue qui attend devant la porte de sa classe afin de lui-même en libérer un autre, et ainsi de suite.

Et puis de toute façon, Sœur Léonce, la directrice, est toujours là afin de veiller à ce que tout aille bien. Car, si les élèves doivent veiller à avoir une tenue correcte, les professeurs aussi doivent suivre le règlement à la lettre. Il n’est absolument pas question d’avoir un vêtement autre que l’uniforme et les cheveux ne doivent en aucun cas tomber dans la figure.

Quant aux contrats de discipline, ils n’existent pas ou du moins ne portent pas encore de nom, ils se résument à un simple avertissement, ce qui est d’ailleurs très rare.

C’est le mois de novembre, et à cette époque-ci nous sommes toutes excitées car c’est le fameux jour de la St-Verhaegen. Les anciens élèves de Mater Dei reviennent dire bonjour à leurs professeurs et rentrent dans les classes pour faire les pitres devant nous. Nous ne nous imaginons pas que quelques années plus tard nous n’aurons plus le plaisir de rigoler avec eux dans les classes, et que leurs « plaisanteries» se résumeront à lancer de la farine et des œufs sur les bâtiments de l’école et sur nous.

La saison avancant, il ne fait plus très beau, nous n’avons plus l’occasion de danser à la corde, ni de jouer à la marelle avec nos professeurs mais, plutôt que de passer nos récréations sous la pluie, nous les passons dans les classes à écouter nos professeurs nous lire des histoires.

Nous voilà déjà à la période de Noël... Qui dit Noël, dit messes, cérémonies religieuses, etc. Parlons donc de l’évolution religieuse qu’a vécue Mater Dei.

Au départ les élèves vont régulièrement se confesser et assistent à la messe une fois par mois avec leur classe. Par la suite, la messe est célébrée pour toute l’école. Seulement, avec le temps, les messes s’espacent de plus en plus et ne se déroulent finalement plus que lors de grandes occasions comme à la Noël et à Pâques.

Revenons à Noël ou plutôt à la période hivernale, à la neige, je dirais même plus, au froid ! Il est vrai que si l’on peut voir à cette époque les professeurs jouer, organisant des batailles de boules de neige dans la cour avec leurs élèves, le chauffage quant à lui n’est pas de la fête. Imaginez vous avoir cours en dessous des tribunes dans une classe où l’un est caché par une colonne, l’autre assis derrière le poêle, ne distinguant rien au tableau, et pour couronner le tout, le professeur interrompu dans ses cours pour régulièrement remettre du bois dans le poêle ! En plus de cela les portes ne se ferment pas et les carreaux sont tellement grands que les élèves ont l’occasion de saluer les cavaliers et les promeneurs passant par là ! Que de bonnes conditions pour arriver à travailler consciencieusement ! Heureusement cela ne dure pas trop longtemps.

Dès janvier de la première année les locaux changent de place et les cours se font dans les bâtiments néerlandophones actuels. Le déménagement est mémorable... Tous ensemble, professeurs et élèves prennent leur courage à deux mains pour transporter leurs chaises et leurs bureaux à travers le champ de courses qui, à l’époque, bien entendu, est vide de tout bâtiment. Voilà les deux classes de francophones et les deux classes de néerlandophones de 6ème humanités maintenant installées avec les classes de primaires.

Petit à petit l’école s’accroît, les bâtiments s’agrandissent et les greniers sont utilisés comme dortoirs pour les pensionnaires venant d’Heverlee.

Le local des professeurs a aussi sa petite histoire. Se situant tout d’abord du côté de la photocopieuse actuelle, il réunit professeurs néerlandophones et francophones. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’il trouve sa place actuelle et qu’a lieu la séparation selon la langue d’enseignement mais également, plus récemment, selon fumeurs et non-fumeurs. Les élèves, quant à eux, ont toujours rêvé d’être de petites souris pour voir ce qui se passe dans ce local si mystérieux. Et bien, je crois qu'ils auraient d’abord vu leurs professeurs adorés en train de tricoter, de papoter ou de se raconter des blagues. Petit à petit le tricot est délaissé, progrès oblige, et est remplacé par des ordinateurs pour permettre à nos chers professeurs de se "décontracter" pendant le temps de midi.

A propos du temps de midi, saviez-vous que celui-ci dure alors plus d’une heure... Cela permet aux professeurs d’organiser des activités comme de la danse folklorique pour les élèves.

Ces derniers ont peut-être beaucoup moins d’heures de cours par jour, répartis en six jours, mais ils restent volontiers à l’école pour quelques heures supplémentaires, tout d’abord pour des activités comme la chorale, la danse, la couture,... ,ensuite pour donner un coup de main aux titulaires qui doivent nettoyer la classe tous les mois. Il n’y a en effet aucune équipe de nettoyage qui pourrait faire don de ses mains agiles, pour maintenir la propreté dans l’école.

Chaque trimestre, les titulaires retroussent donc leurs manches pour nettoyer leur classe à grandes eaux. Les élèves, quant à eux, se font une grande joie d’avoir l’occasion de les aider. Ils se battraient pour pouvoir balayer la classe, pour avoir l’occasion de porter le cartable du professeur ou pour avoir l’immense honneur d’effacer le tableau.

On peut remarquer ici une grande différence de mentalité. Aujourd’hui, nous pourrions nous demander, pourquoi cette démotivation chez les élèves et cette diminution de respect face aux professeurs ? Peut-être tout simplement parce que l’école passe tout doucement au second plan pour les élèves. Autant l’élève d’hier n’avait que deux domaines de prédilection : l’école et la maison (il se faisait donc un plaisir d’aller à l’école afin de découvrir et d’apprendre un maximum), autant l’élève d'aujourd'hui est beaucoup plus libre et a donc l’occasion de voyager, de sortir et de faire d'autres activités en dehors de l’école. Celle-ci perd alors un peu de sa valeur et de son importance.

Pour en revenir aux occupations des professeurs, après les examens, ils ont souvent le temps d'organiser des sorties avec leurs élèves pendant que Sœur Léonce s'occupe de calculer tous les totaux. Seulement, les classes augmentant, il n'est plus possible pour ceux-ci de s'occuper de tout le monde. De plus, le travail en équipe oblige tous les professeurs à rester après les examens pour assister aux délibérations de chacune de leurs classes.

Mater Dei a toujours été réputée pour la classe, le style, et la tenue correcte de ses élèves ! Dans les années 60 nous pouvons y apercevoir un uniforme très strict que les élèves se procurent (comme d'ailleurs beaucoup d’élèves d’autres écoles le font) chez Guilmot, rue Haute. Tout le monde porte donc une jupe et une cravate bleu foncé, un chemisier blanc (avec l'insigne Mater Dei ) et un tablier. Les pantalons ne sont bien entendu pas permis pour les élèves, ni pour les professeurs, puisque nous ne sommes à ce moment là encore qu'entre filles !

Pour les sportives qui viennent à l'école à vélo, comme le font en fait la plupart des élèves de cette époque, même durant les périodes les plus froides, rien de plus simple pour elles que de vite se diriger aux toilettes avant les cours pour changer leurs pantalons et mettre une jupe. D'autres ont déjà opté pour la facilité en mettant leur jupe au-dessus du pantalon... imaginez le côté pratique de la situation !

Tout cela pour remarquer que, bien que maintenant notre "uniforme" soit le jeans, nous ne nous sentons pas plus motivés par le vélo comme moyen de locomotion (à l’époque les parkings à vélo étaient comble !).

Il ne faudrait surtout pas non plus omettre de parler du "costume de gym" comme on le nomme si bien à l'époque : une espèce de costume une pièce, boutonné à l'avant, avec une culotte "bouffante", qui cache les cuisses. Bref du style et de la classe pour participer avec élégance aux cours de gymnastique !

Finalement nous pourrions comparer les élèves de l'époque à des an-ges : pas besoin de punition, jamais de renvois, absence de barrières autour de l’école et aucun besoin d'enlever les clenches des portes,...

Avec tout cela, la vie au lycée se déroule à merveille ! C’est le conseil de sécurité et d'hygiène qui décide de mettre des barrières autour de l’école et d’enlever les poignées de fenêtres contre le vandalisme et les vols. A ce propos, connaissez-vous les différents conseils actuels de l’école ? Il y a le conseil de classe, le conseil des professeurs, le conseil de convivialité, le conseil de participation, le conseil des directions, le conseil du pouvoir organisateur, le conseil du CES, celui d’hygiène et de sécurité et, pour terminer, celui d’entreprise. Tous ces conseils sont, bien entendu, nécessaires au sein d’une école.

Nous arrivons au printemps, les arbres verdissent et bourgeonnent. On approche d'une date bien spéciale : le 1er avril, ce jour tant attendu par les élèves et redouté par les professeurs. Du poisson collé sur le dos aux punaises posées sur la chaise, des mots d'absences absurdes posés sur le bureau du professeur aux vilaines mygales plastifiées, on peut imaginer la crainte des professeurs ce matin-là.

Mais il ne faut pas croire que ceux-ci sont les seuls à être visés : un jour, Sœur Léonce reçoit une lettre bien étonnante venant soi-disant de la RTBF : « Madame la Directrice. Dans le cadre des émissions « Antenne – Soir », nous avons programmé un reportage sur le travail des Comités de Sécurité et d’Hygiène dans les entreprises. Leur travail dans les écoles étant fort différent de celui des entreprises, nous consacrerons une émission spéciale à celui-ci. Nous aimerions pouvoir compter sur la collaboration de votre école, et vous demandons en conséquence de consulter votre comité et de fixer avec lui une date (à partir de ce premier avril) où nous pourrions venir filmer un exercice d’évacuation de l’école. »

En cette saison, on remarque que le parking à vélos se remplit davantage. Habitants dans le quartier pour la plupart, les élèves cyclistes ont l'habitude de se donner rendez-vous à certains coins de rue et d'arriver ensemble. Au fil des années, leur nombre va fortement diminuer, la circulation augmentant et devenant de plus en plus dangereuse.

Un autre facteur est également à prendre en considération : les élèves n'habitent plus spécialement le quartier de Sainte Alix ; ils viennent pour la plupart des communes avoisinant Woluwé-St-Pierre. De plus, rares sont encore les quelques-uns qui sont assez courageux pour venir à l'école à vélo. En effet, les transports en commun de plus en plus faciles à utiliser ne les encouragent pas à rivaliser avec Eddy Merckx, futur parent d’ailleurs …

Pensons maintenant aux activités extrascolaires organisées en ce temps-là. Le "ciné forum" en est une. Après avoir regardé ensemble un film, les élèves discutent de celui-ci en petits groupes. Cela permet d'acquérir un esprit critique vis-à-vis du film, de ne pas simplement regarder et écouter passivement, d’échanger à propos du thème, …

Revenons un peu à notre année scolaire : nous sommes au mois de mai, et les retraites s'organisent. Les élèves logent une semaine dans un couvent, mais passent la journée dans un milieu hospitalier ou de retraités. Le soir, des carrefours sont organisés pour mettre en commun leur vécu et en discuter. Au fur et à mesure des années ces retraites s'organiseront de moins en moins. Aujourd'hui, les premières vont encore une journée à Louvain-la-Neuve, chez les Sœurs Annonciades, pour une journée de récollection, et parfois l’une ou l’autre classe de cinquième ou sixième se retire au vert pour deux ou trois jours.

Arrive le dernier mois de l'année scolaire. Et qui dit "juin", dit "examens". Ceux-ci sont les plus durs, il fait beau dehors et la seule chose que tout le monde ait envie de faire, c'est de sortir profiter du soleil. Or pendant l'après-midi, il faut étudier, et le matin, il y a l'examen à passer. Savez-vous qu'à l’époque les professeurs viennent plus tôt pour écrire leurs questions au tableau, après avoir bien évidemment veillé à fermer les rideaux. Plus tard, Sœur Léonce met à la disposition des professeurs une stencileuse, remplacée par une photocopieuse lors de l’arrivée de M. Van Lerberge.

Fin juin, aujourd’hui, c'est également le moment des cadeaux et des fêtes. Tout d'abord les titulaires. Ceux-ci reçoivent un cadeau de Monsieur Van Lerberge. On peut remarquer la diversité suivant les années : un parapluie, une pendule Mater Dei, un (voire deux ou trois) disques ou CD Mater Dei, un essuie des Jeux Olympiques, une horloge et une loupe comprises dans une latte, un puzzle, un enregistreur vocal, une grenouille, un sac de voyage, un radio-réveil rose … et un raton laveur.

Se fêtent également entre professeurs les 10 ou les 25 années d'ancienneté. A cette occasion des sketchs sont réalisés par les professeurs de la même famille que le jubilaire. Le directeur prononce aussi un petit speech en leur honneur. Le jubilaire recevait aussi symboliquement une médaille et un certificat de l'Etat.

Arrivent alors les vacances tant méritées par tous. Depuis 67 jusqu'il y a quelques années, les rhétoriques partaient pratiquement chaque année en Grèce. Après quelques problèmes sur place avec certains élèves, ce sont eux-mêmes qui s'occupent de l'organisation. Les destinations ont alors varié : cette année, ils partent en Turquie.

D'autres voyages sont aussi organisés : une semaine au carnaval pour les fans de ski, quelques jours à Amsterdam ou à Londres pour les linguistes ou encore, des échanges scolaires internationaux tels que ceux avec une école de Göppingen en Allemagne ou de St Petersbourg en Russie.

Mais fin août annonce déjà... septembre : les plus motivés des professeurs commencent déjà à préparer la Journée de l'Amitié ou la confection des grilles horaires. Ce qui n'est vraiment pas une mince affaire.

La confection des horaires peut d'ailleurs figurer dans les annales car en 40 ans, on peut dire qu'elle a eu son histoire. Au début, le nombre de classes est petit et les exigences des professeurs sont moindres. Mais Mater Dei s'agrandissant, cette tâche devient de plus en plus ardue. En quoi consiste-t-elle ? A chaque professeur "correspondent" des petites bandelettes bien distinctes de papier cadeau qu'il faut placer avec patience dans des fardes plastifiées. Il faut d'ailleurs pour se faciliter la tâche, se laisser pousser les ongles pour pouvoir facilement attraper ces bandelettes.

Heureusement, depuis une visite à l'exposition Batibouw en 78, une autre méthode est découverte : celle des blocs Lego. A chaque couleur correspond une branche. Par exemple, le rouge sera la mathématique, le bleu, le français, l'orange, les sciences... Sur chaque bloc sont inscrites les initiales du professeur et sa classe. Celui-ci est ensuite placé sur un grand panneau horaire.

Après ce premier travail Monsieur Van Lerberge vérifie et regarde si une même couleur n'est pas dominante pour une même classe le même jour. Mais pourquoi ne pas utiliser un ordinateur nous diriez-vous ? Parce qu'il y a tout simplement trop d'exigences à prendre en compte telles que les professeurs donnant cours dans d'autres écoles ou encore les salles de sport qui sont à diviser entre primaire et secondaire.

Mieux encore, on trouve à Mater Dei une autre priorité au bien-être des élèves : les quelques heures de fourches sont généralement placées en début ou en fin de journée.

Pour terminer cette introduction au livre, nous vous proposons quelques petites anecdotes.

La première concerne l’histoire de deux professeurs de latin qui se terminera par un beau et somptueux mariage. En effet, après avoir parié qu’il parviendrait à suivre un des ses cours, elle l'a entendu frapper à la porte de son local, déguisé en chauffagiste, prétextant une réparation à y faire. N'osant pas le renvoyer, elle a continué son cours, malgré tout un peu gênée. A la sortie des cours, quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre par une élève faussement étonnée que le chauffagiste connaissait si bien la langue d'Horace.

La deuxième anecdote concerne un professeur de sciences, Monsieur Tamboise. Savez-vous qu'un jour, par mégarde, ses souris ont été lâchées dans le local des professeurs. Imaginez-vous alors certains d'entre- eux couchés par terre, cherchant les souris sous les armoires, d'autres debout sur leur chaise, tremblant de peur !

La troisième concerne aussi nos chers professeurs. Le même jour ont lieu trois mariages ! On peut alors penser que leurs collègues ont passé la journée à aller de l'un à l'autre.

La quatrième et la dernière anecdote se passe lorsque les cours ont déjà commencé dans les bâtiments encore en construction. Deux éléments importants manquent encore : les clenches intérieures de portes et l'escalier principal extérieur. La porte reste donc entrouverte pendant les cours et si un courant d'air la ferme, il faut attendre que quelqu'un passe dans le couloir pour l’ ouvrir. Et l'escalier étant inutilisable, les rangs devaient passer par la fenêtre.

 

Les origines de Mater Dei, le contexte historique  :

Les Sœurs Annonciades

En 1897, les Sœurs Annonciades de Louvain sont invitées par l’Abbé Temmermans et le Ministre Scholaert à fonder l’Institut du Sacré Cœur à Herverlee. Elles y ouvrent une école très importante et renommée à la rue de Namur, au n° 355. Les enfants (uniquement des filles) y reçoivent une éducation chrétienne basée sur le travail. Toute l’éducation des jeunes filles est confiée aux sœurs.

Woluwé-Saint-Pierre

Avant l’arrivée des Sœurs, la première école établie à Woluwé-Saint-Pierre est privée et dirigée par M. Vandenplas. Elle compte, les premières années, 22 garçons et 17 filles.

En 1860, la commune construit sa première école face à la rue L. Thys. A cause de l’augmentation de population scolaire et de sa capacité réduite, elle est abattue en 1958. En 1865, la commune reprend l’école de M. Bosmans (petite école privée dans le quartier du Hameau) car beaucoup d’enfants de ce quartier ne peuvent fréquenter l’école du centre trop éloignée. En 1870, la commune construit l’école de Stockel, rue Vandermaelen (qui existe encore aujourd’hui) sous la direction de M. Nélis. L’école du Centre est créée en 1910

Le développement constant et exceptionnel de notre commune amène la construction de plusieurs nouvelles écoles. En effet, entre 1955 et 1982, la population passe de 25.696 à 40.368 habitants

Le développement extraordinaire du quartier de Joli-Bois à partir de 1947 impose un agrandissement des locaux des écoles communales. Une deuxième aile est terminée en 1951 et une école gardienne autonome est inaugurée en 1958. Les quatre classes de la première aile du Chant d’Oiseau sont ouvertes en 1960. La deuxième aile suit en 1966 avec quatre classes. Une salle des fêtes et une salle de gymnastique sont achevées en 1970. Stockel et le Centre sont modernisées. L ‘école de musique installée en 1922 est promue académie en 1963. Les cours communaux du soir de langues et de secrétariat qui fonctionnaient depuis 1928 sont repris par la Chambre de Commerce au début des années 80. L’Ecole des Arts créée en 59 devient académie. L’Athénée Royal et son complexe est ouvert en 1955.

En parallèle, l’enseignement libre gardien et primaire se développe dans les écoles paroissiales de Stockel, du Chant d’Oiseau et de l’école privée Singelijn. C’est aussi l’ouverture de grands établissement secondaires avec sections préparatoires : le Lycée Mater Dei en et le Collège Jean XXIII en 1958. Les établissements néerlandais libres ouvrent à la même époque. Le Collège Don Bosco, dont l’origine remonte à 1925 dispense un enseignement professionnel et technique.

 

1957-1958

L’importance de l’Institut du Sacré-Cœur à Heverlee, la qualité de son enseignement, son dynamisme attirent au début des années 50 l ‘attention de l’Archevêché de Malines.

En 1957, le Cardinal Van Roey en défenseur de l’école catholique, fait appel aux Annonciades pour construire une école pour jeunes filles à Woluwe-Saint-Pierre, commune de l’est de Bruxelles promise à un grand avenir grâce à une population en forte croissance :

Les Sœurs Annonciades, très sollicitées un peu partout dans la ville, sont peut-être peu nombreuses, mais sont capables d’animer une forte équipe de laïcs catholiques qui veulent s’engager. L’école d’Heverlee en est la preuve. Sœur Vita Leemans accepte de se charger de cette mission.

Le contexte politique, lié à la guerre scolaire n’est pas étranger non plus au transfert d’une partie des activités des Annonciades d’Heverlee vers Woluwé. L’absence d’enseignement moyen libre à Woluwé-Saint-Pierre et la demande des curés des paroisses de Sainte Alix, Saint-Paul et Saint-Pierre sont certainement aussi à l’origine de l’implantation du Lycée dans ce quartier : « Woluwé-Saint-Pierre qui comprend plusieurs paroisses importantes et qui est en plein développement, n’a pas d’enseignement moyen libre. Il y a trois ans, une école moyenne de l’Etat, avec sections préparatoire et gardienne, s’est ouverte et a vu sa population s’accroître rapidement. Les curés des différentes paroisses (…), se rendant compte de la situation, ont demandé à Malines l’érection d’un lycée. L’année précédente, un collège épiscopal avait été ouvert au centre, le collège Saint-Joseph ». Pour les filles, il n’y a que le choix entre l’Athénée royal ou le trajet en tram vers la ville, ce qui rebute beaucoup de parents. Il reste à trouver un terrain. Le 4 avril 1958, Monseigneur Daem écrit une lettre au Vicaire général, Monseigneur Everaert, pour l’informer que les Annonciades cherchent un terrain de construction se situant dans les environs du quartier Léopold vers Tervuren ou sur le territoire de Woluwé-Saint-Pierre. Toutefois, il prévient que cette création d’une école secondaire ne peut en aucun cas freiner la croissance des écoles primaires des alentours. Des sites sont prospectés mais finalement le choix se porte sur un terrain important dans le lotissement du champ de courses de Woluwé-Saint-Pierre transféré à Sterrebeek. L’achat du terrain a lieu en deux fois.

Le 14 août 1958, au nom du Cardinal Van Roey, le Vicaire général Everaert officialise la création d’une nouvelle Communauté à Woluwé-Saint-Pierre, «filiale » d’Heverlee.

Le 24 octobre 1958, une demande d’autorisation de bâtir est déposée pour la «construction d’un lycée de jeunes filles (section d’enseignement primaire) au 26 de l’avenue de Meurers (Stockel-extension). » Cet emplacement se trouve non loin de l’avenue Orban. A cette époque beaucoup de rues n’existent pas encore, mais l’environnement de Mater Dei se modifie très rapidement. De nouvelles routes asphaltées sont tracées, d’importants travaux d’équipements sont réalisés. Nous pouvons citer quelques rues qui entourent, à cette époque la propriété de l’école : avenue de l’Aviation, avenue des Grands Prix, avenue des 1000 mètres et La Venelle.

La semaine du 16 au 20 juin 1958 est consacrée à l’exécution de 20 affiches qui sont placées dans les portails des différentes églises de Woluwé-Saint-Pierre. Pendant les vacances, deux Sœurs vont régulièrement prendre les inscriptions le mardi dans la petite salle paroissiale derrière l’église Sainte Alix : « Les personnes viennent surtout aux renseignements … et ne se décident que plus tard ».

Le 30 juin 1958, la Mère Supérieure des Annonciades annonce quelques nominations : Sœur Marie (supérieure), Sœur Ruysbroeck (directrice des humanités) et Sœur Marie Victor (directrice de la section préparatoire)

Les débuts sont difficiles. Les retards de la construction et la peur de la concurrence apportée par le nouvel arrivant freinent le développement de l’école.

Pour l’année scolaire 1958-1959, l’école Saint-Joseph propose le prêt de classes pour pallier le manque de locaux, puisque les travaux ne seront pas terminés en septembre 1958. Malheureusement sa localisation un peu lointaine semble poser des problèmes. L’implantation de la nouvelle école est vue d’un œil inquiet par certains. Charles Heine, l’Échevin de l’Instruction publique se fait leur porte-parole. Il écrit une lettre au Vicaire général pour lui exposer son point de vue sur la nouvelle école de filles. Ses arguments portent essentiellement sur l’opportunité d’ouverture d’une nouvelle école gardienne et préparatoire : « L’école gardienne ne se justifie pas si on tient compte de la présence de l’école  moderne et florissante  à Joli Bois et de la section à Stockel des Sœurs Annonciades. L’ouverture de l’école primaire doit être postposée puisque les parents disposent déjà de deux écoles, dont l’une adoptée, dans le quartier. » Le bâtiment n’est pas encore construit qu’est lancée une campagne publicitaire pour annoncer aux parents l’ouverture de cette nouvelle école pour filles, le 1e septembre 1958. Outre les programmes proposés, les prospectus signalent les frais de scolarité (liés au nombre d’enfants et aux revenus des familles) et les modalités pratiques de rentrée.
C’est intéressant d’avoir une école, mais le plus important, c’est d’y avoir des élèves. L’inscription ne se fait pas à la légère. Chaque enfant doit remplir un formulaire complet.

C’est le Révérend Curé de la Paroisse qui accepte l’inscription de l’enfant. Les Sœurs Annonciades envoient alors une lettre aux parents, qui fixe un entretien avec la directrice de l’école.

Après l’inscription des élèves n’oublions pas celle des professeurs. Nous avons retrouvé le contrat d’engagement de la première enseignante du Lycée, Mademoiselle Cécile Cottin, signé le 30 août 1958 et ceux d’autres professeurs bien connus.

Les Sœurs Annonciades doivent elles aussi chercher un logement. Le 4 juillet, la Mère Supérieure trouve un appartement non loin de l’école, chez la baronne de Cuvelier qui vit seule et qui est enchantée de louer à des religieuses. Mais les Sœurs se demandent si elles ne peuvent pas loger sur place. Ce serait une facilité et un gain de temps. Les pièces sont aménagées et le 23 août, l’ensemble des Sœurs s’y installent. C’est la dernière semaine avant la rentrée scolaire. Les inscriptions et les arrangements prennent tout leur temps.

Enfin, après les multiples préparatifs, la rentrée arrive.

Le 1 septembre 1958, les primaires entrent en classe. Dès la rentrée, il y a 3 classes primaires francophones, une par degré. Rapidement, elles atteignent le nombre de 4. Les titulaires sont : Sœur Yvonne Roland, Mademoiselle Thérèse Verhoeven, Madame De Bakker et Mademoiselle Sepelie. La section néerlandophone a 2 classes primaires avec comme titulaire : Sœur Josée Vanmuysen et Magda Roelants.

Malgré les sources contradictoires, nous estimons que le total des élèves atteint les 150 pour toutes les primaires. D’autres parlent de 216.

Pour les humanités, la rentrée a lieu le 2 septembre. Les deux classes d’humanités francophones (36 élèves) sont tenues par Sœur Marie Delleuze et Madame Cécile Gallez-Cottin. La Directrice est Sœur Irèna Devroye pour la section secondaire et Sœur Yvonne Roland pour les primaires. Dans la section néerlandophone, on compte également deux classes (14 élèves).

Les bâtiments ne sont pas encore construits. L’école s’installe donc provisoirement dans les locaux désaffectés de l’ancien champ de courses, en dessous des tribunes et dans le restaurant. Rapidement le mobilier de restauration est remplacé par des bancs, des chaises et des cartes de géographie. Au début, le chauffage pose un grand problème aux Sœurs. La nouvelle école installe donc des poêles qui donnent un cachet très rétro aux photographies de ces années. Malgré tout les conditions sont précaires : « Nous partageons d’anciens locaux ( …) de vieux locaux bien sympathiques ! Il pleut dans ma classe, mais jamais au même endroit et mes petites élèves déplacent sereinement la boîte en fer blanc qui recueille l’eau du ciel. (…) Nous sommes proches de la nature, de superbes chevaux traversent au galop notre cour de récréation. Certains, plus hardis, regardent dans la classe (…) Au printemps, nous prenons le chemin de terre qui nous conduit à notre future école au milieu du vaste champ de courses (…) au milieu des genêts »

Les humanités se font en 2 cycles de 3 ans chacun. Pour le cycle inférieur, les sections sont soit latines, soit modernes. Ce n’est qu’au cycle supérieur qu’on a le moyen de s’orienter en modernes scientifiques A, modernes scientifiques B, modernes économiques et latin grec.

En conclusion, l’école se constitue en 1958-1959  : d’une école francophone primaire et maternelle et d’une école francophone secondaire ayant comme section : une latine et une moderne.

L’année scolaire 1958-1959 s’est bien passé. La présence de l’église de Sainte Alix a été fort profitable à Mater Dei, mais l’inverse est également vrai : « Les Sœurs vont à l’église paroissiale Sainte Alix, parfois à Saint-Paul. Sainte Alix est une paroisse très vivante, le clergé est très dynamique : messes communautaires, beaucoup d’œuvres et de groupement de jeunes, 45% de pratiquants, beaucoup de belles familles nombreuses, un curé et deux vicaires. Nous suivons la vie paroissiale et notre présence fait beaucoup de bien dit Monsieur le Curé. Le vendredi à 11h40, messe pour les enfants de l’école Mater Dei. On prie et on chante … c’est très bien ». Petit à petit, les classes s’agrandissent, les locaux se perfectionnent et s’étoffent.

L’idée de créer une école secondaire néerlandophone pour filles est lancée début avril 1958. L’emplacement est encore peu sûr.


1959

En janvier 1959, on attend impatiemment l’autorisation de construire le premier bâtiment du Lycée comme nous le connaissons aujourd’hui.

« Quand vont commencer les travaux ? Nous sommes fin décembre, encore rien. Des difficultés survenues sont causes de retards non prévus. Les plans sont prêts depuis longtemps, les soumissions rentrées. C’est l’entreprise « Herpain et fils » qui a l’affaire en mains. On est arrêté à l’urbanisme et l’autorisation n’arrive pas (…) Cependant la chaussée qui divise le champ en deux dans la largeur est tracée : c’est l’avenue de Meurers qui se prolonge. Le 14 janvier le premier camion s’amène… on va préparer le chantier espérant que l’autorisation ne tardera plus. Nous avons sauté de joie ! On prie … Le 28 janvier : réunion à Bruxelles, à l’urbanisme central. Déo gratias ! les plans sont acceptés. Si la commune le permet, on peut commencer. Le 31, autorisation de la Commune. Le 1e février, neige, givre, gelée qui empêchent la maçonnerie et ce n’est que le 23 que commencent les fondations. Nous suivons avec intérêt l’avancement des travaux, il n’y a que 5 mois avant la nouvelle année scolaire. Nous sommes un peu pessimistes (…) Pendant les vacances, les équipes sont renforcées, tous les corps de métiers s’affairent … il faudra y entrer coûte que coûte car les locaux provisoires que nous occupons encore sont loin d’être suffisants»

Avant cette année, les cours se donnent sur le champ de courses. La commune accorde l’autorisation tant attendue mais suite à des précipitations hivernales, les travaux ne commencent que le 23 février. Le gros œuvre est terminé en trois mois. L’école s’élève seule dans l’immense terrain vague qu’est devenu l’ancien champ de courses. Le Lycée « en voie d’achèvement dans l’un des quartiers les plus salubres de l’agglomération bruxelloise » est situé sur le prolongement de l’avenue J. de Meurers et de l’avenue de l’Aviation dans une voirie sommaire..

Une école gardienne est ouverte à la demande des parents. En plus des trams et bus qui desservent l’école, un service d’autocars est organisé, reliant le Lycée au Quartier de l’Europe, à Woluwé-Saint-Lambert, à Kraainem, à Wezembeek et aux Quatre Bras.

Les Sœurs sont de plus en plus remplacées par une équipe de professeurs laïques.

On remarque également l’arrivée de quelques rares professeurs masculins dans l’équipe.

Avec l’installation d’un Lycée, c’est toute une infrastructure locale qui se développe. Ainsi, Mater Dei se trouve être le centre de grandes avenues nouvelles. On peut croire que sa situation en dehors de la ville et ses grands axes est un handicap. Mais pourtant, c’est peut-être son cadre un peu verdoyant et nettement moins pollué qui donne à ce Lycée un charme et une petite touche particulière.

Lors de la rentrée 1959, Mater Dei francophone compte déjà 294 élèves (primaire et secondaire confondus). Alors que du côté néerlandophone, à la même époque, on ne compte que 69 élèves. En septembre 1966, 7 ans plus tard, la section francophone compte déjà 689 élèves.

Le nouveau bâtiment se termine et les locaux du champ de courses sont désertés au fur et à mesure que s’achèvent les classes. En septembre 1959, seules les humanités et primaires flamandes restent encore dans l’ancien hippodrome : «Le premier bâtiment du Lycée dont la silhouette élégante étire sa façade en pierres de taille de long de l’avenue de Meurers, sera terminé, grâce aux puissantes ressources de la technique actuelle, pour la rentrée des classes en septembre prochain. »

Aux vacances de Noël 1959, le déménagement est terminé : « le 23 décembre à 10 heures, déménagement des classes provisoires. Les élèves aident autant que possible à charger, décharger, transporter. Comme les locaux prévus ne suffisent pas encore, les menuisiers d’Heverlee aménagent 6 locaux dans une salle du premier qui était destinée à un réfectoire. Quatre classes plus deux pièces pour les Soeurs. Une servira de dortoir et une de réfectoire et salle d'étude. L'office est attenant à la cuisine (…) le 24 décembre ce sont les Sœurs qui déménagent (…) comme nos appartements ne sont pas prêts, nous dormons dans une classe et mangeons dans une autre. Le 3 janvier nous gagnons nos pièces non encore terminées ». Finalement, le bâtiment se compose au sous-sol d’une salle de jeux ; au rez-de-chaussée d’un grand hall, 2 bureaux et 4 classes ; au premier d’un réfectoire, 8 classes, une pièce buanderie – salle de bain, une chapelle, au second d’un réfectoire et de 8 classes. Les greniers ne sont pas (encore) occupés.

Fin décembre 1959, la commune fait savoir à l’école que son adresse officielle est le 70 avenue de l’Aviation.

Le prospectus publicitaire distribué dans les paroisses, outre des renseignements pratiques, met l’accent sur l’esprit et les objectifs du Lycée : « Pour former de vraies chrétiennes, le lycée veut donner aux enfants, non seulement une instruction de qualité, mais aussi une éducation morale et patriotique, empreinte de distinction, dans un climat familial entretenu grâce à la collaboration confiante de l’école et des parents ».


1960

 

Pendant l’année 1960, Mater Dei subit de nombreux bouleversements, tout en se développant rapidement.

Le 1e septembre 1960, les 4 années de l’école primaire occupent 5 locaux à peine terminés dont 2 sont provisoirement consacrés aux laboratoires et à la salle de dessin, tandis que les ouvriers achèvent la salle de gymnastique, absolument requise pour l’admission aux subventions. Les cours commencent dans le nouveau bâtiment dès le 1e septembre 1960 malgré les bruits des moteurs et des bulldozers.

Au début de cette année, le Lycée se compose uniquement d’un seul bâtiment, celui qui abrite actuellement les néerlandophones (70, avenue de l’Aviation). Dans ce bâtiment, plus précisément en dessous du réfectoire, une salle de gymnastique est à la disposition des élèves. La cour de récréation est encore inexistante. Les élèves se rendent jusqu’au champ de courses accompagnées de leurs professeurs, « en ayant les bras croisés dans le dos et en chantant pour les empêcher de parler entre eux. » C’est ainsi qu’un jour, lors d’une récréation au champ de courses qu’elles assistent à une « terrible » éclipse solaire, chacun portant son petit morceau de verre devant les yeux, afin de voir disparaître le soleil. Un internat est également présent dans le bâtiment, mais il disparaît en 1964. A partir du 1er septembre 1960, un bus scolaire est chargé de déposer quelques 40 élèves en provenance d’Hervelee à Woluwé-Saint-Pierre et de les ramener vers 16 heures.

C’est aussi cette année qu’apparaît la première classe de l’École Normale, directement à l’avenue de l’Aviation. En effet, en 1960 les lois linguistiques obligent l’Ecole Normale Primaire francophone à quitter Heverlee. Il faut une école d’application sur territoire francophone ou au moins bilingue. On choisit donc logiquement le Lycée Mater Dei à Woluwé-Saint-Pierre. La directrice est Sœur Alphonse Bastin. Outre les professeurs laïques d’Heverlee on y retrouve Sœur Juliana, Sœur Geneviève et Sœur Bastin. Le 16 juin on remet des diplômes à 16 institutrices primaires.

Le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter, les inscriptions pour l’année scolaire 1960-1961 dépassent les 900. Étant donné que le nombre d’élèves ne fait que croître, le manque de place est pressant. C’est pour cette raison que le 21 août 1960, Sœur Marie Leemans introduit une demande d’autorisation pour « la construction d’un Lycée pour jeunes filles : section moyenne, 2ème partie, comprenant une salle de gymnastique et 18 classes ». Elle parvient à obtenir l’arrêté d’autorisation de bâtir, le 20 septembre 1960 déjà. Celui-ci est bien sûr accompagné de différents articles et conditions à respecter.

Le nouveau bâtiment, commencé dès le début de l’année scolaire est en bonne voie d’achèvement : il comprend une salle de gymnastique, en même temps salle de fêtes, des laboratoires et bien évidemment des classes.

Les travaux enfin terminés, vient l’inauguration. La longue cérémonie comprend  la bénédiction des bâtiments intérieurs et extérieurs, une séance académique en plein air et une réception au réfectoire pour les autorités. La première aile du n° 72 est inaugurée simultanément avec le n° 70 le 14 mai 1960 par Monseigneur Suenens, délégué par le Cardinal Van Roey . Entouré de chanoines et de prêtres, il fait son entrée. La séance débute par un hommage en français et en flamand où les lycéennes expriment leur gratitude à l’Évêque, aux religieuses et aux professeurs de leur nouvelle école. Viennent ensuite les poésies en hommage à la Vierge. Le discours final de Monseigneur Suenens, insiste sur la collaboration entre la famille et l’école. La bénédiction des locaux clôture cette cérémonie. Sont présents à la cérémonie : la Mère générale, plusieurs Sœurs d’Heverlee, le bourgmestre J. Evrard, plusieurs échevins, des inspecteurs de l’enseignement moyen et primaire, les curés et vicaires de Sainte Alix et des paroisses environnantes, les membres du comité scolaire et les parents des élèves.

Les mentalités ont évidemment énormément changé en 38 ans. Par exemple, l’uniforme est de rigueur aussi bien en primaire qu’en humanités. Il est même plus strict en primaire. L’uniforme se compose d’une jupe plissée bleu marine, d’un chemisier blanc avec les initiales MD sur la poche, d’une cravate et d’un pull bleu marine. Les élèves ont cours le samedi matin, ils ont également des cours qui actuellement n’existent plus tels que la couture, le tricot, de même qu’un cours de flûte.

Tous les mois, une messe est célébrée pour l’ensemble de l’école.

Mater Dei a déjà une très bonne réputation. En général, les élèves qui terminent leur rhétorique au Lycée Mater Dei entament des études supérieures ou universitaires et les réussissent. Sœur Léonce, directrice à l’époque est considérée par beaucoup d’anciens comme une directrice incomparable car elle connaît les prénoms de tous les élèves dans toute l’école.

Si les bâtiments sont nouveaux, ils sont loin d’être finis. La vie des premiers élèves est parfois « folklorique » : « Notre classe est très cocasse. Je vais vous la décrire en quelques lignes. Nous avons une porte d’une qualité exceptionnelle, elle est tellement moderne qu’elle n’a pas de poignée, nous nous en tirons avec l’escabeau ou une boîte de savon, tous ces soucis pour éviter les courants d’air ! Nous avons aussi des vitres du tonnerre ! Les carreaux sont placés mais entre l’encadrement et le mur il y a de l’espace, de quoi renouveler l’air ! Nous avons aussi des radiateurs, mais sur l’estrade ! En attendant ils sont considérés comme armoires ! L’électricité est une science trop avancée, ça viendra, mais avec le temps. Ce n’est pas fini, les entrepreneurs s’en mêlent : on ne peut pas laver les pavés. Economie de temps et aussi de savon ! Vous voyez le décor, avec cela un professeur parle à haute voix parce que les machines font concurrence ». Voilà pour les externes, mais les internes , eux, dorment dans ce chantier : « L’endroit qui mérite d’être cité est le dortoir ! Il est très bien, lui aussi ne manque pas de charme. Nous avons un robinet robot ! oui, il marche « à toutes vapeurs ». On espère qu’il va se calmer. Les premiers jours nous nous sommes endormies à la lueur de jolies bougies bleues : c’est très romantique, il n’y a pas à dire ! Encore mieux : quatre tabatières nous exposent tous les soirs quelques programmes très intéressants de la TV avec grand jeu de lumière « picnic en pyjama ». Le réfectoire est beaucoup plus chic encore ! Tout est très bien, de la nourriture au personnel sans oublier les armoires et en attendant nous mettons nos couverts et la vaiselle sur l’appui de fenêtre. Voilà un petit aperçu de notre situation ; rassurez-vous, nous nous plaisons très, très bien dans notre nouvelle demeure . Tout le monde est de bonne volonté ».

Au fil des jours

 

19 février

Réunion des parents de la section flamande

10 mars

Réunion des parents de la section francophone. Conférence de l’inspecteur Carette sur « La Collaboration des parents et des professeurs dans l’œuvre d’éducation »

25 mars

Fête de l’Annonciation. Messe à la paroisse chantée par les élèves de primaire

25 avril

Première messe dans notre nouvelle chapelle

19 mai

Voyage scolaire des humanités : Huy, Nonssevaux, Spa, Banneux, Heverlee

29 mai

Fête de gymnastique au White star à Woluwé réunissant les écoles libres et communales

3 juin

Voyage scolaire des primaires

12 juin

Exposition des ouvrages manuels au réfectoire

2 octobre

Ouverture du mois du Rosaire et procession

6 octobre

Cinéma : « Aliocha »

13 octobre

Visite du zoo et du port d’Anvers par les 2e, 3e et 4e normale

16 octobre

Promenade près des étangs de la Woluwe

21 octobre

Fête des missions

6 novembre

Promenade à Stockel

13 novembre

Cinéma : «  Les Plus beaux jours de ma vie »

17 novembre

Cinéma : projection au central du « Monde du silence » en exclusivité pour le Lycée

1e décembre

Visite de l’exposition « Les gloires communales »

6 décembre

Saint-Nicolas

8 décembre

Récollection à Heverlee

15 décembre

Séance exceptionnelle de télévision (louée) en l’honneur du mariage royal, pour les internes

22 décembre

Fête de Noël en classe, veillée

23 décembre

Journée d’étude des 4e normales à la Bibliothèque royale Albert 1e (« L’enfance de l’art »)

Les internes, présent à l’école, suivent sur un téléviseur loué pour l’occasion le mariage du roi et de la reine.


1961

Contexte (population, bâtiments, etc.… )

En ce début des années soixante, le nouveau Lycée connaît un grand succès, sans doute dû au « cycle secondaire » que propose Mater Dei par rapport aux autres instituts des environs qui n’en possèdent pas, mais aussi grâce à l’urbanisation croissante du quartier (construction de l’avenue des Mille Mètres) qui sort l’établissement de sa « campagne » et facilite son accès.

On achève la construction de nouveaux bâtiments servant à accueillir les classes de primaires ainsi que celles du secondaire, mais l’expansion de l’école ne se limite pas à cela et continue avec la création de la section maternelle ainsi que l’installation de l’Ecole Normale qui viennent achever et compléter le centre scolaire.

A partir de ce moment, le Lycée connaît encore davantage que précédemment une augmentation du nombre d’élèves tant en gardiennes, en primaires, en secondaires, qu’à l’Ecole Normale. Tandis que la population de Mater Dei s’accroît, le groupe des professeurs s’étoffe. On engage entre autres de rares enseignants masculins. Outre ces  « changements », l’école voit son corps professoral considérablement rajeuni. L’Institut connaît une telle réussite que les Sœurs Annonciades demandent à l’Archevêché de Malines de pouvoir créer une section « latin/grec » dans le degré supérieur ainsi qu’une section économique. Elles profitent de l’occasion pour souligner le problème de la section flamande qui risque de dépérir si elle n’obtient pas dans un délai assez court, un degré supérieur. Dans une autre lettre, adressée cette fois au Ministère de l’Éducation nationale et de la culture, le Lycée demande également que les subsides accordés à l’école ne soient pas supprimés durant cette année car « cela aurait comme néfastes conséquences d’obliger les parents d’élèves à payer un minerval et de devoir interrompre les traitements des professeurs ».

Tableau de la population du Lycée avant 1961 (réalisé en 1961)

 

Section

1958

1959

1960

Latin

16

35

64

Latin grec

 

14

48

Moyenne générale

20

43

98

Total

36

92

210


Activités

La vie à l’intérieur du Lycée est très active et l’ambiance entre les élèves (uniquement des filles) est des plus joviale et des plus sympathique… La vie scolaire s’accompagne souvent d’éclats de rires. Les jeunes filles participent à des activités de toutes sortes :

Culturelles : telles que des expositions, des visites diverses, des randonnées sans oublier les fameux « ciné forum » se déroulant à Schaerbeek et les sorties au « théâtre de l’Alliance » qui connaissent un véritable triomphe et donnent lieu à des représentations par les élèves lors des fêtes scolaires.

Religieuses : il s’agit des célèbres retraites qui se déroulent toujours dans la joie et dans la bonne humeur.

Sportives : les compétitions sportives interscolaires sont nombreuses, ainsi que les voyages scolaires organisés par l’école. Par la suite, le Lycée proposera également des activités parascolaires comme par exemple des cours de Volley-ball ou encore des cours de danse donnés, dans la cour ou en classe (l’hiver) par les élèves de rhétorique

Toutefois, certains évènements de l’année 1961 marquent plus les élèves que d’autres : le jubilé d’or (50 ans) de l’Ecole Normale d’Heverlee (le 23 avril 1961), la première promotion des diplômes à Woluwe-St-Pierre (le 16 juin 61), l’invitation pour assister à l’inauguration du monument de la cavalerie par le Roi (17 juin 1961)

Cette année-là aussi, les élèves composent, à l’insu de leurs professeurs, une chanson aigre-douce qui marque la fin de l’année et en retrace son ambiance. « L’au revoir des élèves ».

 

Refrain :

Quand on est pensionnaire
A Woluwé-Saint-Pierre
Ou externe à midi
Oui, à Mater Dei

I

Après le petit déjeuner
Nous voilà vite toutes rassemblées
Avec la bonne volonté
De passer une bonne journée
Car, on est pensionnaire …

2.

L’horaire en seconde année
Paraît peut-être bien chargé
Mais nous aimons tant travailler
N’en soyez donc pas étonné
Car , on est pens ..

3.

La leçon de Français, j’espère
Ne sera pas de la grammaire
Mais bien de l’histoire littéraire
Pour nous apprendre qui est Voltaire

 

4.

Pour nous les Mathématiques
N’est autre chose qu’une musique
Françoise, Michèle ou Monique
Donnent le ton et « la » tonique.

5.

Si nous avons un cours d’histoire
C’est pour apprendre les victoires
Que nous enseigne Moreau Gérard
Et que nous devons bien croire

6.

La Géographie c’n’est pas comique
Nous voyons toute l’Amérique
Et encore le Sud de l’Afrique
Avec leurs aspects physiques

7.

Sans oublier notre Flamand
Nous devenons intelligentes
Et attendez encore deux ans
Nous deviendrons de grands savants
Car, on est pensionnaire …

8.

J’ai oublié de vous confier
Que lorsqu’on vient nous annoner
D’écrire ce qu’on a étudié
La feuille est souvent surchargée


La vie quotidienne sur les bancs de l’école est tout de même assez rigoureuse, stricte voire même sévère ; la majorité des professeurs sont encore des religieuses vêtues de longues robes noires et de coiffes.

En primaires, il y a des interrogations chaque semaine. Elles se déroulent tous les mercredis matin et sont redistribuées le samedi matin par la directrice : Sœur Dominique Marie. Les bons élèves sont récompensés par des petites bandelettes de tissus, dont la couleur varie en fonction des résultats obtenus (par exemple pour 100 % les élèves reçoivent un ruban jaune, 95 %, un ruban bleu turquoise ; 90 %, un ruban rouge ; etc… et en dessous de 70 %, il n’y avait plus de ruban). On les applique sur le tablier que portent les élèves et de cette façon chacun peut connaître les points des autres.

Par contre, en humanités, le système appliqué pour les tests et les examens est le même qu’actuellement, « lors d’un bilan on ne met jamais l’un à côté de l’autre des élèves ayant un même test ».

Anecdotes

Pour clôturer les bons souvenirs que nous avons recueillis sur 1961 nous sommes obligés de vous parler de certains professeurs et de certains moments mémorables qui marquèrent cette époque :

             Les professeurs :

Madame Asselborn (professeur de biologie dans le secondaire) : « en hiver, elle porte de magnifiques petites bottes avec des étoiles (elle en est très fière) et aime raconter et partager ses voyages avec ses élèves, Malgré ce bon contact avec ses étudiants, il ne s’agit pas avec elle de négliger la tenue de son cours : date à tel endroit, … »

Madame Bourgeois (professeur de langues dans le secondaire) : « très coquette ; elle porte un chignon crêpé et de longs ongles rouges et d’après les élèves elle a les petites manies d’une star. En 1970 elle se marie et reçoit de son prétendant une très belle Ford verte qui fit longtemps sa fierté »

Monsieur Thiery (professeur d’histoire) : « les élèves le trouvent très intéressant, il deviendra plus tard le premier directeur de la section sciences humaines et directeur de l’Ecole Normale»


Sœur Léonce : « elle possède une forte personnalité et c’est elle qui anime la radio de l’école appelée « BBC Mater Dei », lors de ses passages elle commence toujours ses annonces par : « Mes chers gens» ou « Braves gens ».


             Les moments mémorables :

La « Saint V » (fête des étudiants) où les Sœurs défendent leur école contre les « envahisseurs » qui détériorent la façade et occasionnent parfois de gros dégâts. Cette fête est fort appréciée par les jeunes filles mais il leur est interdit, tout comme à l’heure actuelle, d’ouvrir portes et fenêtres.

Les glissades, en hiver, dans la cour de récréation … Lorsque l’eau déversée dans la cour se transforme en glace, les jeunes filles s’imaginent sur une patinoire.

Les visites annuelles du camion « Coca-Cola » qui distribue des boissons gratuites à toute l’école.

Enfin, la visite du chameau Soubry sur le dos duquel sont pris en photos une génération d’élèves pour la plus grande joie de leurs descendants.

Au fil des jours

 

6 janvier

Goûter des Rois et messe

8 janvier

Exposition des peintures de Joli Bois à l’école communale

10 janvier

Exposition sur l’union de l’Eglise

15 janvier

Cinéma à Saint-Michel : « L’auberge du 6e bonheur »

22 janvier

Cinéma : « Vertes demeures »

25 janvier

Conférence « L’exploration de l’Antarctique »

17 février

Réunion des parents section francophone. Conférence « Etudes et loisirs de nos enfants »

26 février

Cinéma : « La Tunique »

10 mars

Soirée théâtre « Hamlet » à l’Excelsior

31 mars

Chemin de croix dans l’école

23 avril

L’école normale se rend à Heverlee pour célébrer le jubilé de la section

25-26 avril

Retraite chez les franciscaines

27 avril

Cinéma : « Dialogue des Carmélites »

27-29 avril

Voyage à Paris – Chartres – Reims des 4e école normale

5 mai

Voyage des autres classes : Dinant, Beauraing, Bouillon, Florenville

14 mai

Visite des serres de Laeken

16-17 mai

Voyage des classes d’humanité : Villers, Nivelles, Mariemont, Gaasbeek

19 mai

Voyage des primaires à Bouillon

9 juin

Fête annuelle des primaires et examens à l’Ecole Normale

16 juin

Première promotion de l’Ecole Normale sur le site de Woluwé-Saint-Pierre

20 septembre

Ciné forum : « L’or en barre » suivi d’un débat

1e octobre

Cinéma au Central : « Tahiti que j’aime »

11 octobre

Fête de Mater Dei

17 octobre 

Cinéma : « Les 400 coups »

26 octobre

Exposition missionnaire (St-Paul)

5 novembre

Conférence de P. Andrieu « L’Ecosse, terre de légende »

17 novembre

Ciné forum : « Carnaval des Dieux »

22 novembre

Théâtre « Miguel Manara » d’OV Milosz

1e décembre

Cinéma : « Jeanne d’Arc »

6 décembre

Fête de Saint-Nicolas

10 décembre

Conférence de G. Louk « Chili, terre tourmentée »


1962

Mater Dei est toujours en extension. L’école est un perpétuel chantier et chose étonnante, les élèves entrent par les fenêtres, pour cause d’absence de portes et d’escaliers. Il n’y a que le bâtiment en façade de l’avenue de l’Aviation qui est terminé (sans les ailes) et l’école primaire se situe dans les bâtiments flamands actuels. Il n’y a que quelques maisons et un grand champ autour de l’école. Il y a des vélos partout car beaucoup d’élèves, n’habitant pas très loin, viennent à bicyclette.

D’autres viennent à Mater Dei de plus loin car, en vertu des problèmes linguistiques, l’école implantée à l’origine à Heverlee doit déménager à la fin des années 50. Des bus vont donc les chercher là-bas le matin et les ramènent en fin de journée.

A l’école normale, beaucoup d’élèves sont fort marquées par la personnalité de Sœur Juliana. Les élèves ont la chance de partir avec elle en voyage sur le Rhin.

En cette année, on compte bon nombre d’évènements très différents …

A la fin du mois de janvier se déroule une retraite-type à Mater Dei. Ces retraites se déroulent pendant trois jours, dans un couvent. Les élèves sont tenues au silence… pendant trois journées entières ! D’autres évènements religieux trouvent également place au cours de cette année, tel qu’un service solennel pour les martyrs du Congo. La culture est également très présente, avec des cinés forums, des films, du théâtre et surtout la venue de l’écrivain Jean Raspail qui commence un cycle de conférences «Terres saintes et profanes »

Il y a des visites, comme celle de l’Institut Royal des aveugles et des sourds-muets, les maisons du Limbourg ou des journées d’étude à Heverlee. Les élèves ont la chance de partir en voyage de rhétorique. En cette année 1962, destination la Hollande.


Au fil des jours

 

18 janvier

Service solennel pour les martyrs du Congo

19 janvier

Ciné forum : « Eve veut dormir »

22 janvier

Retraite à Mater Dei

7 février

Théâtre de l’Alliance : « Poésie et pantomime

11 février

Cinéma : Louisiana story

4 mars

Conférence d’André Petit « Portugal, pays de conquérant »

9 mars

Ciné forum : « Le Prisonnier »

14 mars

Théâtre de l’Alliance : « Les fourberies de Scapin »

25 mars

Spectacle en l’honneur de la Révérende supérieure : théâtre, danse

1e avril

Conférence de Vital de Golisch : « Splendeur et crépuscule des Mahoradjaks »

9-12 mai

Voyages des rhétoriques en Hollande

5 juin

Exposition des travaux de l’école primaire

16 juin

Distribution des diplômes aux nouvelles institutrices

2-9 juillet

Retraite à Heverlee

10-13 juillet

Journée d’étude en langue maternelle « L’analyse »

 

1963


La deuxième partie du n° 72 est enfin terminée. L’Ecole Normale déménage encore pour faire place aux humanités francophones déjà à l’étroit. Elle se fixe au rez-de-chaussée de la nouvelle construction. Les classes néerlandophones quittent la façade du n° 70 pour s’établir dans les locaux au-dessus de la salle de gymnastique. A part le rez-de-chaussée, tous les grands locaux de façade sont réservés aux humanités francophones « à cause du grand nombre d’élèves ».

Ces élèves sont toutes des filles. L ‘image de l’école est très positive, la personnalité de la directrice n’y est pas pour rien, la discipline non plus : outre l’uniforme et un règlement assez tatillon, les élèves se lèvent au début et à la fin du cours lors de l’arrivée et du départ des professeurs. Certains de ceux-ci sont des religieuses mais déjà en 1963, les professeurs laïcs sont de plus en plus présents.

Mater Dei a toujours été connue pour ses choix d’options latin grec  et langues modernes.

En cette année, de bons moments marquent les souvenirs des anciens : voyages scolaires, fêtes, journées bol de riz et de nouveau la séance de photos sur le chameau Soubry. Certains professeurs sont déjà présents ou entament une longue carrière dans notre école : Mmes Degreef, Thomas, Bourgeois, Van Ham, Gryson, Lesuisse et Cosyns.


1964-1965

Un évènement important perturbe le développement du Lycée. Le Ministère impose la séparation entre les sections francophones et néerlandophones, ce qui entraîne quelques conflits : disputes dans les bus scolaires entre élèves, accords difficiles pour la répartition des bâtiments, peur du déménagement ou de la disparition de l’une ou l’autre section.

Woluwé se développe de plus en plus et le lycée s’adapte à cette expansion. La première aile qui abrite toutes les classes est, à partir de cette année, réservée aux préparatoires francophones. La troisième partie des bâtiment, initiée l’année précédente est également terminée. Elle s’étend en façade vers l’avenue des Grands prix. Quelques tensions sociales, liées aux salaires jugés insuffisants, apparaissent mais touchent peu le Lycée.

Au point de vue vestimentaire, les obligations sont toujours aussi strictes tout comme l’éducation en général : les retards et les absences entraînent des sanctions importantes allant jusqu'à l'exclusion pour deux ou trois jours ; la politesse et le respect du professeur sont de rigueur. Mais, malgré ces exigences, « les élèves ont l’autorisation de mettre des posters de Mike Brant sur les murs et dans leurs bancs ».

Après 25 ans à Heverlee, Sœur Léonce est envoyée à Mater Dei pour y devenir directrice (jusqu’en 1979). Les professeurs et élèves seront tous attristés par le départ de Sœur Irèna Devroye vers Heverlee.

1964 marque aussi l’arrivée de la technologie à l’école : télévision, stencileuse et photocopieuse. Cette même année la direction de l’Association des parents est reprise par les parents de Mme Debêche, actuellement professeur de français, latin et grec.

Ce fut en fin de compte une année assez calme et studieuse malgré l’explosion du four de la chaudière, ressentie jusque dans les laboratoires et les classes par l’intermédiaire des bouches d’aération.

Les premiers certificats d’études moyennes sont attribués en juin 1964. La promotion initiale compte quinze élèves réparties en deux sections : une latin grec et une économique.

5 nouvelles classes sont créées en 1965. Sœur Irèna Devroye céde sa place à Sœur Léonce pour 15 ans. L’ année suivante Sœur Dominique cède la place à Mme Derrickx


1966-1967


Dans les classes, les élèves sont moins nombreux qu’aujourd’hui. Certains cours comme couture, musique ou dactylographie existent encore.

Il est possible d’assister chaque matin à la messe dans une classe aménagée en chapelle. Le Lycée est une école ouverte et tolérante aux autres cultures. Les cours de religion intègrent, au delà du programme imposé, des débats sur les sujets d’actualité tels que l’avortement, l’euthanasie, l’amitié, les relations humaines, …

Cette même année, les décisions linguistiques de 1960 et 1964 font de plus en plus sentir leurs effets à Mater Dei. Si au début néerlandophones et francophones partagent les mêmes bâtiments, les attributions de locaux sont nettement distinctes. Seuls le réfectoire, la salle de gymnastique et les laboratoires sont utilisés par les deux sections.

Mais cette année, face au nombre croissant d’élèves et à des bâtiments non adaptés à deux écoles séparées, la section néerlandophone doit trouver au plus vite des locaux pour ses cours.

Pour diminuer la tension entre les deux sections, trois solutions sont envisagées : diminuer le nombre d’élèves en supprimant les écoles gardiennes et primaires des deux sections, diminuer le nombre d’élèves en déplaçant l’enseignement néerlandophone dans sa totalité, agrandir les locaux. Un moment, la première solution semble être la plus adéquate, mais l’idée est vite abandonnée.

Sept nouvelles classes sont créées dans les greniers du troisième étage. Le manque de locaux est récurrent pour les deux sections La distribution des locaux est totalement repensée mais n’est que provisoire : la section néerlandophone occupe entièrement la seconde partie du n° 72 et les 7 nouvelles classes du troisième. Le reste des bâtiments sont occupés par la section francophone. Restent «bien commun » la salle à manger, les deux salles de gymnastique et les laboratoires. L’Ecole Normale déménage une nouvelle fois pour s’installer au dessus de la salle de gymnastique.

Cette solution est accueillie avec faveur par la presse flamande qui décidément a l’œil sur l’école : « Vlaamse meisjesschool blijft in Woluwe : Na moeizame onderhandelingen heeft het ouderkomitee van de vlaamse afdeling van de katolieke middelbare meisjesschool « Mater Dei », van Woluwe schriftelijk de verzekering gekregen dat er van die afdeling geen klas noch afdeling zal moeten verhuizen »


1968

Dans le contexte du « Walen buiten », la séparation linguistique de l’école prend une tournure beaucoup plus conflictuelle. Lors des manifestations de février 1968, une trentaine d’étudiants flamands envahissent le Lycée. Ils sont expulsés violemment par la gendarmerie. La presse flamande monte en épingle l’incident qui fera même l’objet d’une question parlementaire.

Malgré ces incidents, la vie continue. Que peut retenir une ancienne de ces années : « Je rentre à Mater Dei en 1968, tous les professeurs sont des femmes excepté en néerlandais et en sciences économiques […] Les voyages scolaires s’organisent en fonction du dynamisme du professeur […] les sorties sur le temps de midi ne sont pas autorisées". Selon certains anciens "les esprits des élèves sont moins ouverts qu’aujourd’hui. Si les élèves ont des remarques à faire au professeur, c’est par l’intermédiaire des parents qu’ils le font (…) la séparation entre les latins et les sciences-économiques est toujours présente". Toujours selon eux, les signes extérieurs du catholicisme sont moins visibles qu’au début de l’école : (…) il y a tout de même des retraites organisées et des cours de religion axés sur la Bible. Cependant, il n’y a pas que des catholiques à Mater Dei (…) Ils n’y a malheureusement pas d’aide sociale (…) Les voyages de rhétoriques en Grèce sont organisés pour les latin-grecs. Il existe un voyage en Angleterre pour tout le monde mais pas pour les rhétoriques (…) la mode se marque moins en 1968 qu’à présent".

Si Sœur Léonce est Directrice, les autres Sœurs exercent des fonctions d’encadrement et moins d’enseignement proprement-dit. Le Père Jacqmin donne cours de religion tout en étant l’aumonier du Lycée.

Il n’y a toujours pas de Préfet de discipline, ni de surveillant


1969


Cette année jubilaire rythme toute l’année scolaire 1968-1969. La séance académique a lieu le 4 février 1969 à la salle Saint-Michel car la salle du Lycée est trop petite pour accueillir élèves, parents et invités. Le 18 février 1969 la matinée « classe ouverte » est suivie d’une messe d’actions de grâce. Fête des professeurs (26 avril 1969), après-midi d’accueil (10 mai 1969) et cérémonie eucharistique (14 mai 1969) clôturent cette année exceptionnelle quoique plus calme.

Au-delà des évènements exceptionnels tentons d’en savoir plus sur le quotidien des étudiantes.

Relations professeurs/élèves : Il y a très peu de contacts entre élèves et professeurs, ces derniers ne révèlent presque jamais rien sur leur vie privée. De leur côté les élèves sont très discrets sur leur propre vie. Contrairement à la légende, les professeurs d’autrefois ne sont pas plus sévères. En fait dans un environnement exclusivement composé de filles, les classes étaient beaucoup plus calmes.

Vacances, congés et heures de cours : Suivant la circulaire ministérielle de 1969, il n’y a ni vacances de Toussaint, ni vacances de carnaval. Par contre on retrouve des jours de congés qui n’existent plus aujourd’hui tels que congé en l’honneur de la fête de Sainte Jeanne de France ou congés à la demande de l’autorité diocésaine. Les élèves ont 4 heures de cours le matin, 3 ou 4 après-midi avec 1h30 de pose à midi.

Voyages scolaires : En octobre, une excursion réunit les classes du cycle inférieur. Le voyage de rhétoriques leur est évidemment réservé et entraîne parfois comme en 1969 l’organisation d’une petite fête pour trouver des fonds. Un voyage à Londres est organisé dans le cadre du cours d’Anglais.

Vie religieuse : le premier octobre, M. le curé Hertsens bénit notre chapelle. En outre, des activités extrascolaires permettent l’épanouissement de la vie chrétienne : cycle de conférences sur la manière d’aborder la lecture des livres Saints, retraites.

Sœur Juliana remplace Sœur Alphonse à l’école normale

En 1969, on crée la section « sciences humaines » qui est longtemps une originalité du Lycée : « Cette nouvelle section présente une finalité bien précise. Elle assure une formation de base au secteur de l’enseignement tant primaire que secondaire et même spécial. Elle prépare la jeune fille à des tâches d’éducation et de guidance (rééducation de l’enfance inadaptée, mouvements de jeunesse (…) tâches pastorales. Elle ouvre des perspectives très larges sur les carrières suivantes : assistante en psychologie, assistante sociale, logopéde, enseignement, professions paramédicales, nursing, relations publiques. Elle permet d’accéder aux études universitaires tout particulièrement sciences politiques et sociales, psychologie et sciences pédagogiques ».  En fait, la section sciences humaines au secondaire alimentait naturellement l’Ecole Normale primaire.

La maison des Sœurs, promise depuis 1960 est enfin terminée et dès Noël 1969, les religieuses quittent les locaux de classe, instantanément occupés par les élèves. Cette maison abrite une communauté très vivante de 18 religieuses. Les journées de la Communauté sont organisées en fonction de l’école et de l’action apostolique : messe ; office du matin, déjeuner, classes ou occupations liées à l’école, office du midi pour celles qui le peuvent, dîner, classes ou occupations liées à l’école, office du soir, réflexion personnelle, souper, occupations et repos.

Les problèmes linguistiques qui empoisonnent la vie du Lycée depuis 1960 trouvent leur épilogue en 1969 par la décision d’étendre les bâtiments pour que tous y trouvent leur place. Mais avant d’entamer les travaux, il faut régler la répartition définitive des terrains et locaux entre les deux sections. On demande aussi à la mère supérieure d’arrêter temporairement le plan de construction de la section francophone afin de n’exclure aucune possibilité d’arriver à une solution. De son côté la communauté flamande s’engage à tenir la mère supérieure au courant de la direction choisie pour « arriver à une saine solution ».

Arrivée de Sœur Madeleine.


Au fil des jours

 

4 avril

Conférence : « La contestation dans l’enseignement (à Namur) »

3 octobre

Excursion scolaire. Destinations selon les classes : Zaventem, Beersel, Planckendael

14 octobre

Ciné forum : « Naissance du cinéma »

14 octobre

Théâtre : « Le Médecin malgré lui » et « La cantatrice chauve » (Ionesco)

16 octobre

Début du cycle de conférences « Vivre et croire »

20 octobre

Ciné forum : « La Princesse de Clèves »

7 novembre

Ciné forum : « Grand rue »

16 novembre

Exposition : »Breuegel et son monde » (au Musée des Beaux-arts)

18 novembre

Théâtre : « Le Barbier de Séville »


1970


L’école primaire ne possède pas de salle de sports, il y a juste une petite salle de gym qui se trouve sous le réfectoire des néerlandophones. Par contre la salle de gymnastique du Lycée est déjà construite.

La bibliothèque est beaucoup plus petite ; elle se trouve dans ce qui est actuellement le bureau de M. DENEVE.

« Le corps professoral aux environs des années 70 est assez ouvert et souriant. Aucun uniforme n’est exigé pour lui, mais une tenue correcte est conseillée ». Les femmes habillées en général en tailleur et les hommes en costume. Ceux-ci sont un peu plus nombreux (5). Les femmes, elles, sont au moins au nombre de 30 (section secondaire)

Quelques souvenirs de Mater Dei 1970 :

L’entrée des étudiants dans l’école lors de la Saint V - 1970 bouleverse un peu l’ambiance monotone de l’école. A l’époque, elle est encore constituée uniquement de filles, celles-ci sont un peu « folles » rien qu’à l’idée de voir arriver des garçons. C’est la classe de latin grec, alors la seule au rez-de-chaussée, qui ouvre les fenêtres et laisse entrer les étudiants. Outre le folklore, les cris et les chansons, les dégâts sont importants (œufs, farine, dégradations diverses) et laissent encore des traces dans la mémoire de certains 30 ans après.

Des pièces de théâtre sont mises en scène par les élèves grâce à l’aide de Mme Gryson et à des spécialistes recrutés parmi les professeurs. Les élèves sont fortement mis à contribution selon les talents de chacune.

Les systèmes d’options n’existent toujours pas. Il faut faire un choix en quatrième humanités entre latin-math, latin-sciences, latin-grec ou sections modernes. Il y a un cours d’expression manuelle dans lequel le tricot est toujours au programme.

Le nombre d’élèves en classe tourne aux alentours de 25-26 élèves.

L’école ne possède pas de réfectoire ; les élèves doivent donc aller dîner dans le réfectoire des néerlandophones. Il n’y a pas de vente de sandwiches, mais il est possible d’acheter des boissons et de recevoir du potage.

Voyage en Grèce en 1970 :

En 1970, le voyage en Grèce, organisé par Sœur Juliana, Sœur Léonce et les titulaires des élèves, est destiné aux jeunes filles de 1e (rhétorique).

Mater Dei, école néerlandophone :

La renaissance de la section néerlandophone est symbolisée par un fascicule publicitaire moderne dont la première page représente la rencontre de 2 nuages dont la foudre forme le mot « contact ». L’illustration montre deux enfants grimés et un plan très clair de l’implantation de l’école avec pour titre « Tous les chemins mènent à Mater Dei ».  D’après l’adresse, il est évident qu’il y a eu une séparation entre les deux sections.

Sur les affiches francophones, outre les coordonnées de l’école, on présente clairement les différentes options possibles : humanités classiques (latin grec et latin sciences) et humanités modernes (secondaires générales et scientifiques B). Par contre la section sciences humaines n’est pas clairement présentée.

Fort logiquement, le nombre d’élèves et de classes augmente plus rapidement dans la nouvelle Ecole Normale qu’en humanités. En primaires, il y a peu de variations. Le nombre d’enseignants des différentes sections varie peu également. Le régime matrimonial des institutrices est un des plus fluctuants. Deux prêtres enseignent encore en 1970. Le personnel enseignant en humanités n’est pas mentionné mais les femmes sont très largement majoritaires

L’école normale comprend 2 cycles : le 1er cycle  « sciences humaines » qui correspond au cycle supérieur des humanités est sanctionné après trois ans par un certificat homologués et le 2e cycle  «cycle pédagogique » qui est sanctionné après 2 ans par le diplôme d’institutrice primaire.


Au fil des jours

 

12 janvier

Ciné Forum : « Le Gaucher »

20 janvier

Théâtre : « Crime et châtiments »

30 janvier

Ciné forum : « La Source »

17 février

Ciné forum : « Lili »

20 février

Ciné forum : « Thérèse Desqueyroux »

24 février

Théâtre : « Songe d’une nuit d’été »

6 mars

Ciné forum : « Le bonheur »

28 avril

Théâtre : « La fête en plein air » (Vaclav Havel)


1971


L’année est synonyme de grands bouleversements pour le quartier. François Persoons remplace le 21 janvier 1971 Jean Evrard au mayorat de Woluwé-Saint-Pierre. La commune décide de promouvoir une infrastructure socioculturelle moderne. C’est le début du projet de Centre sportif et culturel.

Très vite, en juillet 1971, le nouveau bourgmestre s’inquiète du sort de notre école. En effet, il est avisé par une série de démarches venant de parents d’élèves de la section francophone que certains ont l’intention de modifier la disposition des locaux de l’établissement en faveur de la section néerlandophone. Parmi les parents, certains craignent même que ce déménagement soit le premier acte de l’expulsion de l’école francophone . La rumeur est plutôt angoissante mais est très vite démentie par Sœur Peeters, la supérieure générale des Sœurs Annonciades d’Heverlee. En effet, « l’alarme suscitée est sans fondement mais, une nouvelle ère s’ouvre pourtant peu à peu pour Mater Dei ».

Depuis le début 1971, l’expansion du Lycée amène le pouvoir organisateur à réfléchir aux aspects matériels et fonctionnels de son organisation future. Les Annonciades désirent garder les deux sections, francophone et néerlandophone tout en leur donnant un statut de plus en plus autonome et en séparant leurs locaux.

Ainsi, en août 1971, après de longs pourparlers, il est décidé que toute la population néerlandophone occupera le premier bâtiment, le n° 70 de l’avenue de l’Aviation, où la section primaire francophone avait pris racine depuis 1959.

Les sections francophones quant à elles se répartissent les classes du 72. L’école primaire se fixe dans les vastes locaux de façade et le reste est partagé entre les Humanités et l’École Normale. Pour l’école maternelle, un nouveau pavillon est prévu. Il est construit en 3 mois. Achevé pour la rentrée de septembre 1971, il est rapidement rempli par de nombreux bambins.

Deux préaux sont adossés à la façade arrière du n° 72. Ils permettent aux élèves de s’abriter par temps de pluie et remplacent le hall d’entrée du n° 70 (section néerlandophone) qui a servi de salle de jeux aux préparatoires pendant 12 ans.

Néanmoins, l’autonomie de chacune des sections n’est pas encore tout à fait complète. Par manque de fonds, les francophones et les néerlandophones doivent garder en commun certains locaux tels que le réfectoire, les salles de gymnastique et les laboratoires.

En août 1971, un déménagement monstre est donc organisé afin de transporter tout le matériel des classes préparatoires et des bureaux du n° 70 au n° 72, dans la 2ème aile et inversement. Il faut plusieurs jours d’un été heureusement ensoleillé pour mener à bien l’opération..

C’est en 1971 également qu’est instituée en ASBL l’Association des Parents du Lycée Mater Dei. Elle a pour but « la promotion et la défense de l’éducation et de l’enseignement des enfants par une étroite collaboration entre les parents et l’école à laquelle ils ont confié leurs enfants ». Se réunissant une fois par an, l’Association décide d’être administrée par un conseil d’administration composé de trois ménages ou personnes. Ainsi, au sein de ce nouvel organisme apparaissent président, vice(s)-président(s), secrétaire et trésorier. Les liens entre l’école proprement dite et les parents se soudent et s’améliorent par la même occasion.


Direction et présidence de l’Association des Parents

        Avant 1971  : M. Debèche, M. et Mme Casier

1972-1974 : M. et Mme Van der Straeten

1974-1978 : M. Georges Mahieu

1978-1982 : M. et Mme Servais

: M. et Mme Van Crombrugghe

: Mme Cuypers

Depuis 1997 : M. Lhoir

En octobre 1971, Sœur Juliana prend sa pension et quitte l’Ecole Normale Mater Dei. Avec elle, elle emporte toute la joie et la bonne humeur qu’elle avait pu apporter à l’école au cours de son passage. C’est donc avec beaucoup d’émotion qu’elle passe le flambeau à Monsieur Thiery au poste de Directeur de l’École Normale. Sœur Lucienne prend la direction de l’école maternelle.

Les sections « latin-math » et « scientifiques A » sont créées.


1972

L’ambiance générale reste toujours assez stricte. L’uniforme est toujours obligatoire et les professeurs sont toujours essentiellement féminins (seuls Messieurs Thomas et Visser, les Pères Jacques et Jacqmin donnent cours en humanités). Les relations professeurs-élèves sont fort différentes d’aujourd’hui : « Les notions de participation et d’échange n’avaient pas le même sens qu’aujourd’hui (…) on était bien davantage dans la relation du « maître » qui doit transmettre son savoir et de l’élève qui est là pour apprendre des matières (…) Les élèves osaient à peine prendre la parole pour exprimer leur avis ».

Au cours de cette année, quelques transformations sont effectuées : l’enclosure d’une partie de la propriété, le dallage des cours de récréation et la construction du pavillon en bois de la catéchèse dont deux locaux furent occupés par le père Jacqmin. Celui-ci est chargé d’enseigner le cours de religion dans les classes supérieures.

La physionomie de l’école devient assez semblable à ce qu’elle est aujourd’hui, mais il a fallu plus de 10 ans pour y arriver.

La fête du 4 février est dédiée à Sœur Léonce. A cette occasion, l’école est presque entièrement fleurie. En effet, Sœur Léonce voulant offrir une somme importante aux intentions du Zaïre, ne reçoit aucun cadeau. Néanmoins, chaque élève apporte une fleur. « Ah ! Que de fleurs et puis les directions, les parents, les amis, les fournisseurs ont apporté des fleurs et encore des fleurs à une époque où elles sont si rares ». La journée est fort chargée : célébration eucharistique, séance de prestidigitation, réception académique, lunch, nombreux discours.


1973-1974


Les résultats de nos recherches sur les années 73-74 sont assez minces. Nous n’avons trouvé aucun document qui ferait état d’un quelconque évènement exceptionnel. Vous ne trouverez donc dans ce chapitre, que des anecdotes et des opinions.

A cette époque, la réputation de l’école est excellente. Beaucoup d’élèves sont issues de familles aisées. Le niveau scolaire est élevé comparé aux écoles environnantes. L’horaire y est assez chargé : 36 heures de 50 minutes chaque semaine. Des cours sont également donnés le samedi matin

Mater Dei reste une école stricte. L’uniforme est toujours présent en primaires et s’il n’est plus de rigueur en humanités, l’école maintient « une discipline de fer ». Fumer est aussi interdit. Mais les étudiantes ont trouvé un lieu de rendez-vous dans le petit chemin derrière l’école où elles peuvent se cacher des professeurs.

Outre la sévérité de la direction, avec laquelle les élèves n’ont que peu de contacts, mis à part les petits sermons solennels, Mater Dei est aussi source de rires, d’amitié et quelque fois d’évènements peu ordinaires. C’est ainsi que le matin du premier avril, une élève audacieuse remplace la chaise du professeur par une vieille cuvette de toilette trouvée sur un chantier. Résultat : une sérieuse punition pour toute la classe en guise de récompense.

Dans l’horaire fort rempli de l’étudiante, deux heures par semaine sont exclusivement consacrées au sport. L’une de ces deux heures est réservée à la natation qui se déroule tout d’abord à la piscine du Poséidon et ensuite à la piscine du complexe sportif de Woluwé-Saint-Pierre. La seconde heure est destinée à la gymnastique. Cette année-là, le Lycée remporte le premier prix du sport.

Les dernières années de Mme Jassogne au Lycée sont inoubliables. L’école, apparemment un peu plus laxiste, permet aux élèves de rhétorique de dîner en classe, ce qui renforce les liens entre les élèves. Nombreuses d’entre elles gardent contacts après leurs études.

Certaines de ces élèves deviennent célèbres comme Françoise Wallemacq, Marie Destrait ou d’autres élèves encore journalistes au Soir Illustré ou au Soir.

La majorité des étudiantes habitaient toujours des lieux proches de l’école : Joli Bois, Sainte Alix, Stockel, Kraainem. Quelques élèves seulement venaient du centre de la ville. Les élèves étrangers proviennent de la Communauté européenne et constituent une minorité.

La section moderne économique et celle qui compte le plus d’heures de cours de langues et débute en 4ème. Les activités parascolaires existent déjà : sports, guitare. L’esprit religieux se fait davantage ressentir. Des célébrations sont organisées à l’occasion des grandes fêtes comme Noël et Pâques. Ce sont des moments forts où les étudiantes se réunissent autour d’une idée commune. Les Sœurs sont encore présentes et très dynamiques. Elles donnent certains cours et participent activement à la vie des étudiants. A l’initiative de certains professeurs, la matinée débute par un temps de prière, de méditation.

Les rapports entre les professeurs et les élèves sont assez bons. Les liens se renforcent au cours des années. Les élèves sont regroupés par cours entre certaines sections, ce qui leur permet de passer plusieurs années ensemble. Il n’y a pas de délégué de classe. Lorsqu’il y a un problème, on essaie de le résoudre avec le titulaire.

L’école organise des voyages principalement en 5ème et en 6ème année : des retraites, des activités sportives, des voyages de fin d’année à Paris ou à Londres. Toutes ces expériences laissent des souvenirs inoubliables aux étudiants. Pendant ces séjours, les contacts avec les professeurs sont totalement différents de ceux qui existent pendant les cours.

L’école procède de temps à autres à des échanges avec Jean XXIII et Don Bosco qui sont des écoles de garçons.

Il n’existe pas, à l’époque d’enterrement des rhétoriques. Les rhétoriciennes organisent seulement une petite réception avec leurs parents à l’occasion de laquelle la direction fait un petit discours. Des réunions de parents sont organisées après chaque session d’examens : Noël, Pâques, fin juin. Les élèves y sont conviés.

L’examen de maturité clôture les humanités. L’étudiante, outre une dissertation française, choisit un sujet qui lui tient à cœur : soit orienté vers les maths ou les sciences, soit un sujet plus littéraire. Il faut effectuer des recherches, développer et traiter le sujet de la manière la plus cohérente possible. Le travail terminé, il faut le présenter, ensuite le défendre oralement devant un jury composé de la direction, de professeurs et de personnes extérieures à l’école.

Cette année-là, on procède au renouvellement quasi total des membres du bureau de l’Association des Parents des élèves de Mater Dei. Les parents siègent au Conseil de Direction qui regroupe également des représentants de la direction, des professeurs et des élèves. Le journal le « CEP » paraît pour la première fois.


1975

C’est sur la nouvelle piste d’athlétisme du Centre sportif de Woluwé-Saint-Pierre, fraîchement inauguré, qu’arrive triomphalement 1975. En effet, grâce aux efforts soutenus du Comité sportif, dirigé à l’époque par Jacques Vandenhaute, « le Centre sportif de Woluwé-Saint-Pierre, un des plus beaux de l’agglomération bruxelloise » a enfin pu ouvrir ses portes aux nombreux sportifs qui attendaient ce moment avec impatience. Situé à deux pas du Lycée Mater Dei, les élèves ont rapidement pu profiter pleinement de son infrastructure complète : piscine olympique, salle omnisports, terrains d’athlétisme, de football, de tennis ainsi que de hockey.

.De nouvelles mesures contre l’incendie ont été prises ou plutôt, ont été imaginées, et l’affaire du Lycée Edouard Pailleron n’y est certainement pas pour rien. En effet, on a retrouvé une lettre adressée à Sœur Léonce, en provenance du service incendie de l’agglomération de Bruxelles. Une visite de prévention d’incendie avait été effectuée à la demande de la directrice et le rapport fut envoyé au Lycée, accompagné de nombreuses consignes qui devaient limiter les risques d’incendie. En voici quelques-unes des plus frappantes :

« 1. Les cages d’escaliers sont en communication directe avec les différents niveaux de construction ou n’en sont isolées que par des portes vitrées sans la moindre résistance au feu. Elles doivent être entièrement encloisonnées par des parois, (…).

2. Au-dessus des cages d’escaliers doivent être placés des lanterneaux ou autres dispositifs d’évacuation des fumées s’ouvrant ou s’enclenchant automatiquement sous l’effet des fumées d’un incendie et pourvus d’une commande d’ouverture manuelle dans les halls au rez-de-chaussée. (…)

6. La réserve de liquides inflammables de la classe de chimie est enfermée dans une armoire en bois placée dans le dégagement des classes du 3ème étage ; cette réserve doit être déplacée dans le local de chimie et être enfermée dans une armoire métallique à double paroi (…)

12. Les portes de sortie en bas des cages d’escaliers ne peuvent être fermées à clef ou cadenassées ; si pour des raisons de surveillance, certaines portes doivent être fermées, la clef doit être placée à côté de ces portes dans un boîtier vitré. »

 

Le livre d’or de 1975, présenté à Sœur Léonce, lui a rendu un hommage tout particulier en raison de son statut de Sœur Directrice depuis 10 ans. Ce livre d’or comprend de nombreux discours de professeurs louant les qualités de Sœur Léonce, dont voici quelques extraits :

 

Sœur Léonce !

Sœur Léonce est une solitaire, et une solitude profonde presque tragique.

Sœur Léonce c’est le courage, la volonté, l’exigence.

Sœur Léonce est une timide, mais il ne faut le dire à personne.

Sœur Léonce est une petite fille : elle a gardé la nostalgie de l’enfance.

Sœur Léonce est généreuse au-delà de tout ce qui peut être imaginé.

Sœur Léonce est une perfectionniste, c’est une sensible, une émotive. Mais n’est ni sentimentale, ni romanesque.

Sœur Léonce a l’immense tort de croire à l’éminente supériorité des hommes sur les femmes. Sœur Jacquet aussi d’ailleurs.

Le charme de Sœur Léonce est fait de douceur et de violence, d’humilité et d’orgueil, d’âpreté et de patience, de sincérité et de réticences …  Devant l’accroissement du nombre d’élèves, vous révélez vos talents de promotrice, de décoratrice, et de parfaite maîtresse de maison En 1966, les combles sont transformés en classes ; en 1971, le pavillon est érigé, le local des professeurs, agrandi ; en 1972 sont aménagés les préaux, les clôtures, des portes vitrées dans les couloirs et le pavillon de catéchèse. Par ailleurs, des projets de constructions sont encore à l’étude. Toutes ces réalisations témoignent d’un sens de l’organisation et surtout des responsabilités. »

Après dix ans nous pouvons tous, à l’unanimité dire : « Quel beau travail ! », « Quel travail bien fait ». Quelle croissance dans les sections, dans la population du secondaire, dans le niveau des études, dans l’esprit d’équipe des professeurs, dans la disposition et la décoration de l’école. Sœur Léonce, au nom de tous, je vous le dis : « Vous êtes l’envoyée de la Providence à Woluwé, cet endroit privilégié de l’extension de Bruxelles. Et votre beau travail est garant de l’avenir »

 

Mais qu’en est-il des professeurs de 1975. Sont-ils nombreux. Y a-t-il plus de femmes que d’hommes ? Y a-t-il de nombreux religieux dans le corps professoral ? Quoi de mieux que des chiffres pour répondre à ces questions ?

Le nombre de professeurs masculins augmente un peu. Les choses ont beaucoup évolué depuis.

Et les élèves, nous direz-vous, que font-ils ? Ils étudient, certes, mais leurs études sont entrecoupées de détentes fort agréables. Ainsi, alors que Léonardo di Caprio se promène encore en couches culottes, une adaptation cinématographique de la plus célèbre histoire d’amour fait déjà fureur au Lycée Mater Dei ! En effet, l’Association des Parents met sur pieds une grande soirée cinématographique avec au programme la version de « Roméo et Juliette », réalisée par Zeffirelli.


1976/1977


Les années 76-77 au Lycée Mater Dei ne sont certes pas des plus passionnantes. Le peu de documents en est le meilleur témoin. Cependant, le peu d’informations réunies nous permettent d’avoir une vue d’ensemble sur la vie au Lycée en 1976.

L’école organise des voyages de grande envergure. Les élèves partent tantôt à Paris, tantôt à Londres ou encore à Florence. Ces voyages entrent dans le cadre des cours et offrent aux parents la possibilité d’accompagner leurs enfants.

Le programme prévoit également des retraites religieuses ainsi qu’une traditionnelle journée de l’amitié, qui contrairement à aujourd’hui, est organisée par les élèves.

C’est en septembre 1976 que le Shalom voit le jour. Il se situe au deuxième étage, juste à côté de l’ascenseur dans un petit local utilisé jusqu’alors pour accueillir des classes de plus ou moins 15 élèves. Dès le départ la mission du Shalom est triple :

il existait depuis trois ans déjà des équipes de réflexion et d’animation religieuse ; elles trouvent au Shalom un lieu de réunion et d’élaboration de projets divers. Très vite, il devient le lieu de convergence et de rayonnement de toutes les activités pastorales du Lycée.

Dans le même temps, la bibliothèque est réaménagée ; les livres à caractère religieux et social trouveront leur place au Shalom ; ce service s’étendra au fur et à mesure des années.

Enfin le Shalom est un lieu d’accueil. Le mot « Shalom » est un mot hébreu qui signifie « tu es le bien venu , la paix soit avec toi ». C’est dans ce contexte que va se développer l’accueil des élèves malades ou blessés … et l’accueil de toutes celles qui désirent trouver quelqu’un à qui parler.


Remise des certificats d’humanités de juin 1977

Dans le discours de fin d’année de Sœur Léonce nous retrouvons les grands objectifs pédagogiques du Lycée :

« Vos diplômes témoignent de votre capacité d’apprendre ». Elle sous-entendait par-là que « apprendre à apprendre » était une priorité face à l’acquisition de matière proprement dite. Le but des humanités étant de préparer l’étudiant aux universités ». Le rôle du professeur à Mater Dei est d’ailleurs essentiel. Les élèves de niveau inférieur sont encore des enfants que nous devons aider à faire passer au stade d’adolescents puis d’adultes. A nouveau, notre équipe de professeurs et de surveillants éducateurs est là pour les aider à passer ce cap difficile, pour leur inculquer les valeurs essentielles ainsi que les accompagner dans leur démarche de sorte qu’ils puissent assumer seuls leurs propres responsabilités… Il sera ensuite temps pour les jeunes adultes d’assumer eux-mêmes leur personnalité et de s’ouvrir de plus en plus à des engagements concrets ». Sœur Léonce finit son allocution par la question suivante : « Qu’allez-vous faire ? (…) Beaucoup penseront à leurs futures études et à leur futur emploi. Cependant, il y a des questions plus fondamentales à se poser auparavant : « Qu’allez-vous être ? «  et « Qu’allez-vous être dans la société actuelle ? » ». Elle précisa que chaque adulte doit se la poser et elle souhaite que chacun ne cesse de se la poser tout au long de sa vie. Elle dit ensuite que « le Seigneur ne cessera de vous la poser à vous adultes car sa volonté veut que nous prenions en charge le monde tel que nous le trouvons aujourd’hui ».

1978

C’est l’année où Mater Dei fête ses 20 ans. La question du passage au Rénové est posée et débattue : elle inquiète et divise les professeurs.

La population du Lycée est toujours en pleine croissance :

 

Ann. scolaire

Matern. fr.

Prim. fr.

Hum. fr.

Eco. norm.

Matern nl.

Prim. nl

Hum. Nl.

1958-1959

120

32 (36)

-

Avec fr.

15

1959-1960

141

277

92

-

56

Avec fr.

36

1960-1961

153

423

212 (210)

69 (80)

62

Avec fr.

67

1961-1962

136

452

232

75 (84)

35

Avec fr.

104

1962-1963

183

510

275 (274)

93

57

Avec fr.

141

1963-1964

198

552

312 (316)

101

50

Avec fr.

186

1964-1965

217

436

351

100 (97)

215

1965-1966

222

472

386

95 (98)

50

154 (152)

266

1966-1967

215 (211)

478

440

86

39

159

282 (301)

1967-1968

212

503

469

70

40

163

307

1968-1969

199

497

527

78

36 (30)

155

328

1969-1970

211 (212)

498

529

75

35

151

330

1970-1971

200

516

578

87

35

138

338

1971-1972

212

523

605

120

1972-1973

197 (210)

507

644

121

1973-1974

200 (197)

474

641

156

29

118

1974-1975

190 (197)

445

611

170

1975-1976

182 (183)

434

629

159

40

112

1976-1977

170

413

656

137

32

135

1977-1978

165 (163)

402

684

153 (155)

31

137

487

1978-1979

154 (165)

361

636

159

41

153

1979-1980

150 (180)

364

599

152

39

160

495

1980-1981

206

381

567

138

154

1981-1982

197

372

550

140

143

1982-1983

202

386

576

133

1983-1984

606

-

1984-1985

614

-

1985-1986

645

-

1986-1987

603

-

1987-1988

620

-

1988-1989

605

-

1989-1990

230

595

-

1990-1991

224

542

614

-

1991-1992

228

535

606

-

1992-1993

226

543

637

-

1993-1994

246

538

659

-

1994-1995

210

543

700

-

1995-1996

225

542

708

-

1996-1997

228

541

725

-

1997-1998

215

544

719

-

 

Cette année-là est marquée également par l’ouverture en janvier du Centre Communautaire Joli Bois situé avenue des Grands Prix à 200 mètres de l’école et l’inauguration de l’extension la Cité jardin du Kapelleveld

Le témoignage d’un élève nous donne des informations sur la réputation de l’école en 1978 : « Quand des élèves arrivaient à une soirée, on disait « Ah ! Mater Dei arrive » et que celles-ci étaient considérées comme des petites filles un peu bêcheuses. En fait il y avait plusieurs groupes, celles-là d’un côté, d’un autre les grosses têtes et entre les deux les sportives … ou les autres. Le souvenir des professeurs se résume en deux mots : plutôt sympas, mais un peu vieux jeu »

A cette époque, les parascolaires se déroulent pendant le temps de midi et de nombreuses compétitions sportives sont organisées.

On dispose également de la liste des professeurs en 1978-1979. Cette liste nous permet de voir que la majorité des professeurs habitent Woluwé-Saint-Pierre

Année riche en nouveautés, 1978 a entre autre permis au Lycée l’extension de ses bâtiments : « l’aile bordant l’avenue des Grands Prix devint école primaire, le secondaire et l’école Normale jouissaient ainsi (…) d’un espace vital plus élargi ». L’aile est construite en 1978-1979 et est occupée le 1e septembre 1980 par l’école primaire.


1979


En 1979, Sœur Léonce laisse sa place à un nouveau directeur. Le 24 avril 1979, le Pouvoir Organisateur fait part aux professeurs de la retraite de Sœur Léonce qui exige son remplacement pour la rentrée de septembre 1979. Il décide alors d’engager une personne extérieure à l’école. Après de longues discussions, le Pouvoir Organisateur fixe son choix sur Michel Van Lerberge, licencié et agrégé en sciences physique (UCL), professeur à la section secondaire de la Providence où il s’est occupé de la préparation de l’Enseignement secondaire rénové. Le nouveau directeur est présenté aux professeurs dès la rentrée de septembre 1979 par Sœur Agnès Vanesse :

« Vous êtes ici en tant que professeur au Lycée Mater Dei parce que nous avons confiance en vous et que nous attendons quelque chose de vous, beaucoup même. Si je puis vous présenter en ce moment Monsieur Van Lerberge, comme directeur, c’est pour les mêmes raisons. Notre confiance se fonde sur des qualités humaines, des capacités scientifiques et des talents pédagogiques. Nous avons choisi M. Van Lerberge pour son sens de l’engagement chrétien, pour ses possibilités de disponibilité de temps, pour ses dons d’invention pédagogique, pour sa connaissance du Rénové, pour sa connaissance de la mixité et pour sa connaissance du secteur de Woluwé »

Le départ de Sœur Léonce est un grand bouleversement dans le cœur de beaucoup d’élèves et professeurs qui lui ont écrit de nombreuses lettres de remerciements :

« A voir Mater Dei, ouvrage de vos doigts

Nous vous rendons grâce, Sœur Léonce

De tout notre cœur

Et vous redisons :

Acclamez Sœur Léonce, École entière

Allez à elle avec des chants de joie »

« Pour Sœur Léonce, qui cette année fait aussi partie de celles qui partent, je boucle le cycle d’une présence irremplaçable, d’un effort de tous les instants : c’est elle qui depuis si longtemps conduit toute la vie de Mater Dei, donne le ton et la cohérence aux objectifs primordiaux d’éducation et d’enseignement. »

 

Une grande fête est organisée par les élèves et professeurs en octobre 1979 dans la salle de gymnastique pour saluer le départ de Sœur Léonce.

Cette année voit aussi un bouleversement historique dans la vie de l’école : l’arrivée du Rénové en première année. Ce changement de structure très fondamental dans l’enseignement apporte de nombreux nouveaux cours, de nouvelles méthodes, de nouveaux programmes, de nouveaux professeurs, …, mais aussi de nouveaux horaires très complexes. Cette année-là, sept classes sont organisés en première. De nombreuses activités nouvelles - artistiques surtout – permettent des choix variés de programmes et, par voie de conséquence, l’emploi se développe très fort. Ce passage au Rénové, orchestré par M. Van Lerberge, s’est fait conjointement et en harmonie avec les autres écoles du secteur : Providence, Jean 23, Don Bosco, … Néanmoins l’ouverture de la mixité doit encore attendre un an.

1979, est aussi l’année où une élève du Lycée, Marie-Claire Cosse, remporte le concours radio de la R.T.B.F. « Passeport pour l’Europe ». Chacun des candidats doit réaliser un reportage d’une durée de 25 minutes sur le thème de « Europe, cultures diverses et communes à la fois » : « Marie-Claire Cosse termine ses humanités (latin-math) au Lycée Mater Dei à Woluwé-Saint-Pierre. Elle s’est lancée dans Passeport pour l’Europe vraiment « par jeu » et reconnaît avoir franchi parfois in extremis le cap des épreuves éliminatoires. Pour réaliser son reportage, elle s’est rendue à Rome, Toulon, Paris, Luxembourg et elle a aussi fait des enregistrements à Bruxelles. »


1980


La cours de récréation est close par la construction de l’extension de l’école primaire côté Avenue des Grands prix. Une lourde charge financière pèse désormais sur les écoles. Un grand déménagement mémorable, suit l’achèvement de la construction.

Le début de cette nouvelle décennie est principalement synonyme de changements, tant pour l’enseignement en général, que pour le Lycée Mater Dei en particulier.

L’année scolaire 1979-1980, voit en effet l’installation du rénové au Lycée. Préparé de longue date, il est instauré au niveau des 1ères. La première équipe de « rénové » recevra son certificat d’études et son diplôme en 1985 ! Dans ce système, les options se font plus nombreuses. L’élève profite désormais d’un choix très large, mais les exigences de travail et de réflexion personnelle sont toujours aussi impératives. Les objectifs de formation et d’éducation sont sans cesse repensés, non seulement au sein du corps professoral et de l’Association des Parents, mais aussi au C.E.S.C. (Centre d’Enseignement Secondaire Catholique), qui groupe en une réflexion et une recherche communautaire le Collège Jean XXIII, l’Institut de la Providence, l’École Normale et le Lycée Mater Dei.

En 1980, le Lycée connaît également quelques bouleversements par l’arrivée de nouveaux venus parmi les professeurs. Citons quatre professeurs masculins engagés en 1980 : M. Pierre Denève, professeur de gymnastique, Messieurs Dominique Dal, Bernard de Mal et Francis Toussaint, respectivement professeurs de sciences, de mathématiques, et d’EDM qui s’ajoutent à M. Stelander, professeur de sciences engagé en 1979. D’autres éducateurs masculins viendront bien évidemment rapidement s’ajouter au cours des années à la liste de ces cinq pionniers : Messieurs Paulus, Masson, Monnoye, Dubois et Gaesseels.

Le Lycée Mater Dei compte, lors de l’année scolaire 1980-1981, pas moins de 94 enseignants (en majorité des femmes, mais le nombre d’enseignants masculins est sans cesse croissant), provenant ou habitant pour la plupart de la région bruxelloise, de sa périphérie ou du Brabant wallon

Peu de religieuses figurent encore dans le corps professoral. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient devenues étrangères à la bonne marche de l’établissement. Au contraire. Elles transmettent toujours au Lycée leur aide et leur soutien, tant moral que logistique, et contribuent ainsi au développement de l’école.

Trois départs sont également à signaler parmi la communauté des Annonciades en 1980 : Sœur Léonce quitte la Belgique pour le Zaïre. A l’école primaire, Mme Derricks cède sa place à Sœur Marguerite, jusque là institutrice en 6e primaire.

L’établissement ne possède pas encore de sous-direction car il compte moins de sept cents élèves, minimum requis pour la création de ce poste . Ce manque est dès lors compensé par la présence d’un coordinateur de niveau, qui exerce ses fonctions jusqu’à l’arrivée du premier sous-directeur en 1985.

Une spacieuse bibliothèque est créée, une salle de réunion, un vaste local pour le Shalom, des locaux de dessin. Les secrétariats sont réorganisés et de gros photocopieurs remplacent les stencyleuses. Un vent de modernité souffle sur l’école.

Mais, parmi les changements qui s’opèrent au Lycée Mater Dei en ce début de décennie, le plus considérable est incontestablement celui de l’instauration de la mixité dans le secondaire (seulement dans la section francophone). C’est une véritable petite révolution, qui témoigne sans aucun doute d’une indispensable transformation des mentalités.

Les garçons sont extrêmement minoritaires au Lycée. Ils sont exactement huit (six en première année et deux en deuxième), noyés dans un océan de plusieurs centaines de jeunes filles. Parmi ceux-ci, Marco Casciotti, un des premiers garçons du secondaire est plus que satisfait de l’existence qu’il a passée à Mater Dei. Leur présence ne fera cependant qu’augmenter au fil du temps.

Mais, malgré le déséquilibre flagrant entre la population féminine et masculine de l’école, l’intégration des nouveaux arrivants se réalise sans difficulté, dans une totale harmonie, et Dieu sait combien de têtes ils ont fait tourner !

Cette cohabitation encore récente apporte déjà sans aucun doute aux élèves une vision différente du monde et permet de poser un regard neuf sur le milieu dans lequel ils vivent. Avec l’instauration de la mixité, Mater Dei devient le parfait reflet de la vie en société, mais en miniature.


1981

Les professeurs de 1981 sont plus dispersés qu’auparavant un peu partout dans notre petit pays. En effet, 50 % des professeurs habitent au moins à une trentaine de kilomètres de l’école, les autres résident bien entendu dans les environs du Lycée.

La vocation première du Lycée Mater Dei étant l’enseignement destiné aux jeunes filles, il est normal de trouver une majorité de professeurs féminins. L’arrivée du directeur en 1980 montre bien que la mixité commence à s’étendre. De plus, c’est avec Monsieur Van Lerberge qu’est introduite la mixité. Mater Dei commence une nouvelle ère, avec de nouveaux venus que sont les garçons.

L’école ouvre, avec le deuxième degré du Rénové, une section technique, la biotechnique qui se transforme quelques années plus tard en socio-éducative et est poursuivie au troisième degré en sciences paramédicale.

L’école s’enrichit aussi de nouvelles options telles les sciences sociales et l’éducation physique. L’informatique fait une entrée fracassante et toute une salle est équipée de machines de première génération : c’est un bond dans l’avenir.

Toute l’installation progressive du Rénové oblige la direction et les enseignants à d’innombrables réunions de réflexion, de préparation, de coordination. Les professeurs sont amenés, de plus en plus, à travailler en équipe, et l’image du « maître » s’estompe petit à petit.


1982


A la manière d’une chronique quotidienne nous allons vous conter la vie d’une mythique Véronique à l’école au début des années 80.

Aujourd’hui 9 mai 1982, le professeur d’histoire Mme Thiery propose un débat sur l’attentat il y a un an à Paris, rue Marbeuf. Mais Véronique est plutôt préoccupée par la journée de cours qu’elle doit encore suivre : Mme Van Elsuwe et ses horribles intégrales, Mme Debeche et son interminable mythe de Camus, M. Dayez et son anthropologie, Mlle Panis et sa phrase magique pour une forme permanente : « mens sana in corpore sano », Mme Asselborn toujours soucieuse de rigueur pour son cours de biologie et enfin Mme Ista, notre professeur de latin qui nous apprend continuellement de nouvelles choses sur Lucrèce : son érudition nous étonne toujours.

Mais pendant que le débat se déroule, Véronique reste toujours songeuse réfléchissant déjà au travail que Mme Thiery leur a demandé de développer pour vendredi et dont le sujet est : « Résumé chronologique des grands évènements de l’année 82 dans le monde, en Belgique et à Woluwé-Saint-Pierre ». Mais il s’est passé tellement d’évènements pendant cette année, par où commencer ?


1983/1984


Septembre 1983 voit l’ouverture du troisième degré en Rénové et l’achèvement de la structure d’options au Lycée. Les affres des nouvelles homologations et inspections doivent être traversées. A cette époque, on peut signaler que par son organisation de grille de choix d’options, le Lycée est la seule école à pouvoir offrir au second degré près de 900 programmes d’études distincts et simultanée et au troisième degré près de 2000 programmes d’études distincts et simultanés. Et tout cela sans qu’aucun élève n’ait d’heures de fourche dans son horaire. C’était un exploit remarquable.

En 1983-1984, pour ses 25 ans le Lycée publie non pas un livre mais un disque composé de 10 titres de musique classique interprétés par « Neville Mariner et l’Academy of St-Martin-in-the-fields » : « Il s’agit, en quelques semaines d’un véritable tour de force ! Matrice produite en Allemagne, pressage en Hollande, chef d’orchestre à Londres exigeant 16 mm pour les caractères de son nom, conception et production d’une pochette (un seul imprimeur en Belgique), trouver un hélicaptère, un pilote et un photographe, obtenir toutes les autorisations, organisation des figures de près de 1300 élèves (de 3 à 18 ans) à réaliser en 20 minutes de survol et liaison radio ».

Voici ce qu’en disait sa pochette  :

« Mater Dei : un certain passé, un avenir certain … Ils étaient plus de 1.300 ce jour-là, élèves et professeurs de Mater Dei, sous un clément soleil d’hiver, unis dans une joie solidaire, pour saluer l’arrivée de l’hélicoptère. Le Lycée Mater Dei, les sections maternelles et primaires et l’École Normale s’étaient données la main pour clamer au ciel les 25 ans de l’arrivée des Sœurs Annonciades d’Heverlee sur le site de l’ancien champ de courses de Woluwé, théâtre de célèbres meetings aériens au début de ce siècle. 1958-1983 : 25 ans d’éducation chrétienne, d’enseignement et de culture, et déjà des traditions : accueil, épanouissement de la personne, qualité de la formation et organisation sérieuse. 1958 : 120 élèves et 6 professeurs ; 1983 : 1.300 élèves et 150 professeurs : un témoignage de confiance de la communauté locale. Puissent nos espoirs, nos énergies et notre enthousiasme nous permettre d’empoigner les défis que nous lance le futur ».

Se réunissant dans la grande cour, les élèves et les professeurs posent pour une série de photos aériennes prises par hélicoptère. Certaines personnes au centre de la cour, sont habillées de blanc ou à défaut tiennent un grand carton blanc et forment le chiffre : 25. Les autres forment un rectangle blanc autour de ce chiffre. On obtient ainsi une figure géométrique résumant les faits qui réunissent toutes ces personnes en un même lieu, au même moment : les 25 ans de Mater Dei, en octobre 1983.

Les 2 communautés fêtent leur anniversaire à des dates différentes. En octobre 1983 pour Mater Dei flamand et en mai 1984 pour Mater Dei francophone.

Côté flamand :

Un programme annonce l’évènement qui se déroule sur deux jours : le samedi 15 octobre 1983 et le dimanche 16 octobre 1983. Durant ces deux jours, les parents et les personnes présentes peuvent voir une exposition photos intitulée « 25 ans » dans le hall central.

Tout débute le samedi à 15 heures, par une célébration eucharistique à l’église Sainte Alix en présence de Monseigneur L. De Hovre, Évêque auxiliaire pour Bruxelles. A 16 heures se déroule dans la salle de fêtes du Lycée une séance académique. Dans laquelle G. Geens prononce le discours devant les autorités invitées : Monseigneur De Hovre, le Président du gouvernement flamand, Ministre de la culture, … A partir de 17 heures 30 débute la réception traditionnelle dans le réfectoire.

Le dimanche est réservé aux visiteurs. Une petite excursion touristique est prévue.

En cette année jubilaire de Mater Dei, les Sœurs Annonciades fêtent également le 150ème anniversaire de la fondation de leur congrégation par l’Abbé Pierre-Jacques De Clerck, curé de Veltem et publient à cette occasion un calendrier de prestige, réalisé par un grand photographe.

 

            Coté francophone :

Pour fêter dignement les 25 ans de leur école, les élèves de Mater Dei, maternelles, primaires et secondaires ont décidé d’organiser plusieurs jours de festivités :

Le 11 février 1984, la communauté éducative organise une célébration à l’occasion du 25ème anniversaire de Mater Dei. Cette journée consiste tout d’abord en une eucharistie célébrée par l’Abbé Voussure et concélébrée par le Père Jacqmin, l’Abbé Smits et l’Abbé Houssiau, à la Maison de la culture de Woluwé-Saint-Pierre.

La célébration est suivie d’une séance académique entrecoupée d’intermèdes musicaux dont le discours d’accueil est prononcé par Michel Van Lerberge, directeur du Lycée Mater Dei :

«Vingt-cinq ans … C’est toute la force d’un bel âge, c’est déjà une expérience de jeunesse, mais surtout : toute une vie devant soi. Ces vingt-cinq années ont permis – à l’initiative des Sœurs Annonciades d’Heverlee – la maturation d’une réalisation remarquable par son envergure et son raisonnement : MATER DEI … c’est-à-dire un vaste et magnifique complexe comprenant une école maternelle agréable, une école primaire réputée, un Lycée d’enseignement secondaire de qualité et une école normale de longue tradition déjà, puisqu’elle naquit avec le siècle.

Mais … comprenant aussi et surtout des gens, une foule de gens (des jeunes bien sûr qui y trouvent un milieu de vie, des professeurs et des éducateurs, patients et dévoués) sans qui ce beau complexe ne serait rien.

Ce n’est pas aujourd’hui le bâtiment, l’ »Institution » qui est à l’honneur, mais bien chacun d’entre VOUS, qui d’une façon ou d’une autre, à une époque ou une autre, a apporté SA pierre dans l’édification de l’institution fêtée aujourd’hui.

La fête de MATER DEI, ce n’est pas la fête de quelque chose d’extérieur à soi, à laquelle on assiste, c’est la fête de chacune des personnes qui ont fait MATER DEI, ou la font encore.

Nous voulons cette cérémonie empreinte de joie simple. On voudrait trouver des mots à la dimension de l’évènement mais … c’est peine perdue : puisse cette journée nous donner l’occasion de nous retrouver dans une atmosphère amicale et chaleureuse.

Place au souvenir, place à l’espoir, place à la joie. »


L’Abbé Voussure, lui répond :

« C’est en fin d’année d’existence de Mater Dei que le nom avec cette mutation extraordinaire, extraordinairement rapide de la société dans tous ses comportements de l’Église en particulier, que nous connaissons. Quand Mater Dei a commencé, il y a vingt-cinq ans, nous vivions encore dans un monde calme pour autant que le monde soit calme, soit tout à fait calme ; mais enfin, tel qu’il a été n’a aucune mesure avec ce que nous connaissons aujourd’hui et dans la vie scolaire en particulier qui d’ailleurs est toujours un reflet de cette société ; cette mutation s’est marquée de façon extraordinaire et ce que l’on a évoqué du reste le laissait sous-entendre. Il y a des choses qui se sont simplifiées et dans le même temps quand je cite en Belgique, a été signé le pacte scolaire dans lequel nos écoles ont été libérées d ‘un très grand nombre de soucis matériels. Cela a été certainement une grande évolution dans les soucis des responsables d’être en partie débarrassés de celui-là. Cela s’est payé par une grosse administration de plus en plus compliquée qui fait que la tâche des directeurs d’aujourd’hui à ce point de vue là est très différente de celle qui était la leur il y a 25 ans. Enfin, je dirais que cela ne touche encore, si important que ce soit, qu’à l’extérieur des choses. Mais le premier message que je voudrais vous donner ce soir, c’est celui-ci. C’est que ce qu’il y a de particulier à l’école d’aujourd’hui et des années qui viennent chez l’école chrétienne en particulier c’est qu’elle doit créer son visage. Il y a 25 ans quand on était à la tête d’une école chrétienne, quand on était professeur dans une école chrétienne, on savait exactement, on était tous ensemble d’accord pour ce qu’il fallait faire et quand les parents mettaient leurs enfants dans une école chrétienne, ils savaient bien ce qu’ils allaient y trouver. La crise que nous vivons aujourd’hui a supprimé ces lieux unanimes. Il n’y en a plus. Cela n’existe plus les lieux unanimes ni dans les communautés chrétiennes. C’est dans une période où on est en recherche d’un visage nouveau et on essaie de s’adapter et de s’exprimer d’une façon qui soit adaptée à la nouvelle génération, il y a une période d’expériences, d’essais et de recherches et cette série d’expériences et de recherches par définition ne sont pas uniques. Alors, il y a deux grandes tentations dans des périodes comme cela, quand dans une école comme la nôtre, on désire rester fidèle à une option fondamentale. La première tentation est celle de s’accrocher désespérément au passé et d’être alors progressivement dépassé par les évènements et avoir la tentation de se retirer dans son petit coin pour regretter et pour s’aigrir ou bien essayer de lutter malgré tout sans espoir et de tomber dans la neurasthénie et la dépression, c’est une des maladies de notre temps. L’autre tentation, c’est de vouloir repartir à zéro. C’est oublier que l’Évangile de Jésus-Christ nous a été donné et c’est quelque chose que nous avons reçu et que nous devons essayer de proclamer aujourd’hui encore par d’autres mots peut-être, par d’autres voies sans doute, mais toujours le même. Il faut trouver progressivement un nouveau visage d’école chrétienne, à la fois tout ce que la culture moderne a apporté d’enrichissant et en même temps où on se contente de répéter et d’approfondir ce que l’Evangile a à dire encore et toujours aux hommes de notre temps. Effort ! Je livre cela à votre réflexion parce que je ne suis pas encore arrivé à une réflexion définitive. Mais, comme c’est ma responsabilité, je songe souvent. Pour le moment, je vois un peu les choses comme ceci et je vous les confie dans la mesure que dans les mois qui viennent vous ayez des nuances à apporter, je dirais des confirmations cela me rendrait service que vous soyez enseignants ou parents. Je crois que ce que nous devons en tous cas vouloir à tout prix, c’est que nos écoles soient chrétiennes. C’est que ce soient des lieux de grandes valeurs humaines où les réalités humaines de travail, de sérieux, d’honnêteté, de justice, enfin, toutes les grandes vertus humaines dans lesquelles tous les hommes de bonne volonté, qu’ils soient croyants ou incroyants se reconnaissent. Cela doit être ce que nous dirons le terreau quotidien de la vie d’une école d’aujourd’hui et à ce niveau là tout le monde peut se reconnaître. Mais le christianisme, même sur le plan moral du comportement a même une nuance ; l’Evangile, c’est l’Evangile des béatitudes. Chaque philosophie a sa morale, a une teinte un peu particulière. La morale chrétienne, c’est la morale des béatitudes, c’est-à-dire que l’ensemble des vertus humaines elle en privilégie certaines comme par exemple, la pauvreté, l’esprit de pauvreté, d’humilité, de respect de l’autre, le sens que l’essentiel on le reçoit et non pas qu’on l’impose, le sens que la vie est finalement une vie que l’on partage plus que d’une vie dans laquelle on espère dominer et imposer. Et cela c’est plus nuancé, c’est plus subtil et je crois que tous les hommes de bonne volonté doivent pouvoir se retrouver dans cette espèce de dièse que l’on donne à la mélodie morale dans une école chrétienne ; mais alors le christianisme n’est pas une morale, il est une foi, c’est-à-dire, il est l’adhésion à un message qui nous vient de Dieu, il est à la fois en des réalités invisibles et là c’est un point justement aujourd’hui, il est difficile de rêver d’une unanimité ; car, tant de choses ont été bousculées dans ces temps de proclamation de ces choses qu’un certain nombre de chrétiens n’ont pas encore retrouvé vraiment leur vie claire. Beaucoup sont comme ils disent en recherche. Alors, je pense qu’il est nécessaire pour que nos écoles restent chrétiennes, qu’il y ait au sein de nos écoles des lieux et des groupes où cette foi est dite, où elle est proclamée, où elle est célébrée et que l’enfant et tous ceux qui vivent dans l’école ; même, si pour le moment ils ne peuvent pas encore se reconnaître pleinement dans ce qui est dit là, dans ce qui est célébré là, dans ce qui est proclamé là, sachent que c’est quand même ce qu’est le sanctuaire de l’âme et y prend sa source et qui réchauffe et anime tout ce qui touche.

La deuxième chose et dernière chose que je voudrais vous dire en m’adressant tout particulièrement aux parents, mais finalement cela vaut aussi pour les professeurs, c’est que je crois que dans une période comme celle-ci la vertu chrétienne la plus difficile mais la plus nécessaire c’est l’espérance. Je me dis souvent que nos parents et nos grands-parents récitaient certainement en bons chrétiens des actes d’espérance, mais en fait surtout la vertu d’espérance surtout en ce qui concerne leurs enfants se limitait à peu de choses, car les voies étaient claires et ils savaient bien qu’en faisant leur possible en leur donnant de bons maîtres en essayant de trouver de bons amis ; ils savaient plus ou moins comment cela allait aboutir, la vie était ainsi projetée et quand ils disaient l’acte d’espérance pour leurs enfants, ce à quoi ils songeaient sans doute c’était qu’ils n’aient pas d’accident d’auto ou ne se blessent pas ou ne deviennent malades mais quant à la croissance de leur vie humaine et la croissance de leur foi chrétienne, ils n’auraient guère d’inquiétude. Alors, aujourd’hui vous vous rendez compte que vous qui les élevez qu’il n’en est plus ainsi que c’est une grande souffrance et des difficultés pour les parents d’aujourd’hui, c’est que quoi qu’on fasse, les enfants sont confrontés à tant d’autres influences que celles de ce que nous leur disons en famille ou à l’école, nous sommes dépassés ; ils sont emportés là par une tempête d’informations, de jugements, d’images tant qu’à l’école nous nous sentons impuissants et qui sème en nous toutes sortes de choses dont nous ne savons pas ce que c’est et en tous cas, nous ne savons pas prévoir comment elles vont germer. Nous sommes acculés à l’espérance. Je crois que c’est là aujourd’hui que les parents chrétiens peuvent le mieux porter la qualité et l’authenticité de leur foi, car notre foi chrétienne justement nous dit que le hasard n’existe pas, que l’homme n’est jamais livré à lui-même, qu’il n’est jamais seul et que dans les périodes calmes, les hommes font la plus grande partie de l’œuvre un peu la plus grande partie du rôle et que dans les périodes comme celles-ci nous nous rendons compte que l’éducation des enfants aujourd’hui c’est une grande pièce de théâtre où l’esprit de Dieu joue un grand rôle et tous les autres sont des comparses qui viennent de temps en temps sur le théâtre. C’est cela l’espérance chrétienne. C’est oser croire que Dieu est quelqu’un de vivant et que quand même nos enfants semblent embarqués dans des choses qui nous effraient, ils sont dans de bonnes mains chrétiennes. »

D’autres discours, d’anciens, de parents, de professeurs, du Pouvoir Organisateur, suivront.

La journée est clôturée par une réception gigantesque, préparée et servie par les élèves de biotechnique principalement, sous la conduite de Mme Lambeaux.

Le 18 février, l’école primaire organise un souper au fromage où tous sont invités : enseignants, élèves, parents..

Le 28 avril est organisée une journée ‘portes ouvertes spécial vingt-cinq ans ». Elle est l’occasion de bavarder, tout simplement, avec l’un ou l’autre, rencontré au détour d’un couloir, d’un local. C’est aussi la possibilité d’apprécier les travaux dans diverses disciplines exposés en classe : français, mathématique, langues, activités d’essai, activités complémentaires. C’est la possibilité d’assister, de participer aux ateliers de céramique, aux expériences de sciences ou encore à des travaux d’informatique. C’est l’occasion de suivre les activités sportives : le mini-foot, le volley, le hockey, le bicross mais aussi les acrobaties et sauts des garçons ou la gymnastique des filles. C’est l’occasion d’entendre en latin un extrait de Plaude, d’admirer deux montages audiovisuels sur les communications sociales et le français en première rénové.

Enfin, un grand spectacle de fête est organisé pour et par les élèves en mai.

Mais, si on en croit une maman c’est surtout chez les élèves de primaires que l’imagination est la plus fertile :

« Nous avons été accueillis par les charmants enfants de la chorale qui ont interprété quelques chants de leur répertoire. Leur professeur a tiré un bon parti de toutes ces jolies voix en les accompagnant avec les guitares. La démonstration de judo était surprenante pour les non-initiés. Les petites filles n’étaient pas les dernières à donner des coups. Enfin du solfège enseigné avec gaieté … les enfants avaient l’air tellement heureux de montrer l’acquis depuis janvier. Félicitations au professeur. Après le judo, une discipline plus féminine : les claquettes ! ! ! Le premier groupe, les petits gars de la marine, était très attachants. Quant aux punks, elles ont frappé par leurs déguisements et leur ensemble. Vinrent ensuite les petits clowns de la rythmique très vivante et, malgré le trac cumulé avec la difficulté d’une autre langue, nos jeunes artistes s’en sont très bien sortis. La séquence des crêpes a bien détendu l’atmosphère. J’ai été très étonnée de voir avec quelle rapidité un professeur peut depuis le mois de janvier inculquer l’art de jouer de la flûte et, ce, bien souvent sans notion de solfège. Que d’heures de travail pour nous présenter le numéro suivant ! Tant les décors que les acteurs de l’atelier théâtre nous ont charmés. Certains feront peut être une belle carrière sur les planches et se souviendront avec émotion de « l’Oiseau bleu » et du « Roi de la pluie » de Mater Dei. La représentation touche à sa fin … encore quelques minutes de patience et de silence… pour nos petits rats. Le but de ce numéro était de montrer que la danse classique est une discipline assez exigeante et qu’avant de faire des pointes, il faut apprendre bien des choses … »

Les petits bambins, ou leurs instituteurs ont aussi des capacités poétiques :

« Voici déjà les vingt-cinq ans de Mater Dei

Impossible de ne pas se réjouir

Nous voyons un grand pas qui se franchit

Gaieté et joie à n’en plus finir

Tous, nous nous sentons au paradis

 

Complices de bonnes journées

Imaginons comme l’ont fait nos aînés

Notre voyage d’années en années

Qu’il nous reste à arpenter

 

Ainsi, souhaitons à Mater Dei

Nombre infini de jours merveilleux

Sans trop de gris et sans soucis

 

Merci, Mater Dei

Avec tous mes amis

Travaillons de tout notre cœur

Et avec tous nos professeurs

Ranimons notre ferveur

 

Demain, nous serons grands

Et nous penserons tout le temps

Ici nous nous amusions tant ! »


L’Association des Parents fait œuvre historique en publiant un numéro spécial du CEP entièrement consacré au 25e anniversaire : « après un bref rappel historique, il relate les faits essentiels et marquants de la journée jubilaire ». La présentation du dossier permet également de rappeler l’esprit Mater Dei  : « [Nous] souhaitons que ce dossier fasse date dans l’histoire de notre établissement soulignant 25 ans d’éducation chrétienne, d’enseignement, de culture et même déjà de tradition : accueil, épanouissement de la personne, qualité de la formation et organisation sérieuse ».

Terminons l’évocation de cette année exceptionnelle avec quelques extraits du rapport de l’Abbé Houssiau à l’occasion de ce jubilé de 25 ans.

 

«Il y a 25 ans, les Annonciades arrivaient sur le plateau de Stockel, relativement peu habité dans un de ces hameaux de Woluwé-Saint-Pierre qui formaient comme tant de petits villages isolés dans lesquels un village primait ; c’était incontestablement celui de Sainte Alix avec son église au milieu du village.

Les temps ont changé depuis 25 ans, tout s’est tellement étendu, cette explosion démographique fut si forte qu’on ne savait plus suivre. Il y a une chose qui est importante, c’est que l’esprit des Annonciades reste, qui forme comme une sorte de symbiose entre d’un côté les éducateurs religieux et les éducateurs laïcs.

L’œuvre d’éducation est l’œuvre de Dieu qui cherche des collaborateurs à divers endroits et ces collaborateurs sont en premier lieu les parents ; les parents qui ont mis au monde les enfants.

L’éducation par les parents et à l’école,

Mater Dei avec les Annonciades veillent à ce que tout cela se fasse, « Je crois vraiment dans l’esprit du fondateur ».

Il y a les enseignants et les éducateurs qui doivent par le contact qu’ils ont avec les élèves éveiller en eux tous les sentiments humains et tous les sentiments religieux. Le personnel administratif, qui est là aussi comme une de ces pierres indispensables pour la bonne œuvre, et le bon fonctionnement de la maison. Le personnel de maintenance, aussi présent qui fait que la vie d’une maison est agréable. Les animateurs religieux et puis les élèves ; c’est eux qui sont le but de l’Institution. Tout le monde à sa place œuvre pour éduquer. Nous sommes tous et les élèves en particulier, tous les collaborateurs de Dieu.

COLLABORATEURS DE DIEU DANS L’ŒUVRE DE L’EDUCATION.

La charité c’est le lien qui existe entre les différents membres de cette communauté. Et enfin la Joie ; car c’est la joie qui est apportée du fait d’être les collaborateurs de Dieu, du fait de croire, de s’aimer les uns les autres et pas simplement de s’épanouir personnellement, mais de pouvoir se diriger vers les autres, de pouvoir être épanoui vers les autres.

Jésus-Christ lui-même, lui le fondement de cet édifice. C’est Dieu qui donne la croissance.

 

Septembre 1984, toute l’école est en chantier : on renouvelle, pour plusieurs millions, toute l’installation de chauffage. Elle constitue une réalisation modèle et est pilotée par un petit ordinateur.

L’école normale, ayant fusionné dans un premier temps avec l’Ecole Normale Reine de la Paix de Jodoigne, commence son déménagement vers Louvain la Neuve, libérant des locaux pour les autres sections. Elle est amenée, par après, à fusionner également avec l’Ecole Normale de l’Enfant-Jésus à Nivelles. L’ensemble de ces écoles se regroupe progressivement sur le site attrayant de Louvain-La-Neuve.

 

1985

La première génération d’étudiants « rénovés » reçoit ses certificats et diplômes en juin 1985.

L’abaissement des normes de 700 à 600 élèves, permet la création d’une sous-direction et c’est Christine Cludts, professeur de langues et à l’époque Présidente du Conseil des Professeurs, qui est nommée à ce poste. « Cet événement sensé alléger le travail du directeur, à en fait surtout permis de faire ou de faire mieux ce qu’on ne trouvait pas le temps de faire ou de bien faire ».

Cette année encore le Lycée se distingue par ses résultats sportifs en remportant pour la deuxième fois de son histoire le Challenge du Cardinal pour l’enseignement secondaire féminin. Cette distinction met à l’honneur les professeurs de gymnastique du Lycée : Thierry Huart, Chantal Leprince, Pierre Denève et Odette Timbal. Cinq formes d’activités sont programmées tout au long de l’année scolaire dans l’archevêché Malines-Bruxelles : activités gymniques, activités athlétiques, activités aquatiques, activités collectives, activités individuelles, participations.

Le lycée, le Collège Jean 23 et l’Institut de la Providence sont regroupés sous le vocable « CES de Woluwé », en un Centre d’Enseignement Secondaire Catholique de Woluwé, destiné à rationaliser l’offre d’enseignement et d’emploi.

Comme toute la Belgique, le Lycée est marqué par la visite du Pape dans notre pays.

1986

La discipline au Lycée a déjà beaucoup changé : les professeurs sont moins stricts que lors des premières années de sa fondation. La plupart des élèves viennent à Mater Dei parce que les Sœurs Annonciades y donnent une très bonne éducation, parfois parce que leur mère y est allée ...

Le 18 novembre 1986, Sœur Roza Peeters, d’ Heverlee, convoque la direction pour une réunion concernant le transport des élèves. Lors de cette réunion, il est question de la centralisation de l’administration, d’abonnements ou de trajets occasionnels, de cartes d’abonnement et de système de paiement, de vérification et de contrôle sur les bus. Un plan drastique d’économie financière est mis sur pied afin de sauvegarder la possibilité de remboursement futur des batiments de l’Ecole Primaire. Les années suivantes sont très dures à vivre, sur le plan budgétaire et des possibilités au quotidien.

1987

La grille des cours propose encore une série d’options étoffées  : sciences sociales, sciences économiques, sciences paramédicales, chimie, physique, biologie, latin, grec.

A part les sorties scolaires d’un jour, très peu de voyages s’organisent officiellement. Le voyage de ski n’est pas obligatoire. Les élèves partent alors en week-end entre eux. Les « Journées de l’Amitié » n’existent pas encore contrairement aux folkloriques enterrements de rhétoriques.

Personne ne peut sortir de l’établissement pendant l’heure de midi sans une autorisation des parents. Les locaux sont en bon état et décorés en fonction des goûts des élèves. L’uniforme n’est bien sûr pas requis, une tenue correcte est simplement exigée.

Les activités du Shalom se multipliant, il s’installe dans un local plus vaste du deuxième étage.

Mater Dei dispense toujours un enseignement de qualité qui reste un excellent tremplin pour le supérieur.

En maternelle, Sœur Lucienne cède sa place à Paulette Douchies.

 

1988

A l’occasion de son 30ème anniversaire, la communauté scolaire fête l’inauguration de sa nouvelle salle polyvalente les 15 & 16 janvier 1988. En participant à la fête, parents, professeurs, élèves, anciennes et amis soutiennent activement l’élargissement des services offerts par leur école. Un Grand Dîner Cabaret agrémenté d’artistes de qualité est proposé le vendredi. Pour terminer la soirée, les invités peuvent se divertir sur la piste de danse.

Ce hall de sport – réfectoire, bien nécessaire, est érigé en un temps records à l’emplacement du pavillon en bois du père Jacqmin dans le « petit bois ». Il rend de nombreux services : réfectoires, sports, fêtes, conférences mais est aussi un lieu de convivialité par l’ouverture d’une petite cafétéria. Il abrite aussi un nouvel appartement pour notre aumônier.

Le lendemain, samedi, une représentation gymnique est présentée par les étudiants du secondaire avec la participation d’élèves de primaires et de maternelles. Le tout est aussi suivi d’une soirée dansante réservée aux élèves à partir de la troisième secondaire et bien entendu, aux adultes.

Le samedi 30 avril 1988, entre 11h et 18h, le Lycée Mater Dei ouvre ses portes autour du thème de la communication. Différentes activités y sont proposées telles que la vision d’une cassette vidéo « La Bible vue par des élèves de 4ème », une démonstration gymnique, des travaux linguistiques de recherche, un montage dias en histoire de l’art, des réalisations diverses évoquant la variété des cours, des créations artistiques diverses.

Le jeu « L’Esprit de famille » est organisé après le repas convivial : des équipes composées d’élèves, de parents et de professeurs doivent répondre à des questions concernant les activités de la journée.

 

1989

En maternelle, Paulette Douchies cède la direction à Brigitte D’Huart.

Septembre 1989 voit aussi le départ de Christiane Cludts et son remplacement à la sous-direction du Lycée par Benoît Debuyst, professeur de sciences à l’école, qui apporte beaucoup de créativité.

 

1990

Le 10 mai 1990 voit l’organisation par M. De Buyst, dans le plus grand secret, d’une superbe fête d’école pour saluer les 10 ans du directeur. Chaque classe prépare un numéro, M. De Buyst fait le tour de toutes les classes pour répéter avec les élèves un chant d’école. Garder le secret d’une telle organisation est un véritable exploit.

L’année scolaire commence par un drame : le décès accidentel à la Côte de Pierre Tamboise, professeur de sciences et de géographie. Très populaire parmi les élèves et ses collègues, sa disparition bouleverse une bonne partie d’entre nous. Les élèves expriment leur chagrin par une série de petits mots dont quelques-uns sont publiés : « Pour nous Pierre n’était pas un simple prof, il était surtout un ami sur qui ont pouvait compter et qui respirait la joie de vivre et il nous la faisait partager. Nous le regrettons beaucoup. L’école ne sera plus jamais la même sans lui », « Ta devise : « Faites toujours ce que je dis, ne faites jamais ce que je fais, c’est trop dangereux ». Personne ici-bas n’a de mauvais souvenir de toi. Pourtant on se souvient et on pleure. »

Les bouleversements du monde extérieur marquent les esprits à l’école. Jusque dans les éditoriaux, l’année qui commence est perçue comme très importante : « Les années passent et ne se ressemblent pas : 1990 nous fait entrer dans la dernière décennie de ce siècle captivant, le dernier, par ailleurs, de ce millénaire qui a vu le partage et la mise en place du monde que nous connaissons. Cette aventure ne touche pas à sa fin mais ne fait que commencer puisqu’on nous propose une nouvelle Communauté française, une nouvelle Europe, peut-être élargie du Pacifique à l’Atlantique, un nouvel équilibre mondial, (…) alors pourquoi pas une nouvelle école ? Cette année 90, puisse-t-elle nous apporter la joie de vivre, des choses fortes ensemble dans un espoir et un enthousiasme renouvelés, orientés vers l’avenir ».

Au premier abord, on s’imagine que, puisque peu de temps s’est écoulé entre ces années scolaires et la nôtre, Mater Dei a dû bien peu changer. C’est vrai pour l’essentiel, bien qu’on puisse parfois distinguer l’un ou l’autre petit détail qui diffère.

Nous avons rencontré un petit nombre de « récents » anciens que nous avons interviewés. Tous semblent garder un bon souvenir de leurs « jeunes années » passées à Mater Dei. Certains nous ont raconté des anecdotes souriantes … mais vous allez pouvoir juger par vous-mêmes … mieux vaut leur laisser la parole :

Ce qui nous intéresse au premier plan, c’est évidemment : Quelle est l’ambiance générale de l’école, sa réputation dans les « nineties » ?

Commençons par une vision, certes idyllique, de l’école, mais assez peu nuancée : « (…) A mon époque, je trouvais Mater Dei très bien : je me suis bien amusée, je trouvais que les cours étaient très bien donnés, que les professeurs étaient exigeants et.. Oui, c’est une bonne école (…). Une opinion un peu différente et plus critique «  (…) Jusqu’en 3ème, plus ou moins, l’ambiance est très scolaire. Il n’y a pas beaucoup de différences par rapport aux primaires, sauf que l’on nous fait plus confiance, mais pas encore tellement. Et puis, en 4ème, 5ème et 6ème c’est très gai, car il y a une très grande entente avec les professeurs et beaucoup d’initiatives (…) Pour l’ambiance de l’école, c’est « école fifille », rivalité entre tout le monde ».

Les relations entre élèves : « (…) Je trouvais que c’était très bien, puisque pour le moment, mes meilleurs amis ce sont encore des gens de Mater Dei » « (…) C’étaient des petits groupes, des clans (pour la manière de s’habiller (…à jusqu’en 4ème essentiellement, après c’était fini (…). Sinon, c’était sympa parce qu’il y avait pas mal de connaissances entre les classes, car en 1ère et 2ème on avait des activités dans les journées à Mater Dei avec des rhétos, etc.… On faisait assez facilement connaissance … »  ;

La mixité : « (…) J’étais dans une classe uniquement de filles (…). C’était mixte, mais il y avait encore peu de garçons (…), mais en 5ème et 6ème, on avait beaucoup d’options avec d’autres classes où il y avait des garçons. Et cela créait un autre style d’ambiance ! « .

La taille des classes : « (…) C’était des grandes classes, pour la classe de base. Pour les options, c’est la différence par rapport à maintenant, il y avait quelques rares classes où on était 8 ou 9, et c’était les cours les plus intéressants, forcément, parce que l’on fait beaucoup d’activités, plus d’expériences en sciences, etc.… ».

Les relations professeurs / élèves : Toutes s’accordent pour dire qu’ « Il y avait une certaine complicité avec des professeurs (…). Certains trouvent que les professeurs étaient « (…) plutôt sympas. Parfois un peu vieux jeu, mais les jeunes très chouettes (…). C’était un groupe de profs qui prenaient plein d’initiatives : on faisait beaucoup de voyages avec eux, c’était des meneurs, avec entre autres M. Tamboise (…). Une autre opinion : « (…) Dans l’ensemble, cela se passait plutôt très bien. On ne ressentait pas énormément la distance entre les profs et nous.. Même en tant qu’élèves, il y avait moyen de discuter avec eux en dehors des cours et même en dehors de l’école, parfois … Au souper ou au dîner de classe, c’était une face cachée de nos professeurs qu’on ne connaissait pas et qui se révélait… ».

Les voyages : « (…) Il y en a eu, mais surtout à partir de la 4ème. Un voyage à Bruges, et à la mer avec M. Meinguet, en Angleterre avec MM Xhrouet et Goris à Londres, et enfin, le voyage de rhétos en Italie, et une retraite aussi. « On a fait plein de trucs, sans parler des voyages de ski. C’est quelque chose que j’ai trouvé vraiment génial par rapport à d’autres écoles. A Mater Dei, il y avait plein de voyages (…) »

Les options : « Elles étaient plus variées que maintenant, puisqu’on restreint pour le moment. Je sais que Mater Dei est assez cotée en langues, en général. On avait le choix entre 3, 5 ou 7 heures de mathématiques … » « En 1ère, il y avait latin, sciences, paramédical (…) en plus, il y avait moyen de suivre le dessin, l’informatique, la céramique et la photo. En 2ème, je ne pense pas qu’il y avait moyen de suivre 6 heures de sciences (…). En 5ème et 6ème, en ‘math fort ‘, tu avais 7 heures de math, mais tu étais obligée de prendre deux heures de plus de dessin scientifique. Le dessin scientifique, c’était un peu de géométrie descriptive ».

La religion à l’école. Les opinions des élèves sont assez divergentes : « Il fallait bien marcher dans le bon chemin, et bien penser comme tout le monde. Mais bon, quand on entre à l’université, on oublie un peu … (…) « On ne ressentait pas énormément le fait d’être dans une école catholique. Il y avait le shalom (…) où on pouvait aller quand on était malade (…). Les sœurs étaient toujours là quand on avait besoin d’elles (…). On n’allait pas souvent à la chapelle, à Noël, à Pâques, … Je sais que moi, quand j’étais en 1e ou en 2ème humanités, j’ai participé à quelques activités avec Sœur Monique et Sœur Madeleine, comme, par exemple, aller dire bonjour aux malades à la clinique St Luc, à la période de Noël. Et c’était quelque chose que je trouve très chouette (…) ».

La discipline  : « (…) C’était très sévère au niveau des absences : si tu arrives en retard à l’école, tu fonces au secrétariat et tu as ton mot de retard. Absences justifiées immédiates (…). Cela n’a pas tellement changé. « Au début, quand j’étais en 1ère ou 2ème humanités, la discipline était stricte. Mais après, elle a été de moins en moins sévère ».

La tenue : « (…) Au départ, pas d’uniforme, sauf en primaires. Je me souviens juste d’un petit décret pendant un été bien chaud. – plus de minijupe au-dessus du genou, ni de basket. Cela nous avait fait rire, puisque tout le monde en portait, et chacun a continué ! (…) En 1ère et 2ème, il y avait aussi la « période maquillage » donc interdiction du maquillage trop voyant, c’était très drôle aussi (…). « Quand j’étais en 4ème ou 5ème humanités, on ne pouvait déjà plus venir avec des jeans troués (…). Ils ont décidé d’exiger un habillement correct, parce qu’on ne vient pas à l’école pour défiler (…) ».

Les activités parascolaires et de midi. Une activité surtout semble avoir marqué durablement plusieurs témoins : le théâtre : « (…) M. Meinguet avait fait des pièces de théâtre, une année. C’était chouette, ça mettait une super ambiance (…). On a été voir les pièces qu’ils avaient faites et c’était vraiment fantastique. Ils avaient réussi à faire des pièces vraiment comme des « pros » (…). Pendant le temps de midi, il y avait aussi du sport : « Il y avait beaucoup de gymnastique et de sport de toute façon. Je me souviens avoir fait des compétitions de gymnastique avec M. Huart (…).

Pour terminer, on ne peut pas passer sous silence les fameuses grèves de 1990. « On n’a pas eu cours du tout, je crois, une bonne partie du deuxième trimestre et tout le troisième trimestre. A la fin de l’année, on n’a pas passé d’examen, sauf pour les options principales comme math et physique pour ne pas avoir de problèmes à l’université (…). Les professeurs revendiquaient, je crois, une augmentation de salaire et plus de choix dans les options. Nous avons manifesté (…). Il y avait des piquets de grève à l’entrée de Mater Dei ».

La rétrospective 1990 ne serait pas complète sans rappeler le souvenir d’un professeur merveilleux : Monsieur Pierre Tamboise qui nous a quitté cet automne :

« Il est parti comme il vivait … distrait !

« en pleine forme, comme il le souhaitait. »

En janvier 1990 la direction tente une expérience qui dure près de 10 ans : le lancement d’un « journal d’entreprise », le S.I.R. (Signes Intérieurs de Richesse). Plus qu’un petit journal d’école, il devient rapidement le forum où s’exprime toute la vie du Lycée. Le premier éditorial résume sa philosophie : «Comment faire mieux, autrement dans les temps qui viennent (…) Prenons plutôt toutes les compétences de Madame X, et Dieu sait si elle en a, ajoutons y celles de Monsieur Y, très diversifiées, et ainsi de suite, nous réunirons ainsi un potentiel inouï, capable d’entreprendre tous les projets, et non taxable par le fisc au titre de « Signes intérieurs de richesse ». Ce potentiel étant, il faut encore pour qu’il puisse entrer en action, mettre les gens d’accord, créer un esprit d’entreprise, informer tout le monde des compétences et initiatives existantes, coordonner ou plutôt, insuffler de la cohérence partout où c’est possible. Beaucoup d’idées ou de projets enthousiasmants ont vu le jour en cette fin 89. Au point qu’il nous a paru indispensable de créer des moyens de communication nouveaux pour les faire connaître à tous : d’ou la naissance de ce journal bimensuel exclusivement réservé aux collaborateurs du Lycée Mater Dei » Tous les 15 jours, les numéros datés arriverons dans vos casiers ».

Après une grande enquête « lecture » effectuée à tous les niveaux dans le cadre du cours de français, la bibliothèque est réformée pour la transformer en centre de documentation. Une série de nouveautés tentent d’améliorer ses qualités : installation de présentoirs pour les titres d’actualité, fichiers plus accessibles, campagne publicitaire par les élèves de 4e, augmentation de l’accessibilité, création d’un club de lecture fonctionnant sur le modèle des « tournantes de lecture », explication sur la classification.

Neuf nouveaux professeurs arrivent au Lycée. Ils sont les premiers jalons du renouvellement du corps professoral. La première génération atteint petit à petit l’âge de la retraite.

Après un long travail d’inspection, Michel Durand peut enfin donner l’état du matériel des intuitions (salles et matériel audiovisuel). Il est amusant de dresser une liste de ce dont dispose une école au début des années 90 entre les reliquats d’un glorieux passé technique et la révolution électronique et informatique de la fin de siècle : 4 télévisions, 4 magnétoscopes (dont 1 betamax), 5 rétroprojecteurs, 4 projecteurs de diapositives, 6 enregistreurs à bandes et un épiscope (oui oui un épiscope !).

Au fil des jours

 

8 janvier

Envoi de l’année

23 janvier

Journée d’information UCL à Don Bosco

26 janvier

Journée sportive en 3e

30 janvier

Théâtre : « Tartuffe » (3e-4e)

1e février

Retraite sociale des 5e paramédicales

2 février

Retraite des autres classes

7 février

Colloque sur les pays de l’est (5-6e éco.)

19 février

Visite de la maternité de Braine l’Alleud par les 6e paramédicales

21 février

Théâtre Arlequin : « Un farceur nommé Molière « (1e-2e)

23 février

« Poème et correspondance de jeunesse » (Rimbaud) par A. Carré

9 mars

Soirée conviviale sur le Flandria et Journée pédagogique

14 mars

Journée porte ouverte à l’UCL

16 mars

Visite au salon du livre (6e)

25 mars

Fête de l’école maternelle

27 mars

Soirée carrière (à Jean 23)

30 mars

Marche parrainée (5e-6e)

27 avril – 1e mai

Déplacement d’une délégation à Göppingen

5 septembre

Rentrée et eucharistie

 

Les conflits sociaux qui secouent l’enseignement à cette époque rendent le reste du calendrier aléatoire.

Les élèves de 5ème-6ème participent en tant que jobistes à l’encadrement des enfants de maternelle. Un système de parrainage-étude est mis au point pour aider les plus jeunes. Les élèves de 5ème A mènent un projet interdisciplinaire autour de la retraite sociale faite par la classe dans le quartier de la Samaritaine. L’administration des élèves et des professeurs est enfin informatisée par l’adoption du logiciel Prosec de la Fédération de l’Enseignement Catholique. Les professeurs de néerlandais mettent au point des échanges linguistiques avec « Onze Lieve Vrouw Presentatie » de Saint-Nicolas. Les tempêtes de février 90 ont occasionné des dégâts considérables aux toitures et fenêtres de l’école. Si le piano est arrivé à la chapelle, nous avons été privés de téléphone pendant une semaine. Trois élèves sont arrivés en demi-finale du tournoi d’argumentation proposé par la Commission française de la culture. Deux élèves participent au concours de version latine « Certamem ciceronianum Arpinas » dont la finale aura lieu en Italie à Arpina. Les animations de Noël ont été imaginées par Sœur Monique en collaboration avec Christine Richir. Une opération d’envoi de vêtements au Sénégal est organisée dans ce cadre.


1991

On renoue avec la tradition des journées de l’amitié fin septembre. Organisation gigantesque s’étalant sur plusieurs mois à l’avance et mobilisant des dizaines de professeurs, 800 personnes partent une journée complète en un même lieu, y ont des activités en commun, partagent leur amitié. Cela concerne élèves, professeurs, secrétaires, ouvriers et direction, … et 20 autocars.

La première journée de l’amitié est dédiée à Pierre Tamboise. Elle rassemble tous les élèves et les professeurs à Louvain La Neuve pour un grand rallye et une eucharistie – souvenir : « (…) La journée, de l’amitié a commencé pendant que j’y étais, quand je devais être en 3ème ou 4ème c’était à Louvain la Neuve, pour connaître un peu l’endroit, et cela c’était intéressant puisque l’on voyait où l’on irait ensuite. Oui, c’était sympa… »

La réussite est telle qu’on jure de remettre cela l’an prochain.


Les Journées de l’amitié

 

1991

Louvain La Neuve

En souvenir de Pierre

1992

Bruxelles

Du soleil sur la ville

1993

Coxyde

Le bateau

1994

Maredsous

Mater sans frontières

1995

Gand

L’eau

1996

Heverlee

La terre

1997

La Lesse

Le feu


De grandes réformes pédagogiques et structurelles sont en préparation et font l’objet de multiples concertations et réunions.

Pendant l’année scolaire 1991-1992, l’école Mater Dei compte parmi ses élèves une majorité de filles (64,3% pour 35,7% de garçons). Les élèves viennent surtout des environs de l’école : 21,9% de Woluwé, 20,3% de l’agglomération bruxelloise, 14% de Kraainem et Wezembeek, 32% de Tervuren, Zaventem, Nossegem, Sterrebeek, Kortenberg, Overijse, Hoeilaert. Seuls 11,8% demeurent dans d’autres communes plus éloignées.

Révolution à l’école : suite aux grèves de 1990 et à la réflexion lancée sur les rythmes scolaires, la direction suggère de réformer l’horaire quotidien. En septembre 1991, on passe au régime des 5 heures de cours le matin et 2 heures l’après-midi avec la récréation du matin allongée et celle de midi raccourcie. Une vaste opération de revalorisation du petit déjeuner est menée parallèlement.

L’école organise diverses activités pendant l’année. La troupe théâtrale présente les 3 et 4 mai « Feu Monsieur de Marcy », « Le Défunt » et « Fantôme à louer ». Le 10 mai, une soirée culturelle et gastronomique grecque clôture le vernissage de l’exposition des œuvres des élèves des options arts plastiques et céramique. Le même jour est présenté un récital de poésie contemporaine

Le numéro 1 du journal des élèves de 3A « Morgan de toi » paraît juste avant les vacances de Pâques précédé d’une très efficace campagne publicitaire. Activité indépendante sur le plan financier mais puisant sa matière première dans la vie au lycée : « Enthousiasmé par la conviction qu’il manquait un moyen de communication et d’information au niveau des élèves (entre les classes et entre les sections de toutes les années) et surtout par l’attrait de l’aventure et du nouveau, des élèves de 3e ont entrepris, sur base du cours de français, de lancer une publication pour et par les élèves ».

Au fil des jours

 

22 janvier

Soirée d’information UCL

23 janvier

Matinée d’accueil des 6e primaire

19 février

Conférence « L’Europe sera-t-elle dominée par le nouvel empire allemand ? » (ICHEC) (6B)

20 février

Visite de l’exposition « Biogenium »

26 février

Vernissage de l’exposition L’Univers concentrationnaire et son contexte historique

8 mars

Récital « Témoignage » par Yves Louyot, prêtre troubadour »

20 mars

Fête sur l’interculturalité (5e D)

22 mars

Journée « Institutions » (Parlement, tribunal,…)

21 mars

Course relais

25 mars

Visite à Villers (2e)

26 mars

Souper des anciens 1989-1990

29 mars

Chemin de croix interdisciplinaire – Animation de carême (1e)

3 mai

Théâtre par les élèves

4 mai

Participation au championnat d’athlétisme du Brabant (7 médailles d’or et 10 d’argent)

7 mai

Retraite des 5e C

10 mai

Exposition des travaux d ‘élèves et soirée « Proserie et vers solitaires » - Souper grec

16 mai

Voyage à Anvers (2e)

24 mai

Soirée musicale de l’Association des parents

31 mai

Souper des Jubilaires

1e juin

Compétition GRS (20 écoles)

Fin septembre

Journée de l’amitié à Louvain-La -Neuve

24 octobre

Audiovisuel sur l’Egypte (2e)

26 octobre

Journée pédagogique

12 novembre

Soirée carrière

20 novembre

Visite Europalia (6e histoire de l’art)

28 novembre

Journée sur le Japon

2 décembre

Saint-Nicolas

18 décembre

Montage sur l’Everest, présenté par Michel Durant

 

Pierre Denève entraîne les élèves de 5ème sur les pistes de ski de fond des Fagnes. Dix élèves sont sélectionnés pour la demi-finale des olympiades de mathématiques. Les 6ème paramédicales lancent une campagne d’informations sur le bon usage des médicaments. Les nages parrainées de cette année se déroulent au profit de la Fondation Pierre Tamboise. Thierry Huart organise un stage de gymnastique sportive à Mons. Une délégation soviétique de haut niveau en GRS est venue entraîner nos meilleurs gymnastes et faire une démonstration. Un incendie criminel brûle 17 grands cyprès derrière le hall de sport. Pas de chance, à cause d’égouts rétifs, l’année se termine par deux inondations successives dans l’ancienne salle de gym, occasionnant des dégâts considérables au bâtiment.

Les élèves de 5ème D participent au tournage du documentaire « Photo de classes » : « C’est un projet qui a démarré l’année passée avec Xavière Remacle qui donnait alors un cours de religion en 4C. Le documentaire montre la rencontre et le dialogue parfois difficile entre deux groupes de lycéennes provenant de mondes culturels très différents. Cette rencontre était celle de notre 4C avec les élèves turques et marocaines de l’école Sainte-Marie à Schaerbeek. ».


1992

Fruit des évènements survenus les années antérieures (grèves, contestations, …), et d’une mentalité qui lentement évolue, l’année 1992 peut être caractérisée comme une année de « changements ».

84 enseignants sont repris dans la liste officielle datée du 18 septembre 1992. Parmi eux, 63 femmes et 21 hommes. Le Lycée poursuit son évolution vers une plus large mixité.

Suite à des mesures d’assouplissement de fin de carrière, de nombreux professeurs quittent l’école (au moins 10), ce qui entraîne l’arrivée de nouveaux professeurs. En conséquence, la population des professeurs devient très jeune : plus d’un tiers d’entre eux a autour de 34 ans.

Quant à la nouvelle méthode d’enseignement, plus participative, elle a tendance à impliquer davantage les élèves dans le processus d’apprentissage et développe aussi l’expression orale, et ce, dans toutes les branches. Le but final est en fait de promouvoir la recherche personnelle.

Peu de documents rapportent l’ambiance de cette année, surtout entre élèves.

La Fondation Pierre Tamboise voit le jour à la suite du mouvement de solidarité en hommage à notre professeur de sciences, décédé en fin de l’année 1990. Son action porte déjà de nombreux fruits. Plusieurs projets germent et voient le jour :

Au Sénégal la Fondation parraine 10 enfants de quartiers défavorisés de Pékine (banlieue de Dakar)

André Verheylewegen, frère de Maïté, ancienne élève du Lycée, vient exposer son travail de prêtre et médecin dans un petit village de Bolivie. Il sensibilise les élèves à sa remarquable action et le projet est adopté par la Fondation.

Les élèves aussi, participent activement : les classes de premières réalisent l’opération « calendriers » tandis que les élèves de sixième choisissent de témoigner en faveur de Pierre Tamboise et de la Fondation. Ils parlent des projets du Sénégal, de la Bolivie. Ils se « mouillent ». Sur proposition de Michel Durand, ils prévoient déjà un troisième projet : une école de montagne au Népal, où il est allé faire une expédition en juillet dernier.

En peu de temps, les projets se multiplient. Au Burundi, la Fondation soutient une école pour jeunes aveugles et apporte sa collaboration du projet « Bats-toi pour les Batwas » (pygmées chassés dans la forêt où ils vivent dans la plus grande misère).

 

Dans le cadre du carême de partage, les traditionnelles activités sportives parrainées remportent, comme chaque année, un franc succès..

Désormais, la photo de Pierre Tamboise orne le grand hall d’entrée du Lycée. Une plaque commémorative est placée sur sa tombe.

Nouveau bouleversement du corps professoral. Douze nouveaux professeurs entrent à l’école en septembre 1992.

La désormais traditionnelle Journée de l’Amitié se déroule le 26 septembre

Cette année est lancé officiellement le projet « Blue ciel » dont un numéro spécial du SIR justifie l’importance : « On ne peut pas dire qu’on vit dans une école sans projet. Il n’y a pour s’en persuader qu’à consulter le calendrier de fin d’année. Il est aussi chargé que celui d’une maison de la culture. Alors pourquoi encore un projet Européen ? Parce que l’année 1992-1993 est l’année de l’intégration européenne. Le thème de l’Europe est donc une opportunité à saisir. Parce qu’unir nos forces pour un même projet peut nous permettre d’aboutir à des résultats plus spectaculaires et plus novateurs (…) Parce que se donner un objectif commun, c’est aussi induire la nécessité d’une collaboration et d’un travail en équipe, c’est rompre avec une tradition d’individualisme (…) Parce que demain, l ‘école devra être plus ouverte sur l’extérieur, plus interdisciplinaire, plus axé sur les projets (…) »

La journée de l’Amitié de cette année voit l’envoi simultané de 800 personnes dans Bruxelles.

Pour cette seconde manifestation, tous les élèves, répartis en différents groupes, sont partis à la découverte de leur ville : Bruxelles. Un grand jeu de ville pour les uns, la visite des égouts pour les autres. Lors de l’Eucharistie célébrée en la Cathédrale Saint Michel, Jan Goris rappelle le souvenir de Pierre et ré explique les objectifs de la Fondation.

A l’occasion de la célébration de Noël, en décembre 1992, Maïté Verheylewegen est parmi nous pour parler de son prochain départ en Bolivie où elle va rejoindre son frère André.

Au fil des jours

 

13 janvier

Excursion à Fernelmont (2e A-B)

14 janvier

Cinéma : « Croc blanc »

17 janvier

Spectacle : « L’enfer du décor »

21 janvier

Excursion à Fernelmont (2e C-D)

27 janvier

Jean Contarel

28 janvier

Conférence à l’ ICHEC (sciences-économiques)

29 janvier

Visite des 6e primaires en 1e

20 et 21 février

Retraite (3D)

3 mars

Théâtre : Spectacle Rimbaud (Alain Carré)

10 mars

Spectacle sur Dali (A. Carré)

23-25 mars

Retraite des 5e A

25 mars

Action petit-déjeuner

26 mars

Théâtre anglais (4e)

27 mars

Journée scientifique (2e)

28 mars

Fête des primaires

31 mars

Exposition : « Le sport dans la Grèce antique » 

2-5 avril

Voyage en Angleterre (5e-6e)

4-6 avril

Classe de mer (2e)

7 avril

Concert jazz : Rostov trio

29 avril

Théâtre : « Le moyen age » (Alain Carré)

22 mai

Soirée musicale de l’Association des parents - Voyage à Paris (3e)

23 mai

Compétition de GRS

26 mai

Visite du Musée d’histoire naturelle (2e)

31 mai

Journée anti-tabac

4 juin

Visite de la brasserie Moortgat

3-4 septembre

Rentrée – Journée sportive Louvain la neuve

14 septembre

Théâtre : « L’exception à la règle » (Brecht)

23 septembre

Journée pédagogique

28 septembre

Spectacle « Les hommes du lendemain » (5e-6e)

16 octobre

Journée de l’amitié – Eucharistie à la cathédrale Saint-Michel de Bruxelles

30 octobre

Exposition Grèce (cinquantenaire)

12 novembre

Visite centre spatial Redu (4e)

13 novembre

Visite de la bourse (6e science-éco)

17 novembre

Soirée carrières Jean 23

27 novembre

Saint-Nicolas

 

Une fontaine est installée au deuxième étage. Des cours d’hiéroglyphes sont donnés à l’école. La construction du mur d’escalade permet de réunir les passionnés dans le club « Vertical ». Le thème proposé pour le carême 1992, dans le prolongement de la célébration eucharistique de rentrée, en relation avec le mystère de Pâques est « Le respect de la nature ». L’école est cernée par des travaux importants : nouvelle toiture, préaux et voirie. Marilyn Zachary (5A) obtient un prix de poésie pour un concours organisé par la Communauté française avec pour thème Bruxelles. Visite d’une exposition d’icônes réalisées par une sœur de la Communauté des Annonciades de la rue de Keuster par les élèves de 3e.

Enfin, une petite anecdote qui est une ode à la vigilance de notre ouvrier et au talents des élèves d’arts plastiques : « Le réalisme de notre escaladeur - laveur de vitre en a surpris plus d’un. André Lamouline s’apprêtait à l’interpeller quand il s’est aperçu de sa méprise ».


1993

Poursuite du départ à la retraite de nombreux anciens et par la même occasion arrivée d’un nouveau groupe de 14 nouveaux professeurs. Le renouvellement naturel des cadres de notre école, commencé il y a trois ans est presque terminé. Le choc est rude mais l’école s’adapte.

Septembre voit le remplacement de Benoît De Buyst, très regretté, à la sous-direction, par Pierre Denève, professeur d’éducation physique au Lycée.

Cette année, l’annuelle Journée de l’Amitié nous amène dans la ville portuaire de Nieuport. La matinée sur la plage est remplie par des concours de confection, non d’un château de sable, mais d’un bateau de sable. On assiste d’ailleurs à la seconde inauguration du merveilleux, du majestueux, du titanesque Titanic (effigie qui a remporté le concours). Le concours se déroule dans la bonne ambiance générale malgré le vent froid. L’après-midi divise notre groupe en plusieurs activités culturelles ou sportives dont la visite des ruines d’une abbaye du Moyen Age qui vivait en autarcie. La journée n’a été que réjouissances et les élèves « gonflés à bloc » ont pris un bon départ pour l’année nouvelle.

L’évènement qui caractérise le mieux l’année est certainement la traditionnelle fête de l’école. En effet, cette année, nous essayons de paraître dans le livre des records :

« Les directions des écoles Mater Dei, le Fonds de Soutien et l’Association des Parents ont le plaisir de vous convier à la grande fête commune qui sera organisée les 14 et 15 mai prochain.

Outre une fancy-fair traditionnelle et deux soirées de souper et de spectacle, vous pourrez admirer la plus grande page de bande dessinée au monde qui sera inaugurée officiellement en présence de dessinateurs le samedi vers 17 heures !

Les records n’effraient pas le Lycée Mater Dei, ils le motivent ! Des élèves y ont en effet réalisé la plus grande B.D. murale du monde. Une B.D. de 20 mètres sur 15. Une B.D. avec des personnages entièrement faits école, en papier mâché ou frigolite. Une B.D., enfin, au scénario écrit par les classes elles-mêmes. D’ailleurs, le héros, Sugus, est né de l’imagination d’une élève. Rencontre avec ces adolescents créatifs…

« Tristes les murs de l’école ? Pas au Lycée Mater Dei, du moins pas ce samedi 15 mai, puisque la façade y est devenue, l’espace d’un jour, la plus grande BD du monde ! L’idée revient avant tout à deux professeurs d’arts plastiques, Mesdames Lacroix et Van Campenhoudt. Une idée vieille déjà de plusieurs mois. « Lors de la précédente fancy-fair, nous avions représenté un Obélix en frigolite pour indiquer le barbecue. Nous l’avons exposé dans l’école durant tout le mois de juin en y ajoutant un panneau « moi je ne quitte pas cet endroit jusqu’au 15 mai ! » , explique Valérie. Et ce 15 mai, jour de fête au Lycée Mater Dei, Obélix est en effet au rendez-vous, rejoint par plus d’une dizaine d’autres héros tels que Tintin, Milou, Gargamel, le Marsupilami … Et ensemble, ils ont pu prendre place dans la plus grande bande dessinée du monde ! »

La planche, c’est la façade de l’école (sur laquelle on a tendu un immense plastique blanc) : les cases, ce sont les fenêtres de la même école ; les personnages, ce sont des héros en frigolite ou en papier mâché ; les créateurs enfin, ce sont les élèves de Mater Dei. « L’année dernière, une stagiaire de dessin nous avait demandé d’inventer un héros de bande dessinée. In extremis, j’ai créé Sugus, un mélange de loup et de rat. Et il a plu : il est la mascotte de la revue du Lycée… Et cette année, il sera le principal héros de la grande BD », confie avec une certaine fierté Sarah, élève en 4ème.

Le départ du scénario – concocté également par les élèves, est simple : Sugus a disparu : « Sugus est un animal débrouillard venu d’un autre monde ; notre société le surprend et, chaque fois qu’il le peut, il aide les adolescents. Il n’a qu’un seul défaut : il est trop gentil »

Et désormais, Sugus existe en papier mâché. « La technique est simple mais demande du temps, de la patience : nous construisons l’armature en fil de fer ; nous la recouvrons d’un papier mâché et nous laissons sécher le tout. Ensuite, on peut mettre en couleur les différentes figurines, les habiller, … » explique Valérie, une rhétoricienne.

Des couacs, bien sûr, il y en a eu. « Nous avons fabriqué un Gaston Lagaffe mais nous ne savions pas comment donner du volume à ses cheveux. Finalement, nous avons stupidement planté des piques à brochettes dans sa tête et ça marche ! », se rappelle dans un grand éclat de rire Alexandre, tandis qu’une de ses compagnes enchaîne : « le plus difficile, c’était sans doute la réalisation des Dupont et Dupond. Nous nous sommes inspirés de l’album « Objectif Lune » où ils sont malades. Quel casse-tête pour leur confectionner des barbes en relief ! En plus, les couleurs n’arrêtaient pas de déteindre ! ! ! »

Quant à Sugus, il n’a pas non plus épargné sa créatrice Sarah : « Au début, je ne parvenais pas à bien dessiner Sugus mais avec le temps j’ai attrapé le mouvement. Je suis très contente d’avoir pu participer à ce projet »

Mais des souvenirs moins bons, les élèves en ont eu aussi : « Certains ont volontairement abîmé nos personnages : ils griffonnaient dessus ou bien ils les trouaient. Alors, nous devions chaque fois réparer », reprit Nathalie.

Sur l’ensemble des quelques 700 élèves de l’école, 300 ont pris part à l’opération et une trentaine se sont vraiment démenés pour un résultat spectaculaire..

Le jour de l’inauguration de la B.D., à 17 heures, « le Chat » a accueilli son papa, Philippe Geluck. Des dessinateurs sont venus dédicacer leurs œuvres.

La bande dessinée ne paraît malheureusement pas dans le Livre Guiness des Records car les huissiers du livre ne considèrent pas une B.D. murale comme une bande dessinée classique.

En avril, Benoît Debuyst, le sous-directeur annonce qu’il quitte l’école. Il est remplacé en septembre par Pierre Denève. Christine Richir, professeur de religion au Lycée prononce ses premiers vœux dans la Congrégation des Sœurs Annonciades d’Heverlee le 18 septembre en la chapelle de l’Annonciation.

 

Au fil des jours

 

6 janvier

Spectacle « Le surréalisme » (Alain Carré)

14 janvier

Spectacle « Maître Pathelin » (Alain Carré)

20 janvier

Journée pédagogique

20 janvier

Conseil pédagogique

28 janvier

Spectacle Paolo Doss

28 janvier

Visite aux Dames de Marie

29 janvier

Visite au musée du cinquantenaire

2 février

Visite d’une exposition cinquantenaire (3e)

5 février

Première réunion « Blue ciel »

6 février

Fête 6e primaires

6 février

Fête des primaires

10 février

Musique à l’école

5 mars

Visite de Zoo d’Anvers (2e)

9 mars

Journée de solidarité

10 mars

Journée portes ouvertes à Louvain la neuve

17 mars

Visite de Versailles (5e)

1e avril

Théâtre (5e-6e) – Visite des Dames de Marie

22 avril

Visite de la RTBF (1e)

28 avril

Echange avec Göppingen

29 avril

Conférence sur l’écologie (6e)

13 mai

Visite du zoo d’Anvers (2e)

14-15 mai

Fête commune des écoles Mater Dei

19-23 mai

Visite de Prague (3D)

26 mai

Enterrement des réthos

2-3 septembre

Rentrée

24 septembre

Inauguration des nouveaux laboratoires de sciences

12 octobre

Journée de l’amitié à Nieuwpoort

15 octobre

Réunion des anciennes

12 novembre

Journée pédagogique – soirée carrière à Jean 23

25 novembre

Vernissage exposition Vasarely

29 novembre

Séance d’ouverture du Parlement européen des jeunes

2 décembre

Spectacle « Dali » (Alain Carré)

3 décembre

Saint-Nicolas


Une série de vols touche notre école. S’il y a peu à voler dans un établissement scolaire, les dégâts occasionnent des centaines de milliers de francs de réparations. Des mesures sont prises pour faire cesser ces effractions : clôture du site, systèmes d’alarmes, portes blindées.

Les locaux informatiques et les laboratoires sont remis à neuf pour trois millions. Stéphanie Tafniez (2A) bat le record de Belgique des 13 ans en 100 mètres dos et le record de Belgique du 200 mètres 4 nages.

1994

Nombreux nouveaux professeurs, départs à la retraites, réorganisations diverses font naître plus ou moins consciemment une nouvelle école. Elle conjugue fidélité au passé et modernisme marqué. La situation a tellement évolué qu’il faut, dans un article du SIR, mettre à plat « Qui fait quoi ? » dans l’école : « Le Pouvoir organisateur est employeur et propriétaire des terrains et bâtiments. Il est responsable de l’enseignement organisé dans son école (responsabilité financière, juridique, pédagogique, éducative, sociale, de sécurité). Issu des Sœurs Annonciades d’Heverlee, il comprend aussi trois membres laïcs. L’administrateur - délégué en est Sœur Madeleine. La Direction (M. Van Lerberge) est délégué par le pouvoir organisateur pour la gestion courante dans le cadre des responsabilités évoquées ci-dessus. La Sous-Direction (Pierre Denève) collabore avec la Direction aux mêmes tâches. La secrétaire de direction (Roselyne Bury) s’occupe de la gestion des dossiers du personnel, et est mandatée par la Direction dans la gestion de la vie quotidienne de l’école (…) Par ailleurs elle dirige et organise le personnel éducatif et administratif en accord avec la Direction. Elle s’occupe également, à la demande de la Direction, de nombreuses tâches administratives et de contacts avec l’extérieur (…) L’économe (Régine Waelkens) s’occupe de la gestion financière de l’école, des achats et des ventes, de l’entretien journalier et technique. Elle dirige le personnel ouvrier (…) Le personnel éducatif et administratif est généralement investi des tâches d’accueil, de surveillance diverses, de tâches administratives. Plus précisément, Josée Bernard, Jean-Yves Mercier et Philippe Devos s’occupent de l’accueil, du téléphone, de la reproduction de documents, de l’encadrement des élèves. Danièle Morin et Annie Otte gèrent les dossiers administratifs des élèves ainsi que trois banques de données sur les études supérieures, les voyages ou excursions scolaires, les stages et séjours de langues. Sœur Monique s’occupe des inscriptions, des photos, de l’accueil d’élèves en difficulté, de secourisme, d’animation pastorale, spirituelle et sociale avec une équipe, du centre de documentation religieuse au Shalom. Elle est secondée par Sœur Madeleine et Sœur Richir. Nicole Marchal s’occupe des présences, et absences des élèves, de la petite procure, des travaux de dactylographie, d’accueil, retards, … »

Cette année voit aussi l’introduction d’une révolution pédagogique : l’enseignement par cycle. Le premier degré est réformé, sous la contrainte des nouvelles législations. Le redoublement est interdit au premier degré, l’enseignement est centré sur l’acquisition de compétences et non plus de savoirs, et l’évaluation est fondamentalement revue. Cela donne lieu à un travail en groupes et commissions colossal. Les programmes et méthodologies sont revus. Au second et troisième degré, les responsables politiques interdisent les cours de math et sciences fortes (considérés comme « outils de sélection sociale ») et imposent des obligations en langues modernes.

Au fil des jours

 

11 janvier

Voyage à Fernelmont (2e D-E)

17 janvier

Patchthéâtre (4e-5e)

18 janvier

Voyage à Fernelmont (2e A-B-C)

19 janvier

Soirée d’information UCL Saint-Michel

27 janvier

Visite Musée de la vie wallonne (Liège) et musée de la Mine (Blégny)

9 février

Théâtre : « Les poètes maudits » (Alain Carré)

23 avril

Séance académique à Heverlee pour le 100e anniversiare du Heilig Hart Instituut

23 avril

Souper grec et théâtre « La culotte » (Jean Anouilh )

25 avril

Conférence AP « Apprendre à communiquer »

28 avril

Recollection (2D)

4 mai

Rhéto-trophy

6 mai

Voyage à Virelles

19-20 mai

Fête commune des écoles Mater Dei

25 mai

Journée pédagogique

10 juin

Souper des professeurs

20 juin

Voyage à Bruges (5e)

20 juin

Voyage à RTT Lessive (2e audiovisuel)

21 mai

Marche parrainée au profit de la Fondation

24 mai

Cinéma : Sahara (1e-2e)

25 mai

Journée pédagogique

19-20 septembre

Visite à l’IRM (4e)

26 septembre

Journée de l’amitié à Maredsous

27 octobre

Visite de l’exposition « Le Vent de la liberté »

28-29 octobre

Week-end de classe à Anvers

8 novembre

Spectacle « Les poètes maudits » (Alain Carré)

15 novembre

Visite exposition « Memling » (Bruges) – Soirée carrière au lycée

17 novembre

Voyage à Canterbury

18 novembre

Journée pédagogique

23 novembre

Enregistrement Génie en herbe (RTBF)

28 novembre

Soirée d’information UCL (6e)

29 novembre

Célébration de l’Avent

1e décembre

Jeunesses musicales : Witiza (4e)

2 décembre

Saint-Nicolas


La journée de l’Amitié de cette année, la journée de l’amitié se déroule à l’Abbaye de Maredsous. Un lâcher de ballon spectaculaire illustre bien le thème de la journée « Mater sans frontières ».

L’école flamande accueille une championne Kristel Taelman. Le Lycée remporte le titre de Champion du Brabant de gymnastique artistique libre inter-écoles. Des étudiants de seconde licence (ULB) font une enquête sur les habitudes de lecture des rhétoriciens. Visite des élèves allemands de Göppingen. L’école renoue avec la tradition : un système de sonorisation est installé dans les classes et les couloirs, facilitant la communication, la diffusion de musique et la possibilité de mettre sur pied une radio interne.

Régine Waelkens nous quitte. Nous l’avons connue comme une économe rayonnante, elle est maintenant une grand-mère rayonnante.


1995


Cette année la journée de l’amitié trouve comme décor la belle ville de Gand. La matinée se déroule sous la forme d’un grand « rallye questions » qui a permis aux élèves de découvrir la ville et son histoire. Organisée sur le thème de l’eau, nous nous voyons copieusement arrosés. « De l’eau ? Il en eu …Toutes les vannes du ciel semblaient s’être ouvertes. Néanmoins, chez la plupart le moral resta au beau fixe jusqu’au soir ». L’après-midi, toujours sous la « drache », nous permet de descendre la Lys et l’Escaut, de longer la mer en vélo.

Comme à l’accoutumée, la fête bisannuelle est très réussie. De nombreux sketches et spectacles présentés par les élèves ont contribué à cette réussite. Les deux soirées de spectacle ont vu se remplir la salle polyvalente.

Les journées, quant à elles, sont rythmées par de nombreuses activités, concours et autres stands de dégustation, dont le mémorable stand pizza, tenu à l’époque par les élèves de 3ème, qui a subi un déficit de l’ordre du gigantesque, malgré l’énorme affluence d’élèves, pour la plupart amis des détenteurs du stand.

Les fêtes bisannuelles sont un évènement majeur de l’histoire de notre école. Elles ont permis et permettent toujours aux parents d’élèves, ou de futurs élèves - à l’instar de l’accueil des parents à chaque rentrée nouvelle – d’avoir une idée de l’ambiance dans laquelle nous évoluons au quotidien.

Mais Mater Dei, c’est plus qu’une école, c’est avant tout une communauté. Et qui dit communauté, dit solidarité. C’est pourquoi, depuis quelques années, la fondation Pierre Tamboise organise, avec autant de régularité que possible, des « Journées de la Solidarité » pendant lesquelles les élèves viennent en aide à ceux qui en ont besoin, dans une société parfois trop individualiste.

Cette année-ci, nous avons le choix entre l’un des huit « Programmes de la Solidarité », allant du ramassage géant de papiers en forêt de Soignes à l’animation au home Baudouin, situé non loin de l’école. Là aussi, la réussite fut totale. La seule déception que nous avons eu à subir fut les larmes des pensionnaires au moment de notre départ. Et le seul réconfort pour eux n’a été que la promesse, de revenir dès le lendemain.

L’année scolaire se termine tragiquement par le décès d’Annie OTTE. Depuis 1977, elle enseigne les mathématiques aux plus jeunes et s’occupe de la gestion administrative des dossiers élèves : « Tu as été tout au long de la vie un exemple de courage pour ta famille et tes collègues. Discrète et efficace tu avais à cœur de mener à bien tout ce que tu entreprenais. Les diverses épreuves qui ont jalonné ta route ne t’ont jamais parues insurmontables (…) »

L’école maternelle inaugure ses nouveaux locaux comprenant une très moderne salle de psychomotricité.


Au fil des jours

 

12 janvier

Récollection (1e)

19 janvier

Visite du Musée des sciences naturelles (2A)

13 janvier

Visite exposition « Art Grec et romain » (Cinquantenaire)

23 janvier

Accueil des classes de primaire Mater Dei et Sacré-cœur de Stockel

3 février

Souper de la Fondation Pierre Tamboise

10 février

Conférence « New York, ville tentaculaire (JP Farcy)

14 février

Conférence AP « L’Alimentation des enfants en âge scolaire »

13 février

Conférence AP « La nutrition » (Mme Mozin)

15 février

Information anti-tabac

15 février

Spectacle « Le Prince des sots » (Alain Carré)

17 février

Visite du Zoo d’Anvers (2A)

1e mars

Sortie foret de Soignes (1e)

1e mars

Spectacle « Don Juan » (Alain Carré)

3 et 30 mars

Spectacle « Le surréalisme » (Alain Carré)

6 mars

Voyage à Metz – Histoire de l’art

14 mars

Conférence AP « Eduquer les enfants à l’autonomie » par JJ Crévecoeur

15 mars

Journée pédagogique

26-28 mars

Séjour scientifique à la mer (2A)

30 mars

Récollection (3B) – Théâtre « Le surréalisme » (A. Carré)

4 avril

Théâtre « Grand peur et misère du 3e Reich » (Brecht)

10 avril

Spectacle « La Chanson de Roland » (Alain Carré)

11 avril

Journée Atelier – solidarité

4 mai

Récollection (3B)

10 mai

Rhéto-trophy

12 mai

Voyage à Charleroi (5B-5C)

19 mai

Fête commune des écoles Mater Dei

23 mai

Visite du Musée d’art moderne (éducation plastique)

26 mai

Enterrement des Rhétos

2 juin

Voyage de recherche au Zwin (2e)

9 juin

Souper des professeurs

4-5 septembre

Rentrée

8 septembre

Journée sportive (1e)

2 octobre

Journée de l’amitié à Gand et sur la Lys

5 octobre

Récollection (1e)

6 octobre

Voyage à Vaux-Le-Vicomte (5e)

11-12 octobre

Spectacle Alain Carré

13 octobre

Visite « J’avais 20 ans en 1945 » (5e)

17 octobre

Visite préhistosite de Ramioulx

26 octobre

Rallye dans Bruxelles (2e)

26 octobre

Conférence à la Sainte Famille d’Helmet (J. André)

27 octobre

Théâtre « The Glass manager » (Saint-Louis)

9 novembre

Récollection à Louvain la Neuve (2e)

14 novembre

Soirée carrières à Don Bosco

21 novembre

Soirée information UCL à Saint-Michel

6 décembre

Saint-Nicolas

18 décembre

Fête des grands-parents (Fondation Pierre Tamboise)


Le Lycée se place en deuxième position lors de la compétition de gymnastique sportive de Louvain-la-Neuve. Le Lycée compte sous ses corniches la dernière colonie d’hirondelles de la région bruxelloise : 40 nids subsistent encore. Les élèves de Michel Waelkens, dans le cadre d’une campagne de sensibilisation lancée dans le quartier, assurent le suivi de la colonie. Renaissance de l’Echo de Mater Dei, revue des anciennes du Lycée. Douze nouveaux professeurs font leur entrée au Lycée.


1996

De sévères décrets d’économies dans l’enseignement secondaire sont votés. L’école perd près de 10% de ses heures organisables, quoiqu’ayant plus d’élèves. De nombreuses options doivent être fermées, la taille des classes explose. De longues et pénibles grèves ont lieu de février à juin. La rentrée de 1996 est très difficile et perturbée.

Un nouveau drame touche l’école. Quelques jours avant la rentrée, nous apprenons la mort accidentelle de Michel Durant. Celui qui quelques années auparavant était partis sur l’Everest, celui qui était connu pour sa prudence en montagne, se tue en Suisse avec son compagnon de cordée. Comme pour Pierre Tamboise, toute l’école est à ses funérailles : « Cher Michel, tu expliquais les séismes à tes élèves … et tu es arrivé à en provoquer un à Mater Dei : pas une personne qui ne soit resté sans voix, incrédule, et n’ai eu froid dans le dos à l’annonce de la sinistre nouvelle (…) Pur et dur tu l’était en tout. Pur professeur de géographie, expérimentant avec enthousiasme, sur tous les terrains du monde, ce que tu allais essayer de mieux partager avec tes élèves (…) Le soin méticuleux que tu apportais à la préparation des syllabus, à la confection des horaires de l’école, à l’entretien du matériel de géographie, du matériel audiovisuel ou didactique (…) Un pur professeur donc, parfois un peu dur mais tant apprécié. Un pur grimpeur aussi, en salle ou en montagne, dur pour lui même car tu étais exigeant pour ta condition physique. Un pur officier aussi, organisateur, fiable, avec un haut sens des responsabilités et de l’initiative. Un peu dur parfois avec les autres car tu n’aimais pas les fioritures et les salamalecs mais on pouvait, les yeux fermés, te confier une mission (…) enfin un homme pur tout simplement (…) tu n’as sûrement pas voulu la mort, mais à quelques reprises déjà tu avais confié que si cela devait un jour arriver, tu souhaitais que ce soit en montagne. Seul ce qui est grand dans l’homme ou la nature t’attirait. C’est pour ces raisons que je puis vous assurer, Madame et Monsieur Durant que l’absence de Michel laissera un grand vide à Mater Dei. C’était pour moi un très grand professeur, un collaborateur vraiment précieux et de confiance, enfin un camarade privilégié ».

Au fil des jours

 

2 février

Fondation Pierre Tamboise

2 avril

Tour des villes flamandes (4D-4E)

29-30 avril

Retraite au Bon Pasteur

3 mai

Défilé de mode par les options arts plastiques

10 mai

Soirée musicale de l’AP

15 mai

Rhéto-trophy

17 mai

Journée pédagogique commune

8 juin

Rallye automobile « La route des châteaux »

3 septembre

Rentrée

26 septembre

Journée de l’amitié à Louvain

22 octobre

Exposition Ulg et visite Tihange

5 novembre

Activité des 6A à l’école maternelle

12 novembre

Soirée carrière à Jean 23

21 novembre

Théâtre « Gargouille et le Prince » (Alain Carré)

26 novembre

Visite à Aubechies (3e)

27 novembre

Visite au musée des sciences naturelles (2e)

6 décembre

Saint-Nicolas


Les élèves de Mater Dei (option Grec) partent en Grèce avec Don Bosco. Le programme est très chargé, il s’agit de suivre les traces des grands auteurs. Le hall des sports est transformé en salle de jeux sur le thème de New-York. Semaine de démonstration des possibilités d’Internet dans le cadre du cours d’histoire. Tout s’est bien passé à part, chose assez rare, le système complet des providers belges qui se « crache » pendant une heure. Nous sommes maudits. Les élèves de sciences économiques, en collaboration avec le Rotary, visitent des entreprises. Notre section féminine remporte le Challange du Cardinal qui récompense l’école ayant obtenu le plus de place d’honneur dans ses participations.

La journée de l’amitié de septembre voit toute l’école retourner à Heverlee, berceau des Annonciades et visiter Leuven et ses environs

L’école primaire voit arriver une nouvelle direction : M. Jean-Luc Adams remplace Sœur Marguerite.


1997-1998

Toujours à la pointe du progrès le Lycée est une des premières écoles à créer et développer un site internet. En parallèle se met en place une réflexion sur le multimédia à l’école. Le cyberbus est dans nos murs.

La journée de l’amitié de septembre voit toute l’école (850 personnes) dévaler la Lesse en Kayak : organisation et joies … gigantesques.

Un Conseil de participation très large, est longuement installé conformément aux Décrets. Il est destiné à remplacer l’ancien « Comité de Direction » regroupant depuis près de 20 ans, élèves, parents, professeurs et directions. Le Centre d’enseignement secondaire catholique de Woluwé (CES) est, au premier septembre 1997, élargi aux deux Instituts Don Bosco et à l’Institut Eperonniers-Mercelis, par solidarité sociale.

Un parent, chirurgien pour enfants, vient à l’école pour lancer l’opération « Sauver Hoden ». Dans le cadre de « la chaîne de l’espoir », ces médecins tentent de faire opérer des enfants défavorisés du monde entier et de les rapatrier complètement guéris. Le Lycée participe aux 20 km de Bruxelles sous forme de relais et vend des t-shirts pour récolter de l’argent pour l’opération.

Avec la participation de tous, le projet pour le 40e anniversaire du Lycée prend son envol : spectacle multimédias, exposition de photographie, rédaction d’une histoire de l’école, …. Une cuvée de bière spéciale est même brassée à cette occasion.

 

Au fil des jours

1997

 

6 janvier

Envoi

7 janvier

Visite exposition « Bouddhas du Siam » (5e)

24 février

Spectacle « Le surréalisme » (Alain Carré)

25-26 avril

Fête scolaire commune

26 février

Spectacle « Histoire de fables » (Alain Carré)

1-3 mai

Voyage à Londres (5e)

1-3 mai

Voyage à Paris (6e grec)

30 avril – 2 mai

Voyage à Boulogne sur mer (2e – 3e)

9 mai

Journée pédagogique commune à Heverlee

13 mai

Visite de l’incinérateur de Bruxelles (6B)

23 mai

Voyage à Cologne (4e – 5e – 6e)

24 mai

Rallye Louvain La neuve

28 mai

Enterrement des rhétos

Fin septembre

Journée de l’amitié sur la Lesse

17 novembre

Visite du Parlement européen (6e)

20 octobre

Marche en souvenir de Michel Durant

21 novembre

Visite du musée des sciences naturelles (2e)

24 novembre

Visite exposition « Des dieux celtes aux dieux romains »

25 novembre

Spectacle « Histoire de fables » (Alain Carré)

27 novembre

Visite Bruxelles au moyen age

5 décembre

Saint-Nicolas

12 décembre

Célébration religieuse

19 décembre

Tournage à l’école du Téléfilm « Mon père des jours pairs »


1998

 

7 janvier 1998

Visite Musée des sciences naturelles

14 janvier

Spectacle « Prévert » (Alain Carré)

20 janvier

Visite au Plan Delta (4e)

20 janvier

Rencontre avec une classe 6-7e professionnelle de Marchienne-au-Pont avec la 5C

23 janvier

Visite du camp de Breendonck et parlement bruxellois

26 janvier

Théâtre anglais par Chicken Coop Three Company

5 février

Visite de la Commission sur l’Euro (6e)

11-13 février

Retraite à Heurtebise

12 février

Soirée d’information UCL à Jean 23

17 février

Théâtre : Le neveu de Rameau (5e)

20 février

Récollection (1e)

10 mars

Visite chocolaterie Jacques et brasserie artisanale (5e)

21 mars

Séance académique 40 ans de Mater Dei

2 avril

Musée des sciences naturelles (2e)

21 avril

Visite exposition Antartica (1e)

22-26 avril

Stage à Stavelot (2B)

23-24 avril

Retraite à Heurtebise

24 avril

Souper des professeurs

25-27 avril

Voyage à Paris (§e grec)

28 avril

Visite au Plan Delta (4e)

29 avril – 1e mai

Stage dans les Vosges (2e-3e)

8-10 mai

Fête des 40 ans (toutes sections francophones)

12 mai

Visite de Charleroi (5e)

13 mai

Rhéto-trophy à Neufchâteau

14 mai

Visite de la clinique Saint-Luc (6A)

15 mai

Visite de Bruges

16 mai

Fête des 40 ans (section néerlandophone)

19 mai

Journée de la solidarité

29 mai

Fête parascolaire (section primaire)

 

Le samedi 27 septembre 1997, christine Richir pronnonce sesvoeux pour la vie dans la Congrégation des Sœurs Annonciades d’Heverlee.

Pour conclure reprenons quelques extraits de discours prononcés pendant les cérémonies de célébration des 40 ans de Mater Dei le 21 mars 1998. Sœur Monique accueille l’assemblée : « Des fleurs pour nous accueillir et souhaiter la bienvenue à Monsieur l’Abbé Houssiau et au père Jacqmin qui ont accepté de concélébreraujourd’hui. Des fleurs fabriquées avec des mains. Les mains dessinées par les élèves du plus petit au plus grand. Leurs mains à eux. Tout un symbole. Des mains contournées et découpées avec soin ou avec maladresse. Des mains décorées avec goût, avec joie, certaines aussi … un peu bâclées. (…) Derrière les mains imaginons le labeur des enseignants. La somme d’heures de patience et de fatigue. Partageons leur joie de voir un cœur s’ouvrir, une intelligence s’éveiller, un regard se transformer. Emerveillons nous de leur enthousiasme à bâtir de nouveaux projets et de leur ingéniosité à communiquer le désir d’apprendre. Suivons-les dans leurs moments de remise en question. Comprenons leur découragement et les révoltes bien légitimes qui parfois les agitent (…) Demain est entre nos mains. L’avenir de Mater Dei, nous le confions aussi à la Vierge de l’Annonciation que nous fêtons mercredi prochain. A celle qui a invité les premières Annonciades de Woluwé à appeler leur école Mater Dei, l’école de la Mére de Dieu. »

Sœur Judith continue « Ce nous est une joie d’être rassemblés pour fêter les 40 ans de Mater Dei. Nous avons bien des motifs pour exprimer notre reconnaissance et notre fierté. En effet, beaucoup d’entre nous ont été témoins du développement de Mater Dei et on pourrait le comparer au « grain de Sénevé » : une petite semence qui se développe à son propre rythme pour devenir un grand arbre où plus de 1500 élèves peuvent s’abriter (…) L’épanouissement pédagogique de Mater Dei à Woluwé a pu prendre racine grâce à l’inspiration apostolique de plusieurs Sœurs Annonciades d’Heverlee. Elles ont centré leur engagement chrétien et compétent sur l’épanouissement harmonieux des jeunes via l’éducation et l’instruction (…) Confiant dans les accents et les valeurs précités, Mater Dei est appelée à affronter l’avenir avec sérénité, comme elle le fit hier et le fait encore aujourd’hui. C’est avec confiance qu’elle peut se diriger vers le nouveau millénaire. Dans cette croissance nous pouvons compter sur une force que nous appelons « grâce » et qui est donnée chaque fois que des êtres humains s’efforcent de travailler ensemble à une société où règnent la paix et l’amour réciproque. »

Le mot de la fin est laissé au Président de l’Association des parents qui dans un discours résolument tourné vers l’avenir affirme : « Le nom de Mater Dei est une référence. Et si aujourd’hui et demain sûrement, des milliers de parents ont ou vont continuer à vous faire confiance, ce n’est certainement pas un hasard. C’est parce que nous savons que nous trouverons ici un lieu où le mot éducation n’est pas un nom dans un décret mais une réalité de tous les instants. : que ce soit par la formation solide qui est prodiguée, que ce soit par les valeurs, évangéliques ou non, qui sont transmises, que ce soit par le souci que vous avez d’encadrer l’enfant pour qu’il puisse aller le plus loin possible en tenant compte de ses capacités et de sa personnalité. (…) Mater Dei, éducation, respect, collaboration et investissement ne sont pas que les mots-clés de mon intervention. Par l’association de leurs cinq initiales, ils vous expriment direction, enseignants, surveillants-éducateurs, personnel administratif, notre sincère reconnaissance pour le travail que vous effectuez. »


Annexes

 

1) Mater Dei dans l’image et le son

 

 

Défilé scolaire – danse hongroise

1960

Mme Rahir

Film 8 mm

Secondaire

Exposition scolaire

1960

Mme Rahir

Film 8 mm

Secondaire

Fête de la Sœur Directrice

1960

Mme Rahir

Film 8 mm

Secondaire

Fête scolaire

1961 (juin)

Mme Rahir

Film 8 mm

Secondaire

Cérémonie religieuse - chants

1966

 

Audiogramme

Secondaire

Voyage à Londres (3e et 4e Ec. norm.)

1968 (24 juin)

 

Film 8 mm

Normale

Voyage en Allemagne

1969

 

Film 8 mm

Secondaire

Activités de tous les jours au Lycée

1971-1973

Mater – IAD

Film 16 mm

Secondaire

Spectacle « A l’ombre de la ville »

1974 (2 mai)

 

Audiogramme

Secondaire

Fête scolaire

1974-1975

 

Audiogramme

Maternelle

Fête de l’école

1975 (mars)

 

Audiogramme

Maternelle

Fête scolaire

1976-1977

 

Audiogramme

Maternelle

Fête scolaire

1979

 

Audiogramme

Maternelle

Fête scolaire

1979 (avril)

 

Film 8 mm

Maternelle

Fête des Grands-parents

1982 (18 novembre)

 

Vidéogramme

Maternelle

Activité d’une année en 3e maternelle

1984-1985

 

Vidéogramme

Maternelle

Conférence pédagogique

1986

 

Audiogramme

Secondaire

Fête de l’école

1987-1988

 

Vidéogramme

Maternelle

Fête scolaire

1988 (28 mars)

 

Vidéogramme

Maternelle

Religion : B. Dayez et élèves 4e

1988 (30 avril)

Mater - CTV

Vidéogramme

Secondaire

Saint-Nicolas

1989 (6 décembre)

 

Vidéogramme

Maternelle

Fête des Grands-parents

1989 (6 juin)

 

Vidéogramme

Maternelle

Voyage d’étude Maison Erasme

1991

 

Audiogramme

Secondaire

Voyage d’étude 1951-1991 …

1991

 

Audiogramme

Secondaire

Fête de l’amitié

1992

 

Vidéogramme

Secondaire

Enquête médias à Stockel

1992

 

Audiogramme

Secondaire

Voyage pédagogique cinquantenaire

1992

 

Audiogramme

Secondaire

Veillée de noël

1992

 

Vidéogramme

Maternelle

Fête des Grands-parents

1992 (18 novembre)

 

Vidéogramme

Maternelle

Photo de classe

1992 (22 novembre)

RTBF – Arte

Télévision

Secondaire

Panoramique « les brigands »

1992-1993

 

Vidéogramme

Maternelle

Journée pédagogique

1993

 

Audiogramme

Secondaire

Voyage pédagogique

1993

 

Audiogramme

Secondaire

Goûter des Rois

1993 (15 janvier)

 

Vidéogramme

Maternelle

Jeunes citoyens européens

1993 (29 novembre)

RTBF (JT)

Télévision

Secondaire

Paddy le Clown (« les brigands »)

1993 (février)

 

Vidéogramme

Maternelle

Fête du Lycée

1993 (mai)

 

Vidéogramme

Secondaire

Démo. gymnorythmie Uccle

1994 (11 mars)

 

Vidéogramme

Secondaire

Voyage scolaire, spectacle, …

1994 (18 avril)

 

Vidéogramme

Maternelle

Emission Radio Mater Dei

1994 (8 novembre)

 

Audiogramme

Secondaire

Voyage à Natoye

1994 (juin)

 

Vidéogramme

Maternelle

Enterrement des rhétos

1995

 

Vidéogramme

Secondaire

Mater Dei à génie en herbe

1995 (21 janvier)

RTBF

Télévision

Secondaire

Fête commune

1995 (avril)

 

Vidéogramme

 

Mater Dei au JT

1996

RTL-TVI

Vidéogramme

Secondaire

AM Aschérickx au JT

1996

RTL - RTBF

Vidéogramme

Secondaire

Mater Dei au JT

1996 (3 avril)

RTL-TVI

Télévision

Secondaire

Voyage d’étude Fourneau St-Michel

1997 (12 novembre)

 

Audiogramme

Secondaire

Fête commune

1997 (mai)

 

Vidéogramme

 

Blanche neige (« crocodiles »)

sd

 

Vidéogramme

Maternelle

Psychomotricité (Geneviève)

sd

 

Vidéogramme

Maternelle

Psychomotricité (Camille)

sd

 

Vidéogramme

Maternelle

Fête des Grands-parents

sd

 

Vidéogramme

Maternelle

Forêt des Contes et des indiens

sd

 

Vidéogramme

Maternelle

Match de foot

sd

 

Vidéogramme

Maternelle


Nos remerciements vont d’abord à la Congrégation des Sœurs Annonciades qui nous ont permis d’accéder en toute liberté à leurs archives et particulièrement à Sœur Leen Welkenhuyzen pour son accueil chaleureux. Sœur Madeleine, Sœur Monique et les directions des Écoles Mater Dei nous ont aidés de leurs conseils et nous ont permis d’éviter beaucoup d’erreurs. Bien évidemment notre gratitude va aussi aux nombreux témoins, anciens et professeurs, qui ont accepté de consacrer une part de leur temps à répondre à nos questions. La Commune de Woluwé-Saint-Pierre et son personnel nous ont été d’une aide précieuse. Merci enfin à Chantal, Bernadette, Catherine et Yann nos correcteurs pour leur travail effectué sous pression permanente.

 

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